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n° 10011Fiche technique12122 caractères12122
Temps de lecture estimé : 8 mn
30/12/05
Résumé:  Un mets délicat...
Critères:  fh magasin volupté vengeance pénétratio fsodo humour
Auteur : Armel  (Libertin sentimental)            Envoi mini-message

Série : La brioche

Chapitre 01
La brioche

L’odeur chaude et suave qu’Hélène connaissait si bien la tira de son sommeil. Aucune lumière ne filtrait à travers les persiennes. En regardant les aiguilles lumineuses de son réveil, elle constata l’heure matinale malgré l’obscurité. Elle s’étira langoureusement en esquissant un léger sourire de béatitude, laissant les draps tièdes flatter sa peau.

Elle ne portait rien, hormis une fine culotte de dentelle blanche dont la transparence laisser tout entrevoir. Cette absence d’écran sur son corps accentuait d’autant plus le bonheur du contact caressant du drap. En le soulevant, elle posa un regard amusé sur les pointes de ses seins dressées par la sollicitude de l’étoffe. Son visage affichait un étonnement un peu feint.

Les effluves épais revinrent flatter ses narines. Elle se redressa, bascula ses jambes nues hors du lit. La tiédeur du parquet de bois sous ses pieds nus la rassura. Tout semblait vouloir concourir à son bien-être, ce jour-là. Elle y ajouta quelques ingrédients indispensables. D’abord, la douce clarté de la petite lampe de chevet. Puis la paume d’une main sous le globe clair de son sein droit, cajoleuse et attentive. Ensuite, elle se leva pour aller pousser à demi les volets et savourer son premier contact avec cette journée à peine éclose.


Ce n’est qu’après ce rituel qu’elle sortit de la chambre. Elle suivait ses sens et ceux-ci l’attiraient vers le bas de la maison. Son nez la guidait toujours. Une fois au rez-de-chaussée, elle entreprit de descendre encore, là, tout en bas, sous la maison. Une légère appréhension de la fraîcheur des marches de pierre la fit hésiter un court instant. Mais l’envie était trop forte. Elle aperçut un rai de lumière qui filtrait par la porte du fournil entrouverte. Au-delà, une silhouette masculine familière s’affairait près du four brûlant dans lequel doraient déjà les miches de pain frais.

Elle s’approcha sans bruit. Étienne se retourna brusquement et sursauta en l’apercevant. Il ne l’avait absolument pas entendue. La surprise qui imprégna ses traits à cet instant fit rire Hélène comme une enfant. Sans bouger, elle se contenta de mettre ses mains dans son dos pour adopter une posture de fausse ingénue. L’amusement le gagna aussi. Une tendre lueur se refléta dans ses yeux lorsqu’il admira plus posément cette apparition miraculeuse. Dans la demi-pénombre de la pièce chaude, il tendit la main vers le corps presque nu de son amour.

Ils s’enlacèrent. Il se saisit délicatement de ce petit animal chaud. La farine de ses mains laissait la trace du cheminement sensuel de ses caresses sur la peau de sa femme, mordorée par les flammes. L’unique vêtement qui encombrait encore leur désir glissa lentement. Hélène s’ouvrit à toutes les audaces de son partenaire. Tout en se laissant aller ainsi, elle partit en exploration à son tour. Ses mains glissèrent sous la tenue de travail blanche. Elle le dénuda complètement. Elle tâta chaque recoin du buste, du dos, tour à tour se lovant contre le ventre, s’écartant pour saisir les expressions du visage, exacerbant du plat de la langue le pli des bras, le creux des épaules… Étienne, lui, retrouva la sensualité des gestes de son métier. Il ne s’agissait plus de matière inerte, mais de chair frémissante, vivante.

Il pétrit la masse tendre et lourde des seins offerts avec une retenue attentive. Il goûta la saveur de blé dont il avait imprégné les pores. Lorsqu’elle se retourna, il s’appliqua à la serrer contre lui, croisa ses bras sur son ventre, l’étreignit de toute son âme. Et ce fut de son cœur que partit le sang qui gorgea doucement sa verge qui se dressait entre les cuisses d’Hélène. D’un mouvement de bassin, elle l’emprisonna entre elles pour en embrasser toute la plénitude avec les lèvres de sa vulve. Ce baiser torrentiel lui gonfla les entrailles. Le courant enfla en elle, la poussa à entraîner les reins d’Étienne à la rencontre de ses fesses tendues.

Dans cette fièvre, elle bascula sans pouvoir se retenir sur le plan de travail. Sur ce dernier reposait la pâte blanche et veloutée de la fournée à venir. Elle posa ses mains au-delà et y appliqua alors lentement ses seins durs. La sensation était indescriptible. Dans un soupir, elle se laissa aller à ce moment de béatitude. Elle mélangea les ferments de la pâte à ceux de l’incendie qui couvait dans toutes ses fibres.


Étienne s’était accroupi derrière elle, tout à l’extase de contempler le relief vallonné de sa croupe. Il y enfouit presque tout son visage, ses mains largement ouvertes creusant leur nid dans la chair souple des fesses. Hélène poussa un petit cri de surprise et de plaisir mêlés. Ce même cri, toujours renouvelé, qu’elle tenta de retenir en vain quand la langue de son amant esquissa des intrusions plus intimes par toutes les voies qui s’offraient à elle. Étienne se grisait d’odeurs et de saveurs entêtantes. Les relents de luxure et de pain chaud l’envahirent.

Hélène se remit face à lui et il offrit le berceau de ses bras à ses jambes largement ouvertes. Son vit se posa quelques délicieuses secondes dans l’épaisseur de la toison d’Hélène, tout à ses palpitations. Puis, sans crier gare, il entra en elle. Le ventre de sa compagne enfla de ravissement, les reins se creusèrent. La vague monta rapidement. L’espace autour d’eux parut se dilater à la mesure de l’univers. Elle accompagna les assauts de son petit boulanger d’ondulations incontrôlées et de gémissements sourds. Lorsque la tige dilatée s’échappa de son piège de nacre, ce fut tout naturellement, comme dans l’ordre des choses, que cette supplique s’échappa de ses lèvres : « Viens ! Donne-la-moi aussi par-là… »

Elle lui désigna du bout des doigts la petite feuille brune que surplombait la flore encore palpitante de sa vulve. Elle s’ouvrit sans heurts sous la poussée de cette pénétration encore plus complète, totale. Hélène sentit avec un ravissement hors du temps le repli du gland se frayer un chemin dans les milliards d’étoiles qui tapissaient les membranes de ce couloir incandescent. La hampe coulissa dans sa totalité, arrachant à tous deux un gémissement rauque. Les molletons délicats des pubis se soudèrent. La puissance de l’étreinte provoqua le lent travail de la jouissance. L’orgasme progressa, d’abord à pas feutrés, puis imposa sa présence fulgurante.


Étienne reprit possession de vagin d’Hélène. La déflagration parcourut celle-ci avec une force brutale. Elle déforma sa perception de la réalité, la fit chavirer au-delà de ses rêves.

Étienne tenta avec l’énergie du désespoir de retenir le flux qui s’annonçait. Elle le sentit, ayant repris ses esprits. Elle le retira d’elle, descendit de la table. Debout à côté de lui, elle s’empara d’une main de la verge au bord de l’agonie. Elle fit de son autre main un réceptacle pour la semence qui ne tarda pas à bondir sous les va-et-vient de son poing serré. Les cris d’Étienne qui accompagnèrent la scène témoignèrent en faveur de son habileté et de son amour. La conque se remplit du liquide chaud et abondant. Elle en retira jusqu’à la dernière goutte. Ils haletaient à l’unisson. Tournant son visage vers le sien, elle l’embrassa avec une ardeur profonde, interminable, le précieux suc toujours au creux de sa main.

Avisant ce qu’elle devina être la préparation pour une brioche, elle y enfonça son pouce libre, formant comme un petit cratère. Elle y déposa le sperme tiède avant de refermer précautionneusement la pâte. Puis elle glissa le tout dans le four, sous le regard interrogateur de son homme. Elle l’embrassa. « Laisse-moi faire… »

Elle enfourna ensuite l’autre pâte sur laquelle ses seins avaient laissé une empreinte sans équivoque.



Hélène releva le rideau de fer de la devanture de la boulangerie vers huit heures, comme à son habitude. Le petit village commençait à peine à s’éveiller. Étienne était monté se recoucher après sa nuit dans le fournil. Elle avait remonté la première fournée de pain et de viennoiseries juste avant d’ouvrir.

Ce matin-là, son visage rayonnait encore plus que les autres jours. Elle portait sa blouse bleu pâle. Dessous, elle s’était contentée d’une jupe affriolante sur ses bas de soie noire préférés. Les trois boutons ouverts sur le haut de la blouse laissaient deviner la naissance de ses seins. Devant le grand miroir de la boutique, elle s’ajusta et s’assura de l’effet désiré.

Depuis plusieurs mois, une sale rumeur, insidieuse et mauvaise, s’était répandue à leur sujet. Elle n’avait que faire des considérations mesquines d’un noyau de frustrés qui empoisonnaient de leurs persiflages la vie de cette petite communauté villageoise. Cependant, elle avait mûri, avec un peu de malice il faut le dire, une petite vengeance. Après une petite enquête aussi discrète que minutieuse, elle avait enfin réussi à connaître l’identité de l’individu à l’origine de ces saletés. Ou il aurait fallu plutôt dire « celle » qui était à l’origine de cela, car il s’agissait bien d’une femme. Et ce matin, elle l’attendait de pied ferme.


Les premiers clients – principalement des hommes - qui défilèrent dans la boulangerie présentèrent face à la tenue provocante d’Hélène des troubles aussi variés que réjouissants. Certains frisèrent l’apoplexie, d’autres la crise cardiaque. Quelques-uns d’entre eux semblaient ne plus vouloir quitter la boutique, devenant soudain grands consommateurs de pâtisseries et de confiseries en tout genre, les yeux se détachant avec peine du décolleté de la boulangère.


En milieu de matinée, Hélène aperçut enfin sa proie qui se dirigeait vers la boulangerie. La bonne femme rabougrie et laide poussa la porte. Hélène la fixa avec un grand sourire. L’autre ne la regardait jamais droit dans les yeux. Quoiqu’elle portât, elle paraissait toujours grise. Toujours mielleuse, aussi. Hélène fit preuve d’une courtoisie et d’un empressement exemplaires. On arriva enfin à la commande quotidienne : la brioche. Ce ne fut pas sans une certaine jubilation qu’elle emballa avec cérémonie la belle miche bien dorée dans le papier des grandes occasions.


« Oh ! Quel bel emballage ! Qu’est-ce qui me vaut cette attention ?



L’amplitude du sourire d’Hélène prit des proportions démesurées.



La mégère partit avec son précieux paquet, Hélène se sentit envahie par une bouffée de bien-être inhabituelle.

Elle ferma boutique vers midi et demie, retira sa blouse et monta dans cette tenue vers la chambre. Dans le lit gisait le corps endormi d’Étienne. Près de l’autre bord, un autre homme se tenait assis, un livre entre les mains. Elle admira un moment la cause de tous ces petits désagréments. Il sourit en l’apercevant. Elle s’approcha, les seins toujours libres de toute entrave et posa ses lèvres sur sa bouche. Une place lui était apparemment réservée entre eux. Elle s’y installa confortablement. Étienne émergea du sommeil péniblement. Ses deux hommes la contemplaient avec tendresse. Elle partagea l’autre brioche à l’effigie de ses seins magnifiques en trois parts, sous leur regard étonné.


Elle s’endormit ensuite en souriant entre leurs bras. Pour rien au monde elle aurait laissé qui que ce soit briser cela.

Son sommeil fut d’autant plus paisible qu’elle imaginait sans peine la tête de l’autre, quand elle allait recevoir sa lettre…