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Temps de lecture estimé : 22 mn
13/05/05
Résumé:  Les histoires érotiques de Laure m'émeuvent, éveillent mon corps. Je prends contact avec elle et un jour, elle vient à ma rencontre. Le souvenir de nos moments ensemble.
Critères:  ff telnet amour volupté revede intermast cunnilingu uro ecriv_f
Auteur : Suzanne      
Laure, ma petite fille


A Laure,



J’avais relu cent fois ces histoires et à chaque fois ma réaction était de même teneur. Je ne sentais plus mon corps ou plutôt si, il était bien là, trop, désespérément dans l’attente des mains d’une femme, de celle-ci, d’une amante ; trop présent, cambré déjà, tendu, suant et ouvert alors que j’aurais voulu qu’il se glace devant ces mots obscènes, devant ces scènes perverses. Je lisais pourtant, encore et encore, jusqu’à l’entendre murmurer au creux de mon ventre, chacun de ses râles et chacune de ses demandes et supplications. Alors, là, perdue dans des feuilles de papier, inventant ce qu’elle aurait pu me dire, je me jetais sur mon lit, remontais ma jupe et, les cuisses très ouvertes, par-dessus ma culotte, j’appuyais à perdre tête mon bouton cramoisi jusqu’à la délivrance finale. C’était elle que je voyais, cette image reconstituée de ce que j’avais saisi au vol, autrement dit rien, mais une femme tout de même, entre deux âges et gaie.


Je m’appelle Suzy, j’ai un certain âge. Je vis seule depuis longtemps maintenant et c’est peu de temps après avoir acheté mon ordinateur que j’ai découvert le site des «histoires érotiques» et son lot d’«écrivains» dont elle.


C’était la première fois que j’écrivais un mail de félicitation. Les autres fois, j’en avais eu peut-être un peu l’envie mais je n’ai pas osé le faire. Il faut dire que je n’étais pas très fière de moi quand je me connectais, un peu de honte sûrement, et puis cette habitude qui faisait que je ne pouvais plus m’en passer. Je commençais la journée ainsi et la finissais de même manière. Je lisais quelques histoires, surtout des histoires entre femmes, et laissais mon esprit divaguer : être un corps à prendre, à posséder. Je ne suis pas la narratrice mais l’autre, la femme belle, désirable, convoitée sur laquelle les caresses s’appuient, s’affirment. Je m’excite, je rigole de moi et des scènes impossibles, de la facilité des rencontres, de ces rencontres de «salopes« et de petites «chiennes« (dixit les textes eux-mêmes). Rien ne me choque bien sûr mais j’aime quand même un peu de crédibilité parce que celle-ci encourage mon désir, en facilite la montée et en permet l’épanouissement. Quand ça peut être «vrai», je pense alors à mes anciennes amantes, à ma vie féconde où j’aimais jouir et faire jouir.


J’ai lu tous les jours, et parfois même de manière un peu névrotique, jusqu’à cette rencontre avec elle. Quand j’ai découvert son nom, il y avait déjà trois textes. J’ai lu le premier et dans la foulée les suivants. Immédiatement, ses mots ont fonctionné sur moi, cette crudité, cette apothéose de chair, du sexe, brut, sans fioriture ni chichi. Des mots, des scènes, des positions, de la salive, des corps nus, emmêlés, des seins, des cons, des mamelons dressés et des langues qui recherchaient, avides, les liqueurs de la femme. Des mots, un tempérament, une énergie dont je suis ressortie épuisée. Mon corps était en proie à des tiraillements lancinants, des ondes me parcouraient le ventre, descendaient vers mon vagin pour l’ouvrir largement. Je mouillais, j’étais tendue et à la fois bien, mais j’avais l’impression que rien ne pourrait éteindre ce feu allumé. La première fois d’ailleurs, c’est brutalement que je me suis masturbée devant l’ordinateur, la culotte rendue à terre, l’index sur le clitoris et l’autre main pressant mes tétons dressés. C’est ainsi que, renversée sur une chaise inconfortable, j’eus mon premier orgasme en pensant à Laure.


L’état dans lequel j’étais quand j’ai écrit mon mail est à ce jour encore indescriptible. Je voulais savoir qui elle était, la voir, jouir d’elle et par elle, qu’elle joue avec moi les scènes qu’elle avait si bien décrites. Je voulais être Marie, Jeanne, toutes ces femmes jusqu’à son amant. Il le fallait et mon désir était impérieux. Je rédigeais quelques phrases pleines de promesses et de désir mais je les laissais tomber, les jugeant après coup ridicules. Pendant plusieurs jours, je n’ai rien fait. L’enthousiasme était retombé et d’autres histoires avaient succédées aux siennes. J’avais pourtant un peu perdu le goût de ces lectures et me trouvais abattue, insatisfaites. Je pensais à cette femme, à ses fantasmes si proches des miens.


Et puis, je me suis convaincue qu’elle n’existait pas, que c’était un homme comme il y en a plein, excité d’imaginer deux femmes «baiser» ensemble. Deux femmes se suçant la vulve, se pénétrant de la langue et des doigts, etc… Ses mots, sous cet éclairage, résonnaient d’ailleurs comme des mots masculins, cette fixation par exemple sur la poitrine, sur le volume des seins, sur leur tendresse, alimentait mes doutes. Homme, il m’intéressait déjà beaucoup moins, je pouvais donc combattre et savoir.


J’ai donc écrit et j’ai joué de la provocation. Tant de «cul» n’était pas l’œuvre d’une femme mais d’un homme. Je voulais qu’elle/il reçoive ses propres fantasmes à la figure, félicitant toutefois l’auteur pour son «tempérament» et j’ai signé Suze, comme un clin d’œil, en lui précisant (pudiquement) tout le bien que m’avaient fait ses histoires.


C’était le soir, 22 heures. Après avoir éteint l’ordinateur, j’ai vécu une nuit épouvantable. Les mots de Laure, ses descriptions brutes glissaient sur mon corps comme de petites boules de feu, brûlant mes chairs intimes. Je lisais à haute voix. J’étais nue sous mes draps, j’avais froid puis chaud. Je me caressais, tournais dans mon lit, passais mes doigts sur mes mamelons que je sentais grossir à chaque passage. Je tiraillais les poils de ma toison, les lissais, descendais entre les lèvres, y passais un doigt et revenais, repartais mais ce n’était pas suffisant. Il me fallait quelqu’un, son sexe, je voulais voir le désir, des chattes dégoulinantes sur mon menton, des tétons que j’aurais fait rouler, des fesses à mordiller, des peaux à caresser… Je me suis alors levée, possédée et suis allée me mettre dans un fauteuil qui faisait face à un miroir. Là, assise, une jambe posée sur l’accoudoir, je me suis baisée toute seule jusqu’à ce que je parvienne à la libération des sens. Pour la première fois, j’étais dans l’acte sexuel pur, dans le cul. Mon orgasme fut sec, violent et implacable.


Cette expérience de la nuit, sa violence, avait intellectuellement freiné mes ardeurs. J’avais beau me convaincre que jamais personne ne saurait rien de tout ceci et que j’étais de facto dans le virtuel, je savais bien que les émotions que mon corps avait éprouvées allaient laisser des traces. Laure éveillait en moi des besoins, des envies, des images, de nouveaux désirs. Elle n’y pouvait rien, c’était ainsi.



Pendant deux jours, j’ai regardé mes messages toutes les heures mais rien. Et enfin, une réponse. Lui chez moi, dans mon intimité, dans un coin de mon salon. Un mot, non, une avalanche de mots brutaux et généreux, gentils et plus violents, sévères et tendres. Elle, m’affirmant être une femme et qui me demandait qui j’étais, ce que je faisais, mon âge, mes envies… pourquoi j’avais lu ses textes et comment je les avais trouvés, ce que j’y avais aimé, si je venais souvent sur ce site… Des questions qui demandaient des réponses et qui définissaient le cadre de nos prochains dialogues.


Nous échangeâmes quelques mails. Elle me semblait franche, décidée. Elle n’en pouvait plus de ce doute sur son identité.


Je n’étais qu’une de ses nombreux correspondants. Elle me parlait des échanges qu’elle avait avec d’autres, des hommes cette fois-ci. Des échanges prudents et amicaux pour la plupart. Elle aimait tout particulièrement échanger avec Louis à qui elle disait beaucoup de sa vie réelle. Moi, j’avais beau l’interroger, je n’avais que des bribes.


Plus nous correspondions, plus je me sentais possédée par elle. Elle était intriguée qu’une femme ait pu lui écrire. Elle m’interrogeait aux détours sur ma sexualité et j’avais peine à lui dire qu’elle seule emplissait ma vie sentimentale. J’avais peur qu’elle soit perverse, j’avais peur qu’elle joue de mon isolement et qu’elle ne comprenne pas ce que cela impliquait comme frustrations. Elle était si vivante, si entière qu’elle me donnait le tournis.


C’est moi qui proposai la première rencontre. C’est elle qui la déclina et nous n’en parlâmes plus.


Laure me racontait ses rêves. Elle me dit une fois avoir rêvé de moi. J’étais venue la chercher à la gare et l’avais raccompagnée à la maison et là, elle m’avait massé une jambe qui me faisait mal. Aux pieds de mon lit, à genoux, elle avait remonté sa main jusqu’à la cuisse et en avait effleuré l’intérieur. Elle n’en disait pas plus mais cela m’avait mise dans un tel émoi que ma culotte s’en trouva poisseuse. Mon Dieu… la voir et la sentir…


Cependant, mes sentiments à son égard étaient ambivalents. Je détestais la tempête qu’elle avait déclenchée et la jugeait effectivement perverse. Sa vie, je l’imaginais remplie d’hommes et de femmes, d’aventures et de sensualité. J’imaginais une femme adorable alors adorée, une femme convoitée, bien dans sa peau, belle, jeune, aimant le plaisir autant à donner qu’à recevoir. Elle ne démentait pas cela. Elle semblait absolument heureuse.


Laure m’obsédait. Je décidai de ne plus lui écrire, ce que je fis. Elle m’envoya des mails auxquels je ne répondis plus. Et puis, elle se lassa. Je relisais toujours ses histoires avec la même passion. Je me branlais en pensant à elle et puis j’écrivis à d’autres femmes, à d’autres hommes mais ce ne fut jamais comme avec elle.


Et puis, un soir, en allumant mon ordinateur, je vois un mail de Laure qui me dit qu’elle va descendre dans le sud et que ce serait une occasion de se voir. Il date de plusieurs jours mais j’y réponds.


Je vous passerai les mails échangés, l’angoisse de savoir que la date approchait, cette émotion si violente que j’ai éprouvée quand elle m’a téléphoné pour fixer rendez-vous. Sa voix chaude, quasi rauque mais si claire, ses silences et ses rires au téléphone alors que je balbutiais des mots sans cohérence. Sa facilité de parler des émotions qu’elle ressentait. Oui, je passe tout cela parce que je me les garde ! Si, quand même, sachez mon angoisse (et ma certitude) de ne pas lui plaire, de ne pas être à la hauteur, de faire pâle figure : doute du corps et de la tête, du corps vieilli, mou plus que moelleux, rêche plutôt que doux, maigre plus que mince ; de la tête, insatisfaite et frustrée comme une écolière, sur la défensive.



* * * * * *



Et puis…


Elle est là à la descente du train. C’est elle qui me reconnaît. Moi, je ne l’avais pas imaginée comme ça. Du tout, mais pas du tout ! Je vois qu’elle ne correspond pas à ce que j’aime… Zut, nous ne nous tomberons pas dans les bras l’une de l’autre. Elle s’approche un peu distante, sourit et moi d’être complètement coincée. J’ai l’impression qu’elle me toise. Elle me regarde avec un léger sourire aux lèvres. Oublions les histoires de fesses, ça ira mieux après !


Je l’emmène dans ma voiture où elle s’installe. Laure est le contraire de ce qui m’attire normalement. Elle est assez grande, blonde, des grands yeux, massive. Elle ne ressemble en rien aux poupées délicates et graciles qui me font craquer. J’aime les corps sveltes, élancés, des petites poitrines que je tiens bien en main et qui frémissent doucement sous mes caresses, des petites fesses sur lesquelles j’appuie mon visage, des cuisses faciles à écarter pour y glisser mes doigts inconvenants. Des petites noiraudes aux cheveux courts, des bouts de femmes décidées et fières.


Laure en est l’inverse. Je roule et elle regarde silencieuse la route. Je la vois de profil, une mine un peu boudeuse, une mèche blonde s’échappant de sa toque noire et c’est en cet instant que tout démarre.


Il est des gens qui sont des présences, qui sont là. C’est son cas. Ce mois de janvier est très froid, pourtant une douce chaleur envahit la voiture, c’est la sienne. Elle tourne la tête, me regarde et j’ai l’impression qu’elle sait. Quoi ? Mais toute ma vie, qu’il sera impossible de mentir, de jouer, de ne pas être soi. Elle parle d’une voix posée, assez douce mais énergique. Elle dit que c’est drôle d’être ici, que c’est bien. J’acquiesce et me détends. Je roule. Elle se tait, regarde le paysage, me regarde à nouveau…


Bientôt la maison dont je suis assez fière. C’est une petite maison dans laquelle j’ai fait beaucoup de travaux et que j’ai voulue confortable, chaleureuse. Le mobilier est fait de bric et de broc mais je vis la plupart du temps - surtout l’hiver - dans la cuisine, près d’une vieille cuisinière ! On entre par cette pièce. On s’y dirige. Laure ne dit rien, pose son sac, regarde autour d’elle, passe dans la pièce d’à-côté, un salon, et s’attarde devant la bibliothèque. Elle a encore son manteau, l’enlève négligemment pour le mettre sur une chaise et me demande si elle peut regarder les livres de la bibliothèque. J’aime cette attention. Là, devant moi, de trois-quarts, je la vois enfin.


Elle porte un impossible pantalon qui lui enserre la taille et qu’elle porte un peu trop grand pour elle. Elle a un petit pull noir en V qui laisse bien deviner sa poitrine mais c’est sur son ventre que je m’arrête. Comment décrire pareille rondeur ? Un ventre qui semble démesurément long et qui conduit (qui plonge ?) naturellement vers son sexe. Elle sait que je la regarde mais ne dit rien. Elle s’empare d’un livre, le feuillette, le remet à sa place pour en prendre un autre. Elle les commente, lis un passage et commence à rire. En se tournant vers moi, elle dit :



Comme je ne sais quoi lui répondre, je lui donne mon plus beau sourire et lui demande :



C’est dit sans aucune agressivité, sans aucune arrière-pensée mais je bredouille…



Je me glace devant cette remarque, pars dans la cuisine autant pour m’y réfugier que pour chercher à boire. Je m’y affaire, la nuit est tombée alors qu’il est à peine 16 heures. Je prépare du café, du thé, vais pour sortir quelques biscuits lorsqu’elle m’interrompt :



Laure se tourne vers moi, m’interroge du regard :





Je vous passerai les détails de notre première discussion. Elle nous avait permis d’introduire le corps, de nous regarder, de nous voir peut-être. Laure était voluptueuse pas tant physiquement que dans son propos, elle était présente, généreuse, sereine aussi. Elle me parla de sa famille, de son type qu’elle adorait, des enfants…


Nous étions dans la cuisine, l’heure passait. Elle avait fini par manger des biscuits et maintenant nous entamions notre repas du soir, très simple puisqu’il se composait d’une salade et de fromages.



STOP, je déteste cette conversation. Je suis jalouse des autres, de tous les autres… L’imaginer derrière son clavier, répondre à tout le monde m’est insupportable



(J’ai envie de connaître la réponse mais ne veut pas de la réponse). Elle reprend :



On se tutoie. Mon cœur chavire. Elle a détaché ses cheveux qui reposent maintenant sur ses épaules. Elle mange, boit, me sert un verre de vin et remplit le sien. Je propose un toast.



Nos verres s’entrechoquent, du vin gicle sur nos mains. Elle emprisonne la mienne et y dépose sa bouche, lape. Je reste bouche bée, sens le rouge me monter au visage…



J’ai trop bu, je sens que j’ai trop bu, que je pourrai perdre le contrôle. Je claque pourtant mon verre : à la réalité ! dis-je dans un souffle.


Nous reprenons. Bouteille de vin, café au salon… chocolat. Laure est gourmande. Elle pince les aliments du pouce et de son index et les porte à sa bouche, sa langue apparaît. Elle remarque mon regard posé sur elle.



Elle met donc brutalement fin à la conversation. Je lui propose de prendre ma chambre et je dormirai dans le salon ou bien dans mon bureau où j’ai un lit une place.



Je la guide dans les pièces pour enfin monter au dernier étage où se trouve ma chambre. Pour y accéder, l’escalier est difficile et nécessite une certaine habitude. Je la devance. Elle me suit, le nez pratiquement collé aux fesses.



La pièce est mansardée et extrêmement sobre. Le lit occupe pratiquement tout l’espace, la couleur bleu nuit des draps tranche avec la pâleur des murs.



Je souris.



C’est dit naturellement. Je la regarde interdite.



Évidement je ne vois rien sinon un sein tout rond, une épaule ronde aussi, une gorge veloutée. Elle se rapproche de moi.




* * * * * *



Et puis nous avons parlé. Elle s’est mise sur mon lit et je me suis rapprochée d’elle. Et là, elle m’a dit que nous allions dormir ensemble, qu’il ne se passerait rien mais qu’elle voulait goûter ce moment incroyable : l’abandon de soi dans le sommeil, la confiance que cela exigeait de personnes qui ne se connaissaient pas.


Elle a retiré son pantalon sous lequel elle ne portait pas de culotte et s’est glissée sous les draps vêtue d’un petit haut moulant ses seins. Et puis elle a sombré. J’ai regardé cette grande fille ; j’ai pensé la réveiller de mes caresses mais n’ai pas osé. J’ai souhaité un moment avoir le courage d’aller dormir ailleurs, mais me suis étendue à côté d’elle. J’ai alors dû m’endormir.



* * * * * *



Elle couvre son corps du mien. Petite contre son sein qui me caresse. De la volupté tout le corps. Ses mains posées de chaque côté, son corps posé, léger, tout contre mon dos, qui m’enveloppe. Son pubis contre mes fesses, le chatouillement des poils, ses seins aux pointes douces qui caressent mes omoplates. Va-et-vient. Son souffle aussi contre mon cou, ses lèvres tantôt dures et molles, petits baisers qui dégringolent de mon oreille à l’épaule. Et puis un arrêt. Son visage, sa joue chaude qui glisse sur ma colonne. Elle m’enveloppe, me couvre, je disparais sous elle mais je ne sens pas son poids. Un râle passe entre mes lèvres, je gémis.


Elle se lève, se redresse, se désengage. Je suis intimidée, cache mon visage sous l’oreiller. Je la devine assise à côté de moi. Elle passe maintenant ses longs cheveux blonds sur mes fesses, écarte doucement les lobes, glisse un doigt vers mon oeillet.



Incroyable, je gémis encore. Laure doit comprendre mon envie et ma réticence.



Elle est en tailleur. Sa main flatte ma hanche, remonte la peau moins tendue que la sienne. Elle me malaxe les fesses.



Petite salope, folle. Pourquoi me dire ceci. Nos corps séparés, si différents. J’écarte courageusement les cuisses. Elle se met alors entre mes deux jambes et entame un massage des mollets.



Un doigt qui court de mon cul à ma chatte, petite Laure.


«Encore«, je mords l’oreiller, un soupir et mes cuisses libérées de mon esprit qui s’écartent davantage.


Elle titille mon bouton, caresse les lèvres pendantes, les pince un peu, coule vers le vagin et remonte le doigt plein de liqueur. Elle plonge, le met dans la bouche, suce et y retourne ; puis, dans un petit rire :



L’excitation mêlée à la honte. Ses paroles douces et violentes. Laure. Je me retourne sur le dos, repose un coude sur mon visage. Ma respiration tend mes côtes, en accentue les contours. Je jette tout de même un coup d’œil et vois ses seins ronds et gonflés, sa main venir à la rencontre des miens, son majeur qui s’attarde autour de la pointe jusqu’à sentir se former les petites graines d’excitation qu’elle caresse doucement, des petites pincées qui se répercutent au bas-ventre. Je tends un bras vers elle mais elle s’esquive.



Je la sens glisser alors entre mes jambes. Son souffle sur mon minou, elle l’inspecte en me tenant les cuisses ouvertes. Elle regarde comme si elle voyait le sexe d’une femme pour la première fois. Elle écarte tout doucement mes lèvres et regarde encore, une cuisse posée sur le haut de la cuisse. Puis, elle bécote tendrement ma minette, avance le bout de sa langue comme si elle goûtait un fruit mûr.

Je ne la regarde pas. Je me laisse faire. Mes yeux fixent un point dans la chambre. Elle est là et mon corps s’ouvre pour l’accueillir pour apprécier si elle sait y faire. Attente. Je bouille, je râle. Laure me possède, il y a si longtemps…



Elle lève la tête et me regarde en souriant.



De grandes lampées et sa langue qui tête mon bouton, fouille mes lèvres, s’en va loin dans ma chatte, descend vers le trou, grignote, s’empare des cuisses, remonte vers le nombril pour s’arrêter sur les seins. Des mains qui pétrissent, caressent, des mots qui se glissent dans mon ventre… ma femme, ma douce, mon amoureuse, ma jolie.


Et tout d’un coup, c’est sa chatte à elle qui vient s’écraser sur mon visage. Elle s’y frotte, appuie, s’étale. Mes mains retiennent le gras de la cuisse, écartent sa fente et je m’y noie. Douceur du vagin, lèvres qui quémandent, petit amas de chair qui palpite. Des béances accueillantes…



Tête bêche. Enfin nous nous tournons. C’est moi qui suis dessus, un peu perdue sur ce corps large. Ma langue part en voyages… découvertes de ses trésors. Elle émet des petits cris, soupirs, se soulève doucement puis absolument… Je tangue et m’accroche.



Elle lance son bassin vers moi. Pas de poils sinon une petite touffe blonde sur le pubis. J’y mets les doigts, la langue, ma salive, mes dents, caresse l’anus, m’y enfonce.



Nous nous faisons face. Je vois ses yeux pétillants, ses cheveux ébouriffés, la forme ronde son ventre et de ses seins.



Elle passe un doigt sur mon visage, sur la joue, sur le nez. Je sens l’odeur de ma mouille..


Nous ne nous sommes pas encore embrassées. Nous savons que c’est le moment. Elle approche alors ses lèvres, penche son visage vers le mien, je reste stoïque, distante, un petit baiser tout d’abord puis vite sa langue parcourt les miennes et y dépose mille petits baisers…



Je ferme les yeux, m’abandonne. Sa langue chaude, ses lèvres douces… J’entends son cœur qui cogne à moins que ce soit le mien. Un baiser brûlant qui continue, qui s’emballe. Je ferme les yeux, fouille, me glisse, attends l’éternité. C’est elle qui l’arrête mais elle revient aussitôt, nos bouches enfin réunies et ses mains sur mon dos, moi dans ses bras. Ses bras protecteurs, qui me rassurent.



Et elle repart le long de mon corps, y dépose baisers et caresses, coups de langues et de dents, alternant la douceur et la dureté, devinant ce que j’aime, ne le sachant pas encore moi-même.


Mon sexe encore ouvert comme une fleur. Le sien odorant du désir qu’elle me porte.



Elle me caresse, d’une main, mon sexe ouvert, pour elle, mon clitoris tendu jusqu’à rompre ; l’autre portée vers elle, disparue entre ses cuisses. À genoux, à côté de moi, les seins tressautant, pointes tendues, dures à exploser. Son visage repose sur son épaule, ses lèvres sont gonflées, sa bouche légèrement ouverte.


Elle me frotte le sexe durement, s’applique le même traitement. Je caresse maladroitement ses seins, halète, écarte comme une folle mes cuisses, porte ma main à sa rencontre. Elle m’abandonne, se triture les bouts des seins pendant qu’elle se masturbe. Je regarde ce corps, la force et la présence qui s’en dégagent. Elle est ailleurs, son regard se vide en se fixant sur moi avec plus d’intensité. Elle pousse un grognement et s’abat tout d’un coup… sur moi puis rit avant de se projeter sur mon sexe qu’elle dévore doucement.


C’est à mon tour. Son visage perdu entre mes genoux remontés, ses cheveux qui me chatouillent, sa langue captivante m’arrache un cri et un soupir.


Je viens dans sa bouche, me libère et coule.


Mon cœur à me tuer, une danse folle, un spasme qui me déchire les entrailles. J’en veux plus, plus longtemps, autrement, ensemble. Toucher sa chatte avec la mienne, mettre ma langue partout, la sucer entièrement, la recouvrir de bave et de mouille. La prendre et qu’elle m’aime, que la vieille lui apprenne ce que baiser veut dire. Elle repose maintenant sur le ventre l’air las.


Je la chevauche. Je m’assieds sur ses fesses, ma liqueur se répand, nos odeurs envahissent ma chambre. Je lui masse doucement les épaules. Je suis si maigre à-côté d’elle, ses hanches larges, ses cuisses épaisses, ses jambes de Maillol, son buste de chair et de sang. Je m’allonge tout à fait, le visage dans son cou.


Elle me pousse, se retourne, me donne un coup de reins, de ventre. je me fonds en elle. Ma bouche va vers la sienne, la force un peu. Ma langue aspire la sienne, je la suce, suçote ses lèvres. Elle tient mon visage dans ses mains, tire un peu mes cheveux gris vers l’arrière de mes oreilles me fixe, et m’embrasse : langue sur mon nez, mes yeux, langue dans mon oreille, petits cris murmurés, des cris qui alimentent mon feu.



Et la voilà encore la langue fichée en moi, ses doigts qui courent dans mes trous, bouche et cul, minette ouverte, haletante, aimante, captive. Laure qui n’en finit pas de jouer avec mon corps. Nous roulons l’une sur l’autre, nous roulons jusqu’à jouir encore l’une pour l’autre.


La salle de bain…


Elle est nue derrière moi. J’ai passé un peignoir pour qu’elle ne me voie pas debout et nue. Ses seins cognent mon dos. Elle me dépasse, elle sourit, se caresse nonchalamment la pointe d’un de ses seins et en fixant nos reflets dans le miroir elle écarte un pan de mon vêtement dévoilant mon mamelon. Elle le caresse, le pince jusqu’à le faire réagir. Elle me fait un peu mal mais je ne dis rien, confuse et la tête baissée.



Elle passe sa main dessus, descend vers mon sexe.



Elle enfonce un doigt…



Elle s’agenouille. Je m’accroche au lavabo, pose un pied sur le tabouret.


Sa langue exige. Je m’écarte, elle me brûle. J’ondule sur sa bouche et me regarde… Moi Suzanne, la cinquantaine, gémissant sur la bouche de mon amante, incapable de résister au bien qu’elle me fait.



Je me regarde dans le miroir. Je vois une femme, moi, tout à son plaisir, une main qui se triture les tétons, l’autre qui caresse brutalement les cheveux d’une jeune femme. Sa langue s’active, elle me suce, m’aspire. Je sens mes jambes me lâcher, elles tremblent cela vient du ventre, violemment, une jouissance intense, brutale, une libération… Laure se retire, je tombe à genoux, et laisse filer entre mes cuisses un filet de pisse que je n’arrive pas à retenir… Je ferme les yeux, les joues rouge cramoisi mais savoure le liquide chaud tandis que Laure la main contre mes lèvres s’empare de la mienne pour que je goûte à mon tour la chaleur de son torrent pendant que nos bouches fusionnent à hauteur de nos cœurs et de nos corps.