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n° 09102Fiche technique12215 caractères12215
Temps de lecture estimé : 9 mn
17/05/05
Résumé:  Si Carol-Anne est au régime, le narrateur fait ceinture. A moins de trouver une autre solution?
Critères:  fh couple complexe hotel voyage amour volupté voir nopéné massage ecriv_f
Auteur : Lise-Elise            Envoi mini-message

Concours : Concours "Les préliminaires"
Régime Minceur



Surpris par le ton vindicatif, je lève les yeux de mon journal. Carol-Anne se tient devant moi en petite tenue. Ses sous-vêtements sont affreux. Comme ce n’est apparemment pas ce qu’elle veut me faire remarquer, je préfère ne rien dire.



J’aurais mieux fait de me taire



Je n’ose pas lui dire que là, je la regarde, et que ce que vois me met en appétit. Ça n’a pas l’air d’être le moment.



Non, je ne la trouve pas grosse. Je peux encore faire le tour de sa taille avec mes deux mains. C’est dire. Si j’insiste, elle me répondra que j’ai des mains énormes. Chacun son handicap. Elle a des formes, et ça me plaît. Mais je pense que là, elle prendrait ça pour une insulte.


Je reprends mon journal et je soupire. Pourvu que ça lui passe. Je n’ai pas envie qu’elle devienne maigre.


§§§


Carol-Anne fait la vaisselle. À sept heures du matin, je ne trouve pas que ce soit le meilleur moyen de démarrer la journée, mais je préfère rester discret. Je mange. Il ne vaut mieux pas que j’attire l’attention sur ce point.



J’avale vite fait la fin de ma tartine, engloutis mon reste de café et lui tends mon bol. C’est sûr, ces espèces de mixtures qu’elle avale, ça fait gagner du temps. Je l’embrasse dans le cou.



J’en reste coi. Comment une fille aussi mignonne peut dire des choses pareilles? Ca me dépasse. Je ne comprends vraiment rien aux nanas.


§§§


Carol-Anne entre en pleurs dans la chambre. Ça fait trois semaines qu’elle est au régime, et elle n’a presque rien perdu. En fait si. Elle a moins de poitrine. Ce n’était pas le but recherché.


Je la prends dans mes bras, je la berce, je lui murmure des mots tendres. Ça fait un bout de temps que je ne l’ai pas eue contre moi aussi longtemps. Mais elle est si tendue que j’ose à peine la caresser. J’ai un peu peur qu’elle se rende compte du vagabondage de mes pensées. En d’autres temps, elle trouverait ça flatteur, mais ces derniers jours elle prend vraiment tout mal. J’aventure une main sous sa nuisette. Le haut de ses fesses, le creux de son dos, sa taille si fine, son ventre bombé, ses seins ronds, ses épaules douces…


Elle a cessé de pleurer. Je l’embrasse dans le cou, des baisers légers comme elle les aime. Je remonte vers l’oreille. Un coup de langue derrière le lobe, elle renverse la tête. Je continue. Sa respiration devient sereine. Je descends vers la joue, je cherche sa bouche pendant que ma main tente de s’immiscer entre ses cuisses.



Je suis un gentleman.


Il y a des jours où je le regrette.


§§§


Son anniversaire est dans trois jours. J’avais prévu de lui offrir une parure de rêve, soutien-gorge, culotte et porte-jarretelles, quelque chose de plus beau encore que des bijoux. J’ai renoncé.


Elle me reproche de passer mon temps sur internet. Si elle savait ce que je fais réellement devant l’ordinateur !


La vendeuse du kiosque ma demandé si ma petite amie était malade. J’ai dit que c’était pour ma mère. Elle lui a souhaité une bonne convalescence. Il faut dire que j’avais vidé le rayon des magazines féminins.


La vendeuse du rayon beauté-minceur a lancé à sa collègue: « Pourquoi les mecs les plus mignons sont tous gays?! » Je me suis rengorgé en entendant ça. Avant de me dire que pour elle, j’étais aussi gay, ce qui m’a semblé moins drôle.


Le portier de l’hôtel a fini par m’envoyer des photos de la salle à manger par mail. Et il a soupiré de soulagement quand je l’ai rappelé « juste pour réserver ». Il craignait sans doute d’autres questions sur le menu du petit déjeuner.


Enfin, le jour J, j’étais prêt. Et j’espérais bien que ça allait marcher.


§§§


J’ai à peine dormi. Je ne voulais pas mettre le réveil, mais il fallait à tout prix que je me lève à temps. Heureusement Carol-Anne a le sommeil lourd. Je fouille avec précaution dans ses vêtements pour préparer sa valise: un pantalon, une jupe, trois hauts, un gros pull, un maillot de bain, les sous-vêtements que je préfère et trois paires de chaussettes. À la réflexion, je rajoute un pull. Elle a souvent froid, en ce moment. Ma valise à moi est prête. Je lui laisse le soin de préparer sa trousse de toilette. Je me dirige vers la cuisine.


Je pose mon plateau sur la table de nuit, et plonge dans le lit. Je glisse mes mains le long de son dos, le long de son ventre, je lui embrasse les paupières, le nez, la bouche, les joues. Elle se retourne, grogne. Je m’attaque à ses jambes. Je masse doucement ses pieds qu’elle a mignons, remonte avec des frôlements sur ses mollets, lutine le creux du genou, approfondis des caresses sur ses cuisses. Elle soupire. Je pose ma bouche sur ses fesses, insinue ma langue dans la raie culière. Elle ronronne. Je remonte le long de son dos, l’embrasse sur la nuque. Fini pour le moment.



Elle ouvre la bouche pour protester, puis voit le plateau. J’ai fait ça de main de maître: jus de pamplemousse frais, thé léger, jambon dégraissé et pain complet. Avec une jolie fleur pour la déco. Pour deux.



Ca fais un mois que je ne l’ai pas vue prendre du plaisir à manger. Rien que pour ça j’ai envie de l’embrasser. Je l’embrasse.



Elle parle même la bouche pleine. Je suis un homme heureux.



Elle insiste un peu mais je ne dis rien. Une heure plus tard, nous sommes partis.


§§§


Elle a dormi un peu dans la voiture. J’avais du mal à me concentrer sur ma conduite. J’aime la regarder dormir.


Quand elle s’est réveillée, elle a vite compris mon idée. Nous adorons tous les deux la mer. Il est tôt en saison, nous serons assez tranquilles. De longues balades sur la plage et une assiette de fruits de mer, c’est notre version du paradis.


Je me gare sur le quai. Nous faisons le tour de port, main dans la main. Le vent joue avec ses cheveux. Elle rit. Nous regardons un chalutier débarquer.


Puis il faut passer aux choses sérieuses. Je l’entraîne de nouveau vers le quai, plus exactement vers le restaurant où j’ai réservé une table. Arrivés là, elle me regarde, l’air gênée.



Cette fille m’épate. Je l’invite à un week-end en amoureux, et elle emmène ses barres protéinées. Je souris quand même.



Elle hésite. Puis elle me suit. Je nous installe en terrasse. Comme il fait encore frais, elle verra moins les assiettes des autres passer. La serveuse arrive. Je lui donne mon nom, elle repart.



Le repas arrive: petite assiette de crudités, sauce au yaourt à part, poisson et haricots vapeur, un fruit en dessert. Je lui propose un café qu’elle accepte. Elle tourne et retourne sa soucoupe, l’air déçue.



Je la croquerais bien pour ça.


§§§


Nous entrons dans l’hôtel, fourbus par une longue marche en bord mer. Elle a les joues rouges comme des pommes, mais il vaut mieux que je ne pense pas trop à manger. Je porte les valises jusqu’à la chambre, je la laisse s’installer. J’ai quelques détails à régler avec la réception.


Quand je remonte, j’entends couler la douche. J’hésite à la rejoindre. Un peu trop longtemps. Elle sort enroulée dans un peignoir. Je lui prends la brosse à cheveux des mains. C’est un de mes plaisirs, la démêler longuement. Ses cheveux humides coulent sous mes doigts comme des cordes qui voudraient me retenir. Je les natte rapidement, pour avoir le champ libre. Le peignoir s’est entr’ouvert, rien de plus facile que de prendre un sein et d’en agacer la pointe.


J’embrasse les lèvres de ma douce, d’abord légèrement, puis de plus en plus fort. J’ouvre un peu plus le peignoir, pose ma bouche sur un téton et joue de ma langue. Puis je descends sur le nombril. Elle en ronronne presque.


Je fais glisser son vêtement, la porte sur le lit. Elle s’installe sur le ventre. Tout son corps m’attire. Je le caresse, des épaules aux pieds, des pieds aux épaules. J’en perds presque la tête. Elle soupire de contentement.


Je sors mon arme secrète, et commence un massage. Cuisses, fesses, en remontant lentement. Je la fais se retourner, et je recommence: cuisses, ventre. Ses seins sont à portée de langue. Elle gémit doucement. Mon sexe bat la breloque. C’est malin, il faut que j’aille me laver les mains.


Elle aime la sensation de froid sur ses tétons. Je passe lentement mes mains humides sur ses seins, attends de me réchauffer pour descendre sur le ventre, et plus bas. Elle écarte les jambes, et se cambre dès que mon doigt atteint son intimité. Elle s’ouvre encore, et c’est ma langue qui s’immisce à son tour. Sa respiration se saccade, elle ondule, elle tremble presque.


Je veux voir son visage, alors ma main reprend son jeu. Ce mélange de détente attentive et de crispation me ravit. Je joue de la position de mes doigts, de leur rythme pour faire naître de nouvelles expressions. Elle pousse une sorte de cri. Je m’arrête. Je lèche mes doigts et je l’embrasse.


Elle se blottit contre moi, et s’endort.


§§§


Je la réveille en promenant le bout de sa natte sur son visage. Elle fleure le sommeil. Elle m’embrasse, se serre contre moi et fait mine de se rendormir. Mes mains s’emparent vigoureusement de son corps pour l’empêcher de retomber dans les bras de Morphée. Elle frotte son sexe contre mon sexe, toute prête à reprendre nos ébats. C’est tentant, mais ça contrarierait mes plans.


Avec regrets, je la laisse sur sa faim.



Ma grimace la fait sourire.



Je lui jette un oreiller a la tête. Elle rit. Je me jette sur elle et la chatouille. Elle s’échappe, s’empêtre dans les draps et tombe. Juste à côté du flacon de massage amincissant au gingembre. Zut. Heureusement, elle semble n’avoir rien vu.



Elle est prête. Elle s’est habillée pendant que je prenais une douche. Nous partons.


§§§


Elle s’applique à décortiquer des crevettes pendant que je casse les pinces de crabe.



Bon. Elle l’a vue quand même. Je ne pensais pas me découvrir si vite.



Elle me regarde en battant des cils. Une façon à elle de me faire rentrer sous terre.



Elle rosit, et me balance un coup de pied sous la table.



Elle rosit encore plus. Ses yeux brillent. Elle s’attaque aux bigorneaux.



Je me penche vers elle, et j’ajoute



Je sens un pied débarrassé de sa chaussure monter à l’assaut de mon entrejambe. Elle sourit. Ses yeux pétillent.



Je soupire. J’aime mieux mourir d’épuisement que de la voir malheureuse. Et puis, j’ai quelques jours de bon temps devant moi.