n° 10029 | Fiche technique | 19407 caractères | 19407Temps de lecture estimé : 12 mn | 05/01/06 |
Résumé: Une petite fantaisie : soumission, domination, des sujets à éviter, vraiment ? Même si ce n'est qu'effleuré ? | ||||
Critères: fh cérébral cunnilingu jeu yeuxbandés délire | ||||
Auteur : Nono (Nono, curieux de tout) Envoi mini-message |
Par deux fois auparavant, j’avais croisé cette personne raffinée, appelons-la Corinne. C’était chez des amis communs, nous n’avions échangé que des propos sans importance.
Puis, lors d’une nouvelle soirée, nous nous retrouvons isolés des autres convives et je me surprends à lui révéler mon goût pour les écrits un peu libertins. Voulais-je étonner cette femme bien plus jeune que moi ?
S’en suit une conversation délicieuse, pleine de retenue et de courtoisie mais aussi de curiosité, de désirs inavoués et de confessions impudiques. Je suis à la fois émoustillé et frileux de me dévoiler ainsi. Ses petits rires me mettent en confiance et j’oublie ceux qui nous entourent. Elle m’interroge sur ce passe-temps qui n’est pour moi qu’un jeu, elle s’étonne que l’érotisme puisse être aussi cérébral.
Et, progressivement, elle aussi se démasque. Derrière une apparence distinguée, je découvre une femme très "libre", tellement plus que moi. Anecdote après anecdote et en mots choisis, elle me fait comprendre qu’être libertine ne s’est sans doute pas limité, chez elle, aux méandres de son cerveau.
J’adosse ses récits aux miens, l’on ne sait plus trop où se situe la réalité, elle rit encore. La soirée avance, elle aime mes mots, me le dit, j’aime son authenticité, sans oser lui dire.
Elle est de loin ma cadette, mais je dois reconnaître qu’elle m’ouvre des horizons que je ne soupçonnais pas !
Et les jours suivants, au travers de quelques mails, elle m’entraîne dans des échanges encore plus hardis, nous impliquant l’un et l’autre un peu plus. Aucun malentendu, aucun sous-entendu, seuls caracolent à l’envi l’élégance des mots et la frivolité des idées.
Nos joutes épistolaires s’enflamment. Elle me parle de soumission, je lui avoue que je n’ai pas l’âme d’un maître, ni une once de perversité. Je me sens intimidé et elle s’amuse de cette inversion des rôles.
Tout en restant dans le verbal, elle me pousse à me lâcher. Elle teste mes résistances, j’en suis persuadé.
Au point que…
Lundi 15 mars 2004
De : Corinne
A : Nono
Cher Monsieur H,
J’aimerais vous soumettre ce début de texte que j’ai imaginé. Saurez-vous le compléter, avec ces mots que j’aime et ces fantasmes que j’aimerais vous connaître ?
Je veux tester votre imagination, voire plus…
Monsieur H a lancé les invitations pour ce soir, nous serons quatre, me dit-il, afin que j’arrive en toute décontraction. Mais, lorsque j’entre dans le salon, il n’y a que deux couverts.
Je suis l’invitée unique et privilégiée de Monsieur H, il m’a préparé d’excellentes pâtes et s’est mis dans l’idée de me nourrir lui-même.
Mais oui, rapidement il me tend la fourchette surmontée d’un macaroni en sauce et me fait ouvrir la bouche, pour y déposer la pâte, et tirer la langue afin que je ne perde pas la goutte de sauce qui risque de tomber à terre.
Alors que je m’évertue à le satisfaire, oh surprise, je ne l’avais pas vu venir, il a un bandeau dans l’autre main ! J’ai, à vrai dire, pris cela pour une serviette, petite innocente !
Il me l’applique sur les yeux et me déplace dans la pièce, me pousse sur ce que je suppose être le fauteuil dans lequel je m’enfonce, cherchant un brin de réconfort face à la peur qui pointe. La protection des bras du fauteuil, oui, c’est ça !
Tandis que vous, Monsieur, vous vous immiscez déjà sous ma jupe à la recherche de ma petite culotte, que l’on dira d’une très grande finesse, car dire moins serait indécent… et vous découvrez un sexe lisse à souhait… dommage que je ne puisse voir votre visage, que j’imagine étonné.
Monsieur, s’il vous plaît, prenez votre verge dans votre main et commencez à vous caresser !
Puis donnez-la moi, qu’à tâtons je vienne vous aider de ma main menue mais que je crois habile…
Ah, quel moment délicieux, découvrir cette verge que depuis quelques jours, j’ai souvent imaginée !
Que me réserverez-vous encore ?…
Oups, comment la surprendre ?
Les idées s’entrechoquent, aucune ne me semble à la hauteur. Cette femme me perturberait presque. Je vois bien qu’elle veut doucement me bousculer, me pousser, mais en suis-je capable ?
À ma manière, peut-être…
Je passai une nuit blanche devant mon clavier.
Mardi 16 mars 2004
De : Nono
A : Corinne
… Voici donc la suite, chère amie …
… Mais pourquoi, soudain, retire-t-il de mes doigts ce bel objet alors que j’en sentais la chaleur monter et monter encore. Que me prépare-t-il ?
À mon grand étonnement, il me libère de mon bandeau. Et à mon plus grand étonnement encore, mon hôte est dans la plus respectable des tenues, rien ne laissant apparaître la réalité de l’instant d’avant.
Aurais-je rêvé ? Non, assurément non ! Son pantalon déformé à hauteur de mes yeux trahit son trouble récent. Je suis dubitative, partagée entre amusement, doute et appréhension. Tout de même, il m’a bien tripotée, pourquoi s’arrête-t-il ? Il m’a excitée, ce lascar, et maintenant il fait comme si de rien n’était. Respectueux presque, comme à nos premières rencontres, avec toutefois un sourire énigmatique au coin de la lèvre. Que diable, vous m’avez excitée, Monsieur, et les picotements dans mon ventre, je ne les invente pas ! Chatouillée par ces pensées, je me trémousse, et cela semble l’abuser. Ou l’amuser, je ne sais…
Je me lève sans un mot. Non que j’aie besoin de me soulager, mais oui, j’ai besoin de réfléchir !
Il n’est pas là où je l’attendais, ça me désoriente…
Arrivée à l’étage, je suis moins attirée par les toilettes que par une visite indiscrète de ces lieux nouveaux et donc intimidants. Dès la première porte entrouverte, ô surprise, je découvre un masque de cuir, à peine caché dans la partie basse de sa bibliothèque. Je précise "à peine caché" car, à n’en pas douter, cet objet n’est pas quelconque et mériterait une plus grande discrétion : en forme de cagoule aveuglée, laissant libre la bouche et le nez, resserrée au cou par un lien rigide maintenu d’un cadenas, j’ai déjà aperçu ce genre d’accessoires. Une pièce superbe, mon hôte m’étonne.
Puisqu’il semble joueur, vais-je oser le défier ?…
Son visage apparaît, un étage plus bas. Les yeux sont rieurs. Sans un mot, il acquiesce de la tête.
Je me surprends de mon assurance. Lui aussi semble surpris, son regard se fronce un instant. Puis il ferme les yeux et gravit les marches dans ma direction. Je l’arrête devant le canapé qui complète le mobilier de cette pièce.
Je n’ai jamais été aussi catégorique.
Si, une fois ! Mais l’homme était si grotesque, chauve et bedonnant, que j’en avais pouffé. Quel souvenir cocasse ! Là, j’ai envie de garder mon sérieux.
Chevauchant le corps de ce cher Monsieur H, je prépare mon forfait, je n’ai pas le droit à l’erreur. J’approche l’objet de son visage. Un objet doux, sensuel. Il sent bon le cuir et mon hôte l’a senti aussi. Ses narines sont à l’affût, je ne peux plus tergiverser car il va comprendre très vite.
D’un geste rapide, j’enveloppe le visage et, le quart de seconde suivant, le cliquetis du cadenas me libère de mon appréhension tout en déclenchant la sienne.
Mais sa phrase reste en suspens, puis le sourire revient sur son visage. S’il eut été un jeune homme, tel un cheval fou, il se serait affolé, peut-être aurait-il été brusque. Cet homme d’âge mûr me plaît par sa capacité à se contenir rapidement. Il a compris, il est vaincu. Il s’abandonne à mes règles du jeu qu’il attend déjà.
Hi, je suis excitée comme une puce par mon audace ! Je me relève d’un bond.
Lui reste affûté.
Je n’attends pas la fin de sa phrase. Je suis sûre qu’il aura de l’imagination, mais je n’ai pas de temps à perdre…
Je me précipite dans l’escalier.
Je ne connais rien de sa maison et elle a l’air immense. Revenue dans la salle à manger, je tourne et me retourne. Malgré tant d’espace, j’ai beau fouiller du regard, je ne trouve pas à me cacher.
Il est déjà dans l’escalier, je l’entends. Je panique, car il ne descend pas à tâtons, ses pas sont rapides. C’est sûr, il connaît sa maison par cœur, j’ai presque l’impression d’être prise à mon propre jeu.
Je suis encore au pied de la porte lorsque celle-ci s’ouvre. Je n’ai que le temps de me coller contre le mur qu’il apparaît, mains en avant, se postant comme un chien à l’arrêt.
Un pas, puis il palpe l’air de ses mains.
Son ton est enjoué, alors que moi, je frissonne. Je ne sais pas si je préfère la peur d’être attrapée ou le plaisir de l’éviter. Je longe le mur comme une candidate à l’évasion et me glisse dans l’entrée. Une marche, deux marches, Crrr… Le diable soit de ces vieilles maisons où les bois craquent comme du pain desséché ! Pétrifiée, je regarde dans la direction de la porte. Mon chasseur s’est retourné dans l’entrebâillement, figé lui aussi, déchiffrant le silence, semblant m’observer. Les secondes s’égrènent, au rythme de sa comtoise, augmentant cette impression à la fois oppressante et envoûtante.
Puis, le soulagement m’envahit quand il semble abandonner l’idée que j’aie pu lui échapper. À ma grande joie, je le vois disparaître derrière la porte puis s’activer, semble-t-il, à fouiller méticuleusement chaque recoin possible.
Je souris. On est bien loin de notre début de repas, rapidement écourté, encore plus loin de cette pseudo invitation amicale à quatre. Il s’est un peu joué de moi… À mon tour !
À vrai dire, je ne crois pas non plus que ça fasse cinq minutes. Mais, que je sois au moins honnête avec moi-même, le souvenir de ses doigts sur mon ventre me taraude ! Sans lui laisser le temps de réfléchir plus, je me précipite à ses côtés. Je le guide vers le canapé où je m’adosse confortablement sur un des bras. Je n’ai pas lâché sa main et l’attire doucement vers moi. Lui s’accroupit devant moi, je me demande s’il n’a pas déjà compris ce qui l’attend, car la canaille se lèche les lèvres. Tant pis ou tant mieux, de toute façon, j’en ai trop envie.
Je prends un plaisir indicible à remonter ma jupe lentement devant ses yeux occultés, à soulever mes cuisses autour de son visage, encore plus à faire glisser ma culotte et à m’en débarrasser. Je me tortille et m’exhibe devant ce mec comme s’il me voyait, j’en ai presque honte.
Je suis sûre qu’il a compris. Il a entendu le crissement du sous-vêtement sur ma peau. Ses narines s’animent, à une portée infime de mon bijou lisse comme un sou neuf. Je me demande s’il ne se délecte pas autant de l’attente que de ce qu’il sait devoir arriver.
Je n’en peux plus, j’agrippe sa tête et la plaque d’un coup contre mon ventre. Hmmm… !
Il ne faut pas une demi-seconde pour que je sente sa langue prendre connaissance des lieux. Et cette caresse est bien telle que je l’avais espérée. Oublieuse de ma pose impudique, je m’abandonne à l’ondulation de mon corps, mollement bercée comme sur une plage des Maldives.
J’aime trop ce spectacle pour ne pas en jouir de visu, et j’écarte à peine son visage, juste assez pour pouvoir observer la pointe indécente de sa langue quémander le contact de mes chairs. Je prends toujours le même plaisir à voir ces mouvements obscènes et humides associés à des sensations si troublantes. J’aurais presque envie de me laisser aller à jouir dans l’instant, j’en serais bien capable, tant je suis avide de cette langue. Mais non, je veux qu’il me bouffe la chatte comme un forcené… Ohhh, quel langage ! Je rougis à l’idée que j’aurais presque pu prononcer cette phrase à haute voix ! Décidément, ce loustic me fait perdre ma contenance. Il faut que je me ressaisisse.
À nouveau je plaque fermement son visage sur ma fente et, à nouveau, je sens sa langue farfouiller, s’immiscer, et ses lèvres faire l’amour à mes lèvres. Je deviens folle, je voudrais à la fois qu’il cesse et qu’il m’envahisse encore plus.
Mais comment pourrait-il cesser alors que je viens de l’emprisonner entre mes cuisses ? J’ai l’impression de le violer, son nez collé à mon bouton de nacre, mais lui ne semble pas vouloir s’échapper.
Mes mains sur les coussins et mes pieds nus dans son dos, je m’arc-boute et me frotte comme une chatte en chaleur sur ce visage à demi-masqué. Et le visage reprend une goulée d’air puis repart à l’assaut, comme si sa vie en dépendait !
Il a l’air d’adorer ça, le brigand, ce n’est plus du gage… C’est vrai qu’il m’a confié par écrit que c’était là son plus grand plaisir. Bien que nous ne nous connaissions que peu, nous avons osé des conversations très libérées sur le sujet, quand j’y repense !
Je suis presque frustrée de ne pas le bousculer plus que ça. Enfin… frustrée ? C’est une façon de parler, car waouhhh…
Je me fais violence pour m’évader de cette voluptueuse caresse. Je suis aux anges en voyant son visage ruisseler et la sueur dégouliner dans son cou. Et lui qui se lèche les babines… Il m’affole, ce n’est pas du jeu, c’est lui qui est en train de gagner…
Heureusement, je ne suis pas à court d’idées…
La cuisine n’est pas loin. En un instant, j’ai déniché ce que j’espérais trouver. Avec un sourire victorieux, je viens reprendre ma place.
Nul besoin de réponse. Son visage s’approche doucement et, comme un doigt écarterait les feuilles de fraisier à la recherche du fruit rougi sous le soleil, je vois sa langue tâtonner avec la lenteur espérée, séparer les chairs intimes et se tendre vers le mien, le fruit rosé et sensible. Puis, ce n’est plus sa langue seule, mais ses lèvres qui viennent à l’unisson parfaire l’affriolante caresse.
Tant pis, la petite facétie que je lui préparais attendra car, dans l’instant, je me laisse envahir par cette onde de plaisir qui me bouleverse toujours autant. Je ne vois plus rien, je ne sais plus rien.
Bien que ma pose et mes ondulations soient totalement impudiques, je n’ai plus qu’une obsession : pourvu que je ne laisse pas échapper ces mots que la pudeur m’interdit mais que l’envie me souffle à l’oreille. Oh oui, suce-la-moi, ma petite queue, que je te pisse dessus de plaisir !
Ce cri modulé, strident, est presque désuet. Il pourrait n’être que l’expression de ma jouissance, mais je crois surtout qu’il m’évite de laisser échapper ces mots qui se bousculent, qui me bousculent. Peu importe, je ne commande plus rien, advienne que pourra, et je me laisse faire, m’abandonnant en tremblant aux assauts de cette bouche amie.
Quand je reprends mon souffle, mon doux agresseur est encore plongé dans mes chairs. Je le regarde, attendrie.
Attendrie, puis… amusée.
Lui aussi semble amusé par cette apparente gourmandise et se remet à l’ouvrage sans ciller.
Et c’est de la plus douce des façons qu’il m’entreprend encore et encore. Mon dieu, je serais prête à me laisser faire à nouveau, mais ce coup-ci, je le veux, mon gage victorieux !…
Tandis que ses lèvres ont, une nouvelle fois, encerclé mon bourgeon - hmmm, ne pas se laisser aller, se retenir… - je saisis le bocal ramené de la cuisine. J’en extirpe un des produits et l’approche des lèvres de mon infatigable suceur. Puis je le substitue à mon petit bouton intime.
Même si ce n’est que par jeu, ces mots ne sont pas faciles à dire, croyez-moi.
Mais il le faut si je veux que mon cher Monsieur H glisse ses lèvres sur cette proéminence. Il hésite un instant, avec une moue qui me réjouit au plus haut point… suce encore un peu, sans doute pour s’assurer, aspire… et d’un coup sec croque le cornichon qu’il n’attendait certainement pas l’instant d’avant. Le craquement du condiment, amplifié dans cette pièce silencieuse, me fait frémir ; j’ai imaginé un instant, qu’il m’avait croquée ! Mon visage se plisse sous cette peur rétrospective, à l’unisson du sien, qui savoure et combat cette acidité malicieuse.
Puis, consciente de l’avoir quelque peu malmené, j’approche ma bouche de la sienne et, sans que ce soit mon habitude, je l’embrasse avec fougue.
Etonnante sensation que ce mélange de parfums vinaigrés et sucrés.
Revanche ou autre péripétie, je coucherai certainement la suite sur papier… mais ne la publierai que si la première concernée m’y autorise… et elle ne l’a pas encore fait…