n° 09299 | Fiche technique | 14788 caractères | 14788Temps de lecture estimé : 10 mn | 18/06/05 |
Résumé: Une jeune femme, à la bibliothèque pense à l'homme qu'elle aime et qu'elle vient de quitter et excite la curiosité de son voisin de table... | ||||
Critères: fh inconnu toilettes amour odeurs fmast hmast fellation pénétratio fsodo ecriv_f | ||||
Auteur : Innocente (Jeune femme auteur premiers textes) |
15 heures. La bibliothèque est bondée : étudiants et enseignants s’y bousculent. La fin de l’année approche et tous les endroits qui contiennent livres et manuels ressemblent à des fourmilières en effervescence.
Le mois de juin est étouffant. Paris semble avoir bloqué le thermostat sur 30°C, l’air est lourd, on respire mal et même le soleil semble avoir trop chaud. Il n’est même pas éclatant. Derrière la vitre, quelques voitures sont arrêtées au feu. J’ai chaud. Moi qui ne suis venue que pour chercher un peu de climatisation et un bon roman pour m’évader un peu, c’est mal parti. Il fait aussi chaud dedans que dehors, l’agitation ambiante me stresse plus qu’elle ne me détend, et le roman en question est plus que passable. C’est à regretter de ne plus être étudiante ! Au moins, je me sentirais concernée par les révisions et les examens. Je me sens lasse et inutile.
Mon livre est ouvert, appuyé sur le coin de la table devant moi et calé sur mes cuisses. Je ne lis pas. Je scrute les lignes comme si elles contenaient la réponse. Pour éviter d’avoir trop chaud, je bouge à peine. J’écarte très légèrement les jambes pour que le livre ne tombe pas. Mes cuisses dénudées sous ma robe sont moites. Mes mains le sont aussi.
Je pense. Je réfléchis. Je cherche au fond de moi pourquoi je suis venue ici. Ce n’est même pas la bibliothèque où je venais étudier. J’étais encore en province. Je cherche peut-être à retrouver une certaine insouciance et des préoccupations de toute jeune fille que je ne suis plus.
Je ne suis pas du genre à fuir pourtant. Mais là, je subis la fuite de quelqu’un d’autre. Quelqu’un à qui je tiens beaucoup plus que je ne voulais bien l’admettre. Car c’est lui, lui à qui je pense, lui qui rend morose ce début d’été, lui qui me manque tellement. Il y a dix jours, cela aurait fait deux ans que nous aurions été « ensemble ».
Mais voilà, je l’ai quitté. J’ai décidé d’arrêter une relation ouvertement déclarée comme « uniquement sexuelle », mais quand même avec « une amitié très forte entre nous » et puis « on peut parler de tout », mais « franchement, je n’arrive pas à nous projeter ensemble. »
Eh bien, du coup, moi non plus, alors Basta ! Homme de ma vie, je te quitte, parce que je ne supporte plus que tu ne t’engages pas un peu plus. Je te quitte parce que moi, je t’aime à la folie et je deviens folle de chagrin quand j’entends ces mots-là. Je ne te demandais ni le mariage, ni la maison, ni les enfants, ni le chien, mais simplement de vivre notre liaison comme une relation établie, au grand jour, et plus cachée et secrète, même aux yeux de nos amis les plus proches.
Je pense à nos jeux, à nos dissimulations pour sortir d’une soirée ensemble sans trop le montrer, pour n’avoir pas l’air au courant de choses que l’on s’était dites en n’étant pas censés s’être vus. Je pense à nos regards, à nos caresses, à nos nuits de câlins. Je pense à nos étreintes, à nos corps qui, privés l’un de l’autre plus de deux jours, se jetaient l’un sur l’autre comme deux aimants que rien ne peut plus décoller. Je pense et ne fais plus que penser. Tout cela fait partie du passé. « Ensemble » n’a jamais existé et désormais même « toi et moi » n’a plus lieu d’être.
Mais ton odeur, ton odeur, je la porte encore en moi, je la sens malgré ton absence. Comme si mon corps en était imprégné à vie. Il faisait à peu près aussi chaud, il y a deux ans, lorsque tu m’as embrassée pour la première fois. Sans se parler, sans être sûrs de nos intentions respectives, sans imaginer que peut-être nous n’avions pas d’attirance l’un pour l’autre. Quand ta langue s’est enfoncée dans ma bouche, il s’est passé quelque chose qu’aujourd’hui encore je ne pourrais expliquer. Ce baiser doux, puis direct, cru, violent presque, résonne dans mon souvenir au rythme de ton cœur qui battait fort, ce jour-là, dans ma main posée sur ton torse.
Je pense à tes yeux, que j’ai fixés de toutes mes forces après ce baiser.
Je pense à la première fois que j’ai posé ma main sur ton sexe en érection par-dessus ton jean. La fois d’après, j’ai déboutonné le jean et il n’y avait plus que ton caleçon. La fois encore après, il y avait la peau de ma main contre la peau de ton sexe dressé. J’ai désiré te prendre dans ma bouche, te sucer, te lécher longtemps, te faire jouir. Et je l’ai fait la fois d’après.
Je pense à la première fois que j’ai écarté les jambes pour te laisser venir en moi.
Cette chaleur-là, cette moiteur-là, me fait encore plus douloureusement penser à toi.
Alors que je suis absorbée par mes souvenirs, je n’ai pas prêté attention à mon corps endormi par la chaleur : une larme a coulé sur ma joue, tandis que mes cuisses sont très écartées. Je les referme brutalement, le livre tombe.
En face de moi, un homme assez jeune travaille sur son ordinateur portable. Je crois qu’il n’a pas fait attention à moi. Je me penche et constate que l’ouvrage est à ses pieds. Je me baisse jusqu’à arriver sous la table et ramasse le livre. Il se penche vers moi, entre ses jambes et me sourit. Je ne sais pas comment je dois le prendre, ni s’il se moque de moi. Mais il se remet presque aussitôt au travail, je lui rends son sourire, très gênée, et me rassois.
Mais le charme est rompu. Mes souvenirs m’avaient doucement poussée dans une agréable torpeur, mais là, c’est fini, je suis de retour à la réalité. Et non seulement je suis triste, il fait chaud, je m’ennuie, mais en plus je suis complètement excitée par les images très lubriques qui viennent de me passer par la tête. Je pousse un gros soupir désespéré.
L’homme en face – qui paraît trop jeune et trop impliqué pour être un étudiant et ne ressemble pas non plus à un prof – lève la tête de son écran et me regarde avec insistance. Je bredouille que je suis désolée de m’agiter et de le déranger dans son travail. Il sourit à nouveau, comme la première fois. Il continue de me fixer et je me sens encore plus bête.
Soudain, je réalise qu’il est en train de faire glisser tout doucement un livre qui se trouve de son côté de la table, jusqu’à ce qu’il tombe… à ses pieds ! En un instant, je comprends l’invitation. Mais que faire ? Si je retourne sous la table, c’est que j’accepte son offre. Oui, mais quelle offre ? Est-ce un jeu excitant, sorte de préliminaire ? Veut-il que je le caresse sous la table ? Ce ne serait pas discret du tout… Que je le suce ? Je n’en parle même pas…
Alors que ces pensées maladroites et embrouillées fusent dans mon cerveau ramolli, je suis à nouveau aux pieds du Monsieur et c’est mon désir qui emporte le bras de fer intérieur.
Une fois sous la table, je tente un compromis : je caresse ses jambes, d’abord sur le pantalon, puis je passe la main dessous. C’est bizarre, il est beaucoup plus poilu que mon ex. Ça fait drôle. Oh non ! Chut ! Je ne dois pas penser à lui, je ne dois plus penser à lui ! Je voulais quelques minutes de répit, un moyen de l’oublier un peu, c’est tout trouvé !
Mais comme je ne me sens pas assez hardie pour continuer et risquer d’attirer l’attention, je remonte à la surface, un peu rouge je crois, et regagne ma chaise. Je tends alors son livre à mon voisin d’en face, toujours imperturbable.
Je décide de ranger mon roman qui, décidément, n’arrive pas à me captiver et de quitter la bibliothèque. Une fois dans le rayon, je ne sais plus bien où, entre le S et le X, je sens quelqu’un se placer juste dans mon dos et me souffler à l’oreille :
Je me retourne légèrement et, sans trop de surprise, je découvre mon voisin de table.
Je réalise alors que mes pensées m’ont emmenées plus loin que prévu…
Je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Poussée par mon désir et, peut-être, surtout, la peur de devoir parler autour d’un café. Et je n’ai pas envie de parler. Alors que dans les toilettes…
Les mots résonnent comme un verdict « Fin de l’histoire ». Mais Nicolas répond dans un sourire :
Je passe devant lui et me dirige vers les toilettes où, fort heureusement, il n’y a pas grand monde. J’hésite : toilettes hommes ou femmes ? J’opte pour les hommes : moins de monde peut-être, et puis ils raconteront peut-être moins, enfin, je crois… et puis l’odeur, cette odeur si excitante de l’homme.
Je n’ai pas fait l’amour depuis plusieurs semaines, je suis surexcitée.
Nicolas ouvre la porte du cabinet de toilettes réservé aux handicapés, le plus grand et le plus propre en général.
Une fois à l’intérieur, plus que nous deux. Et le désir. J’ôte un à un chaque bouton de ma robe, doucement. Je ferme les yeux. Une fois ma poitrine sortie je masse mes seins à travers mon soutien-gorge en dentelle couleur crème. Mes seins pointent et sont douloureux. La caresse les soulage un peu. Tandis que ma main gauche malaxe mon sein droit, mon autre main écarte le tissu de mon string pour atteindre enfin mon sexe trempé. Je laisse échapper un soupir et mes doigts commencent à s’activer sur mon clitoris.
Nicolas me demande d’ouvrir les yeux. Je m’exécute et le découvre en train de se branler très énergiquement, à un mètre à peine de moi. Son sexe est gros et long, mon plaisir redouble, j’ai envie de lui. Je m’approche et m’agenouille. Je le prends dans ma bouche, m’emparant de sa queue comme une affamée. Je le suce de tout mon cœur. Ses mains s’agrippent à ses hanches et il lâche de tous petits gémissements. Je comprends qu’il va bientôt jouir au fond de ma gorge et je ne veux pas. Pas tout de suite. Je ralentis le mouvement et entreprends de petites léchouilles gourmandes sur le gland et les testicules. Le traitement n’a pas l’air de lui déplaire. Je continue un long moment jusqu’à ce que quelqu’un essaye d’ouvrir la porte du cabinet.
J’essaye de m’arrêter mais Nicolas prend mon visage entre ses mains pour que je garde son sexe dans la bouche. Il répond même au type, très sûr de lui.
Nous entendons un autre cabinet s’ouvrir, une chasse se déclenche, puis la porte et le verrou se referment. Notre visiteur a trouvé son bonheur !
Nicolas me relève et me tourne. Il pose son gland contre ma chatte dégoulinante et n’a pas beaucoup d’effort à faire pour se retrouver au fond, tout au fond, bien au chaud. Il me baise avec une vigueur et un savoir-faire hors du commun. J’ai l’impression d’être une fontaine, tant je mouille. Il continue son va-et-vient frénétique, tout en glissant ses doigts sur mon clitoris, juste en l’effleurant. Je crois que je n’arriverai pas à jouir, tant je suis excitée. Soudain, le sexe de Nicolas ne revient plus dans le mien.
Je reste quelques secondes aux aguets, puis je sens son gland se coller contre mon petit trou du cul. J’ai un mouvement de refus, mais ses bras m’enserrent fermement. Cela se sent que j’adore ça ? Oui, mais c’était avant, c’était avec … Non, je ne dois pas penser à lui, pas maintenant…
Je sens mon anus se dilater à mesure que sa queue me pénètre. Elle est bien glissante, enduite de mon plaisir. Elle s’enfonce doucement et toujours plus loin. Quand il ne peut plus avancer, Nicolas reste un moment immobile, attentif, tendre, au moins l’imaginé-je comme tel. Il caresse ma nuque et mes cheveux. Je ne peux plus bouger. Si mon cul s’offre un peu plus, je vais avoir l’orgasme du siècle et jouir en hurlant. Si mes pensées divaguent encore un peu plus et dérapent vers celui qui n’est pas là et que j’attends, je vais me mettre à sangloter.
Ne plus bouger. Ne plus bouger.
Je pense à ses yeux clairs qui encouragent mon désir quand sur son corps je m’abandonne à tous les caprices de mon sexe. Je pense qu’il aimerait me voir prendre du plaisir, être heureuse, un peu. Même si ça ne dure qu’un instant.
C’est moi qui entreprends ce doux va-et-vient de la sodomie. Nicolas ne bouge toujours pas. Il retient son souffle et, en se mordant le bras, déverse sa jouissance entre mes fesses.
Je me retourne et nous ne nous sentons pas idiots. La situation est pleinement assumée et nous avons pris un plaisir immense. Je sors derrière lui, sans me soucier des regards ébahis, surpris ou amusés qui nous suivent. Devant les toilettes pour dames, je l’appelle.
Toujours ce même sourire dont on ne sait pas ce qu’il veut dire.
Alors il m’a cernée le Nicolas. Malin, cet homme-là… Ou visible, ma tristesse, bien trop visible…