Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 09655Fiche technique14927 caractères14927
2491
Temps de lecture estimé : 10 mn
08/09/05
Résumé:  Drôles de pratiques dans cette maison...
Critères:  ff
Auteur : Nicky Gloria      

Série : Inès, à fleur de femmes

Chapitre 01
Inès, à fleur de femmes (1)

PROLOGUE



Debout près de la fenêtre de sa chambre située dans l’aile nord du château, Gabrielle brosse ses longs cheveux blonds avec lenteur, d’un air pensif. Elle contemple en même temps le paysage sec et aride, sans relief, avec des vignes qui s’étendent à perte de vue, bordées ici et là de petits murets de pierre délimitant les plantations.

Soudain, son regard se fige lorsque la sensation revient.

Ca recommence… L’impression d’une autre présence, d’être épiée, surveillée… Comme si des yeux intenses traversaient les murs et se fixaient sur elle. Elle frissonne, serre instinctivement les pans de son peignoir sous lequel elle est entièrement nue.

Tout à l’heure, sous la douche, elle a ressenti cette même sensation étrange, et une douce chaleur lui a noué le ventre, un frisson voluptueux qui lui a donné la chair de poule. Ce qu’il y a de plus incroyable dans cette impression de ne pas être seule, c’est qu’elle ne ressent aucune peur, aucune crainte, mais un trouble indéfinissable. Comme si l’air était chargé d’électricité, une atmosphère sensuelle vous prend et vous enveloppe dans un voile de mystère et d’érotisme latent.

Evidemment, elle ne croit pas aux fantômes ou autres événements surnaturels, mais il faut dire que le décor s’y prête : un domaine viticole immense et isolé, un château cathare perdu au milieu des vignes, une impression de luxe et d’opulence qui transpire dans la décoration intérieure, à la fois gothique, feutrée et intime. Et il n’y a pas que cela. Ici, le personnel est exclusivement féminin, et comme trié sur le volet : toutes sont jeunes, jolies, et terriblement sexy. Ce qui n’est pas pour lui déplaire… Tout cela complète une atmosphère de sensualité, de liberté et d’audace. Elle en est là de ses pensées étrangement agréables lorsque quelqu’un frappe à la porte.



Elle se retourne en même temps, suivant des yeux la servante qui entre avec un plateau qu’elle dépose aussitôt sur une table basse en chêne massif, près du lit. La servante se redresse et l’observe à son tour.



À vrai dire, Gabrielle n’a pas jeté un regard sur le plateau, bien trop occupée à déshabiller du regard la jolie domestique. Elle s’appelle Florence, une adorable brune aux yeux noisette qui arbore toujours un sourire chaleureux et coquin, presque ironique, comme si la vie lui réservait toujours des surprises. Elle est belle, une beauté fraîche et piquante, avec un doux visage ovale qui rayonne de gaieté et un corps splendide, tout en courbes harmonieuses, fines et graciles, des formes d’adolescente presque… Gabrielle sent ses seins se durcir et tendre le tissu du peignoir. C’est d’une voix rauque qu’elle répond :



Elle s’approche d’elle, prenant l’air le plus naturel du monde. Florence la laisse venir sans réagir, un petit sourire amusé au coin des lèvres. Toutefois, lorsque la femme tend le bras pour lui toucher la joue, elle a un petit mouvement de recul.



En effet, Gabrielle lui remet en arrière des mèches rebelles qui ne cessent de retomber sur son joli front. Florence continue de se laisser faire lorsque, maintenant, la femme commence à passer les mains dans ses cheveux, comme cherchant à la recoiffer, ce genre de petit geste innocent et affectueux qu’une femme peut avoir pour une autre femme. Mais ensuite, la caresse à fleur de peau sur sa nuque semble bien moins innocente. Du bout des doigts, elle contourne son cou et effleure sa gorge, son menton, puis le visage, et enfin sa bouche où la caresse se fait plus précise.



Le genre de phrase qu’une femme adore entendre. Et cette douceur, cette sensualité… Tout cela l’envoûte, l’électrise. Elle entrouvre ses lèvres lorsque Gabrielle y introduit un doigt, allant et venant dans sa bouche avec une obscénité mêlée de volupté. D’instinct, elle bouge la langue et suce le doigt avec une gourmandise qu’elle ne s’était jamais connue. Gabrielle gémit, tremble alors que Florence sursaute à son tour. Le désir qu’elle perçoit dans les fascinants yeux gris lui donne le vertige. Florence voit s’entrouvrir ses belles lèvres pulpeuses et respire le mélange d’odeurs qui monte de cette splendide femme, gel douche, shampooing et parfum épicé qui la grisent davantage. Elle ferme les yeux lorsque la bouche humide se presse contre la sienne, et se sent mollir lorsque la langue se joint au doigt pour parcourir l’intérieur de sa bouche avec une agilité déconcertante. Jamais aucune femme ne lui avait produit un tel effet, si vite…

Florence se demande avec extase si la suite va se révéler aussi éblouissante, mais ce qui se passe ensuite ne lui donne aucune envie de réfléchir. Gabrielle vient de la jeter sur le lit, se collant aussitôt à elle. Elle reprend possession de sa bouche, ne lui laissant aucun répit, comme si elle craignait qu’elle ne retrouve ses esprits. Justement, Florence recouvre un instant sa lucidité. Elle vient de se rappeler les ordres. Aucun contact physique, aucun attouchement. Rien. Là, c’est mal parti… Elle risque sa place pour ne pas avoir respecté les directives du patron. Elle doit provoquer, allumer, mais c’est tout. Merde, elle n’est pas un robot tout de même ! Elle aussi a des pulsions, des envies, comme tout le monde. À force de jouer avec le feu, on s’y brûle… Et puis, avec une autre elle aurait pu résister, mais pas avec cette femme qui est le diable incarné, la tentation dans toute sa splendeur.

De toute façon, c’est trop tard. Avec une surprenante dextérité, Gabrielle l’a déshabillée en un tour de main, et c’est nue elle aussi qu’elle se frotte maintenant contre elle en ahanant. Florence lui renvoie ses bonds, noue ses jambes autour des fesses féminines, la pressant davantage contre elle pour que leur sexe soit en contact étroit. Déjà son vagin est trempé, lubrifié comme jamais il ne l’a été, alors que Gabrielle ne l’a pas encore caressé. C’est fou, elle n’en peut plus, cette femme a le don d’enflammer ses sens et d’éveiller des pulsions sauvages avec un art inné qu’elle n’a jamais rencontré chez personne.

Pourtant, elle en a eu des aventures, avec des hommes et des femmes, des expériences souvent heureuses et plaisantes qu’elle n’a de cesse de vouloir renouveler. Evidemment, les plus enrichissantes sont celles qu’elle a eues avec des femmes, c’est incomparable, et justement elle pensait ne plus pouvoir être surprise.

Ou si peu…

Erreur grossière alors que leurs mains se touchent et se croisent, partant à la découverte de leur corps impatient. Leur excitation mutuelle les fait râler et trembler, leurs bouches continuent de haleter l’une contre l’autre alors que les langues se nouent et se dénouent avec une fièvre croissante.

Gabrielle est la première à glisser sa main entre les cuisses de son amante. Florence les écarte, son extase monte alors que deux doigts la pénètrent facilement, glissant et s’enfonçant dans son vagin tandis que le pouce s’insinue dans sa vallée intime, glissant tout le long, accentuant son excitation avant de masser son clitoris qui devient dur comme un bouton de rose. C’en est trop. L’orgasme est si rapide et violent qu’elle crie de surprise et de bonheur. Elle se casse en deux, jouit aussitôt une deuxième fois avec une intensité plus forte que la première, tout simplement parce que Gabrielle a introduit en elle un troisième doigt qui a décuplé ses sensations. Eblouie, elle se laisse retomber sur le lit avec un soupir d’aise. Gabrielle la bascule sur elle, s’étend bras et jambes écartées avec une fébrilité impudique.

Ses attentes sont légitimes. Elle a donné du plaisir. Maintenant elle veut en recevoir.

Ses yeux fous, ses cheveux en bataille, son magnifique corps luisant de transpiration, tout indique une excitation incontrôlable qui quémande un apaisement urgent. Florence, tout en ayant envie de satisfaire ses désirs, hésite un instant. Jusque là, elle a transgressé les ordres mais pourrait éviter l’irréparable en arrêtant tout maintenant. Il n’est pas trop tard pour réparer ses erreurs. Son regard s’attarde sur le long corps élancé de Gabrielle, ses mouvements sinueux, la houle qui l’agite, son ventre qui monte et descend, sa main qui glisse entre les jambes, frôlant le sexe mouillé et ouvert. Non, ce serait inhumain de la laisser dans un tel état. Tant pis pour les ordres. Après tout, personne n’en saura rien, la salle de contrôle et télésurveillance étant interdite puisque le patron est absent. C’est avec impatience qu’elle se penche donc vers son amie, s’agenouillant entre ses cuisses. Elle lui dévore les seins, des seins qu’elle pourrait lécher des heures tant ils sont beaux, gros et fermes. Elle ne s’en lasse pas et les picore avidement, tandis que sa main droite glisse sur le ventre et s’insinue entre les cuisses. D’abord, elle pose sa main à plat sur le triangle secret, jouant avec les poils pubiens. Geignant de frustration, les bras posés sur son dos, Gabrielle est incapable de contenir les spasmes qui partent de son bas-ventre pour l’ébranler impitoyablement, au bord de l’orgasme mais ne pouvant se libérer car la caresse n’est pas assez précise. En proie au délire, elle se frotte violemment contre les doigts sur lesquels elle a tant envie de se laisser fondre. Florence a pitié d’elle et satisfait à sa demande. Ses doigts parcourent enfin la fente humide, brûlante comme de la braise, avant de se laisser aspirer par ses intimes moiteurs. Gabrielle pousse des petits cris extasiés, agitant convulsivement les reins et écartant davantage les cuisses avec une souplesse étonnante, pour mieux s’ouvrir au va-et-vient de la main active. Le ventre en feu, elle s’offre tout entière en se tordant, comme prise de folie, alors qu’elle sent un orgasme incroyable monter en elle, grossir et s’amplifier avec une densité extraordinaire. Elle se sent prête à être anéantie par une jouissance jamais atteinte, lorsque des coups violents sont frappés à la porte.



Florence se fige. Gabrielle serre les cuisses sur sa main, la retenant et la suppliant de continuer.



Les coups sur la porte se font insistants. Derrière, la voix féminine claque sèchement.



À l’annonce de cette menace, les deux femmes se lèvent vivement. Complètement dégrisées, elles se rhabillent en hâte, Gabrielle enfilant vite son peignoir avant de décider, tout compte fait, de filer dans la salle de bains. Elle s’y réfugie en claquant la porte derrière elle. Brusquement, Florence se retrouve seule dans la chambre, à moitié vêtue, lorsque la porte d’entrée s’ouvre d’un coup, laissant surgir une petite blonde furieuse qui analyse la situation d’un seul coup d’œil.



Florence lui intime le silence en désignant la salle de bains de la tête. La petite blonde comprend et sort tout de suite, suivie de près par Florence qui finit de se rajuster. La porte est à peine fermée qu’elle se fait sévèrement réprimander.



Florence a retrouvé sa dignité et, surtout, son aplomb. Elle sourit avec bravade.



Sur ce, elle colle la blonde contre le mur et l’enlace tendrement. Celle-ci veut protester, mais Florence la fait taire d’un baiser fougueux. La blonde gémit et l’embrasse à son tour, incapable de résister aux tendres sollicitations de la langue qui la provoque délicieusement. Essoufflée, elle penche la tête en arrière et constate faiblement :



La gravité de son expression, ses yeux humides et la voix tremblante démentent le contraire. Mais elle ne l’avouera jamais. Tomber amoureuse d’une femme comme Florence est un avenir qui sera toujours basé sur des trahisons et des mensonges. Douleurs, larmes et déchirements, voilà bien ce qu’elle tient à éviter pour tout l’or du monde. Florence vit dans un univers d’insouciance et de liberté, et elle avait été choisie pour toutes ces qualités. Comme elle, d’ailleurs, mais elle avait toujours été un brin sentimentale, une faiblesse qu’elle ne pouvait pas se permettre ici, dans ce château où il se passait de drôles de choses… Aussi, elle s’arme de détermination en se persuadant que leur relation est juste une histoire de cul. C’est tout. Décidée à ne plus se laisser manipuler, elle la repousse et s’éloigne d’un pas vif. Florence la talonne. Elle est enjouée et curieuse.



Sans se retourner, descendant rapidement les larges escaliers qui mènent au salon, Fanny lui répond malgré tout.



Florence s’immobilise un instant, figée par la surprise. Elle court presque pour rattraper sa collègue.



Malgré elle, Fanny sourit.



Là, Florence confirme. Gabrielle est prête à tout pour apaiser ses appétits démesurés. Quelque part, elle envie la chance de cette femme écrivain. Comme elle aimerait être à sa place ! Qu’elle le veuille ou non, Inès va affronter un déchaînement de perversité et de sensualité à côté desquels ses livres pour hétéros coincés sont, en effet, de vrais contes pour enfants…



À bientôt pour la suite …