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Temps de lecture estimé : 15 mn
01/11/05
Résumé:  Matthias revit sa première rencontre avec Mo, jeune femme paumée, et enceinte.
Critères:  fh hplusag jeunes frousses rousseurs inconnu enceinte bizarre caférestau toilettes amour volupté voir odeurs fetiche fellation anulingus fsodo
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Matthias et la femme enceinte...

Matthias avançait doucement pour ne pas glisser sur le trottoir recouvert par le verglas. Il tempêtait et rouspétait contre les services qui ne faisaient rien, comme à leur habitude. Avec de grands moulinets de bras, il tentait une fois encore de retrouver son équilibre, car il n’avait pas senti son pied partir en avant. Il voulait, coûte que coûte, conserver son équilibre et en même temps, il se sentait irrémédiablement attiré par le sol.


C’est qu’avec la dégaine qu’il avait, il n’y avait pas beaucoup de gens pour s’approcher de lui et lui donner un coup de main. Bien au contraire, les passants qu’il croisait faisaient de soudains écarts à son approche. C’est pas qu’il faisait voyou ou mauvais genre, non ! Mais avec sa gabardine crasseuse, sa barbe de plusieurs jours, plus jaune que poivre et sel, son bonnet enfoncé jusqu’aux yeux et les mains toujours pleines de sacs en plastique bourrés de tout ce qu’il trouvait dans les poubelles, il avait l’air d’un clodo. Un clodo qu’il n’était pourtant pas.


Oh ! C’est vrai qu’il évitait souvent le matin de passer par la salle de bains. D’ailleurs, la salle de bains, cela faisait longtemps qu’elle était encombrée par un bric-à-brac des plus étranges et ne lui servait que très épisodiquement à se laver. Mais il était comme ça, Matthias : étrange, pas très propre, pas très net…


Il passait son temps, été comme hiver à déambuler à travers la ville, cherchant quelques morceaux de tissus, de papiers ou quelques objets inutiles pour les autres, mais qui allaient enrichir ses collections personnelles. Ce n’était pas qu’il en avait une utilité quelconque, non, c’était juste pour le plaisir de ramasser et d’amasser.


Tout en moulinant des bras pour se retenir, il avait bien senti qu’il allait vraiment se casser la gueule, qu’il allait tomber quand, enfin, il put se rattraper…



Elle était mignonne avec ses cheveux blonds roux qui dépassaient d’un béret mauve. Son regard était rieur. Son nez en trompette, tavelé de petites tâches de rousseurs. Ses lèvres, presque blanches de froid, étaient un peu gercées et une légère buée s’en échappait. Matthias était en train de l’agripper par les épaules, par les bras. Et pour la première fois de cette journée de grand froid, il ne se faisait pas rabrouer. Au contraire, elle lui souriait et semblait faire elle-même un sérieux effort pour se tenir debout.


Voilà. Matthias s’était enfin stabilisé, dans les bras du joli minois blond roux. Elle l’aida à se redresser et lui adressa même un grand sourire :



Et voilà qu’elle avait passé son bras sous le sien, pour le soutenir et lui avait fait faire les trois pas qui les avaient mis à l’abri d’une nouvelle glissade. Matthias en avait été tout étonné. Heureux de sentir un peu de chaleur humaine contre lui, il avait frôlé aussi, à travers les lourds vêtements, son corps frêle et chaud de jeune femme. Il l’aurait bien lorgnée et reluquée, mais à cet instant, il en était encore à veiller à ne pas tomber ni entraîner dans sa chute sa sauveuse. Alors, avec précaution, ils avaient avancé tous les deux, serrés l’un contre l’autre, comme un couple d’amoureux.


Enfin le sec. Matthias, qui ressemblait à un rustre, lui avait alors proposé de rentrer dans le bar qui avait nettoyé sa terrasse - transformant son bout de trottoir en îlot de sûreté au milieu de cet univers blanc sale - pour lui offrir un thé ou un café…


La jeune femme avait hésité un instant, regardant à la dérobée vers Matthias qui avait senti peser sur lui son regard et qui avait immédiatement ajouté :



Il avait prononcé le mot « fric » comme un riche, comme un homme qui ne compte pas son argent. Bien sûr, Matthias exagérait toujours un peu cette richesse, mais c’était vrai, il était riche, enfin, il avait largement de quoi vivre et même un peu plus. Pourtant l’argent, c’était vraiment pas ce qui intéressait Matthias.


Alors, la jeune femme lui avait souri en guise d’acceptation.



Dans un coin bruyant et enfumé qui sentait le chien mouillé, les vêtements de pluie humides, la sciure et le mauvais vin rouge, Matthias avait tiré une chaise avec déférence et elle s’était installée. Avant de s’asseoir, elle avait dû ôter son grand manteau. Dessous, Matthias avait enfin pu découvrir un corps fin, moulé dans une robe très près du corps. Une poitrine, pas très grosse et fortement marquée par la robe sous laquelle Matthias pouvait distinguer les bouts de deux tétons qui pointaient sans honte à travers le tissu. En dessous, un ventre rebondi avait intrigué Matthias.



Matthias était resté pensif… Il avait toujours aimé les rouquines et les femmes enceintes. C’était pas qu’il fut plus vicieux que n’importe qui, mais une femme enceinte lui avait toujours mis la trique droite. Alors là, à portée de main, il était doublement comblé… Une rouquine et enceinte… Dans son pantalon crasseux, son sexe avait fait un bond et une décharge électrique avait traversé ses reins. Heureusement que sa gabardine qu’il ne quittait jamais avait caché sa subite érection, autrement il aurait encore été capable de rougir comme un jeune collégien.


Enfin, le jeune minois s’était posé et avait calé son ventre contre la table.



Et tandis qu’un garçon à la veste déboutonnée sur un ventre plus rond que celui de Mo s’approchait pour prendre la commande, ils avaient commencé à parler. Parler de tout et de rien, juste pour briser la glace (c’était justement le jour de le faire). Bien sûr, ils avaient parlé de la neige et du froid… Puis Matthias, toujours curieux de tout, avait soudain interrompu son babillage…



Maud s’était tue, avait baissé les yeux, soudain étrangement silencieuse.



Matthias, un peu vieux jeu, l’avait regardée fixement…



Matthias était resté bouche bée. Lui qui avait toujours aimé s’envoyer des filles de temps en temps - seuls moments où la salle de bains lui servait à quelque chose - il avait du mal à comprendre qu’il y ait des salopes, des traînées qui puissent coucher avec le premier venu… ça le dépassait… Après tout, avait-il pensé, c’était pas son problème…


Et pour éviter d’être méchant, Matthias avait orienté la conversation vers un autre sujet… Entre temps, le garçon de café, toujours empressé, avait déjà renouvelé leurs consommations et Maud, qui venait de descendre une grande théière avait brusquement repoussé la table.



Matthias avait compris. Rapidement, il avait poussé sa grande carcasse nonchalante pour laisser passer la jeune femme, respirant au passage ses effluves. Une odeur légère de sueur un peu aigrelette mêlée à celle du tabac qui les entourait. En se glissant entre leur table et celle du voisin, il avait même pu enfin admirer ses fesses, légèrement rebondies, qui tendaient le tissu de la robe et marquaient la forme de sa culotte.


Et patiemment, Matthias avait attendu. Quelques minutes d’abord. Puis de longues minutes. Avec impatience, avec une certaine anxiété. Il n’avait eu de cesse de tourner sa tête vers les toilettes. Mo ne remontait pas. Il avait été certain qu’elle ne s’était pas tirée puisque son manteau était toujours là. Oui, il était sûr qu’il n’y avait personne d’autre qu’elle, en bas, puisqu’il n’avait vu émerger aucune tête depuis qu’elle était descendue.


Enfin, n’y tenant plus, il s’était levé et avait entamé avec précaution la descente de l’étroit escalier qui menait au sous-sol, vers les toilettes. Personne ne semblait attendre. Matthias avait frappé à une porte fermée :



Le cliquet de la porte avait semblé faire un bruit d’enfer. La porte s’était entrebâillée. Matthias, avec circonspection, s’était hasardé à regarder. Mo était là, blanche, assise sur le siège, la robe relevée, la culotte sur les chevilles. Par terre, devant elle, un reste humide…



Matthias s’était insinué dans le cabinet. Une odeur fétide et forte lui avait pris la gorge, lui piquant les yeux.



Matthias, les yeux fixés sur les cuisses nues de Mo, n’avait pas pu retenir un geste de sympathie. Il avait avancé sa main, doucement vers son front et lui avait caressé la tête à travers son béret qu’elle avait bizarrement conservé. Mo, devant ce geste inattendu, avait levé sa figure défaite aux traits tirés et lui avait souri. Matthias s’était enhardi. Du béret, il était descendu lentement sur les quelques mèches de cheveux blonds roux qui dépassaient, atteignant la joue qu’il avait caressée. Sous ses doigts rugueux et pas très nets, aux ongles ébréchés et noirs, il avait eu l’impression d’être au contact d’une peau de pêche, tant le visage de Mo était doux, duveteux. Du bout du doigt, il avait suivi le contour du maxillaire à peine marqué, s’était approché de la bouche dont il avait dessiné le tour des lèvres du bout de son index. Des lèvres fines, légèrement pincées, un peu gercées. À la commissure de la lèvre, il avait même essuyé une légère trace de salive, avait machinalement torché son doigt sur son pantalon et sa main était remontée sur la bouche de Mo.


Mo, surprise par ces attouchements, ces gestes qui étaient empreints d’une grande douceur, d’une immense tendresse et à laquelle elle n’était pas habituée, avait commencé à embrasser ce doigt qui agaçait ses lèvres. Du bout d’une langue un peu sèche, encore amère de son haut le cœur elle était allée titiller le doigt de Matthias, tout en le fixant droit dans les yeux.


Matthias n’avait jamais senti une telle décharge électrique lui traverser son corps. Mais là, l’imperméable ouvert, le bassin à la hauteur des yeux de la petite, elle n’avait pas pu faire autrement que de remarquer le soubresaut qui agitait son pantalon, cette bosse qui grossissait à vue d’œil. Mo l’avait vu. Elle n’avait plus vu que ça. Et elle avait accentué sa succion sur le doigt de Matthias tout en regardant à la hauteur de ses yeux, sa braguette. Elle l’avait aspiré, l’avait léché, l’avait pourléché, sucé, en faisait aller et venir le doigt entre ses lèvres. Elle agissait comme si le doigt avait été le sexe de Matthias.


Il avait dans le prolongement de sa vue, les cuisses nues de Mo et la bouche qui le suçait, et il avait senti son sexe se tendre et se développer de plus en plus.


Mo, le doigt toujours dans la bouche, avait remonté une de ses mains vers son entrejambe et avait commencé un lent va-et-vient à même sa braguette. De son autre main, elle avait troussé encore plus haut sa robe, écartant encore plus les jambes.


Matthias soudain avait eu la vue brouillée à la vue de l’intimité de Mo ainsi offerte. La fine cicatrice du sexe, ouvert par l’écartement des jambes, laissait pendre deux lèvres roses orangées qui semblaient grasses et humides. Et tandis qu’il fixait d’un regard intense l’entrejambe qu’elle lui offrait en pâture, la main de Mo avait sorti son sexe. Sa bouche avait abandonné son doigt, pour s’emparer de son pénis, raide, au bout luisant et rouge de désir.


Du bout de la langue, fronçant légèrement le nez, tant l’odeur qui s’en dégageait était forte, Mo avait commencé à avaler le bout du gland, passant sa langue sur le bord, puis sur la collerette où quelques traces blanchâtres étaient incrustées. Il avait un goût piquant qui lui avait soulevé le cœur. Mo avait ravalé sa respiration en entamant une lente succion. Elle avait agi avec le pénis de Matthias comme elle venait de le faire avec son doigt. Elle l’avait aspiré, l’avait sucé, l’avait fait aller et venir entre ses lèvres serrées. Matthias avait accompagné son mouvement de petits coups de reins, cherchant à aller toujours plus loin, toujours plus profond… Il avait senti contre les fines lèvres sa grosse veine battre. Il avait fermé les yeux et accéléré ses coups de hanches, accompagnant la bouche qui l’absorbait. Et Mo avait encore accéléré. Contre sa langue, contre ses joues, contre son palais, elle avait senti le pénis durcir, se tendre, avoir les premiers spasmes et elle l’entendait souffler de plus en plus fort, avec difficultés comme s’il avait cherché à contrôler sa jouissance qui montait, montait encore et avait fini par se répandre dans sa bouche, dans sa gorge.


Mo l’avait tout avalé. Elle avait le nez dans les poils de pubis de Matthias, où l’odeur aigre de sa transpiration lui donnait un haut-le-cœur. Elle avait senti couler le sperme âcre et épais sur sa langue, dans sa gorge. Le goût avait un peu adouci l’amertume qu’elle avait en bouche et un nouveau haut-le-cœur l’avait obligée à bouger, vite, très vite.


Elle s’était levée d’un coup, laissant retomber sa robe, abandonnant Matthias et s’était retournée vers la cuvette. En un hoquet, elle avait eu un large renvoi.


Matthias, tout penaud, n’avait pas su quelle attitude prendre. La queue encore raide d’excitation, il avait attendu patiemment la suite des évènements. Mo, les deux mains appuyées sur la surface de carreaux de faïence qui avaient été, à leur époque, blancs, avait dû reprendre son souffle.


Après s’être essuyée la bouche d’un revers de main, elle lui avait murmuré :



Matthias, qui pourtant n’avait pas une oreille toujours très fine, avait bien entendu le murmure de Maud. Son sexe aussi. D’ailleurs il s’était redressé fièrement et était venu buter contre les fesses de Mo.


Doucement, Matthias avait passé sa main sur le fessier qui s’étalait devant lui. À son contact, elle avait tressailli. Avec calme, il avait soulevé le tissu, l’avait roulé entre ses doigts jusque sur ses reins.


Il avait pu alors contempler ses fesses blanches et laiteuses, tendues par sa posture qui en écartelait légèrement la raie.


Du revers de la main, il en avait caressé la peau, fine et tendre, douce et moelleuse. Soudain il avait eu envie de croquer dedans, comme dans un fruit mûr. Avec ses doigts fureteurs, il s’était approché de l’entrejambe, mais avant de l’avoir atteint, il s’était accroupi, avec effort pour y porter sa bouche. À ce contact, Mo s’était cambrée pour mieux apprécier les lèvres indiscrètes de Matthias sur son intimité.


Il avait respiré à pleins poumons les odeurs intimes et fortes. Celles qui émanaient de son petit trou. Rosace brun clair, aux multiples plis et à la cuvette serrée. Par petits coups de langue, il s’en était approché. Sous la pression de sa bouche, les fesses s’étaient ouvertes, légèrement, et s’étaient offertes. Du bout de la langue il était allé recueillir le peu de l’humidité qui s’en échappait. Les odeurs plus fortes avaient atteint son nez, sous sa langue le goût aussi était fort, piquant comme un piment et quelques petits grains avaient roulé des petits plis sous sa langue. Matthias avait continué son exploration. Il avait sorti sa langue un peu plus pour atteindre la vulve, cernée par des lèvres grasses, humides et pendantes. Du bout de sa langue, il en avait recueilli les premières gouttes de cyprine qui s’en écoulaient.


Au frôlement de la langue contre et dans son intimité, Mo avait abaissé légèrement ses jambes, les écartant un peu plus pour permettre à Matthias de la sucer encore mieux.


Cela faisait tellement longtemps qu’un homme ne lui avait rendu pareil hommage, qu’elle avait ressenti presque immédiatement les premières vagues de jouissance lui envahir le ventre. Déjà, les premiers spasmes le contractaient, puis les vagues de plaisir étaient montées et s’étaient succédées pour finir par éclater. Elles avaient trempé d’une longue mouille douceâtre la bouche qui suçait et lui écartait son sexe, le fouillait.


Matthias aimait cette sensation de fontaine de plaisir qui s’écoulait sur ses lèvres, sur son menton.


Il avait apprécié l’odeur sure qui s’échappait du sexe de Mo. Il avait raffolé de ce relent d’urine forte qui restait attaché aux lèvres. Son sexe avait été, lui aussi, sur le point d’exploser une nouvelle fois. Alors, il s’était relevé et avait écarté à deux mains les fesses de Mo, pour s’introduire en elle. D’une poussée des reins, il avait commencé à enfoncer le bout de son gland dans cette grotte humide et chaude. Mais Mo avait eu un sursaut au moment où il allait pousser et en un tour de hanches, elle s’était dégagée.



Matthias, surpris de cette brusque éjection, avait senti les doigts venir enserrer sa hampe et diriger son sexe vers le petit trou. Il avait compris.


Mo devait préférer la sodomie. Matthias n’était pas contrariant. Au contraire, lui aussi préférait pénétrer le boyau étroit et musclé qui le masserait certainement mieux que son sexe baveux et ruisselant.


A peine s’était-il senti buter contre le petit œillet de Mo, qu’il s’était écarté, l’avait avalé, absorbé et lui avait bel et bien massé toute la hampe. Mo avait juste poussé un soupir un peu plus fort et avait rejeté ses reins et ses fesses en arrière pour qu’il aille encore plus loin, pour mieux sentir encore le barreau de chair qui la transperçait.


Matthias avait marqué un léger temps d’arrêt pour reprendre sa respiration. Les deux mains calées sur les hanches de Mo, il avait entamé une série de va-et-vient de plus en plus profonds et rapides qui les avait menés au paroxysme de l’orgasme.


Il s’était largement répandu en elle, à grandes giclées qui lui avaient fait comme des éclairs dans la tête et avaient fini par une sorte de tétanie de tout son corps. Les reins cambrés, le sexe enfoncé dans le cul de Mo, les mains agrippées à ses flancs, il ahanait. Mo, la tête appuyée contre le tuyau de la chasse y avait aussi accroché ses deux mains. Au moment de jouir, elle avait profondément mordu son bras pour ne pas crier son plaisir. Elle était restée là, échevelée, le souffle à moitié coupé, haletante. Son ventre tendu par le désir et le plaisir, la tête vide, les fesses brûlantes et secouées par quelques spasmes qui finissaient d’achever de masser la queue de Matthias. C’est ainsi que Mo avait éjecté Matthias, par la puissance des muscles de son anus.


Reprenant son souffle, appuyé contre la porte, Matthias avait tenté de remettre un peu d’ordre dans sa tenue. En face de lui, il avait fixé les fesses rougies par le frottement de leur sauvage accouplement et l’anus bâillant qui avait laissé s’écouler un peu de sperme, en un long filet blanchâtre et gluant. Il voulait conserver cette image ancrée en lui pour ne pas l’oublier, si des fois, il ne le revoyait plus.


Mo qui s’était enfin redressée, péniblement, avait fini par faire face à Matthias. Les yeux fatigués, le sourire aux lèvres, les yeux pétillants de bonheur, elle s’était approchée de lui et lui avait tendu sa bouche. Collés l’un à l’autre, ils avaient échangé un long et profond baiser au goût encore un peu âcre de la première jouissance de Matthias et dans lequel il avait pu déceler encore quelques relents des haut-le-cœur.



Avec quelques difficultés Matthias s’était extrait du cabinet, laissant Mo quelques instants dans l’intimité de la cabine. En sortant, il avait dû bousculer un vieux client qui avait marmonné parce qu’il ne comprenait pas pourquoi la porte était encore verrouillée.


En remontant, il avait dû subir le regard lourd et soupçonneux du loufiat de service à qui il avait réglé les consommations.



Matthias n’avait pas relevé cette dernière parole. Déjà il avait vu remonter Mo. Encore pâle, la démarche un peu chancelante, une main sur le ventre, comme pour calmer des douleurs ou des mouvements intempestifs, Matthias s’était précipité sur elle, l’avait entourée de son grand bras et, serrés l’un contre l’autre, ils s’étaient dirigés vers la sortie…


Sur le trottoir, Mo avait pris une grande respiration. L’air froid et vif avait semblé la revigorer. Matthias, timidement, continuait à lui entourer la taille et Mo s’était pelotonnée contre lui, profitant de la chaleur animale qu’il dégageait.


Ensemble, à petits pas, en faisant attention de ne pas tomber, Matthias et Maud s’étaient éloignés vers leur nouveau paradis.


Quelques mois plus tard, un petit Matthieu était en train de naître, dans une maternité des Hôpitaux de Paris.


Dans le couloir, Matthias fait les cent pas. Ce matin, il a pris un bain, changé ses vêtements, s’est aspergé d’eau de Cologne. Il est propre comme un sou neuf et attend avec impatience l’arrivée du bébé. En attendant, il repense à cette merveilleuse histoire d’amour qu’il vit avec Mo. Il repense à cette rencontre fortuite. Il se revoit franchissant pour la première fois le seuil de son appartement en foutoir et la tête de Mo, la première fois où elle a découvert son univers.


Alors, Matthias a repeint l’appartement, vidé ses collections de saloperies en tout genre. Depuis aussi, il ne traîne plus les rues comme avant. Il ne travaille toujours pas - d’ailleurs, il lui est impossible de travailler puisqu’il est pensionné du travail et touche une confortable pension qui lui permet de vivre, d’assurer la vie de Mo et celle du petit, qu’il a décidé d’adopter.


Et puis peut-être, peut-être qu’un jour, il aura le courage d’épouser sa mère… Mais pour l’instant, il ronge son frein et voudrait tellement que le petit Matthieu soit déjà là… Car c’est tellement évident que se sera un garçon… Son garçon ! Et il revit cette rencontre, une fois encore…