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n° 10161Fiche technique38265 caractères38265
Temps de lecture estimé : 27 mn
17/02/06
Résumé:  Une bourgeoise un peu coincée se fait "tirer" le portrait par un artiste sulfureux.
Critères:  fh hplusag couplus amour volupté fsoumise revede voir entreseins init
Auteur : Jeff            Envoi mini-message

Concours : L'art
Le portrait

Ninon avance à petits pas comptés le long des façades austères du boulevard. Ses yeux scrutent les numéros et de temps à autre, pour s’assurer qu’elle ne se trompe pas, elle regarde le petit bout de papier qu’elle tient au creux de sa main.


Arrivée devant la lourde porte claire du 69, elle vérifie une fois encore le numéro puis le nom que Pierre, son mari, lui a remis avant de partir. Sur la plaque des sonnettes, avec son doigt, elle compulse les noms. Elle l’immobilise un instant au-dessus du bouton marqué « Studio D. ». Avant d’appuyer, elle tourne la tête en tout sens pour bien vérifier que personne ne l’observe, ne la suit ou ne la surprendra en train d’entrer.


Enfin, après avoir avalé une grande goulée d’air, elle se décide à sonner. Immédiatement, l’ouverture de la porte émet un bruit strident qui la fait sursauter. Ninon pousse avec difficulté la lourde porte et déjà ses pas résonnent sous la haute voûte d’entrée et le claquement sec de la porte qui se referme la fait se retourner.


Marchant presque sur la pointe des pieds, pour amortir le bruit de ses semelles et éviter que ses talons aiguilles ne claquent sur le pavé, elle traverse le hall d’entrée. Elle se retrouve dans un grand patio, sorte de jardinet exubérant et insolite dans ce quartier de Paris. Derrière un bouquet de bambous, sur la porte d’une ancienne serre aux carreaux dépolis, un écriteau annonce : « Studio D. »


Ninon hésite encore un instant, prête à faire demi-tour quand un quinquagénaire ventripotent apparaît sur le seuil.



Elle passe devant l’homme. D’un coup d’œil, elle le jauge : la cinquantaine bien tassée, le ventre proéminent, la dégaine d’artiste avec ses moustaches en crocs, sa figure à peine rasée, ses cheveux gris filasse qui flottent sur les épaules. Ses mains, tâchées de couleurs, semblent disproportionnées. Ninon se hâte d’intégrer l’atelier et baisse la tête en passant devant le propriétaire des lieux.


Elle pénètre dans un véritable capharnaüm, mi-atelier d’artiste, mi-bureau bibliothèque. Elle cherche des yeux des tableaux, des esquisses qui pourraient la rassurer sur le côté artistique du bonhomme. Mais rien. Seulement un fatras entassé au hasard et soudain elle n’a plus qu’une seule envie : fuir.


Pourtant, elle n’est pas là contre son gré. Non ! Elle est là pour faire plaisir à Pierre.

Son cher et tendre époux a souvent des idées bizarres et originales. Ainsi, pour son anniversaire, il y a de cela plus de deux mois déjà, n’a-t-elle pas eu la surprise de découvrir un bon pour un portrait d’elle !


Il avait sorti de sa poche un écrin de velours bleu nuit et lui avait tendu, au cours d’un tête-à-tête amoureux dans un grand restaurant parisien. Elle s’était réjouie en imaginant tenir au creux de sa main un bracelet ou une rivière de perles, cadeaux habituellement offerts par son mari lors de ces conventionnelles séances d’anniversaires. Aussi, avait-elle été particulièrement surprise de découvrir, en lieu et place d’un bijou, plié en deux sur son lit de soie bleue, un bristol où étaient inscrits les mots "Bon pour un portrait de toi par le Studio D."


Interloqué et sous l’effet de la surprise, elle n’avait pas bien compris ni réalisé à quoi ce cadeau l’engageait. Bien sûr Pierre lui avait expliqué qu’il lui suffisait de prendre rendez-vous et d’aller poser. Mais c’était tout.

Alors, forcément Ninon avait été un peu déçue et frustrée. D’abord parce qu’elle ne s’attendait pas à ce genre de cadeau. Ensuite, parce qu’elle se souvenait avoir déjà vu des portraits de cet artiste qui ne lui avaient pas spécialement plus. Mais Pierre, lui, les avaient beaucoup aimé.


Alors, elle avait presque mis deux mois à tergiverser avant de se décider, repoussant systématiquement au lendemain, cette prise de rendez-vous. Jusqu’à ce que Pierre prenne les choses en main et fixe lui-même la date avec le Studio D.


Voilà comment et pourquoi elle se retrouve là, devant l’Artiste, le Maître. Elle mordille sa lèvre inférieure, les mains serrées sur le col de sa gabardine, les genoux fermement joints. Elle s’est assise sur le bord d’une chaise branlante, écoutant les souhaits de l’homme aux pinceaux.



L’homme a un petit sourire qui montre une dentition défaillante et jaunie de nicotine. Son regard ne cesse de détailler sa cliente et futur modèle. Intérieurement, il se régale d’avance à la vue de ce corps de bourgeoise qu’il va pouvoir, durant de longues heures, mater sous toutes les coutures, faire plier selon sa volonté « artistique » mais surtout lubrique.


« Encore une bourgeoise mijaurée qui ne se prend pas pour n’importe quoi et qui va minauder quelques minutes, en hésitant à savoir si elle va m’obéir pour finir, de toute façon, nue et docile. » Voilà exactement ce que pense le peintre en détaillant son futur modèle.


Celle-la lui semble encore un peu plus rétive que les autres et le complaisant mari lui a expliqué qu’elle était timide et réservée mais qu’elle saurait être docile dès que le travail démarrerait. Alors, il a hâte de débuter les premières séances.



Elle se sent tétanisée par l’angoissante idée de devoir se déshabiller ici, devant cet inconnu au regard malicieux et salace.



Un vaste frisson secoue Ninon qui sent qu’elle pâlit et maîtrise mal un léger tremblement de sa lèvre, signe d’une colère rentrée et soudaine envers Pierre et le gribouilleur de toile.

Avec hésitation, elle finit par se lever et cherche un lieu pour s’isoler. Elle veut être moins en vue que dans cette serre…



En poussant un long soupir, Ninon se lève et lui emboîte le pas. Elle se retrouve quelques mètre plus loin, dans une pièce presque identique, seulement plus chaude de lumières artificielles. Au milieu d’un bric-à-brac, sur une saynète de deux ou trois marches, trône un gros cube couvert de tissus blancs et bleus. Dans un coin, un chevalet et une grande toile vierge. À côté, une sorte de table roulante surchargée de pinceaux, de tubes de couleurs, de palettes et de crayons…


Ninon fait un pas en arrière, mais c’est sans compter sur son hôte qui la presse gentiment du coude et la pousse en avant.



Ninon se raidit au contact de la main sur son bras et lui jette un œil torve. D’un geste énervé de l’épaule, elle dégage son bras de l’emprise du peintre et avec une petite mou dédaigneuse, se dirige vers le coin de l’atelier.


Avec précautions, après un dernier coup d’œil vers le Maître, elle défait sa gabardine, pose son sac au pied de la chaise et le manteau de pluie à cheval sur le dosseret. Après un dernier et ultime coup d’œil vers l’artiste, affairé à trier ses crayons, elle lui tourne ostensiblement le dos et commence à se déshabiller.

Le peintre, tout en faisant mine de chercher à rassembler son matériel, ne perd pas une miette de l’effeuillage.


Pierre, lorsqu’il est venu le contacter pour lui demander un rendez-vous pour sa femme, lui avait parlé d’une brunette, un peu coincée. En réalité, pense-t-il, c’est une très jolie brune, coincée et justement, il adore les femmes coincées ! Il s’en est même fait le spécialiste, des femmes coincées - du moins c’est la rumeur qui bruit dans Paris.


En la regardant de dos, ôter son chemisier, il découvre des épaules un peu tombantes, mais sympathiquement enrobées. Le dos est droit, marqué de la bride d’un soutien-gorge blanc, très classique. Avec des gestes d’une lenteur exaspérante, pour le voyeur qu’il est, elle plie consciencieusement ses vêtements avant de le disposer sur la chaise dont elle époussète l’assise plusieurs fois.

De là où il est, le peintre ne peut pas voir sa poitrine. Mais il sait que tôt ou tard elle devra se retourner. Alors, il prend patience, continuant à remuer ses pots de crayons pour faire croire qu’il ne s’occupe pas de son modèle et continue à l’épier.


Ninon, avec quelques contorsions, s’extrait de sa jupe. Elle sent sur elle le regard du peintre. Elle ne le regarde pas, se refuse à se retourner pour l’instant mais elle sent ses yeux glisser sur ses fesses. Elle arrangerait bien son brésilien, à moitié mangé par la raie de ses fesses, mais elle a peur que son geste ne soit interprété comme une provocation. Alors, elle joue la naturelle, la blasée tout en se crispant encore plus.


Le peintre note le mignon rebondi de ses fesses, les cuisses un peu épaisses, zébrées d’un porte-jarretelles blanc qui retient des bas légèrement ocres.


Enfin, gênée par sa tenue, Ninon se retourne, croisant les mains sur sa poitrine, baissant les yeux.



L’homme lève les yeux vers Ninon et ajoute, sur un ton courroucé et sans réplique :



Ninon pousse un grand soupir. Elle finit par obtempérer, après une nouvelle hésitation. D’une main elle défait la bride de son soutien-gorge et tente de cacher la masse de ses seins avec son avant-bras. Mais elle sait que ce geste reste dérisoire, car il va falloir qu’elle utilise ses deux mains pour ôter sa culotte.

Prenant une grande respiration, à contre cœur, elle lâche ses seins.


Le vieux peintre ne peut se retenir d’un long sifflement admiratif qui fait lever les yeux, légèrement embués de larmes à Ninon. Avec un ton rogue elle l’apostrophe :



Sans réellement croire ces paroles, elle continue malgré tout à se dévêtir et du bout de ses doigts, elle fait rouler nerveusement l’élastique de son brésilien. En l’enlevant, elle s’est machinalement retournée, offrant au regard voyeur du peintre le spectacle d’une raie des fesses, profonde et sombre. Un sillon qui remue et ondoie au rythme du tissu qui glisse le long des jambes gainées de soie et des pieds qui se soulèvent.



Ninon, une main sur la pointe des seins, l’autre la plus étalée possible devant son pubis, fait face, statufiée par sa tenue et cette exposition qu’elle ne trouve pas réellement à son goût.

Intérieurement, elle maudit Pierre et ses idées bizarres. Elle est certaine qu’il n’imaginait pas qu’elle serait obligée d’effectuer un strip-tease devant ce vieillard libidineux qui ne cesse de la reluquer. Elle a l’impression que les yeux vont lui sortir de la tête


Le peintre, maintenant que son modèle est nu, prend son temps.


Elle lui présente un visage fermé, parfaitement ovale, le menton légèrement pointu, deux grands yeux bruns noisette, un petit nez fin, une bouche bien dessinée mais qui boude et renforce la symétrie du visage. Des cheveux ondulés, mi-longs bruns aux reflets châtains accrochent merveilleusement la lumière des spots.


Le peintre aime cet instant où il découvre la nudité des femmes qui s’offrent à lui. Bien sûr il les trouve fragiles, étonnamment vulnérables et émouvantes. Il aime ce moment délicieux où elles se dépouillent de leurs vêtements pour apparaître dans leurs chairs, avec leurs défauts et leur beauté. Il aime le flasque d’une fesse, légèrement retombante, celle d’un petit ventre replet qui marque une maternité et s’épanouit sur des hanches un peu larges. Il aime contempler les poitrines, légèrement relâchées aux tétons bruns qui tranchent sur l’opalescent du sein. Enfin, ce qu’il préfère c’est surtout cette soumission dont font preuve ses modèles, qui s’offrent à lui comme jamais elles n’oseraient se donner en spectacle à d’autres hommes.


Mais il sait aussi, que cet instant est très important.


C’est celui qui ouvre cette relation de confiance ou en ferme à tout jamais toutes les portes rendant impossible l’exécution de son travail. Voilà pourquoi, il se radoucit. Il prend sa voix la plus chaude pour instaurer cette confiance avec son modèle. Il doit créer cette intimité dont il a besoin pour exercer son art, trouver l’idée d’une pose qui sera avantageuse pour elle, en la rendant encore plus sublime, tout en lui permettant de se rincer abondamment l’œil et satisfaire ses penchants de mateur professionnel.


Il s’approche doucement, un bloc de feuille à dessin dans une main et lui propose de venir le rejoindre au centre de l’atelier.


Ninon en le voyant s’approcher fait un pas en arrière mais la main qui se tend ne lui semble pas aussi sauvage ou agressive qu’elle ne l’imaginait un instant avant.

Doucement, en fixant le peintre dans les yeux, elle s’approche de lui et se laisse enfin guider.


Il lui demande de réaliser quelques mouvements, de tourner sur elle-même, de tenir ses cheveux remontés, de s’asseoir sur le cube, dur, de croiser et décroiser les jambes.


Ninon s’exécute, plus ou moins de bonne grâce, avec plus ou moins d’enthousiasme. Elle calme au fur et à mesure ses angoisses et reprend une respiration normale. Elle finit par accepter les demandes. Elle se plie à toutes ses exigences, à ses ordres avec une docilité qui l’effraye.


Lui continue à se régaler du spectacle que lui offre Ninon.

Il admire la blancheur laiteuse des seins, un peu lourds. Il apprécie le contraste de sa peau blanche, presque vaporeuse avec ses mamelons bruns et aux tétons cylindriques. Il adore la rondeur du ventre orné d’un buisson brun, frisé et dense qui cache mal son intimité. Il aime ses cuisses et ses fesses. Il salive à la contemplation du galbe de son mollet. Il loue la finesse des mains, de ses chevilles et de ses pieds.



Et elle doit encore tourner, mettre les bras en l’air pour rehausser ses seins, tenir ses cheveux, montrer son cou, sa nuque. Et une chair de poule surgit, là, qui lui parcoure le corps d’un long frisson.

Mais elle ne dit rien et continue à bouger selon les ordres qui lui sont presque murmurés.

Elle s’assoit, se lève, se tourne, se penche et sent même ballotter sous elle ses seins. À la demande de l’artiste et face à lui, elle les empoigne par en dessous, dispose sa main comme il lui demande. Elle doit diriger ses doigts vers le bout de ses tétons et elle se voit même obligée d’aller les asticoter. Elle les roule entre le bout de ses doigts pour les faire encore plus saillir, pointer et durcir. Peu habituée à se toucher les seins en privé ou seule, Ninon rougit. Mais la caresse l’excite et lui lance de longues ondes électriques qui atteignent son ventre et aboutissent à son clitoris qui lui répond avec de légers spasmes de plaisir.

Elle se laisse encore et toujours guider. Surprise par sa docilité et son obéissance, elle obtempère. Elle pose sa jambe sur le cube, se penche légèrement en avant et courbe le dos comme il lui demande.

D’un œil, elle tente de suivre du mieux qu’elle le peut le peintre qui la contourne, l’observe, la scrute.


Ainsi dans cette position peut-il découvrir plus largement son intimité. Et il s’en délecte. De temps à autre, il s’interrompt, tend un bras, ferme un œil et semble prendre des mesures. À d’autres moments, en quelques coups de crayons, il couche quelques grands traits sur une feuille.


Chaque fois qu’il s’approche d’elle, le cœur de Ninon se remet à battre la chamade. Dès qu’il s’éloigne, elle calme sa respiration. Pourtant, rien ne se passe. Rien de ce qu’elle imagine en tout cas.


Exposée ainsi à la vue du peintre, tout en étant folle furieuse contre son mari, Ninon est prise de frissons, mais plus de froid. Au contraire. Depuis qu’il lui fait prendre différentes poses ; qu’il lui tourne autour, son bloc de feuilles à la main ; depuis qu’il lui a fait empoigner ses seins pour faire saillir ses tétons, Ninon sent que son intimité de plus en plus brûlante. Elle a beau se raisonner, tentant de se calmer, le regard de cet homme, inconnu et bien que professionnel, commence réellement à l’exciter.

Elle sursaute quand elle sent brusquement, sur la peau de son dos, la chaleur et le rugueux de la main du peintre.



Ninon contracte ses muscles. En même temps, dans son ventre une série de picotements apparaissent et ne lui sont pas désagréables. Sous la caresse des doigts du peintre, sa peau réagit plus vite qu’elle ne le souhaiterait. Les doigts contournent son torse et s’approchent de ses seins.



Sous ses doigts, il éprouve la finesse de l’enveloppe des seins. Elle est fine, à peine grenée. Pas un pli, pas une vergeture. Il pousse l’audace de sa main jusqu’au mamelon. Il en palpe les plis qui se serrent à son approche et durcissent. Il en taquine le téton. Devenu très réactif, il durcit, pointe, se redresse.


Ninon sous la caresse à peine estompée, légère et aérienne, émet un petit gémissement.

Dans sa position, une jambe sur le cube, l’autre à terre et tendue, les seins ballottant sous elle, empaumé par cette main rude et pourtant excitante, elle sent contre ses fesses la présence de l’homme qui se tient debout derrière elle.


Puis la main du peintre abandonne son sein et se plaque sur la cuisse.



La main crisse sur le haut de son bas, passe délicatement sur sa cuisse nue, un doigt suit le contour du pli de la fesse et se dirige vers sa raie, ouverte et abandonnée à la vue et au touché du peintre. Le doigt la remonte vite puis, avec lenteur, redescend avec indiscrétion et indécence. Ninon n’ose plus bouger. Elle sent le bout de l’index, large et rugueux, suivre le fond de sa raie, en affleurer les premiers poils, approcher de son petit trou. Instinctivement, elle se contracte, serre son anus au passage du doigt inquisiteur qui survole cette intimité. À l’effleurement du doigt, elle se mord la lèvre et s’évite d’éclater en sanglot ou d’émettre un léger feulement.


Car Ninon ne sait plus ce qu’elle doit faire : pleurer ou gémir de plaisir.

Offerte ainsi à la lubricité de l’artiste, elle se laisse conduire, retenant son souffle et tente de contrôler le désir qui ne cesse de monter en elle.


Maintenant le doigt explorateur frôle le bombé de son sexe. Il en écarte les poils, sillonne légèrement son entrée. Intérieurement, elle se maudit. Elle n’a pas été capable de retenir son désir et elle se sent toute humide d’envie. Soudain, elle aimerait qu’il en force l’entrée, qu’il y vrille son doigt. Elle n’ose pas lui dire. Elle n’ose même pas bouger. Elle attend, impatiente, que le doigt fouineur et indiscret aille la masturber.


Mais le doigt continue à glisser le long de sa fente, remonte vers son clitoris qui pointe son petit bout. Là, la main stoppe sa caresse. Ninon tente de calmer sa respiration. La chaleur du doigt de l’artiste l’excite son clitoris. Quand elle a senti la main continuer son intrusion intimiste, elle a frissonné de volupté et de peur. Quand le doigt a délaissé l’entrée de sa chatte, elle a soupiré d’aise et de déception. Maintenant que le doigt survol son bouton d’amour, elle voudrait qu’il s’y attarde, qu’il aille le caresser, qu’il le masse, l’écrase et déclenche une vrai vague de bonheur. En même temps elle en redoute le contact, appréhende les effets.


L’artiste est aux anges. Il sait que la bourgeoise est une salope, comme toutes les autres. Il sait qu’il l’aura quand il voudra. Un soir, avant ou après la pose et peut-être même avant et après… Aujourd’hui, comme à son habitude, il a seulement testé sa sensibilité. Il sait qu’elle mouille comme une cochonne en rut.

Satisfait, il retire brutalement sa main.



D’un air bourru, il lui enjoint alors de se découvrir les épaules, de croiser les bras sous sa poitrine, d’en masquer la pointe des seins avec le chemisier, de se tenir assise, le dos droit et de regarder légèrement sur le côté.


Les jambes tremblantes de son désir inachevé et inassouvi, Ninon enfile son chemisier et obéit aux rudes commandements. Elle s’installe et prend la pose inconfortable à son dos tandis qu’il sort un appareil polaroïd pour fixer définitivement l’attitude dans laquelle il a décidé de l’immortaliser.


A peine les clichés révélés, il se tourne vers elle en lui intimant l’ordre de s’habiller.


Un peu interloquée mais sans demander son reste, Ninon se précipite sur ses vêtements et en moins de deux, elle reprend son attitude de bourgeoise bien comme il faut.



Ninon note le rendez-vous et sort, aussi dignement que ses jambes, encore flageolantes et sous le coup de son désir, lui permettent.


L’artiste ne daigne même pas l’accompagner jusqu’au seuil de l’atelier et c’est dans un terrible effort qu’elle tire la lourde porte de l’immeuble, jetant un œil vigilant à l’extérieur. Personne dans la rue. Ninon à pas pressés, regagne le métro le plus proche et se fond dans la foule des anonymes pour rentrer chez elle.


Sur le chemin de l’appartement, Ninon a réussi à clamer sa rogne contre son mari et calmer les désirs de son corps.


À peine franchie-t-elle le seuil que Pierre l’apostrophe :



Cette sempiternelle question l’agace.



Ninon est en train d’accrocher sa gabardine et se retourne calmement en prenant sa respiration pour calmer le regain de colère qui lui picore la gorge. Dans le salon, vautré sur le canapé, Pierre la contemple, une lueur égrillarde dans les yeux, un petit sourire au coin des lèvres, les deux pieds allongés sur la table basse.



Le souffle soudain plus court, le rouge aux joues, Ninon en quelques dixièmes de secondes revit la scène de son après-midi chez le peintre. Elle a même l’impression que les mains du vieux bonhomme sont encore sur son corps, affleurant ses seins, ses fesses, son sexe et son clitoris. À cette très rapide évocation, son entrejambe se mouille, ses seins durcissent et son clitoris vient battre contre le mince tissu de son slip.


A pas glissés, elle s’approche de son époux qui lui fait signe de la main de venir s’installer à côté de lui, sur le canapé. Pour éviter de froisser sa jupe un peu ample, dans un geste très féminin, elle la soulève et s’installe sur le cuir du canapé, grimace au froid contact du cuir sur ses cuisses nues, et elle vient se lover dans le bras de Pierre.



Devant l’insistance de son époux, Ninon prend une grande respiration avant de se lancer dans une narration la plus exacte possible de son rendez-vous. Elle lui dit tout… enfin, presque tout. Elle évite de lui parler des spasmes de plaisir qu’elle a eu lorsqu’elle a senti la main du peintre venir lui caresser la chatte ou lui titiller les seins. Mais elle n’omet aucun des autres détails, y compris le rugueux de ses doigts qui ont effleuré la peau de son corps, le galbe de ses seins et le bout de ses tétons.


Pierre l’écoute avec attention et délice. Le récit l’excite. Tout l’après-midi, il a imaginé cette scène et là, en écoutant Nino lui en faire le récit, il sent son sexe se durcir.


Le vieil artiste est réputé sur la place de Paris pour la maîtrise de son art du portrait mais il est surtout connu pour profiter sans honte du corps de ses modèles. D’ailleurs, lorsque Pierre était allé le voir, l’homme ne s’en était pas caché. Il l’avait mis en garde, lui expliquant que cela faisait aussi partie de son travail que d’aller «lutiner la bourgeoise, pour connaître ce qu’elle avait dans les seins et dans le ventre… et mieux rendre son grain de peau…». Et Pierre, consciencieusement avait acquiescé, trouvant même là une source d’inspiration à ses fantasmes.


Bien sûr, au prononcé de cette phrase, qui lui revient depuis comme un leitmotiv, Pierre avait un peu tiqué, mais son esprit un peu tordu l’avait quand même poussé à expédier Ninon vers son atelier. Il savait donc comment cela devait se passer et il n’était pas à proprement parler jaloux, au contraire, cela l’excitait encore plus qu’il ne l’avait pensé.


Avant que sa femme ne termine son récit, il s’empare de sa main et la porte sur sa braguette pour lui faire sentir combien ses paroles lui redressent son sexe.


Ninon le regarde en fermant à moitié les paupières :



Ninon ne relève pas. Oui, elle est sacrément excitée… sa culotte en fait largement les frais et elle n’a qu’une hâte : sentir les mains de Pierre la caresser, la soulager et sa queue la pénétrer.


Mais, si cet après-midi elle a ravalé sa fierté, elle n’ose franchir cette une nouvelle étape et s’en ouvrir crûment à son mari. Alors, elle se contente pour l’instant de frotter une main tantôt légère, tantôt lourde et excitante sur la bosse de l’entrejambe de Pierre.


Et Pierre envoie sa main sous sa jupe et atteint, sans protocole, son sexe.



Sous l’arrivée brusque de la main et des doigts de son mari, Ninon écarte largement les jambes et se tétanise en émettant un long sifflement de plaisir.


Oui, elle a très envie d’une main qui la caresse. Elle souhaite qu’elle soit brusque, qu’elle lui triture la chatte, qu’elle s’enfonce en elle, qu’elle investisse son puits d’amour. Elle a aussi envie de la bouche de Pierre sur le bout de ses seins qui deviennent de plus en plus lourds et dardent leurs tétons à travers son chemisier.

Et puis, elle a surtout très envie de faire l’amour. La séance de cet après-midi lui a ouvert l’appétit.


Pierre comprend vite son degré d’excitation…


Il comprend qu’elle a déjà pris en partie son pied cet après-midi alors, à son tour, il a envie de quelques gâteries.


En quelques gestes précipités, il déshabille son épouse, sans tenir compte ni de ses protestations, ni de ses minauderies. Il sait qu’elle n’aime pas faire l’amour, au débotté et de façon cavalière. C’est son côté «bourgeoise» qui l’exaspère tant et sur lequel il la raille si souvent. Il la sait traditionnelle et traditionaliste. Elle accepte difficilement les travers de ses petits jeux érotiques qu’il cherche souvent à lui imposer. C’est pour cela qu’il veut la faire peindre nue, par un artiste à la réputation sulfureuse, en espérant qu’elle sera un peu plus délurée à la sortie.

Et pour l’instant, ça marche !


Tout en finissant de retirer le brésilien incrusté dans les fesses de son épouse, et trempé de son plaisir, Pierre continue à l’interroger sur sa séance de pose. Il veut tout savoir.


Mais Ninon préfère se concentrer sur son plaisir, sa jouissance et se refuse à avouer à son mari que les mains du peintre sont venues largement palper sa chatte, ses seins, ses fesses. Elle aurait trop honte. Elle est même prête, pour couper court à toutes les questions indiscrètes de Pierre, à lui accorder des faveurs que jusqu’alors, elle n’apprécie guère, comme lui faire l’amour entre ses seins.

C’est vrai, elle a horreur de ça. Sentir sa hampe aller et venir contre la chair laiteuse et fine de ses seins, qu’elle est obligée d’empoigner par en dessous et de compresser pour servir de fourreau à la bite de son mari, est une chose dont elle a horreur. Non, elle n’aime pas. Surtout qu’elle sait que les rares fois où elle lui a accordé cette faveur, il n’a jamais pu se retenir et il s’est toujours répandu à grands flots – ou a petites giclées – sur ses mamelons. Après généralement, il tente d’étaler le sperme ainsi répandu sur eux, les rendant poisseux pour le reste de la nuit.

Et chaque fois qu’elle lui a accordé ce genre de gâterie c’était parce qu’elle avait quelque chose à se faire pardonner, comme ce soir. Mais ça, Pierre l’ignore ou feint de l’ignorer, Ninon en est persuadé.


Avec un grand soupir, alors qu’elle est déjà nue, Pierre finit par se déshabiller à son tour. Debout devant elle, il dresse et pointe fièrement son sexe raide de désir, à hauteur de sa bouche. D’une main ferme, il lui attrape la tête et tente d’approcher ses lèvres du bout de son sexe. Pierre a terriblement envie qu’elle le suce. Une caresse rare et dont il aime la douceur.

Pierre aime sentir son sexe pris dans l’étau des lèvres de Ninon, sentir sa hampe se faire humidifier par sa salive. Il aime aller buter au début de sa gorge et sentir sur le bout de son gland ce petit soubresaut qui indique qu’il est en limite de l’étouffer. Mais rares sont les fois où elle lui accorde cette faveur. Pourtant, ce soir, en levant des yeux pleins de douceur, elle ouvre la bouche et avale sa queue.


Sous l’aspiration humide et chaude, Pierre émet un long grognement de contentement et pousse de toute la force de ses reins pour aller le plus loin possible et l’aide, de ses mains, à prendre un rythme de pénétration.

Alors qu’il sent son désir s’accroître et monter, Ninon s’interrompt, le pousse vers le canapé où il s’affale. Elle se glisse entre ses cuisses velues, approche sa bouche de son sexe et recommence, du bout de la langue à exciter sa hampe, le léchant du haut en bas et du bas vers le haut.

Bien humide, le plaisir gouttant déjà en haut, elle empoigne son sexe et le cale entre ses seins. D’une main assurée, elle serre ses deux globes blancs, aux pointes brunes, autours de la hampe luisante de bave. D’un mouvement lent du buste elle entame une série de va-et-vient qui ont raison de Pierre. Surpris par la caresse, il se laisse aller à jouir sur la poitrine de sa femme, inondant largement la peau laiteuse et douce. Avant que le désir ne redescende Ninon, par quelques petits coups de langue, s’assure d’une nouvelle raideur du sexe de Pierre et tandis qu’il a les yeux fermés sur son plaisir, elle se redresse et l’enjambe.

Les deux pieds calés sur l’épaisse moquette, jambes largement écartées, elle cueille du bout des doigts le bout du gland et, en s’écartant légèrement l’intimité, elle s’y empale.


Surpris par la manœuvre, Pierre ouvre de grands yeux. Sa queue est déjà logée dans le fourreau chaud et trempé de sa femme qui remue des fesses, oscille du bassin et le masse avec son ventre, avant d’entamer une série de montées et de descentes infernales qui les mènent à la jouissance.


Jamais elle n’avait eu un tel culot.

Jamais Pierre n’avait imaginé que sa femme pourrait venir ainsi le chevaucher, même dans ses rêves les plus fous.

Bien qu’épuisé, il est heureux.

Heureux du choix qu’il a fait, malgré ce qui lui en coûte d’envoyer sa femme poser nue, chez un artiste libidineux … Non, il ne regrette rien et sait même, qu’il a raison !



*



Plus de trois mois après cette soirée inoubliable pour Ninon et Pierre, le couple déballe enfin le cadre, serré dans un épais papier Kraft. Ninon vient de ramener du Studio D son portrait, à peine sec de sa couche de vernis.


Quand l’artiste lui a remis, contre l’enveloppe qui contenait le chèque de règlement, il était déjà emballé et c’est avec impatience, qu’elle tire sur les nœuds des ficelles.


Avec les yeux grands ouverts, le couple dépose délicatement le portrait de Ninon sur le canapé puis prend un peu de recul pour admirer la facture de la peinture.


Dans un léger camaïeu bleu lavande se détache le corps de Ninon, sagement assise sur un tissu drapé blanc. Calée sur le bout de ses pieds chaussés de mules légèrement mauves, les jambes gainées de bas ocre-brun. Elle tient ses genoux serrés et présente ses cuisses charnues, zébrées d’un porte-jarretelles blanc qui tirent sur les bas. Ses cuisses blanchâtres, appétissantes, sont en partie couvertes par un chemisier bleu aux multiples plis que Ninon serre contre son ventre et sous sa poitrine, à la limite de ses tétons bruns. Les épaules nues, un peu de trois-quarts, la gorge légèrement soulevée par la position des mains qui la soutiennent par en dessous, le dos droit, elle semble attendre le bon vouloir du peintre, en modèle sage et dompté.


Le visage ovale est supporté par un cou gracile et présente un menton légèrement pointu. Les lèvres, légèrement pincées, semblent s’offusquer de ce que Ninon a subi sans rechigner. Ces lèvres, colorées d’un rouge vermillon tirant sur l’orangé, sont devenues pulpeuses et gourmandes. Le pincé de la bouche affine l’ovale du visage dont les pommettes légèrement saillantes mettent en valeur le regard du modèle. Un regard brun, presque noir évanescent, pensif. Pourtant, l’artiste a su lui donner éclat et brillance, le rendant vivant à tel point que, d’où que le couple regarde le tableau, le regard de Ninon l’accroche, le suit. Dans un flou savamment étudié, le Maître a su aussi donner vie à la chevelure de Ninon. Les mèches, nuances de châtain, semblent ordonnées. Pourtant le peintre a saisi quelques mouvements de boucles lâches et libres qui donnent une impression de décoiffé naturel.


L’ensemble est harmonieux et reflète aussi bien la personnalité de Ninon que celle un peu sulfureuse du peintre. La toile respire la vie. Les chairs sont pleines. Leurs rendus invitent presque le spectateur à tendre la main, à toucher, à tâter et s’en repaître. Cependant, l’attitude pudique du modèle montre une femme timide et réservée qui semble s’ennuyer de la vie sans pour autant dédaigner ni en bouder les plaisirs frivoles. D’ailleurs, la carnation des joues, légèrement rosies, laisse imaginer, comme le savant démêlé des cheveux, quelques fredaines qui viennent de s’achever et qui ont laissé la modèle suffoquant et encore pensif.


A quoi pense-t-elle Ninon, debout devant son portrait, à côté de son époux ?

Pense-t-elle aux attouchements du peintre, à ses doigts qui à plusieurs reprises ont pétri ses chairs, exploré son corps et fouillé son intimité ? Plus d’une fois, avant les séances de pose, le peintre lui a mis le cœur à l’envers en rendant un hommage enflammé à son intimité. Sent-elle encore en elle l’empreinte du sexe dur avec qui il l’a besogné en lui arrachant cris et suppliques et la laissant pantelante et haletante ? Se reconnaît-elle vraiment dans cette femme, si sagement assise, droite, avec son regard un peu perdu et vague ? Est-elle la bourgeoise timide que connaissent les gens de son entourage ou cette amante délurée qui a découvert, quelques instant avant, le plaisir de caresser le dard dur d’un peintre lubrique et s’imagine déjà dans les bras son mari en train de lui narrer la dernière séance pendant qu’il jouit sur sa poitrine ou qu’elle le suce ? Car après chaque séance au Studio D., Pierre a exigé un récit complet et détaillé sur la séance de pose de son épouse. Et le couple, excité par ce récit, terminait sa soirée dans une chevauchée érotique qui les laissait pantois et repus.


Tout au long de ces séances, Pierre avait été tenaillé par le sentiment de satisfaction et celui de la jalousie. Satisfait, il était. Ninon revenait chaque fois un peu plus transformée par ses longues séances de l’après-midi dans le Studio D. Mais il était aussi devenu jaloux. Une jalousie qui trouvait alors un exutoire dans la réalisation de ses fantasmes. Ninon ne rechignait plus à lui offrir toutes les parties de son corps à sa lubricité naturelle. Il avait réussi à honorer sa bouche, ses seins, son sexe, ses fesses. Et sans qu’elle ne dise plus rien. Soumise, car s’estimant fautive, elle voulait se faire pardonner de ses fredaines avec le peintre et se pliait alors à toutes les fantaisies de Pierre. Et si, quelque fois, elle était rentrée sans avoir satisfait son appétit sexuel avec son nouveau mentor, appétit qu’elle découvrait, elle ressentait des besoins charnels et soudains qui l’avaient d’abord effrayé avant de s’en accommoder et d’y prendre goût. Alors, dans ces moments là, elle était chatte et tigresse en rut et Pierre se devait de contenter cette luxure nouvelle, à son grand contentement.


Après un long moment d’observation muette, d’un commun accord, ils décident d’accrocher le portrait dans leur chambre, en face du lit. Ainsi, Pierre peut-il contempler le tableau, heureux, fier et envieux de l’attitude de son épouse dont la suggestion des formes et ce qu’elle tente de cacher lui en révèle plus sur le corps de sa femme et sa nouvelle forme de dépravation. Ninon, elle, contemple toujours son portrait avec de petits picotements au ventre, en se souvenant des mains, de la bouche et du sexe de l’artiste qui a su la saisir dans cette pose attentiste, pudique, mais si langoureusement érotique.



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P.S. : Je tiens à la disposition des lecteurs et lectrices le portrait de Ninon, qui m’a inspiré ce texte. Un portrait signé Fritz Willis. Sur simple demande, je vous en adresserai une copie sous format JPEG.