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Temps de lecture estimé : 22 mn
01/11/05
Résumé:  Clara et sa soeur Patricia partagent un amant qui n'est peut-être pas unique.
Critères:  fh ffh ecriv_g
Auteur : Busybee  (Groupe d'amoureux de la langue.)      Envoi mini-message

Concours : Stupéfiants secrets
L'original ou le clone ?

Mon cher Jacques, je l’ai croisé à Isalia, puis mieux connu sur les bancs de la fac il y a presque deux ans maintenant. La fac de sciences de Doua, dans la banlieue de Lyon. Je débarquais en rejoignant ma soeur au campus de la Doua. Je venais de Bourg-en-Bresse, après quelques années de pensionnat chez les sœurs. Oh les sœurs c’est pas ce que vous pourriez penser, le pensionnat était, disons, assez libéral – j’y ai même perdu mon pucelage en douceur - et je garde de très bons souvenirs de ces quatre années. Mes parents étaient trop occupés par leurs activités européennes pour se soucier quotidiennement de moi, de ma sœur aînée Patricia et de notre petit frère Vincent. Notre père s’occupait comme maintenant d’archéologie, et maman de projets culturels européens, lui toujours sur ses chantiers de fouilles à expertiser quelque part entre l’Atlantique et la Sibérie et elle à Luxembourg, Bruxelles et Strasbourg. Nous nous retrouvions surtout pour les petites vacances à Bourg, parfois pour des week-ends prolongés, et l’été pour des fouilles que mon père organisait depuis plus de dix ans sur les vestiges d’un antique oppidum qui passe comme quelques autres pour le site d’Alésia. À quinze kilomètres de la maison, le site d’Isalia révélait un mélange de vestiges gallo-romains et d’autres plus anciens, apparemment abandonnés depuis près de deux millénaires.


Avec maman, Vincent et Pat, nous formons l’équipe logistique de Papa. Patricia et maman se relaient pour conduire le minibus entre la gare de Bourg et le chantier, le chantier et les lieux d’hébergement, Vincent et moi assurons la distribution des repas, le téléphone, les questions administratives. Une douzaine d’archéologues professionnels encadrent entre trente et cinquante stagiaires volontaires, garçons et filles, qui campent dans les écoles du coin. Ma soeur Pat peut se vanter d’avoir connu charnellement le plus grand nombre d’archéologues possibles, masculins ou féminins, qui la surnommaient même Pat Guiness en hommage à son côté recordwoman. Jacques était un de ces bénévoles qui après son bac soufflait un peu en s’usant les pattes après avoir un peu trop fait travailler ses neurones.


J’avais bien eu quelques flirts pendant ces étés, rien de très sérieux sauf Gilles le dernier, et j’avais pu m’offrir quelques beaux garçons agréables mais tous pris par ailleurs, et qui avaient été si bien éduqués par leurs mamans, petites amies ou épouses que je ne les revoyais plus ensuite, ne recevant qu’une gentille carte postale, sans plus, dans le meilleur des cas.


Jacques n’avait même pas été de ceux-là et je ne l’avais que vaguement reconnu fin septembre dans le grand amphithéâtre pour le discours du doyen. C’est lui qui s’est adressé à moi :



En effet je reconnaissais ce grand type blond, plutôt sport qui avait plus l’air d’un équipier de voilier que d’un fouilleur de site antique.



En effet il venait de Besançon. Et avait quitté sa ville pour démarrer des études de Science à Lyon comme moi. Nous sommes allés à la cafete après la séance inaugurale pour bavarder un peu. Je partageais avec ma soeur et deux amis, Patrick qui préparait HEC et Sarah qui faisait les mêmes études de documentaliste-bibliothécaire que Pat, un grand appartement du côté de la mairie de Villeurbanne. Jacques était en Cité près de la Doua et ça ne lui plaisait pas beaucoup : bâtiment impersonnel, bruyant, il souhaitait trouver un ou des colocataires pour habiter en ville. Je savais que Patrick, notre HEC, devait faire prochainement un stage d’un an aux Etats-Unis, la décision devait se prendre dans les semaines à venir. Je proposerai s’il le souhaitait la candidature de Jacques à Pat qui gérait la colocation avec beaucoup de diplomatie. Je savais qu’elle tenait à ce qu’un garçon soit parmi l’équipe, comme une garantie de sécurité dans l’appartement.


C’est ainsi que Jacques rejoignit notre équipe de la rue Mérian.

Gilles partit fin octobre pour un séjour qui devait se prolonger jusqu’au mois d’août suivant, et avec le projet de s’installer ensuite à Paris. Jacques le remplaça quelques jours après son départ. L’appartement était très grand, chacun de nous quatre avait sa chambre avec un placard et de l’espace pour travailler, une cuisine immense permettait de se retrouver le soir si l’envie nous prenait. Pat régissait ce qu’elle appelait "la maison" depuis deux ans de main de maître et personne ne s’en plaignait. Les tours de ménage et de courses, les bricolages, tout était réglé dans un grand tableau dans l’entrée. On pouvait se consacrer à ses études sans problème. Jacques devint mon co-TP du premier trimestre qui était celui du tronc commun, nos parcours devant se diversifier par la suite, et nous prîmes l’habitude de travailler nos cours ensemble. Un bon copain, très prévenant, pas trop bavard.


Les amours étaient calmes dans cette rentrée qui voyait notre démarrage dans le supérieur. Beaucoup trop de choses à découvrir : les cours, les profs, s’installer, s’organiser prenait du temps. Et puis les partiels qui allaient nous tomber dessus début décembre.


J’avais retrouvé en ville Gilles, mon flirt de l’été, étudiant en histoire. Nous sommes sortis quelques fois, ciné-restau ou concert, sans plus. Il ne devait pas être libre et l’affaire s’est arrêtée là.


Jacques n’était pas très locace sur lui-même. Il parlait vaguement d’un frère étudiant lui aussi à Lyon mais interne dans une grande école, peu de sa famille. Bon camarade dans le travail et à l’appartement, il sortait souvent le soir sans rien en dire et rentrait discrètement sans déranger personne. Pat et Sarah le soupçonnaient de mener une vie de matou la nuit. Patricia l’avait rencontré un soir à un concert au bras d’une superbe fille, il était tellement occupé qu’il ne l’avait même pas remarquée, elle en était vexée. Elle lui en avait parlé le lendemain, il avait paru étonné et promis de faire plus attention.


Début novembre Pat et moi retrouvions pour une petite semaine la famille à Bourg, Sarah était notre invitée (rentrer à Bordeaux était incompatible avec ses finances) et Jacques gardait l’appartement de la rue Mérian en déclinant notre offre, préférant rester sur Lyon pour un festival rock.


A notre retour, Jacques nous sembla plus jovial que d’habitude. Sans doute une semaine de repos lui avait-elle bien profité. À la fac il travaillait avec plus d’ardeur, et m’entraînait dans son enthousiasme. Nous nous rapprochions, devenions plus intimes, plus tendres. Mais il gardait une distance qui m’empêchait de franchir cette barrière affective dont il semblait bardé. Il continuait à sortir parfois le soir sans nous en donner la raison.


Un soir qu’il était rentré plus tôt que d’habitude et que j’étais restée à lire dans ma chambre il vint me proposer un thé que je partageais avec lui sur mon grand tapis. Je m’enhardis, me glissai contre lui pour qu’il me prenne dans ses bras et sentis comme une réticence.



Il me répondit que si, que j’allais un tout petit peu vite, qu’il avait besoin d’un peu de patience. Je lui dis que j’en aurais. Je l’embrassai et il me prit tendrement dans ses bras avant d’aller se coucher.


Par la suite je ne perdis pas une occasion de lui prouver mon attachement, tout en essayant de ne pas être trop «collante».


Je parvins à mes fins un soir qu’il n’était pas de sortie. Sarah et Pat étaient allées à une conférence. J’avais préparé un petit dîner sympa, légèrement arrosé. Je l’enlaçai par derrière sur sa chaise, l’embrassai à pleine bouche, puis vins m’asseoir à califourchon sur ses jambes. Je le déshabillai du haut, défis mon chemisier. Après de longs moments de caresses je l’entraînai dans ma chambre, l’allongeai sur mon lit, me déshabillai complètement, retirai doucement son pantalon. Sa queue faisait une bosse, il se laissait faire en me regardant sans rien dire.



Je sortis son sexe du slip tendu à craquer. Il était mignon, raide et dressé au-dessus d’une petite touffe blonde avec deux boules inégales. Accroupie à ses côtés je le caressai longtemps, revenant périodiquement sur son sexe que je n’oubliais pas. Ses mains, plus timides que les miennes, parcouraient lentement mon corps, me procurant d’agréables frissons. Je pris aussi son sexe dans ma bouche. Son goût était légèrement salé, la peau d’une bonne douceur. Il me fit venir sur lui, posa ma chatte sur ses lèvres et me caressa de sa langue jusqu’au plaisir. Sa langue insista, presque immobile, tandis que je me tordais, ivre de sa douceur. Je m’écroulai sur le côté. Il se plaça derrière moi en petite cuiller, prit un préservatif sur la table, l’enfila et glissa sa queue entre mes cuisses en saisissant mes hanches, me pénétra sans peine tant j’étais mouillée d’excitation et de plaisir. Et pendant de longs moments, d’un mouvement doucement cadencé, m’enlaçant de ses bras, caressant mes seins, mon dos, mon ventre, il oscilla, sa queue allant et venant dans un mouvement qui fit revenir mon plaisir . Il ne cessait pas, j’explosai, je criai, je demandai grâce. Il vint aussi, nous nous envolâmes. Étalés sur le lit nous reprîmes nos esprits, et découvrîmes Pat et Sarah dans la pénombre de l’encadrement de la porte qui admiraient le spectacle depuis leur arrivée.



Elle se retirèrent et nous essayâmes de réparer les dégâts de nos ébats. Quelques minutes plus tard elles revenaient, avec champagne et flûtes.



Voilà donc comment je réussis à séduire mon cher Jacques. Il était temps, Pat avoua qu’elle craquait aussi pour lui et que si je n’avais pas pris l’initiative elle aurait fini par me devancer. Sarah de même, mais sa fidélité à son fiancé la retenait. Avec beaucoup d’humour Jacques répondit qu’il hésitait à rester dans une maison de mangeuses de santé, que sa position était quasi-suicidaire et qu’il lui faudrait un garde du corps s’il voulait rester vivant encore quelque temps. Je lui proposai donc d’être son garde du corps.


Notre relation fut amoureuse depuis cette soirée, mais il gardait une certaine distance cependant. J’avais du mal à en savoir plus à propos de ses occupations du soir. Il m’en parlait très peu. Nous ne dormions pas régulièrement ensemble, c’est moi qui le rejoignais quand j’en avais envie. J’étais plutôt flattée d’avoir un garçon à ma disposition, sans que son désir ne me submerge. C’est le mien qui commandait. Pat et Sarah m’enviaient, me faisaient entendre que la tentation était trop forte et que si je m’éloignais un peu trop elles n’hésiteraient pas à profiter de la situation. Mais j’avais confiance dans mon Jacques et leur disais. Après tout s’il se partageait un peu il ne pouvait pas y avoir de mal à condition qu’il reste à moi et que je n’en sache rien.


Nous avons continué ainsi jusqu’aux vacances de Nouvel An, puis Jacques rejoignit sa famille à Besançon, Sarah Bordeaux et nous Bourg. Avant la séparation j’offrais un téléphone mobile à Jacques pour qu’il pense à m’appeler. Je ne pouvais joindre par la suite que sa boîte vocale car, garçon bien élevé, il ne branchait jamais son téléphone quand il était en compagnie, mais il me rappelait régulièrement quand il avait du temps. Je le comprenais, ayant moi-même horreur d’être dérangée par les petites manies des téléphoneurs intempestifs.


Le retour des vacances fut tendre, passionné, Jacques était devenu comme moins distant. Il m’arrivait de l’attendre dans son lit lorsqu’il rentrait tard et il ne me décevait pas, me prenant dans mon sommeil, plein d’attention, me réveillant doucement pour me faire jouir longtemps. Souvent il me levait ensuite dans ses bras et me déposait dans mon lit, m’embrassait avant d’aller dormir seul dans sa chambre. Il continuait ses sorties nocturnes et avait fini par me laisser entendre qu’il s’agissait de politique, d’une confrérie un peu comme les francs-maçons. La réponse me suffit d’autant que je savais qu’il s’occupait d’alphabétisation et d’entraide sociale et que cela devait entrer dans ce cadre.


Nous préparions avec ardeur les examens partiels de février-mars et notre entraide mutuelle portait ses fruits. Notre succès nous sépara ensuite, nos profs ayant recomposé les groupes de travail et les binômes pour nous spécialiser un peu. Nous n’avions plus tout à fait les mêmes horaires, ni les mêmes lieux de cours.


Je partais plus tôt que lui le matin, nous nous retrouvions presque chaque fois au restaurant universitaire à midi, et il terminait après moi et parfois ne revenait pas avant tard dans la nuit.


Au mois de mai, un matin, je me rendis compte en arrivant à la fac que j’avais oublié que des cours du matin avaient été supprimés. Je revins rue Mérien et pour ne pas réveiller mes colocs ni Jacques qui devait dormir profondément après nos ébats de la veille, je m’installai en silence dans la cuisine pour relire mes cours en attendant de partir. Je vis tout-à-coup depuis ma place s’ouvrir la porte de la chambre de Pat. Elle sortit sans me voir, alla au cabinet de toilettes sans bruit mais au retour ne revint pas dans sa chambre, ouvrit celle de Jacques et entra. Je me levai et m’approchai de la porte, la moquette me permettait d’approcher silencieusement. Par la porte entrouverte je vis ma soeur s’approcher nue du lit de Jacques endormi. Elle fit glisser le drap, se coucha entre ses cuisses saisit son sexe dans sa bouche. Jacques ne bronchait pas, restait immobile. Puis elle se redressa, le chevaucha, s’agita lentement d’abord, puis bientôt frénétiquement, gémissant devant mon amant qui semblait resté dans son sommeil, les yeux fermés. Elle jouissait empalée sur le garçon immobile. Elle se leva ensuite, je me sauvai pour me cacher dans la cuisine. Elle retourna dans sa chambre. J’étais bouche bée, entre colère et excitation, me sentant malgré mon esprit plutôt libre trahie par ma sœur et mon compagnon. Je partis discrètement, prête à exploser d’indignation de ce que j’avais vu. J’en parlerais à Jacques à midi et à mes colocs ce soir. En moins de dix minutes je rejoignis le campus et comme j’avais de l’avance et besoin de réfléchir un peu j’allai prendre un café au bar du grand hall. Je m’installai à une petite table et là surprise : Jacques était au comptoir et discutait avec une amie de son groupe de travail. Je les rejoignis, Axelle et Jacques m’expliquèrent qu’ils avaient aussi oublié que leur cours était reporté et ils étaient venus à 9 heures pour rien.



Là je ne comprenais plus, il y a une demi-heure j’observais ma soeur Pat en pleine activité amoureuse avec mon amant, juste avant de venir ici. Axelle et lui me mentaient ? Non, ce n’est pas possible, il n’aurait pas eu le temps de se rhabiller et de courir ici. Des hallucinations, je rêvais. Je croyais devenir folle. Je pris Jacques dans mes bras, qui ne comprit pas bien ma soudaine affection.


La reprise des cours me calma, je résolus de ne pas parler de cette histoire à mes amis, mais d’observer mieux pour savoir si c’était une illusion ou pas.


Rien n’éveilla mon attention dans la quinzaine qui suivit, sinon que Sarah et Pat semblaient plus complices que jamais, mais pas le moindre indice dans l’attitude de Jacques ne me permettait d’étayer le moindre soupçon. J’avais dû rêver. Ou ne pas bien comprendre ce qui s’était passé. Ce n’était pas Jacques, ce n’était pas ma sœur, ce n’était pas possible, c’était matériellement impossible. Jacques était comme habituellement avec moi, ce qui me rassura et je résolus de ne pas lui poser de questions.


Je me transformai cependant en détective domestique, m’éveillant au moindre détail qui aurait pu me donner une explication sur cette scène que je commençais à douter d’avoir vécue. Mais rien, rien. Rien du moins jusqu’à la fin des examens fin mai. Je me consacrais à mes études, je n’avais pas envie de recommencer d’autant plus que cette première année était assez sélective et conditionnait toute la suite. Jacques était un bon équipier, nous passions de nombreuses soirées à travailler dans sa chambre ou la mienne, et souvent nous faisions l’amour avant un repos bien mérité. Dans cette période, Pat et Sarah dont les contrôles étaient plus dispersés sur l’année sortaient beaucoup de soir. Jacques moins, une ou deux fois, pas plus, pas très tard. Nous nous passionnions pour les applications informatiques, nous avions même mis les quatre micros de la « maison » en réseau. Il était possible d’accéder ainsi aux ressources de chacun et les partager, et une seule liaison adsl nous suffisait à tous.


J’avais travaillé déjà à de nombreuses applications sous Linux quand j’étais au lycée chez les soeurs et je continuais à perfectionner des programmes en liaison avec le club info de mon ancien établissement. Nous avions en particulier développé un système qui permettait, à partir d’un micro et d’une simple webcam, de surveiller un appartement, une chambre d’enfants, un magasin, n’importe quel lieu et d’en obtenir des images sur internet et même un palm ou un simple téléphone. Un autre application était une amélioration de la webcam qui, sans changer la lentille autorisait à distance la modification de la distance focale par une astuce électronique. On pouvait par exemple transformer une focale ordinaire proche de 50 mm et fish-eye de qualité moyenne ou médiocre mais utilisable pour voir une pièce entière ou presque. Je m’étais amusée à les appliquer au matériel de Jacques et au bout d’une semaine d’efforts je pouvais contrôler l’image de sa chambre et même l’enregistrer sur mon disque dur. Je me disais que cet espionnage – il faut appeler les choses par leur nom – me permettrait d’y voir plus clair dans ce qui me préoccupait encore un peu. J’avais installé le même système dans ma chambre et depuis mon bureau j’avais enregistré deux fois nos ébats sans en parler à mon ami. Je regardais parfois ces enregistrements quand j’étais seule, ces vidéos à une image par seconde me troublaient beaucoup, je n’osais pas en parler à Jacques, je gardais cela comme mon jardin secret.


Un samedi matin devait terminer nos contrôles du semestre. J’avais une épreuve de 8 à 10 et Jacques toute la matinée, nous nous sommes rendus à la fac ensemble et nous avions convenu que je l’attende à la bibliothèque après mon travail. Je me rendis après 10 heures - et mon petit café au bar de la maison des étudiants - dans la salle de documentation à demi déserte, pris une console pour passer le temps et essayai mes applications que je n’avais pas vues depuis quelques jours. J’accédai en quelques manipulation connues de moi seule à notre réseau et je regardai les deux vidéos de nos ébats, bien sûre que personne ne me voyait. Qui aurait pu penser que me régalais de porno dans une bibliothèque universitaire ? Je pénétrai dans ma chambre déserte, puis dans celle de Jacques. Surprise. Je fus ébahie. Je voyais que la chambre de Jacques était occupée. Une fille qui semblait être ma sœur Pat et un garçon occupaient le lit de mon amant. Les draps m’empêchaient de les voir distinctement. Je manipulai le système et modifiai la focale. Je ne voyais un peu mieux la scène sur la vignette, grande comme une carte postale, que me proposait l’écran. Le rythme d’une image par seconde donnait un aspect saccadé à la scène et la rendait surréaliste. Le bureau et l’ordinateur de Jacques se situaient derrière la tête du lit, Pat était sur le garçon et je distinguais bien le visage de ma sœur, concentrée sur son plaisir, les yeux mi-clos. Puis les deux partenaires changèrent de position, le garçon fit passer Pat dessous, la retourna en la plaçant sur le ventre, remonta sa croupe, s’installa derrière elle et la prit en levrette. Je le voyais qui pistonnait ma sœur et là je voyais les visages des deux amants de face: c’était bien Pat et Jacques. Et là je ne comprenais plus: Jacques passait son examen de Mathématiques appliquées dans le grand amphi, pouvait-il avoir terminé et s’être rendu à la maison si vite sans passer à la bibliothèque comme nous l’avions prévu ? Je voulais en avoir le cœur net. Derrière le dernier rang de l’amphi se trouve une cabine technique réservée aux techniciens où se trouvent les matériels et les commandes des projectionnistes et des éclairagistes. Elle est utilisée de temps à autres et normalement fermée, mais là exceptionnellement vide et accessible à cause de travaux. Je m’approchai de la glace sans tain qui permet de voir l’amphi sans être vue et je me rassurai: Jacques était bien présent au deuxième rang, entouré de papiers, occupé à composer son épreuve. Je retournai à la bibliothèque et à mon poste d’observation. La connection fut plus longue à obtenir. Pat avait disparu, le garçon était seul, il se reposait étalé nu sur le lit. Je décidai d’aller voir qui était à l’appartement, il me restait presque ¾ d’heure avant midi, en espérant que Jacques ne sortirait pas plus tôt. En arrivant je croisai Pat qui sortait et semblait contrariée de me voir arriver :



J’entrai sans bruit, allai dans ma chambre en laissant ma porte entrouverte. Je vis un garçon sortir discrètement de la chambre de Jacques. Il ressemblait à s’y tromper à mon ami. Un clone de Jacques. Il sortit par la cuisine et prit l’escalier de service, une sortie plutôt sale que nous n’utilisions jamais sinon pour sortir les poubelles dans la cour. J’entendis la porte claquer doucement et une clé tourner dans la serrure. J’allai pour le suivre, et puis non, et je le vis descendre à travers le verre dépoli de la porte.


Je retournai vite à la B.U., j’avais juste le temps. Je feuilletais des revues dans le hall d’entrée quand Jacques me rejoignit :



Il me montra le sujet que je comparai avec le mien de la semaine passée. Il était content de lui et estimait avoir bien réussi l’épreuve. Petit grignotage au R.U., puis nous rentrâmes à la « maison ». Émoustillée par le spectacle que j’avais vu je passai à l’attaque. J’entraînai mon amant dans sa chambre. Le lit avait été refait un peu négligemment comme il était d’habitude. Je m’y allongeai et entraînai Jacques vers moi. Il me semblait que la couche était encore chaude des ébats précédents. Jacques prit le temps de s’occuper longtemps de moi, me déshabilla patiemment, me caressa jusqu’au plaisir. Je me retournai ensuite, lui offris ma croupe. Il vint me prendre en levrette comme j’avais vu faire avec ma sœur, dans cette scène qui m’avait tant troublée. Et jouis avec ardeur, rajoutant à mon plaisir cette évocation de scènes à peine imaginables.


Je ne comptais pas en rester là et cherchai à comprendre qui était ce mystérieux clone de Jacques. Un frère, un jumeau, un sosie ? Un soir que Jacques était de sortie et m’avait dit rentrer tard, je laissai la porte de ma chambre entrouverte en feignant de dormir. J’entendis la porte de service s’ouvrir, des pas dans l’appartement. Pat et Sarah étaient au ciné. Quelqu’un entra dans la chambre de Jacques et referma doucement la porte. J’allai à mon bureau, allumai mon écran et me branchai sur la cam de mon amant. Fish-eye : le clone se déshabillait et posait les vêtements sur le fauteuil. Sur l’image il ressemblait à s’y méprendre à Jacques, mais l’image était petite. Nu, il s’installa sur le lit et éteignit la petite lampe que Jacques utilisait quand il lisait. La chambre était plongée dans l’obscurité et je ne distinguais plus rien. Que faire ? J’étais émoustillée par cette scène. Devais-je mettre cartes sur table, lui faire avouer son identité ? Garder le secret ? Je décidai de tenter le tout pour le tout.


Je me déshabillai, pris mon peignoir et me rendis à la salle de bains comme si de rien n’était. Quand je fus sous la douche j’entendis la porte s’entrouvrir, je demandai :



Une voix masculine me répondit:



Je répondis, prête à pouffer:



Quelques minutes et, ravie de la plaisanterie, je rejoignis la chambre de mon amant dans mon peignoir.


Le clone s’était recouché. Le distinguais dans la pénombre, je m’approchai, posai mes lèvres sur sa bouche. Bouche agréable comme celle de l’original, un goût un peu plus épicé. Je décidai alors d’aller au bout de l’affaire. Je fis glisser le drap et mon peignoir, m’allongeai sur le corps nu, chaud, musclé. Nous avons fait l’amour longtemps, sans rien dire. Je goûtai son sexe, sa bouche, sa peau, très semblables en tout points à ceux de mon amant, avec de petites différences cependant. Il était circoncis alors que Jacques ne l’était pas, un peu plus ferme dans sa musculature, de petits écarts dans les senteurs, le goût de sa peau. Des gestes plus volontaires aussi, moins prévenants. Il me prit assez vite, me fit jouir rapidement, puis me retourna et tenta de me sodomiser. Je me refusai gentiment, il me reprit avec sa bouche, me refit jouir longtemps, et enfin enfila un préservatif, me repénétra au con, à genoux au bord du lit et enfin prit son plaisir en étouffant un cri. Fatiguée de jouissance, étalée sur le lit, je regardai dans la pénombre la silhouette de mon amant d’occasion qui se rhabillait, puis sortait de la chambre sans un mot. Bruits dans la cuisine, porte de service dont il semblait avoir une clé, pas dans l’escalier et je m’endormis. Je fus réveillé un peu plus tard par Pat qui semblait étonnée de me voir couchée là :



Elle referma doucement la porte. Puis une autre fois je fus réveillé par Jacques. Content de me voir et voyant dans ma présence une demande il me fit longuement l’amour, avec beaucoup d’attention, et je me laissai faire passivement, goûtant avec délice l’original après la copie.


Par la suite j’interrogeai Jacques sur sa famille. Son frère Jean, m’expliqua-t-il, est en réalité son demi-frère dont la mère est décédée suite à un accident de voiture. Son père s’est ensuite remarié avec une cousine de la défunte, et il est né deux ans après, ce qui explique maintenant entre eux une certaine ressemblance. C’est sans doute lui que Pat avait rencontré à cette fameuse soirée.


Et je pensais que c’est aussi avec lui que Pat avait fait l’amour, comme moi. Le clone se substituait à Jacques et faisait illusion à Pat. Connaissait-elle l’original ? Je ne sais pas, mais moi oui. Jacques ne semblait pas connaître la duperie de son frère, ou alors il était plus machiavélique que je ne pensais.


J’en eus la confirmation l’été suivant.


Les examens de fin juin furent pour nous un plein succès. Pour Pat et Sarah aussi qui aborderaient ensuite leur dernière année d’études.


Le chantier d’Isalia nous occuperait encore une fois. Jacques nous rejoindrait pour la deuxième quinzaine de juillet. Pat s’était trouvé un très bel archéologue anglais pour le mois et Vincent commençait à s’occuper des filles. J’étais trop occupée début juillet pour batifoler, j’attendais trop mon cher Jacques. Je lui fis la fête à son arrivée, nous occupions le bungalow des gardiens du chantier et toutes les nuits étaient pour nous. Il repartit en fin de mois, embauché pour un travail à Besançon et me promit d’essayer de revenir pour le week-end du quinze août.


Il me rappela un peu avant, il était libre le week-end du quinze août. J’étais ravie de l’aubaine. Il me rejoignit le samedi soir, très tard, pendant une de ces fêtes que nous avons l’habitude d’organiser pour la détente de tous les stagiaires en fin de semaine. Barbeuk, musique, bal sur un grand pré proche du chantier. J’avais déjà un peu bu, notre fête était bien arrosée. Pat venait de quitter son dernier archéologue qui avait pris le train dans l’après-midi, elle était ravie de retrouver Jacques et lui faisait du rentre-dedans. Il se laissait faire et j’étais trop gaie pour en prendre ombrage. La soirée a fini à trois dans le bungalow, Pat prenait l’initiative et nous l’avons suivie. Je regardais Jacques et Pat qui faisaient l’amour sur ma couche en riant comme des fous. Je les caressais, j’étais émue par ma sœur qui se donnait tant à mon amant. Il la prenait en me regardant droit dans les yeux, comme cherchant mon approbation. Je l’encourageai du regard et des caresses. Patricia jouit bruyamment puis s’endormit. Jacques s’approcha de moi et nos propres caresses nous emportèrent. Mon plaisir de fille à moitié saoule était particulier, presque exotique. J’appréciai plus que je ne jouissais, mais rien de fort ne venait. Je me dégageai pour changer de position, pris le sexe dur de Jacques dans ma bouche et posai le mien sur ses lèvres. Il était circoncis. Ce n’était pas Jacques, le frère, le clone nous avait trompées. Une pensée traversa mon esprit sans que j’arrête mes caresses. Que faire ? Rester dans la tromperie ? Non ce n’était pas tant une tromperie qu’une duperie que j’avais déjà acceptée et que Pat avait déjà vécue. Je résolus de boire le calice… et je suçai le clone de plus belle façon possible, j’y mis tout mon savoir-faire, pompant sa hampe, son gland, ses couilles jusqu’à le faire gémir. L’inondai de mes liquides que je sentais couler avec abondance. Pensais à ma sœur endormie à nos côtés. Le reste fut un feu d’artifice. Il inonda ma gorge de sa semence puis je vins aussi quand il reprit ses esprits et glissa sa langue dans ma chatte qui explosa. Le reste de la nuit s’est perdu dans les brumes. Le lendemain nous eûmes du mal à récupérer, Jacques avait disparu quand Pat et moi nous réveillâmes avec un sévère mal de tête.



Le faux Jacques avait rejoint l’équipe de nettoyage de la fête. Le chantier s’arrêtait jusqu’au mardi matin, ce qui faisait du bien à tout le monde. Je me gardai bien de révéler mes découvertes à Pat comme au clone, et n’appelai pas Jacques non plus au téléphone, je trouvai que nous garder comme dupes était bien plus plaisant. Notre week-end s’est poursuivi à trois, dans les rires et la plaisanterie. Pat ne se rendait compte de rien et je pense bien qu’elle n’avait connu que le clone et pas l’original donc était totalement sincère. Quant à moi je ne montrai aucune réticence. Nous lui avons fait la fête dimanche soir et puis encore lundi matin. Il devait être épuisé, nous étions insatiables. Pat nous conduisit à la gare de Bourg, il nous embrassa longuement, l’une après l’autre, sur le quai, lundi soir.


Au retour, Pat me demanda si je n’étais pas jalouse.



Je téléphonai le lendemain sur le mobile. Je ne sais si c’est Jacques ou le clone qui répondit mais l’illusion resta complète jusqu’au mois de septembre et la rentrée à Lyon.


Je retrouvai Jacques avec bonheur, ne lui révélai rien de mes découvertes et lui laissai croire que c’était bien lui qui était avec nous mi-août. Les frères doivent rudement bien se renseigner et s’informer pour ne jamais s’emmêler dans leur organisation. Patricia a gardé une liaison avec un historien lyonnais rencontré sur le chantier fin août et fait des projets d’avenir. Le clone pour elle est oublié même si je la soupçonne d’y goûter de temps à autres sans me l’avouer.


Jacques sort encore souvent, son frère dont je ne connais même pas le nom le remplace parfois et je ne dis rien, trouvant dans ce jeu un plaisir incomparable : deux amants en un, un amant en deux. Savent-ils seulement eux-mêmes la petite différence que je connais ? Le clone maintenant, après une longue approche, a la liberté de me sodomiser s’il en a le désir. Il le fait avec douceur, sans me brusquer, et me permet de rêver. Je rêve de les avoir un jour tous les deux ensemble, mes frères-amants, rien que pour moi. Comme le clone a possédé Pat et moi deux jours l’été dernier. J’enregistre régulièrement nos ébats sur mon ordinateur, avec le clone ou avec Jacques, je me les repasse quand je suis seule.


Je les aime, mes deux amants.