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Temps de lecture estimé : 39 mn
02/09/05
Résumé:  Journée ordinaire dans la vie d'Hugo qui, les cours terminés, décide d'aller faire un tour à la Maison des Plaisirs.
Critères:  fffh douche volupté hsoumis fdomine fetiche cunnilingu hgode uro sm donjon attache baillon gifle fouetfesse init
Auteur : Hugo      
Rouge et noir




Je viens de terminer les cours et, au sortir de la fac, je suis indécis. Il est quinze heures, je peux d’abord rentrer chez moi - enfin, dans le studio que je loue - déposer mes affaires et faire une petite sieste, ou bien faire un tour à la MP pour prendre les dernières nouvelles, et éventuellement passer un moment agréable si je ne suis pas trop crevé.


Allez, va pour la MP !


Elle est située à cinq minutes de marche à peine, et j’ai vite fait d’apercevoir le gros bâtiment moderne orné d’une plaque indiquant prosaïquement sa fonction : " Maison des Plaisirs ". Je pousse la porte vitrée et me retrouve dans un grand hall qu’a priori rien ne distingue d’une université ou d’un quelconque bâtiment administratif. Le sol est dallé de blanc, des fauteuils sont installés ça et là contre les murs, et des néons éclairent généreusement le tout.



Sur la gauche se trouve la cafétéria : petite, chaleureuse, mais pas très fréquentée à cette heure. Un homme et une femme d’une trentaine d’années discutent à voix basse devant un verre, et m’adressent un petit signe de tête quand ils me voient entrer.

La décoration de la cafétéria tranche avec la sobriété de l’ameublement du hall : le bar est en imitation acajou, il y a des plantes vertes partout, et les murs sont recouverts de posters de paysages, de films, d’acteurs ou de chanteurs célèbres. Tout le monde ou presque a apporté sa petite touche au tapissage des murs, et cela donne un joyeux désordre, plein de vie et de couleurs.

Ah, et j’allais oublier le billard ! Ceux qui se demandent ce qu’il vient faire dans un lieu réservé à la débauche et à la luxure n’ont rien compris au principe des MP. Ce n’est pas un bordel où on ne viendrait que pour tirer son coup, non ! C’est avant tout une association gérée par des bénévoles qui n’ont pas tous le sexe comme seule obsession dans la vie. On va aussi à la MP pour se réunir, voir des gens en partageant une bière. C’est d’ailleurs pour ça que je suis venu aujourd’hui.





La grande carcasse de Franck se dirige à grands pas vers moi, et il me serre chaleureusement la main.





À peine arrivé, et déjà une proposition ! D’un ton flegmatique que dément le large sourire que j’arbore, je réponds :





Voilà, je pense que maintenant vous comprenez mieux ce qu’est réellement une MP. Vous voulez organiser une partie à plusieurs, vous cherchez une personne partageant vos fantasmes, vous voulez découvrir de nouvelles pratiques ou bien tout simplement passer un moment torride ? Il suffit de pousser la porte de la MP de votre quartier, et il se trouvera sûrement quelqu’un qui cherche la même chose que vous. S’il n’est pas là, vous consultez le catalogue des membres, et vous le contactez ensuite pour fixer un rendez-vous.

Vous avez besoin d’un matériel particulier, de costumes, de décors ? Pas de problème, la MP les prête gracieusement. Il n’y a même pas à se préoccuper du lieu, ce ne sont pas les salles et les chambres qui manquent, pour peu qu’on les réserve à l’avance.



Et tout ça, pour une cotisation annuelle modique. L’Etat subventionne largement les MP à travers toute la France puisqu’elles sont, entre autres, un moyen de réduire les viols et crimes sexuels, et aussi parce que leurs bénévoles représentent un cinquième de la population active, chiffre en constante augmentation : les élus préfèrent ne pas se mettre à dos cette part non négligeable de l’électorat.



Tout le monde va à la MP. La mienne, de par sa situation, accueille en majorité des étudiants, mais c’est un endroit où toutes les tranches de la population se croisent quotidiennement. Des élèves y rencontrent leurs professeurs, des employés leur patron. Bien sûr, au début, les mentalités ont eu du mal à s’adapter : les carcans sociaux ne tombent pas comme ça, du jour au lendemain. Mais quand on s’aperçoit que les MP sont bénéfiques pour tout le monde, et qu’elles permettent aux gens de se sentir bien dans leur peau, on laisse tomber les préjugés imbéciles et on va s’inscrire à la MP la plus proche.



Dans un autre monde dont nous ne sommes pas si lointains, on attend d’être loin de son domicile pour aller, rougissant et honteux, acheter une vidéo porno que l’on dissimulera soigneusement au fond d’un placard, de peur qu’on la trouve.



Des gars comme Franck arrivent à transformer la MP qui, à la base n’est ni plus ni moins qu’un bordel, en un espace culturel où le théâtre, l’histoire et l’esthétisme peuvent se mélanger. Bien sûr, dans ce genre d’endroits, on peut, si on le souhaite, s’envoyer une par une toutes les nanas de la ville mais, au final, cette débauche de sexe et de partenaires est-elle intéressante ? Les usagers actuels ont appris à être exigeants et à contrôler leurs pulsions. Ils prêtent une attention particulière au cadre, aux costumes, voire aux scénarios ou au contexte historique, afin de rendre l’acte sexuel plus rare, mais plus original, plus onirique, plus intense aussi.


Le coup de l’orgie romaine, avec son lot d’esclaves vêtues de toges transparentes me semblait sympathique, mais il n’a rien d’inhabituel. Le stock de costumes est assez important pour couvrir trente siècles d’histoire, et vous pourrez même y trouver ceux de Star Wars si vous cherchez bien. Et comme, de toute manière, les MP font toutes parties d’un même organisme et qu’il y en a plusieurs dans notre ville, vous aurez de toute façon ce dont vous rêvez, quitte à faire un peu de trajets, que ce soit un partenaire, un décor ou un costume.



Bon, voyons voir les nouveautés… je m’assieds face à un des ordinateurs du hall qui m’emmène tout droit sur la page " Quoi de neuf ? " du site de la MP universitaire.



Les résumés des petites annonces mentionnent la date, le titre, le nombre et le sexe des participants ainsi qu’un bref commentaire. Le péplum de Franck y est, mis en ligne depuis trente-trois minutes, m’annonce la machine. Depuis mon dernier passage, il y a également d’autres annonces que je fais afficher, regardant avant tout la liste des limitations.


Le principe des limitations est simple : lors de son inscription, tout membre doit remplir une fiche sur laquelle il indique quelles sont les pratiques qu’il aime et celles qu’il n’aime pas. Les fiches peuvent bien entendu être actualisées n’importe quand. Pour chaque organisation d’évènement, on doit également préciser à quel exercice scabreux on se livrera. Dans le domaine du sado-masochisme en particulier, ces fiches sont très importantes, évitent tout litige, et je dois avouer que je me sentirais moins tranquille si je savais que rien n’interdit à Robert, cinquante-trois ans et cent douze kilos, de m’enculer à sec au cours d’une séance de bondage…


En parlant du gros Robert, je passe vite fait sur les annonces demandant des hommes bisexuels.


Tiens, un message privé… il s’agit d’Amélie, qui me remercie encore pour la séance de domination d’avant-hier soir, et me propose des dates pour remettre ça.


Effectivement, j’ai un panel de pratiques relativement varié et, entre autres, j’invente des scénarios de domination dans lesquels des jeunes filles sont soumises à mon bon plaisir. Amélie est l’une d’entre elles, et j’avoue que la voir se trémousser, attachée à un poteau, son visage grimaçant sous la douleur de la punition qui lui est administrée, n’est pas pour me déplaire. Vu comme elle y prend goût, ça ne lui déplaît pas non plus ; malheureusement, avec ces partiels qui approchent, je risque de ne plus être aussi disponible pour nous satisfaire.



Je continue sur la liste des petites annonces postées depuis ma dernière visite, quand soudain l’une d’entre elles attire mon attention :


" Quatre Dames cherchent un jeune homme qui pourrait satisfaire leurs plaisirs durant une nuit de domination soft et théâtrale, dans une ambiance gothique. "


Suit, plus bas, la liste des limitations.


Si j’aime bien le SM, c’est en réalité plus le S que le M, et je n’ai jamais ressenti l’envie de me faire dominer par qui que ce soit. Pourtant, c’est le flash : j’ai l’impression que les quatre filles en question ont la même vision du SM que moi, et la perspective de renverser les rôles, l’espace d’une soirée, se fait subitement alléchante.


Après tout, je suis le premier à dire à ceux qui n’aiment pas le BDSM qu’ils loupent quelque chose ; je ne suis donc pas sectaire, et aucune fierté mal placée ne m’empêchera de me faire dominer sexuellement par une femme si j’en éprouve l’envie.


Bon, de toute manière, ce n’est pas une décision que je vais prendre à la légère, et j’aimerais tout d’abord voir à quoi ressemblent les nanas en question, et si possible les contacter.



Dans un univers parallèle, au même moment, la plupart des fantasmes sont tenus secrets, refoulés au plus profond de chacun. De peur que son conjoint ne les partage pas, de peur de paraître obsédé ou anormal. La seule sexualité admise paraît être le coït entre un homme et une femme, la nuit, dans la pénombre la plus complète, et encore pourvu qu’on n’en parle à personne.



Une fenêtre m’informe que l’une d’entre elles se trouve actuellement à la MP, dans la chambre bleue. Ça tombe bien ! Une fois qu’elle aura terminé sa partie de jambes en l’air, je pourrai lui parler et lui demander plus de détails. En attendant, ça me donnera l’occasion de jeter un oeil sur ce qu’elle y fait, dans la chambre bleue…


Je quitte l’ordinateur et me dirige vers les salles télés. J’essaie la première : sur le canapé est assise une jeune fille mignonne comme tout ; son pantalon et sa culotte sont baissés, et elle se masturbe allègrement en regardant les ébats de ce qui me semble être les occupants de la salle n°4.


En me voyant entrer, elle s’interrompt immédiatement et rougit, comme si je l’avais surprise en train de faire quelque chose d’honteux ou de répréhensible. Malgré le large éventail d’activités de la MP, certains ne dédaignent toujours pas un petit plaisir solitaire.


Je lui adresse un petit signe amical, un sourire, et me dirige vers la seconde salle télé.


Toutes les pièces sont équipées de caméras et, sauf avis contraire, toutes les séances sont filmées et visionnables dans les salles télés de la MP. Un petit plus sympathique, qui me permet actuellement de me faire une première idée de la personne sans pour autant aller m’incruster dans son scénario.



Je sélectionne la caméra de la chambre bleue sur la télécommande et m’installe confortablement, sans trop savoir à quoi m’attendre.

Cette jolie demoiselle s’appelle Lucie, et elle est pour l’instant allongée sur le lit avec, entre les jambes, ce qui me semble être un de mes copains de la fac en train de la besogner à grands coups de hanches ; donc, pas de séance de domination pour elle aujourd’hui.

Je zoome sur son visage, un adorable petit minois, orné d’un nez retroussé, sur lequel tombent quelques mèches de ses cheveux châtains coiffés au carré. Son corps a l’air assez frêle, pas d’énorme derrière rebondi ni de poitrine agressive, mais le tout est harmonieusement proportionné. En tout cas, ce n’était pas vraiment l’idée que je me faisais d’une dominatrice… mais je craque aussitôt pour ce petit bout de femme dont les soupirs comblés s’exhalent dans la petite pièce bleue suintant la moiteur et le désir.



Je caresse un instant l’idée de m’astiquer le manche, avant d’y renoncer. La fréquence et l’intensité des gémissements augmentant, j’en déduis qu’ils ne sont pas loin d’avoir fini, et je préfère me réserver pour quelque chose de plus important.



Dix minutes plus tard, j’intercepte ladite Lucie à la sortie des chambres. Elle est vêtue d’un pantalon blanc tout simple et d’un pull noir moulant.





Attablés devant deux cocas, Lucie prend la parole.





Je souris.





Son visage s’illumine d’une joie presque enfantine.





Elles ne posèrent pas problème longtemps : Lucie promit d’abandonner les plus osées, et arriva à me convaincre d’accepter certaines autres. L’honneur et l’intégrité de mon rectum étant saufs, je continue :





Quand Lucie me quitte, je dois avouer que je suis tout émoustillé en repensant à ce qui m’attend. Merde, si j’avais su que la perspective de me faire claquer le postérieur par quatre charmantes demoiselles me mettrait dans cet état, j’aurais changé de branche tout de suite.

Mon seul regret est d’avoir plus d’une semaine à patienter. Ça risque d’être difficilement tenable, mais tant pis, Amélie en fera les frais, je me défoulerai un peu sur elle pour passer mes nerfs.

Et je parie qu’elle adorera ça.



Je passe délester ma vessie avant de rentrer chez moi mais, sitôt arrivé devant la porte des toilettes, une jeune fille me prend la main et m’entraîne dans une autre direction.


Ça, c’est un truc courant à la MP : une nana en manque d’uro qui rôde dans le couloir et accoste le premier qui fait mine d’aller soulager un besoin naturel… pour qu’il lui pisse dessus. Je ne suis moi-même pas franchement attiré par ce genre de pratiques, mais si ça peut rendre service…


La fille en question est une blonde plantureuse, bien en chair sans exagérations, et à peine vêtue d’une brassière blanche et d’une minijupe noire. Sans un mot, elle entre dans une cabine de douche qui, bien évidemment, est suffisamment grande pour accueillir quatre personnes. On est dans une MP, pas à la piscine !


Elle n’ôte que ses baskets et va s’agenouiller près du trou d’évacuation, la tête tournée vers moi et la bouche grande ouverte, dans l’attente de ma liqueur.


Je m’efforce de penser à autre chose afin d’éviter l’érection intempestive - pas évident ! - et, calmement, je sors Popol et entreprends de me satisfaire sur cette fille que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam.



Ailleurs, désespéré de ne trouver personne avec qui coucher, Bruno décide d’avoir recours aux services d’une prostituée. Pour ses cent cinquante euros, il espérait avoir l’amour en prime ; il n’obtient même pas un sourire et se retrouve sur le trottoir devant l’hôtel, persuadé que le plaisir lui restera à jamais inaccessible.



Le liquide doré lui emplit rapidement la bouche en gargouillant, tandis qu’elle avale par petites gorgées, laissant le trop-plein s’écouler dans son corsage. Pensant bien faire, je dirige mon jet sur sa poitrine : le tissu blanc se teinte rapidement de jaune, moulant d’une élégante façon les deux imposants tétons aux pointes durcies. Continuant mon périple urologique sur son anatomie, je vise cette fois-ci la jupe noire que j’arrose abondamment. La demoiselle la relève de ses deux mains, indiquant ainsi sa culotte pour nouvelle cible. En un clin d’oeil, elle s’est elle aussi colorée et vient se coller contre son pubis, dont les poils apparaissent par transparence.


Visiblement, mon urinoir a encore soif, car il se penche en avant, bouche ouverte, pour intercepter le jet. Dans la manoeuvre, ses cheveux sont généreusement aspergés, son dos aussi, et je ne parierais pas qu’aucune goutte n’a atteint ses chaussettes. Elle asperge goulûment mais, toute bonne chose ayant une fin, la source finit par se tarir, la laissant dégoulinante et bonne pour la douche - ou plutôt la machine à laver de la MP.





Abasourdi, je la vois se rapprocher de moi et me faire un rapide baiser sur la bouche.


Il a goût d’urine.


Pendant la semaine, j’échange encore avec les filles des coups de téléphone pour régler les derniers détails et réserver le donjon. Ce sera vendredi, à 23 heures, et je peux vous avouer qu’en me levant le matin de ce jour-là, je ne me sens pas très fier. J’ai même l’impression d’avoir été rarement aussi improductif à la fac, tellement des pensées extérieures m’obsèdent.



Hier, la séance avec Amélie a été très réussie, tant pour elle que pour moi, et je commence à réaliser à quel point mes bonnes vieilles habitudes de dominateur commencent à être ancrées au fond de moi ; à quelques heures seulement de mon rendez-vous avec les trois demoiselles, j’ai du mal à imaginer ce que sera réellement l’inversion des rôles.


Après un dîner vite expédié - je n’ai pas très faim -, je m’aperçois que j’ai encore du temps à tuer, et que mon excitation ne cesse de grandir, ainsi que mon anxiété. J’essaie d’ouvrir un livre avant de le reposer au bout de trois pages. J’ignore qu’au même moment mes maîtresses sont déjà à la MP, très en avance, en train de se préparer soigneusement.



Finalement, c’est un bon footing qui me décrasse et aide à faire baisser ma tension et, une douche plus tard, l’horaire est suffisamment convenable pour partir pour la MP, un peu moins nerveux. Je ne cesse de me répéter que ce n’est rien, je l’ai déjà fait à beaucoup de filles et j’ai vu le faire de nombreuses fois via les caméras de la MP. Mais ce serait plutôt mon corps qui ne veut rien entendre et continue d’être mou, flageolant et tremblotant, comme une mamie parkinsonienne.


Pas grand monde à la MP à cette heure, ils sont tous dans les chambres en train de terminer leur soirée, et il est rare qu’on la commence aussi tard. Au vestiaire, je me dénude intégralement avant de me diriger vers le donjon.


Les costumes que voulait me faire enfiler Lucie étaient loin de m’emballer, et finalement ma fierté s’accordait beaucoup mieux avec la tenue d’Adam que d’un quelconque attirail clouté et autres strings en cuir.


Arrivé devant la porte, j’inspire un bon coup, sans parvenir à calmer les battements de mon coeur, j’intime mentalement à mon membre de se calmer au moins quelques minutes et je frappe, trois fois.



Entrer ? C’est bien la dernière chose que j’ai envie de faire ! Quand, soudainement, je me retrouve à l’intérieur, et n’en crois pas mes yeux.



L’ameublement du donjon crée un univers assez particulier, entre les tentures pourpres, la moquette noire, les murs imitation pierre, et surtout les divers instruments d’entrave, chevalets, croix, poteaux, piloris et autres joyeusetés, disposés un peu partout, côtoyant également des canapés et fauteuils confortables.


J’utilise assez peu cette pièce, que je trouve un peu trop théâtrale et grandiloquente à mon goût mais, en l’occurrence, elle est tout à fait appropriée. Ce sont surtout les hôtes de ce donjon, les quatre amazones, qui accaparent toute mon attention.


Elles se tiennent toutes les quatre face à moi, et se sont levées du canapé qu’elles occupaient pour m’accueillir.



Dame Lucie, puisqu’il faut l’appeler ainsi, est méconnaissable : ce n’est plus une petite étudiante timide, mais une femme magnifique, tout de noir vêtue : une longue et ample jupe, dont les plis ondulent avec sa démarche, lui tombe jusqu’aux chevilles gainées également de nylon noir. Les trésors qu’elle tient inaccessibles en bas, elle les révèle plus largement en haut, où le décolleté laisse entrevoir la naissance de ses seins, qui sont somme toute d’une taille fort honorable. Enfin, un maquillage judicieusement appliqué lui confère une majesté dont je n’aurais jamais soupçonné la présence sur une femme si jeune et en apparence si enfantine.



À sa gauche, Dame Anaïs que je reconnais grâce aux photos que j’ai vues d’elle. Ses cheveux blond foncé flottent librement derrière son dos et sur le haut noir transparent, à manches longues, orné de motifs noirs, qu’elle porte avec beaucoup d’élégance. Le reste apporte une touche plus originale : la jupe est bien courte, comparée à celle de la prude Lucie, et ses collants sont rayés horizontalement de rouge et de noir, tandis que ses interminables jambes aboutissent à une paire de docks noirs. Mais, ce qui frappe le plus chez Anaïs, c’est l’intensité de son regard bleu que l’on imagine volontiers rieur.



Dame Valentine ( prononcer à l’anglaise ) est sans doute la plus somptueusement vêtue de toutes. Sa jupe de velours pourpre touchant le sol paraît, par son style, tout droit sortie de l’époque victorienne ; elle est surmontée d’un corset découvrant ses épaules dénudées et de longs gants dont le noir de jais tranche avec la pâleur de sa peau. Ses cheveux sont d’un brun très pur, rassemblés en chignon à l’arrière de son crâne, et tout dans sa physionomie respire l’aristocratie, la beauté la plus pure, la domination la plus absolue.



Enfin, last but not least, Dame Chloé. Jeune métisse à la peau sombre, elle a opté pour un habillement simple mais qui fait son effet : elle est entièrement recouverte d’un haut de nylon noir qui souligne, au lieu de le cacher, le soutien-gorge de la même couleur. Noire aussi la jupe sage descendant jusqu’aux genoux - choix de prime abord curieux, mais qui s’expliquera par la suite - et les bottes de cuir. La peau de Dame Chloé contraste avec la pâleur presque diaphane de ses trois compagnes, mais elle ne la rend que plus désirable ; ses cheveux sont longs et ondulent légèrement sur ses épaules, tandis que son visage exprime une totale détermination.



Aucune n’a le physique d’un mannequin, mais toutes quatre sont splendides, chacune à leur façon, par la simplicité ou au contraire l’extrême raffinement de leurs traits opalescents.



En face de tant de beauté, je me sens honteux, désarmé ; je n’ai à leur offrir en retour que mon corps nu, peut-être un peu trop maigre, sans doute un peu trop grand, et la tête ébahie de l’ouvrier agricole découvrant une bimbo dans une botte de paille.



J’aspire beaucoup d’air, avant de lancer d’un ton espiègle :




Cependant, obéir n’a jamais été très naturel pour moi, et ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer. Et, si ça me crée quelques ennuis, je ne peux pas nier que je suis venu pour ça…



Les quatre Dames s’avancent vers moi avec un air menaçant, Chloé tenant entre ses mains une longueur de corde. Quatre contre un, la confrontation tournera sûrement à mon désavantage, et j’aurai très certainement à m’en mordre les doigts.


C’est Anaïs qui, de force, essaie la première de me plaquer au sol, mais elle comprend très rapidement que je n’ai pas l’intention de me laisser faire ; ses amies s’y mettent à leur tour, et c’est le début d’une lutte acharnée, sans violence aucune, mais où mes geôlières font tout leur possible pour m’immobiliser.



En mon for intérieur, je ricane de savoir que je viens de leur plomber leur intro. Je ne pense pas qu’elles m’en voudront, mais elles sauront très certainement me le faire payer.



Je me retrouve sur le ventre, la tête maintenue dans la moquette, avec deux ou trois filles assises sur moi et me tenant fermement les bras. Chloé finit par me ligoter les mains derrière le dos. Enfin, je me retrouve à genoux, face aux Dames essoufflées, la toilette et la coiffure un peu plus en désordre qu’elles auraient dû l’être, mais avec les yeux brillants d’excitation contenue.



Poussant un peu plus loin la provocation, je ne réponds pas. Mauvaise idée ! Ses doigts agrippent mes tétons et les pincent fortement tout en les tordant, ce qui m’arrache un cri de douleur et une supplique :



Je sens cette fois ses ongles commencer à entrer dans la danse, et je me hâte de répondre :



La douleur qui irradie de mes seins se calme un peu, mais je grimace toujours. Chloé semble être une violente qu’il vaut mieux ne pas contrarier.


Le corps à corps avec mes quatre dominatrices a apporté à mon épiderme son lot de contacts physiques, et c’est maintenant seulement que je me rends compte de mon érection somme toute respectable.



Tout compte fait, après les pincements de Chloé, je ne suis pas sûr d’apprécier…



Elle me relève puis se dirige vers une chaise située à l’extrémité de la salle. Le sang aux tempes, le coeur battant sourdement entre mes côtes et la gorge sèche, observant les mouvements harmonieux des plis de sa jupe, je m’emplis les oreilles du bruissement du tissu, raide comme la justice et dans un état d’excitation que je ne peux dissimuler.


Dame Lucie s’assied comme l’aurait fait une comtesse de l’ancien régime, sans hâte, avec solennité et en arrangeant soigneusement sa mise, puis m’allonge sur ses genoux de façon à ce que la pointe de mes orteils touche tout juste terre. Avec mes mains attachées que, de plus, elle retient fermement d’une main, il m’est difficile de faire le moindre mouvement pour me soustraire à mon sort, même si la force physique de Lucie est loin d’égaler la mienne.


Dans ma position, je ne peux voir que la moquette et, en tournant la tête, les chevilles de mon amie. Je ne vois donc pas son bras droit s’élever dans les airs avant de retomber sur mon postérieur, dans un claquement qui rompt le silence relatif qui s’était installé dans la pièce.


C’est moins douloureux que ce que j’attendais, et je pense qu’elle doit me ménager en vue de la suite. Les claques successives ne font qu’échauffer un peu mes fesses, et l’effet est surtout psychologique. Je commence à comprendre ce que ressentent Amélie et les autres, dans la même position.


Le fait de recevoir, attaché, une fessée sur les genoux de Lucie a un résultat immédiat : je commence à me trémousser, comme pour échapper aux coups, mais la raison est tout autre. Mon sexe frotte contre le tissu soyeux et doux de sa jupe, et en fait je ne suis ni plus ni moins qu’en train de me masturber sur elle…


Pas longtemps ! Mon excitation atteint son paroxysme, et je jouis avec un râle comblé, sans m’apercevoir que Lucie a interrompu la fessée et que tout le monde me regarde avec ahurissement.

On me demande de me lever et, tout à coup, je comprends les raisons de ce silence et je rougis jusqu’à la racine des cheveux.

En plein milieu de la jupe de Lucie, bien visible sur le tissu noir, s’étale une large traînée de sperme.


Tandis que mon sexe reprend des proportions plus habituelles, mon cerveau tente désespérément de deviner que faire en une telle occasion. J’essaie de faire le rapprochement avec mes propres séances de domination, tout en m’apercevant que mes demoiselles ne m’éjaculent pas dessus, elles…



Maladroitement, je m’agenouille entre ses jambes, ouvre la bouche et entreprends de ravaler ma propre semence. Ça avait déjà dû m’arriver, dans ma jeunesse, histoire de voir quel goût ça avait, mais, en soi-même, ça n’avait pas beaucoup d’intérêt.



Insatisfaite de ma cadence, Dame Lucie me fait avaler le pan de tissu souillé, que j’humidifie de mon mieux avec ma salive ; puis, quand elle estime qu’il est suffisamment nettoyé, elle guide ma tête pour m’orienter dans une autre direction. Je lèche sa jupe ainsi pendant de longues minutes, jusqu’à arriver finalement à l’ourlet. La tâche physique n’est pas très excitante, pas beaucoup plus que lécher une enveloppe, mais pourtant follement érotique.



Le fétichisme des pieds était une de mes limitations, d’ailleurs pas forcément fondée, et Lucie m’avait convaincu en me précisant qu’elle veillerait particulièrement à la propreté de cet endroit. Le côté " crado " mis à part, je n’avais plus de raisons de refuser, même si ça ne m’emballait pas des masses. Je m’exécute donc, sans y apporter trop de zèle. La chaussure droite terminée, je vais passer à la gauche quand je m’aperçois qu’elle s’est déchaussée, et qu’elle m’enfonce son pied toujours gainé de nylon noir dans ma bouche. Là encore, je bouge vaguement ma langue sur ses orteils qui, dieu merci, sentent plus le gel douche que… les pieds, justement. Lucie est satisfaite, et c’est Anaïs qui m’appelle ensuite :



Elle est assise dans le canapé aux côtés de Chloé et Valentine. Je me relève gauchement - j’aimerais vous y voir, avec les bras attachés -, peu émoustillé par la perspective de lécher encore du tissu sur sa longueur de jambes interminables, mais curieux de pouvoir au moins admirer sa culotte, sous sa courte jupe plissée.

N’ayant rien vu de plus dénudé jusqu’alors que le bas d’un mollet de Lucie (qui a tout de même réussi à me faire jouir sans rien me montrer de son anatomie et, rendons-lui justice, avec un contact physique minimal), c’est une perspective tout de même plus agréable.

La langue glisse moins bien sur les collants opaques rouge et noir de Dame Anaïs que sur ceux de Lucie, mais l’objectif de ma maîtresse me paraît différent. M’agrippant par les cheveux, elle passe rapidement sur ses mollets, puis ses genoux, puis sa cuisse, m’entraînant vers un endroit de son anatomie que nul sous-vêtement ne protège !


Quand enfin ma langue, qui commence à se dessécher sérieusement, quitte l’étoffe râpeuse pour rencontrer un morceau de peau douce, je m’exclame :



Son regard bleu s’attarde longuement sur moi, mi-sévère, mi-amusé, puis elle me gifle légèrement sur la joue avant de replonger ma tête entre ses cuisses.


Je hume profondément l’odeur entêtante qui s’exhale de la petite touffe de poils pubiens sur laquelle mes narines sont écrasées, avant de tâter le terrain du bout de la langue. Les mouvements du bassin qui s’ensuivent m’engagent à continuer, tandis que je savoure le musc qui s’écoule de sa grotte intime.


Pour tout dire, je trouve cette tâche beaucoup plus gratifiante, à hauteur de mes capacités, et mon sexe recommence à grossir peu à peu.


Dame Anaïs a une crispation soudaine, enferme ma tête entre ses cuisses comme dans un étau, un flot de cyprine jaillit de ses lèvres pour atterrir dans les miennes, tandis que j’entends un long gémissement étouffé.


Quand je ressors à l’air libre, Anaïs tire sur sa jupe pour tenter de reprendre un peu d’allure, mais l’extase que je lis dans ses grands yeux bleus encore vitreux m’indique qu’elle a dû prendre un sacré pied, ce dont je puis tirer une légitime fierté.



Pendant qu’elle reprend ses esprits, Lucie et Chloé m’empoignent chacune par un bras et m’amènent vers un coin de moquette vide, avec des mousquetons accrochés dans le sol.


En veillant à ce que je n’en profite pas pour m’échapper, projet que les ongles effilés de Chloé ne me donnent pas envie de réaliser, elles me détachent et m’allongent sur la moquette avant de me ligoter à nouveau, les bras en croix et les jambes écartées, avec juste assez de mou pour que je puisse détendre mes muscles.


La tête levée, j’observe leurs gestes, me demandant à quelle sauce je vais être mangé.



Valentine est, je l’avais dit, la plus somptueuse, mais sa toilette n’est absolument pas adaptée à quoi que ce soit d’autre que la station assise - et certainement pas le canoë-kayak, mais là n’est pas la question.



Son français est quelquefois tarabiscoté et teinté d’un fort accent anglais, elle doit être en France au titre d’un programme d’échanges.

Pour marcher vers moi, elle soulève entre le pouce et l’index de ses deux mains sa lourde jupe pourpre, comme l’aurait fait une dame du XIXe siècle. Décidément, ces filles savent se tenir, adopter la posture nécessaire dans les moindres détails, pour passer du statut d’étudiantes tout juste adultes à celui de princesses lors d’un bal de la Cour.


Derrière, j’aperçois avec plus d’inquiétude Anaïs qui lui porte une baguette noire longue d’un mètre et ressemblant fortement à une badine.



Soudain, un grand voile pourpre me recouvre la tête et le haut du corps, et je vois son entrejambe, nu lui aussi, se coller sur mon visage.


Elle vient de s’asseoir sur moi, ses cuisses enserrant ma tête, le vagin collé contre ma bouche, et j’imagine sa lourde jupe de velours étalée en corolle autour d’elle.


Ouf ! Ce n’était que ça. Mais la cravache, alors ?


J’en reçois le premier coup sur la cuisse gauche, à l’endroit où la peau est extrêmement sensible (je le sais, je vise cet endroit depuis suffisamment longtemps pour en connaître les effets ). Il n’a pas été porté avec une très grande force, mais il m’arrache tout de même un cri de surprise et de douleur.


Elle agite son sexe au-dessus de ma bouche de façon éloquente, avant de me demander d’une voix qui me parvient presque totalement étouffée :





Alors que, partout ailleurs, la production pornographique est constituée presque exclusivement de blondes peroxydées et vulgaires, au corps aussi lisse et inintéressant qu’un châssis de voiture et qui enchaînent les partouzes ad nauseam, sur fond d’une musique techno insipide, et en glapissant des immondices telles que " je veux sentir ta grosse bite dans mon cul ", " défonce-moi bien " et " suce-moi sale chienne ", dans l’univers des MP une jeune et magnifique Anglaise m’invite à goûter ses trésors cachés en me demandant " fais-moi plaisir ".




En même temps, de sa main gauche gantée, elle s’empare de mon membre et commence à le masturber délicatement, d’une façon sensuelle, alors que de l’autre elle manie avec une cruauté non dénuée de complicité le redoutable instrument qui fait sortir de sous sa robe de grande dame des gémissements étouffés.


Chacune à son tour, mes deux cuisses reçoivent leur ration de coups, mais à la douleur se mélange le plaisir des attouchements que Lady Valentine me prodige. Il fait sombre, chaud et humide, je respire difficilement un air moite et chargé de senteurs âcres, lourdes et enivrantes, mon corps se tortille malgré moi pour essayer, bien vainement, de se soustraire à la souffrance cuisante de la badine et pourtant, malgré la frustration que je ressens chaque fois que Valentine, me sentant trop près de l’explosion, délaisse mon sexe, une vague de plaisir et de bonheur me submerge, et je n’échangerais ma place pour rien au monde.


Je souris seul, béatement, tandis que ma maîtresse expulse au fond de ma gorge une quantité impressionnante de cyprine et que son cri de jouissance résonne longuement dans le donjon de la Maison des Plaisirs.



Bon, Anaïs et Valentine, c’est fait. Lucie a eu son compte pour l’instant, je suppose donc que Chloé sera la prochaine sur la liste.

Valentine se lève bientôt de mon visage, et je la vois partir avec, étrangement, un sentiment ressemblant fort à du regret.



Anaïs et Lucie me détachent pour m’escorter vers une sorte de meuble recouvert de cuir où je suis installé debout, mais le torse couché et mes poignets menottés sur le devant. Mon postérieur étant dans cette position aisément accessible, j’en déduis donc que j’aurai droit à une autre fessée.


Dame Chloé se rapproche de moi, amenant son entrejambe juste au niveau de ma tête. Le sourire qu’elle arbore ne me paraît pas de très bon augure.



Elle relève sa jupe sur ses hanches, dévoilant ainsi un gode ceinture de dimensions certes modestes, mais qui me paraît terrifiant. Ainsi, c’était ça qu’elle cachait depuis le début…



Il a déjà dû m’arriver de me faire sodomiser de cette manière, mais jamais attaché, et pas par une sadique dangereuse ! J’aurais à la rigueur pu accepter ça de Lucie ou de Valentine, que je sais particulièrement douces mais, là, je sens que je vais sévèrement déguster.



Sans joie aucune, je prends en bouche le jouet de latex noir, tandis que je sens des doigts experts farfouiller du côté de mes fesses…

Un premier pénètre dans mon anus et commence son va-et-vient. L’effet est immédiat, et le titillement de ma prostate redonne une vigueur nouvelle à mon sexe ( qui avait déjà été particulièrement gâté par Dame Valentine ). J’avais oublié à quel point c’est agréable, et finalement je reprends mon self-contrôle. Encore que, entre un doigt timide qui doit être celui de Lucie, et un gode manié par l’autre folle, je sentirai certainement la différence.



Pour toute réponse, je sens la froideur du latex pointer entre mes fesses et s’enfoncer peu à peu en moi…


Respirer profondément, ne pas paniquer, essayer de dilater au maximum les muscles de mon sphincter pour que l’intromission se fasse sans douleur. En temps normal, ça aurait marché, mais là Chloé y va vraiment comme une brute. Ma dernière remarque n’était pas non plus très maligne.



Alors ça, c’est la meilleure ! C’est vraiment moi qui viens de prononcer ces paroles, alors que mon anus atrocement distendu m’arrache des gémissements de douleur ? Oui, mais une fois les premiers moments passés, le gode parfaitement lubrifié coulisse parfaitement et me procure un intense plaisir. Chloé passe à la vitesse supérieure et me pistonne de plus en plus vite en poussant des petits cris aigus. Chaque seconde, ses hanches heurtent violemment mes fesses, tandis que l’instrument vient buter au fond de mon anus, augmentant mon excitation.



Malgré la désagréable impression d’être ouvert en deux, si Chloé espérait me punir, c’est raté, et elle doit s’en apercevoir tandis que je l’encourage, sur un ton poli, à continuer et, si elle accélère la cadence, ça ne me dérange pas du tout, au contraire.


Ma vision se brouille soudainement, tandis que dans ma tête le plaisir se déchaîne ; avec un hurlement sauvage, je crache ma semence, tandis que Chloé, frustrée de ne pas avoir pu me posséder corps et âme et contrôler ma jouissance, pousse un cri de rage en se retirant brusquement.


C’est Valentine qui, entre le pouce et l’index de sa main soigneusement gantée, va ramasser l’échantillon de sperme puis, l’approchant de ma bouche, elle me dit de son ton rieur :





Comme tous les soirs de foot, Monique procure sans entrain une fellation à Patrick, affalé dans son fauteuil devant la télévision, qui essaie de ne pas penser à l’inanité de son existence. Tout comme leur vie, leurs relations sexuelles sont plates, semblables depuis vingt ans, sans imagination ni fantaisie. Misères quotidiennes de pauvres gens à qui la société n’ira jamais procurer d’occasions de s’évader.





En même temps qu’elle prononce ces paroles semblant sorties d’un autre âge, elle arbore un martinet de cuir noir que je n’avais pas encore vu dans la pièce. Elles ont réussi à transformer le donjon en vraie boîte à surprises.



Incrédule, je vois Lucie se pencher devant moi, remonter sa jupe pour en extraire une culotte de dentelle noire ornée d’une large tache d’humidité, et me la fourrer sans ménagement dans la bouche. La scène a été si rapide que je n’ai même pas pu distinguer nettement son intimité, fantasme qui me taraude depuis le début de ma captivité.


Me voilà maintenant incapable d’articuler le moindre mot, ne pouvant que sortir des sons inintelligibles, avec sur la langue le goût de la culotte trempée, mélange de sécrétions vaginales et de sueur qui excite mes papilles comme un vin capiteux.



[ Petit point de règlement, qui est assez draconien dans les cas où le soumis ne peut prononcer le mot de passe : elles ont librement le droit de me faire subir toutes les pratiques que j’ai préalablement autorisées, mais elles en prennent la responsabilité. En clair, si j’estime qu’elles ont abusé de moi sans que je puisse rien faire, même si j’étais d’accord sur le principe du bâillon, je peux porter plainte contre elles, et elles seront, au mieux, virées de l’association.

Des cas comme ceux-ci sont extrêmement rares mais, lorsqu’on atteint, au sein d’une MP, dix ou vingt séances de SM par jour entre des gens qui ne se connaissent pas forcément, une législation volontairement dure permet de prévenir tout débordement et d’assurer à chacun un plaisir conforme à ses envies. ]



N’empêche, j’ai beau savoir tout cela, je ne fais pas le fier, j’appréhende vraiment ce qui va m’arriver, et je vais regretter bien vite la gentille fessée de Lucie. Avec le martinet, elles peuvent se permettre de taper comme des brutes sans avoir mal aux mains, et sans que ce soit dangereux pour moi : j’espère donc qu’elles sauront se contenir, et j’espère surtout que je pourrai adopter l’attitude d’Amélie qui, entre deux cris de douleur, me demande de la fouetter encore plus fort.



Shlac ! Le premier coup a été administré de main de maître(sse), et les lanières s’écrasent sur mes fesses avec un grand bruit, m’arrachant un grognement.


Je compte mentalement les coups : deux, trois, quatre… la douleur va crescendo, de même que la sensation de chaleur, et pourtant ce n’est que le début ! Après une vingtaine d’impacts, Anaïs passe le martinet à Lucie, puis retourne s’asseoir dans le canapé, me regardant avec un sourire cruel.


Inconsciemment, je considère Lucie comme la Dame la plus laxiste, et je m’attends à une session reposante. Bien au contraire ! Avec une sévérité inouïe, elle abat l’instrument sur mon derrière en feu tandis que je serre les dents de toutes mes forces sur la culotte, afin de ne pas crier. Parfois, les lanières me frôlent à peine, et juste après suivent trois coups assénés à la volée, qu’elle fait suivre d’un petit rire de gorge, clair et joyeux, qui a l’air de démentir la méchanceté avec laquelle elle vient de me punir.



J’acquiesce avec un grognement.



Au stade où j’en suis, j’accepterais bien volontiers de dire n’importe quoi, mais comment veulent-elles que je puisse articuler quoi que ce soit ?


Elle interrompt mes borborygmes avec un ton désolé :



Mes muscles se raidissent, tandis qu’une sueur froide commence à couler le long de mon dos. J’ai trop mal, mon postérieur me brûle atrocement, et je n’ai aucun moyen d’apaiser mes souffrances. Pour tout dire, je me passerais volontiers de la punition de Dame Chloé, que je pressens comme étant à son image : impitoyable et cuisante.

Pourtant, je ne peux nier que mon sexe soit toujours fièrement dressé, et plus avide que jamais d’expulser son venin blanchâtre.



Chaque fois que le fouet a touché ma peau, des petits picotements de plaisir m’ont parcouru et, quand ça ne suffisait pas, j’imaginais Dame Lucie, arborant son petit air espiègle, rassembler les lanières du martinet dans sa fine main avant de prendre appui sur une jambe et de se lancer vers l’avant, pendant que, mus par l’élan, les plis de sa jupe venaient frotter sur ses bas, ne laissant rien entrevoir du duvet sombre et suintant qui s’humidifiait à mesure que ma peau rougissait et que le sourire extatique de la jeune femme s’agrandissait…



Une rafale de trois coups très rapprochés, appliquée avec une précision diabolique, vient cingler le haut de mes cuisses tandis que Dame Chloé commence son ouvrage. Elle connaît bien son affaire, mais à mon grand soulagement mise plus sur la vitesse et la précision que sur la puissance proprement dite, ce qui n’empêche pas la punition d’être particulièrement cuisante, surtout après le passage d’Anaïs et de Lucie. Pour détourner mon attention de la douleur, je prépare déjà mentalement ma revanche : je persuaderai Chloé d’être ma soumise à l’occasion d’une soirée, et alors là ! Je prendrai l’instrument le plus redouté de mon arsenal, une canne de bambou et je la fesserai, striant sa peau café au lait de rouge, jusqu’à ce qu’elle demande grâce et s’excuse pour tout ce qu’elle m’a fait subir. Ensuite, tout comme elle, je l’attacherai puis la sodomiserai brutalement, indifférent à ses supplications, jusqu’à ce que l’affront de ce soir soit lavé dans le sperme et les larmes.



Ces optimistes prévisions m’aident à tenir, et ma maîtresse cesse enfin de martyriser ma peau tendre et rougie à vif ; je n’ignore cependant pas qu’en toute logique, c’est au tour de Valentine, et que je ne suis pas sûr de pouvoir supporter le martinet une quatrième fois.


À ma grande surprise, elle fait le tour de la table pour s’agenouiller devant moi, son beau visage opalin si près du mien que je peux sentir son souffle tiède et parfumé. Elle ôte la culotte, trempée de salive, de ma bouche.



Lâchement, toute fierté envolée, je tente de sauver ce qui me reste de peau sur les fesses :



Elle a parlé d’une voix douce, en me caressant sensuellement le visage de son gant de satin noir, et sa gentillesse me fait encore une fois fondre.



J’ai beau m’efforcer de prendre le ton le moins larmoyant possible, je dois quand même être pitoyable et, au vu du sourire qu’elle arbore, je doute fort d’avoir amélioré mon cas.


Finalement, il se passe une chose à laquelle j’étais loin de m’attendre : Valentine a bien compris que, si elle continuait, j’allais passer un moment assez désagréable et assez peu excitant, et que le charme qui opérait depuis le début de la séance serait rompu. Quand un soumis prononce le mot de passe fatidique, c’est toujours perçu par le dominateur comme un échec : c’est lui qui a abusé de sa position, qui n’a pas pensé au plaisir de l’autre, et l’a amené à cette extrémité.


Ce soir, mes quatre amies sont suffisamment sages, malgré le manque d’expérience de certaines d’entre elles, pour se rendre compte que j’en avais suffisamment reçu, et qu’il était temps de passer à autre chose.



C’est donc à mon grand soulagement qu’on me détache de la table tandis que je déborde de gratitude. Curieux, tout de même : prenez une personne qui ne vous a rien fait, et battez-la. Elle ne cessera de vous maudire, et pourtant, dès que vous arrêterez, elle vous remerciera de façon sincère, en oubliant que c’est à cause de vous qu’elle a passé un sale quart d’heure.


Comme pour se faire pardonner, Dame Chloé souffle même sur mon postérieur endolori, geste très inattendu de sa part, qui reçoit la brise fraîche avec gratitude.


Dame Anaïs reprend les choses en main et me fait agenouiller devant elle. Je suis cette fois totalement détaché, et j’en profite pour masser mes poignets engourdis.



La première gifle n’a pas été appliquée fortement, elle est juste là pour rappeler qui commande.



La grande Anaïs se penche à nouveau vers moi pour me gifler du revers de la main, un peu plus fortement cette fois.



.

Le comique de la situation nous fait tous les deux sourire malgré nous et, un court instant, la façade sévère et impitoyable de la dominatrice se fissure, révélant la femme que je ne connais pas encore, mais qui paraît pourvue d’un solide sens de l’humour.

En m’agrippant par les cheveux, elle approche ma bouche de son sexe, relevant de l’autre sa courte jupe et, dans un instant, une autre de mes vieilles limitations va sauter.



L’argument que Lucie avait utilisé pour me convaincre était qu’Anaïs allait boire beaucoup dans la journée ; l’urée était si diluée que le goût désagréable et acide allait quasiment disparaître, et au final, cela reviendrait à boire de la flotte. Va pour la flotte, m’étais-je dit.



Pour la seconde fois dans la soirée, je suis agenouillé sous la jupe d’Anaïs, mon nez collé sur ses grandes lèvres. Je la sens se détendre, et soudain une cataracte de pisse jaillit dans ma bouche ouverte avec une puissance folle, dégoulinant ensuite sur tout mon corps.



Tant bien que mal, et avec tout de même une certaine réticence, j’avale quelques gorgées du breuvage, dont le goût est effectivement très peu marqué. Mais l’odeur est enivrante et, après tout, quoi de plus naturel qu’une femme vous urine dessus ? J’ai moi-même fait cela des dizaines de fois, plus dans le souci de dominer psychologiquement ma partenaire que par goût.




Dans certains pays aux mentalités moyenâgeuses se prétendant démocratiques, la sodomie est interdite, tout comme la vente de vibromasseurs. D’autres encore interdisent la diffusion de films pornographiques sous des prétextes plus ou moins fallacieux. Tout est fait pour isoler la sexualité dans un cadre aseptisé de plus en plus restreint.




Avec fascination, je vois la source intarissable déverser sur moi des hectolitres d’urine parfumée, et je m’enhardis maintenant, par jeu, à essayer d’en boire le plus possible alors que mon excitation atteint son paroxysme. Les bas rayés rouge et noir d’Anaïs contre lesquels mon torse est collé sont trempés, sa jupe qu’elle relève maladroitement de sa main libre s’interpose parfois entre le jet d’urine et ma bouche, mais elle n’en a cure. Pour elle aussi, l’excitation monte de façon vertigineuse ; nous sommes ici depuis un temps indéterminé, mais certainement très long et, si la fatigue ne se fait pas sentir, l’envie de finir en apothéose, dans une explosion de jouissance commune, nous taraude furieusement.


À peine ses besoins terminés, Anaïs me prend par la main et m’entraîne vers le milieu de la pièce, où convergent les autres Dames. Je suis dans un tel état que je ne saisis même pas l’incongruité d’un tel geste, déplacé de la part d’une Maîtresse envers son petit protégé, mais terriblement touchant de la part d’une jeune fille invitant un jeune garçon au plaisir.


Je m’allonge sur le sol et aussitôt Anaïs s’accroupit au-dessus de mon visage, lâchant par surprise un dernier jet doré, avant de frotter son sexe humide, où perlent encore quelques gouttes d’urine, contre ma langue que j’active furieusement dans la fente étroite et brûlante.


Chloé et Valentine, pendant ce temps, se sont placées au niveau de mon bas-ventre, et elles ont pris en main de très experte façon ma virilité triomphante.


Tandis qu’Anaïs ne tente même plus d’étouffer ses gémissements de plaisir et accompagne mon cunnilingus de deux de ses doigts, arrive alors Lucie, ravissant ange noir que je regarde, incrédule, s’avancer vers mon bas-ventre et saisir des deux mains, entre le pouce et l’index, l’étoffe légère de sa jupe au niveau des cuisses, découvrant ainsi le galbe de ses jambes prisonnières de leurs bas. Elle m’enjambe et vient finalement s’empaler avec une lenteur calculée sur mon sexe dressé, en poussant le petit soupir d’extase d’une duchesse dégustant un mets particulièrement raffiné.


Le plaisir commence à rugir dans mes entrailles, mais Lucie me chevauche lentement, faisant durer à dessein le moment dantesque que nous vivons tous.




Des dominateurs ou dominatrices dits professionnels, ailleurs, feraient payer leurs séances un prix exorbitant, en précisant bien que toute relation sexuelle est interdite, comme s’il était déplacé d’avoir du plaisir avec quelqu’un qu’on vient de faire courir pendant une heure avec un collier et une laisse, comme si on voulait frustrer même ceux qui veulent vivre pleinement leur sexualité.

Mes maîtresses ne prennent pas d’argent, pas plus que je n’en prends. Nous passons juste un moment merveilleux ensemble, dans le respect d’autrui, en ayant ensemble toutes les relations que nous voulons avoir, et peut-être qu’une prochaine fois, les rôles seront inversés.

Je n’échangerais cette liberté pour rien au monde.




Tout s’enchaîne très vite, et je perds pied peu à peu. Seules des sensations confuses parviennent encore à mon cerveau gonflé de plaisir. Mes quatre amies se pressent contre moi, je sens la chaleur de leurs corps, et leurs vibrations se propagent à travers le mien. Leurs mains se promènent partout, tantôt caressantes, tantôt espiègles, s’amusant à exciter les endroits les plus incongrus de mon anatomie. De temps à autre, dans un froissement de jupes, ces demoiselles sollicitent ma bouche avant d’exploser, dans un orgasme titanesque ponctué de cris et de soupirs comblés, déchargeant leur liqueur dont je suis si friand. Avec une maîtrise incroyable, Lucie masse mon sexe enfoncé en elle jusqu’à la garde avec ses muscles intimes, prolongeant mon plaisir bien au-delà de ce que je croyais possible.


C’est une avalanche de sensations, un maelström de contacts, de sons, d’images tourbillonnantes et d’odeurs, tandis que quatre femmes furieuses de vivre et avides de jouissance m’emmènent dans leur univers, au sein de leur cocon humide et brûlant aux couleurs de leurs robes rouges et noires et, dans un ultime spasme, j’ajoute ma voix, plus grave de deux octaves, au choeur sublime dont les échos résonnent encore longuement sous la voûte du donjon, bien après que nos corps épanouis soient retombés, savourant la plénitude de l’instant, trop épuisés pour faire le moindre mouvement.




J’ignore combien de temps il nous a fallu pour nous remettre de nos émotions mais, à un moment, je me traîne vers la douche. L’eau brûlante me revigore quelque peu, et en sortant j’enfile avec plaisir mes vêtements habituels.


Je repense avec un sourire que, cette fois, les Dames des Plaisirs vont devoir chercher longtemps pour me faire avaler mon sperme une troisième fois…



Il est quatre heures du matin, et bien entendu, à cette heure-là, il n’y a plus âme qui vive à la MP. Il nous reste encore à remettre en ordre le donjon, passer un coup de désodorisant sur la moquette absorbante qui en a vu d’autres, et nettoyer soigneusement tous les instruments. Il n’y a pas de salariés dans les MP, et ces tâches sont assurées par les membres eux-mêmes.



Aucun mot n’est échangé avec les quatre jeunes filles qui ont à regret abandonné leurs toilettes somptueuses pour des tenues plus conventionnelles. Je crois que tout le monde est out, et encore sous le coup de l’émotion ; pourtant, je ne veux pas les quitter si vite. Pas maintenant.



À ma grande joie, elles acceptent, et nous nous retrouvons attablés autour d’une tasse, dans l’ambiance chaleureuse de la cafétéria où les haut-parleurs distillent un blues langoureux. Les langues se délient enfin, et la conversation s’engage :




Cette déferlante de remerciements me touche profondément et, en bafouillant, je leur renvoie la pareille. Chacun raconte sa version de la soirée, les moments forts, les bons mots échangés, et l’impression de plénitude que chacun en a retiré.




Ma proposition, lancée sur un ton léger, n’a visiblement pas l’air de faire l’unanimité. Anaïs bredouille un vague assentiment, peu convaincue, Valentine se tient coite et Lucie roule de grands yeux effarés. Seule Chloé semble être d’accord :



Puis naturellement, la conversation commence à s’éloigner du sujet de départ : on parle études, puis musique, cinéma, philosophie ou météo. Tour à tour, je cerne mieux la vie de ces filles, leurs passions, leurs plus grandes joies, mais aussi leurs échecs sentimentaux.

Découvrir quelqu’un après l’amour permet de se concentrer exclusivement sur le personnage. À quoi bon chercher à me mettre en avant, à jouer le numéro du séducteur ? Point d’artifices grotesques, de détours innombrables, de ces petites frustrations quand on songe à celles qui ne nous accorderont jamais un regard.


Les yeux gonflés de sommeil, je me traîne vers mon studio dans une aube pâle et grise, la gorge serrée d’émotion, la tête encore pleine des rires d’Anaïs, de l’accent chantant de Valentine, du vocabulaire imagé de Chloé et du sourire de Lucie.



Je vais rentrer, m’effondrer sur mon lit et m’endormir puis, à mon réveil, je serai confronté aux problèmes d’un quotidien terne et sans intérêt. Des études pénibles entrecoupées de descentes à la MP, qui est devenue ma drogue, voilà ma vie : si louable soit-elle, la libération sexuelle n’apporte pas le bonheur, ce même bonheur que je m’efforce de trouver, à mon échelle, dans des détails pouvant paraître aussi futiles et insignifiants que quelques mots échangés avec un collègue ou les premières fleurs d’un arbre au printemps.


Qu’est-ce que la rencontre de cette nuit qui, sur le coup, m’a apporté un tel espoir, va changer à ma vie de tous les jours ? Rien, et je vais devoir poursuivre le rythme normal de mon existence, si peu glorieux soit-il, affreux supplice de la douche écossaise.



Sans doute vais-je encore sortir à la MP avec les filles, mais après ? Ces quelques heures, une fois de temps en temps, ne peuvent prétendre qu’au titre de moment agréable. La jouissance atteinte, on retrouve la réalité telle qu’elle était auparavant, avec les mêmes problèmes, la même solitude insupportable.


Mais peut-être aussi rencontrerai-je les filles dans d’autres circonstances, simplement pour passer un moment avec des gens qui vous aiment pour ce que vous êtes, et pas pour le plaisir physique que vous pouvez leur procurer. Peut-être que, de partenaires, elles deviendront amies.



Notre société a réussi à assurer le libre accès au sexe pour tous, et c’était nécessaire. Mais l’être humain cherchera toujours ailleurs l’affection dont il a besoin pour vivre.