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n° 10083Fiche technique17094 caractères17094
Temps de lecture estimé : 11 mn
26/01/06
Résumé:  Une maison vide, un peintre triste, une belle brocanteuse...
Critères:  fh hplusag hagé inconnu cérébral voir exhib fmast cunnilingu 69 nopéné jeu
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Collection : De trique et de broc
La peinture à l'huile...

Un brocanteur se fait bizuter par quatre collègues lors d’un marché, en guise de souhait de bienvenue dans la grande famille. Pour les remercier, il les invite à partager un repas et à raconter leurs aventures érotiques respectives.


Après avoir rangé les stands et fermé nos camionnettes, nous nous sommes retrouvés au bistrot de la place, devant une monumentale choucroute. Le temps de trinquer et de partager nos nombreux soucis de brocanteurs, nous sommes revenus à notre point de départ : l’évocation de nos aventures érotiques les plus marquantes.

La femme qui avait si bien joué son rôle de séductrice à mon stand eut l’honneur de commencer.






C’était il y a quelques années, à l’occasion du débarras de la maison d’un peintre. L’âge venu, il avait renoncé à y demeurer. D’autant plus que sa femme était morte et qu’il ne supportait pas de vivre où s’étaient accumulés tant de souvenirs. Il avait déménagé l’essentiel de ses affaires dans un petit appartement de la région, laissant quelques meubles à reprendre. J’en avais fait l’estimation alors que tout était encore en place.


Au moment où j’entre, le monsieur me tourne le dos, assis sur un tabouret au milieu d’une grande pièce baignée d’une lumière douce, très particulière. Il se retourne, et je m’aperçois que son visage est inondé de larmes.

Moi, déjà que les maisons vides me donnent le cafard, si en plus le propriétaire est là quand je viens prendre les meubles, et qu’il se laisse aller, ça me coupe tous mes moyens.

Normalement, je demande d’ailleurs à être seule, sauf si les meubles sont trop lourds. Je commence tranquillement le débarras par un tour de la maison, pour apprivoiser les lieux. Je prends le temps de passer dans toutes les pièces, en imaginant comment les gens vivaient, à quoi ils ont bien pu utiliser les objets que je vais emporter…

Je me fais tout un cinéma, mais bon, c’est ma manière d’exorciser. On a un sale boulot parfois, à arracher les objets personnels de la vie des gens. Et là, j’étais piégée.


Un peu empruntée, je m’approche du bonhomme et pose la main sur son épaule dans l’espoir de le consoler :



Sentimentale comme je suis, j’ai de la peine à résister à un homme qui pleure. En plus, en le regardant de plus près, je dois avouer qu’il est franchement bien conservé, malgré sa tristesse, les cheveux gris et les années de vol gravées sur son visage. Il me trouble d’ailleurs d’emblée par sa manière de me dévisager. Le regard du peintre transparaît dans ses yeux posés sur moi. Je me sens à la fois importante et désirable.



Il se lève, commence à faire le tour de son atelier. Ses mains semblent dessiner des objets, des meubles que l’habitude lui fait encore voir. Il a la voix très douce, des gestes harmonieux. Décidément, c’est un homme agréable à regarder.



Il s’approche lentement de moi, avec ce regard d’artiste qui capte la vie de son modèle. Il me dévisage, parcourt mon corps des yeux, en prenant tout son temps. Ma blouse d’été ne me protège plus de rien, je le sens m’imaginer nue, s’immiscer en moi, contrairement à ce qu’il veut bien me faire croire.

Moi qui ne me trouve plus très attirante, non seulement je ne suis pas gênée, mais j’apprécie assez d’être observée de la sorte. Je me cambre involontairement pour lui. Cela fait si longtemps que cela ne m’est plus arrivé…



Je ne me reconnais plus. Quelque chose en lui m’électrise. Je suis venue pour vider sa maison, et je me retrouve à lui proposer de me peindre avec un attirail de fortune. C’est délirant… Comme si je pouvais redonner vie à son talent par la seule force de… de quoi, à vrai dire ?

En réalité, je suis en train d’essayer d’exciter cet inconnu, de faire renaître du désir dans ce corps qu’il prétend desséché, tout en sachant que cela n’aboutira à aucune satisfaction sexuelle. Une fraction de seconde je me dis que je joue avec le feu, mais cela ne suffit pas à me retenir.


Je fouille rapidement les meubles qui restent et les pièces vides de la maison. La quête est maigre, mais j’arrive quand même à mettre la main sur un crayon noir, un fond de bleu de maquillage et un reste de plâtre. Dans le frigo, je déniche encore un tube de moutarde. Quelques cotons-tiges traînant à la salle de bains pourront lui servir de pinceaux. Le rouge mis à part, on devrait pratiquement arriver à recréer la palette complète des couleurs de base. Pour le support, un carton fera l’affaire.


Je pose le tout au milieu de l’atelier. Il me regarde, incrédule, mais il comprend que je ne lâcherai pas ma proie. Nous sommes partis pour un happening digne des meilleures expositions contemporaines. Je m’offre à lui pour un orgasme pictural…



Apparemment, il reprend du poil de la bête. Ça ne me déplaît pas de me laisser aller sous ses yeux. Je file chercher une couverture dans ma camionnette et m’allonge à même le sol, façon odalisque de Manet.


Et là, je vous jure que je n’ai jamais eu le sentiment d’être autant désirée de ma vie. C’était sublime ! Il commence par quelques traits de crayon. Puis s’arrête et vient s’agenouiller vers moi. Il ouvre ma blouse en prenant tout son temps pour découvrir ma peau centimètre après centimètre. C’est délicieux d’être admirée par un homme sans impatience. Je le laisse faire, ses mains sont chaudes et douces, j’ai envie d’elles sur ma peau, vous ne pouvez pas imaginer à quel point.

Il me frôle du bout des doigts, comme pour prendre mes formes en lui, puis retourne à son dessin. J’en profite pour dégrafer mon soutien-gorge et offrir mes seins à ses regards. Je commence sérieusement à mouiller pour ce type, malgré son âge, malgré sa fatigue.


Il mélange ce que j’avais trouvé de couleurs. Peu à peu, un sourire apparaît sur son visage. Timide d’abord, puis de plus en plus lumineux. L’exercice commence à l’amuser, le défi est à sa hauteur. Il revient plusieurs fois vers moi, ses mains de plus en plus caressantes. Comme s’il voulait modeler mes formes à l’image de ce qu’il est en train de peindre. De modèle, je deviens sculpture vivante.


Mon ventre crie famine, j’ai envie de plus que ces quelques attouchements. Je lui prends la main et la pose sur la ceinture de mon pantalon. Il l’ouvre et finit de me déshabiller. Puis il se redresse et me contemple longuement de haut. Aucun doute qu’il commence à me désirer au-dedans de lui, mais il en faut encore plus pour qu’il ose se l’avouer…

Je me sens bien, j’ai complètement oublié la raison de ma présence dans cet atelier. Le temps passe sans que je m’en aperçoive. Il me caresse de ses regards, me frôle de ses mains, n’interrompt son travail que pour mieux mettre mon corps en lumière, tout en profitant de ma passivité pour me regarder en détail.


Après de longs moments à s’affairer avec fébrilité sur son œuvre, il s’apaise enfin. Son regard passe encore plusieurs fois du modèle à l’œuvre, et de l’œuvre au modèle. Il semble satisfait. Je le sens libéré. Il n’en est que plus séduisant. J’ai envie de m’ouvrir complètement. Il pourrait désirer n’importe quoi, je le lui offrirais avant qu’il ne l’exprime. J’ai envie de ce diable d’homme, qui me cerne de son admiration, tout simplement.


Finalement, sans dire un mot, il vient s’allonger contre moi, en me contemplant avec tendresse. Puis il pose sa tête sur mon ventre et ferme les yeux. Je craque, j’ai envie qu’il me touche, qu’il me tâte, me caresse, m’embrasse partout. Il se contente de s’abandonner et de jouer avec les pointes de mes seins du bout de ses longs doigts. Je n’arrive plus à tenir mes cuisses serrées. D’où il est, il ne peut pas ne pas sentir ma respiration qui accélère, la chaleur qui irradie de ma peau, mon corps qui crie d’envie et de manque. Je caresse son visage, passe mes doigts sur sa bouche, glisse le long de son cou. Il se laisse parcourir avec un plaisir non dissimulé.



Je saisis son visage entre mes mains et l’embrasse comme une folle. Il s’offre, timidement d’abord, puis de plus en plus passionnément. Il redécouvre le plaisir sous mes caresses, s’ouvre à ma tendresse.

C’est un sentiment si beau et si fragile de le sentir reprendre confiance, retrouver des gestes de désir, de conquête, sur mon corps.

Je m’ouvre comme une fleur au soleil. Il me parcourt, me caresse de plus en plus précisément. Sa bouche fouille mon ventre, mes cuisses, mon sexe. Il cueille ma rosée sur sa langue, excite mon bouton, tète mes lèvres gonflées. Je me tortille sous ses câlins, avance mon bassin contre son visage, je sens la boule de plaisir grossir au fond de moi. Il glisse ses doigts contre ma chatte, les enfonce l’un après l’autre, en prenant tout son temps. C’est trop bon…


Au moment où il me sent commencer à vibrer, il s’échappe brusquement de mon intimité et remonte contre mon ventre. Sa barbe naissante énerve ma peau, griffe mes seins tendus de désir. Il vient m’embrasser comme s’il ne remarquait pas à quel point j’ai envie de le sentir en moi. J’agrippe sa main, la repose brusquement sur ma fente, et me branle en jouant avec ses doigts contre mon clitoris.

Mes seins sont trempés de sueur, j’inonde la couverture de mon jus. À l’instant où je sens que je vais monter au septième ciel, je serre mes cuisses sur sa main, et fais exploser la boule au fond de mon ventre. Je tremble comme une feuille, lui écrase les doigts dans mon puits d’amour et lui mords violemment la lèvre entre mes dents. Il se laisse faire sans résister, sans un gémissement, me serrant de toutes ses forces contre sa poitrine, comme pour contenir le débordement de mon orgasme.


Quand j’arrive enfin à me calmer, il se lève, retourne à sa peinture et mélange un peu du sang qui coule de sa bouche aux couleurs qui la composent. Il retouche encore une courbe, précise un galbe, puis jette loin de lui ce qui lui sert de pinceau.



Il recule au coin de la pièce et me regarde approcher de sa « toile », nue. De l’endroit où il est, il observe à la fois le modèle et l’œuvre, et ça l’amuse.


Ce qu’il a fait est tout simplement superbe. Etrangement, il ne m’a pas représentée comme il me voyait d’où il me peignait. Je suis au contraire dessinée comme j’étais couchée au moment où il m’a fait jouir. Depuis le début, il avait placé mon corps sur son œuvre comme nous nous sommes allongés pour nous offrir l’un à l’autre.

Il lisait en moi depuis son premier coup de crayon. Il m’avait dessinée et modelée exactement comme il me désirait. J’avais été sa chose du début jusqu’à la fin.


(à suivre)