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Temps de lecture estimé : 10 mn
28/09/05
Résumé:  C'est l'écriture si particulière d'Eléonore. Sinon, je ne pourrais pas y croire.
Critères:  fh couple cérébral 69 pénétratio jeu sm attache fouetfesse lettre
Auteur : Lise-Elise  (Exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'écriture d'Eléonore

Chapitre 01 / 03
Je ne sais pas ce qui se passe

I



Je suis à genoux sur le carrelage. Tu m’as lié, par des menottes de cuir, les mains dans le dos. Tu as allumé plusieurs bougies derrière moi, je le sais à la lumière tremblotante qui découpe mon ombre sur le sol. Tu te rapproches, poses ta main sur ma nuque. Doucement mais fermement, tu me fais me ployer jusqu’à poser la joue sur le carreau froid. Lutter contre ta volonté m’aide à prendre la bonne position. Il n’est pas évident de se baisser sans tomber avec les mains entravées.

Je frissonne. Est-ce le froid qui saisit mes genoux, mes seins ? Leurs pointes trop érigées me font mal.

Que vas-tu faire ?



Je me frotte les yeux, abasourdi. Cette écriture est bien celle d’Eléonore. Il n’y a qu’elle, à ma connaissance pour encore faire des pleins et des déliés. Cette écriture d’écolière à l’ancienne mode ne fait que renforcer le sens de ce billet. Glissé dans mon livre, à la place du marque-page, il ne peut que m’être destiné. Pourtant, je n’arrive pas à le croire.


Je ne sais pas comment réagir. Elle semble si égale à elle-même. Elle a préparé des pâtes pour Corinne, notre fille, et achève de mettre la table. Il n’y a rien dans son attitude qui traduise l’attente, ou la fébrilité. Ses gestes sont calmes et nets, et je ne peux m’empêcher d’admirer ses jolies mains qui s’affairent.



Non. Rien. Je suis un peu déconfit.


Lorsque je la rejoins dans le lit, le soir, je la regarde. Il y a longtemps que je ne l’ai pas regardée. En filigrane, l’image d’elle, nue, agenouillée, ployant. La chevelure aux reflets roux à la lueur des flammes. Je glisse une main sous sa chemise de nuit, passe ma paume sur son ventre bombé, si rassurant, monte jusqu’à ses seins. Je cherche la trace de la fraîcheur du carrelage, je m’aperçois que je ne l’ai pas désiré à ce point depuis longtemps.


Elle se débarrasse de son vêtement. Je m’empresse de dévorer sa peau. Ses seins roulent contre son torse. J’en saisis une pointe. Sa dureté sous ma langue me fait frissonner. J’y aiguise doucement mes dents, avant de m’en détacher à regret. Je me jette sur ses lèvres, frotte mon sexe sur son bas-ventre. Elle gémit, entrouvre les jambes. Je l’embrasse avec plus de ferveur encore, puis glisse mes mains sous ses fesses. Son cul, offert, à la lueur chaude des bougies. Elle gémit, s’ouvre davantage. Je pénètre dans la place, je m’insinue entre ses chairs. Je soupire. C’est si bon.



II



Je te regarde. La lumière donne à ton corps des reflets ambrés. Je m’approche. Tes fesses sont si belles, ainsi offertes. Je les caresse, sans pour autant les toucher. Tu frémis. Je pose mes mains, d’abord sans bouger, sur tes rondeurs chaudes. Puis je te masse, doucement d’abord, puis plus fort, en écartant les globes jusqu’à entrevoir, dans la pénombre, l’œil sombre qui m’attire. Je me penche légèrement. De ton corps monte l’odeur enivrante de ton sexe. Je me rapproche encore, je hume le sillon que je maintiens ouvert. Ce parfum me repousse et m’attire, tout ensemble. Je m’arrache à cette contemplation.



J’ai laissé ce message dans son portefeuille, entre la carte vitale et la liste de course. Elle ne manquera pas de le trouver. En tournant la clef de contact, j’ai soudain peur. Si je m’étais trompé ? Je voudrais pouvoir récupérer le papier. Mais la lumière est allumée dans notre chambre. Elle va descendre bientôt. À regret, j’appuie sur la pédale d’embrayage.



III



Tu t’éloignes. Pour quoi faire ? Tes mains sur mon corps me rassuraient. De nouveau, j’ai peur. Entre mes seins perlent des gouttes de sueur, et sur mes cuisses roulent aussi des perles liquides. Ce n’est pas la crainte… Cette pensée me ramène à toi.

Je suis là pour toi.



Je n’ai que le temps de dissimuler la bande de papier avant que Corinne ne me saute dessus.



Elle hoche la tête, sérieuse.



En effet, elle l’a écrit. La feuille gît à peine dépliée sur la table. Je n’ai pas lu ses directives pour le repas de ce soir. J’ai été… distrait.



Corinne a les yeux qui pétillent de joie.



Je me gratte la tête, feignant la perplexité.



Petit ange. Elle me regarde, un doigt dans la bouche. Elle attend.



Elle lève triomphalement l’immonde sac de tissu qui lui sert de doudou depuis toujours. Boubou est un ours. Il suffit de le savoir.



Corinne porte le chiffon brun à son oreille, et chuchote un peu, l’air ravi. Puis elle me regarde.



Mêmes mimiques de la part de Corinne, qui joue très sérieusement.



Jouer avec ma fille a calmé mon excitation. Je continue sur ce ton avec elle, en préparant le repas.



IV



Je m’approche à nouveau. Je pose mes mains sur ta taille. J’appuie un peu, tu te cambres davantage. J’aime quand tu t’offres ainsi. Je fais aller et venir ma verge le long de tes fesses, saluant chaque lobe, puis plonge vers les profondeurs. Tu creuses encore les reins lorsque j’effleure la petite porte. Je sais que tu as peur, et peut-être envie aussi. Je ne résiste pas au désir de visiter ta grotte mouillée. Tu es si trempée que c’est à peine si on devine le passage. Je remonte doucement, en appuyant plus fort. Mon sexe lubrifié glisse contre ta chair. Je continue ainsi, longuement. Tu sembles y prendre du plaisir.



D’habitude, je m’endors avant qu’elle ne rentre. Mais le mot que j’ai laissé sur la table, à côté de son assiette, me pousse dans des rêveries qui n’aident pas le sommeil à venir. Je l’entends rentrer. Elle pose son manteau, enlève ses chaussures. Elle entre dans la cuisine. Je suis déçu d’entendre le ronronnement du micro-onde. Je tente de m’endormir, malgré une érection lancinante.


Je suis au bord du sommeil lorsqu’elle se couche. Je me retourne, je sais que dans quelques secondes, je ronflerai comme un sonneur.


Mais non. Car la respiration d’Eléonore et les mouvements du drap me retiennent. Je peine à comprendre. Je me retourne encore, elle suspend sa respiration, comme une enfant prise en faute. À moitié engourdi, je tente un geste pour en avoir le cœur net. Son bras est plaqué à son corps, sa main, nichée entre ses cuisses. Réveillé, je glisse mes doigts entre les siens, frotte mon sexe contre ses fesses. Elle se cambre, ondule contre moi. Est-ce mes caresses ou ma jouissance qu’elle recherche ainsi ? Elle trouve l’un et l’autre. Il y a près de vingt ans que je n’ai pas ainsi souillé mon caleçon.



V


Je cherche. Pas dans mon portefeuille, ni dans les poches. La salle de bains ? Non. Où est-elle allée hier ? Dans le salon ? Idée absurde.


Est-ce qu’elle n’aurait pas répondu ? Il n’y a pas de trou dans ma poche. Je vérifie encore. Mon pantalon. Elle aurait pu le mettre dans la poche du pantalon que je portais hier.

Chou blanc. Où donc ? Je mets presque la voiture à sac. Sous les sièges, dans la boîte à gants ? J’ouvre une à une les boîtes de CD. Je vais jusqu’à en démonter une avant de renoncer.


Je fouille mes poches, mon portefeuille huit fois dans la journée. J’hésite six fois avant de donner ma carte de visite, si elle avait écrit sur l’une d’elles ? Je m’enferme aux toilettes pour les contrôler toutes. Rien.


Le soir, je fouille et refouille mes affaires. Je vide le panier de linge sale pour vérifier chaque poche.



Eléonore est parfaitement sereine.



Je n’ose pas lui en parler. Nous jouons au scrabble avant de nous coucher. La soirée est étrangement calme.



VI



Les allers et venues de ton sexe le long de mon sillon de plus en plus humide me rendent folle. Je voudrais que tu t’ancres à mon vagin qui palpite, affolé par tes départs répétés. Je voudrais que tu forces l’œil sombre de mon cul, qui se contracte spasmodiquement comme une fleur vénéneuse. Tu remontes encore. Je n’en peux plus. Je veux, je veux… Je m’arque afin de projeter mes mains. J’effleure ton sexe qui, glissant, m’échappe. Je pousse un cri. Détresse, envie, peur ?

Vas-tu me punir ?



Le message était glissé dans la pochette de la carte grise. J’ai attendu la fin de la journée pour l’ouvrir. Ça ne m’a pas aidé à en détourner mes pensées. J’avais peur, d’être déçu, ou d’autre chose. Assis dans la voiture, confortablement installé, je l’ai déplié avec soin. Je l’ai lissé du doigt avant de le lire.


J’ai pris le temps de revenir de ma rêverie avant de démarrer. Je pensais à la réponse. À son corps chaud, offert. À la douceur de sa peau. La punir ?


En entrant, je suis renvoyé sur terre par des bruits de conversation. Eléonore discute avec sa mère. D’enfant, évidemment. Etrangement, je me suis toujours senti exclu de ces conversations de femmes sur l’éducation.



J’ai dû être un peu froid. Eléonore me regarde, les sourcils légèrement froncés.



Je pose ma veste.


La punir.



VII



Je m’écarte. Je prends un objet sur la table. J’ai pensé à tout, le sais-tu ? En restant à distance, je te caresse. C’est plus rude que mes mains, n’est-ce pas ? Ne t’inquiète pas, je n’en resterai pas là. J’en glisse la pointe vers ton sexe. Tu ondules. C’est impressionnant. Je remonte un peu. Titiller ta gentille rondelle aura-t-il les mêmes effets ? Non. Décevant. Vraiment.

Je serai sans pitié, le sais-tu ? Je caresse ton dos, maintenant. Puis je joue avec tes mains. Je te laisse apprécier la finesse, la souplesse de ma badine. Je te demande, à haute voix :

  • — Sais-tu ce que je vais faire ?


Je l’ai glissé dans son chéquier. Elle le trouvera en allant faire les courses. Au cours du week-end, j’ai plusieurs fois déjà failli le récupérer. Je tourne, retourne l’idée. Je suis de plus en plus inquiet. Si j’étais allé trop loin ? Je suis nerveux. Je me plonge dans mes dossiers pour éviter d’y penser. À 18h10, un collègue passe la tête par la porte de mon bureau.



L’inquiétude revient aussitôt.


Je respire un bon coup. Il faut affronter les problèmes en face, c’est ce que j’ai toujours dit. Je rentre.

Eléonore est en train de faire une tarte aux pommes avec Corinne.



Je les embrasse toutes les deux. Cette normalité me trouble.



Je sursaute. Il faut que je me contrôle pour ne pas courir. Le journal à des allures de coffre au trésor. Si les rédacteurs du Nouvel Economiste savaient ! Je feuillette rapidement. Un papier tombe. Je le ramasse aussitôt. Ce n’est que le bulletin d’abonnement. Je le reprends dans l’autre sens, puis ouvre chaque page.


Rien.


Le dîner pourrait être sinistre. Heureusement, Corinne sait me distraire. J’attrape tristement le journal après avoir débarrassé la table. Je soupire, tourne bruyamment les pages. Eléonore s’approche de moi, tendre.



Je secoue un peu la tête. Le souci, c’est moi. Je ne peux pas en parler. Je n’arrive pas à lire. Je n’arrive pas à me concentrer. Je vais prendre ma douche, espérant que ça me change les idées.


Je termine par un jet d’eau froide. Aux grands maux, les grands remèdes. Claquant des dents, je me jette sur mon peignoir. Je l’enfile, noue la ceinture, suspends mon geste.


Il est là. À mes pieds, tombé du porte-manteau, il est là.



VIII


Je ne l’ai pas ouvert. Je l’ai laissé dans la poche du peignoir. J’ai préféré attendre.


Eléonore allongée sur le lit est en train de lire. Je m’étends, nu, à côté d’elle, et commence à soulever sa jupe. Elle se tourne vers moi :



Son ton détaché m’incite à continuer. Je lutine ses cuisses, caresse ses mollets. Elle pose son livre. Sous la jupe, je pose mes deux mains sur ses hanches, et commence à faire rouler sa culotte. Elle soulève les reins pour m’aider. Je la caresse sous sa jupe. J’aime ça. Elle se tortille un peu. Sa jupe remonte. Elle est si indécente ainsi.


De son sexe monte une odeur alléchante. Je me penche vers cette source, y passe un doigt léger pour écarter les lèvres. Je pose alors la langue sur le brillant incarnat. La douce chair s’efface ou résiste, je m’y promène, parfois provoquant le plaisir, plus tard allant laper à grands coups l’élixir d’amour.


Eléonore m’a saisi aux hanches, et s’est glissée sous mon ventre. Elle lèche, comme elle le ferait d’une crème glacée, mon vit qui oscille au rythme de mon désir. Je m’affole sur son clitoris. Elle gémit, saisit ma hampe et l’embouche. Fermant les yeux, je glisse un doigt entre ses lèvres purpurines. Elle a un sursaut, et affirme sa prise sur mon sexe. Son excitation pallie à ma précision défaillante. Elle m’enserre de sa bouche, les mouvements de mon doigt sont aussi désordonnés que ceux de son bassin. Je me répands en elle. Elle se détend, soudain. Je bascule.

Elle m’embrasse longuement avant de rejoindre la salle de bain.


J’avais oublié le goût de ces baisers.



IX



Je ne réponds pas. Ma respiration est haletante, mais je ne sais plus si c’est la peur ou le désir. Je veux que tu me frappes, je ne veux pas. J’ai peur. Je veux savoir. Je ne sens plus le contact. Mon cœur s’affole.

Le sifflement, la douleur. À m’en couper le souffle. Deux fois. Ta main caresse la trace qui me brûle. Cela m’apaise. Une larme roule sur ma joue. Tu ne peux pas la voir. Tant mieux. Tes doigts sur ma peau me semblent si frais. Il y a tant de douceur dans tes gestes.

Est-ce possible que ce soit toi, tout le temps ?

Tu ne me touches plus. Tu t’écartes. J’ai peur.

Je te l’ai dit, je suis là, pour toi.

Vas-tu continuer ?



Continuer ?


Bien sûr.