n° 10222 | Fiche technique | 9668 caractères | 9668Temps de lecture estimé : 7 mn | 17/03/06 |
Résumé: Je viens de m'installer rue des arts à Toulouse, dans un petit loft que j'ai transformé en atelier de peinture... | ||||
Critères: fhh extracon voir pénétratio | ||||
Auteur : Stéphane66 |
Concours : L'art |
Je viens de m’installer rue des arts à Toulouse, dans un petit loft que j’ai transformé en atelier de peinture. Je suis artiste peintre, du moins j’essaye de l’être. Mais mon art ne me permet pas de vivre correctement. Pour combler les fins de mois difficiles, j’exécute des commandes pour des particuliers : portraits d’enfants, tableaux de paysages demandés par une mairie pour les accrocher dans la salle du conseil municipal, fresque pour le préau d’une école. Je ne considère pas ces "travaux" comme de l’art mais elles me permettent de vivre et de poursuivre mon œuvre personnelle. Je ne suis pas un artiste "maudit", mais ma vie artistique est semblable à une galère. Aujourd’hui ma galère a sombré, coulé à pic dans les eaux sombres du désespoir.
Ce matin, le téléphone a sonné et un numéro s’est affiché. Un numéro 05 34… J’ai décroché et j’ai entendu une voix douce au léger accent régional.
Vu le vide de mon agenda, je répondis calmement que j’avais tout mon temps.
Je n’eus pas le temps de prononcer un mot. Elle avait raccroché. Un brin de toilette, mon book sous le bras et me voici rendu face à l’entrée d’un hôtel particulier, style dix-neuvième siècle. Le concierge m’indiqua l’entrée du cabinet et je sonnais. Emma Delerme m’ouvrit la porte et m’invita à rentrer. Emma Delerme… Cette femme de 35 ans, avocat d’affaires et associé principal d’un des plus importants cabinets de Toulouse, m’invita à m’installer confortablement dans un fauteuil en cuir noir et confortable. Je pus enfin la regarder, droit dans les yeux. Des yeux couleur de jade, brillants, un regard franc, déterminé. Elle portait une veste tailleur grise et le pantalon de la même couleur. Les cheveux tirés en arrière, des lunettes rectangulaires noires. Extrêmement élégante.
Je ne pouvais pas refuser cette offre et je pris le chemin de la sortie, muni de son adresse. Le rendez-vous était fixé à 20heures précises.
Le soir même, à l’heure dite, je pénétrais dans une très belle villa bourgeoise de la banlieue toulousaine. Une villa quatre faces, sans vis-à-vis- et entièrement entourée d’arbres. Emma Delerme vint m’accueillir sur le perron et je fus choqué de ce que je vis. Les cheveux couleur de nuit étaient relâchés et tombés sur les épaules. Elle portait un kimono couleur rouge où un dragon doré crachant une flamme rougeoyante semblait être soulevé par sa poitrine voluptueuse. Toujours ce regard déterminé, cette élégance accompagnant une réelle sensualité. Elle me proposa de travailler dans le jardin derrière la maison, au bord de la piscine. J’acceptais vivement en raison de la chaleur de cette soirée de juin. Emma Delerme regarda l’installation de mon chevalet, de mes pinceaux, de mes couleurs. Puis, une fois prête à l’ouvrage, elle me dit :
Je fus surpris de cette demande.
Elle me fixa de ses yeux de jade et j’étais pétrifié de sa détermination.
Ses mots réveillèrent ma libido et je sentis comme un frisson parcourir ma colonne vertébrale.
J’étais renversé par cette demande, troublé, excité, mes neurones fonctionnaient à pleine vitesse, mon sexe était dur.
Je vis arriver par la véranda deux hommes d’une trentaine d’années, musclés, l’un brun aux cheveux grisonnants, l’autre châtain au visage carré. Les deux étaient avaient un sexe de belle taille et ne restaient pas insensibles aux charmes d’Emma Delerme.
Les deux apollons posèrent leurs mains gauches sur les épaules d’Emma et avec la droite dénouèrent le kimono au dragon. Je vis apparaître deux seins fermes aux aréoles larges et sombres, aux mamelons tendus et gros comme des myrtilles, un ventre plat, des hanches dessinées et un sexe lisse comme le dos de ma main. Emma Delerme me regarda et dit :
Mon sexe, retenu dans mon pantalon me faisait mal tellement il était tendu. J’étais subjugué par ce que je voyais, par ce que j’entendais : les gémissements d’Emma sous les mains inquisitrices qui la caressaient et qui la fouillaient comme si elles cherchaient à faire apparaître l’essence de son corps. Je pris mon pinceau, j’ai posé les couleurs et d’un jet je me mis à peindre fiévreusement. Le rythme de ma peinture était guidé par les actes d’Emma qui avait pris les sexes de ses deux amants dans la bouche et qui les suçait avec passion et envie. D’un geste précis je peignais, je mélangeais les couleurs, mon regard allant de la toile au spectacle érotique, sauvage, charnel et aussi vieux que le monde. Je ressentais toujours la tension de mon sexe, l’envie de les rejoindre, le besoin de m’unir à eux et de communier dans cet appel de la chaire.
Emma avait changé de position. Estéban la prenait en levrette tandis que Marco lui imposait une fellation rythmée. Elle leur était soumise, acceptait leurs désirs. Estéban la prenait fermement n’abandonnant pas ce rythme soutenu. Emma prenait plaisir à sucer cette tige tendue. Je m’appliquais à peindre mais j’étais dans un état second. J’avais l’impression de vivre un rêve éveillé. Je ne résistais pas à l’envie de me branler et j’ôtais d’un geste brusque mes vêtements. Je poursuivais mon œuvre nu, la main droite tenant fermement mon pinceau et avec la gauche je caressais mon sexe gonflé. Rapidement Emma apparut sur la toile, deux gestes rapides et les sexes de ses amants connurent le même sort. Je représentais Emma bouche ouverte, cou tendu, seins gonflés de désir, empalée sur un sexe et l’anus soumis à l’intromission d’un second sexe. Je savais que l’orgasme arrivait et je voulais le saisir entre des couleurs noires, rouges et jaune or… Deux coups de pinceaux pour le noir des cheveux, un pour souligner les lèvres de la bouche ouverte laissant échapper le cri, deux autres pour la tête relevée et enfin un dernier pour les mains crispées sous l’effet de la jouissance des ses deux partenaires. Au moment où elle jouissait, je sentis mon orgasme arriver et j’éjaculais sur ma toile. Je pris mon pinceau et je mélangeais mon sperme aux autres couleurs comme si j’avais joui finalement sur le visage d’Emma, sur le visage de mon modèle.
Lorsqu’ils eurent repris leurs esprits, Marco et Estéban disparurent rapidement. Emma vint à mes côtés et ne fut pas étonnée de me voir dévêtu, le sexe encore durci et l’étonnement dans mes yeux. Elle regarda le tableau et sourit.
Elle me tendit un chèque avec quatre zéros suivant le chiffre 1. Elle reprit son kimono et disparut.
Je rentrais rue des Arts et je restais éveillé jusqu’au petit matin, me repassant le film de cette nuit incroyable. Je n’avais jamais peint aussi vite et ma technique ne m’avait pas fait défaut. Mais surtout je repensais à la sensualité d’Emma Delerme et je pus m’empêcher de me caresser à nouveau.
Aujourd’hui, deux jours après, j’ai appris que Monsieur Delerme était mort à la suite d’une crise cardiaque le soir de son anniversaire. L’article du journal indiquait :
"Monsieur Delerme, 70 ans, célèbre investisseur, est mort à la suite d’une crise cardiaque pendant la réception donnée par sa femme, Emma Delerme, 35ans. Selon les témoins, l’attaque cardiaque aurait eu lieu au moment où Monsieur Delerme découvrait le cadeau de sa femme Emma : un tableau érotique la représentant en plein ébat avec deux hommes. Emma Delerme, seule héritière, obtient la coquette somme de cent millions d’euros".
Elle m’avait menti ! Son mari n’était pas un voyeur mais un homme à la santé fragile et elle savait qu’il ne se remettrait pas de ce choc visuel. Mon esprit se lézarde, le sol s’ouvre sous mes pieds : je suis le complice d’un assassinat !