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Temps de lecture estimé : 26 mn
18/01/06
Résumé:  Luc profite des vacances et part seul en forêt pour se détendre.
Critères:  ffh inconnu vacances forêt amour fellation pénétratio
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message
Balade en montagne

Luc se sent bien : il marche, seul, dans le calme, en forêt, oubliant la ville et toutes ses contraintes. Il peut réfléchir, se détendre, et faire le point sur tout ce qu’il n’a pas le temps d’aborder en temps ordinaire. Il a laissé son cabinet et part en circuit dans les Cévennes. Chargé du nécessaire pour tenir plusieurs jours, il va pouvoir oublier tous ses soucis et laisser son esprit vagabonder. En un mot, il est heureux.


En effet, que pourrait-il souhaiter de plus : il est encore jeune, trente-cinq ans, pas trop mal foutu, libre, et il pratique un métier qu’il adore, kinésithérapeute, masseur comme disent les gens. Il peut ainsi soulager ses semblables, tout en gagnant bien sa vie. De plus, il a parfois l’occasion de travailler sur des femmes très appétissantes. Mais, attention ! Il ne mélange jamais travail et plaisir. Simplement, il est agréable de masser des jambes fines et bien faites, des hanches somptueuses et, quelquefois, une poitrine orgueilleuse. Et tout cela, il le doit à un concours de circonstances. Il se revoit jeune et malingre, sans père, dans un immeuble où tout le monde se connaît et où personne n’a de secrets pour l’autre…



*****



Le petit Luc ne peut s’empêcher d’admirer cet homme, le masseur qui a son cabinet au rez-de-chaussée. Aveugle, il circule pourtant comme tous les autres locataires, on croirait que ses mains ont des yeux. Il reconnaît tout le monde, et en passant il lui dit « Bonjour, Luc » rien qu’en entendant son pas.


Un jour, l’aveugle s’arrête, met ses larges mains sur ses épaules, et lui dit :



En réalité, c’est que les autres l’ignorent, quand ils ne se moquent pas de sa silhouette frêle ; ou alors ils le traitent de « bâtard ».



Et, après cette entrevue, sa mère accepte que Jean, le masseur, le prenne le soir avec lui pour lui faire pratiquer de la gymnastique, corrective d’abord, de musculation ensuite. En rentrant de l’école, il va dans le cabinet, se change et apprend les exercices que lui enseigne son ami, puis il les pratique seul dans une salle. Ensuite il fait ses devoirs, tranquille, sur une table.

Il adore Jean et c’est ainsi qu’il a décidé de devenir lui aussi kiné. Les exercices, puis la musculation qu’il pratique grâce aux appareils font rapidement de lui un garçon puis un adolescent très bien bâti qui règle leur compte aux caïds de sa classe qui l’importunent. Il est respecté des garçons et admiré des filles. Mais elles ne l’intéressent pas encore vraiment.

Sa mère est très heureuse de le voir ainsi et vient souvent remercier Jean. Un jour, il a dix-sept ans, à la fin de ses exercices il veut demander à Jean un conseil technique. Le masseur n’est pas dans son bureau et Luc retourne aux haltères quand il entend des soupirs…



Il reconnaît la voix de sa mère. Curieux, il s’approche, entrouvre doucement la porte et regarde : sa mère toute nue est étendue sur la table de massage, et Jean la masse, mais d’une façon toute particulière. Au lieu de pressions puissantes et fermes, ce ne sont qu’effleurements, caresses.

Luc n’a jamais vu sa mère nue, et rarement en combinaison, lorsqu’il entre par hasard dans la salle de bains non fermée. Il a devant lui une femme de trente-cinq ans, en pleine maturité, avec des seins bien pleins, fermes, et un bassin large qui semble fait pour l’amour. Mais surtout, ce qui le surprend, ce sont les paroles, les gémissements et surtout l’air de bonheur sur son visage. Elle qui est renfermée, timide, semble libérée, déchaînée même, on la sent heureuse et Luc est à la fois joyeux de voir le bonheur de sa mère, mais jaloux de constater que ce n’est pas lui qui le lui donne.

Jean parcourt le corps, sans vraiment toucher les seins, il les entoure, descend jusqu’aux cuisses, caresse l’aine sans toucher au pubis, tourne autour des points sensibles, tout en effleurements. Sa mère, écartelée, subit ce traitement en gémissant. Puis Jean se penche entre les cuisses et sa bouche vient se poser sur la fourche. Sa patiente met ses jambes sur les épaules et gémit plus fort ; les mains de son amant viennent saisir les fesses et les caresser, les pouces massant l’étoile sombre de l’anus. Une main repart en avant. Puis, au bout de quelques minutes, il se redresse et se libère de sa blouse. Il est nu dessous. Il se place entre les jambes et son sexe, qui paraît énorme à Luc, vient se placer à l’entrée de la grotte. Lentement, il s’enfonce et pénètre jusqu’au bout. Il reste immobile, ses mains se placent sur les seins, les caressent, en pincent les extrémités. Sa maîtresse hulule doucement. Il se met alors en mouvement, ressort presque entièrement puis se renfonce, lentement. Les gémissements augmentent, elle met son poignet entre ses dents pour éviter de hurler son bonheur. Lui augmente son rythme et bientôt ce sont de grands coups qui font tressauter sa partenaire. Celle-ci se raidit soudain, il s’immobilise et Luc comprend qu’ils prennent ensemble leur plaisir.

Refermant doucement la porte, il retourne dans la salle d’agrès. Il entend un léger bruit de porte, sa mère qui repart. Jean vient le rejoindre.



Luc, tout rouge, ne sait que répondre. Il ne peut nier.



Le soir, en rentrant, il remarque que sa mère chantonne et l’accueille joyeusement. Il se rappelle alors que cela lui arrive assez fréquemment ces derniers temps.


Cette découverte améliore encore, si c’est possible, les relations entre Jean et Luc. Le masseur tient sa promesse, il lui parle d’abord des femmes, de leur psychologie et il lui enseigne les méthodes pour les satisfaire sexuellement. Les mois passent puis, un jour :



Le soir, Christine, femme d’une quarantaine d’années, arrive. Luc l’admire depuis longtemps, il rêve d’elle la nuit en se branlant, mais ce n’est qu’un rêve pour lui. Comme convenu, Jean lui demande si elle accepte de servir de cobaye pour une première leçon de massage. Elle accepte en souriant et Luc comprend que tout est arrangé entre eux.

Quand il entre dans la salle, elle est étendue toute nue, seule une serviette recouvre ses fesses. Jean ôte cette protection et commence sa leçon. C’est le même type de massage qu’a subi sa mère. Il prend les mains de Luc dans les siennes, les pose sur le corps alangui, et les guide pendant quelques minutes. Il lui montre les points sensibles. Ce dernier sent son sexe se dresser, devenir presque douloureux, tant il est tendu.



Luc est affolé, il ne sait que faire.



Il reprend le massage, mais son érection augmente encore si c’est possible au contact de cette chair si douce. Elle prend ses mains, les pose sur ses seins.



Il obéit, caresse cette poitrine abondante mais encore ferme, laissant les mains de la femme le guider. Bientôt, il oublie toutes ses craintes et continue seul. Elle se tourne sur le côté, et sa tête se trouve à hauteur du short de Luc. Il a honte de son érection trop apparente. Elle sourit et baisse le vêtement. Elle avance la tête et lèche l’extrémité. Luc se recule, mais elle passe son bras derrière ses fesses et l’attire dans sa bouche. Il est paralysé, cette caresse de la langue, ce fourreau si doux, c’est extraordinaire. Ne voulant pas paraître égoïste, il reprend son massage, mais le plaisir est trop intense. Il tente de se dégager, mais du bras elle le maintient en bouche et même l’attire encore plus profondément. Tant pis, se dit-il, et il explose. Elle ne le lâche pas et avale jusqu’à la dernière goutte. Puis elle se dégage et se lèche les lèvres :



Cela le surprend un peu, mais il obéit. Il voit pour la première fois de près un sexe de femme, la toison, les lèvres, toute l’intimité. L’odeur le surprend.



Il ignore de quoi elle parle et découvre le clitoris. C’est comme une fraise, et il y goûte volontiers. Sa langue tourne autour, le fait vibrer, redescend plus bas, puis revient sur ce fruit.



Il accélère la cadence et bientôt il sent s’écouler dans sa bouche un liquide dont le goût le surprend, mais après tout pas si mauvais que cela. Les cuisses lui enserrent puissamment la tête et la patiente gémit longuement. Ça y est, il a fait jouir une femme.

Lorsque l’étreinte se desserre, il se redresse, elle l’attire vers elle et embrasse sa bouche encore poisseuse. Il est surpris par la langue qui force ses lèvres, se laisse guider et prend goût à ce nouveau jeu.



À ce moment-là, la porte s’ouvre et Jean entre.



La semaine suivante elle revient. Jean la fait installer dans la salle de la dernière fois. Il commence le massage, puis les laisse. À peine les a-t-il quittés que Christine prend la tête de Luc et lui donne un baiser profond. Il n’est plus surpris, mais encore novice. La langue pénètre dans sa bouche, il apprécie et bientôt prend l’initiative. Assise sur la table, sans arrêter de l’embrasser, elle baisse son short et son slip. Il se dégage, verrouille la porte et se met nu. Il bande terriblement devant ce corps de femme nue, un peu large, mais cela lui plaît. Elle le fait allonger sur la table, prend son sexe en main, le caresse, décalotte et vient lécher cette friandise. Elle gobe le gland, agace le méat avec la langue, plonge sa tête et avale toute la longueur de l’engin. Il appuie une main sur la tête, tant il est bien, et caresse les cheveux. Pourtant, il sent vite que c’est trop bon et qu’il va de nouveau jouir. À deux mains, il soulève la tête de la femme. Elle sourit :



Elle me prend pour son jouet, pense Luc. En effet, elle le fait allonger sur la table, monte dessus, l’enjambe et, à genoux, les jambes de chaque côté de son bassin, elle se branle le bouton avec sa bite. Le frottement sur la tête de son sexe lui procure un plaisir intense et, ne voulant pas jouir en dehors de ce ventre, il saisit le bassin de son amante et l’amène sur son dard. Elle comprend sa hâte et l’aide pour l’intromission. Elle se plante jusqu’à la garde. Ça y est, il baise. C’est elle qui prend la direction des opérations, elle monte et descend, appuie ses mains de chaque côté des épaules de Luc et vient lui présenter ses seins. Il en saisit un à deux mains et le porte à la bouche. Il prend la fraise entre ses lèvres, l’agace avec les dents et la langue. Elle gémit et s’écrase sur lui, le privant de son amuse gueule. Il attrape les fesses et vient la planter à fond sur son éperon. Ses mains sont remplies par cette chair ferme, ses doigts glissent entre ces deux hémisphères et arrivent à l’anus.



Obéissant, il force l’anneau bien mouillé par le jus et cette intrusion déclenche l’orgasme de sa partenaire. Elle se raidit sur lui, serre ses muscles intimes. Le sexe de Luc ne peut résister à une telle sollicitation et il déverse pour la première fois son sperme au fond d’une femme…


*****



L’arrivée à une bifurcation le tire de ses pensées. Il s’arrête un instant, consulte sa carte IGN et opte pour la droite. La pente se fait plus raide et il doit veiller où il met les pieds. Il est parti depuis plus de trois heures et commence à songer à manger. Il trouve une petite terrasse couverte d’une herbe bien verte, à côté coule un petit filet d’eau.

Le repas est rapidement pris, Luc n’est pas particulièrement gourmand et, s’il mange copieusement, c’est seulement pour prendre des forces pour la suite de son périple. Il décide de se reposer un moment, de faire une sieste.

Les oiseaux qu’il avait dérangés ont repris leur chant avec une telle intensité qu’il se réveille peu après. Il décide de repartir car il veut camper dans un coin qu’il a repéré sur la carte, où coule une source. Bientôt il bifurque pour quitter le chemin qui retourne au village et il prend la voie des cîmes. Il souffle un instant en silence.


Il grimpe un sentier qui suit le haut d’un vallon. Dominant les bruits champêtres lui parvient une voix faible, éloignée. C’est un appel, mais il ne distingue pas les paroles prononcées. Curieux, il décide de s’approcher pour connaître l’iconoclaste qui vient déranger la faune. Un sentier abrupt descend vers le fond de la combe.



Bon, il semble qu’on soit en difficulté. Probablement un ou une étourdie qui a dévalé la pente et qui n’arrive pas à remonter.



Et, prudemment, il descend en direction de la voix.



« Merde », pense-t-il, ma journée est foutue. Pourtant, on n’abandonne pas quelqu’un en difficulté.

Une femme relativement jeune, la trentaine, agite les bras afin d’attirer son attention. Il parvient à côté d’elle.



Il pose son sac et se laisse glisser jusqu’à la blessée qui geint. Elle a dévalé jusqu’au fond, heureusement tapissé d’une abondante végétation. En temps normal elle doit être charmante et même belle peut-être, mais sa chute a déchiré et taché son tee-shirt, maculé son corps de boue.



Il prend le mollet en main. Naturellement, elles partent en montagne comme pour aller à la plage, en baskets ! La cheville est enflée et prend une couleur assez sombre. Petite hémorragie interne. Doucement, il palpe la zone tuméfiée. Il la fait bouger avec précautions, tâte toute la partie douloureuse. Pour lui, pas de doute, il s’agit d’une foulure. Il faut l’immobiliser et surtout ne pas la faire travailler. Cela promet du sport pour remonter !



Il repère le meilleur chemin pour rejoindre l’autre fille et examine soigneusement les appuis en grimpant. Quelques minutes plus tard il est de retour. Et le métier reprend le dessus, il agit en professionnel.

Rapidement, les médicaments, mais surtout l’assurance du soignant ont calmé la blessée.



Luc la prend délicatement et l’installe sur son dos. Puis, péniblement, il reprend le chemin qu’il a choisi un peu plus tôt.

Il lui faut près de dix minutes pour rejoindre la deuxième femme. La blessée est impressionnée par l’exploit réalisé : elle ne pèse que cinquante kilos, mais tout de même !

Le groupe repart après quelques minutes de repos afin de rejoindre le sentier. Le sac a été pris par la touriste valide ; elle le trouve très lourd, mais le sauveteur est suffisamment chargé. Le terrain est plus facile, moins pentu.

Quelques minutes plus tard, ils sont sur le chemin forestier. Luc pose son fardeau et s’assied, épuisé.



Les femmes se regardent, parlent ensemble, s’interrompent, ne savent finalement que dire.



Luc sourit devant tant de naïveté. Puis il décide de les calmer un peu.



Il les a servies, puis est allé refaire le plein d’eau. Durant son parcours il a cherché un lieu où il pourrait planter sa tente pour la nuit. À son retour, il leur fait part de ses intentions.



Béa a repris le sac, et Luc, Alice sur le dos.

Arrivé à l’endroit repéré, il a rapidement dressé la tente et creusé les fossés d’écoulement d’eau de pluie. Il n’a pas voulu les effrayer, mais un orage d’été pourrait éclater cette nuit. Le temps a passé, la journée est bien avancée. Les deux femmes le regardent, échangeant à voix basse des sentiments admiratifs pour leur sauveteur.



Luc est allé leur chercher de l’eau pour qu’elles se lavent un peu. Après un petit entretien à voix basse, elles se sont défaites de leurs polo et short et c’est en sous-vêtements qu’elles se sont nettoyées. Tout en montant la tente, Luc a profité de l’occasion pour les examiner.

Alice est bien la poupée sophistiquée qu’il avait devinée : une ligne bien dans la tendance obtenue par un régime alimentaire strict, mais lui, en tant que kiné, il voit que tout est artificiel, pas de consistance dans le corps ou les membres, tout dans l’apparence. Par contre, Béa n’a aucune chance de monter sur un podium de miss ni de poser pour une ligne de vêtements. Certes, son mètre soixante-quinze serait apprécié, mais pas sa ligne. Trop grosse, jugeraient les couturiers. Par contre, elle retiendrait l’attention dans une compétition de natation. Les épaules et le bassin assez larges, les seins volumineux. Quant aux jambes, surtout les fesses et les cuisses, bien fermes, c’est une perfection au goût de Luc. Mais toutes deux sont appétissantes et lui conviendraient, l’une comme l’autre, s’il les avait rencontrées dans d’autres circonstances.

Elles se sont partagé les vêtements. Elles ont ri de se voir ainsi attifées, elles d’ordinaire si coquettes ! Le chandail flotte sur le torse menu d’Alice ; quant au jean, il la rend parfaitement ridicule. Par contre, le survêtement, même s’il est trop grand pour Béa, ne la désavantage pas trop.

Une heure après, les trois campeurs se retrouvent autour du repas. Les deux femmes mangent dans la même assiette et Luc dans la casserole. La nourriture pourtant simple leur semble délicieuse. Et le café soluble est le bienvenu.

Ils ont échangé des banalités. Elles se sentent un peu excitées de passer la nuit avec un mec, serrées sous la toile.



Il les a laissé entrer les premières, ne voulant pas imposer la place qu’il occuperait. Cela lui plairait bien d’être entre les deux.



Il s’avance à quatre pattes, trouvant un espace entre les deux corps. Sagement, il s’allonge et étend le duvet sur les trois. Bien sûr, il a nettoyé soigneusement le sol avant de dresser la tente, placé en travers la mince bande de plastique qui lui sert de matelas, à hauteur des hanches. Mais, malgré les vêtements, la couche est dure. Après un bonsoir collectif, chacun tente de trouver le sommeil.


C’est d’abord un sourd grondement, comme le passage d’un train. Une déflagration tire brutalement les filles de leur sommeil. La tente est illuminée par des éclairs successifs, une lumière presque ininterrompue. Les arbres agités par le vent dessinent des ombres fantastiques sur la toile. La pluie se déclenche, violente, accompagnant ce spectacle de sa musique. Un vrai film d’épouvante en noir et blanc.

À côté d’elle, leur compagnon repose, insensible à tout ce tintamarre. Ou plutôt semble indifférent, il ne dort pas. En réalité, c’est pour lui chaque fois un plaisir de voir ce déchaînement. Une explosion plus forte que les autres, elles se serrent contre lui. Béa se raidit, tétanisée. Alice cache la tête dans le creux de l’épaule masculine. Sa cheville tourne dans ce mouvement, mais elle ne sent pas la douleur. Elle pleure, gémit comme une petite fille. Luc la prend dans les bras, la console. Elle perd toute notion de lieu, de temps, se colle, se fond avec son compagnon. Le vide s’est fait dans sa tête, ses mains bouchent ses oreilles, elle ne veut plus exister. Il sent Béa plaquée dans son dos qui lui entoure la taille pour mieux faire corps. Être pris en sandwich entre deux filles est certes inconfortable, mais terriblement excitant. Surtout avec ce fond sonore comme une musique de film fantastique.

L’orage a été violent, mais relativement bref, une dizaine de minutes. Puis le bruit baisse d’intensité, comme un train qui s’éloigne. La pluie continue un moment, puis cesse.

Les filles se décrispent. Elles prennent conscience de leur position par rapport à Luc. Et surtout de l’effet qu’elles produisent. Alice sent dans son entrejambe une barre dure. Le sexe sort du slip et vient toucher les mains de Béa serrées autour de la taille masculine. De son côté, Luc sait qu’elles ne peuvent ignorer son désir. Mais il n’ose pas profiter de la situation, et d’abord, avec laquelle ?

Alice, pour le remercier, a déposé un baiser sur la joue, puis rejoint les lèvres. Béa a posé sa bouche dans le cou, et ses doigts ont frôlé la tige qui dépassait. Puis elle l’a carrément saisie à pleine main. La langue d’Alice n’a pas eu à appuyer longtemps sur les dents pour que celles-ci s’entrouvrent. Luc est au paradis ! Ses mains glissent sous le pull que lui a emprunté Alice et trouvent deux seins libérés de toute entrave. Il entreprend le massage que lui a enseigné son maître. Il soulève son bassin pour faciliter le travail de Béa qui lui ôte son slip. Puis elle tire Luc afin de le mettre sur le dos.

Ne voulant pas se laisser devancer, Alice enjambe le corps masculin. Bonne joueuse, son amie prend le bâton et le met en place dans le nid prêt à le recevoir. Luc se laisse maintenant manipuler au gré de leurs fantaisies. Appuyée sur ses bras tendus, Alice se baise à son rythme. Béa en profite pour goûter à la bouche de Luc.

Ce dernier essaie de penser à toutes sortes de choses. Ceci afin d’éviter une explosion trop rapide. Il aimerait bien profiter des deux. Son amante s’est redressée, rejetant le duvet qui les couvrait. La température sous la tente est montée, les occupants sont échauffés par leurs activités. Béa continue à goûter aux lèvres de Luc, mais sa main est allée taquiner le bouton de sa compagne. Le double effet du sexe qu’elle agite en elle et du frottis sur son clitoris la fait exploser dans un grand cri. Elle reste immobile sur sa monture, mais sa copine qui attendait son tour la désarçonne et prend place sur l’épieu.

Elle n’a aucune peine à se positionner, excitée, elle coule comme une fontaine. De plus la tige a été particulièrement lubrifiée par la cavalière précédente. La sensation pour lui est bonne aussi, mais différente. Le sexe qui l’accueille semble plus resserré, pas plus étroit, mais plus musclé. Il en sent les contractions lors de chaque mouvement. Il ne pourra tenir longtemps à un tel traitement. Béa s’est inclinée, Luc a tendu les bras et accueille un sein dans chaque main. De son côté, sa maîtresse adapte son rythme aux pulsions du sexe qui l’envahit. Et bientôt chacun amène l’autre à la jouissance. Plus discrète que sa compagne, c’est plutôt un hululement qu’émet Béa en s’affaissant sur la poitrine de Luc. Alice, envieuse, vient se blottir contre le couple, rabattant le duvet sur le groupe.

Tous trois, ils restent un long moment enlacés. Luc est aux anges. Au diable la solitude recherchée, il profite de l’occasion.


Ce sont ses bras endoloris qui l’ont tiré du sommeil. Il se dégage de l’emprise des deux filles. Le jour commence à se lever, mais il doit être bonne heure. Lentement, sans bruit, il sort de la tente en ayant soin de bien recouvrir les deux dormeuses.

La végétation est toute humide, froide. Le ruisseau est tout proche. Malgré la fraîcheur de l’eau, il se lave entièrement, tout nu. Puis il va courir un peu sur le sentier. Il repère une pancarte indiquant un itinéraire pour les forestiers et les pompiers. Il le suit et arrive à une maison forestière fermée. Dans le mur, une niche avec un téléphone relié au centre de secours. Bonne affaire, se dit-il, je vais pouvoir évacuer mes pensionnaires et continuer ma balade.

Il revient à la tente. Aucun bruit, elles dorment encore. Il allume son petit réchaud et fait chauffer de l’eau pour préparer les boissons chaudes, café ou chocolat suivant leur goût.

Puis il entrouvre la porte de la tente. Le crissement de la fermeture à glissière fait entrouvrir un œil à Béa.



Elle sort en haut de survêt et culotte. Et ce n’est pas pour déplaire à Luc. Bien que le soleil soit levé depuis longtemps, il ne fait pas encore très chaud. Elle frissonne.



Le bruit de leur conversation a réveillé leur compagne. Elle sort en boitillant et grimaçant.



Ses deux compagnons éclatent de rire à l’énoncé de « tout le reste ».

Après avoir pris leur petit déjeuner, elles sont allées se laver. Moins courageuses que Luc, elles se sont limitées au visage, bras et jambes. En revenant, Béa soutient son amie qui claudique.

Pendant ce temps Luc a replié la tente et tout remis dans son sac.



Alice est ravie de pouvoir être rapatriée rapidement et sans trop de fatigue. Par contre, Béa reste silencieuse, pensive.

Ils ont rejoint l’habitation, Luc portant la blessée, Béa le sac.

Leur appel n’a pas trop surpris le pompier de service, l’absence des deux femmes avait été signalée par leurs copains qui les avaient vainement attendues la veille.

Tous trois bavardent en attendant les secours. Elles veulent savoir ce qu’il allait faire, connaître son itinéraire, les lieux où il compte camper.

Une heure plus tard, un 4x4 des pompiers arrive. Le médecin a confirmé le diagnostic de Luc. Puis, embarquement pour la ville. Embrassades, remerciements, joie pour Alice, un peu de mélancolie pour Béa.

Enfin, se dit Luc, je vais pouvoir reprendre mon parcours tranquille et me détendre. Bien que ce petit intermède ne m’ait pas déplu. Au moins, me voilà soulagé pour quelques jours.



Il vient de planter sa tente. Pour arriver à l’endroit qu’il avait choisi d’atteindre, il lui a fallu marcher longtemps afin de rattraper son retard. En ouvrant son sac, il constate qu’en ayant nourri ses deux invitées il va se trouver un peu juste. Dilemme : rentrer un peu plus tôt, ou se rationner. Bah, demain matin il décidera.

Il est reparti après une bonne nuit de sommeil. Tant pis, il va faire le parcours complet, même s’il faut un peu se priver. Si, par hasard, il trouve des fruits des bois il les mangera, sinon cela lui fera perdre le peu de graisse qu’il a en trop.

Toute la journée il a cheminé, détendu. Un seul arrêt pour un repas léger et une petite sieste. Dans une dizaine de minutes il arrivera à la clairière repérée sur la carte.

Un bruit le tire de ses pensées, on croirait… non ! pas un gémissement ! je n’ai pas envie de jouer les secouristes professionnels. Et si, c’est bien un appel. Quelle guigne ! Pourtant je ne peux pas passer comme cela.

Il s’approche du bord du chemin et entend un énorme éclat de rire. Béa s’esclaffe à pleines dents devant son air étonné.



Luc est stupéfait. Et la fille qu’il a devant lui n’a rien à voir avec l’écervelée qu’il a dépannée la veille. Elle est équipée comme un vrai randonneur, des chaussures jusqu’au sac. C’est vrai, il regrettait bien un peu les deux filles, surtout Béa, mais de là à penser qu’elle viendrait le rejoindre ! Il se doute que si elle a fait tout ce chemin, ce n’est pas seulement pour le réapprovisionner, mais pour un tout autre motif.

Elle s’est levée, s’est approchée et l’a embrassé. Pas de préambule, immédiatement elle a pris sa tête à deux mains et lui a collé un patin d’anthologie. Ils se sont séparés, regardés et ont ri. Se tenant par la main, ils ont rejoint le lieu de bivouac. Posant leur sac, ils se sont allongés et ont repris le baiser interrompu. Ils se sont enlacés, caressés, mais sans conclure leur étreinte.



Elle a amené un repas à réchauffer. Lui a préparé abri et couchage, joignant les deux sacs pour en faire un double. Ils ont mangé rapidement, se sont déshabillés et sont rentrés, nus, dans leur nid.


Lentement, ils apprennent à se connaître. La bouche, les mains, les doigts visitent chaque partie du corps, érogène ou non. Certes ils s’attardent sur les organes sexuels mais ils ne négligent pas le reste, les bras ou les jambes. Bientôt ils sont en osmose, comme deux vieux partenaires. Ils s’enlacent comme deux époux, chaque membre épousant celui de son conjoint. Ils entament un baiser passionné, les langues se cherchent, se lient. Chacun a pris l’autre par les fesses afin de mieux le plaquer contre lui. Le sexe masculin s’incruste dans la vallée féminine. Ils sont merveilleusement bien.

Pourtant, ils veulent mieux se posséder. Luc se soulève, Béa saisit la verge et vient la placer dans la vallée inondée. C’est une prise de possession profonde, totale, pubis contre pubis. Une minute, immobiles, ils se décident pourtant à entamer la danse érotique. Et elle dure longtemps, chacun à tour de rôle accélérant pour faire monter le désir ou ralentissant pour éviter un plaisir trop rapide. Béa la première bloque le mouvement et jouit dans un long gémissement. Luc, heureux de la voir radieuse, attend qu’elle finisse sa liesse. Quand elle est calmée, elle veut à son tour le satisfaire. Pour cela, elle bascule leur couple et prend le dessus. Jouant de ses muscles internes, elle sollicite le sexe qui l’envahit, le comprimant, relâchant la pression. Il se sent comblé et son plaisir s’amplifie. Mais, à ce jeu, elle aussi est gagnante et l’éjaculation masculine déclenche à nouveau son bonheur.

Ils retombent côte à côte, encore emboîtés. Le relâchement du pénis le dégage bientôt de son écrin. Ils restent silencieux, aucun n’osant prononcer les mots qui leurs viennent aux lèvres, trop importants, le « je t’aime », ignorant si l’autre éprouve les mêmes sentiments. Leur entente physique est parfaite, mais est-elle suffisante pour qu’on l’appelle « amour » ?

Alors, ils n’ont rien dit et se sont endormis heureux.


Le duvet a glissé et la fraîcheur du matin a réveillé l’un qui en bougeant tire l’autre du sommeil. Ils se sourient puis s’embrassent. En même temps que leurs corps, leurs désirs se sont réveillés. Contre son bassin, Béa sent la verge qui vient lui taquiner l’entrejambe. Luc se dresse sur un coude et la contemple. Elle voit l’admiration dans ses yeux, en est heureuse, mais aussi gênée. Elle se dérobe, se met à plat ventre. L’envers vaut l’endroit : le spectacle, bien que différent, est aussi excitant. Il l’enjambe alors, vient à cheval sur ses cuisses, son sexe entre les fesses de sa partenaire. Il entreprend un massage sensuel du dos. Elle ne peut résister longtemps à ce traitement et se met à quatre pattes, offrant son sexe ruisselant à son amant. Il la pénètre lentement et, s’appuyant sur son dos, vient lui saisir les seins pour continuer ses frictions érotiques. Elle jouit rapidement mais, sans tenir compte de son plaisir, il continue sa cavalcade. Et bientôt Luc explose et un deuxième orgasme vient la foudroyer. Elle s’écroule en l’entraînant.

C’est encore le froid qui les tire de leur nirvana. Il ramène le duvet sur leurs corps. Elle se tourne vers lui et lui murmure imperceptiblement « je t’aime ». Bien que l’ayant à peine entendu, il a bien compris le sens des paroles. Sa bouche contre son oreille, il lui demande :



La balade dure depuis deux jours. Ils contemplent la forêt, le paysage, d’un même œil. Peu de paroles pour exprimer leurs sentiments, mais beaucoup de complicité. Leurs regards sont bien plus éloquents.

Maintenant ils approchent du village. Chacun va partir de son côté.

Ils ont repoussé jusqu’au dernier instant le moment de se dévoiler. Ils ont voulu tout ignorer de leur vie, métier, adresse, même leur nom de famille. Au moment de se séparer, ils se retrouvent comme deux étrangers.



Il n’ose dire « Je suis prêt à vivre avec toi si tu le veux bien ». Timide, il hésite à prononcer cette phrase qui les lierait.

Béa a compris le message bien qu’il n’ait pas été exprimé. À son tour, elle prend la parole.



Voyant le sourire radieux de Luc, elle se précipite dans ses bras.

Ils sont redescendus heureux, sont repartis terminer leurs vacances, et peut-être poursuivre un bout de chemin ensemble…