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Temps de lecture estimé : 17 mn
06/01/06
Résumé:  Rencontre surprenante avec une jeune gothique...
Critères:  fh hplusag inconnu nympho fépilée bizarre travail collection fellation fgode bondage piquepince init
Auteur : Jeff            Envoi mini-message
Romane, la gothique

Il est des paradoxes, dans la vie, qui font sourire. Ainsi, dernièrement ai-je rencontré une jeune femme qui répond au doux prénom de Romane.

Romane est une jeune étudiante en architecture. Du haut de ses vingt-quatre ans, elle toise et jette sur le monde qui l’entoure un regard froid qui vous glace.

Ses yeux noirs, toujours outrageusement fardés (de noir), éclairent son teint blafard, savamment entretenu par le contraste de ses lèvres ointes d’une crème noire qui lui font la bouche presque lippue. Elle vous ferait plus peur, et presque fuir, plutôt qu’elle ne vous attire, Romane. Ajoutez-lui une chevelure décoiffée et recolorée d’un noir corbeau, aux mèches assemblées par des gels fixant puissants, elle n’incite à aucun geste tendre envers sa tignasse poisseuse.

En plus, elle traîne dans les lieux glauques et ne se réveille vraiment qu’à la nuit tombée ou dans l’élément quelle préfère, le noir. Éternellement vêtue de noir, tantôt en robe tantôt en pantalon, elle ne porte en guise de croquenots que des chaussures montantes de militaires, sur des bas à résilles noirs. Les mains sont couvertes de mitaines, héritage de l’ancien temps, qu’une vieille grand-mère a dû lui léguer et laissent apparaître des bouts de doigts au vernis noir et aux phalanges surchargées de bagues et breloques argentées. Elle ne trimbale jamais de sac, préférant les grandes poches d’une veste d’homme et attache son portefeuille à une lourde chaîne argenté qui lui barre les fesses.


Paradoxe du paradoxe, Romane est gothique !


Outre sa blancheur, limite cadavérique et entretenue avec chic et dramaturgie, Romane promène sous votre nez quelques piercings du plus bel effet. Ses oreilles, enfin ce que l’on peut en distinguer des lobes, sont couvertes d’anneaux de toutes tailles, apposés les uns à côté des autres. À l’arcade sourcière elle a fait insérer une pointe qui forme une petite antenne. L’aile du nez brille d’un diamant et entre le menton et sa lèvre inférieure une petite sphère argentée a été incrustée.


Elle est curieuse, Romane. Je veux dire qu’elle attire sur elle de nombreux regards de curiosité et certains de réprobation. Il n’est pas rare, quand elle croise des passants, que ceux-ci lui marquent leur peur et leur désapprobation par un écart à son passage, la suivent ensuite des yeux l’air ahuri, étonné et quelquefois même, outré. Or, c’est justement cette mise en scène permanente, cette dramaturgie cadavérique bizarre et ambulante qui a attiré ma curiosité. Car il y a longtemps que je m’interroge sur cette passion morbide qui attire une certaine jeunesse.


Lorsque je l’ai rencontrée, elle était perchée sur un des promenoirs d’une des hautes tours de la Cathédrale de Strasbourg. Elle avait un carnet de croquis à la main et était en train de relever les traits de démons et autres créatures des Enfers qui servent de décorations et gargouilles. Elle dessinait ces monstres de pierre. Ils jettent un regard hiératique sur le peuple de la terre du haut de leurs donjons, en grimaçant hideusement ; et les rares visiteurs des hautes cimes urbaines savent admirer la finesse des traits et des ciselures en ces lieux sacrés. Elle avait déjà croqué plusieurs dizaines de ces portraits, d’une main sûre, d’un œil exercé de future professionnelle de l’art du bâtiment.

Moi, j’étais là pour réaliser quelques photos qui devaient servir à de futurs restaurateurs de volutes de pierres. Quand, au détour d’un des passages hasardeux qui longent la toiture et vous promènent entre l’univers minéral et le vide, je tombais nez à nez avec Romane. Me croyant seul visiteur à déambuler en funambule en ces hauts lieux, la rencontre avec cette jeune femme, son accoutrement et sa mine faillirent me faire glisser sur une plaque de cuivre, luisante de rosée matinale.

L’encorbellement qui nous réunissait était si étroit que j’ai dû attendre qu’elle finisse son travail pour qu’elle puisse me libérer le passage. Alors, je suis resté là, un long moment, à la regarder.

De discussion, d’échanges de paroles, il n’y en eut quasiment pas ou si peu. Insignifiants furent nos quelques mots échangés. De simples civilités. Quelques remarques professionnelles, peut-être. Mais pas de conversation suivie. Du moins ce jour-là.


Par un nouveau hasard, je devais retrouver Romane quelques jours plus tard.

Nous étions toujours suspendus entre les cieux et la terre. Elle, son carnet de croquis à la main. Moi, mon matériel de photographie en bandoulière.

Nous étions dans la flèche de la cathédrale qui domine le parvis, à plusieurs dizaines de mètres en-dessous. Je grimpais et progressais avec précaution dans un très étroit escalier, entouré d’une dentelle de pierre. De temps à autre, par les ajours, je pouvais glisser mon buste pour admirer de plus près telle ou telle sculpture, quand je me suis heurté aux semelles de Romane.

Elle avait coincé ses fesses dans un jour et, le buste hors de l’ouvrage, s’ingéniait à croquer un monstre. Là encore, je dus patienter. À force de temps, tout en attendant qu’elle achève son travail, j’arrivai à l’apprivoiser. Alors qu’elle se contorsionnait pour reprendre pied sur l’escalier, avec une figure encore plus blafarde qu’à l’accoutumée, elle me fixa rendez-vous le soir même dans une des tavernes qui cerne l’édifice.


Presque à l’heure dite, j’entrai dans la taverne. Un bruit assourdissant, un écran dense d’une lourde fumée me firent un accueil. Je restai un long moment sur le seuil pour habituer mes yeux, mon odorat et mes oreilles à l’ambiance générale. Autour de tables surchargées de chopes de bières, les groupes s’amassaient, discutaient, braillaient, riaient. Dans une lumière rendue sciemment parcimonieuse par les propriétaires des lieux, je pouvais distinguer quelques figures : toutes avaient de quoi faire fuir le plus téméraire des soiffards.

Visages blêmes, lèvres outrancièrement fardées de rouge vif et violent ou de noir profond. Vêtements se fondant dans l’éther de l’ombre qui régnait dans la salle. Les garçons et quelques filles avaient le crâne rasé, d’autres des tignasses noires et hirsutes. Le bruit infernal venait du fond de la salle, où sur une toute petite estrade, un groupuscule de jeunes excités s’évertuait à émettre des sons d’un morceau dit "de musique", connu mais massacré et transformé pour l’occasion en "hard rock, heavy metal". Devant eux, quelques allumés se trémoussaient comme s’ils étaient en train de s’électrocuter. Dans la pénombre, j’avais du mal à distinguer les visages, tant ils semblaient se ressembler.

Mais où étais-je tombé ? Une soirée de "skinhead" ? Non, je venais de mettre les pieds dans le repère strasbourgeois des Gothiques.


Au bar, non loin de l’entrée et à deux pas de moi, Romane m’attendait. Elle me faisait de grands signes au milieu de la nuit. Avec difficultés je venais enfin de la voir et avec encore plus de difficultés, je m’approchai du bar, reluqué par des dizaines d’yeux qui ne voyaient en moi qu’un intrus, un étranger aux rites et mœurs du groupe.

Elle n’avait pas changé de costume, par rapport à notre rencontre matinale. Peut-être avait-elle seulement un peu renforcé ses maquillages et "recoiffé" sa chevelure en "pétard". Elle était accoudée devant une impressionnante chope de bière et au moment où j’arrivai à ses côtés, d’un geste autoritaire, elle en commanda une pour moi. Immédiatement, je découvris les inconvénients de ces lieux : le bruit d’enfer vous empêchait de susurrer et d’entretenir la moindre parcelle de conversation. Avantage, pour draguer il faut vous éloigner et trouver refuge ailleurs. Dès lors ? Cela limite la conversation – à moins d’avoir des cordes vocales en acier – et vous force à apprendre très rapidement le langage des sourds et muets, surtout à destination du barman, car la seule distraction reste d’avaler chope de bière sur chope de bière.

Après cinq ou six immenses de ces pressions, Romane me fit signe de la suivre. D’un haussement d’épaules, elle salua la compagnie qu’elle abandonnait à ses beuveries et sous le regard haineux "envers celle qui vous lâche en pleine fête", nous avons slalomé vers la porte de sortie.


Ouf ! Dehors, le calme et le silence. L’air frais qui vous nettoie le cerveau et les pensées.

Planté sur le trottoir, je me demandai ce qui pourrait bien m’arriver de pire que ce genre de rencontre et dans quel univers cauchemardesque je m’étais fourvoyé. Mais la main de Romane s’empara de la mienne pour me tirer vers le vaisseau de grès rose qui brillait de ses illuminations nocturnes à quelques pas de là.



Au milieu de la foule de noctambules, encore dense à cette heure de la soirée, Romane nous conduisit vers une des portes basses sur le côté de l’édifice. De sa poche, elle sortit une lourde et grosse clef qu’elle utilisa pour nous faire pénétrer dans ce lieu sacré.



Nous parlions à voix basse, mais nos murmures semblaient se répercuter autour de nous, résonner et prendre un volume qui me fit sursauter.

Nous avons passé de longues minutes à déambuler, sagement, main dans la main, à travers la cathédrale sombre et froide. Contre les voûtes, nos pas, pourtant portés avec précaution et le plus silencieusement du monde, se répercutaient et se répondaient en écho. Par de petits escaliers dérobés, inconnus du public, nous avons gagné les hauteurs de l’édifice. Seuls les reflets des lumières de la ville et les éclairages des murs extérieurs, tamisés par les vitraux, venaient nimber l’ombre du bas de la nef d’une aura rouge, jaune et orangée qui pouvait laisser imaginer une scène dantesque.

Romane s’était appuyée sur une rambarde de pierres froides. Elle avait choisi l’axe du transept que nous dominions. Elle semblait chez elle, à l’aise.



Non, ce n’était pas beau, c’était irréel. Nous étions là, côte à côte, silencieux, perdus dans nos pensées, quand Romane, sans tourner sa tête vers moi, me dit :



Je ne savais quoi répondre. Que dire ? Pareille proposition, en d’autres lieux, en d’autres circonstances m’aurait certainement semblé "alléchante", mais là, au milieu de la cathédrale de Strasbourg, je restais coi. Et sans que je ne dise rien, sans que je ne fasse rien, Romane s’est tournée vers moi et dans un geste rapide et sans équivoque, m’empoigna la nuque et attira vers elle ma tête pour me fourrer sa langue dans la bouche.

Elle semblait soudain déchaînée. Ivre de plaisir. Plaisir physique, mais aussi intellectuel, de celui qu’on éprouve dans un geste de bravache pour enquiquiner ses parents quand on est un "sale môme", pour les narguer. C’est ça. Romane narguait toute la bonne société dans le profond baiser qu’elle m’appliquait.

Sa langue me fouillait loin, parfois rapidement, parfois lentement. Elle semblait exciter ma bouche comme un utérus de femme. Sa langue était pointue ou large. Elle ne laissait aucune parcelle de ma bouche inexplorée. Ses lèvres grasses étaient collées aux miennes, faisaient ventouse. Sa langue était une barrière infranchissable que je ne pouvais ni éviter ni dévier. En même temps, elle était excitante. Deux petites boules de verre, piercing lingual planté au milieu du muscle massaient mon palais ou toquaient contre mes dents et accentuaient les frottements.

Je ne l’avais pas remarqué, ce piercing si particulier. Souvent les jeunes filles se font percer la langue. Cette coutume que je trouvais idiote jusque là, m’apparaissait tout d’un coup sous un jour nouveau. J’avais bêtement pensé et imaginé que cela était une forme de frein à l’absorption de nourriture, une façon de se restreindre pour entretenir des lignes imaginaires. Non, j’étais loin du compte. Le piercing de la langue avait un effet érotisant des plus subtils. J’en goûtais les délices et les excitations.

Et pendant que sa langue me fouillait, son piercing me mettait le palais en feu et la tête à l’envers, me faisant oublier où nous étions, sa main partait directement en exploration de mon entrejambe.

A travers le tissu de mon pantalon, elle massait agréablement et avec une dextérité incroyable mon sexe qui se redressait et subissait avec contentement ses assauts.

Il ne lui fallut pas bien longtemps pour venir à bout de ma braguette, sortir mon engin, abandonner ma langue et descendre m’emboucher.


Là, appuyé contre la balustrade en pierre, dos à la nef, dans la pénombre de la cathédrale de Strasbourg, Romane m’a fait connaître un plaisir que je ne m’imaginai pas.

Sa bouche, chaude comme la braise de l’enfer a su m’entourer, m’aspirer, m’absorber, aller et venir dans un rythme infernal. Elle connaissait déjà tous mes points sensibles. Toutes mes zones érogènes. Elle savait jouer dans tous les registres des profondeurs de sa bouche et surtout, elle massait ma hampe au moyen de pressions plus ou moins appuyées des petites boules de verres de son curieux piercing. Coincé entre les deux petites excroissances de verroterie, mon frein allait et venait, tendant la peau ou la ramenant à une allure hallucinante qui faisait chaque fois bondir mon cœur et tendait mon sexe.

Plus bas, le massage intime s’appliquait à la base et agissait comme deux petites mains qui l’auraient empoignée et serrée. C’était délicieux, irritant, excitant.

Déjà, sous les coups de langue, plusieurs soubresauts m’avaient agité, me mettant au bord de l’explosion. Et plusieurs fois Romane, avec une science consommée de la fellation avait su ralentir la montée de mon plaisir avant de l’aviver par de nouvelles succions enveloppantes, caressantes, excitantes jusqu’à sentir de nouveaux spasmes annonciateurs de mon plaisir.

J’ai explosé dans sa bouche sans avoir eu le temps de penser. Sous la puissante montée de mon excitation, de mon plaisir, je fermai les yeux. Plongé dans mon monde noir, qui aurait plu à Romane, l’explosion de ma jouissance l’illuminait de mille feux colorés, de pétillements argentés de gerbes dorées. C’était une apothéose dantesque et mirifique qui se continuait en bas, car Romane s’appliquait à m’assécher. Non seulement elle me buvait et m’avalait consciencieusement, mais elle ne relâchait pas son rythme de va-et-vient.

Pantelant, ahanant, à plusieurs reprises j’avais failli dans cette ultime manœuvre, basculer dans le vide, ne devant ma stabilité toute relative qu’aux cheveux de Romane dans lesquels j’agrippai férocement mes mains.


Après quelques longues minutes d’une toilette intime revigorante, Romane a accepté de se relever. Sa lente remontée, effleurant mon corps de son corps, électrisa encore plus mon plaisir. Pourtant je ne me voyai guère la saillir là, sur le balcon de la nef de cette immense cathédrale. Elle recollait déjà ses lèvres chaudes et gluantes de mon suc sur les miennes, me faisant ainsi partager les quelques gouttes de mon plaisir qu’elle n’avait pas encore avalées. Et ces petites boules de verres titillaient ma bouche et ma langue, accentuant la fin de mon plaisir.

A mon tour, mes mains commencèrent à entamer une danse papillonnante sur son corps.

De son corps, je n’avais pas vu grand-chose. Un bout de mollet rond emprisonné dans un maillage de résille noire et c’est tout. Sous l’accoutrement qu’elle portait en guise de froc, son corps était largement caché, occulté à la vue concupiscente du mâle que j’étais.

Sous mes doigts pourtant, je le sentai chaud, brûlant. Sa peau souple, élastique. Son ventre rondelet s’appuya sur le mien et entama une danse païenne osée et suggestive. Mes mains se glissèrent sous son pull-over et sans tergiverser empaumèrent ses seins libres.

Leur peau était fine, chaude. Du bout de mes doigts agiles, j’allai à l’essentiel, les tétons. Et mes doigts rencontrèrent une chaînette tendue qui remontait. Avec précaution, je pinçai les petits maillons et tirai dessus. Cela eut pour effet de faire mugir Romane, d’accélérer les mouvements de son bassin et de faire pénétrer plus loin sa langue dans ma bouche. Rapidement je fus au contact du mamelon et le trouvai barré par un piercing.

Intrigué, je remontai haut le pull, au-dessus de la poitrine. Dans le halo orangé sa peau laiteuse m’apparut encore plus blanche. Le bout des seins était percé par de petites barrettes d’où était tendue une chaînette qui faisait le tour du cou et servait de soutien-gorge, remontant le bout des tétons, fièrement. Et chaque fois que l’on tirait dessus, les ondes de plaisir traversaient sa jeune poitrine. Les aréoles étaient larges, les bouts cylindriques et durs.

Devant ce harnachement d’un genre nouveau pour moi, je restai un instant pétrifié. Quelle idée bizarre et saugrenue que de porter pareil engin de torture et de plaisir en même temps !

Décidément, Romane n’était pas une fille ordinaire.

Avec amusement, je passai une main dans son cou et attrapai délicatement la chaîne pour commencer à tirer dessus. Tel un marionnettiste, j’impulsais de petits soubresauts aux tétons enchaînés qui déclenchaient chaque fois une onde de plaisir dans les seins et les reins de Romane. À chacun des mouvements, pourtant légers, elle poussait de longs feulements, étranglés par ma bouche qui vibrait sous l’air qu’elle expulsait.

Mon autre main, avec quelque appréhension, partit explorer son ventre.

Son ventre, légèrement bombé, se creusa à mon passage pour me faciliter l’accès à son intimité. Mes doigts n’ont rencontré aucun buisson, juste une peau nue et satinée, humide de chaleur animale.

Pourtant, arrivant au départ de son sexe, dès les premiers ourlets de peau, j’entrai en contact avec une sorte de lamelle d’acier douce, satinée froide et chaude. En l’effleurant du bout du doigt, j’accentuai –sans le vouloir ou le savoir – la pression d’une bille d’acier, montée sur une lamelle qui venait appuyer sur le clitoris et le massait à chaque mouvement, à chaque contact. Sous cette pression, Romane creusa ses reins, venant faire buter son ventre contre le mien. Après plusieurs secondes de cet attouchement inhabituel, mes doigts tentèrent de descendre entre ses lèvres, chaudes et humides. Ils suivirent la lamelle d’acier, pour se heurter à l’entrée de son intimité à une sorte de bouchon en acier.

Se décollant enfin de ma bouche, Romane qui ronronnait comme une chatte en chaleur, me susurra :



Là, je restai totalement hébété. Non seulement c’était une soirée complètement dingue : se faire tailler une pipe dans une nef de cathédrale, par une jeune femme à la langue percée, cela ne m’était encore jamais arrivé. Découvrir que la susdite jeune femme disposait de chaînettes qui lui servait de soutien-gorge, cela m’avait étonné, puis amusé. Mais là, j’atteignai le comble de mon éducation sexuelle - pourtant entamée depuis plusieurs dizaines d’années. J’avais toujours cru avoir fait le tour de la question, rencontrant les choses et découvert les positions les plus surprenantes… eh bien, non ! Je n’étais pas au bout de mes découvertes avec Romane, la Gothique.


Elle portait un olisbos, double. Sorte de petit bout d’acier martelé en forme de doigt dont un était ajusté à l’entrée de son vagin et l’autre dans son anus. Le tout se terminait par une mince lamelle, un ressort pour aller lui chatouiller le clitoris à chaque pas, à chaque mouvement ! Ainsi était-elle en perpétuelle partance vers le plaisir qui montait et descendait au gré de ses pas. Incroyable !

Et pour éviter de perdre son engin, il était enchaîné à un piercing qui le reliait avec une autre chaînette, à son nombril.

Bien que le moment ne se soit pas réellement prêté aux confidences de ce genre, je me hasardai à l’interroger :



Malheureusement, pour retirer cet ustensile, il fallait qu’elle se contorsionne et là où nous étions, cela ne faisait qu’accentuer son plaisir. Alors, jamais à court d’idées, Romane arrêta de se tortiller dans tous les sens et rabaissa son pull-over. Elle m’attrapa la main et me fit redescendre quatre à quatre l’escalier, parcourant la nef à grands pas en me tirant derrière elle ; nous empruntâmes un nouveau passage qui menait vers une crypte.

Tirant d’une de ses grandes poches une lampe électrique, elle éclaira un étroit escalier à vis. La descente ne nous prit que quelques secondes. L’air de la crypte était chargé d’une odeur de moisi et de poussière.



La découverte de "l’underground" de la cathédrale de Strasbourg me laissait pantois. Jamais je n’avais imaginé, même pas pu penser que des couples pouvaient venir s’aimer en ces lieux.


Après avoir rapidement fait un tour d’horizon (limité) autour d’elle, Romane avait coincé la lampe dans l’encoignure d’un pilier et en deux temps et trois mouvements, se déshabilla complètement, déposant ses affaires contre une pierre sculptée. Tombe ou autel ? Je ne cherchai pas à savoir ni à comprendre, subjugué par cette fille qui se dénudait devant moi.

Dans le faisceau de lumière, son corps opalescent m’apparaissait diaphane. Les bouts de ses seins en pommes, avec leurs piercings qui brillaient et la chaînette qui les tenait hauts. Son ventre replet, orné dans son nombril d’une bouche d’où partait une nouvelle chaîne vers son intimité, rasée et nue. Ses cuisses pleines, ses fesses dodues. Je ne ratai aucun de ses mouvements. Les gestes étaient précis, rapides, utiles. Elle avait juste gardé ses bas à résille et ses grosses chaussures.

Une fois nue, alors que je restai statufié, elle vint vers moi et patiemment, elle défit mon pantalon qui tomba sur mes chevilles et m’emboucha pour une nouvelle séance de turlutte. Comme précédemment, la verroterie plantée dans sa langue eut un effet magique et rapidement je sus montrer fièrement que je pouvais être à la hauteur de ses espérances. Et elle interrompit son exercice dès les premiers spasmes de plaisir, me tournant immédiatement le dos et prenant appui sur la pierre où elle avait posé ses habits, pointa ses fesses vers mon engin.


Dans le cône de lumière de lampe, j’allai trifouiller son intimité pour la libérer de son infernal objet, le double olisbos. "Plop ! Plop !" Comme un bouchon de champagne quand il est extrait de son goulot, le double olisbos fit un curieux bruit en sortant des orifices où il avait été logé. Des orifices qui suintaient de jouissance et laissaient s’écouler de longues langues de plaisir sur les cuisses nues et blanches de Romane. Tendant ses fesses hautes, l’éviction forcée de l’engin à plaisir permanent lui fit émettre un long cri de plaisir étouffé par une forte morsure de son avant-bras. Étouffé aussi le "Viens !" qui m’incita à venir remplacer l’objet d’acier par mon membre raide et chaud. Elle ne voulait ni de mes doigts, ni de ma langue. Elle allait à l’essentiel. La pénétration. Elle n’aspirait qu’à se faire empaler et que je la prenne tel un sauvage, un Attila des jeunes filles.

Alors, je me suis exécuté. J’ai obéi. J’ai enserré sa taille et mon sexe a trouvé naturellement le chemin du sien. Elle était trempée de plaisir, enflée de la présence de l’olisbos qu’elle trimbalait toute la journée. Il ne fallut que quelques poussées pour atteindre le fond de son intimité et que déjà elle commence à jouir. J’essayai de prolonger le plaisir, sa montée, d’en contrôler l’intensité, la durée, de marquer des paliers. Rien. Elle ne voulait rien. Elle voulait jouir, là, comme une folle. Aller au bout de sa jouissance. Sentir mon sexe marquer le sien de son empreinte. Contre ses fesses je butais et pourtant elle se trémoussait, tentait de les écarter encore et encore pour que je puisse aller encore plus loin, plus fort. Elle aimait se sentir prise, tenue, empalée, à la merci de ma jouissance. Une jouissance qui, immanquablement, est arrivée et s’est déversée, a largement débordé dans un immense mugissement de son plaisir, alors qu’elle torturait sauvagement ses seins percés et que de l’autre main, elle masturbait avec vigueur son clitoris.


Nous sommes restés un long moment soudés l’un à l’autre. Moi, prisonnier de son sexe, elle reprenant son souffle et contrôlant chaque muscle de son ventre pour éviter de m’expulser. Puis, elle s’est dégagée, a réinstallé son infernal petit engin en grimaçant, non qu’il lui fasse mal, au contraire, c’était un dernier soubresaut de plaisir et nous nous sommes rhabillés. Elle est allée chercher la lampe et nous sommes remontés.


En traversant la nef, noire et oppressante de silence, elle s’est dirigée vers une statue de la Vierge Marie. Elle s’y est même attardée un instant, marquant une sorte de pause respectueuse et silencieuse.

Intérieurement, je pensais que décidément, Romane était vraiment un drôle de numéro. Après avoir baisé dans la crypte, là voilà qui venait s’immobiliser devant la statue de la Vierge… Puis elle s’est approchée et a caressé les lèvres de la statue avant de m’entraîner dehors.



Je dois vous avouer que toutes ces émotions m’avaient donné soif. Nous sommes retournés dans l’antre des Gothiques. La musique s’était tue, mais la fumée épaissie. Les rires et les voix étaient plus graves qu’en début de soirée. On pouvait parler, un peu fort et on pouvait surtout s’entendre.

Notre arrivée ne passa pas inaperçue. Une bande de grands gaillards au crâne rasé nous jeta une série de quolibets et mots orduriers, mais Romane sut leur répondre, joignant le geste à la parole, en leur faisant un formidable doigt d’honneur avant de commander des "sérieux" au barman taciturne.

A la moitié de ma consommation, je l’interrogeai sur ses motivations et surtout le dernier geste qu’elle avait effectué devant la statue de la Vierge.

Un geste que j’avais trouvé enfantin, plein d’attentions, comme une sorte de remerciement quand l’on quitte une amie et qu’on ne veut pas qu’elle parle. Un geste d’amour.



Et, vlan, mes idées d’amour "à quatre sous" s’écroulaient aussi vite qu’elles étaient montées dans mon esprit. Cette apothéose de la provocation outrancière, c’en était un peu trop pour moi, mon âge et mon éducation. J’abrégeais la suite de notre soirée en souhaitant ne pas m’être damné pour le reste de l’éternité et me sauvais.


Le lendemain, je n’ai pas revu Romane, la Gothique. Par le responsable du chantier de rénovation, j’ai appris qu’elle était allée planter ses cartons à dessins en d’autres lieux, ce qui ne semblait lui faire ni chaud ni froid. Depuis, chaque fois que je passe devant la taverne, repère des Gothiques de Strasbourg, j’ai un léger frisson qui me parcourt l’échine et j’ai une pensée pour Romane, la Gothique flamboyante!