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n° 09058Fiche technique24136 caractères24136
Temps de lecture estimé : 17 mn
12/05/05
Résumé:  Conte érotique oriental
Critères:  -contes fh jeunes inconnu jardin amour revede voir odeurs intermast fellation cunnilingu jeu conte fantastiqu
Auteur : Musea  (trentenaire aimant écrire des nouvelles, des contes.)      Envoi mini-message

Concours : Concours "Les préliminaires"
Le Jardin de Bethel


Le Jardin de Béthel




Il était une fois, dans un royaume lointain d’Orient, un fils de sultan qui s’ennuyait prodigieusement. Malgré la fortune de son père, il ne trouvait aucune satisfaction dans la vie luxueuse qu’il menait au palais… Pire, il était devenu indifférent à tout. Aux plats les plus fins, comme aux loisirs les plus recherchés, ou aux femmes du sérail de son père. Ce qui le passionnait le plus était la vie qui se déroulait au-delà du domaine paternel, et il aurait aimé se glisser dans la peau d’un simple paysan pour connaître les mille et uns détails de leur vie.

Mais hélas, les obligations de son rang le coupaient de la vie de son royaume et hormis en de rares occasions, il ne pouvait jamais s’éloigner du palais.


Un jour qu’il s’ennuyait et rêvait d’aventure, il demanda à son confident, un jeune domestique qui lui ressemblait et qui avait été son compagnon de jeux lorsqu’il était enfant, d’échanger ses vêtements avec lui. Et muni de ce passeport d’incognito, il se glissa hors du palais pour découvrir le monde…

Il marcha pendant de longues heures, se régalant d’air et de liberté, sans être reconnu. Il se promena dans les rues de la ville, observa les marchands, les femmes qui faisaient leurs emplettes, les enfants qui jouaient et visita tous les recoins les plus secrets de la cité. Le soir-même, il était de retour au palais, avec l’idée de recommencer le lendemain sa promenade et même de la pousser hors des murs de la ville, dans la campagne et les villages environnants…


Dès qu’il eut souscrit à ses obligations de prince et que son père fut occupé par les affaires du royaume, il appela son jeune domestique pour une fois encore, échanger ses vêtements avec lui. Mais celui-ci ne le voulut qu’à condition qu’il lui rapporte l’eau fraîche du puits de Béthel.



Le jeune serviteur lui tendit une petite gourde en peau de chèvre.

Et il lui indiqua le chemin qui menait au puits.


Le fils du sultan, sous les habits du domestique, sortit du palais et se dirigea vers le chemin qui menait à Béthel. Il arriva bientôt dans un petit village blanc, perdu à flanc de colline, avec un peu à l’écart, un merveilleux jardin et un puits en son milieu. Mais alors qu’il s’en approchait, quelle ne fut pas sa stupéfaction de voir le puits disparaître…

Il fit le tour du jardin, mais impossible de le retrouver parmi les massifs de fleurs, pas plus qu’au détour des allées : ce puits n’était-il qu’une illusion? Las de ses recherches, il s’assit à l’ombre d’un figuier et ne tarda point à s’endormir. Alors…il se mit à rêver et ce rêve était si merveilleux qu’il souhaita ne plus se réveiller…


Il était dans le jardin et une agréable fraîcheur y régnait…Il entendait des rires et des chants bercer ses oreilles comme une caresse. Il allait se lever pour comprendre d’où venait cette douce musique, quand il surprit un bruissement de soie tout près de lui…Une belle jeune fille entourée de ses amies, une jarre sur l’épaule, se dirigeait vers le puits du jardin, qui avait subitement réapparu. Elle posa la jarre sur le sol et sortit d’un repli de sa tunique une flûte de roseau. Un air délicieux se fit entendre et ses compagnes se mirent à chanter et à danser…Le jeune sultan, ému par le spectacle, caché par un buisson de roses, fixait la jeune musicienne de ses yeux sombres. Pour la première fois depuis longtemps, il sentit son coeur battre à tout rompre et son sexe, tant de fois déçu par les conquêtes faciles, se dressa vigoureusement contre son ventre. La musique semblait venir du tréfonds de lui-même et l’enveloppait comme les bras d’une amante. Il se sentait happé par elle, sans défense, bouleversé par l’émotion qu’il ressentait à son écoute, et par ce désir qui l’envahissait…La flûte tout à coup, s’anima d’elle-même et la jeune fille se mit à danser autour du puits avec ses compagnes. Elle riait et ses longs cheveux bruns dansaient aussi avec elle…Et tout à coup, elle dit à ses compagnes :



La jeune fille toucha alors le puits de sa flûte et celui-ci devint un petit lac.

Elle se dévêtit et s’enfonça dans les eaux fraîches, vite rejointe par ses compagnes. La nudité, les jeux d’eau de ces demoiselles, enflammèrent encore plus les sens du jeune sultan…et sans même sans rendre compte, il se leva et s’avança hors du buisson…


Un cri de surprise général salua son apparition. Les jeunes filles s’enfuirent en hurlant, en reprenant leurs vêtements exceptée celle qui avait charmé le regard du jeune homme. Elle sortit de l’eau à sa rencontre et vint à lui, nue et souriante. Elle n’était couverte que de ses longs cheveux et le sultan frémit de la voir si confiante.



Elle caressa doucement son visage et de sa bouche fraîche, lui donna un baiser.

Alors le jeune homme l’enlaça avec passion et lui rendit son baiser de manière si sensuelle, que la jeune fille soupira. Elle le regardait avec adoration et son jeune corps se tendait sous les caresses que le jeune homme lui prodiguait…

Bientôt, il la coucha sur l’herbe du jardin pour la découvrir plus avant. De sa bouche, il descendit à son cou, puis à ses jeunes seins qui frémirent sous la caresse mâle et habile. Les pointes se tendirent sous la langue chaude et le désir du jeune sultan n’en fut que décuplé…Ses baisers et ses caresses descendirent sur les reins de la jeune fille, puis à son ventre, avant de se perdre dans les boucles sombres de son intimité…Les doigts et la langue du jeune homme cherchaient avec délice et patience, la douce fleur en bouton qui se dissimulait à ses regards et lorsqu’enfin il la trouva, pareille à une perle rose dans un écrin de miel, il la suça avec bonheur, tandis que la jeune fille gémissait de plaisir. Le sexe du jeune homme était si tendu sous la tunique blanche de son serviteur, qu’il ne résista plus au plaisir de se dévêtir à son tour et de se laisser caresser par la jeune fille. Elle l’enlaça voluptueusement et sans crainte, puis flatta la verge turgescente de son amant avant de la prendre dans sa bouche, en caressant doucement ses fesses, puis ses bourses gonflées…Le sultan gémit sous ces attouchements sensuels et s’apprêtait à jouir lorsqu’une vague puissante le submergea lui et la jeune fille qui disparut comme par enchantement.

Ne restait que la jarre remplie d’eau pure contre le bord du puits…

Et c’est sur cette vision qu’il se réveilla, et ô surprise, il se retrouva la tête appuyée contre le rebord du puits, avec à ses côtés, la même jarre que dans son rêve…Etonné, il regarda autour de lui, mais ne vit personne. Il prit la jarre et comme il avait soif, il but l’eau qu’elle contenait et la trouva délicieuse et bienfaisante.

Rafraîchi, il pensa à la requête de son serviteur et puisa l’eau fraîche du puits avec le seau qui était accroché et remplit sa gourde.

Puis, voyant le soleil qui commençait à décliner, il s’en retourna au palais.


Lorsqu’il fut de nouveau dans ses appartements, le domestique lui demanda de lui donner l’eau qu’il avait puisée. Le jeune sultan lui tendit la gourde pleine, et le garçon but à longs traits avant de le remercier et de se retirer.


Ce serviteur est stupide…pensa le sultan qui se demandait pourquoi le jeune homme n’allait pas lui-même au puits. Il aurait eu une vision enchanteresse et un rêve encore plus délicieux…

Mais il ne voulut pas poursuivre plus avant sa réflexion et se mit à rêver de la jeune fille du jardin…Comme il aurait voulu que le rêve se prolonge… pour pouvoir lui faire l’amour…


Cette nuit-là, il n’arriva pas à trouver le sommeil, et dès le lendemain, il fit venir son serviteur pour lui demander à nouveau de lui prêter ses vêtements…


Celui-ci eut un petit sourire entendu mais cette fois lui dit :



Le sultan intrigué, mais ravi de s’en tirer à si bon compte accepta et vêtu de la tunique blanche de son domestique retourna au beau jardin de Bethel. Il chercha du regard un pêcher mais n’en trouva nulle part…



Il s’assit au pied d’un de ces arbres pour se mettre à l’ombre et finalement, sentant une douce torpeur s’emparer de lui, il s’endormit.


Son sommeil fut bercé par un rêve étrange.

La même jeune fille, vêtue d’une tunique de soie brodée de fleurs de chèvrefeuille venait jouer de la flûte tout près de lui, et de la terre surgissait un rameau fragile mais qui rapidement se développait et devenait un bel arbre couvert de fleurs d’un rose tendre. Le jeune sultan s’approcha de la jeune fille et lorsqu’elle le vit, elle sourit sans cesser de jouer de la flûte…la musique comme la veille emplissait l’âme, le coeur et le corps du jeune homme jusqu’à le faire défaillir de désir…La tête lui tournait, ses lèvres étaient sèches, tandis que la flûte, s’échappant des doigts de la jeune fille, se mettait à faire pousser les fruits de l’arbre: lorsque des pêches parfumées et ocrées apparurent aux branches, la jeune fille tendit ses bras à son amant et lui dit :



Mais une fois encore la jeune fille ne répondit pas…Elle entraîna son amant dans une ronde délicieuse de caresses et de baisers, sans que jamais le jeune sultan ne trouve le courage de la repousser. Les doigts fins caressaient ses cheveux, doucement, voluptueusement, faisant tourner les boucles ondoyantes. Puis les lèvres douces effleuraient son front, ses tempes, son cou et elles murmuraient des mots tendres qui le bouleversaient. Lui tentait de répondre, mais la jeune fille lui fermait la bouche d’un baiser, avant de lui glisser à l’oreille :



Le sultan, ému de la sincérité et du respect de sa compagne, l’enlaça plus étroitement avant de la coucher sous lui. Son désir d’elle montait au même rythme que sa tendresse et c’est avec une lenteur dont il ne se serait pas cru capable, qu’il entreprit de dégrafer bouton après bouton, la tunique de la jeune fille, accompagnant chaque geste de caresses douces et de baisers.

Un cou gracile, des épaules rondes apparurent, émergeant du tissu soyeux, invitation à la douceur et à la morsure…puis, de l’échancrure brodée, le jeune homme dévoila un, puis deux fruits ronds et dorés que sa bouche encercla et dégusta avec délice…La peau, vanillée, avait un parfum de cannelle et de menthe poivrée et lui donnait l’envie d’aller plus avant, là où la chaleur donne à l’épiderme une saveur musquée et enivrante.

La jeune fille avait fermé ses yeux de bonheur, et laissait le plaisir l’envahir par vagues, tout en caressant son compagnon…L’heure était douce et la brise légère, dans une pluie de pétales roses, enveloppait les amants de sa bénédiction.

Le sultan, à présent, caressait le ventre rond, palpitant, les hanches délicates, tandis que sa bouche traçait un chemin humide de volupté connu d’elle seule. Les doigts du jeune homme écartaient les dernières agrafes de la tunique avant de trouver, au repli le plus secret, la conque douce, veloutée et duveteuse. Caresse du pelage délicat, où perle la rosée du désir. Ecarter les nymphes qui cachent le trésor, flatter le pourtour scintillant et fripé de la fleur. Frémissements et soupirs. Aller plus avant et des doigts et de la bouche…s’enivrer du parfum de cette intimité offerte, avant de laper la source épicée et brûlante. Elle ne peut retenir un gémissement, plainte d’appel et d’abandon. Et lui de sourire, prolongeant l’écho d’un soupir, tout en glissant un pouce gluant de cyprine dans le fourreau vermeil…Un cri de plaisir fait s’ouvrir les yeux de la belle et relever la tête de son amant.

Leurs regards se prennent, s’enflamment. La tension du désir est telle que les corps tremblent…



Alors il se redresse tandis qu’elle le dévêt. Elle le fait amoureusement depuis le bas, soulevant l’ample tissu de coton pour caresser et dévoiler la peau ambrée, au goût de miel. Ses petites mains remontent des cuisses musclées pour envelopper avec gourmandise le fessier sur lesquelles elles s’attardent, massent le contour soyeux, avant de dégager du vêtement le dos, le cou, les épaules et enfin, l’objet de sa convoitise, dressé, violacé à force d’attente.

Rougissante, la jeune fille caresse la vigueur mâle avant d’attirer le jeune homme contre elle.

Un baiser passionné scelle l’ultime découverte de leurs deux nudités, s’apprivoisant dans la moiteur des langues qui se butinent, savourent et avivent le tourment qui les dévorent.

Les reins se cherchent, se frottent dans les gémissements plaintifs des souffles haletants, la main de l’homme écarte doucement les cuisses tremblantes… mais au moment où il s’apprête à faire sienne sa douce compagne, il est réveillé en sursaut par une pluie de fruits mûrs tombant sur lui. La jeune fille n’est plus là. Il ne reste du rêve que les fruits gisant à ses côtés, la douleur et la frustration.


Furieux, le sultan allait se lever pour piétiner ces briseurs de rêve, quand il vit que les fruits étaient des pêches, celles-là même que son serviteur lui réclamait. Intrigué, se demandant s’il n’était pas le jouet de quelque maléfice, il mordit à belle dents dans la chair duveteuse, onctueuse et parfumée d’un fruit et soupira de gourmandise, tant le goût lui parut exquis…

Et il avait si faim, ses sens aiguisés par la rêverie et la frustration amoureuse, qu’il dévora un autre fruit.

Puis se souvenant du désir de son serviteur, il ramassa deux autres pêches et les mit dans ses poches. Puis il s’en retourna au palais, tout rêveur…


A son arrivée, son domestique le salua d’un air malicieux et lui demanda de lui donner les pêches promises.





Le fils du sultan était de plus en plus intrigué. Et par ses rêves érotiques et par l’attitude de son confident…Que signifiaient une pareille vision et une pareille insolence? Il se creusa la tête toute la nuit et résolut de percer le mystère dès le lendemain.



Quand au début de l’après-midi il put s’isoler, il appela son serviteur et lui dit :



Le sultan parut un instant interloqué, partagé entre soulagement, anéantissement et incrédulité, il questionna :



Le serviteur parut ravi de cette confidence. Et adroitement lui répondit :



Le jeune sultan promit et revêtu de la tunique de son domestique, se rendit à Béthel, l’esprit et le coeur tout occupés par sa jolie vision d’amour…mais hélas, le jardin avait disparu, ainsi que le puits et le pêcher odorant.

A sa place, était construite une grande cabane faite de branchages et de torchis. Le sultan en fit le tour et vit par la fenêtre une silhouette bleu azur à l’intérieur. Il frappa alors à la porte. Mais quelle ne fut pas sa stupéfaction quand au lieu de la jolie jeune fille qu’il croyait voir, il se trouva face à une vieille femme hideuse et édentée, vêtue de hardes d’un bleu vif.



La vieille femme le toisa avec mépris.



Et la vieille femme le chassa de chez elle en lui claquant la porte au nez.



Et il commença sa recherche le nez au sol. Il passa le jardin en revue et fouina dans tous les recoins pendant près de trois heures. Il allait se décourager quand il aperçut, coincé entre deux branches de cèdre, un petit éclat doré qui ressemblait à un anneau d’or…Il se baissa pour le ramasser et le recueillit dans sa main avant de le porter à ses lèvres avec dévotion.

Un vent violent se mit alors à souffler, jetant le jeune sultan à terre et faisant s’envoler les feuilles et les fleurs mortes de l’ancien jardin…La cabane de torchis s’effondra comme un château de cartes, puis brusquement tout disparut. Le jeune homme se retrouva le nez dans le sable, et les vêtements en lambeaux, quelque part sur la route du retour.

Le soleil se couchait à l’horizon et s’il ne rentrait pas, il serait banni du royaume…Il se dépêcha de rejoindre le palais et heureusement se faufila par les passages secrets qu’il connaissait avant que la nuit fut tombée…

Il venait d’entrer dans son appartement quand soudain, il vit paraître devant lui une très belle jeune fille, toute semblable à son rêve…Emu et plein de désir, il s’avança vers elle…Il avait peur qu’elle disparaisse mais elle sourit en lui tendant les bras.


Le jeune sultan l’attira à lui et lui murmura:



La jeune fille répondit à son étreinte en se blottissant plus avant dans les bras de son amant et avoua toute rougissante:



Elle s’interrompit pour se dégager de l’étreinte du jeune homme et lui prenant les mains, elle ajouta en baissant les yeux :



Décontenancé par cette révélation, tout autant que ravi, il répondit à la jeune fille:




Et l’attirant à lui avec passion, il lui donna un baiser si tendre, que comme la première fois, elle soupira d’aise avant d’acquiescer, rose d’émotion… Il lui passa alors au doigt l’anneau d’or qu’il avait rapporté du jardin, l’épousa et ainsi put connaître avec elle tous les plaisirs de l’amour…Ils passèrent une nuit enchanteresse durant laquelle ils se donnèrent tant de caresses et de plaisir, que la chambre fut baptisée le Jardin des Délices.


On raconte même que le sultan et sa jeune femme eurent de très beaux enfants et qu’ils vécurent heureux plus de cent ans. Il se remémoraient souvent avec émotion, leurs premiers ébats…au coeur d’un jardin merveilleux…qu’ils firent replanter à l’identique dans le village de Béthel, quelque part, au pays d’Orient… jardin qui de siècles en siècles, par ses parfums et sa beauté, n’en finit pas d’enchanter les coeurs et les corps.