Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 10035Fiche technique8558 caractères8558
Temps de lecture estimé : 6 mn
07/01/06
Résumé:  Il n'est pas toujours bon de tomber éperdument amoureux.
Critères:  fh amour volupté revede
Auteur : Ptolemee  (On me reproche de ne pas écrire. Alors voilà, un premier jet)            Envoi mini-message
L'entretenue

J’attends devant sa porte. Elle va venir m’ouvrir, elle me l’a dit. Je grelotte un peu, mais mon coeur est chaud, bouillant.


Je revois notre rencontre. Nous étions encore étudiants, amis, camarades de tous les jours. Elle était jolie. Elle est jolie d’ailleurs, avec ce visage mince, ces yeux de diamant, ce petit nez mutin et ces petites lèvres fines, avec ses cheveux noirs que tant de fois j’ai admirés. Un ange, probablement. Un ange, certainement, qui a croisé mon petit chemin insignifiant, et lui a donné un sens. Je revois son rire, sa stupeur, son désarroi face à cet incident qui a tout bouleversé, ce minuscule incident, banal, ridicule et stupide qui nous a rapprochés, cet incident sans lequel je ne serais là, à l’attendre, dans le froid.


J’ai mon petit paquet dans la main. Je le tiens à travers la manche pour conserver un peu de chaleur. Elle va venir. Elle doit être en train de s’épiler, de se couper les ongles, quelque chose comme ça. Peu importe. Je la vois déjà m’ouvrir, sa silhouette apparaissant dans l’entrebâillement, un ange derrière une porte qui s’écarte pour me laisser entrer. Je voudrais déjà l’embrasser, lui donner mon amour. Je brûle. Je souffre. Je ne tiens plus.


Je sonne pour la seconde fois. Le haut parleur reste muet. Elle va venir, elle me l’a déjà dit. Je trépigne, réveillant mes pieds endormis, ne pouvant plus tenir en place. Je guette les bruits de l’intérieur. Je cherche ses pas dans l’escalier. Je me nourris par moment de faux espoirs qui sont vite démasqués. Mais cette fois je sens que c’est la bonne. Je reconnaîtrais ce bruit entre mille. Elle vient. Elle arrive. Elle m’ouvre la porte.



Sa petite voix grave me réchauffe. Je ramasse mon sac posé par terre et lui donne un chaste baiser.





Je dépose mon chargement sur la table de la cuisine. J’ai remarqué son regard vers le petit paquet, essayant de deviner. Mais elle devra attendre. J’entreprends de sortir les aliments de mon sac et me mets à la tâche. Je suis un bon cuisinier, ou du moins je sais le faire et je pense ne pas trop mal me débrouiller. Elle ne m’a jamais rien dit, d’ailleurs, et c’est mieux comme ça. Elle attend sagement, assise sur une chaise, le temps que la viande cuise et que tout soit prêt.


Pendant le repas je la regarde. Elle est belle. Elle l’a toujours été. Elle semble préoccupée, distraite, ailleurs. Mais je sais qu’elle est heureuse, comme je le suis à ses côtés. L’envie me prend de lui faire plaisir. Je ne voulais pas encore, mais je ne tiens plus. Je lui donne le paquet. Elle l’ouvre. Ses yeux s’illuminent. Le collier était cher, mais il lui ressemblait tant. Je ne pouvais le laisser dans cette vitrine alors qu’il serait sûrement bien mieux ici. Je l’imagine déjà lorsqu’elle le mettra autour de son cou, portant une de ces robes que je lui ai offertes, se sentant belle, jeune, attirante.



Elle pose le collier dans une de ses mains et sort. J’entends ses pas dans l’escalier qui même à sa chambre. Elle va le mettre en sécurité, bien en sécurité, avec les autres. Tout en vidant le reste de son assiette, je songe à elle. Je sais parfaitement ce qu’elle est en train de faire. Je m’attaque à la vaisselle et je la vois se déshabiller, se séparer de ses pantoufles, retirer son pull et faire glisser sa jupe, s’asseoir sur le rebord du lit pour se débarrasser de ses collants. Tiens, j’entends justement le bruit caractéristique du lit qui grince. Le plus beau arrive alors, lorsqu’elle retire son top et se retrouve en soutien-gorge. Aah! Ce que j’aime lui retirer cette pièce de vêtement et voir apparaître ses petits seins. Ces seins qui n’ont rien mais qui sont tout. Ces seins que j’aime tant caresser, palper, cajoler et taquiner. Les plus magnifiques qui soient au monde. Je l’entends maintenant se coucher, imaginant la petite culotte jetée à terre parmi le reste. Je termine ma besogne et je monte.





Je la retrouve, là, dans sa chambre. Il règne une semi pénombre. Seule la lampe de chevet apporte la faible lumière qui me permet de la contempler, allongée sous la couverture, radieuse. Je m’approche silencieusement. Je ne veux en aucun cas perturber cette atmosphère qui s’est installée. Je ne veux pas perdre un seul instant de ce moment, si beau, si tranquille.


Je m’agenouille au pied du lit et passe ma main sous les draps, à la recherche de son corps. Je la touche. Elle n’a plus rien, je le savais. Elle frisonne au contact de cette main toute froide, surgissant comme une intruse à côté de ce corps si chaud. Je caresse sa joue, descends le long de son ventre, m’attardant sur ses seins. J’atteins sa toison, véritable jungle pouvant se montrer fauve, mais au bout de laquelle coule la cascade du plaisir. Et cette cascade ne se tarit que peu souvent, inondant la jungle et la vallée, permettant à quiconque parvenu jusque là de se baigner, de se détendre, de s’amuser. Les jeux sont variés et vont de la simple brasse à la plongée de grande profondeur. Pour les plus hardis, la grotte secrète de derrière la cascade permet de prolonger le divertissement. Il suffit de se faufiler à travers cette entrée exiguë…



Trop exiguë, d’ailleurs. On n’est pas à l’abri de quelques éraflures. Il vaut mieux remonter, sortir du rêve, se retrouver dans cette chambre, si sombre.


Lentement, je me déshabille. Je la vois me regarder, m’ausculter. Elle ne peut me voir parfaitement. Mais elle me connaît. Elle n’en a pas besoin. Elle m’a déjà accepté. Et, cette fois-ci, c’est un corps tout glacé qu’elle sent venir contre elle. Mais elle ne dit rien. Elle m’observe. Elle veut savoir si je serai à la hauteur.


Je commence par embrasser le bout de ses seins. Puis je les caresse. Puis je les embrasse à nouveau, et les caresse encore. Je suis fou de ces seins. Ils sont si petits, si mignons. Ils ne demandent qu’à être protégés. Ils sont si jeunes. Comme un grand-père avec ses petits-enfants, je m’en occupe, je joue avec, je les excite, je sens monter une tension en eux. Je devrais les calmer mais je ne peux pas. Il faut que jeunesse se fasse. Et j’entraîne dans le mouvement toute la famille, le buste, les bras, les jambes, je les embrasse tous, je l’embrasse partout, sur tout son corps. Et je la serre, je cherche sa bouche, je l’embrasse d’un baiser que nul autre homme sur terre ne pourrait donner. Je passe entre ses jambes, je cherche, je sens sa main qui me guide, me tire, me rentre en elle. Et c’est par cette voie que je m’élève, que je monte bien plus loin que les nuages, là où il n’y a plus rien, où plus rien ne compte, où je suis avec elle, en elle. L’endroit est rayonnant, il brille de mille feux. Et je sens la brûlure d’un soleil en moi, d’une étoile bouillante qui monte, progressivement, me torture, cherche en vain à s’échapper et finit par exploser hors de mon corps, projetée à la vitesse de la lumière, vers les galaxies les plus infinies contenues dans cette femme que j’aime et que je serre, là, dans mes bras.





Je regarde son visage tourné vers le mien. Ses yeux sont fermés. Elle semble endormie.



Ce murmure de ma part venait de s’envoler, tournoyant près de ses oreilles et s’évaporant peu à peu dans la pièce. Elle ne bouge pas, elle ne dit rien. J’entends à peine se respiration. Je la caresse tout doucement du revers de la main et je m’approche un peu plus de son visage. Un peu plus fort cette fois:



Elle se retourne brusquement et s’enroule dans la couverture, me découvrant de la sorte.


J’ai froid. Je sens les poils se hérisser sur mes jambes. Je m’assieds sur le bord du lit et reste là, pensif.


Je ne dois pas me faire d’illusions. Je ne devrais pas me faire d’illusions. Je connais la routine.


Je reprends mes habits éparpillés et je sors.


Elle ne me dit pas au revoir.


Elle sait que je reviendrai.




Je serai là, demain.