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Temps de lecture estimé : 23 mn
05/10/05
Résumé:  Comment se comporter lorsqu'on découvre la face cachée de sa belle-soeur...
Critères:  frousses rousseurs alliance fépilée bizarre piscine collection volupté cérébral voir exhib photofilm init
Auteur : Jeff            Envoi mini-message

Concours : Concours "Stupéfiants secrets"
Le secret de «Lèvres de feu»...

Il est des jours qui ne ressemblent pas à vos nuits, il est des nuits où vos fantasmes et vos rêves érotiques pourraient bien ressembler à vos jours. Quand la réalité semble bel et bien dépasser la fiction, vous vous trimbalez un poteau en travers de votre pantalon à la simple vue d’un centimètre carré de peau de l’être convoité. Puis, quand cette situation se prolonge sur un bord de piscine, en famille, vous êtes mal dans votre peau et trouvez tous les prétextes, y compris les excuses les plus saugrenues mais crédibles, pour aller vous claquemurer dans votre chambre, soulager les envies qui tendent votre corps et vous plonger avec délectation sur Internet.


Ah ! Internet… la meilleure et la pire des choses que vous ayez pu dénicher ces derniers temps. Bien sûr, grâce à ce formidable moyen d’exploration du monde, vous n’avez plus besoin d’aller pousser la porte d’un sex-shop ou baisser la voix devant l’hygiaphone d’un cinéma porno, en tournant la tête de tous côtés et en priant le dieu Eros pour que personne ne vous reconnaisse. Avec Internet, tout est à votre disposition : là, au moindre clic de votre souris, Monsieur est servi !


Super ! Oui, mais les surprises peuvent aussi aller avec les clics…


Tout ça pour elle. La première fois déjà, dès qu’elle eut mis le pied dans la maison, son regard vert, ses cheveux de feu, sa poitrine vous ont sauté à la figure. Ils semblaient tellement à l’étroit dans son chemisier ! Puis il y a eu la descente de votre regard sur ses hanches, et sur ses fesses qui tendent toujours tellement ses pantalons qu’on peut distinguer les bords de ses strings. Sans oublier ses gestes, ses regards et mimiques quand elle vous contemple. Elle vous a mis la tête à l’envers, le ventre en émoi, et de grosses gouttes de transpiration sont venues perler le long de votre front. Bref, elle, c’est votre nouvelle belle-sœur ! Elle a surgi soudain dans votre vie, par un petit matin glauque d’une journée hivernale, au bras de votre frère. Ah ! Pour vous avoir sidéré et vous avoir fait de l’effet, elle vous a fait de l’effet ! Il n’y a pas à dire ! Vous seriez presque devenu jaloux de votre frère si vous n’aviez pas cet esprit de famille qui vous impose le respect de ce lien sacré. C’est certain, vous la culbuteriez bien, là, sur le canapé, tant sa personne semble être un appel au viol !


Oui, mais… voilà !


Voilà, vous êtes marié, père de famille, sérieux dans votre couple, respecté dans votre quartier et admiré par vos amis pour votre fidélité et votre foi dans les liens sacrés du mariage. En plus, avec la cinquantaine bedonnante et bien sonnée vous semblez être de moins en moins enclin à la gaudriole. Pourtant, autour de vous et sous vos yeux, vos copains changent de femmes - comme vous, de chemise – mais vous en êtes seulement à vaguement vous interroger sur le phénomène du démon de midi, et sur ce qui peut bien pousser les hommes à aller voir ailleurs «si l’herbe est plus verte dans le pré du voisin», comme on dit. Alors, quand débarque dans votre entourage immédiat une créature du Diable, votre cœur fait «boum», votre ventre se contracte et votre esprit s’embrouille, divague et part en chasse. Finies les interrogations mièvres. Cette apparition vous fait monter les pulsations du palpitant au-delà de la limitation de vitesse que vous a imposée votre cardiologue. Vous voilà bredouillant comme un adolescent et vos yeux ne cessent de s’accrocher à son corps, de le détailler !


Ah ! vous avez l’air malin…


Bien entendu, vous cherchez à faire bonne figure. Pourtant, quoi que vous fassiez, l’image de ce corps sculptural, aux seins arrogants, aux fesses moulées, au ventre plat, devient obsédante et remplace tous vos fantasmes d’antan. À un point tel que, certains soirs où vous semblez en forme et que vous avez rassemblé toutes vos forces pour faire un doux câlin à votre chère et tendre épouse, alors que vous êtes dans votre position favorite de la levrette, sous vos yeux effarés se substitue, à la croupe féminine que vous besognez avec amour, celle de votre belle-sœur ! Devant ce trouble de votre vision, face à cette illusion fantasmagorique, vos sens vous lâchent et vous font abréger votre orgasme, et vous bâclez votre affaire tel un jeune collégien en mal de plaisir, et frustrez en même temps l’être cher qui vous accuse alors de saboter l’acte d’amour mensuel…


Devant un tel désarroi, pour lequel vous n’êtes nullement préparé et auquel vous ne vous attendez pas, une seule solution… Internet !


Vous vous précipitez sur Internet… Vous cherchez dans votre moteur de recherche les critères de «femmes rousses» et vous épluchez des centaines de sites pornographiques vous proposant gratuitement des milliers de photos de filles dans des poses plus lascives les unes que les autres. Vous apprenez ainsi plus de positions que votre esprit pourtant tordu aurait pu vous en faire imaginer. À demi-satisfait, vous allez vous coucher le soir avec ces milliers de photos qui hantent maintenant vos nuits et vos quelques rares actes de pénétration conjugale…


Incidemment, la réalité vous rattrape bien souvent plus vite que vous ne le voudriez.


Surtout lorsque vous êtes assis durant quelques heures aux côtés du modèle vivant, et que vos cuisses sont presque à se toucher, au point de sentir sa chaleur vous transpercer, vous envahir. Aussi lorsque, quelques instants auparavant, vos joues se sont embrassées et que vous avez senti contre votre joue, râpeuse à souhait en ce beau dimanche - où justement vous aviez décidé de ne pas vous raser pour faire reposer votre peau - la sienne qui était veloutée comme une pêche. Puis vous avez aussi senti le moelleux de sa poitrine s’appuyant contre votre torse et la chaleur qui s’en dégageait. Enfin, en se penchant vers vous, elle a – par inadvertance, par jeu provocateur ? – avancé brutalement son ventre et heurté de son pubis votre bas-ventre… Alors votre sang n’a fait qu’un tour, la chaleur du rut animal a envahi tout votre être. Vous n’avez plus de regrets pour vos nuits sans sommeil, trouvant dans ce contact de nouvelles raisons de fantasmer…


Pour parfaire votre mémoire, vous voilà en train de la détailler, une fois encore.


Cette série de petites taches de rousseur qui forment cette sorte de masque sous ses yeux, sur les ailes de son nez mutin et légèrement retroussé… Ces petites oreilles, percées l’une de deux trous, l’autre de trois, ornés de petits anneaux d’or… Et sa bouche, pulpeuse à souhait, si bien dessinée qui… Et voilà, c’en est trop… de nouveau le ventre qui se noue… l’esprit qui travaille, les méninges qui turbinent.


Discrètement, vous avez tenté de vous renseigner auprès du frangin, sans oser tout lui avouer et lui, qui est resté si discret, ne vous offrait que son sourire énervant et plein de sous-entendus…


Alors, inlassablement, vous continuez à surfer sur le Net pour trouver les bonnes photos… enfin pour tenter de stocker quelques clichés de rousses qui se rapprocheraient du modèle vivant que vous connaissez, question d’alimenter vos fantasmes…


Arrive l’été… Ah ! L’été. Si cette saison devait ne plus exister, que nous serions donc malheureux !


Par chance vous êtes le seul de la famille à disposer d’une piscine. Un investissement que vous regrettez pourtant amèrement à chaque arrivée de la facture d’eau. Toutes les fins de semaine, quand la météo est au beau fixe, vous êtes envahi par une marmaille d’enfants glapissants, copains et copines des vôtres, qui viennent squatter le jardin et vous obligent à effectuer remplissages et nettoyages de la fameuse piscine, sans oublier celui du réfrigérateur, mis à sac sans aucune vergogne.


Oui, mais… voilà ! Cette année il y a votre nouvelle et bandante belle-sœur. Elle promène son corps sur les bords de votre piscine. Sans façon et en toute provocation, elle pointe ses seins plantureux à l’air libre et exhibe un string blanc qui sépare en deux globes parfaits ses fesses mordorées et sans une once de cellulite ni peau d’orange sur les cuisses. Elle passe et repasse devant votre transat avec nonchalance et provocation. Vous, allongé sur le ventre, question de cacher à la vue de tous que vous bandez sec, vous ne cessez de la suivre dans ses moindres mouvements.


Alors, c’est vrai, vous ne regrettez plus l’argent investi dans la piscine et votre épouse vous regarde même d’un drôle d’air en vous demandant si vous allez bien, parce que personne ne vous a encore entendu râler contre la piscine cette année ! Vous, vous haussez les épaules et, caché derrières vos lunettes de soleil, vous suivez le déhanché provocateur de la rousse plantureuse qui vous apporte obligeamment un verre de bière aux parois embrumées comme votre regard, et cela en promenant ses seins à moins de dix centimètres de vos yeux ébahis et concupiscents !


Ainsi vous n’ignorez plus son grain de beauté, ancré sur le flanc droit du sein gauche. Vous ne pouvez plus oublier ses mamelons, larges, hérissés de picots et qui forment si curieusement de petits croissants de lune. Vous ne pouvez plus vous enlever de l’esprit les deux petites étoiles en creux au bout de ses tétons orangés que vous porteriez si volontiers à la bouche. Tandis que, tout en vous redressant, presque à vous casser les reins, vos regards se croisent et vous avez compris… qu’elle a compris… que vous convoitiez son corps !


Et elle s’en retourne, vous offrant alors le spectacle affriolant et dodelinant de ses fesses qu’elle promène volontairement à quelques pas de votre regard, pour aller s’allonger à deux mètres, sur son fauteuil. Avec un air coquin, elle le déplace dans votre axe de vue où, en toute innocence, après avoir posé ses deux pieds sur le sol, elle vous expose un entrejambe juste emballé par un tout petit morceau de tissu triangulaire qui en moule parfaitement les contours et vous permet d’en apprécier la forme. Grâce à la finesse du tissu qui montre plus qu’il ne cache, elle vous porte à l’extrême limite de l’explosion finale. Ce tissu tendu sur son sexe souligne et met en évidence qu’elle s’épile le minou, car aucune marque de poils ne vient offusquer votre vue. Vous avez même la sensation que le léger renflement de ses lèvres est parfaitement dessiné, qu’elles semblent baîller légèrement, et qu’en dessous de son mont de Vénus pointe son clitoris, petite bosse indiscrète mais nettement moins voyante que la vôtre que vous écrasez avec délice sous le poids de votre ventre.


Vous tentez de secouer la tête pour vous sortir de cette exposition, mais non, vous ne rêvez pas ! Ses mains fines, alanguies sur son ventre plat, caressent son nombril avec nonchalance et provocation.


Vite un coup d’œil vers votre épouse qui dispute une partie de Monopoly avec les enfants et qui, pour une fois, vous tourne le dos à bon escient. Ouf, sauvé !…


Oui, mais pour combien de temps ?


Car, le soir venu, vous compulsez avec frénésie les centaines de photos déjà téléchargées et que vous cachez avec pudeur sur une clef USB. Vous les triez à partir des détails enregistrés dans l’après-midi…


Pourtant vous n’êtes jamais content de vos résultats, et toujours vous recherchez une fille qui ressemble le plus possible au modèle…


Alors, vous explorez le Web en long, en large et en profondeur, vous commettez même la folie de vous inscrire à quelques sites payants, en espérant que Madame ne mette pas trop son nez dans les relevés de comptes mensuels… Muni de vos mots de passe et de vos pseudos, vous vous aventurez sur de nouveaux sites jusqu’alors inexplorés, inexploités…


Vous voilà embarqué pour un Cythère virtuel où se succèdent les rousses plantureuses… Les détails que vous cherchez, vous avez vite appris à les détecter. Au moindre sein qui présente quelques taches de rousseur ou un grain de beauté sur le côté droit, vous enregistrez la photo ou la série de photos, gonflant au fur et à mesure votre dossier d’archives, puis passez rapidement aux suivantes… Vous savez qu’ensuite vous pourrez y revenir tranquillement et contempler les créatures gravées sur votre disque dur, en leur substituant le visage d’ange de votre belle-sœur… Et votre quête continue, se poursuit… devient de plus en plus envahissante, obsédante.


Chaque fois que vous êtes réellement en présence de la divine créature, vous vous surprenez à l’imaginer dans les poses langoureuses des photos vues et chargées sur les sites que vous fréquentez de plus en plus assidûment…


Et chaque fois que vous êtes en face de divines créatures, sur l’écran glacial de votre ordinateur, vous vous surprenez à mettre la figure d’ange de votre étourdissante belle-sœur sur les poses contorsionnées des modèles qui vous dévoilent, impudiques, leur intimité.


Soudain, au détour d’un clic de votre souris, votre esprit s’embrouille, votre vue se trouble. D’abord vous passez, puis revenez en arrière. Non, vous n’avez pas la berlue. Non, vous ne rêvez pas ! Vous en êtes certain. Oui, c’est elle ! Ce ne peut être qu’elle ! Depuis que vous cherchiez… Quoi, non ce n’est pas elle, sur le Net ! Ce ne peut être qu’un sujet s’approchant, ressemblant… Non, ce n’est pas vrai !


In-cro-ya-ble ! Ha-llu-ci-nant !


Vous suffoquez. Vous êtes rouge. Nerveux. Les doigts deviennent moites, vos yeux vous piquent, votre queue se raidit dans votre pantalon.


Ce corps parfait, ces seins, ces fesses, ces oreilles si curieusement et asymétriquement percées, ce regard et cette bouche… Non, ce n’est pas un sosie… c’est elle ! C’est bien elle…


En chair, plus qu’en os… Et vous ne pouvez plus ignorer les détails intimes de votre belle-sœur… si vous ne vous êtes pas égaré !


Sa généreuse poitrine tavelée de taches de rousseur et son grain de beauté sur le côté droit du sein gauche… Cette intimité renflée, imberbe, aux bourrelets replets qui cachent des lèvres grasses et brunes et, en haut, légèrement en avant, ce clitoris qui pointe son petit bout de chair rose tendre… Et puis cette rosette brune… ce petit trou intime qui devrait être joliment plissé et qu’elle exhibe là, qu’elle distend de ses doigts fins aux ongles peints, sous vos yeux encore ahuris de leur découverte…


Vite, vous enregistrez l’image, les images. Vous les stockez rapidement, tant vous les convoitiez, dans un dossier à part pour être certain de les retrouver…


Bien sûr, vous vous dites qu’à force de chercher, de regarder, de contempler, de détailler, de dévisager des filles rousses sur Internet, votre vue est erronée et pourtant c’est bien elle…


Avec résolution, vous allez vous coucher et vos nuits deviennent encore plus agitées que vos journées.


Alors, pour être certain de ne pas vous tromper, vous décidez – audace suprême – de la photographier.


C’est ainsi que, muni d’un «tout nouveau gadget» numérique, terme de mépris de votre moitié pour tout appareil photographique qui existe dans la maison ou que vous y introduisez, vous vous initiez à la photographie familiale… À la grande joie des enfants et de la belle-sœur qui, avec enthousiasme et puérilité, se prête au jeu en minaudant.


Vous la photographiez sous tous les angles, de près, de loin, en pied, en gros plan, vous riez des bêtises que vous ânonnez et elle ose les poses les plus gracieuses… Bien sûr, tout cela sous le regard un tantinet méprisant de la mère de vos enfants et sous les yeux de votre progéniture… ce qui vous empêche de pousser plus loin vos fantasmes de photographe amateur… Et, avec impatience, vous attendez que la maisonnée s’endorme pour aller effectuer quelques comparaisons entre vos photos fraîchement réalisées et celles enregistrées sur Internet…


Alors, là, plus de doute… C’est bien la même personne qui se trouve sur votre écran…


Oui, votre belle-sœur pose nue, sur le Web…


Bien entendu vous êtes tout excité par cette découverte, et en même temps bien ennuyé car, avec qui pouvez-vous partager cette information ?


Votre épouse ? Ce serait lui avouer que vous avez «flashé» sur ce corps jeune et plantureux et cela pourrait bien vous occasionner une jolie scène de ménage… À éviter.


Votre frère ? Ce serait aussi lui avouer que vous vous êtes lancé dans une curieuse recherche sur le Web ou que vous disposez de bien curieux loisirs nocturnes et que vous en pincez pour sa douce et tendre… À éviter aussi.


Les copains ? Bien sûr, certains seraient tout contents de partager avec vous cette découverte, mais rien ne vous dit qu’ils pourraient tenir leur langue et éviter de vous trahir. Alors, vous évitez de parler !


Elle ? Pourquoi ne pas tenter de lui dire, de lui montrer vos découvertes ? Est-ce donc un secret ? En a-t-elle seulement parlé avec votre frère ? Comment prendrait-elle la nouvelle ? Serait-elle offusquée que vous soyez allé chercher sur Internet des photos qui la représentent dans toute sa nudité, avec poses suggestives de surcroît ?


Elle n’irait certainement pas se vanter de votre découverte auprès de votre épouse, même s’il vous semble qu’une certaine complicité soit née entre les deux femmes. Elle n’irait pas non plus – enfin vous osez l’espérer – s’en vanter auprès de votre frère… Mais sait-on jamais ce qui peut se passer dans l’esprit d’une femme dont on a découvert un secret, et qu’elle se sent poussée dans ses derniers retranchements ?! Alors, à éviter aussi.


Non, vous voilà bien dans l’embarras ! Après tout, vous dites-vous, vous n’avez que ce que vous méritez ! Il ne fallait pas aller chercher à alimenter vos fantasmes en vous promenant sur le Net…


Or, voilà que vos nuits deviennent dès lors un véritable enfer…


À l’évidence, les dilemmes qui s’entrechoquent en vous sont totalement étrangers à votre entourage qui les met sur le compte de l’âge et du surmenage. Vos traits deviennent tirés, votre envie de dormir dans la journée de plus en plus importante, et votre humeur chagrine ne vous quitte plus tout au long des soirées et des semaines. Votre épouse vous sait gré de votre regain de bonne humeur et de jovialité quand votre frère vient vous rendre visite en compagnie de sa plantureuse femme de feu… D’ailleurs, depuis cet été et la découverte de son intimité par photos interposées, vous l’avez surnommée «Lèvres de feu», vieille réminiscence cinématographique. C’est là encore un secret pour vous et seulement pour vous, bien sûr !


Avec l’automne et l’hiver, plus moyen d’apercevoir le moindre bout de peau mordorée. Plus moyen de se rincer l’œil… Elle n’apparaît plus que couverte de la tête aux pieds, et rares sont les fois où elle ose prendre d’aguichantes poses dans le fauteuil qui vous fait face. Seul son regard vert continue à vous lancer quelques œillades, toujours interprétées à votre façon, et dans lesquelles vous devinez aussi son lourd secret.


Et toujours cette lancinante question qui revient hanter votre esprit « son mari sait-il ?… » Toujours la même et sempiternelle raison qui vous pousse à vous taire, y compris quand vous le rencontrez en tête-à-tête. Pourtant, ce n’est pas l’envie qui vous manque de lui faire ravaler «sa pulpeuse créature» qu’il vous a fichu, un matin de janvier dernier, sous le nez en se pavanant à son bras.


Par petites touches, de temps en temps, au détour de votre conversation, sans avoir l’air d’en parler, vous le mettez en garde contre les maladies sexuellement transmissibles « on ne sait jamais la vie de bâton de chaise que nos partenaires ont pu mener avant nous ! ». Pourtant vos propos ne semblent ébranler en rien ce garçon qui vous considère d’un œil torve, avec l’air de vous dire « mêle-toi de ce qui te regarde ! ». Alors vous remettez à plus tard les éventuelles révélations que vous souhaiteriez partager avec lui… À moins qu’il ne sache !


Soudain, dans votre tête de bonhomme obsédé par la vue de sa belle-sœur posant sur un site porno du Web, s’enchaînent une série d’images encore plus osées et dans lesquelles votre propre frère joue un rôle d’acteur pornographique… à moins qu’il ne soit l’auteur des photographies… Après tout, de sa vie, que savez-vous ? Qu’il travaille dans la communication, qu’il est employé par une agence. Cependant, jamais il ne vous parle budget, clients, campagnes. Pas plus qu’il ne vous a expliqué comment il avait rencontré «Lèvres de feu» !


Au fait, c’est vrai, comment se sont-ils rencontrés, ces deux-là ? D’où sort-elle, cette pulpeuse vamp qui est venue s’emparer du corps, de l’esprit et de l’âme de votre frère bien-aimé ? Vous pouvez toujours lui poser la question… Oui, mais maintenant cela fait plus d’une année qu’il a introduit la charmante et attirante créature dans votre famille, et rien pour l’instant ne vous autorise à lui faire subir un interrogatoire en règle, quand bien même il serait prêt à y répondre !


Alors, vous vous taisez et gardez votre secret pour vous… en attendant des jours meilleurs, une occasion…


Le temps passe inlassablement, vos nuits s’assagissent quand, de quelques jours ou de quelques semaines, les visites de «Lèvres de feu» s’espacent et se raréfient… Sauf lorsque, au détour d’une conversation anodine, son ombre pulpeuse et érotique vient jeter le trouble dans votre esprit et s’interpose entre vous et votre épouse.


Les images vues et revues, enregistrées sur le Net et stockées dans la mémoire USB, reviennent, fortes, impérieuses, lancinantes. Votre sexe se dresse, se tend et vous fait mal… Dans ce cas, vous savez ce qui vous reste à faire : passer de longues heures devant votre ordinateur, à l’abri des regards de la famille, à traquer de nouvelles images érotico-pornographiques de «Lèvres de feu» sur Internet.


Car, c’est évident, vous n’avez pas trouvé une unique photo d’elle - ce qui n’aurait pas été si grave que cela - mais une douzaine puis, en cherchant bien, en fouillant dans tous les recoins, d’autres images et d’autres encore et votre collection s’est agrandie, a grossi au point que vous disposez maintenant d’une clef USB entièrement consacrée à votre belle-sœur.


Des photos en couleurs, d’autres en noir et blanc, avec des partenaires masculins, avec des femmes et même les deux en même temps… Mieux que certaines actrices du X bien hard, qu’en d’autres temps vous admiriez secrètement. De temps à autre quand, lassé par cette recherche horripilante et ravageuse, vous tentez une pause, question de repasser en revue les clichés déjà enregistrés, voilà que vous tombez sur une nouvelle série, encore plus torride, encore plus excitante. Vous vous empressez de la télécharger tandis que vous, vous déchargez, lamentable ! Vous voilà, mâle que vous êtes, plus de cinquante balais, et vous vous comportez comme un collégien en chaleur.


Alors les remords commencent à envahir votre esprit et, dans un sursaut de clairvoyance, vous prenez de bonnes résolutions.


Bien sûr, la première serait d’effacer la clef USB, mais non, celle-là, ce sera la dernière résolution que vous prendrez. Pour l’instant - promis, juré, craché par terre - vous vous interdisez l’accès à Internet, aux sites payants qui cachent en leur sein le corps de votre belle-sœur. Promis juré, vous tentez de l’effacer de votre mémoire, vous remisez vos pensées lubriques au fin fond de votre mémoire, surtout lors de l’accouplement conjugal ! Bien sûr, vous tenez quelques semaines, jusqu’à ce que la créature envoyée par le Diable ne vous saute au cou, un soir ou une après-midi, qu’elle vous embrasse chaleureusement et que vous sentiez entre les mains qui enserrent ses épaules la douce chaleur de son corps… Et voilà que vos fantasmes, la vision de son corps nu, lascif, refont surface…


Avec cette visite, inopinée mais secrètement espérée, toutes vos bonnes résolutions fondent comme la neige au soleil de printemps…


Un printemps qui va s’annoncer chaud… car la donzelle se présente sur le seuil, court vêtue. Les jambes de gazelle qu’elle vous exhibe, nues et toujours dorées, montrent ses cuisses rondes, font remonter haut une ample mini-robe qui met encore plus en relief sa vaste poitrine. Les cheveux, remontés eux aussi en un savant chignon décoiffé, auréolent sa figure d’ange démoniaque. Ses yeux verts semblent encore plus lumineux, plus rieurs. La bouche encore plus gourmande.


Elle se laisse choir dans le vaste fauteuil face à vous, et vos yeux restent scotchés par un point blanc, de forme vaguement triangulaire, qui se dissimule en haut des cuisses légèrement ouvertes, et ce triangle est censé faire office de cache-sexe…


Seul le mouvement soudain de votre épouse et ses exclamations pourraient vous faire sortir de votre rêve… Car votre épouse installe une fesse sur l’accoudoir du fauteuil où se vautre «le sombre objet de tous vos désirs», que vous fixez avec obstination. Cette position fait remonter haut la jupe de votre épouse, en dévoile ses cuisses. Vos yeux n’enregistrent pas la scène, ils ne s’y attardent pas, ils ne la retiennent pas car ils sont obnubilés par le petit triangle blanc, les cuisses appétissantes qui s’étalent devant votre regard, toujours incrédule. Vos yeux se contentent de voir, sans vraiment comprendre ce qui est en train de se dérouler là, devant eux…


Elle se penche sur la joue de «Lèvres de feu» et l’embrasse tendrement. Le geste, pourtant anodin, vous surprend. Vous n’auriez pas imaginé votre femme, que vous fréquentez depuis plus de… mais ce n’est pas le moment de comptabiliser les années de mariage… Car sa main, largement ouverte, s’est lentement dirigée vers le ventre de la jeune femme et le caresse. Sous la pression de ses doigts, elle fait légèrement remonter le bas de la robe, vous dévoilant un peu plus l’intimité de votre belle-sœur qui ne cesse de vous fixer de son regard vert…


Devant une telle scène, que vous semblez pourtant déjà avoir vue sur le Net, votre esprit s’embrouille. Vous avez l’impression d’assister à une scène d’un film X. Non, ce n’est pas une impression, c’est la réalité ! De plus, votre propre épouse, votre femme, y joue un rôle actif !


Non, ce n’est pas possible !


Alors votre esprit s’échauffe. Il échafaude la suite, anticipe les gestes. Il rêve d’un baiser plus osé, plus appuyé, moins furtif. Il fantasme sur cette main qui, c’est certain, va passer sous la robe. Il visualise les doigts qui se promènent sur ce sexe imberbe, renflé, rose, aux lèvres brunes et grasses qu’ils semblent si bien connaître. Il en contemple déjà le clitoris, petit bouton raide qui pointe en avant, excité par ce doigt féminin, celui de votre tendre épouse dont vous n’auriez jamais espéré pareil geste. Il guigne le moment où son pouce ira s’immiscer dans cette rondelle plissée, brune et enserrée par les deux globes satinés…


Mais les rires fusent et vous ramènent à la réalité…


Dépité, vous tentez tant bien que mal de cacher votre émoi. Vous obtempérez à l’injonction qui vous est faite de venir féliciter la future mère de famille.


On vous demande d’être heureux pour elle, pour votre frère… En vous penchant vers le visage radieux de «Lèvres de feu» vous sentez l’odeur douceâtre de son parfum entêtant qui se répand dans la maison et en imprègne l’atmosphère longtemps après son départ. Vos lèvres s’attardent quelques instants, plus qu’à l’accoutumée, sur ses joues élastiques et chaudes, car le moment s’y prête. Pendant que vous traînez vos lèvres et votre nez au ras de la peau de «Lèvres de feu», une main impérieuse et connue s’empare de la vôtre et vous la pose d’autorité sur un ventre rond et doux. Vous sursautez. Vous êtes tétanisé ! Vous êtes figé ! Vous tentez de résister, de retirer votre main de celle de votre épouse, mais sa main vous ramène vers cette rondeur étrange qui alourdit les formes.


Sous votre paume vous sentez la chaleur irradier, sous votre main vous sentez la peau se tendre, vous avez l’impression d’être à même la peau du ventre nu, aboutissement d’un rêve nocturne… Alors, vos fantasmes reviennent, réels… Non, vous ne rêvez pas, cette fois vous y êtes. Vous la touchez… C’est vrai ! Votre femme, votre propre femme, ignorante de votre situation, ignorante de vos rêves intimes, de vos fantasmes, de vos découvertes nocturnes, votre femme s’est emparée de votre main et, de son propre chef, vous force à caresser les nouvelles rondeurs de «Lèvres de feu».


C’est elle qui dirige votre main, c’est vous qui imaginez avec votre esprit… Avec le dos de la main vous frôlez les seins, par en dessous. Lourdes masses, appesanties par la vie intérieure et mystérieuse qui germe et travaille à transformer le corps de la femme-mère. Chaleur de leur poids, enveloppe douillette pour une masse molletonnée, tendue. Geste et effleurement trop vite passés, et à jamais gravés dans la mémoire de la peau du dos de votre main. La paume est déjà au contact du mont de Vénus. Adorable sensation du contact du bas-ventre, qui vous électrise. Premier contact sublime avec ce renflement légèrement rondouillard, graisseux, douceur moelleuse, chaude et fondante où l’on souhaiterait s’attarder, s’enfoncer, se reposer. Situation frustrante qui vous empêche de secouer ce joug indiscret qui vous dirige et vous met le feu dans tout le corps, contact qui allume dans votre esprit des images perverses, qui grave au fer rouge les sensations dans votre mémoire.


Vous, vous bredouillez à l’oreille de la jeune et future maman quelques insipides félicitations, et vous tentez de filer pour vous éloigner du corps du délit, avant qu’il ne soit trop tard…


Mais c’est déjà trop tard…


Votre chère femme, en qui vous avez une totale confiance, vous trahit, vous assassine, vous plante un poignard droit dans le cœur…


Avec un sourire moqueur, elle vous toise et fixe son regard à hauteur de votre braguette qui cache mal votre émotion et révèle vos envies. Alors, sur un ton enjoué, elle fait remarquer à «Lèvres de feu» l’état dans lequel le contact avec la maternité vous a mis… Et les deux femmes d’éclater de rire, alors que vous prenez la poudre d’escampette, rouge de honte, sans pouvoir expliquer réellement le pourquoi de vos émois, serrant contre vous votre mâle fierté, développée et voyante.


Ce n’est qu’en franchissant, dans un bond désespéré, la porte du salon, que vous vous figez dans votre élan. Votre oreille a attrapé la fin de leurs exclamations où votre chère et tendre moitié termine son œuvre destructrice en claironnant «C’est ça, mon chou, va chercher sur Internet à satisfaire tes fantasmes… »


Alors, d’un coup, d’un seul, vous vous retournez pour contempler le désastre que cette petite phrase anodine aux accents ravageurs a bien pu provoquer.


Vous êtes blanc, les jambes tremblantes, la queue soudainement molle, le ventre noué, le regard effrayé.


D’un œil rapide vous contemplez le spectacle.


Votre femme est toujours assise sur l’accoudoir, une main calmement posée sur la rondeur du ventre de votre belle-sœur. Elle ne s’intéresse plus à vous. Elle distille de tendre bisous dans la rousse et flamboyante chevelure de la future maman. Tableau touchant en d’autres circonstances et qui pourrait même vous émouvoir. Cependant, vous cherchez à accrocher le regard de «Lèvres de feu». Il faut que vous sachiez comment elle a pu interpréter cette phrase sibylline, prononcée sur un ton détaché et qui vous accuse soudain d’être un accro des sites pornos sur le Net… Savoir comment votre femme se doute que vous surfez sur Internet et que vous visitez des sites réservés aux adultes, n’est pas franchement votre problème immédiat, elle sait, ou elle se doute, pour le reste vous verrez plus tard… Non, ce qui est important c’est la réaction de «Lèvres de feu». Elle, se doute-t-elle de votre découverte ? Sait-elle que vous avez mis à jour son secret ? Pense-t-elle que vous l’avez partagé avec d’autres ? Avec votre épouse ? Avec votre frère ? Que va-t-elle imaginer ? Que va-t-elle penser ? Que va-t-elle faire ? Comment réagira-t-elle ?


Vous êtes aux cent coups. Votre cœur bat la chamade. Vous transpirez. Vous avez du mal à reprendre votre souffle. Insidieuse, l’idée que votre épouse puisse, non seulement avoir découvert votre secret, mais soit peut-être aussi au courant des turpitudes de votre belle-sœur, commence même à germer dans le tréfonds de votre cervelle, totalement anéantie par le coup que votre épouse vient de vous porter.


Non, rien. Il ne se passe rien.


Les deux femmes se contentent de se regarder, l’une caressant l’autre.


Il semble que rien ne se passe, ou plutôt, il semble que rien ne se soit passé… que rien n’ait été dit. «Lèvres de feu» reste stoïque dans son fauteuil, les yeux levés vers votre femme qui lui administre un câlin maternel, connivence féminine dans ces moments d’intenses émotions que seules les femmes peuvent partager. Peut-être avez-vous juste entraperçu une très légère lueur interrogative dans le fond de son œil vert, mais si vague que cela peut n’être qu’un simple reflet de la baie vitrée qui vous induit en erreur, alimentant ainsi votre propre fantasmagorie. Alors, en contemplant cette scène d’une fin d’après-midi tranquille et heureuse, à l’annonce de l’agrandissement du cercle familial, vous vous rendez compte qu’il ne vous reste qu’un millième de seconde pour reprendre figure normale et faire comme si …


Faire comme si… telle sera votre destinée, dorénavant…