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Temps de lecture estimé : 9 mn
20/04/05
Résumé:  Floriane retrouve enfin celle qui lui a tant manqué.
Critères:  ff amour volupté odeurs
Auteur : Elvea            Envoi mini-message

Série : Floriane et le Miroir des Souvenirs

Chapitre 02
Floriane et le miroir des souvenirs (2): les retrouvailles

Il n’y avait que son prénom qui résonnait dans ma tête et cette fatigue , proche de la lassitude, comme si mon corps n’était plus vraiment là. Une langueur absolue, totale, qui faisait suite à cette bouleversante nuit avec elle. Je quittais la chambre d’hôtel. À la réception, l’homme qui se tenait derrière le comptoir était celui qui s’y trouvait déjà hier soir. Il me reconnu et me lança d’un air sarcastique : « L’autre madame a payé, pas besoin de débourser un seul centime , j’imagine qu’elle paye en nature aussi… »


Je lui décochai un regard méprisant et descendis sur le parking. Il faisait chaud, un air sec et torride vint heurter ma peau. La lumière était jaune, l’atmosphère chargée de poussière et de sable charrié par le vent. L’Opel de Pauline n’était plus là. Evidemment. Frénétiquement je cherchai mon portefeuille dans la poche arrière de mon Jean. Il contenait une petite carte « 33 rue Sainte- Maria ». Elle était rentrée là-bas. Il me la fallait. J’hélai un taxi et demandai au chauffeur de m’amener rapidement à l’adresse indiquée. Mon cœur battait comme au ralenti ; lourdement. Lentement, mais amplement. Je ressentais l’effet de l’adrénaline qui coulait dans mon sang. Torpeur mais excitation latente, sourde, angoissante. Mon ventre fourmilla encore de façon dérangeante. Le chauffeur observa mon débardeur tâché de chocolat, mes cheveux sales et mes yeux cernés dans le rétroviseur central. La rue montait en épingle à cheveux. Il n’y avait pas âme qui vive dans l’étroite artère. Je regardai mon reflet sur la vitre étrangement propre. Qu’allait penser Pauline en me voyant là, fatiguée ; salie et légèrement affamée.? Qu’importe au fond. J’en avais follement envie. Mes mains parcoururent nonchalamment ma cuisse droite, puis mon entrejambes par-dessus mon jean noir. Fourmillements. Electricité. Intensité.


Enfin le numéro 33. Une maison en pierres, basse. Cuisante sous la chaleur. Je paye la course, je sors. Mon Dieu, pourvu qu’elle soit là. Je sonne. « Ding !Ding ! ». J’entends des pas derrière l’épaisse porte bordeaux. Elle s’ouvre. Pauline. J’en ai les larmes aux yeux. Enfin elle est là. Son buste et sa tête s’aventurent dans l’embrasure de la porte. Elle à un débardeur noir. Les cheveux mouillés tombent sur ses épaules. Sa petite croix en argent luit autour de son cou. Ses yeux marron métallisés. Son profil droit. Ses pommettes hautes. Son nez parfaitement dessiné. Ses lèvres roses, lisses et brillantes. Elle murmure « Floriane ». L’étincelle qui commençait à brûler au fond de mon ventre s’enflamme subitement et je passe, frissonnante, d’un état second à la réalité. La retenue d’émotions physique et intellectuelle qui sommeillait en moi craque pour de bon. Au cœur de mon ventre quelque chose vient de se réveiller.


Sa voix, presque une plainte sourde, un bruit profond, un son de gorge, rocailleux à l’extrême. Elle chuchote :

« Entre »


Gênée devant sa beauté exceptionnelle, la fraîcheur de sa peau et la netteté de ses traits, troublée devant ses cheveux propres, je me sens minable. Mais plus du tout sage.


Elle me dit « Tu es venue… »


Entre déception et incrédulité. Mon ventre grogne de faim. Mon corps vacille. Combien d’orgasmes j’ai pu avoir cette nuit, sous le joug de cet Etre. Une dizaine ? peut-être plus. Et là, ce matin, je meurs d’envie de la tenir encore un instant contre moi. Elle demande à voix plus claire cette voix « Tu as mangé ce matin ? »


Je secoue la tête « non »


Elle agrippe mon bras. Contact de ses doigts sur ma peau tiédie par le soleil. Elle a la chair humide et fraîche depuis sa récente douche.


Elle m’entraîne dans le sombre couloir de briques rouges. Le salon, table basse, fauteuils en cuir beige. Elle dit :« je vais te faire une tartine »


Je reste debout, un peu gauche. Les bras ballants, les jambes croisées. Son pantacourt est beige. Elle est pieds nus. Ses orteils laissent des empreintes mouillées sur la brique orangée du sol. Elle découpe une tranche de brioche, épaisse et sucrée et plonge une cuillère dans un pot de confiture de Cerises posé sur la table de son petit-déjeuner.


Je reste là, incroyablement tourmentée, à la regarder tartiner la pâtisserie. Je suis comme une petite gamine en émerveillement devant quelqu’un de plaisant ou comme n’importe qui, presque hébétée devant un phénomène extraordinaire. Presque désarticulée. Elle soulève la tartine épaisse et me la tend. Puis elle dit :« viens t’asseoir, ma belle ». De grosses larmes roulent sur mes joues. Je marche doucement, presque furtivement sur le pavé du salon. Je voudrais disparaître à six pieds sous terre, n’être plus là.


J’avance, me penche et m’assied sur le bord du fauteuil. Elle me donne la tartine délicatement, ses doigts heurtent les miens. Un morceau de cerise chute sur son poignet dans une petite gerbe sucrée. Je mord dans la brioche et mâche doucement la mie sucrée. Je regarde dans le lointain, perdue dans le vague. Mon ventre me brûle. Le bas de mon dos émet de sourds picotements. J’ai fini les trois-quarts de ma tartine et je la regarde. Elle me regardait depuis le début. Une flamme étrange vacille au fond de ses yeux marron. Elle demande, avec un calme ahurissant si je veux une autre tranche. Comme une gamine qui ne sait pas parler je hoche la tête vigoureusement de haut en bas. Mes yeux sont brouillés de larmes. Je sanglote.


Elle penche le buste vers la table et me prépare une autre tranche. J’arrive à articuler bêtement « Pauline » dans un gémissement animal. Elle secoue la tête comme pour dire « Ne dis rien » ; elle me tend l’autre tranche, son poignet toujours coloré de cerise. Elle murmure « Tiens », me regarde par en-dessous, les yeux infiniment tendres et chuchote « Floriane, tu es tellement jolie »


Je la fixe, elle en fait de même. Je tiens mollement la tartine entre mes doigts couverts de confiture. Et involontairement je prononce une nouvelle fois « Pauline » à voix parfaitement claire. Elle pose ses doigts autour de mes mains et ordonne gentiment « Finis ta brioche, Floriane. Finis »


Je mange. Totalement involontairement mes mâchoires s’activent. Alors que j’engloutis la dernière bouchée de brioche, elle m’attire par les poignets et pose sa bouche sur la mienne. Ses lèvres. Elle glisse sa langue contre mes incisives, parcours du bout de sa chair ma propre langue noyée de brioche et de confiture. Je me laisse faire, je plie et m’allonge dans un mouvement totalement fluide, sur le canapé. Elle me dévore, mordille ma lèvre inférieure, saisi ma lèvre supérieur entre les siennes. Ses mains, ses doigts si doux, si fins saisissent ma nuque, glissent derrière mes oreilles, caressent mes cheveux subrepticement. Elle m’embrasse le nez, mordille ma chair, elle garde les yeux ouverts, j’en fais de même. Je la regarde, je la fixe, je la contemple à travers la couleur châtaigne de ses yeux. Ses pupilles sont dilatées dans la pénombre du salon. Elle sent le savon, elle sent la cerise. Nous sentons la cerise à cause de moi. Mes mains se perdent sur sa nuque, je caresse la racine de ses cheveux. Elle est tellement tendre. Sa chair est formidablement douce, lourde et malléable. Je glisse ma langue encore dans sa bouche, je ne veux pas qu’elle cesse d’aventurer la sienne contre mon palais. Son souffle s’accélère. Je ne sens même plus mon ventre, rien ne peut me distraire de ses cils longs et bruns, de son œil parfaitement blanc et noir. Ses sourcils sont doux, je les caresse avec la langue, ses petits poils couleur noisette. Son front est sec. Je pose mes lèvres sur chaque parcelle de son visage. Elle lève la tête tandis que j’embrasse son menton et sous celui-ci. Elle penche son beau visage pour que j’embrasse son front et ses cheveux. Elle tourne la tête à droite pendant que je cajole sa joue gauche et inversement. J’agrippe son poignet, il est frais. Je mordille sa peau, lèche la confiture un peu séchée du bout de la langue. « Pauline » ma bouche laisse échapper un murmure. Elle parle, tout contre mes lèvres « Floriane, pourquoi tu es revenue, tu vas me rendre folle. Floriane pourquoi. Floriane? »


Je ne cesse de la caresser encore et encore, son cou ; ses joues. Elle change de voix et me berce de ses mots « Flo, ma belle Flo, ma douce chérie. J’ai besoin de toi, reste là ma chérie »


Elle ravale mes larmes d’un coup de langue. Elle mord mes cheveux, me décoiffe, embrasse mon front, mon nez, mes paupières, elle mordille mes oreilles. Je glisse mes mains, à plat sur son ventre brûlant. Son nombril. Ses seins. Je dégrafe le soutien-gorge qu’elle vient de mettre après sa douche. Elle se détend, lève les bras et m’aide à enlever son débardeur noir. Sa croix en argent repose sur l’extrême hauteur de sa poitrine. J’embrasse sa peau, caresse sa croix et murmure: « Pauline, ça me rappelle tellement toi » Ses seins sont durs, fermes et incroyablement tendus. Je goûte sa peau, ses mamelons rosés. Je mordille entre mes incisives et pétris sa poitrine. Elle murmure « Floriane, ce matin.. » Elle interrompt sa phrase pour émettre un petit souffle court. « Floriane ce matin tu étais belle. Tu étais formidablement belle, j’ai honte d’être partie. »


Je pose ma tête à plat contre sa poitrine, mon oreille collée contre sa chair, j’entend battre son cœur furieusement. Le cœur qui cogne. Rien ne sera jamais assez puissant pour m’unir à elle. Ni une foultitude d’orgasmes étincelants, ni sa chair dans ma bouche ne pourront jamais me combler d’elle. J’ai envie de hurler. Ses cheveux mouillés s’enroulent et se mélange sur ses épaules dorées. J’embrasse sa peau par-dessus eux. Je m’agenouille au-dessus d’elle. Je pose mes mains à plats sur ses épaules. Je glisse ma langue tendue entre ses dents. Elle combat furieusement avec la sienne. Elle a le goût de cerise, un petit morceau de brioche luit au coin de sa bouche. Ma vision se brouille encore. Je me cambre et murmure de façon incohérente « Pauline ! Pauline! Ah ! Pauline, je te veux, ma belle, mon étoile, je te veux! Fais-moi hurler ma chérie, je t’en supplie j’ai trop besoin de toi ! Ton odeur, tes mots, j’ai BESOIN DE TOI »


Elle m’embrasse à perdre haleine, je déboutonne nerveusement ce pantacourt beige insolent qui m’empêche de toucher la peau de ses cuisses. Enfin il cède. Sa culotte chute sur ses cuisses au prix de contorsions qui me rapprochent d’elle encore plus étroitement. Je glisse mes doigts dans son sexe luisant et humide à s’en damner. Son clitoris palpite, furieusement gonflé . Elle murmure de façon saccadée « Floriane, Floriane s’il te plaît, ne me laisse pas !»


Je murmure en pleurant de plus belle, barbouillant son visage de mes larmes « Je ne te laisse pas Pauline, tu m’entends, jamais, je ne te laisse pas !»


Je répète son prénom comme pour me rassurer, me dire qu’elle est bien là. Rien ne pourra jamais me calmer j’ai envie d’être en elle. D’être elle.


PAULINE.


Elle glisse ses doigts si agiles entre les pans béants de ma braguette. Elle me griffe. Je vais crier, je le sais. Elle respire mes cheveux me répète que je sens bon. Je plonge mon nez entre ses lèvres, elle m’embrasse. Je respire sa bouche, je ferme les yeux si fort… à m’en faire mal. Je veux la sentir encore plus près. Je frétille contre elle, de façon complémentaire chacune d’entre nous occupe l’espace que lui resserve l’autre. Nous ne faisons qu’une. Je ne sais pas quoi faire, je ne sais PLUS quoi faire. Je ne peux pas crier, ça ne sert à rien; je pleure déjà assez pour pleurer encore plus. Je tremble, je frissonne, je brûle, je gémis. Je suis glacée et à la fois étrangement chaude. Rien ne peut être assez fort. J’ai trop envie d’elle. Elle me répète « Flo s’il te plaît, mords-moi »


Je mords son épaule droite jusqu’au sang. Le goût du fer dans ma bouche. Pauline. Ses ondes agaçantes, les mouvements de son corps, son odeur animale. Pauline encore le parfum de sa peau, de sa bouche. Pauline et ses yeux marron qui sont ma porte sur le monde. Pauline.


Je me laisse emporter, je me déchire intensément. Un orgasme venu d’elle. Je sens mes muscles se contracter violemment. Un plaisir tellement profond. Un orgasme puissant, puissant, puissant ! A en mourir. Pauline. Je murmure son nom, elle ferme les yeux et se débat nerveusement. Nos bouches se cherchent, se collent, se décollent, se meuvent l’une contre l’autre, l’une dans l’autre. Je respire son souffle et elle en fait de même. Je me laisse porter par les sensations, sans lutter pour qu’elles continuent, sans chercher à ce qu’elle disparaissent. Je la regarde, ses lèvres délicatement parfumées, roses et artistiquement sculptées murmures des mots que je ne peux entendre. Ses yeux sont ouverts, plongés dans les miens. Elle s’agite encore un peu et puis plus rien.


Je ne bouge pas. J’ai le visage contre le sien. Enfoui contre le sien. Ses cuisses autour des miennes et ses bras autour de mon corps. J’observe quelques petites larmes qui s’écoulent sur ses joues parfaites. Je murmure « Ma Belle. Tu te souviens de cette nuit ? »


Elle murmure dans un souffle mouillé, attendrissant et délicieux : « Oui je me souviens Floriane »


Je demande : « Combien de fois on s’est tuées ? »


Elle mordille ma lèvre et confie à ma bouche « Une dizaine de fois ma petite cerise, je suis morte une dizaine de fois ma grenadine. »


J’ose espérer sa réponse et me lance : « Ma délicieuse Pauline, tu voudrais rejouer la nuit entière sur ce canapé ? »


Elle hésite, me caresse avec sa langue, passe ses doigts sur la peau de mon dos, serre les cuisses autours des mienne. Tripote ses cheveux de sa la main libre, embrasse mes cheveux sales. Elle hésite encore, me fais un sourire magnifique, ses yeux brillent. Elle murmure « Floriane » pendant quelques minutes en me berçant, en me cajolant et en me rassurant , OUI JE SUIS LA !semble-t-elle vouloir me dire par ce contact vertigineux. Elle m’achève tendrement : « Repose ta question ma grenadine ? »


Je bafouille « Pauline, tu voudrais rejouer la nuit entière sur ce canapé ? »


Elle fait non de la tête et conclut : « Pas la nuit entière ma grenadine. La vie entière sur ce canapé. »




Elvea

Elveaparadise@yahoo.fr