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n° 10098Fiche technique23527 caractères23527
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Temps de lecture estimé : 17 mn
29/01/06
Résumé:  Suite à une dispute conjugale, un homme se retrouve dans un parc et fait une rencontre bien étrange...
Critères:  #fantastique fh inconnu bizarre jardin dispute fellation fsodo hdanus
Auteur : Ptolemee  (Claude Ptolémaïs de Thébaïde)      
Vexilla regis prodeunt inferni



Antoine tient dans sa main son cinquième élément, fierté de la gent masculine.



Antoine réfléchit à ce qui pourrait la convaincre, maudissant ces reliques d’une éducation catholique vieille et désuète, véritable frein à toute tentative d’innovation.



C’est le moment. Elle est dans la position idéale, nue, à quatre pattes sur le lit. Antoine peut voir parfaitement le petit trou entre les deux globes fessiers, petit trou si serré et si inaccessible, mais provocateur de si grands fantasmes.


Que de fois il a rêvé de la prendre dans son cul, de la sodomiser, de la pilonner de la sorte, encore et encore, de rentrer dans cet orifice interdit ! Que de fois il l’a entendue crier, hurler à n’en plus finir, lâchant sans cesse des "Oh oui, chéri, encule-moi." Que de fois il s’est senti jaillir, exploser dans ses entrailles, se vidant de ce contenu blanchâtre, de cette semence, résultante de l’apothéose d’un orgasme masculin, véritable source de soulagement et de satisfaction. Que de fois enfin il a tenté de s’en approcher, lors de leurs étreintes les plus endiablées, jurant à chaque fois qu’il y arriverait !


Mais cette fois sera la bonne. Il va le faire. Il n’hésitera pas. Il va rentrer en elle et il ne sera plus question de faire demi-tour. Son attribut est fin prêt, tendu au maximum, lubrifié de cyprine, appuyé sur cet œillet qui ne demande qu’à s’ouvrir. Il est aux aguets, tel un pilote de Formule 1 attendant avec impatience le signal du départ. Son moteur chauffe. Il va démarrer. Ça y est, il avance, lentement, sûrement mais prudemment. Il pénètre dans l’antre sacré. Une forte résistance s’oppose à sa progression, mais il sent distinctement les petits bouts de chair frotter contre son gland et s’écarter d’une façon infinitésimale. Elle ne dit rien. Elle ne bouge pas. Elle se laisse faire.



Antoine vient de recevoir un coup de pied à un endroit tel qu’il n’est sûrement pas prêt de l’oublier de sitôt. Il s’écroule sur le lit pendant que son épouse se lève et se rhabille prestement.



Tentant bien que mal de faire abstraction de sa douleur, il saute du lit et l’enserre dans le but de la raisonner. Mais c’est elle qui a raison de lui et de ses bras, alors meurtris par le bout des ongles qu’elle lui rentre dans la peau, afin d’être libérée de sa captivité soudaine.


Cette nouvelle source de douleur n’a pas pour effet de calmer Antoine qui envoie une grande gifle à sa femme, laquelle s’effondre sur le sol en sanglots.



Antoine remet ses habits et la regarde pleurer. Il bouillonne de rage mais ne peut rien faire. Il en a déjà trop fait. Il met ses chaussures et sort de la chambre. Sa femme entend très distinctement le bruit ravageur de ses pas dans l’escalier et le claquement brusque de la porte extérieure.




*




Antoine marche seul, dans ce petit parc proche de leur nouvelle résidence. Il repense à ce qui vient de se passer, à ce qu’il vient de faire. Il est nerveux, de mauvaise humeur, conséquence de sa colère se refoulant très progressivement en lui.


Il est mécontent de son épouse, mécontent de son comportement, mais ne peut cependant la blâmer. Jamais elle n’avait réagi comme ça. Et, plus grave encore, depuis leurs trois années de mariage jamais il n’avait osé la toucher. Il se sent brutal. Il se sent monstre. Il repasse sans cesse dans sa tête les paroles sorties de sa bouche.



Jamais il ne l’avait entendue parler ainsi. Jamais il n’aurait pu l’imaginer prononcer des mots si blessants. Cela semblait irréel.



Il avait réagi, mal réagi, il le sait maintenant. Mais c’est trop tard, trop tard pour revenir en arrière, il doit faire avec, trouver une solution.


Une solution à quoi ? Réaliser son fantasme ? Il peut désormais faire une croix dessus. Non, trouver une solution pour son épouse, sa chérie, comment la récupérer. Il revoit dans sa tête ces trois années de bonheur, ces trois années de caresses, de câlins, gentils ou torrides, ces trois années merveilleuses qui venaient brusquement de s’achever sur un coup de folie. Non, il ne peut se résoudre à cela. Il aime sa femme, son amour. Il n’est rien sans elle. Il s’en rend compte maintenant.


Il ne peut compter le nombre de fois où il s’est imaginé libéré de sa contrainte, libéré de son épouse. Il draguait tout et n’importe qui. Toutes les filles qu’il désirait cédaient à ses avances et atterrissaient dans son lit, sans exception. Et il se voyait pratiquer sans relâche son activité favorite, sans jamais sentir ne fût-ce qu’une petite réticence. Et combien de fois n’a-t-il pas songé à la tromper, à remplir sa collection de maîtresses comme d’autres le font pour leur garde-robe. Il aurait pu, en cachette, laisser libre cours à toutes ses envies les plus folles, certaines si folles qu’il n’aurait même pas osé les évoquer en présence de sa chère et tendre.


Mais voilà, la réalité était bien là. Il ne l’a jamais trompée. Il ne lui a jamais fait faux bond non plus, respectant ses désirs et les limites que sa pudeur lui a imposées. Jusqu’à aujourd’hui…




Antoine marche dans ce parc, réfléchissant à son existence, sa raison d’être, à son épouse et à sa conduite. Il atteint ainsi un petit banc reculé, tout entouré de buissons. Il s’assied et réfléchit encore. Ses narines repèrent une faible odeur qu’il ne peut formellement identifier, du soufre peut-être, bien qu’il ne voie pas de raison à la présence d’une telle odeur ici.


C’est au milieu de ses pensées qu’il entend le premier bruit, ressemblant à un craquement de branches. Son regard se tourne vers les buissons derrière lui, mais il ne voit rien qui puisse l’alarmer.


Un autre craquement. Bah, sans doute un écureuil ou quelque chose de ce genre. Il ne s’imaginait même pas qu’il puisse encore exister de tels animaux dans les parcs de nos jours, vu le terrain gagné chaque année par le goudron et le bitume. Et toujours cette faible odeur, probablement aussi une des nombreuses séquelles de ce qu’on nomme la "civilisation".


Nouveau bruit. Cette fois-ci, plus de doute, c’est bien un sanglot qu’il vient d’entendre, et jusqu’à preuve du contraire, aucun écureuil n’a jamais sangloté. Antoine ne tient pas en place, il se lève de son banc, et sa curiosité maladive le pousse jusqu’à pénétrer à l’intérieur du bosquet d’où s’élève la faible plainte.


Et là, il n’en croit pas ses yeux. Non, ce n’est pas un vagabond, c’est une jeune fille, où plutôt une jeune femme, mais qui semble si juvénile qu’on lui donnerait le paradis sans confession. Il l’observe, stoppant sa progression afin de ne pas divulguer sa présence. Le spectacle est magnifique, elle est là, étendue sur le sol entre les branches des buissons. Il peut voir une charmante robe rouge aux fines bretelles, couverture bien maigre pour cette fin de soirée de la douce saison. Il la détaille, du moins ce qu’il peut en voir. Ses jambes sont maigres et bien visibles avec cette robe qui lui remonte jusqu’au dessus du genou. Il voit ses cheveux, également d’un rouge flamboyant, légèrement bouclés et d’une longueur telle qu’ils doivent bien descendre jusqu’à sa taille. Ses épaules sont nues, son cou simplment marqué par les deux bretelles dont l’épaisseur indique clairement que rien ne passe par-dessous. Et son buste, en partie voilé par sa tenue mais partiellement offert aux regards, grâce à ce décolleté laissant entrevoir un peu plus que la naissance des seins, à ces deux petites pointes qui émergent du fin tissu et laissent présager une poitrine jeune, douce, mais ferme et remplissant la main. Antoine s’imagine déjà porter la sienne à ces deux petites pommes, ces deux fruits qui ne demandent qu’à être cueillis. Il voudrait tant écarter ces bretelles, caresser ces seins et y approcher la langue pour en titiller les mamelons. Il voudrait tant sentir l’odeur et la chaleur de ce corps. Il voudrait tant la relever, faire glisser sa robe à ses pieds et la prendre là, dans le parc, dans la pénombre nocturne qui s’installe.


Soudain, comme si elle avait pu entendre une partie de ses pensées, la jeune fille se redresse, s’appuyant de ses mains sur le sol de terre. Il voit pour la première fois son visage, mais ce qui le frappe le plus, c’est la couleur de ses yeux. Ils sont jaunes, d’un jaune perçant, remplis à la fois d’angoisse et de terreur, si inquiétants qu’ils font peur à Antoine qui ne possède nul endroit où se cacher. Il reste là, immobile, soumis à ces yeux de serpent, incapable du moindre mouvement.


La jeune fille se redresse un peu plus et lui fait signe de s’approcher. Malgré sa crainte, Antoine ne peut refuser son invitation et vient s’asseoir à proximité. Il voit beaucoup mieux maintenant son décolleté et ses formes, mais il ne peut y laisser son regard, tant les yeux de cette nymphe des jardins le fascinent.


Un long silence s’installe, seulement entrecoupé par le bruissement du vent dans les arbres. C’est Antoine qui le rompt en premier.



La jeune fille baisse alors les yeux, soulageant Antoine de sa torpeur.



Antoine pense ne jamais avoir entendu ce nom. Il s’interroge sur la présence de cette fille, sur son attitude.



La nymphe semble ne pas vouloir répondre.



Elle relève les yeux.



Antoine se demande s’il n’a pas affaire à quelqu’un d’un peu dérangé, ou bien à quelqu’un en grande dépression, s’imaginant être la cause de tout ce soi-disant malheur.



Pauvre fille.



Décidément, Antoine ne comprend pas grand chose à propos de cette famille. Il voudrait en savoir plus.



Antoine est de plus en plus compatissant envers cette jeune fille qui, malgré qu’elle lui soit totalement inconnue, l’attire de plus en plus. Mais il ne remarque même pas qu’il s’est un peu plus approché et qu’elle, de son côté, a fait de même.



Et avant qu’Antoine ne soit remis de sa surprise, la jeune fille tend ses lèvres et lui donne un baiser langoureux, interminable, irrésistible. Il ne peut que l’accepter, et sa langue part à la recherche de la sienne, lui rendant ce merveilleux hommage.


Sentant un sentiment de bonheur l’envahir, ainsi qu’une envie déjà présente grandir une fois de plus, il avance la main en direction de son cou, la pose sur sa peau douce et entame une descente programmée vers l’objet de son désir, situé un peu plus bas, là où la peau est plus douce encore.


Mais une fois arrivé à la hauteur de la naissance des seins, alors qu’il s’apprêtait à plonger dans ce décolleté tentateur et à empaumer le fruit défendu, sa main est stoppée net par l’intervention de la nymphe qui, attrapant le poignet, l’écarte définitivement.


La jeune fille termine son baiser et prend une faible distance. Son regard de feu est de nouveau plongé dans le sien. C’est alors que se produit l’événement qu’il n’espérait plus. La jeune fille porte ses deux mains aux bretelles de sa robe, les écarte doucement et les fait glisser le long de ses bras, dévoilant sa poitrine de rêve, ses seins voluptueux, si attirants, aux tétons fièrement dressés, extrême invitation à la caresse, tentation à laquelle Antoine ne peut résister. Il avance de nouveau la main, cette fois-ci directement vers l’objet de sa convoitise, mais un lent hochement de tête de la part de sa compagne lui fait comprendre que cette tentative est vaine. Il doit donc supporter la vue de ces seins sans pouvoir ne fût-ce que les effleurer, supplice infâme que même le légendaire Tantale ne pourrait imaginer.


Sur ce, plongeant toujours son regard perçant dans celui d’Antoine, la jeune fille pousse celui-ci de la main dans les buissons, l’allonge sur le flanc et pose son autre main sur son pantalon, à l’endroit exact de la bosse engendrée par son membre tendu. Elle se met à appuyer sur celui-ci, à travers le tissu, tout en entamant un léger mouvement de va-et-vient qui ne peut que le rendre plus raide encore. Son visage arbore alors un sourire malicieux, signe de sa satisfaction vis-à-vis de ce désir qu’elle seule fait monter en lui, en son amant bouillonnant, en sa proie. Et, tout en souriant, en infligeant son regard à cet homme, elle se met à défaire les boutons du pantalon afin d’atteindre son sexe et de le libérer de son emprise.


Et lorsque celui-ci jaillit, elle le saisit de la main et précipite sa bouche dessus, s’arrêtant à peine à un centimètre de son gland émergeant. Et Antoine, qui pensait avoir subi le plus grand supplice de sa vie, se retrouve maintenant avec une torture bien plus pénible encore. Cette fille qui tient son pénis dans sa main, qui s’est couchée sur le sol, allongée un peu plus bas à côté de lui, les bretelles de sa robe tombant le long de ses bras, les seins libres se baladant à quelques centimètres de son corps et à portée de main, la bouche et les lèvres infiniment proches de lui et prêtes à engloutir son membre dont la tension est au plus haut point, cette fille sort simplement sa petite langue et se met à titiller bien consciencieusement le petit frein de cette queue qui lui est offerte, en se gardant bien de toucher la moindre autre partie. Plus encore, car sa deuxième main est loin de rester inactive. Celle-ci se glisse entre ses deux jambes, frôlant ses boules au passage, et se met à toucher cette partie devenue si sensible entre son sexe et son cul.


Antoine se sent pris en tenaille et devient incapable du moindre mouvement. En revanche, la jeune fille bouge légèrement sa main afin d’assurer un petit mouvement régulier à ce sexe dont elle est devenue maître. Sa langue continue à titiller le frein, de plus en plus vite, ce qui a pour effet d’augmenter la respiration d’Antoine. Le mouvement de sa main s’accélère également afin d’atteindre une cadence rapide, tandis que sa queue sent la pression de ses doigts devenir de plus en plus forte. Soudain, elle relâche son emprise et plonge sur ce sexe, l’attrapant de sa bouche par le côté, laissant courir sa langue tout le long du pénis, passant d’un côté, puis de l’autre, le parcourant entièrement et donnant l’impression de le dévorer dans sa totalité. Pendant ce temps, la main libre prend possession de ses bourses, les malaxe et les emprisonne, tandis que l’autre se rapproche dangereusement du petit trou.


Et c’est alors que la fille avale la queue toute entière et la plonge au plus profond de sa gorge, à la limite de l’étouffement. Au même moment, Antoine sent un doigt pénétrer dans son derrière et s’enfoncer violemment jusqu’au fond de son cul. Son souffle en est coupé, et il sent sa bitte entièrement prisonnière de la bouche de cette fille. Il sent cette bouche se retirer complètement jusqu’à ne plus avoir aucun contact avec son corps, puis replonger sur cette queue en l’avalant jusqu’à la base, se retirer puis redescendre, remonter, redescendre. Cette fille le suce comme il n’a jamais été sucé, le pénètre comme il n’a jamais été pénétré. Elle suce sa bitte comme une diablesse, toujours plus rapidement et serrant bien les lèvres afin qu’il les sente glisser le long de sa queue, remontant à chaque fois au plus haut, son doigt tournant au fond de son cul. Il sent monter le plaisir en lui. Il sent venir cette semence, remplissant ses bourses et remontant le long de son pénis, alors que cette fille n’a de cesse d’effectuer sa fellation ravageuse. Il sent qu’il atteint le point de non-retour, qu’il va jaillir, qu’il va expédier en saccades sa semence au plus profond de la gorge de cette…



Un chien ! Un chien vient de surgir des buissons !



Antoine a une sainte horreur des chiens.



Ben tiens, c’est bien connu. Tous les chiens dans les parcs sont gentils et ne mordent jamais.



Voilà une chose de faite. Antoine essaie de reprendre ses esprits. Il revoit cette nymphe le sucer, le happer, le… Mais où est-elle passée ! Antoine regarde, se retourne, cherche de tous les côtés, écarte les branches des buissons avoisinants. Mais rien, disparue, envolée. Il doit se rendre à l’évidence. Il ne peut observer qu’une traînée blanchâtre sur le sol, traînée dont une partie se trouve sur l’une de ses mains. Il se relève en tentant de se débarrasser des bouts de branches et de feuilles accrochés à ses habits, et referme les boutons de son pantalon.


Il n’a pourtant pas rêvé. Elle était bien là, couchée sur le sol. Sinon, pourquoi se serait-il étalé ? Il est encore tout couvert de terre. Elle a disparu, subitement, alors qu’il était en train de se faire sucer, alors qu’il était en train de tromper sa…


Sa femme, il l’avait complètement oubliée. Il n’avait même plus pensé à elle. Il avait succombé aux charmes de cette sorcière venue de l’antre du mal sans même une seule hésitation. Les remords le prennent soudain. Il s’en veut, il repense à l’état dans lequel il l’a laissée, en pleurs à la suite de leur dispute.


Cette pensée de son épouse lui devient insupportable, et Antoine se met à courir dans le parc, reprenant en sens inverse le chemin qui l’a conduit jusqu’au banc.


"fa"


Antoine court sur le chemin. Il la revoit, malheureuse, en train de sangloter, couchée sur le sol.


"mi" - "fa"


Il prie intérieurement pour qu’il ne lui soit rien arrivé. Oh ! mon Dieu ! Et si elle avait tenté quelque chose ! Et si elle avait commis l’irréparable !


"ré" - "mi"


Antoine se dirige rapidement vers la sortie, qui semble tout à coup si loin. Et qu’est-ce que cette musique qu’il entend ?


"do" - "ré"


Des notes. Des notes sourdes isolées. Lui qui ne s’y connaît en rien, il ne peut même pas savoir à quoi correspond cette mélodie. Elle semble venir de l’extérieur du parc, là où il se dirige.


"fa" - "fa" - "sol"


Il se dirige. Il se dirige. Mais il ne voit toujours rien. Où est passée cette sortie ? Elle n’était pas aussi loin tout à l’heure. Et cette odeur qui revient…


"fa" - "mi" - "ré" - "do"


La musique semble augmenter. Mais aucune trace d’une quelconque sortie. Il court plus vite. Les arbres semblent le couvrir. La nuit tombe. Le ciel devient rougeâtre.


"mi" - "fa" - "mi"


L’odeur de soufre se fait de plus en plus forte. La nuit de plus en plus rouge. Il court sous la pluie de feu, ne pouvant s’arrêter, sentant toucher au but.


"ré ré"


Et là, tout à coup, alors qu’il croyait entrevoir la limite du parc, il le voit, le banc, celui sur lequel il s’était assis. Il venait de le quitter quelques minutes plus tôt, il avait couru sans cesse dans la même direction, mais il le retrouvait là, au même endroit, exactement.


Mais le plus surprenant, ce n’était pas le banc en lui-même. Derrière, là où se trouvaient les fameux buissons, là où il avait fait cette étrange rencontre, s’élevait une maison, avec une porte haute comme trois hommes.


Et au-dessus de cette porte, une inscription, dans un langage ressemblant à une sorte d’Italien :



"Lasciate ogne speranza, voi ch’intrate."



Antoine n’y comprend plus rien. Il renonce à comprendre. Il s’approche de cette maison, mû par une force soudaine, extérieure à lui-même. Il frappe trois coups sur la lourde porte et, n’obtenant pas de réponse, fait tourner lentement celle-ci sur ses gonds.


Et là, au milieu d’une immense pièce complètement vide, se trouve un lit. Sur ce lit, une fille aux cheveux rouges, entièrement nue, allongée sur le ventre. Dité ! Elle semble dormir, et son corps rayonne dans toute la pièce comme s’il portait une grande lumière.


Antoine s’approche, avance la main afin de toucher ce lit bien réel, afin de toucher ce corps qu’il n’a pu qu’admirer jusqu’à présent. Un corps parfait, une peau si douce, une chaleur si forte. Et ces fesses, bien rebondies, attirantes. Ces fesses qu’il voit pour la première fois. Ces fesses qu’il désire. Il passe sa main dessus, les caresse, puis glisse le côté de la main dans la fente les séparant. Il approche son visage et découvre ce que l’on pourrait décrire comme un véritable "cul de déesse". Une rondelle parfaite, ouverte, large. Autant de place qu’il faut pour y passer l’un ou l’autre doigt.


Il est inutile de décrire la révolution se mettant à submerger Antoine, l’incitant à se mettre dans le plus simple appareil, et à se coucher sur le corps brûlant de cette nymphe. Il ne lui faut que quelques secondes pour en prendre possession, pour enfoncer son pieu de chair là où il rêve tant de pénétrer depuis des années, pour le faire aller, dedans, dehors, pilonnant littéralement ce corps qui lui est offert, et déferlant sa fureur jusqu’à l’apparition des premiers gémissements.


Mais, lorsque la fille se met à gémir, lorsqu’elle commence à crier son bonheur, un doute l’envahit. Il connaît ces cris. Il connaît bien ces râles de plaisir pour les avoir entendus mille et mille fois. Il regarde le visage de son amante et reconnaît l’oreille, le nez, le menton, la bouche. Il prend alors conscience de ce qu’il est en train de faire, de ce qui se passe réellement.


Il est en train de sodomiser sa femme.


Et le plus incroyable, c’est que celle-ci est en train de prendre son pied. Elle jouit, elle hurle de bonheur en sentant le sexe de son mari aller et venir à l’intérieur de ses entrailles. Elle lui a donc pardonné. Elle lui a même offert plus, ce qu’elle avait toujours refusé. Son cul. Et il ne s’en prive pas, déployant tout le reste de son énergie dans cette chevauchée conjugale. Il la prend et la reprend jusqu’à hurler lui-même de bonheur, rejoignant sa femme dans ce duo endiablé. Les cris se font de plus en plus forts, la possession de plus en plus profonde, jusqu’à l’arrivée d’un second jet, inondant l’intérieur de son épouse, se répandant dans tout le corps, les propulsant tous deux dans une longue extase, puissante et inégalée, avant qu’ils ne retombent enfin l’un sur l’autre, rompus, éreintés et si fatigués qu’ils tombent presque instantanément dans les bras de Morphée.




*




Dans son sommeil profond, Antoine ne peut voir la pluie venue du ciel, pluie de soufre et de feu, emplissant la pièce et s’abattant sur le lit, l’emmenant là où le jour ne pointe jamais…




Sources d’inspiration: