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n° 09353Fiche technique14934 caractères14934
Temps de lecture estimé : 9 mn
02/07/05
Résumé:  Carine se lève tôt pour aller aux Puces. Comment aurait-elle pu s'attendre à une aventure si étrange?
Critères:  fh extracon inconnu bizarre hdomine voir exhib vidéox fsodo fouetfesse
Auteur : Brad Berxabern            Envoi mini-message
Aux Puces

La sensation très douce porte un nom : engourdissement. Au volant du C5, Carine éprouve le flux tiède du froid qui s’allie à la fatigue. Devant le véhicule, les autres camionnettes sont à l’arrêt ; les broc’s amateurs devisent à sentences brèves, se disent simplement bonjour. Seuls deux bavards se croient sur les ramblas et discutent, rigolent comme en plein jour et en plein soleil. Carine épie la buée qui s’échappe des bouches des hommes, haleines chaudes libérées à chaque parole, irisées par les antiques phares jaunes. C’est le moment qu’elle préfère, les chineurs à moitié voleurs qui farfouillent déjà, la torpeur glacée, le rêve franc de la racine tribale - heureuse d’être française, vraiment.

La suite est plus destroy. Et crevante. Suivre le placier, louvoyer pour obtenir un meilleur emplacement. Après, tout déballer sur la toile bleue à la lueur d’une torche. Un bref moment de calme et les matinaux déboulent, figures hâves et mal rasées, parfois étrangement reposées. Guère de nightclubbers à cette heure-là. Quoique pour certains, ça sente l’after urbane-écolo dans la froidure de mars.


Quelques quarts d’heure plus tard, Carine s’arrange avec un voisin et va s’envoyer un café bouillant, le deuxième moment de grâce du dimanche matin. Puis faut revenir vite, c’est le début des allées et venues dans le crépuscule du matin.

Carine vend bien. Ses copines lui passent tout un fourbi de trucs essentiellement féminins, recyclables pour les autres nanas, elle prend cinquante pour cent - et elle se trouve bien cool là-dessus, entre nous soit dit : c’est quand même elle qui se tape tout le boulot -. Parfois, l’une d’elles lui dit « J’en veux tant. » et c’est souvent pas plus mal, elle fait alors la bascule par deux ou trois. Carine vend bien.


En face de son allée, et décalé sur la droite, un truc bizarre. Un gros fourgon, presque un camping-car, tendance j’ai-eu-roulé, rien à fourguer d’apparent, d’ailleurs la bestiasse bouffe tout l’emplacement. Un jeune homme carrément seventies, mais d’allure impeccable - étymologiquement : "sans péché" - est assis au volant, il ne fume pas, il ne boit pas le café, il n’a pas dû apporter de thermos lui non plus, paisible, mais il n’a pas deux trous rouges au côté droit, faut pas déconner. Sur la façade aveugle du véhicule, en lettres calibrées « Mesdames, entrez et gagnez ce que vous voudrez. »


Tellement strange qu’elle irait bien lui demander de quoi il retourne, mais son stand ne désemplit pas, il lui faudra attendre l’arrivée de son chéri, Hervé, pour comprendre le truc. Du coin de l’œil, elle mate le car, bizarre, absolument rien de spécial.


Une grosse heure s’écoule, de vente hystérique, d’espionnage désinvolte et aléatoire ; elle s’est aperçu que quelques jeunes filles, suite à une tractation enjouée avec le gars, entrent dans le van et en ressortent plus ou moins longtemps après. C’est vrai que certaines ont en main un billet pas forcément un gros, mais bon c’est rigolo !


Son observation se fait plus aiguë lorsqu’un joli couple s’arrête. C’est le mec qui parle, ça discute, Carine adorerait entendre, et au bout de deux minutes c’est dit, la fille entre seule dans le van. Le copain attend calmement, mate les stands alentour, se rapproche même du sien. Il furète dans les nippes, il y en a de jolies, alors il choisit un chemisier en cotonnade brodé, le plus bel article qu’elle ait en stock, remarque-t-elle. Avec un grand sourire, il marchande longuement, et puis ils tombent d’accord et le jeune Adonis la paie. Carine brûle de lui demander, pour en face, mais elle n’ose pas.

La jolie Finette - en tout cas c’est comme ça qu’il l’appelle : « Ça s’est bien passé, Finette ? » - s’extasie sur le chemisier et ils s’éloignent et comment Carine aurait pu ne pas remarquer ses joues rouges et ses yeux pétillants ? Trop bizarre. Mais elle est toujours coincée à son stand tandis que le vrai rush commence, ces deux heures d’allers et venues hypnotiques qui font que la matinée passe si vite.


Toujours à l’affût, elle voit entrer toutes sortes de femelles dans le fourgon : des jolies babas un peu crades et piercées, des jeunes mamans modernes sans leur progéniture, des gonzesses aux looks excentriques et aux yeux peints, des filles sages à gilet, avec juste le petit détail qui fait mouche, etc. Quelques tractations semblent ne pas aboutir, le beau gars, avec son bon sourire, refuse pas mal de filles, des moches, c’est vrai, mais pas que.

Carine suit l’affaire et ça fait tilt : il n’accepte que les filles qui, quel que soit leur style, ont un air d’ingénuité. Les autres, les un peu radasses, un peu affranchies, un peu sociales-traîtres, il les éconduit avec beaucoup de diplomatie.

Cette intrigue si proche finit par nuire à sa qualité d’experte des Puces. Elle bâcle pour mieux suivre l’affaire, aussi est-elle très soulagée quand Hervé arrive enfin. Trois mots rapides et un baiser rapidement posé sur les lèvres du gentil balourd qui arbore une très réussie tête dans le cul. Elle le plante là avec la bourse pour rendre la monnaie.


Carine arpente les allées, essayant de s’intéresser à la chine, mais ça ne vient pas. C’est très clair : elle fuit ce qui l’attire depuis la fin de la nuit. Une canette de bière à la main - à 10 heures 30 ! - elle vient se poster non loin de l’obscur objet du contrôle technique, en s’abritant néanmoins du champ de vision d’Hervé, qui serait foutu de la rappeler pour aller s’avachir, lui, au camion-bar.

L’inconnu au van irradie la douceur, en dépit de la barbe qui lui mange le visage, d’ailleurs Carine jurerait, à l’observer, qu’on distingue parfaitement ses traits. C’est bête à dire, mais il respire la franchise et l’honnêteté. Une ravissante jeune fille l’accompagne à l’intérieur du véhicule. Carine scrute désespérément la paroi métallisée, tentant de comprendre. Elle se ronge nerveusement les ongles.

Cette fois-là, ça dure longtemps. Tellement, que la curiosité de Carine s’est bel et bien muée en exaspération. Quand la ravissante sort enfin, elle semble en feu.

Elle n’y tient plus et se dirige vers le beau barbu avec des foules de questions. De quoi il retourne ? Qu’est-ce que vous leur faites ? C’est légal, votre truc, au moins ?

Elle finit par se tétaniser car il est diaboliquement serein, l’homme qui la prend par le bras et lui dit simplement : « Viens. », et elle le suit.

Quand la porte de la camionnette se referme, elle éprouve un amusement qui se mêle à l’appréhension légère qu’elle éprouve, mais elle reste surtout dévorée de curiosité.


Ils sont dans un sas. Des tentures couleur abricot cachent l’accès au corps du véhicule. En trois phrases concises, l’étrange personnage lui explique qu’il est photographe et vidéaste amateur ; elle peut entrer dans l’espace intérieur, toucher à tout, montrer ce qu’elle veut, montrer, et sortir quand elle en aura assez. Ils se mettront alors d’accord sur la somme qu’elle emportera, c’est la seule règle du jeu.

Carine n’arrive pas à croire qu’elle s’apprête à entrer là-dedans, mais une fugace pensée fait défiler dans son esprit toutes les jeunes femmes qu’elle a vues entrer puis sortir depuis ce matin. Elle ne veut pas être trouillarde ou se montrer telle, alors elle entre.


Au physique, Carine est une belle plante, l’équivalent d’une de ces tsarines du tennis, avec de la finesse cependant dans les attaches. Elle détaille dans le grand miroir, qu’elle soupçonne clairement d’être sans tain, son habillement du jour, sexy malgré la froidure : une jupe en lamé, nubuk coloré, des collants de laine grise que recouvrent de ces grosses chaussettes de danseuses tirebouchonnées sur les chevilles et le bas du mollet. Le haut serait indifférent, si le gros pull ne cachait un bustier ravissant qui apparaît bien vite, car le véhicule est surchauffé.

L’aménagement du van serait banal s’il ne dégageait pas une grande impression de confort. Ce n’est qu’ordre et velours, luxe et sérénité. Pas de surcharge, des matières sensuelles, à la façon d’un boudoir vieux rose. La série grège et automnale des Trois Suisses également. Quelques objets. Des vêtements que Carine parcourt du regard. S’y attendre : des sous-vêtements, plutôt, et plutôt coquins. Des articles de cuir. Des godes aussi. Des pines électriques reliées à de bizarres appareils. Des miroirs grands comme l’âme des amantes.

Carine éprouve un vertige, peut-être l’anormale chaleur qui règne dans le van, mais c’est aussi tropical jusque dans ses pantalons. Sous le couvert feuillu s’écoule une rivière à présent, entre les vallées de chair. Que va-t-elle faire ? Elle commence à se déshabiller, il faut être logique, dans ce havre inattendu de douceur posé sur le parking overbooké.

Elle garde le soutien mais aère sa chatte rapidement, faisant glisser le coton détrempé le long des deux remparts mobiles de sa féminité. Elle enfile l’une des culottes qui sentent un peu la concurrence, pas très hygiénique pour sûr, mais c’est voulu et c’est sensuel.


Maintenant qu’elle est dévêtue comme une prostituée, et que pas un indice de l’espionnage dont elle est l’objet ne la frappe, elle farfouille dans la quincaillerie. Des combinés métalloïdes la font sursauter du clito, lui remettant en mémoire tel site web électro-porno dans leque une Hispanique, sur qui elle avait flashé grave, était l’objet d’une fascinante inspection gynécologique, déroulée au long d’une série de photographies glaçantes, où les sparadraps chair et surtout argentiques procuraient à Carine un malaise corporel et moral, et évidemment érotique.

Elle trouve ce qu’il lui faut, dédaignant les olisbos et les engins : une badine en cuir qui sent bon la vie. À présent rassérénée, elle tente du regard de dénicher les œils-de-bœuf secrets par lesquels la camera l’épie ; tout en s’agaçant les mamelons du bout de la badine, elle fouine. Le cylindre de cuir devient un compagnon séduisant, qui parcourt ses courbes au gré d’une main volage.

A cet instant précis, le maître des lieux entre et dit d’un ton d’évidence: « J’étais sûr que tu choisirais cela. » Carine observe sans appréhension la mâle intrusion, une part d’elle s’y attendait. Elle ne renâcle pas plus quand, d’un geste impérieux, l’indéfinissable barbu lui prend la verge des mains.

« Installe ton ventre sur le canapé, les genoux tu les plantes dans la moquette, et regarde la caméra là-bas. » Il lui désigne un improbable urubu dont la vérité émane soudainement : l’œil menaçant du rapace de bois dissimule l’objectif d’un DV.

Carine exhibe pour lui ses trésors satinés, de l’entre-fesses châtain jusqu’au pertuis anal, cette petite bouche dont on lui a si souvent dit qu’elle était le meilleur d’elle-même.

L’homme commence à la fouetter longuement, pas trop fort, longuement. Posément. Il s’agit de rosir cette chair blanche qui se hérisse et qui était dans une telle attente ! Il ne s’interrompt que pour vérifier l’humidité du vagin dans lequel il embroche deux doigts d’un coup, sucrerie qui arrache à Carine de languides soupirs. À d’autres moments, il teste également l’élasticité de son anus - avec le majeur seulement. Le constat est qu’il est divinement étroit et brûlant. Qu’il fera bon le perforer !

Puis il continue à la battre, car il faut bien qu’elle jouisse et il a fort bien percé les marais psychologiques qui tiennent Carine. Et, bien que dans ses couilles écume un sperme désireux de s’épandre, il persiste à fouetter les parties sensibles.

Il l’allonge d’un coup et l’enduit d’un onguent très étrange qui fait littéralement bondir de joie chaque cellule de son postérieur malmené. Il faudra qu’elle pense tout à l’heure à lui demander l’adresse où on peut se le procurer… Mais déjà il faut qu’elle regoûte à la punition, le mot est mal choisi, alors que ses fesses sautent littéralement désormais vers les lanières de cuir qui les lisent. Tiens, il a changé de… Ohhhhhhh !

Elle s’écarte de plus en plus et inonde le tissu. Ce serait comme de s’astiquer au nom d’antiques souvenirs qu’elle n’a jamais connus. Et, ohhhh ! Elle n’a jamais été fessée, et combien il vaut mieux qu’elle regrette plus que de s’enremordiser.

Ça la prend bientôt dans les entrailles, ça monte en ouragan et aussi sur l’épiderme, cet agacement bien trop sexuel et animal pour se résumer à une simple grattelle.

Ses fesses acceptent avec bonheur le distillat de frappes sèchement mais justement dosées afin de n’être qu’excitantes. Il y a même comment dire… du savoir-vivre chez ce soixante-huitard béni.

Son cul est à présent bien rougi. Ses organes intérieurs se délivrent, en un abandon orgastique bruyant.

La mécanique rodée a rendu sa porte étroite prête à toutes les effractions. L’homme ne néglige pas cet aspect des choses, en sage expert en problématiques animales. Il investit l’antre entrouvert d’une lance longue et inexorable. L’oscillation qui suit dans le carrefour de toutes les virtualités asociales dure longtemps et emporte les deux protagonistes dans une explosion simultanée. Le taraudage du boyau les a menés à une communion presque métaphysique, dans laquelle un anus tombe en amour pour un foret à cul.

Ils jouissent. Elle hurle. Il lui pince les seins sans retenue pendant la durée du cri.


Benoît - c’est son prénom -, quand elle quitte du regard la vidéo de leurs exploits - ça n’a aucun intérêt d’ailleurs, il manque tout ce qui fait la magie de la peau - elle le voit, arborant son bon visage d’homme sage qui, comme elle, a accepté le jeu. Comme elle, a sacrifié à la terrible douleur de la perte immédiate.

Il a remis ça, côté trique, il a compris avant elle qu’elle voulait encore du jonc de cuir. En continuant de la cingler, il lui dit : « Pour toi, je ne donnerai… rien. » Son regard, dans le grand miroir porno, fait très bien comprendre à la jeune qu’il y va là du respect et de la vérité de la rencontre.


Il est temps qu’elle parte. Elle s’enquiert quand même : « Mais combien de fois tu baises chaque samedi matin ? »