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n° 09307Fiche technique10061 caractères10061
Temps de lecture estimé : 7 mn
20/06/05
Résumé:  Elle est seule dans cette pièce. Qu'est-ce qu'elle attend ? Les souvenirs reviennent...
Critères:  fh amour revede exhib fellation pénétratio ecriv_f
Auteur : Lise-Elise            Envoi mini-message
Attente

Comme on lui a demandé, elle est entrée dans la petite pièce sombre. Là, elle s’est déshabillée, en pliant soigneusement chaque vêtement, pour apaiser un peu sa nervosité. En culotte et soutien-gorge, elle a frissonné. Le matin, elle avait choisi avec soin la parure, mignonne sans être aguicheuse, mettant joliment ses seins en valeur. Ça lui avait donné confiance. Elle devait maintenant quitter ce rempart. La culotte, puis le soutien-gorge se posèrent sur le haut de la pile bien nette.


Elle enfila avec appréhension la chemise blanche et fine, presque transparente, qu’on avait laissée sur la patère à son intention. Ses prévisions s’étaient révélés justes : la chemise, très courte, ne couvrait ni les fesses, ni le bas de son ventre. Elle soupira. Elle avait choisi de venir, elle ne reviendrait pas en arrière. Décidée, elle poussa la porte faisant face à celle par laquelle elle était entrée.


Ce qu’elle vit lui causa un choc. Elle s’était attendue, folle qu’elle était, à trouver un lit, derrière cette porte. Non. Une table d’examen en moleskine noir, aux étriers luisants, la narguait au milieu de la pièce, la renvoyant à elle-même. Elle savait, pourtant, pourquoi elle était là. Elle savait aussi qu’aucune concession n’était possible, et pourtant, elle était venue. Mais la table, avec les chromes et ses reflets, lui semblait d’une obscénité plus grande que tout le reste.


L’homme lui tournait le dos. Il était assez grand, les épaules larges, les cheveux blonds. Il tourna à peine la tête vers elle.



Une voix douce, chaude, presque tendre. Caressante. Une voix autoritaire, aussi. Elle compris qu’il s’attendait à ce qu’elle prenne place sur la table. Elle s’installa, fesses bien au bord, les pieds dans les étriers, mais, par réflexe, les genoux serrés. Après quelques minutes, l’homme fit le tour de la table et, doucement, lui écarta les genoux.



Ton calmes et toujours impérieux. Elle se sentit entourée par la voix et ses muscles se détendirent. Elle ne s’était pas rendue compte à quel point elle s’était crispée.

Il se pencha entre ses jambes, puis elle sentit sa main chaude sur sa cuisse. Elle s’ouvrit un peu plus. Elle pouvait voir, à travers la chemise, la tache sombre de ses aréoles monter et descendre doucement au rythme de sa respiration.


Il posa sa main sur l’autre cuisse, et là encore, sans pression de sa part, elle s’ouvrit. Il se pencha un peu. Elle se dit que, sans doute, il pouvait sentir son odeur. Il se releva, se tourna. Il s’éloigna un peu de la table, de manière à ce qu’elle puisse le voir. Il lui sourit.



Allongée sur la table d’examen, les jambes ouvertes, offertes, elle commença à paniquer. Si quelqu’un entrait, la trouvait ainsi ! Elle pensa refermer les genoux, retirer les pieds des étriers, s’asseoir. Elle n’osa pas. Elle resta ainsi, exhibée, cherchant une idée qui l’apaise, qui la calme. Mais une seule pensée revenait sans cesse et, de guerre lasse, elle s’y abandonna.





Depuis plusieurs jours, elle croisait son regard. D’abord par hasard, puis par jeu. Combien de temps ça avait duré ? Une semaine ? Plus ? Elle ne le savait plus. Mais de coup d’œil furtif en regards appuyés, elle avait compris qu’il se passerait quelque chose entre eux. Elle avait saisi la première occasion de s’asseoir à côté de lui. Quand il lui avait pris la main, elle avait frissonné de plaisir.

Ils avaient dû attendre d’être seuls pour s’embrasser. Etait-ce l’attente ? Jamais elle n’avait été embrassée comme ça. Il avait d’abord posé ses lèvres sur sa tempe, puis sur sa joue. Elle avait serré sa main, l’avait-elle lâchée depuis tout à l’heure ? Quand enfin il a atteint sa bouche, il lui a semblé qu’il prenait possession de son être tout entier.


Ils étaient restés là longtemps, lui penchée sur elle, ses deux mains de chaque côté de sa tête, goûtant sans relâche le plaisir de mêler leurs salives, de jouer de leurs langues.

Puis quelqu’un était passé dans le couloir, et ils s’étaient séparés. La vie avait vite pris le dessus.


Elle ne sait pas trop comment cela avait été possible. Ils se côtoyaient sans cesse, cherchaient les coins sombres pour à nouveau s’embrasser, sans retenue, et pourtant, trois semaines plus tard, ils n’avaient pas encore été plus loin. À peine avait-elle senti son excitation à travers leurs deux jeans, à peine avait-il passé une main sous son chemisier. Et pourtant, passer plusieurs heures sans le toucher devenait une sorte de douleur. Elle s’enivrait de son odeur, tremblait de caresser ses cheveux, de sentir sa langue sur son cou. Lorsqu’elle rentrait au foyer, seule dans son lit, elle se caressait jusqu’à se sentir presque à vif. Mais quand il était là, rien ne comptait d’autre que sa présence. Le temps était aboli. Comment planifier une rencontre, un rendez-vous, alors que l’embrasser est la chose la plus importante au monde ?


Et puis, il y avait eu cette soirée. Repas de copains, avant d’aller en boîte. Ils avaient entendu, sans les comprendre, les commentaires graveleux que les autres faisaient à leur encontre. Il n’avaient ni bu, ni mangé, trop occupés à se repaître l’un de l’autre. Ils n’avaient pas entendu la musique, ni aperçu que tous leurs amis étaient prêts à partir. La porte claqua, ils étaient seuls, sans risque que quelqu’un les dérange, pour la première fois.


Elle eut le premier geste. Elle déboutonna sa chemise, et promena son nez parmi les poils soyeux. Elle goûta les tétons, les épaules, le ventre, le nombril. Elle tira sur la ceinture, dit « je veux te goûter partout ». Il fut nu bien avant elle, et elle n’oublia pas une parcelle de sa peau. Puis il la prit d’assaut à son tour. Il embrassait chaque nouvelle découverte. Elle avait pensé, un instant, garder sa culotte. Quand il y arriva, elle n’était plus que désir. Il fourra sa langue dans son sexe, et elle oublia pourquoi elle avait voulu garder un rempart. Il l’assit sur le sofa, s’accroupit entre ses jambes. Elle voulait ses mains sur ses couilles, sur ses jambes, sur ses fesses, sur son ventre. Elle voulait le sucer, le caresser, l’embrasser, le mordre même. Il posa la main sur son sexe, elle empoigna le sien. Il y avait de la violence dans leurs gestes. Leurs baisers étaient si forts que leurs dents s’entrechoquaient. Tremblant de tous ses membres, il s’allongea auprès d’elle. Elle sentait la tige dressée frapper sa cuisse, et les coups du désir qui y répondaient au fond de son ventre.


Ils se regardèrent, graves. Elle secoua la tête. Lui aussi. Ni l’un ni l’autre n’avait de préservatif…


Il partit en recherche, la chambre, la salle de bains de leurs amis. Elle se pelotonna sur le canapé. Loin de lui, elle avait froid, elle avait mal. Il revint à pas lourds, l’air soucieux. Elle s’empara aussitôt de son vit, le pompa, le suça avec l’énergie du désespoir. Elle s’apaisa un peu lorsque le sperme jaillit dans sa bouche.


Elle se fit toute petite pour qu’il s’étende près d’elle. Elle ne pouvait s’empêcher de le toucher, de se frotter contre lui, et chaque contact avivait son désir. Elle gémit d’aise lorsque des doigts reprirent le chemin de sa vulve, mais comme lorsqu’elle était seule, ça ne lui suffisait pas. Elle sentait son vagin se contracter furieusement, comme un poisson sans air. Elle en aurait pleuré de frustration.

Il le sentit, s’arrêta. Il se fit doux, tendre, câlin. Il l’apaisa par de grandes et longues caresses, sur tout le corps. Mais elle ouvrait et fermait ses mains, pour attraper quelque chose qu’elle ne pouvait avoir.

Il la prit dans ses bras, l’embrassa doucement, et lui murmura à l’oreille « si tu veux, je me retirerai ». Ce fut comme si le soleil, d’un coup, était entré dans la pièce.


Elle avait enroulé ses jambes autour de lui. Elle avait cherché, ondulant du bassin, le pieu de chair qu’elle convoitait. Elle l’avait trouvé, et s’était glissé dessus. Ensuite, elle avait senti le plaisir l’inonder à chacun de ses coups de reins. Il l’avait comblée longtemps. Leurs deux corps, luisant de sueur, bougeaient au même rythme. Elle avait joui, fort, très fort, et il s’était retiré, rapidement. Elle avait léché les flocons blancs sur son ventre. Ils s’étaient endormis sur le tapis.


Il s’étaient réveillés, frissonnant, et s’étaient rhabillés en riant comme des gosses. Il l’avait ramenée à la porte du foyer et, en l’embrassant, lui avait dit « merci ». Ce mot l’avait émue comme une déclaration.


Elle se demande comment, plusieurs semaines plus tard, elle a compris, en le regardant, que cet homme-là ne serait pas le père de ses enfants.





L’homme blond entra dans la pièce. Elle eut un frisson. Ses seins avaient gonflé à l’évocation de ces souvenirs. Elle se sentit rougir en pensant à son sexe, peut-être trempé. Peut-on mouiller, sous anesthésie locale ? Le médecin se rassied entre ses jambes. Il dit « allons-y. N’ayez pas peur ». Toujours cette autorité douce.


Elle n’a pas peur. Elle entend juste, comme un écho, la voix coupante de l’infirmière qui l’a reçue pour le premier rendez-vous : « on ne vous l’avait pas dit, que le liquide séminal était fécondant ? ».


Elle ferme les yeux. Bientôt, très bientôt, ce sera fini.