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Temps de lecture estimé : 27 mn
25/07/05
Résumé:  Episode 3 : Après ma première relation charnelle avec Juliette, je suis aux anges. Seules ombres au tableau : sa troublante soeur, Magali, qui me boude et sa copine Nadège qui me hait.
Critères:  fh jeunes profélève amour voir massage pénétratio jeu
Auteur : Yann Perrin      

Série : Chronique de mon passage à la villa

Chapitre 03
Le concert

Petite Note : désolé de vous avoir fait attendre si longtemps cet épisode. Il n’a pas été long à écrire mais il n’est pas toujours évident de trouver le temps. Merci pour toutes vos remarques.


La première nuit que je passai avec Juliette fut délicieuse. Mouvementée, car la belle et moi n’avions de cesse de découvrir le corps de l’autre dans ses moindres détails. Inoubliable, car tout cela était porté par un amour qui n’en finissait jamais de grandir. Je crois pouvoir dire que mon amour pour Juliette était plus fort au petit matin que la veille au soir.


J’aurais aimé pouvoir dire que cette découverte intime qui nous avait liés, Juliette et moi, avait été idyllique, mais l’idée que Magali ne fût pas étrangère à l’excitation qui m’avait poussé à aller plus loin avec Juliette jetait une légère ombre au tableau. Vraiment légère car, ce matin, toutes mes pensées étaient pour Juliette et tous mes émois, mes sentiments étaient dirigés vers elle. Elle ne pouvait en douter en cette matinée tant cela devait se refléter dans mon regard.


Juliette et moi avions dormi nus, l’un contre l’autre. Enfin… les rares fois où nous avions trouvé le sommeil. Nous avions fait l’amour de nombreuses fois et étions restés de longs moments dans une étreinte silencieuse où je pouvais voir son regard croiser le mien. J’aurais vraiment aimé être dans sa tête à ce moment-là pour savoir ce qu’elle se disait. Moi-même je pensais que je venais de trouver la fille, peut-être la femme de ma vie. Cela faisait une étrange sensation car je m’étais souvent demandé si je trouverais une fille qui puisse me faire comprendre ce qu’aimer voulait dire. Et, si c’était le cas, ce qu’elle faisait au moment où j’y pensais. Dans quel pays habitait-elle, qu’aimait-elle, que faisait-elle ? Je ne me posais plus vraiment ces questions.


Au matin, nos corps se séparèrent sans regret car nous formions maintenant un couple entier et nous savions tous les deux que nous pourrions retrouver cette étreinte aussi souvent que nous le souhaiterions.

Je me levai et m’approchai de la fenêtre pour voir la couleur du ciel, en prenant bien soin de ne pas être visible de l’extérieur. En fait, j’aurais mieux fait de me préoccuper de la porte de la chambre. Lorsque celle-ci s’ouvrit, je ne réagis pas immédiatement et, lorsque je me tournai enfin, c’était pour voir Magali qui me fixait avec des yeux ronds. Elle était déjà habillée et maquillée, et son expression prouvait qu’elle ne s’attendait pas à me voir là. Je me dirigeai rapidement vers le lit et pris un bout de couverture pour cacher ma nudité. Sur le coup, je n’étais même pas gêné de l’intrusion de Magali. Elle, par contre, était écarlate.



La Juliette en question était plutôt amusée par la situation.



Magali hocha la tête comme une fillette reprise à l’ordre par sa mère. Elle me regardait toujours du coin de l’œil, mais elle n’avait plus rien de bien émoustillant à voir. Je lui rendis un regard embarrassé, prenant alors conscience de ce qu’elle avait dû voir.



Magali cilla sous la remarque de Juliette. Elle me quitta du regard et fixa sa sœur.



Elle referma la porte et Juliette me regarda en souriant.



J’étais parti dans un lyrisme endiablé, songeant à l’amour qui naissait en moi, et voilà que je retombais bien vite sur terre, au moment où je m’y attendais le moins.



Juliette était pliée de rire, d’autant plus qu’elle voyait que je ne l’étais pas.



Elle fit alors semblant d’être désolée, baissa légèrement la tête, plantant toujours son regard dans le mien.



« Quelle actrice ! », pensai-je.


Je me dirigeai vers la porte de sa chambre et donnai un tour de clé.




Le mois d’Août s’achevait sur cette complicité nouvelle entre Juliette et moi. Magali reprenait bientôt les cours et nous avions décidé que les cours quotidiens seraient dorénavant hebdomadaires. Cela me laissait beaucoup plus de temps à passer avec Juliette et nous étions rarement séparés. Je venais très souvent à la villa et y passais régulièrement la nuit. À part le père dont je ne vis aucune trace, la maisonnée, et surtout Dominique, avait accepté ma présence. J’étais le petit ami de Juliette et sa mère n’avait rien contre le fait que je passe mes nuits avec sa fille. Nous sortions souvent avec les amis de Juliette, notamment Nadège et Jeanne. Si Jeanne m’appréciait (et même Steph, son petit ami), ce n’était toujours pas le cas de Nadège. De mon côté, je décidai que je pouvais attendre un peu avant de la présenter à mes amis qui n’étaient de toutes façons pas encore disponibles pour sortir. Certains travaillaient, d’autres révisaient pour les rattrapages et d’autres n’étaient pas revenus de vacances. De même, je n’avais pas encore amené Juliette chez moi. L’appart de mes parents ne pouvait rivaliser avec la villa. Ni en ce qui concernait le confort, ni pour l’intimité.


À part Nadège, l’ombre au tableau venait de Magali. Depuis qu’elle nous avait surpris, Juliette et moi, elle me semblait bien plus distante. Le temps où elle me parlait de jeux de rôle ou de musique semblait révolu. Elle me répondait comme une élève à son professeur et ne me faisait plus de confidences. Même ses moqueries avaient disparu. Ce changement de ton, je l’imputais, au départ, à une gêne résultant du fait qu’elle m’avait vu nu, mais il n’en était rien. Je finis par penser qu’elle avait compris que le lien entre sa sœur et moi était dorénavant charnel. Peut-être la jalousie que j’avais redoutée (esperée ?) au début faisait « enfin » son apparition. Je regrettais ce retour en arrière. J’appréciais les discussions décontractés que j’avais pu avoir avec Magali et regrettais qu’elles n’aient plus lieu. En même temps, je savais que cela simplifierait les choses. Plus de scènes comme celle du jeu de rôle à l’horizon…


Juliette et moi, nous ne nous ennuyions jamais. En fait, je fus assez surpris de constater qu’elle aimait véritablement le sexe. C’était la première de mes petites amies qui l’aimait à ce point. Pas plus que moi, non, mais nous étions souvent en phase sur nos désirs et je trouvais cela surprenant et très agréable. Si nous étions aussi entreprenants l’un que l’autre, Juliette était souvent plus aventureuse et plus imaginative. Je me laissais guider avec volupté par ses idées parfois lumineuses, parfois farfelues, parfois surprenantes et parfois pleines de bon sens.

Lorsque Juliette me demanda si je voulais bien réaliser un de ses fantasmes, j’acceptai volontiers avant même de savoir ce dont il s’agissait.



Je souris, amusé et flatté à la fois par l’intérêt que m’avait porté Juliette, dès le début.



Elle me fit un sourire en coin et je hochai la tête.



J’acquiesçai (je ne pouvais rien lui refuser, de toute façon) même si je n’avais aucune idée de la manière dont je m’y prendrais pour jouer le rôle. Le but du jeu étant qu’il fallait qu’il se passe quelque chose qui soit un minimum excitant. Je ne savais pas comment faire pour arriver à mes fins mais l’idée était amusante. Finalement, Juliette aimait autant les jeux de rôles que Magali, mais ceux-ci étaient un peu différents !



Pendant qu’elle partait avec un sourire aux lèvres, je réfléchis à ce que je devrais faire. Quelques minutes passèrent et, l’inspiration ne venant pas, je me décidai à aller la rejoindre et à me fier à mon intuition. J’ouvris la porte de son atelier pour voir Juliette dans sa petite robe d’été en train de peindre une corbeille de fruits assez insignifiante. Elle paraissait concentrée et ne me jeta qu’ un regard à peine intéressé. Le jeu avait commencé, Juliette était dans son personnage.



Juliette ne parut pas prise au dépourvu et elle m’expliqua qu’elle était la seule à ne pas avoir réussi son module « nature morte ».



Juliette parut hésiter.



Je l’observai un petit moment tandis qu’elle peignait la corbeille. Presque une minute passa durant laquelle je passai d’un côté à l’autre de Juliette, faisant mine d’apprécier sa manière de faire. Juliette, nullement troublée, ne s’occupait pas de moi.



Juliette s’arrêta un moment et me regarda.



Juliette suivit mes instructions et reprit son activité. Je me dirigeai alors vers la corbeille de fruits, me tournai vers Juliette, fis une grimace et revins à ses côtés. Juliette resta stoïque mais je pouvais lire dans son regard, toujours fixé sur la corbeille, un certain amusement.



Je me mis alors à plat ventre et commençai à ramper en direction de la corbeille. Juliette continuait à peindre et ne m’observait que du coin de l’œil. Je me demandais vraiment ce que j’étais en train de faire et je me dis que Juliette allait bientôt me dire d’arrêter, que c’était totalement absurde et que ce n’était pas conforme du tout à son fantasme. Ce ne fut pas le cas. Juliette resta ancrée dans son personnage.

Je me relevai et fis mine de prendre une pomme avant de détourner ma main au dernier moment. Je revins derrière elle et restai un instant immobile. Puis, je passai rapidement une main devant ses yeux. Je refis le tour en frappant dans mes mains. Tout ceci était absurde.



Je revins derrière elle et posai mes mains sur ses épaules. Délicatement, je vins lui mordiller l’oreille gauche et Juliette ne broncha toujours pas. Mes mains vinrent sur la fermeture Éclair de sa robe que j’ouvris rapidement. Je fis glisser les bretelles de sa robe sur ses bras et l’une des bretelles resta coincée sur le bras qui peignait. Juliette ne réagit pas immédiatement, puis elle décida de ramener ce bras contre son corps, pour pouvoir libérer la bretelle emprisonnée dans le pli de son bras. La robe tomba entièrement à ses pieds et Juliette reprit sa peinture. Je posai à nouveau mes mains sur les épaules de mon élève qui ne portait plus que ses sous-vêtements. Au contact de sa peau, je sentis qu’elle frissonnait très légèrement.



Mes mains glissèrent de ses épaules sur ses hanches.



Mes mains remontèrent légèrement sur ses seins que je commençai à caresser à travers son soutien-gorge.



Mes mains s’infiltrèrent jusque dans son soutien-gorge et malaxèrent avec une douceur infinie les magnifiques seins de ma Juliette.



Tandis que je disais cela, je vins me coller contre le dos de Juliette et celle-ci n’avait d’autre choix que de sentir mon érection contre elle. Elle frémissait sous mes caresses mais faisait son possible pour rester concentrée. Je sentais sa respiration s’amplifier.

Elle avait bien compris où je voulais en venir et le fruit qu’elle choisit ensuite était bien celui auquel je pensais.



Ma main droite quitta son sein et glissa lentement sur son ventre. Petit à petit, elle vint s’infiltrer dans sa culotte. Je continuai à descendre ma main qui entra en contact avec sa pilosité légère, et mes doigts vinrent assez directement contre sa fente qui ruisselait.



Tandis que je l’encourageais, mes doigts caressaient délicatement sa fente et je donnais avec mes fesses des petits coups pour que mon sexe contre ses fesses participe à notre excitation mutuelle. Tout à coup, sans prévenir, je baissai sa culotte et défit aussi rapidement mon pantalon.



Mon sexe reposait maintenant directement contre ses fesses et je pliai légèrement mes genoux pour que mon sexe descende à hauteur du sien. Juliette avait posé son pinceau depuis quelques instants et elle avait les mains posées sur son pupitre. Elle se cambra, épousant mon mouvement pour me permettre de la pénétrer. Mes mains remontèrent alors sur ses seins tandis que j’entamais un mouvement de va-et-vient en elle. Juliette haletait comme rarement et des petits cris de plaisir sortaient parfois de ses lèvres sans qu’elle essaie de les retenir.



Je vins plaquer mes lèvres sur son cou et le plaisir que je ressentais était sans aucun doute amplifié par ces préliminaires de jeu qui me faisaient douter de mon rôle et de celui de ma partenaire. J’eus même l’impression de faire quelque chose d’interdit, comme si j’étais réellement son professeur d’art, et cette scène que nous venions de jouer était promise à un bel avenir dans mes souvenirs les plus excitants.


Nous étions tellement excités l’un et l’autre que notre plaisir fut bien prompt à arriver. Le sien comme le mien. Le cerveau est bien une zone érogène particulièrement efficace.


Je fis tout de même mon possible pour que la jouissance physique soit à la hauteur de la jouissance mentale. Juliette, quant à elle, se laissait faire et c’était un fait assez rare dans nos rapports. Elle me laissait gérer nos plaisirs communs et nous atteignîmes tous les deux l’orgasme.


Lorsque ce fut fini, nous restâmes un petit moment l’un dans l’autre. Juliette en profita pour reprendre sa peinture et je me retins de rire. Voulait-elle garder l’artifice intact jusqu’à la fin ?



Je me rhabillai et quittai la pièce, laissant Juliette seule, et je me dirigeai vers la salle de bain.

Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard que je pus lui demander ce qu’elle avait pensé de la petite scène.



Je ris en expliquant que j’avais essayé de faire au mieux.


Le jour suivant, je donnai un véritable cours à Magali. Mon élève était distante avec moi, comme durant les derniers cours, mais je sentis qu’il y avait autre chose. Quelque chose dont elle n’osait pas parler. À la fin du cours, je me décidai à lui faire cracher le morceau, cela ne pouvait pas continuer ainsi.



Magali me regarda, visiblement embarrassée, puis finit par hocher la tête.



Je connaissais le groupe, Magali m’avait déjà dit aimer beaucoup ce qu’ils faisaient, mais je n’étais pas particulièrement fan.



Oui, évidemment, cela ferait mauvais effet de montrer à ses copains, plus ou moins rebelles, qu’elle n’était pas totalement libre de ses décisions.



Magali, qui me boudait depuis quelques jours, me demandait ainsi une faveur et je ne voyais pas pourquoi je devrais lui refuser. Connaissant les goûts de Juliette, je savais qu’il n’était pas question qu’elle nous accompagne.



Magali se décrispa et je sentis de la reconnaissance en elle quand elle me fit :



À vrai dire, j’étais pas encore assez vieux pour que Magali me trouve ringard à présenter à ses fameux copains. C’était plutôt plaisant.



On n’avait jamais reparlé du jeu de rôle. Ni de l’idée d’en refaire un autre. Jérôme et J-P, ses copains, avaient sans doute déjà oublié qui j’étais. Et Camille avait été témoin d’une scène gênante. Je préférais ne pas revenir sur le sujet.



Magali me laissa donc pour aller sur internet réserver deux places et je sortis rejoindre Juliette à qui je racontai ce que nous venions de décider avec sa sœur.



Je ne lui avais pas spécialement parlé du changement dans nos relations avec Magali, et le fait qu’elle ait remarqué que quelque chose avait changé montrait que c’était assez significatif.



Je souris en lui expliquant qu’on n’allait pas dans une fosse aux lions non plus et que c’était sans doute bien moins dangereux d’aller au premier rang voir "System of a down" que d’aller au premier rang voir n’importe quel beau gosse du moment. Juliette parut peu convaincue.


Les jours suivants passèrent sans beaucoup de nouveautés. Magali semblait petit à petit me reparler comme avant et elle s’apprêtait à reprendre les cours. Juliette et moi étions encore en vacances pour un mois et on essaya de mettre sur pied une petite semaine à la montagne. Les parents de Juliette avaient un petit chalet du côté de Samoens en Haute-Savoie. Elle voulait y inviter Nadège, Jeanne et Steph et me proposa d’en parler à certains de mes amis. J’avoue que, de mon côté, j’avais plutôt envie qu’on se retrouve en petit comité, voire même juste à deux, mais Juliette en avait déjà parlé avec Nadège. Comme rien n’était de toutes façons vraiment prévu, nous décidâmes de partir le week-end du 7 septembre et on verrait bien qui nous accompagnerait à ce moment-là.


Finalement, nous arrivâmes à la soirée du concert et je compris assez vite l’importance qu’avait l’événement pour Magali. Celle-ci était surexcitée, comme une petite fille qu’on emmènerait dans un parc d’attractions. Elle se prépara pendant ce qui me parut être des heures. Pendant ce temps, je discutais tranquillement dans le salon avec Juliette et Nadège. Toutes deux avaient prévu de passer une soirée tranquille entre filles à regarder une vidéo. Juliette parlait du chalet, et elle essayait de me faire partager les délires que Nadège et elles avaient eus lors d’un précédent séjour. Il y avait effectivement eu des choses hautes en couleur dans le manque d’organisation qui avait accompagné leurs vacances. Mais, si Juliette était hilare, Nadège esquissait tout juste un sourire. Encore une fois, en ma présence, la meilleure amie de Juliette restait sur la réserve. Difficile de voir une corrélation entre la fille assise sur ce canapé et l’espèce de harpie qui venait faire flipper Juliette au beau milieu de la nuit, selon le récit de ma belle. Je ressentis une impression de malaise et trouvai incroyable que Juliette ne semble pas remarquer la froideur de son amie envers moi.


Au bout d’un moment, Magali fit son apparition et les filles et moi fîmes quelques commentaires appréciateurs sur son look. Elle s’était fait une coiffure impressionnante, avec plusieurs barrettes, elle avait affiné son maquillage, mit des paillettes et elle portait ses longues bottes noires qui remontaient jusqu’aux genoux, avec une courte jupe en cuir noir et un débardeur de la même couleur.



Elle était effectivement magnifique. Cela dit, je n’étais pas certain que cela conviendrait à un concert. Les bottes c’est très joli, mais ça fait mal aux pieds. Cependant, après tant d’efforts, Magali semblait tellement contente que je ne voulais pas gâcher son effet. Elle voulait sûrement séduire un garçon et c’était sans doute le plus important pour elle.

Finalement, nous nous décidâmes à y aller, pour être sûrs de ne pas arriver en retard. J’embrassai ma belle et fit la bise à sa copine et Magali me suivit jusqu’à la voiture que Dominique m’avait permis de prendre pour accompagner sa fille.

Magali dut voir mon air troublé car, deux minutes après notre départ, elle me demanda ce qui n’allait pas.



Je la regardai, étonné.



Je regardai le boulevard de Rochechouart que nous empruntions pour rejoindre la Villette mais je ne pus manquer l’étonnement lisible sur le visage de Magali.



À ce moment, je crois que j’avais bien compris ce que sous-entendait Magali mais je continuai cependant à faire comme si ce n’était pas le cas.



Bon, là, je commençais vraiment à comprendre tout ce que cela entraînait.



Là, il y eut un silence qui flotta un bon moment. Je faisais semblant de me concentrer exclusivement sur la route. Au bout d’un moment, je le rompis.



Magali n’était pas du genre à se laisser intimider.



Magali hésita un moment.



Finalement, arrivé à la Villette, j’eus la chance inouïe de trouver une place immédiatement. Magali et moi ne parlions plus ni l’un ni l’autre et je lui proposai d’aller boire un verre. Nous étions largement en avance. Magali acquiesça, sans doute consciente qu’elle allait devoir m’expliquer ce qu’elle m’avait refusé dans la voiture. Nous nous installâmes en terrasse d’un café-bistrot et je remarquai que Magali faisait tout pour ne pas croiser mon regard. Elle semblait hypnotisée par les vitrines des boutiques de l’autre côté de la rue. Comme si celles-ci l’intéressaient…


Résolu à ne pas attaquer de front, je décidai de reprendre la conversation par un autre bout.



Il ne me fut pas difficile de voir un léger trouble en elle quand elle cita Julien. C’était donc lui l’objet de cette préparation minutieuse. La cible était désignée et, connaissant Magali, il n’aurait aucune chance. Ou alors il était vraiment pas malin, jolie comme elle était…



Pour toutes les fois où elle m’avait titillé avec sa sœur, ce n’était qu’une juste revanche. Elle me regarda avec de gros yeux mais vit très vite qu’elle n’arriverait pas à botter en touche.



Cela me fit sourire. Depuis quand étais-je le grand frère ?



Magali tourna la tête et souffla. Elle parut réfléchir un petit moment avant de me regarder à nouveau droit dans les yeux.



Ah oui, là pour le coup, je voyais bien clairement. J’avais voulu des explications, je les avais eues. J’étais anéanti. Mon petit monde tout neuf s’écroulait d’un coup. Je croyais vivre une idylle incroyable avec Juliette alors qu’il ne s’agissait peut-être pour elle que d’une amourette supplémentaire en attendant de replonger dans les bras de Nadège. Chose qu’elle était peut-être en train de faire à l’instant même, pensai-je affolé, pendant que moi, bonne pâte, j’accompagnais sa sœur à un concert.

Si Juliette ne m’avait rien dit sur Nadège et elle, c’est sans doute parce que tout n’était pas complètement fini… D’autant plus qu’elle continuait à la voir régulièrement, qu’elle projetait de l’emmener avec nous au chalet.



Elle semblait vraiment embêtée pour moi. Pas parce qu’elle venait de me livrer un secret de sa sœur, cela ne semblait pas la déranger, mais parce que ce qu’elle me disait me causait du chagrin. C’était adorable de sa part et je m’efforçai de lui sourire.



Je continuais à réfléchir, l’esprit bien occupé par les révélations de Magali et nous ne dîmes plus rien jusqu’à ce que nous fûmes à l’intérieur. Durant ce laps de temps, Magali laissa une quantité incroyable de messages à Julien et Jérôme, expliquant qu’on était arrivé, mais ni l’un ni l’autre ne semblait avoir laissé son portable allumé. Nous décidâmes d’aller nous asseoir tranquillement dans les gradins, au moins pour la première partie. De là-haut, Magali balaya du regard la foule dans l’espoir de reconnaître ses copains, mais c’était peine perdue. Elle scrutait son portable, espérant le voir sonner d’un moment à l’autre. Je l’observai faire avec un mauvais pressentiment. Allions-nous seulement retrouver ses copains ? Rien n’était moins sûr.


La première partie commença sans que nous eûmes de nouvelles d’eux et nous faisions une fine équipe, Magali et moi. Elle, fébrile, à essayer de les apercevoir, et moi, assis et désabusé. Aucun de nous deux ne profita vraiment du concert du premier groupe et je serais même bien incapable de me souvenir de quoi il s’agissait.

Entre les deux concerts, Magali et moi décidâmes de descendre dans la fosse, comme prévu initialement, et le sort sembla enfin sourire à Magali. Elle m’attrapa le bras d’un coup et me tira à travers la foule.



Ses deux copains étaient là et ils nous virent arriver de loin, tellement Magali criait. Je vis que Jérôme ne semblait pas s’en émouvoir outre mesure mais, plus préoccupant, Julien eut à peine l’air content de nous voir venir.



Magali ne dit rien mais je pus voir qu’elle n’était pas ravie de l’accueil. Essayant de faire bonne figure, elle rétorqua :



Elle fit la bise à Jérôme et me présenta à ses copains. Jérôme semblait avoir un vague souvenir de moi, ce qui était déjà pas mal. Ensuite, Julien et Jérôme entamèrent une longue discussion qui concernait un jeu vidéo auquel ils avaient joué dans l’après-midi. Magali les écoutait sans pouvoir trop rien dire tant leurs délires privés étaient difficiles à partager. Le concert commença ensuite et nous nous retrouvâmes serrés dans la foule compacte. Je faisais tout mon possible pour rester à côté de Magali et pour que les quelques mouvements de foule violents ne viennent pas la percuter.

De leur côté, Julien et Jérôme s’éclataient comme des fous en sautant dans tous les sens et Magali avait bien du mal à rester à proximité de Julien. Tout à coup, celui-ci se pencha pour dire quelque chose à l’oreille de Magali et je le vis alors fendre la foule, suivi par Jérôme, pour se rapprocher des premiers rangs. Magali se tourna vers moi, dégoûtée.



Je vis toute la déception sur son visage.



Je lui fis signe que non et, lui prenant la main, je nous frayai un chemin vers l’arrière de la salle. Nous montâmes presque tout en haut pour trouver deux places assises.

Magali était livide. À la recherche d’un mot gentil, je ne trouvais rien d’autre à lui dire que :



Elle était assise à côté de moi et nous ne nous étions pas lâché la main.



Elle se mit à pleurer à gros sanglots et je passai mon bras autour de ses épaules, sans savoir quoi lui dire. Cela dura un petit moment sans que je sache comment réagir.



À vrai dire, j’étais vraiment hors de moi. Qu’un petit con puisse mettre ma Magali dans cet état, ça me dépassait.

Magali avait posé la tête sur mon épaule et je la serrais contre moi du mieux que je pouvais, sur ces sièges inconfortables.



Elle eut un petit soubresaut, un petit rire au milieu d’un sanglot.



Surpris, je posai ma main sur sa joue et relevai sa tête pour que ses yeux croisent les miens.



Elle eut un sourire triste, mais d’avoir son visage à quelques centimètres du mien comme ça me permit de plonger dans ses magnifiques yeux verts, trop souvent camouflés par son maquillage noir, et y voir des larmes m’émut plus que de raison. Ma main sur sa joue passa sur son menton que j’attirai légèrement vers moi en même temps que je m’avançais. Mes lèvres vinrent effleurer les siennes et je lui fis un baiser tout doux, bien plus délicat que celui échangé lors du jeu de rôle. Elle répondit favorablement à mon initiative et me laissa l’embrasser. Nos langues se découvrirent à nouveau, dans une circonstance tout à fait différente et bien plus troublante finalement, avant que je décide de mettre fin au baiser. Ma main sur sa joue retomba et Magali vint remettre sa tête sur mon épaule.



Pensait-elle que je l’avais embrassée pour la consoler ? Et était-ce le cas ? Bien sûr que non, je l’avais embrassée parce que j’avais eu une irrésistible envie de le faire !


Nous ne bougeâmes pas jusqu’à la fin du concert. Magali, sa tête sur mon épaule et moi avec un bras autour d’elle. Lorsque le concert fut terminé, nous nous dirigeâmes tranquillement jusqu’à la sortie. Je gardai mon bras autour de sa taille et elle passa le sien autour de mon cou. Elle avait vraiment mal aux pieds dans ses bottes et notre posture était autant un support de ma part pour l’aider à marcher qu’un geste de tendresse.

Nous ne dîmes plus un mot jusqu’à la voiture et peu après que j’eus démarré, Magali s’endormit.

Arrivé devant chez elle, je n’eus pas le cœur de la réveiller et, comme avec un enfant, je décidai de la porter jusque dans sa chambre. L’extirper de la voiture fut délicat. Elle devait être à moitié consciente de ce qui se passait mais elle ne fit aucun mouvement pour me faciliter la tâche. Je la montai jusque dans sa chambre et la posai sur son lit. Je redescendais fermer les portes que j’avais laissées ouvertes et je pus m’apercevoir au passage que les affaires de Nadège n’étaient plus là. Elle devait déjà être repartie et Juliette devait m’attendre dans sa chambre. Je remontai dans la chambre de Magali. Elle n’avait pas bougé et sa respiration profonde indiquait qu’elle dormait à poings fermés. Je parcourus sa tenue, gêné. Je ne pouvais pas la laisser dormir comme ça et je n’avais pas envie de solliciter l’aide de Juliette pour le moment. Nous devions avoir une conversation sérieuse et je ne voulais pas lui laisser l’opportunité de réfléchir à une défense, je voulais passer directement à l’offensive.


Je m’approchai donc du lit sur lequel je m’assis et me mis en devoir de lui enlever ses bottes. Délicatement, je défis les fermetures Éclair et je réussis à les retirer sans trop de difficulté. Je me pris à lui faire un léger massage des pieds et à regarder si ceux-ci étaient durement meurtris ou pas. Magali portait un collant et il me paraissait évident qu’elle ne devait pas le garder pour dormir. Retirer des bottes, c’était une chose, mais un collant, ç’en était une autre. Décidé à lui retirer ses collants, je me fis la réflexion qu’il fallait aussi que je lui enlève sa jupe en cuir. Je commençai donc par là, tirant la fermeture Éclair, défaisant le bouton et essayant de faire passer, le plus doucement possible, la jupe sous ses fesses. Je réussis la manœuvre et pus apercevoir alors la culotte de Magali, sous le collant. Une culotte blanche, toute sage. Totalement dépareillée parmi tous ses vêtements noirs.

Cela me fit sourire et je m’attelai alors à lui retirer ses collants, ce qui était une autre paire de manches. Mes mains sur ses hanches faisaient glisser le collant en descendant sur ses fesses puis sur ses cuisses. J’avais déjà été en contact avec sa peau, à cet endroit même, lors du jeu de rôle, et si elle m’avait paru brûlante, elle me parut cette fois d’une douceur infinie. Je me retins de ne pas en profiter en laissant vagabonder mes mains et me concentrai sur ma tâche.

Mes mains glissèrent jusqu’à ses genoux, ses chevilles, et je retirai ses collants presque à regret. Magali ne portait plus qu’une culotte et son débardeur et elle était sensuellement allongée sur son lit. C’était peu de dire que le désir m’étouffait. L’envie de laisser mes mains sur son corps se bataillait ferme avec l’idée que je n’en avais pas le droit. Je me permis toutefois de masser ses jambes délicatement, sans aller trop loin. Après tout, ses bottes lui avaient fait mal et c’était un geste thérapeutique, pas sexuel. Cependant, sa peau sur mes mains, c’était une sensation dont je ne me passais pas.

Je décollai ma main et je restai paralysé un moment. Elle était dans une tenue plus qu’acceptable pour dormir mais je n’arrivais pas à me résoudre à la laisser maintenant. J’étais tellement concentré sur moi, mes envies, mes désirs, que je n’avais plus du tout fait attention à elle, sa respiration et sa posture. Ce fut sa voix, toute ensommeillée, qui me remit les pieds sur terre.



Moi qui hésitais tellement à poursuivre mes investigations, m’entendre donner l’autorisation de cette manière, je faillis me jeter sur son haut !

Je répondis doucement « d’accord » et m’avançai un peu plus sur son lit. Mes mains attrapèrent le bas de son débardeur et je la vis se contorsionner dans un effort pour lever les bras. Elle était donc réveillée, et peut-être depuis un moment. Ma retenue avait disparu et je n’hésitais pas à caresser avec le dos de mes doigts son ventre en lui retirant son haut. Elle portait un soutien-gorge que je frôlais de mes doigts et je retirai son débardeur.



Je passai mes bras derrière son dos, à la recherche de l’attache que je n’eus pas de difficulté à retirer. Bien plus doucement qu’il n’était nécessaire, je fis glisser les bretelles de son soutien-gorge pour libérer ses seins, enfin offerts à ma vue. Ils étaient magnifiques et je restai immobile un petit moment à les contempler.

Ils ressemblaient à ceux de Juliette, dans leurs rondeurs, dans leur aspect doux et délicat. L’envie de les caresser était forte mais je ne pouvais pas m’accorder ce droit. Le soutien-gorge entièrement retiré, j’avais le corps de Magali presque entièrement offert à moi. Elle bougea pour trouver une position confortable et ses gestes se firent langoureux et sensuels. Il était bien difficile d’y résister.



Ça y est, elle venait de mettre un terme à mes hésitations. Je n’avais pas l’autorisation d’aller plus loin et l’idée de prendre tout de même cette autorisation ne trouva pas sa place en moi. Je pris la couverture et la remontai doucement sur elle, cachant ce somptueux paysage. Je voulus l’embrasser sur le front avant de lui souhaiter une bonne nuit mais, avec une vivacité que je n’attendais pas, Magali m’attrapa par la nuque et vint m’embrasser sur la bouche. Son endormissement dans la voiture, le fait que je doive la déshabiller, se pourrait-il que tout ait été du cinéma ? Avec une fille comme Magali, tout était possible. En attendant, je ne me lassais pas de ces baisers toujours inattendus, que nous échangions pour la troisième fois, et si je gardais mes bras le long de mon corps, c’est parce que je savais que je ne pourrais les retenir s’ils entraient à nouveau en contact avec sa peau.

Magali finit par relâcher son étreinte.



J’étais tellement troublé que je ne me rendis compte que dehors que j’avais machinalement repris le chemin pour rentrer chez moi. J’eus un moment d’hésitation. Juliette m’attendait peut-être. Mais l’image de Nadège remonta dans ma mémoire et je décidai que cela ne me ferait pas de mal de rentrer chez moi avec Magali et son charme ensorceleur en tête.