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Temps de lecture estimé : 14 mn
08/12/05
Résumé:  Un espion, mis à la retraite forcée, est exilé en Thaïlande.
Critères:  fh asie prost amour odeurs fellation cunnilingu pénétratio policier
Auteur : Jean-Marc Manenti  (48 ans épicurhyen.)            Envoi mini-message
Ma petite Thaï

Être détenteur d’un vilain secret, ça peut être dangereux pour sa propre personne. Cependant, plus il est sordide, plus le pouvoir que l’on peut en tirer est grand, ce qui peut s’avérer très utile dans certaines situations. Détenir un secret peut aussi aider à se tirer d’un mauvais pas, surtout si les infos en notre possession mettent en cause des gens connus, voire célèbres pour une raison X.


C’est d’ailleurs un de ces lourds secrets qui m’a conduit ici, en Thaïlande. Remarquez, c’est moi qui ai choisi la destination. Je devenais encombrant, alors, un groupe d’hommes en costume cravate, du genre qui passent à la télé de temps en temps pour débiter leurs bobards et dire qu’ils oeuvrent pour le bien du pays, m’a fait comprendre que je devais quitter l’Hexagone. Je précise que je travaillais pour ces gens-là, des boulots pas très reluisants d’ailleurs, qui m’ont mené aux quatre coins du monde, surtout en Afrique Noire, en Amérique du Sud, en Croatie ou en Serbie. Les menaces étaient à peine déguisées, mais je m’en suis tiré avec une bonne rente mensuelle "aux frais de la Princesse", assorti d’un billet d’avion pour Bangkok. Croyez-moi, jusqu’à la veille de mon départ, je me suis retourné souvent quand je marchais, j’ai tout surveillé, ma voiture, ma boîte aux lettres, ce que je consommais, les colis que je recevais. Maintenant que je suis loin de Paris, je me décrispe, sans toutefois relâcher ma vigilance… On ne sait jamais !

Mon boulot de baroudeur m’avait aussi souvent mené en Asie et, pour plus de facilité, j’avais fait l’immense effort d’apprendre quelques dialectes. Pour ne pas sombrer dans l’oisiveté la plus totale, je travaillais donc officieusement comme traducteur pour l’Ambassade de France ainsi que pour quelques grosses sociétés francophones. Je me savais surveillé, mais moins en danger qu’en France. Le reste du temps, je le consacrais au sport, à la gastronomie locale. Je lisais beaucoup et, bien entendu, me tenais au courant de ce qui se passait dans le reste du monde, surtout en France.

Si j’avais jeté mon dévolu sur la Thaïlande, c’est parce que j’ai un fort penchant pour les filles asiatiques. Bien entendu, j’allais de temps à autre au bordel, histoire de me nettoyer l’esprit. Vu les sommes qu’on me versait et le coût de la vie, j’y allais souvent. Je me laissais aller aux délices des massages et de l’amour tarifé avec de jolies filles aux yeux bridés.


Jusqu’au jour où, pendant un déjeuner de travail avec le patron de la filiale d’une entreprise française, alors que la conversation glissait de plus en plus vers le sexe, ce dernier m’indiqua qu’il existait des maisons où on pouvait choisir une fille sur catalogue. Il en sortit un exemplaire de sa serviette de cuir et le soir même, je fis mon choix, parmi une quarantaine de jolies thaïlandaises sur papier glacé. La fille s’appelait Li-Tao, âgée de 22 ans. Elle était, sur la photo, vêtue d’un minuscule bikini. Comme convenu par téléphone avec un type à la voix nasillarde, elle se présenta à mon domicile à 20 heures pétantes. Mon employée de maison étant en congés, j’allai ouvrir moi-même.

Une fois à l’intérieur, nous nous observâmes quelques dizaines de secondes. Avec mon mètre quatre-vingt et mes quatre-vingt-dix kilos de muscles, je devais ressembler, pour elle, à une armoire à glaces. Li-Tao ne devait pas mesurer plus d’un mètre soixante. Une épaisse chevelure noire aux reflets cuivrés ou bleutés selon la lumière, balayait ses frêles épaules. Elle attendait, debout face à moi, les pouces dans les passants de son jean, un petit sourire sur son doux visage aux yeux bridés. À mon grand étonnement, un violent désir monta rapidement du fond de mon être. Elle n’avait rien à voir avec la photo du catalogue… Elle était cent fois plus jolie en vrai ! J’avais envie de m’emparer de ce visage et de le baiser sur toute sa surface. Je me contins à grand-peine et lui fis signe de me suivre. Une fois dans la chambre, elle me demanda, en thaï, son petit cadeau. Avec aplomb, je fis celui qui ne comprenait pas.



Une fois les billets empochés, elle ôta tee-shirt, sandales et blue-jean. Elle s’offrit quelques instants à mon regard en tournant sur elle-même, bras écartés, puis, devant mon sourire radieux, s’allongea sur le lit. Je tombai short et tee-shirt à la vitesse de la lumière pour la rejoindre. Mon sexe me faisait mal, tant je bandais.

Je caressai son corps avec une tendresse toute sensuelle, m’attardant sur ses petits seins fermes et ronds, tout en m’enivrant des senteurs de sa peau soyeuse. Tandis que je frottai légèrement ma joue contre son petit triangle de poils, elle tendit le bras vers son sac, en sortit un préservatif dont elle déchira l’emballage avec ses dents. D’un geste, la jeune asiatique m’invita à m’allonger sur le dos et coiffa mon gland de latex et le fit en suite glisser entre ses lèvres. Li-Tao entreprit de dérouler le préservatif sans ses mains, avec seulement ses dents serrées autour de mon pénis frémissant. L’opération dura plusieurs minutes, pour mon plus grand plaisir.

Mon sexe était comme un axe autour duquel pivotait son visage, tantôt à gauche, tantôt à droite, serrant et desserrant l’étreinte de ses quenottes pour dérouler la capote. À deux reprises, je l’arrêtai, sous peine d’éjaculer avant même de la prendre. De temps à autre, elle faisait de petits commentaires en Thaï, je faisais semblant de ne pas comprendre. Oui, je sais, ce n’est pas très loyal, mais, ce genre de mensonge se révèle souvent d’une grande utilité.

Moi, je ne cessai d’admirer le corps de ma petite pute thaïlandaise. Mes yeux glissaient sur le galbe de ses cuisses, la chute de ses reins, les courbes sensuelles de sa taille, la rondeur de ses seins menus, mais néanmoins droits et fiers. Une fois ma virilité gainée jusqu’à la garde, elle m’invita du regard en écartant largement les jambes. Avec délicatesse, je me couchai sur elle et entrai doucement dans son corps. Survolté par la mise en place du préservatif, je ne fus pas long à jouir. De plus, la chaleur de sa peau, les senteurs de son corps, sa façon de se mouvoir doucement sous moi, tout contribua à faire sauter la soupape et à m’éjecter vers le septième ciel.



Sans me retirer, je pris appui sur mes coudes et contemplai son visage légèrement ovale, aux courbes douces. D’un index, je fis le tour de la fente de ses yeux, glissai sur son petit nez, contournai ses pommettes pour suivre enfin la frontière de ses lèvres satinées. Je commentai à voix haute mon érotique voyage.



Li-Tao me fixait en souriant.



Je passai le reste du temps qui m’était imparti la joue contre son bas-ventre, m’enivrant de ses subtiles effluves féminines. Puis, à regret, je la regardai remettre ses vêtements et la raccompagnai à la porte. Avant de disparaître au coin de la rue, elle se retourna et me fit un signe de la main.

A partir de cet instant, la belle Li-Tao, ma petite pute thaïlandaise, ne quitta plus ma mémoire. Jour après jour, son souvenir s’imprima d’une façon indélébile dans mon esprit, puis se répandit dans mon sang, dans ma peau, pour, à la fin, coloniser la moindre parcelle de mon génome.

Par je ne sais quel miracle, j’arrivai à attendre trois jours avant de me saisir du téléphone et commander à nouveau Li-Tao pour une heure. Nora, ma domestique, me fit part de sa réticence à recevoir une prostituée. J’insistai fermement pour que la jeune femme soit reçue comme une invitée de marque, ce qu’elle fit sans rechigner. Comme la première fois, Li-Tao montra sa virtuosité à placer une capote sur mon pénis avec ses dents. Après mon plaisir, je refis le tour de son visage avec mon doigt, puis, je me hasardai à parcourir ses épaules et ses seins avec ma bouche, jouant de mes lèvres et de ma langue sur sa peau. Je ne rêvais que d’une chose, boire à la source de son plaisir. Hélas, pour le moment, elle faisait son métier… Me donner du plaisir et partir. En fin de séance, je regardai son magnifique corps disparaître sous ses vêtements, et cela se terminait par un petit signe de la main au coin du trottoir. Vous vous en doutez, de plus en plus souvent, je décrochais mon téléphone et ma petite Thaï venait passer une heure chez moi. Outre l’immense plaisir que me procuraient nos relations physiques, j’appréciais tout particulièrement nos conversations à sens unique. Alors qu’à voix haute je lui parlais de la beauté de son corps, du désir qui me tenaillait, Li-Tao s’étonnait de la douceur des gestes que j’avais pour elle, elle faisait beaucoup de commentaires. Malgré tout, après chacun de ses départs, un sentiment de frustration s’emparait peu à peu de moi. J’eus toutes les peines du monde à cacher mon émoi, le jour où, alors que j’écartais une mèche de cheveux pour admirer une nouvelle fois son minois, elle dit tout haut, une lueur triste dans le regard :



Je dus me forcer à garder un sourire niais pour que mon stratagème ne soit pas découvert. Lors d’une autre visite, alors que je caressais son ventre avec sensualité, elle murmura :



Cette simple phrase me valut quelques nuits d’insomnie. Je profitais de mon temps libre pour mettre au point des dizaines de plans tous plus utopiques les uns que les autres, pour arracher Li-Tao des griffes de cet ignoble maquereau de Tchang-Ping. Puis, environ trois mois après la première visite de ma petite Thaï, alors qu’elle venait d’habiller ma verge d’un préservatif, j’attirai son visage vers le mien et posai ma bouche sur la sienne. Elle tenta de se dégager, mais je la retins fermement et, sans aucune retenue, l’embrassai à pleine bouche. Sa résistance fut de courte durée, elle s’abandonna bien vite. Je l’embrassai avec fébrilité et passion. Nos langues se cherchèrent et se trouvèrent, déchaînant ainsi notre fougue. Lorsque je m’écartai d’elle, un large sourire éclairait son visage, mais de grosses larmes coulaient sur ses joues. Je les cueillis une à une de la pointe de ma langue tendue. En souriant de plus belle, Li-Tao enleva le préservatif de mon sexe et le jeta à terre. Elle guida mon pénis vers la fourche de ses cuisses. Nous fîmes d’abord l’amour avec douceur et sensualité, la jeune asiatique faisant onduler son corps sous moi en vagues voluptueuses. Puis, peu à peu, nous laissâmes nos sens se déchaîner. Son orgasme fut sauvage et lui arracha un cri aigu que je n’oublierai jamais. L’instant d’après, je succombai et répandis mon plaisir au fond de son ventre brûlant d’amour. Nous restâmes un long moment immobiles, couverts de sueur. Bien sûr, à partir de ce jour, rien ne fut plus pareil, je passais de l’état de client à celui d’amant, même si à chaque visite, je la payais.

La fois suivante, j’eus l’occasion de déguster sa liqueur de femme. Après l’incontournable séance de la pose du préservatif, nous nous embrassâmes longuement, avec passion, puis, je parcourus son corps de ma bouche et de mes mains. La fourche de ses cuisses était déjà perlée de son désir et, avec tendresse, j’embrassai sa minette comme si c’était une bouche. Ses soupirs, ses gémissements, son cri au moment de l’orgasme étaient le plus merveilleux chant d’amour. Les sirènes qui tentaient d’attirer Ulysse pouvaient aller se rhabiller !

Quelques temps plus tard, à l’occasion d’une visite, avant de passer dans la chambre, Li-Tao interpella Nora et lui parla. Bien que je n’eus aucun mal à la comprendre, je laissai ma domestique traduire. Les patrons de Li-Tao commençaient à s’inquiéter des visites régulières que je demandais et se montraient de plus en plus méfiants. Ils envisageaient de la conduire dans un autre bordel, à l’autre bout du pays, dans les régions frontalières. J’eus froid dans le dos, je connaissais le sordide des établissements implantés là-bas. Avec patience, j’attendis la fin de la traduction et m’isolai avec ma visiteuse. Je la fis asseoir sur le lit, à côté de moi. Comme elle me fixait pour guetter ma réaction, j’écartai d’un doigt une mèche qui lui barrait le front et déposai un baiser sur sa bouche soyeuse.



Elle eut un hoquet de surprise, en m’entendant parler sa langue, mais ne me posa pas de question.



Alors que je prononçais ces mots, une pensée incongrue, qui me fit sourire, traversa mon esprit. J’essayais d’imaginer mes anciens compagnons des commandos spéciaux qui ne manqueraient pas de me brocarder en me voyant aussi romantique.



Elle me fit un signe affirmatif de la tête. Je lui caressai la joue avec le revers de ma main. Compte tenu de l’importance du moment, nous n’eûmes pas le cœur à faire l’amour.

La réaction de Tchan-kiang ne se fit pas attendre. Le lendemain, au beau milieu de la matinée, il vint en personne avec deux de ses porte-flingues et, après avoir défoncé la porte d’entrée, me somma de lui rendre Li-Tao. Tandis qu’il me tenait en respect avec un vieux Colt 45, ses deux acolytes trouvèrent bien vite Li-Tao et la ramenèrent sans ménagement dans le salon où ils la jetèrent au sol. À partir de ce moment, tout se passa très vite.

Avant que les deux sbires aient eu le temps de molester la jeune thaïlandaise, le bruit caractéristique d’un silencieux résonna dans la pièce. Les deux tirs furent rapides et atteignirent leur but. Les deux hommes furent secoués comme si quelqu’un les avait bousculés. Ils s’écroulèrent au sol presque en même temps, une balle en pleine tête. Profitant de la surprise générale, je balançai mon poing dans l’estomac de l’ignoble Tchang-Ping. Son pistolet tomba à terre, en même temps que son corps sans vie. Une flaque de sang grandissait peu à peu sous son crâne. Je me tournai vers Li-Tao recroquevillée sur le carrelage, puis vers l’endroit probable d’où étaient partis les coups de feu. À mon grand étonnement, mon regard tomba sur Nora, un P38 encore fumant à la main.



Une heure plus tard, ma grande valise à la main, je fis mon entrée dans l’Ambassade, accompagné de la douce Li-Tao, encore choquée par les évènements. La pauvre petite n’avait que ses vêtements et son sac pour tout bagage. L’accueil fut plutôt froid, on me connaissait et je représentais pour eux quelques tracasseries en perspective.

J’eus un violent échange verbal avec ces messieurs, qui voulaient mettre Li-Tao à la porte, malgré le danger que cela représentait pour sa personne.



Il contempla quelques secondes le bristol et, avec un profond soupir de lassitude, décrocha son téléphone. Lorsqu’il entendit la voix de son interlocuteur, il se figea, devint tout pâle et commença à bredouiller.



De grosses gouttes de transpiration glissaient sur les joues du fonctionnaire. Je me penchai vers l’oreille de Li-Tao assise à côté de moi, et lui traduisis la conversation. Les senteurs de sa peau, toutes proches, me mirent en émoi et j’eus du mal à chasser quelques pensées lubriques. Ah ! C’était bien le moment ! J’imaginais mon lointain correspondant, assis dans un confortable fauteuil au fond de son ministère parisien, en train de passer sa mauvaise humeur sur ce bon vieil ambassadeur, qui devait se demander ce qu’il avait fait au Bon Dieu pour que ça tombe précisément sur lui. Il était rouge, crispé, suant, en proie à des tics nerveux. À mots couverts, je rappelai au ministre que j’étais détenteur de certains petits secrets, tous plus vilains les uns que les autres et que, tous autant qu’ils étaient, avaient intérêt à me faire sortir de Thaïlande avec Li-Tao. Finalement, il fut décidé que la jeune femme et moi passerions la nuit à l’intérieur de l’Ambassade, pour partir vers Paris avec le premier vol du lendemain matin. La France mit à notre disposition une chambre de bonne sous les combles, au confort tout ce qu’il y a de plus spartiate… avec une sentinelle en armes au bas des escaliers. Sans cérémonie, on nous offrit un plateau de gâteaux secs et un thermos de thé.

Ma belle Thaïlandaise affichait un large sourire et exultait à l’idée de tirer un trait définitif sur sa vie dans l’enfer de l’infâme Tchang-Ping. Elle n’eut qu’à ôter son tee-shirt, ses sandales et son blue-jean pour se retrouver totalement nue, à genoux sur le lit, pendue à mon cou. Mes mains enserrant sa taille, nos lèvres passionnément soudées, nos langues se livraient une guerre sans merci pour envahir la bouche de l’autre. Je me laissai glisser jusqu’au sol et, ainsi, posai ma joue contre son bas-ventre. Elle me serrait contre elle, comme une mère protégeant son enfant. Ses senteurs intimes allumèrent en moi le brasier du désir et elle le sentit tout de suite. Je léchai son ventre, embrassai sa peau, mordillai ses flancs comme un jeune chien. Je la fis basculer sur le lit et posai ma bouche sur sa toison. Je continuai à jouer de mes dents sur l’intérieur de ses cuisses, je passai la pointe de ma langue dans le sillon de l’aine pour, enfin, après quelques minutes de ce traitement qui la rendait folle de désir, embrasser son minou à pleine bouche. J’étanchai ma soif d’elle en dégustant son nectar de fille, véritable suc de son plaisir, authentique eau de vie d’amour. Mes oreilles se régalaient de la mélopée envoûtante de ses soupirs et gémissements, je me laissai bercer par le roulis de son bassin qui tanguait au rythme de la houle enfiévrée de sa jouissance. À peine remise de son orgasme, ma belle Thaïlandaise m’accueillit tout au fond de son corps. Je donnai volontairement une grande ampleur à mes coups de reins, pour le plaisir d’entendre le clapotis de son coquillage. Son visage était face au mien et je ne me lassai pas d’admirer la finesse de ses traits. Elle ferma les yeux de bonheur quand j’explosai au fond de son ventre brûlant.

Nous nous restaurâmes avec la collation qu’on nous avait accordée.



Nous nous couchâmes et, malgré un désir nouveau, nous sombrâmes dans un profond sommeil.

Quelques étages plus bas, au sous-sol, quelqu’un ôta ses écouteurs et dit à son voisin :



Le grand gaillard se déplia, s’étira en bâillant et se dirigea vers l’ascenseur. Au dernier étage, la porte s’ouvrit sur une sentinelle qui, après un bref échange de regards complices, s’en alla sans bruit par les escaliers. Le grand maigre sortit de sa poche un petit pistolet Smith & Wesson calibre 6/35 et y vissa un silencieux. Il gravit à pas de loup les quelques marches qui menaient aux anciennes chambres des domestiques et, avec précaution, poussa la porte qui portait un rond tracé à la craie. Il se trouva face à Li-Tao et moi, nus sur le lit, amoureusement enlacés. Du coin de l’œils il inspecta le plateau où il ne restait que quelques miettes des gâteaux secs. Les gâteaux, j’aurais dû m’en méfier ! La première bastos fut pour moi, en plein front. Pour Li-Tao, il mit un peu plus de temps, il la contempla longuement avant de presser la gâchette.

Je vous l’avais dit, c’est dangereux de détenir de vilains secrets d’Etat… Maintenant que je suis mort, n’escomptez pas que je vous les dévoile ! Ces braves politiciens seraient bien capables de venir me clouer le bec jusqu’en enfer ! Quand je dis en enfer, c’est une expression bien sûr ! Là non plus, ne comptez pas sur moi pour vous dire où nous sommes, Li-Tao et moi… C’est mon petit secret à moi !