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Temps de lecture estimé : 23 mn
25/06/05
Résumé:  Deux soeurs jumelles, un petit matin. De curieuses façons de faire...
Critères:  f ff freresoeur volupté cérébral voir photofilm fmast
Auteur : Elvea            Envoi mini-message

Série : Amélie-Garance

Chapitre 01 / 03
Amélie-Garance

J’ai dix-neuf ans. Je m’appelle Amélie. J’ai la malchance d’habiter chez des parents trop stricts. Mon père est directeur d’une société d’exportation de carburants. Il est toujours en voyage. Ma mère est directrice d’un centre de loisirs aquatiques en plein Paris. Nous habitons à Rueil-Malmaison. Une maison immense. Huit chambres, deux grands salons et du fric. Du fric et encore du fric. La piscine est presque un jouet pour mon père. De toute façon, il n’en profite que peu puisqu’il vole. Au-dessus de l’Atlantique, entre New-York et Paris.

Je suis étudiante. Mes parents croient que je suis étudiante. Papa paie une grande école de décoration. Mais je suis tourmentée, au point de sécher souvent les cours. Je pars en virée parisienne avec des potes, plus ou moins potes d’ailleurs. Ça fait bien de sortir avec moi. Ils m’aiment mais moi je les aime bien.

J’ai une sœur. Une sœur jumelle. Même jour, même année, même endroit. Elle est sortie du ventre de ma mère trois minutes après moi. Je suis l’aînée. C’est cool.

Ma sœur s’appelle Garance. Elle est au lycée, en terminale. Elle a dû redoubler une fois pour en arriver là. C’est sans doute l’apanage des familles friquées. Des parents qui n’élèvent leurs enfants qu’à coups de nourrices, de réunions le soir et de « Travaille bien à l’école ».

Ma mère me prend pour une gamine de quatorze ans. De quoi elle se mêle ? Elle n’est jamais là, comme papa, mais quand ils sont à la maison, Garance et moi n’avons pas le droit de faire quoi que ce soit. J’ai eu un appartement un an. Et puis, comme nous avons déménagé, j’ai dû revenir à la maison parce qu’elle est proche de l’école. C’est à peine si j’ai le droit de sortir le soir, d’aller au café ou chez des copains. Mais je ne dis rien, sinon j’élève la voix et ça finit par des disputes violentes. Et comme je suis souvent seule à la maison avec ma sœur et nos deux employés de maison, nous faisons un peu règles-de-papa-maman buissonnières.

Aujourd’hui c’est jeudi. Il est neuf heures douze à mon radio-réveil. J’ai cours à onze heures. Pour l’instant je me prélasse dans mon grand lit. J’ai mis la chaîne hi-fi en sourdine sur l’album de Superbus. Ma chambre est la chambre d’une étudiante de dix-neuf ans, de sexe féminin. Un vrai bordel, des fringues en boule, des photos punaisées sur les murs, un bouquet de lys, une affiche ou deux de concerts. Mon Apple portable sur le bureau, des dizaines de feuilles de papiers qui traînent et des croquis de décoration. La baie vitrée donne sur le balcon du premier étage. Un balcon privatif bien amusant l’été. J’écoute la musique, je regarde autour de moi en tentant de m’éveiller. Ç’aurait un côté séduisant de rester toute la journée sous la couette. Pas de voiture à prendre, pas d’engueulade avec les mecs de mon école, pas de coup de fil de maman à midi pour me dire qu’elle va ce soir « à une exposition littéraire » ! Ce projet me tente bien en fait. Sécher aujourd’hui encore. Ecouter de la musique, regarder des DVD et boire du jus d’orange. Danielle, une des deux employées de maison, doit être en bas à s’affairer. Papa est parti une semaine au Chili pour affaires et maman n’est pas rentrée la nuit dernière, chez une amie qu’elle disait. Danielle est la seule qui s’occupe de la maison correctement.

Garance ne commence qu’à dix heures, d’après ce qu’elle m’a dit hier.

Nous sommes proches. C’est mon rayon de soleil dans la famille. Elle m’amuse, me ravit, m’encourage dans mon peu de travail. On rigole, on danse, on craque toutes les deux le fric de papa. C’est ma petite sœur chérie que j’adore. Nous sommes complices, elle sait presque tout de mon intimité, de mes relations conflictuelles et chaotiques avec les mecs. Je sais presque tout de la sienne. Sa première relation sexuelle m’a été contée avec émotion et rougeurs mais elle y est arrivée. Ça m’a fait un petit pincement au cœur que ma petite sœur (plus jeune de trois minutes !) soit allée batifoler avec un mec.

Je regarde par la fenêtre le ciel de mai qui se lève sur Paris. J’ai les muscles endoloris par une nuit agitée. Ma main caresse mon ventre. Machinalement. L’idée de commettre un viol sur mon propre corps m’a toujours agitée. Peut-être un zeste d’esprit tordu ou une idée de petite garce en mal de sexe. Que sais-je ? Cette idée me prend toujours dans mes petits instants volés de plaisir solitaire. J’aime le sexe. Maman dit toujours « Il y a un âge pour tout, mes petites ; vous êtes trop jeunes ! Quand j’ai connu ton père je n’avais pas eu d’autres hommes dans ma vie ! J’ai fait l’amour le jour de mon mariage ! ».

Oh, que je la déteste avec ses principes minables ! Si elle savait seulement que Amélie, sa fifille, s’était fait plaisir avec un mec dans les toilettes d’une boîte de nuit au rabais lors de sa première fois ! Si elle savait que j’ai amené deux mecs dans mon lit, dans SA maison depuis qu’on y habite. Si elle savait que Garance a connu une nuit d’émoi dans la chambre universitaire d’un grand gaillard de vingt-trois ans !

Tout ceci n’empêche pas que j’aime le sexe. Et je dors depuis six mois. Pas un mec n’est venu entre mes cuisses depuis six mois ! Quand Garance, il y a deux mois, m’a raconté sa nuit, j’en étais verte de jalousie. Alors là, ce matin, je laisse traîner ma main entre mes cuisses. Je suis moite, endormie. Mes poils pubiens s’accrochent entre mes doigts. Je glisse mon index profondément. Je suis un petit peu plus humide qu’au dehors. Je caresse. Lentement, en de courts mouvements circulaires. Mes jambes frémissent imperceptiblement. Oh, que j’aimerais avoir des mains étrangères pour me faire subir ce sort-là. Oh, que j’aimerais me faire mal, toute seule, comme une grande, en me lamentant sur mon sort. J’agite mon doigt frénétiquement. Je palpe mon clitoris qui s’émoustille et se lubrifie. Avec ce traitement sommaire, j’arrive à avoir un orgasme de jeunette. Basique, minable, mais follement bénéfique. Quand je descends prendre le petit déjeuner en famille après ça, je suis de bonne humeur et maman se fait un plaisir de le dire « Ah, Amélie est souriante aujourd’hui ! Ça change ! ».

Aujourd’hui personne ne sera là pour me dire ça. Mais j’ai envie, oh ! que j’ai envie de me faire jouir. L’orgasme est rapide avec moi, cinq minutes de ce petit jeu et je suis au ciel pendant quelques secondes. Mon ventre se gonfle, mon cœur cogne dans ma poitrine. Mon visage s’empourpre et un petit cri se noue dans ma gorge. Et le bruit de ma peau triturée et humide volète sous la couette. Je me caresse frénétiquement au point d’avoir des crampes au poignet. Ça se passe toujours comme ça. J’aime bien faire ma petite salope avide de sensations.

Aujourd’hui rien n’est différent, je me réveille toute seule. Je monte le volume de Superbus histoire de cacher mon halètement à une présence dans le couloir. J’ai bien envie de profiter à fond de ce petit instant de plaisir. Je suis enfouie sous la couette mais celle-ci tressaute au rythme de mes ondulations. Que j’aime me faire ça !

Soudain on frappe. Toc, toc, toc ! Le battant beige est fermé. Mon cœur s’emballe, j’arrête mes caresses. Je demande : « c’est qui ? ». Ma jumelle me répond, de ma propre voix « c’est Garance, je peux entrer ? ».

Zut, quelle petite peste ! Elle ne peut pas savoir que je me livre tranquillement à des coquineries dans mon lit, mais je développe un puissant sentiment de rage envers elle. Je demande, un peu nerveusement « Je suis occupée, tu veux quoi ? » Elle agite la poignée. Dieu merci, j’ai fermé à clef ! Je me lève, rabats ma chemise de nuit noire sur mes cuisses et me traîne vers le battant. J’ouvre. Elle est sur le palier en jean et en débardeur violet. Les cheveux trempés. Elle entre. Je referme derrière nous. Comme lors de nos petites soirées entre filles ou l’on s’enferme dans une chambre à clé pour parler toute la nuit. Elle me demande :



Elle sautille sur place, aux anges de pouvoir oublier l’école. J’ai super envie d’être adorable avec elle, de partager sa joie, mais mon ventre est tendu. Mes mains sont moites et mon cœur ne s’est pas calmé. Je ne souhaite donc qu’une chose. Qu’elle parte et que je me finisse. Vite fait, bien fait maintenant. Je demande un peu agressive :



En temps normal, sa remarque m’amuserait. Mais là, j’ai franchement envie qu’elle dégage. Elle ne se rend pas compte du stress qu’elle me donne. En plus je déteste quand elle m’appelle Mélie. Elle le sait et le fait exprès pour m’énerver gentiment. Je lui réponds :



Elle s’assoit sur mon lit. Argh ! Non ! Elle a l’air décidée à s’installer ici ! J’ai envie de la prendre par les épaules et de la pousser dehors ! Elle me fait :



J’ai envie de lui répondre « À ton avis, bêtasse ! » Je suis toute excitée, c’est dingue. Je devrais me calmer mais c’est impossible. Mon ventre gonfle, ondule au gré d’un courant bizarre. Un désir de me tripoter comme jamais je n’ai eu. Et il faut à ce moment-là, dans une maison de seize pièces où nous sommes trois, que ma sœur se trouve justement avec moi. Non ! Non ! Je lui dis :



Bastien est un ami. Commun à elle et moi. Et il fait partie des deux mecs qui ont franchi la porte de ma chambre pour une nuit. Son prénom me fait languir encore plus. Je repense un petit instant à ses caresses. Ouah ! Je suis en feu ! Pourquoi faut-il qu’elle vienne me parler ? Et de lui qui plus est !



Merde ! Il faut qu’elle me parle de ça alors que je suis morte de faim depuis six mois !



Argh !. Bastien, le beau brun qui a embrassé ma sœur. Il a dû prendre son pied le cochon, la même que moi ! Mon ventre me hante délicieusement. Je coupe court à toute volonté de s’étendre sur le sujet !



Je lui fais signe de se lever mais elle s’étend sur mon lit ! La garce ! Elle me demande, semblant remarquer mon trouble :



Elle m’appelle « sa Ninie » quand elle décide d’être gentille et affective. Je ne vais pas devenir désagréable maintenant ! Je dis :



Quelle profiteuse alors. J’aime pas partager ce genre de choses !



Je ne sais vraiment pas de quoi elle parle. Sincèrement. J’interroge :



Ça me scie. Elle prend son air boudeuse, renfrognée. Je comprends bien le sens de son « after » qu’elle m’empêche d’ailleurs de prendre actuellement. On parle de sexe toutes les deux sans tabou, mais très rarement et de façon subjective et détournée de nos activités solitaires. Autant le fait d’aborder un acte, une position, une sensation avec les mecs ne nous dérange pas, autant parler de nos côtés coquins nous trouble un peu.

L’entendre me dire ça alors que je suis avide de jouissance et de caresses provoque en moi un effet indéniable. Besoin impératif de me toucher. Je lui dis, masquant mon trouble si possible :



Elle me fait un clin d’œil. Complicité entre sœurs en temps normal, mais soudain très troublant. Je rétorque :



Elle me tire la langue d’un air narquois !



Elle se trompe ; oh oui ! Elle se trompe. Je ne mens pas avec elle, alors je dis :



Nous voilà débridées totalement, on parle tranquillement de nos affaires intimes ! Mon désir tendu et ardent n’arrange pas ma discrétion.



Voilà que ma sœur m’invite à ses fantasmes en sa présence ! Je suis une grosse folle. Mais si nos dialogues furent parfois hard, jamais nous ne nous étions vues mutuellement en action ! Elle se lève lentement, prend mon ordinateur portable, le pose sur mon lit et s’allonge sur le ventre. Elle allume la machine. Je lui dis :



Elle cliqua sur mon dossier « photos » et agrandit la photo de Bastien. Mon Dieu ! Qu’est-ce que ce garçon m’avait rendue folle dans ce lit ! On avait fait l’amour plein de fois, de mieux en mieux à chaque fois ! Tout ça pour qu’il finisse par me dire qu’il trompait sa copine et qu’il préférait retourner avec elle ! Et ma sœur qui le convoite maintenant ! À propos de sœur, je la regarde à nouveau : elle est sur le ventre et semble bien décidée à se tripoter sur mon lit. Je lui dis :



Elle éclate de rire, ce n’est pas drôle pourtant. Mais elle m’excite dans son naturel troublant. Oui, ma sœur m’excite. Je lui demande :



Elle riait encore plus à présent. Elle demande, secouée de hoquets joyeux :



Le ton de la plaisanterie était léger. Elle devient pourtant rouge. Elle demande, troublée :



À présent elle a les joues en feu. Moi-même je me sens brûlante. Des milliers d’aiguilles foisonnent dans mon ventre. Oh mon Dieu. Je dis :



À ce moment-là, elle se retourne sur le dos, dans un grand froissement de tissu. Elle est jolie, ma sœur. Elle mesure un mètre soixante-neuf, pèse soixante kilos. Elle a les cheveux brillants, noir corbeau et très lisses. Ils lui arrivent un peu au-dessus des épaules. Elle a des yeux très bleus. Un petit nez retroussé, légèrement épais au niveau de ses narines. Des lèvres épaisses aussi, très jolies et un rien aguicheuse. Je suis exactement la même à l’exception d’un grain de beauté sur la lèvre inférieure. Chose inédite mais plaisante selon mes ex-petits-amis… Elle est là sur mon lit, dans son débardeur violet moulant, son jean court qui dévoile son nombril. En chaussettes blanches. Je ne vais pas me mettre à désirer ma sœur ! J’ai presque honte de moi à l’instant. Envie de courir chez un psy et de lui dire « monsieur, monsieur, aidez-moi je regarde ma sœur avec convoitise ! »

En plus, regarder ma sœur s’apparente à me regarder. Le désavantage des jumelles, je crois. J’ai l’impression bizarre de faire quelque chose d’interdit ! Pourtant je ne fais rien de mal, on est à trois mètres l’une de l’autre, moi debout sur le plancher et elle alanguie sur le lit ! Elle me dit :



Là, dans un instant épouvantable, elle défait les boutons de sa braguette dans un crissement de métal. Je sens un frisson me parcourir. J’ai envie de quitter la pièce en hurlant « au fou ! » mais en même temps, j’aimerais surprendre ma petite sœur dans son instant magique. Et cette dernière hypothèse me fait peur ! En une seconde des gouttes de sueur perlent sur mon front. Mes mains déjà moites me semblent refroidir totalement et s’humidifier encore plus. Je l’interromps :



J’aurais voulu que mon ton soit détaché et un tantinet rouspéteur mais ma voix est chevrotante, un peu émue et cassée plus qu’autre chose. Garance réplique :



Elle tend son bras vers ma chaîne et pousse encore le volume. La guitare électrique résonne dans la chambre, couvrant presque nos voix. Elle écarte les pans béants de sa braguette et tortille son bassin pour baisser son jean jusque sur ses cuisses. Sa peau grassouillette et dorée, parsemée de petits grains de beauté est délicieusement enivrante à mes yeux. Merde ! Je n’ai jamais regardé une nana de ma vie, j’ai peut-être convoité mes copines bien roulées mais c’est tout ! J’ai l’impression d’être un garçon qui bave devant une femme. Je suis toute rouge, Garance me fait :



Je prends enfin mon ton autoritaire. Elle cesse de relever son débardeur sur sa poitrine. Elle me regarde et me dit :



Elle se lève, remonte son jean, reboutonne sa braguette. Elle arrange ses cheveux et court vers la porte. Elle déverrouille le battant et quitte la pièce en coup de vent en refermant violemment la porte.

Je reste là debout, vidée totalement. Mon excitation est retombée d’un coup. Comme l’eau du riz qui gonfle et s’affaisse lorsqu’on coupe le gaz. Ma tête tourne un peu. Mais qu’est-ce qui m’arrive ? J’ai honte d’avoir vu Garance comme ça. J’ai honte d’avoir saisi sa dépravation. J’ai honte de l’avoir laissée faire ça, entamer son strip-tease sur mon lit ! Mais merde ! Qu’est-ce qui lui prend ce matin ? Où est passée ma sœur normale ? Celle qui venait dans ma chambre pour discuter des heures sans gêne et sans problèmes !

Et puis j’ai aussi honte d’avoir crié. Je ne hausse jamais la voix contre elle. Je ne suis pas son aînée et je l’adore presque viscéralement. Oh mon dieu ! Elle est troublée elle-même, du fait que j’ai crié mais sans doute aussi de ce qu’elle a tenté de faire !

Où était le problème, en plus ? Il n’y a pas eu de contacts entre nous, je n’ai rien fait de mal et elle non plus. Il va falloir que j’aille m’excuser. Je suis dépitée. La pointe acérée du désir s’en est allée loin de moi. Mes yeux s’emplissent de larmes. Pardon, ma Garance ! Pardon !

Je saisis le portable sous le bras, ouvre la porte et débouche sur le palier. L’immense couloir sombre est bordé de portes. La chambre de Garance est au bout à gauche. L’œil-de-bœuf protégé de fer forgé illumine le dégagement près de sa chambre. Je frappe. Pas de réponse. Je frappe plus fort et dis « C’est moi, ouvre, faut que je te cause ! Je vais pas râler ni rien, ouvre Gaga c’est urgent ! »

Elle ouvre immédiatement. Elle devait être appuyée contre le battant à l’intérieur. Elle me fait entrer et, rituel oblige, referme à clé. Je lui dis :



Nouvelle décharge dans le ventre. Bien profonde. Je suis une tarée. Je pense que mon seul souhait à cet instant est de partager le plaisir de ma sœur. Merde ! Je vais partir à l’école dans pas longtemps, nous sommes toutes les deux et j’ai envie depuis ce matin de me tripoter. Pourquoi hésiter ? Elle me propose, je dispose. Tant pis si c’est limite incestueux. Elle est majeure, vaccinée et consentante. Je rétorque :



Elle soulève l’écran de l’ordinateur, Bastien est là, souriant, bronzé. Elle clique deux fois. Son visage apparaît à taille réelle sur le moniteur. Elle s’assoit au bord de son lit et recommence son strip-tease de tout à l’heure. J’ai encore honte, je me sens toute gênée, mais je résiste. Son jean tombe sur ses genoux, elle remonte son débardeur et le coince sous son menton. Elle glisse ses doigts dans sa culotte et l’abaisse légèrement. Son sexe est couvert de toison brune. Le mien est rasé. Petite différence. Elle enfourne son index entre ses grandes lèvres et il disparaît totalement. Elle s’allonge sur le lit, avec une lenteur exagérée. Elle voudrait m’exciter qu’elle ne s’y prendrait pas autrement ! Quelle aguicheuse ! Je me sens toute chose. Lasse et, en même temps, tendue comme jamais je n’ai été. Je m’approche de son lit défait. Me pose à ses côtés. Mon cœur bat à 200 à l’heure. J’ai les mains moites, les jambes lourdes. La bouche sèche. Elle me dit :



Je remonte ma chemise de nuit. Je suis toute nue dessous, bien entendu. Elle me regarde, sourit. Elle dit :



N’y tenant plus, j’entame moi aussi un doux va-et-vient sur mon clitoris. Oh mon Dieu, que c’est bon ! Mon plaisir qui avait décru s’embrase à nouveau.

Nous sommes là, toutes les deux, en train de nous masturber. Elle ferme les yeux. Oh mon Dieu, qu’est-ce que je fais là ? Ma main se promène entre mes grandes lèvres humides et chaudes, la pulpe de mon index titille ma cerise. Depuis le temps que j’attends le moment où, fondante, je me laisserai happer par le plaisir venu de loin. Mon Dieu, elle est ma sœur, qu’est-ce que je peux être idiote, comment la regarder en face dans nos prochains (rares) dîners en famille ? Et puis zut, tant pis, elle a aussi ses doigts entre ses cuisses et elle ressent la même chose que moi. Le mot « honte » n’existe pas. Elle a son débardeur violet et ses cheveux humides. Je fais bien pâle figure avec ma chemise noire. Bien qu’excitante à en mourir d’après Gaga. Merde, qu’est-ce que je fabrique ! Mon ongle heurte ma peau délicate. Pour un peu, je miaulerais. Garance sait se faire plaisir. Dire qu’elle le fait toute seule au petit matin pendant que je dors encore. J’en suis jalouse, je crois. Dire qu’après nos conversations d’avant dormir, elle s’offre son petit after. Penser qu’elle a pu avoir dans sa carrière de petite branleuse bourgeoise, un orgasme de plus que moi me rend dingue. D-I-N-G-U-E !!

Allez, parce que c’est comme ça, je fais « ah » avec un bruit de gorge qui vient de loin. Garance n’arrêtera pas pour autant pour s’enquérir du bien-être de sa sœur. Elle travaille délicatement à se faire plaisir, puis plus du tout délicatement avec un doigt et l’autre. Il ne manquerait plus que les miens et le boulot serait parfait pour tout le monde. Oh non ! Je m’imagine encore participer aux ébats solitaires accompagnés de ma sœur. Le psy, vite le psy. Tout s’emballe, tout va trop vite, impossible de s’arrêter, juste se laisser aller. Pourquoi je ne sais plus écrire ni penser en ordre ? Parce que c’est l’orage dans ma tête ? Je lâche, à qui veut l’entendre, un autre petit « ah ». Garance n’arrêtera pas son lent et insupportable travail. Je sais… elle pourrait crier que je ne me soucierais pas d’elle pour autant. D’ailleurs voilà qu’elle émet un petit halètement que je ne lui connais pas. Parfois à la fin de séances de chatouilles… mais sinon ? Et puis je ne saurais jamais ce qui lui prend lorsqu’elle atteint les cieux. Je suis déçue. Ça me couperait presque dans mon insolite plaisir solitaire. Merde, de quel droit ne pourrais-je pas vivre ce qu’elle va obtenir par ses doigts ? Aïe ! Un voile de perles de sueur s’épanche sur ma gorge palpitante. Mon cœur cogne et s’arrête un instant. Mon ventre s’embrase dans une pluie de cendres chaudes, un tourbillon bouillonnant et bruyant. Les sensations affluent. Comme la pluie qui tombe en cadence dans une chaude, humide et étouffante forêt interdite. Que vais-je bien pouvoir dire à Gaga pour justifier la petite larme qui naît au creux de mon œil droit ? J’ai tellement envie de poser mes lèvres sur la peau dorée et tellement malléable du ventre de la Belle. Justification ? Garance j’ai JUSTE envie de t’embrasser ? Ça ne tient pas debout… À l’aide !