n° 10113 | Fiche technique | 27058 caractères | 27058Temps de lecture estimé : 16 mn | 02/02/06 |
Résumé: Une présence féminine se manifeste bien agréablement dans la maison inhabitée que je débarrasse. | ||||
Critères: fh inconnu travail amour cérébral revede lingerie odeurs intermast jeu champagne aliments | ||||
Auteur : Olaf Envoi mini-message |
Collection : De trique et de broc |
Un brocanteur se fait bizuter par quatre collègues lors d’un marché, en guise de bienvenue dans la grande famille. Pour les remercier, il les invite à partager un repas et à raconter leurs aventures les plus marquantes.
L’histoire de Sébastien terminée, je pris le temps de servir à boire à mes compagnons avant de passer la parole au troisième larron, celui que je n’avais pas remarqué avant la fin du marché. En fait, comme c’est souvent l’habitude entre gens du métier, il était passé très tôt à mon stand, pendant le déballage, et avait repéré mes bouquins. Fin connaisseur en la matière, c’est lui avait eu l’idée de la mise en scène.
…
J’ai dû débarrasser une grande maison l’automne passé. Contrairement à Maria, je fais dans le lourd. On me donne les clefs et je vide tout. Je garde ce qui peut se vendre, j’élimine ce qui est pourri et je remets le tout-venant à une œuvre de charité. Je suis donc en principe seul pendant plusieurs jours dans le bâtiment. Je demande d’ailleurs que le client me fiche la paix de jour comme de nuit pendant la durée du débarras. Je veux pouvoir prendre mon temps pour tout regarder, évaluer, bref, me faire plaisir avec les beaux objets, à mon rythme.
Cette fois, j’ai exceptionnellement accepté que la nièce de la propriétaire dispose aussi d’une clef et puisse passer dans le domicile en question. Elle travaillait dans le coin, et souhaitait se remémorer quelques bons souvenirs avant que le bâtiment ne soit vendu. Je ne savais pas à quoi je m’exposais…
Ceux qui avaient vécu là étaient morts depuis des années, mais les héritiers n’avaient pas eu le courage de prendre les choses en main. Il y avait donc vraiment de tout et n’importe quoi à éliminer. Un travail de titan, car la maison se composait de trois parties. Au rez de chaussée, l’ancien propriétaire avait tenu un magasin, alors qu’il habitait avec sa femme un vaste appartement au premier, où tous leurs meubles se trouvaient encore. Ces deux parties étaient lugubres, sales et des relents malsains collaient aux planchers.
Tout le contraire du deuxième étage, sous le toit. Là, le grand-père avait à l’époque installé un ravissant pied à terre pour ses petites filles de la ville qui venaient régulièrement passer les vacances chez leurs grands-parents. Tout était boisé, décoré avec goût, sentait bon les parfums de fleurs. Les petites princesses devaient avoir vécu là des moments inoubliables.
Cet endroit était d’ailleurs tellement accueillant que j’allais m’y ressourcer quand la fatigue et la déprime s’emparaient de moi dans les étages inférieurs. J’en profitais pour déposer des effets personnels trouvés dans les meubles du bas, et que j’avais promis de remettre aux héritières.
Le deuxième jour, je constate que Caroline vient effectivement d’y passer la nuit. Le lit témoigne d’un délicieux désordre et d’un départ précipité. En outre, un ravissant soutien-gorge en dentelle rouge trône sur l’oreiller. Cadeau d’un amant en remerciement d’une folle nuit d’amour ? Gage de la belle pour son homme encore assoupi à son départ pour le travail ?
Je contemple la fine pièce de lingerie. Elle est élégante, destinée à couvrir une poitrine plutôt petite, si j’en crois la taille des bonnets. Un peu ému, pour ne pas dire franchement excité par ce que j’imagine de la dame, je repose le vêtement sur le lit et retourne à mon travail avec un bel entrain.
Le lendemain, émoustillé par ma découverte de la veille, je ne peux m’empêcher de commencer par faire un tour dans l’appartement du haut. Le soutien-gorge a disparu, remplacé par un string de même couleur. À nouveau posé bien en vue sur l’oreiller… La coïncidence est à ce point étrange qu’avant de me saisir du sous vêtement, je vais vérifier que personne ne se trouve dans la maison, prêt à me confondre. Pourtant, je suis seul et bien seul.
La petite culotte est imprégnée des mêmes senteurs que le soutien-gorge d’hier. Un mélange de parfum de luxe et d’odeur de femme. Il a donc été porté, au moins cette nuit. Détail amusant, une photo en tombe au moment où je m’en saisis. Plus précisément une partie de photo, découpée à la manière d’un puzzle, sur laquelle je peux voir les épaules et les petits seins d’une femme allongée dont la tête reste cachée.
Tout en laissant vagabonder mon imagination sur une Caroline en train de vaquer seins nus à ses occupations, alors que je sue à vider la maison de son grand père, je réalise ne percevoir aucune odeur d’homme dans cette chambre. J’ai le nez assez fin pour ce genre de choses, et je suis sûr qu’aucun mâle n’a passé la nuit aux côtés de la dame. En tout cas pas un homme transpirant d’amour.
Pourquoi abandonne t elle donc deux jours de suite de la lingerie bien en vue sur son lit, puis une partie de photo d’elle, nue, alors qu’elle est la seule à venir ici ?
La seule… à part moi !
Bigre, les miasmes des étages inférieurs sont probablement en train de me ramollir les sens. L’ampleur de la tâche qui m’attend suffit heureusement à me calmer. Le soir venu, je quitte la maison, épuisé, juste bon à m’endormir devant la télévision.
À mon réveil, ma première pensée est pour l’élégante inconnue. Ma première érection aussi, d’ailleurs. Je ne peux donc pas m’empêcher de retourner dare dare dans la chambre du haut dès mon arrivée.
J’ai un choc en constatant que, cette fois, Caroline a laissé un collant bien en vue sur l’oreiller, ainsi qu’une deuxième partie de la photo, dévoilant une superbe paire de jambes, fines et élancées. Elle a cependant pris soin de découper pudiquement les hanches et l’entrejambe. Sera ce la prochaine pièce du puzzle ?
D’après ce que je peux déjà reconstituer, la femme de la photo est allongée et dévoilée façon Origine du monde de Courbet. Sans moyen d’entrer en contact avec la belle inconnue, je ne peux que m’épuiser au travail pour essayer de calmer l’envie qu’elle fait grandir en moi. J’hésite à laisser un petit mot sur le lit en fin de journée. Mais je renonce, trouvant le procédé peu élégant. Je m’en remets à elle pour la suite des réjouissances, si tel est son secret désir.
Après une nuit agitée où je n’ai cessé de rêver aux charmes de la partie manquante de la photo, je retourne travailler aux aurores. Je suis accueilli par le parfum de la belle, encore très présent dans l’appartement. J’ai le fol espoir de pouvoir la démasquer et je fonce dans l’appartement du haut.
Je dois être en plein délire, car il me semble entendre un bruit de pas précipités pendant que je grimpe les escaliers quatre à quatre. L’appartement est pourtant vide, même si l’intensité des odeurs laisse supposer que j’ai raté Caroline de peu.
Elle a heureusement eu le temps de laisser de nouvelles traces à mon intention. Et quelles traces… Une robe légère est posée sur le lit. Mon inconnue se livre décidément à un strip-tease inversé. À côté du vêtement, je trouve un message et la troisième pièce du puzzle érotique. La photo maintenant complète offre bel et bien la vision d’un corps de femme, étendu et offert à la manière du modèle de Courbet. D’un corps… et de la troublante intimité de celle que je croise depuis quelques jours, sans arriver à la rencontrer autrement qu’en rêve.
Quant au message, c’est une sorte de poème. À la première lecture, il me semble assez banal. Je ne vois d’ailleurs pas très bien ce qu’il est censé m’indiquer dans le cadre de notre étrange relation, mis à part qu’il y est question d’une vieille pendule et de souvenirs d’enfance.
Rien de bien excitant, comparé à la photo et aux vêtements parfumés laissés en évidence. Je suis même un peu déçu, me demandant si je n’ai pas succombé à un fantasme. Ces objets ne m’étaient assurément pas destinés. Qui sait même si je ne me suis pas laissé entraîner dans un immense quiproquo ? Cette idée calme un peu mes ardeurs.
Pas longtemps car, en voulant admirer la robe de plus près, je fais tomber un objet qui devait être caché à l’intérieur. C’est un ravissant petit gode en bois, sans aucun doute une pièce ancienne, très finement travaillée. À en croire les traces humides qui s’y trouvent encore, il a servi récemment, très récemment… Je ne dois pas être le seul à passer des nuits agitées.
Décidé à trouver un sens caché à la missive, correspondant mieux aux signes explicites laissés par Caroline, je reprends plus attentivement la lecture. Soudain, le célèbre billet de Georges Sand à Musset me revient en mémoire. Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt ? Il suffit de lire une ligne sur deux. Dans le cas présent, en commençant par la première :
Le regard de la jeune femme fut attiré
dès son entrée dans la chambre
par ce qui ornait de manière remarquable
la paroi opposée de la pièce. Le meuble, dont
le corps élancé et agréablement galbé
contrastait avec le reste du décor, était un cadeau
de son homme. Allongé sur le sofa,
les yeux mi-clos, un sourire amusé sur ses lèvres,
il la guettait, espérant provoquer par cette surprise
qu’il avait préparée de longue date,
un agréable regain d’intérêt et de tendresse.
Il devait bien la connaître, car en effet
cela ne manqua pas de se produire.
Très touchée par cette attention, elle s’approcha de la pendule et
se saisissant délicatement du balancier, elle
le souleva, déclenchant ainsi le mouvement immuable qui
lui redonna vie dans un régulier va-et-vient.
Puis elle recula pour mieux regarder l’horloge et en écouter le tic-tac,
ce qui ne tarda pas à raviver de délicieuses émotions
enfouies dans sa mémoire.
Les vagues tout d’abord floues et lancinantes
des souvenirs d’enfance se précisèrent et
firent peu à peu place à des sensations inattendues.
Après quelques instants, la jeune femme vint se blottir entre les bras de
son homme, s’abandonnant avec délice à ses caresses
et se laissant émouvoir par l’intensité de cette complicité. Comblée, elle
lui fit soudain partager son plaisir
sans retenue. Un nuage de larmes apparut entre ses paupières closes
et inonda son visage d’une pluie chaude et apaisante
Des petits ruisseaux de bonheur glissèrent sur ses joues,
dont elle déposa les dernières gouttes sur sa langue.
Une fois de plus son homme aimé avait su conquérir son cœur.
Cette manière inattendue de l’honorer la combla de bonheur.
Ouh là ! Plus clair, on ne peut pas ! La femme est donc non seulement ravissante, à en croire la photo, mais en plus fine mouche et vive d’esprit. Que diable dois je faire pour arriver à la rencontrer ? Le débarras sera terminé en fin de journée, et je dois rendre les clefs demain à la tante de Caroline. En outre, je n’ai repéré aucune pendule ni aucun sofa où chercher une réponse à l’énigme. Je ne vois donc qu’une solution, passer la nuit ici à l’attendre. En priant le ciel pour que les messages m’aient bien été destinés et que je ne me retrouve pas nez à nez avec un amant désagréablement démasqué.
Je termine mon travail au pas de charge, vérifie que je n’ai rien laissé traîner et me précipite au magasin du coin pour acheter de quoi offrir un petit en cas à la dame de mes désirs. Saumon, champagne, croustilles et quelques fruits devraient faire l’affaire…
Je monte me doucher dans l’appartement du haut et préparer notre agape improvisée. Après quelques heures de vaine attente, je me glisse entre les draps du seul lit disponible. Ils portent l’odeur de Caroline, ce qui me met dans un état indescriptible. Mon balancier est depuis trop longtemps en manque de va-et-vient. Finalement, terrassé par les efforts que je me suis imposés ces derniers jours, je sombre dans un lourd sommeil.
Jusqu’à ce qu’un grincement me réveille en sursaut. Cela vient de la paroi en face du lit. Il fait nuit noire dans la chambre, mais j’entends nettement quelque chose frotter contre le tapis, et je devine que quelqu’un entreprend de se glisser dans la chambre.
Je dois être en plein cauchemar. Le mur en question ne comporte aucune issue puisque c’est celui qui le sépare de la maison voisine. Donc, si je ne suis pas en train de rêver, je suis la proie du fantôme du grand père, venu me punir d’avoir emporté ses meubles et ses souvenirs… Cette idée suffit à me réveiller complètement.
Heureusement pour moi, si fantôme il y a, il ne porte pas un parfum d’outre tombe. Plutôt celui de Caroline. Quelques pas légers rapprochent la créature mystérieuse de ma couche. Elle se glisse sous les draps, tout contre moi, nue…
Je sens son visage frôler mon cou, ma poitrine, mes bras. Elle prend tout son temps pour s’emparer de mon odeur et dépose des dizaines de petits baisers sur ma peau.
Elle a l’initiative de nos jeux depuis le début, et c’est un délice de se laisser faire. Une sensation nouvelle aussi pour moi. Tout risque d’ailleurs d’être nouveau dorénavant, avec ce drôle de petit oiseau de nuit.
Elle prend ma main entre les siennes, la masse comme pour en découvrir les contours, puis la pose sur sa poitrine, caressant la pointe de ses seins du bout de mes doigts. Ils sont comme je les avais imaginés, petits et particulièrement sensibles. Elle se coule langoureusement entre mes mains et me fait parcourir des sentiers tendresse sur son corps. Elle frissonne.
Je glisse le long de ses flancs. Sa peau est délicieusement fine et chaude. Je me repose un instant dans le creux de ses reins et me baigne dans son parfum. Je sais que nous n’avons qu’un bref instant à partager, mais je n’éprouve aucune impatience. La sentir contre moi est déjà l’essentiel de mon plaisir. Pour la première fois, je n’attends rien d’autre d’une telle rencontre que la magie de la découverte. Rien d’autre que de rester aussi longtemps que possible entre les bras de cette mystérieuse passe muraille et de partager ce que le hasard de nos caresses nous offrira.
Je découvre ses fesses, maintenant. Deux petites sphères bien fermes que j’arrive presque à empaumer en entier dans mes larges mains. Elle me laisse les écarter, se tortille contre mon ventre pour me faire un peu plus de place.
Juste avant que je ne câline ses trésors, elle me retient d’un très long baiser sur les lèvres.
Elle s’allonge sur moi, les jambes encore fermées. Je sens la moiteur de sa toison contre mon bas-ventre. Mon sexe s’incruste entre ses cuisses.
Nous basculons sur le côté, et je prends son visage entre mes mains. Elle a les cheveux très courts, drus. Caresser sa tête électrise la peau de mes mains. Des milliers de picotements me traversent et viennent tendre ma queue qui repose à l’orée de sa chatte. Ses lèvres goûtent les miennes avec gourmandise.
Je parcours son corps de haut en bas, sans hâte. Avec une délicatesse dont je ne me savais pas capable, je palpe, fouille, effleure, masse. Elle garde sa bouche tout près de la mienne, me laissant percevoir les effets de mes caresses au travers de sa respiration.
Elle s’offre intégralement, abandonnant son corps à mes envies. Je la tourne, l’écartèle, la retourne, m’enivre des odeurs que chaque nouveau geste fait apparaître. Tout ce que je peux vouloir découvrir d’elle semble la ravir. Elle m’encourage par des petits gémissements, les mains légèrement posées sur ma poitrine ou sur mes fesses.
Puis elle s’assied sur mon ventre, nichant mon membre dans son entrefesses, et part à son tour à la découverte de mon corps. Elle me lit du bout des doigts, perçoit mes désirs à l’instant où ils naissent sous ses mains, et s’empare sans hésitation de tous mes lieux de plaisir. À peine a t elle caressé ma poitrine qu’elle sait ce qui excite irrésistiblement mes tétons. À l’instant où elle glisse le long de mon ventre, elle pressent l’envie que j’ai de la pointe de sa langue dans mon nombril. Ma géographie intime n’a aucun secret pour elle. Comme si elle me connaissait déjà, bien avant de m’avoir pratiqué…
Elle se retourne et libère ma verge bandée de la coulisse de chair qui la contenait. J’imagine ses hanches, la chute de ses reins, la naissance de ses fesses, en la parcourant de mes mains. Les sensations qu’elle fait naître en moi semblent se prolonger en elle. Elle frémit autant des caresses qu’elle me donne que de celles que je lui offre. Le fait de ne pas pouvoir regarder nos corps donne à cet échange une dimension inconnue. Tous nos sens sont exacerbés, notre esprit est accaparé par l’envie de construire une image de l’autre à l’aide du seul toucher. Saurai-je la parcourir assez bien pour pouvoir la reconnaître, si elle m’accorde de la retrouver un jour en pleine lumière ?
Soudain, changement de rythme. La marée monte… Elle se met à virevolter sur ma queue, elle m’acupuncture de ses ongles, du gland jusqu’à la base des bourses. Elle s’empare de moi sans ménagement, me malaxe délicieusement, me branle avec une impérieuse précision. En une fraction de seconde, un feu d’enfer brûle au fond de mon ventre. Couché entre ses cuisses, je ne peux rien faire d’autre que m’abandonner entre ses mains. Je suis devenu l’instrument sur lequel elle a décidé de jouer un solo endiablé, comme elle m’en avait averti dans son poème.
L’esprit et les sens anesthésiés par l’atmosphère lénifiante dans laquelle nous flottions l’instant précédent, je suis pris de court par la soudaineté de ces caresses. Incapable de maîtriser ce qui se produit en moi, je déborde après quelques mouvements de sa main sur ma tige. Mon ventre se contracte, et d’un coup j’explose entre ses doigts.
Je comprends à son éclat de rire qu’elle ne m’en veut pas de m’être ainsi laissé aller. Que faire de toute façon contre une telle volonté ?
Elle enduit ses seins de ma semence, avant de revenir se coucher contre moi. Mon membre tressaute à chaque contact de sa peau. Ce plaisir me laisse sans force, délicieusement vidé. Envahi de tendresse et de reconnaissance pour ce qu’elle me fait vivre, je ne peux m’empêcher de murmurer ce que je ressens pour elle.
Sans trahir ma promesse, à tâtons dans le noir, je file dans la pièce d’à côté et ramène les victuailles que j’avais préparées. Je confectionne une dînette, en déposant les morceaux de saumon et de fruits sur ma poitrine et mon ventre. J’ai quelques difficultés à faire un petit lac de champagne dans le creux de mon ventre, mais j’y arrive sans trop inonder le lit.
Elle semble apprécier le menu et s’empare du bout des lèvres de chaque morceau de poisson. Prenant tout son temps, elle me parcourt avec enchantement, comme si je l’avais invitée à une grande table. Lui servir de couvert m’excite au plus haut point. Ma queue est à nouveau tendue dans le vide. Arrivée à cette étape du repas, elle s’amuse à la heurter délicatement de ses joues, à chaque bouchée du dessert qu’elle picore tout autour.
Finalement, elle prend les deux derniers grains de raisin dans sa bouche et vient les glisser entre mes lèvres. Puis elle se redresse, m’enjambe et pose sa chatte trempée et gonflée de désir contre mon visage. Je pousse les fruits du bout de la langue entre ses pétales.
Elle s’allonge alors sur le dos, et s’abandonne à mes caresses. Tous ses muscles sont relâchés, seule sa respiration précipitée montre qu’elle ne s’est pas endormie. Je lèche sa vulve, souffle le chaud et le froid contre sa peau délicate. Je m’amuse à faire rouler les fruits le long de sa margelle, en prolongeant mes baisers jusqu’à son clitoris tendu de désir. Tendrement, elle guide ma tête entre ses cuisses au fur et à mesure de ses envies.
Elle égrène une longue mélopée de plaisir, en me décrivant en détail ce que mes caresses provoquent. Elle raconte dans un souffle le bonheur que je suis en train de faire monter en elle, les premières vagues, hésitantes puis plus tenaces, la chaleur qui irradie, les sucs qu’elle sent lui échapper, le désir qu’elle a de moi, de mon sexe palpitant en elle puis giclant contre son ventre.
J’ai pris ses mains entre les miennes, et la lèche partout où ma langue peut se glisser dans sa chatte béante et entre ses fesses. Elle se retient de bouger, entièrement concentrée sur cette infime portion d’elle que j’honore sans répit. Ma langue va-et-vient au rythme lent de ses gémissements, le plus légèrement possible, pour ne rien troubler de la jouissance qui se prépare.
Soudain, elle laisse échapper un long, un très long soupir. Les grains de raisin disparaissent au fond de sa chatte, comme aspirés par les contractions de son vagin. Son plaisir semble se concentrer là, puis il se propage d’un coup dans tout son corps parcouru de spasmes. Seule preuve de la délicieuse violence qui déferle en elle, les fruits éclatent, leur suc se mélange à ses humeurs intimes et vient couler contre mes lèvres. Je bois son orgasme sucré et me délecte de ses odeurs de femelle.
Enivré par son plaisir, je m’allonge sur son corps frissonnant. Ma queue glisse doucement en elle. Sans bouger, je récolte le long de mon membre les palpitations qui secouent encore son ventre. Elle m’attire au plus profond d’elle par d’impérieux coups de reins, murmurant que sa récolte n’est pas complète, qu’elle veut tout de moi. Chaque mouvement de son bassin m’excite encore plus. Nous sommes parfaitement imbriqués l’un dans l’autre, nos sexes semblent avoir été coulés dans le même moule. Je la sens téter mon gland, aspirer ma semence du fond de ses entrailles. C’en est trop, je succombe à nouveau et me répands longuement en elle.
Elle serre mes reins de toutes ses forces entre ses jambes pour m’empêcher de me retirer. Les mots de tendresse et de désir qu’elle murmure m’excitent encore. Mon membre reste tendu à l’entrée de sa chatte. Nous demeurons longtemps unis, tentant de nous imprégner l’un de l’autre. Je veux être sûr de pouvoir la reconnaître lorsqu’elle reviendra vers moi.
Juste avant que je ne m’endorme, toujours profondément fiché en elle, je l’entends me promettre que nous nous reverrons. Elle me demande de garder le gode en gage, jusqu’au jour où elle me fera signe.
J’ai passé le reste de la nuit à rêver d’elle et de tout ce que nous pourrions partager au grand jour. Au matin, le lit était vide et tout était rangé. Seul son parfum et mon cœur chahuté témoignaient de son passage dans ma vie.
…
Émus par les confidences de Bernard, nous avons de la peine à comprendre ce qu’il veut dire.
(à suivre)