Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 09944Fiche technique16571 caractères16571
2886
Temps de lecture estimé : 12 mn
02/12/05
Résumé:  Une nuit d'été, dans un cimetière, sous la pleine lune....
Critères:  #fantastique fh inconnu cunnilingu pénétratio
Auteur : Bloodflower      
Une étrange rencontre

Par cette nuit de début d’été, je décidais d’aller rejoindre le monde des ténèbres dans le cimetière non loin de chez moi. Je passais sans encombre les hautes grilles grâce au passe fourni par mon amie, la fille du gardien. Je m’efforçais d’être la plus silencieuse possible afin de ne pas me faire repérer en passant devant sa loge. Je m’enfonçais à pas feutrés dans les fins fonds du cimetière, en un endroit reculé d’où je me savais invisible pour le promeneur égaré qui se serait malencontreusement arrêté devant les grilles. Plus je m’avançais, plus je me sentais revivre, je ressentais la présence éthérée de tous les défunts : ils me souhaitaient la bienvenue. J’étais enfin chez moi.


La lune presque pleine baignait les sépultures de sa lumière blafarde, rendant ce lieu encore un peu plus magique.

C’était la nuit la plus courte, hélas, de l’année, mais aussi à cause du solstice, une de celles où la limite entre notre monde et celui des ténèbres était infime. J’espérais donc une improbable rencontre avec une créature de l’ombre, mais en sachant que je ne méritais sûrement pas qu’elle me fasse l’honneur de se matérialiser devant mes yeux.


Je continuais mon errance parmi les tombes, respirant à pleins poumons cette odeur spéciale qu’on ne trouvait qu’ici, les nuits comme celle-ci. Quand, soudain, un monument attira mon attention. Il était immense, plus de deux mètres de haut. Il paraissait un des plus anciens du cimetière, pourtant j’étais sûre que c’était la première fois que je le voyais. Il s’imposait à tous les autres. Il s’en dégageait une sorte de majesté sombre et lugubre, renforcée encore par la lumière blafarde de la lune. Je me sentais inexorablement attirée vers lui. Je ressentais aussi de l’angoisse et de la peur, mais je ne pouvais m’empêcher de m’en approcher. Et, ce faisant, je sentais tous mes sens s’éveiller, un peu comme si mon inconscient voulait me prévenir. Mais de quoi ? De cela je n’en savais rien.


J’étais maintenant toute proche de lui, je pouvais distinguer la croix sculptée sur la stèle. Elle était inversée ! Ce qui, au lieu de me faire fuir, me fit m’approcher encore. Je tendis la main et touchai la pierre glacée. J’aurais voulu déchiffrer les inscriptions mais elles étaient trop anciennes et effacées par l’usure des années. Je me demandais qui pouvait bien reposer là ?



Ces mots avaient été prononcés par une voix masculine, douce, suave et sensuelle. Et la personne à qui elle appartenait devait se trouver derrière moi, à quelques centimètres, et avait susurré ces paroles dans le creux de mon oreille. Pourtant, je n’avais pas entendu le moindre bruit de pas faire crisser les cailloux qui recouvraient l’allée. Je sentais sa présence derrière moi, si proche que j’hésitais à me retourner. Mais l’envie de voir celui à qui appartenait cette voix si troublante fut plus forte que toutes les hésitations. Je pivotai doucement sur moi-même jusqu’à me retrouver face à un homme au teint blafard, aux longs cheveux noirs et au visage fin. Ses vêtements étaient d’une autre époque : chemise blanche à jabot, pantalon sombre et cape noire. Il me fixait de ses yeux dorés dans lesquels se reflétait la lune. Un sourire envoûtant se dessinait sur ses lèvres pâles et bleutées. J’étais fascinée, hypnotisée, déjà en son pouvoir. Je savais d’instinct qui il était. Je l’avais cherché, espéré toute ma vie durant. Et ce que je n’attendais plus était en train de se passer. Cela m’effrayait mais en même temps j’étais prête. J’allais être sa victime consentante, m’offrir entièrement à lui.


Je plongeai mon regard dans ses yeux de braise à la fois maléfiques et divins. Je ne ressentais plus aucune peur, seulement une excitation qui montait de plus en plus à l’idée de l’ultime baiser qu’il allait me donner sans un instant.


Il tendit sa main longue et fine vers mon visage. Ses doigts glacés effleurèrent ma joue, la caressèrent doucement. Je sentis mon pouls s’accélérer à ce contact. Ma respiration devint un peu plus haletante. Il fit glisser sa main jusque ma nuque et passa ses doigts dans mes cheveux. Sans qu’il ait besoin d’exercer la moindre pression, je lui offris mon cou palpitant, quittant à regret ce regard qui m’enflammait, et je me mis à regarder le ciel aux milliers d’étoiles.


Je le sentis se pencher vers moi mais, au lieu de sa morsure, ce furent ses lèvres glacées qui murmurèrent :



Ses paroles se terminèrent en un exquis et doux baiser.



Sa voix était pour moi l’aphrodisiaque le plus puissant, je n’étais plus que désir de le satisfaire. Sa main droite caressait ma nuque tandis que la gauche se posait dans le creux de mes reins pour m’attirer à lui et plaquer mon corps brûlant au sien. Il me tint serrée tout contre lui pendant quelques instants, et enfin je sentis deux pointes fines sous ses lèvres se poser délicatement à l’endroit précis où palpitait à tout va la veine gorgée de liquide pourpre.


La morsure fut d’abord d’une douceur et d’une lenteur extrêmes, les pointes de ses canines acérées s’enfonçaient délicatement dans ma peau jusqu’à la traverser, puis elles s’engagèrent à travers la mince couche de chair avant d’arriver enfin à la veine tant convoitée. Au fur et à mesure de cette progression, ses crocs devenaient de plus en plus larges et la douleur qu’ils m’infligeaient de plus en plus forte, mais bizarrement elle était accompagnée d’un plaisir croissant. Le summum fut atteint au moment ou il transperça enfin la fine gaine pour accéder au nectar. Summum ? C’est pourtant ce qu’il m’avait semblé mais j’allais bientôt me rendre compte que j’en étais encore bien loin.


Il se mit à sucer, à aspirer avidement cette eau-de-vie écarlate. Je sentais mon sang s’évacuer peu à peu de toutes les veines de mon corps. Et le plaisir ressenti quelques instants auparavant me parut bien infime à côté de l’extase qui se préparait : l’ultime jouissance, une petite mort avant la grande mort. Je la sentais monter du plus profond de moi, au fur et à mesure qu’il me vidait de mon sang, au fur et à mesure qu’il se gorgeait de ma vie. Je la sentais s’en aller de moi inexorablement pour redonner une chaleur éphémère à son corps. Il se repaissait de mon sang et je m’étiolais un peu plus à chaque seconde. Mes jambes ne me portèrent bientôt plus. Je m’abandonnai à son étreinte, attendant l’ultime moment, l’ultime plaisir… Mon corps fut bientôt parcouru de spasmes violents et à la fois si bons, mais je n’avais, hélas, plus la force de crier mon plaisir. J’avais enfin atteint mon but : goûter à cette jouissance interdite, même si ma mort devait en être le prix.


Soudain, au moment où le mince fil qui me retenait encore à la vie allait se rompre, il se retira de moi, me plongeant dans un désespoir total. Il m’allongea sur la pierre noire de sa tombe. J’étais suspendue entre le monde de la vie et celui de la mort.



Je réunis le peu de forces qu’il me restait pour ouvrir les yeux et le contempler à nouveau. Ses yeux étaient encore plus brillants, ses joues étaient maintenant légèrement moins pâles et ses lèvres étaient rouges de mon sang dont une fine rigole glissait le long de leurs commissures. Ses crocs aussi avaient pris une teinte écarlate. C’était l’être le plus beau qu’il me fût donné de voir. Il approchait de la perfection. Son corps allongé contre le mien était maintenant délicieusement tiède. Ce fut alors qu’il me dit :



Il approcha son visage du mien et posa ses lèvres sur les miennes qui étaient presque glacées. Ce fut un baiser doux, voluptueux et tendre, parfumé par le goût de mon propre sang. Puis sa bouche quitta la mienne pour descendre le long de mon menton et de ma gorge offerte. Il ne s’arrêta qu’à la naissance de mes seins et entreprit de déboutonner ma chemise. Quand ce fut fait, il l’écarta et je sentis l’air frais de la nuit effleurer mes seins aux tétons encore durcis par la divine excitation de tout à l’heure. Tandis qu’il en caressait un de sa main brûlante sur ma peau glacée, sa bouche alla se poser sur l’autre. Je m’attendais à une nouvelle morsure plus douloureuse encore mais, au lieu de cela, il se mit à me mordiller délicatement le téton. Ses crocs le titillaient divinement et l’excitation réapparut, encore un peu plus forte.


Je sentais l’air frais entrer dans mes poumons, ma respiration devenait haletante, mais je n’avais toujours pas assez de forces pour me permettre de faire le moindre mouvement.


Il resta quelques longues minutes à me mordiller le sein et à caresser et pincer l’autre de sa main experte. Puis il décida de continuer son voyage. Sa bouche descendit le long de mes côtes jusqu’au haut de mon ventre, pour enfin faire une halte à hauteur du nombril. Je sentis alors sa langue tenter de pénétrer dans ce souvenir de la vie utérine. Devant l’impossibilité d’entrer, il se mit à le lécher avidement tandis que ses mains s’occupaient à enlever le bouton et ouvrir la fermeture de mon pantalon, et à le faire glisser le long de mes hanches.


Quand ce fut fait, il laissa mon nombril pour continuer son exploration et arriver à la dentelle noire de mon string sur lequel il déposait de petits baisers pimentés de discrets coups de langue. La dentelle déjà bien humide se trempa encore un peu plus. Pendant ce temps, je sentais mes forces revenir petit à petit, j’arrivais à bouger mes doigts, mes mains et mes bras. Je les ramenai vers ma poitrine et me mis à me caresser.


Ce fut le moment qu’il choisit pour déchiqueter mon string des ses crocs acérés, puis il termina d’ôter mon pantalon. Il m’écarta ensuite les jambes et me contempla un instant d’un regard maléfique, empli de vice. J’adorais ce regard sur moi, le moment où j’avais regretté qu’il ne prenne ma vie était bien loin maintenant, et j’étais prête à me soumettre à lui à nouveau, mais cette fois-ci d’une façon totalement différente.


Il posa ses mains sur mon entrejambe et, tout en continuant à sourire, approcha son visage de mon sexe. Sa langue se mit à fureter dans mon intimité, à la recherche de mon petit bouton de rose gorgé de rosée brûlante. Je n’eus pas besoin de le guider, il le trouva en quelques secondes et, quand ce fut fait, je sentis ses mains glisser le long de mes cuisses pour aller écarter mes lèvres. Il commença alors un jeu où allaient se mêler plaisir et douce torture. Il léchait doucement puis avidement en alternant d’exquis mordillements et des moment intenses de sucions. Mais, à chaque fois que le plaisir était sur le point de me submerger, à cet instant précis, il stoppait tout, me laissant tremblante, avide de cette jouissance et encore un peu plus excitée. Il laissait le temps à la pression de retomber avant de recommencer.

Mon clito était gonflé, énorme, comme un pénis en érection sous l’effet de cette torture répétée. Il était presque prêt à exploser. Et je me rendis compte qu’à chaque fois qu’il s’arrêtait juste avant l’orgasme, mon sang se régénérait dans mes veines et se remettait à circuler, me rendant un peu plus de vie. Mon corps redevenait tiède, puis chaud, puis brûlant. Je me sentis vivante comme jamais je n’aurais cru possible de l’être. Cette prise de conscience fut le moment qu’il choisit pour me laisser accéder à l’extase du plaisir, multiplié par mille du fait du jeu auquel il venait de se livrer. Je me laissai aller, submergée par ces ondes électriques sublimes qui me parcouraient le corps. Je jouis un long moment jusqu’à ce que cela se transforme en douleur tellement c’était puissant, et mes cris percèrent le silence de la nuit. Je me laissai aller à la fraîcheur de la pierre tombale, les yeux dans le ciel étoilé, le souffle court, le cœur battant la chamade, mais encore emplie de désir, du désir d’être sienne.


Je m’appuyai sur les coudes pour me redresser et le regarder. Il était toujours à genou entre mes jambes, mais nu maintenant. Son corps blanc me semblait être presque translucide, d’une beauté irréelle. Ses cheveux couvraient ses épaules et le haut de son torse imberbe. Tout en lui n’était que finesse, et pourtant il dégageait une telle force, une telle puissance ! Son membre, énorme et raide, me fascinait encore plus, mais il ne me laissa pas le loisir de le contempler plus longuement : il me fit me allonger d’une douce pression des mains sur mes épaules et vint se coucher sur moi. Je le sentis commencer à me pénétrer doucement. Il s’immisçait peu à peu en moi. Oh, comme j’aimais ce premier contact avec le pieu palpitant du sang dont je lui avais fait don un instant auparavant ! Il se mit à osciller doucement en moi, d’avant en arrière, lentement. Je cambrais les reins pour l’accompagner dans cette cadence, mais en ayant soin de le suivre et non de le devancer.En même temps, je caressais son visage, ses épaules, son torse puis son dos et descendais encore plus bas vers ses fesses.

Il se mit alors à accélérer la cadence, d’abord imperceptiblement, puis de plus en plus, jusqu’à m’asséner de vrais coups de boutoir. Plus il devenait violent dans ses va-et-vient, plus je me cambrais pour qu’il aille plus profond encore. Cette fois-ci, quand il sentit que j’allais jouir, il ne s’arrêta pas mais intensifia encore le rythme. Mon premier orgasme fut cosmique, j’enfonçai mes ongles dans la chair de son dos et ne pus encore une fois retenir mes cris. Je laissai le plaisir m’envahir, me parcourir jusqu’au point de non-retour, jusqu’à ce qu’il redescende aussi lentement qu’il était monté, laissant place à un désir encore plus puissant que le précédent.


Il m’attrapa par les épaules et nous fit rouler l’un sur l’autre, de manière à ce que je me retrouve au-dessus de lui. Son pénis était toujours en moi et peut-être encore plus dur.

Mais, maintenant, c’était moi qui dirigeais, qui le soumettais à mon bon vouloir. Les rôles étaient inversés. Je n’étais plus moi, je devenais Lilith revenue du pays de Nod pour récolter la semence de ce seigneur de la nuit. J’étais la reine des succubes venue lui rendre le plaisir qu’il venait de me donner, le transporter, au-delà de toutes limites, dans un monde où il n’existait plus que le vice et la luxure. Je le chevauchais tel un sauvage étalon dressé à mon bon vouloir. Je l’enserrais entre mes cuisses, son pieu me transperçant un peu plus profondément à chaque coup de reins que je donnais.

Nous n’étions plus que quête du plaisir extrême, je le ramenais une deuxième fois dans le monde des vivants. Notre union ne devait plus s’arrêter. Nos deux corps baignés de sueur ne faisaient plus qu’un. Nous étions en train de nous lier éternellement l’un à l’autre. Je ne voulais plus que cela s’arrête, je voulais que nous mourions ensemble de plaisir, là, au milieu du cimetière baigné de la lueur de la lune presque pleine, mais, hélas, lui était déjà mort ! Alors je me contentai de l’amener à l’orgasme et de l’y accompagner.


Cet instant fut le plus sublime, nos corps en parfaite osmose étaient arrivés au moment ultime où une épilepsie synchrone nous foudroya simultanément. Je sentis son liquide brûlant gicler en moi au moment même où tout mon être explosait littéralement de l’intérieur. Nous jouîmes ensemble pendant de longues minutes avant de nous écrouler l’un sur l’autre, épuisés, repus et heureux. Nous restâmes allongés l’un contre l’autre sans bouger, jusqu’à ce que, sans que je m’en rende compte vraiment, je glisse vers les limbes du sommeil…



Les premières maudites lueurs de l’aube vinrent m’arracher à ce repos divin. J’ouvris les yeux. J’étais seule sur la pierre tombale, nue, enroulée dans une cape noire doublée de satin. Mon seigneur des enfers avait disparu. Je me levai, rassemblai mes vêtements éparpillés autour de la tombe et me rhabillai prestement. Je ne pus remettre mon string : il n’en restait que des lambeaux. Je m’enroulai de nouveau dans la cape, elle avait encore son odeur : une odeur de sang et de mort. Je me dirigeai vers la sortie en passant la main sur les deux traces de morsure où le sang avait séché.



Je savais que rien ne serait jamais plus comme avant et qu’il me faudrait revenir souvent, la nuit, pour l’abreuver et le repaître de mon sang et puis nous unir, encore et encore, jusqu’à ce que, peut-être, une nuit, il fasse de moi sa compagne pour l’éternité.