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n° 10012Fiche technique11002 caractères11002
Temps de lecture estimé : 7 mn
30/12/05
Résumé:  Ce jour-là, Fanny décide d'un grand jeu dont elle seule connaît les règles.
Critères:  fh parking voiture volupté lingerie ecriv_c
Auteur : Fanny et Philippe      
Le grand jeu du jeudi

Ce jour-là, Il avait bloqué son déjeuner et j’en étais très enchantée. Je m’étais levée de bonne humeur, l’esprit à la fois enjoué, joueur et coquin.

Après quelques tergiversations, il était prévu que je le retrouverai à l’endroit habituel, un parc parisien où il était aisé de se garer dans le grand parking souterrain.


Ce jour-là, l’imagination malicieuse et l’attitude ludique, j’avais envie de le surprendre. C’était, à son insu, à lui de choisir « petit jeu », « moyen jeu » ou « grand jeu ».

Son choix aveugle, sans autre précision s’imposerait à moi et ma pudeur. Nous jouions à deux mais seule, je connaissais les règles. Je ne tricherai pas.

Sa réponse a été immédiate : « as you like …»

Je n’allais pas me laisser faire ! Ravie d’avoir une réponse, mais décontenancée de pas être plus avancée, je réitère ma demande, toujours par SMS.

J’avais trois tenues presque étalées devant moi. Non, il n’y avait pas d’autres solutions que son choix à lui. Le temps d’une douche, un SMS retentit. Laconiquement, il exprimait son choix : « grand »


Ce jour-là, il avait choisi « grand ». Sourire aux lèvres, je passais donc de ma nudité encore humide de la douche à la troisième tenue : celle qui nous réservait le plus de surprises, la plus féminine des trois, la plus pratique aussi, la plus esthétique peut-être, la plus inhabituelle aussi, celle qui me permettait de remettre une jupe noire longue et fluide remisée au fond de mon placard depuis de longues années avec le gilet aux petits boutons de nacre qu’il connaissait déjà.

Ce jour-là, il était 10h30 quand je suis partie sur le bitume du périphérique qui me séparait de notre lieu de RV. L’air froid de l’hiver s’insinuait sous ma jupe, sur la peau du haut de mes cuisses qui se frôlaient aux changements de vitesse. Je me sentais espiègle dans l’incarnation de la pièce maîtresse de ce grand jeu. Je sentais mes yeux crépiter et un sourire accrocher aux oreilles.


Ce jour-là, je suis arrivée bien avant lui mais studieuse, j’avais décidé de travailler en l’attendant.

J’étais sereine et impatiente lorsque vers 12h15 mon téléphone me sortit de ma concentration. C’était le début de la partie du grand jeu qu’il ne connaissait pas encore.

Je ne savais pas encore comment se dérouleraient les sets de cet amusement plus surprenant et délicieux qu’improbable en dehors de toute date festive.

Il partait, il arrivait, un peu énervé par des attitudes très petits jeux de la part de collaboratrices.


Ce jour-là, quelques minutes plus tard, sa voiture me fonçait dessus. Je montais, l’air mutin et canaille des sales gosses qui ont fait une bêtise ou qui ont quelque chose à cacher ou qui cherchent simplement à dissimuler une certaine gêne.

J’avais l’intention de mener la partie jusqu’au bout, partie où tous sont gagnants, telles les loteries « ici, pas de perdants ».


Ce jour-là, il se gara, à ma demande, dans un coin, serré contre le mur. Après avoir échangé quelques baisers, le nez humide, nous nous extirpons de sa voiture pour aller déjeuner.

Je crois que je ne peux m’empêcher de sourire, avec un air malicieux qui doit tant trancher avec celui de la femme quadra un peu mûre. Intérieurement, le froid s’engouffrant de nouveau sous ma jupe, je sens le contraste entre ce qui est offert à son regard et qui est à découvrir. Ce qui est offert de cette tenue numéro 3 est classique et sobre : jupe longue noire, gilet et veste de tailleur noirs, bottes plates noires, long manteau gris et foulard en soie vieux rose, seule tâche de couleur qui fait office de relief. Ce qui est ostensible porte peut-être même un brin de sévérité, mais il ne faut pas se fier aux apparences… Je me souviens d’un de ses propos sur les découvertes à faire au-delà de ce qui est visible …


Ce jour-là, il me trouve souriante et mystérieuse lorsqu’il me demande pourquoi je ris et que je ne peux répondre « surprise, tu verras plus tard, c’est le jeu ».

Le déjeuner est vif, les discussions s’enchaînent sur des sujets plus ou moins faciles, plutôt moins que plus. À certains moments, je ne me sens plus du tout d’humeur joueuse mais grave, très grave. Je n’ai pas envie de me laisser déborder dans ce registre et prends le risque d’une méprise. Il ne s’agit pas de me dérober à certains sujets, ni de zapper, mais de ne pas oublier le grand jeu de ce jour-là.


Ce jour-là, je ne voulais pas de dessert, compris dans le grand jeu.

Rapidement, je demande l’addition qu’il règle et nous retournons à sa voiture. De loin, nous ne voyons qu’elle dans le parking avec ses grands yeux ronds, son capot qui domine tous les autres. Il la trouve belle et je m’amuse devant son regard attendri.

Le plateau de jeu est là : reste à jouer, à découvrir le parcours.

Nous montons à l’arrière de sa voiture.


Ce jour-là, les règles du grand jeu m’imposent une certaine audace qu’il va bientôt pouvoir découvrir.

Règle numéro 1 : être naturel et spontané.

Règle numéro 2 : suivre ses envies.

Règle numéro 3 : faire abstraction de l’environnement.

Règle numéro 4 : être rapide.

Règle numéro 5 : profiter pleinement des facilités offertes par le grand jeu.


Ce jour-là, à l’arrière de sa voiture, je suis comme toujours : tendre et pleine d’envies gourmandes. Les baisers échangés sont d’une infinie douceur avant de muer. Les mains se font plus hardies. Leur froideur tranche avec la chaleur de la peau restée protégée par nos épais vêtements. Une de ses mains glisse sous ma jupe. Je la sens remonter le long de ma jambe, puis ma cuisse, puis s’arrêter sur le liseré de la dentelle du bas que j’avais mis ce matin-là… Voilà la règle numéro 5 cernée tandis que les autres de 1 à 4 n’ont pas été enfreintes.

Différente, je suis profondément moi, je suis mes envies spontanément, dans l’abstraction absolue de l’environnement. Je me laisse guider par son rythme. J’ai plus de temps.

Sa main remonte maintenant sur le bas de mon ventre. Sa chaleur m’irradie au-delà du simple contact pendant que ma bouche continue de l’embrasser. Instinctivement, je me cale contre lui en me glissant à cheval sur lui, mes genoux serrant ses hanches.

Ma longue jupe nous couvre. Nos sexes se frottent au travers l’étoffe des vêtements l’un contre l’autre. Nous commençons à avoir chaud… Ses mains ouvrent méticuleusement un à un quelques boutons de mon gilet d’une façon délicieusement inconvenante laissant apparaître une vaste échancrure qu’il caresse. Mes seins sont bombés comme un appel, enserrés dans leur cavité noire et rouge devenue inutile. Mon pouls bat de plus en plus rapidement.


Je me redresse pour mieux le regarder. Il a les yeux clos, semble totalement détendu, la règle 3 absolument respectée. Sa respiration est peut-être plus rapide. Son front commence à se recouvrir de perles de sueur. Sa bouche est légèrement desserrée. Je fonds. Entre mon décolleté et ma jupe relevée qui laisse apparaître le haut de mes bas, je me sens un peu bizarre et assez fière de ce grand jeu.

Ses mains continuent leur exploration tandis que les miennes ouvrent sa chemise pour laisser apparaître son torse puis, impatiente, descendent sur son pantalon pour masser sa masculinité exprimée… Mon désir se fait ardent et brûlant. Adroitement, ses mains dégrafent son pantalon et poussent les derniers remparts de sous-vêtements. Nos sexes peuvent maintenant se rencontrer sans barrage. Le mien s’empale sur le sien et naturellement mon bassin ondule. Les sensations sont douces. Les yeux fermés, je savoure et écoute son bien-être et ses quelques mots qui me transportent peut-être encore plus loin que la monture. Les mots renforcent la puissance. J’y suis d’une sensibilité extrême, depuis toujours. Ils agissent comme une caresse dont il n’imagine probablement pas la force, dont il n’imagine probablement pas la portée des ondes, au-delà du point d’impact.

La part animale et instinctive ne sait se passer de ces expressions-là. C’est ainsi.

En leur absence, bien involontairement, elle se sent amputée, elle ne peut plus jouer. Elle s’exprime moins, et ne peut alors révéler quoique ce soit.


Ce jour-là, les ondulations sont savoureuses et inattendues dans leur intimité indécente et décalée, mais leurs amplitudes sont freinées par l’étroitesse de l’endroit.

Tandis que je suis redressée en le regardant, il est affalé sur la banquette arrière. J’aime ce jeu aux règles maintenant découvertes. C’est la 1ère fois que j’y joue, avec une assurance qui me surprend. Il semble l’apprécier.

Je suis bien et lui aussi j’imagine. Les ondulations se précipitent. Nos pubis semblent s’attirer comme des aimants. Je sens la chaleur m’envahir jusqu’aux joues. Nos sensations ne semblent pas sur le même chemin. Les miennes deviennent incontrôlables tandis que les siennes semblent très sereines.

Quelques instants plus tard, je suis transportée dans une autre dimension le cœur battant, le mont de Vénus submergé et palpitant, les cavités noires et rouges près de l’implosion. J’ai très chaud. Assez vite, néanmoins je me ressaisis pour me concentrer sur son plaisir.

Mes mains s’aventurent de nouveau sur son visage en sueur, dégagent son front de ses cheveux. Ma bouche va l’embrasser. Nos langues s’emmêlent avec volupté. Nos dents se rencontrent tandis que nos ondulations reprennent.


Ce jour-là, sans avoir identifié la raison, la règle numéro 4 n’est pas respectée.

Le temps rattrape le manque de rapidité. Il nous faut se désincarcérer. Doucement, je descends de ma monture et referme mon gilet tandis qu’il se remet en ordre.

Le divertissement est terminé. Nous devons refermer plateau de jeu et boîte à malice pour reprendre notre trajectoire studieuse.

L’air innocent, nous passons à l’avant de la voiture et sortons du parking.


Ce jour là, j’ai rejoint ma voiture. Son nom s’est affiché sur mon téléphone. Encore ailleurs, je ne me souviens plus de la discussion ponctuée de silences, de longs silences. Bien après, je suis restée encore là, immobile, comme pliée en 4 dans le plateau de jeu, la boîte à malice encore coquine, pensive.


Ce jour là, je suis restée seule jusqu’au soir. En arrivant, j’ai rangé les accessoires du jeu en souriant de ma gymnastique, amusée de mon attitude.