Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 10280Fiche technique14994 caractères14994
Temps de lecture estimé : 10 mn
05/04/06
corrigé 30/05/21
Résumé:  Une petite histoire de vengeance d'une femme envers son mari coureur de jupons.
Critères:  fh extracon voyage collection vengeance humour
Auteur : Patrick R. D.            Envoi mini-message
La Salope !

Ce texte est une fantaisie écrite sur le ton de l’humour et ne trahit en aucun cas la vision que l’auteur peut avoir des femmes.




La salope ! Ahhh ! La salope !


Je n’en reviens pas de ce qu’elle m’a fait ! A moi ! Oui ! A moi ! Comment a-t-elle pu me faire une chose pareille ? Comment ? Après tout ce que j’ai fait pour elle. Non, vraiment, je ne comprends pas. Je veux bien admettre que l’on puisse me faire quelques reproches parfois. Mais là, elle a vraiment dépassé les bornes. Oui, je ne suis pas vraiment fidèle, mais est-ce vraiment une raison pour me punir ainsi ? Et puis d’abord, si je la trompe, qu’elle se demande pourquoi, non mais !


Evidemment que je ne suis jamais là, je travaille moi ! Faut bien que quelqu’un ramène les sous à la maison, et des sous, j’en rapporte. Elle a tout pour être heureuse, elle ne manque de rien. Notre maison est magnifique, avec sa superbe piscine chauffée. C’est de loin la plus belle du quartier, et tout le monde nous l’envie. Et là, je lui ai offert récemment un magnifique 4x4 haut de gamme. Alors franchement, de quoi se plaint-elle ?


Mon travail m’emmène en déplacement dans toute l’Europe, mais je suis là presque tous les week-ends, c’est quand même un bel effort. Je la sors souvent, que ce soit au restaurant où au spectacle, et je lui offre toujours des cadeaux à mes retours de voyage. Je vous le dis, elle a tout pour être heureuse. Et là, sous prétexte que j’aurais des aventures lors de ces voyages, elle ose me faire ça ! Et d’ailleurs, comment peut-elle comparer les deux cas ? Moi, ce n’est pas pareil, j’ai un travail stressant, difficile, il est normal que je compense.


Pour que vous compreniez, il faut que je vous explique qu’il y a deux mois, en revenant d’un voyage à Milan, elle a trouvé dans ma valise un string. Ça aurait pu être un cadeau pour elle, je lui offre souvent de la lingerie, mais elle a vite vu ou senti, je ne sais pas, qu’il avait été porté. Je n’en reviens d’ailleurs toujours pas que Giada m’ait fait ce coup-là ! Encore une qui est une belle salope. Mais pardon, je m’égare, et vous allez finir par croire que je suis misogyne. Et là, je ne suis pas d’accord, je veux bien admettre que je suis un peu macho, mais avant tout j’aime les femmes et je trouve que je le leur rends bien. Car, à ma connaissance, elles ont plutôt tendance à en redemander plutôt qu’à se plaindre. Surtout Giada, qu’en j’y repense. Une belle cochonne, elle. Une belle italienne comme je les aime, pulpeuse, charmeuse, et surtout quelle vicieuse ! Avec elle, je sais qu’à Milan je ne m’ennuierai jamais le soir à l’hôtel. De mes étapes, l’Italie est une de mes favorites, entre la cuisine, les voitures et les femmes, je n’y vois que du bon.


Mais revenons à nos moutons, ou plutôt à ce fameux string rouge, mais sa couleur n’est pas très importante. Devant la crise que cela a déclenché, j’ai eu la faiblesse d’avouer que j’avais eu une aventure un soir à Milan. Evidemment, je n’ai pas précisé que je vois Giada depuis trois ans, mais j’ai raconté que c’était une histoire d’un soir, sans lendemain et que cela ne signifiait rien pour moi. Je lui ai demandé pardon, et j’étais sur le moment convaincu qu’elle m’avait cru et que l’histoire allait en rester là. Franchement, en cinq ans de mariage, si on ne peut pas avoir une petite aventure, on ne peut plus vivre !


Et donc, deux jours après, je repartais pour une nouvelle destination, de nouveaux clients et une autre maîtresse. Je crois que c’était Anja, à Stockholm. Et comme ça, deux mois se sont écoulés jusqu’à hier soir.


Je venais de passer la semaine entre Londres, Dublin et Bruxelles, et je rentrais épuisé à la maison. Tout a débuté quand je suis arrivé au parking de l’aéroport, un soi-disant parking surveillé où j’arrive en traînant ma valise pour retrouver ma Porsche dans un état déplorable. Elle avait été littéralement vandalisée. Les quatre pneus étaient crevés, la carrosserie complètement rayée, le pare-brise fracassé, les vitres explosées et les sièges en cuir lacérés à grands coups de couteau. Je suis resté effondré devant ma voiture, les larmes aux yeux devant une telle ignominie. Comment quelqu’un pouvait-il faire une telle monstruosité ? Des gens capables de faire des choses pareilles devraient mourir, pensais-je. Il était vingt-et-une heure ce vendredi et je n’étais pas encore parti de l’aéroport. En effet, je suis allé trouver des policiers pour porter plainte, et le temps de remplir toute leur paperasse, je ne suis monté dans un taxi qu’à vingt-deux heures trente, et il me restait encore une heure de route.


Quand j’ai repris mes esprits devant ce qui restait de ma voiture, j’ai voulu appeler ma femme pour qu’elle vienne me chercher, mais je suis tombé sur sa messagerie. J’ai donc essayé le téléphone de la maison, et là personne. Ça tombait bien, il fallait qu’elle sorte le soir où j’avais besoin d’elle, ça ne m’étonnait pas ! Me voilà donc dans un taxi conduit par un véritable danger de la route, et qui en plus ratait la bonne sortie d’autoroute, ce qui fait que je n’arrivais à la maison qu’à minuit, complètement épuisé. Je ne voulais qu’une chose, c’était prendre une douche et me coucher. Durant le trajet, j’ai essayé à nouveau d’appeler ma femme, mais son portable était toujours coupé et elle ne répondait pas à la maison. Elle ne m’avait pas dit qu’elle sortait. Elle exagérait à s’absenter le soir où je rentre d’une semaine de voyage.


Arrivé devant la maison, j’ai payé l’autre fou et je suis descendu de la voiture. J’ai ouvert le portail pour découvrir la maison complètement illuminée. Toutes les pièces étaient allumées, on se serait cru à Versailles. Elle était là, mais ne répondait pas au téléphone ? Mais qu’est-ce qu’elle foutait ? Comme si je n’étais pas déjà assez énervé. Je me suis donc pressé jusqu’à la porte d’entrée, en traînant toujours cette satanée valise qui ne roulait pas sur l’allée gravillonnée. Ça se voyait que ce n’était pas elle qui payait le chauffage. On était en plein mois de février, et je me rendais compte que tout était ouvert. Je trouvais cela bizarre, mais sur le moment, cela ne me perturbait pas. J’avais trop envie d’une douche et d’aller me coucher.


J’étais devant la porte d’entrée, et là j’ai compris que quelque chose n’allait pas. Le hall d’entrée était vide. Plus un meuble, ni un tableau. Même le lustre avait été volé ! Le plus bizarre, c’est que les voleurs avaient pris la peine de mettre une douille et une ampoule. « Hélène ? » Je me suis mis à crier le nom de ma femme pour qu’elle m’explique ce qui se passait. J’ai appelé plusieurs fois, pas de réponse. Je me décidais donc à avancer quand j’ai remarqué une photo sur le sol. C’était un tirage de grande taille, en noir et blanc, où on voyait un couple s’embrasser. Sur le coup, je me demandais ce que cette plaisanterie signifiait, puis je reconnus l’endroit où la photo avait été prise. C’était une place à Amsterdam où j’allais souvent. Je regardais alors plus attentivement le couple. Et là quelle ne fut pas ma stupéfaction de reconnaître Beatriz. Puis je n’eus plus le moindre doute, même si j’étais à moitié de dos, ce ne pouvait être que moi sur cette photo.


Je levais la tête de la photo en espérant trouver une explication, et je vis une deuxième photo similaire à l’entrée du salon. J’allais pour la ramasser et là l’image fut bien plus explicite. On retrouvait Beatriz la bouche pleine, et moi l’air béat. Je me souvenais bien de ce moment, dans le parking de l’hôtel, il y a un peu plus d’un mois lors de mon dernier passage aux Pays-Bas. Cette fille taille les meilleures pipes de tout le nord de l’Europe, croyez-moi. Un instant, je me mis à rêver à sa langue et ses lèvres sur mon sexe. Mais je revins vite à la dure réalité. Et une fois les pieds à nouveau sur terre, je réalisais ce qui s’était passé. Je n’en revenais pas. Hélène avait osé me faire suivre. Elle avait embauché un détective privé. Elle avait osé me faire ça, à moi ! Quand j’ai levé les yeux pour voir si d’autres photos m’attendaient dans le salon, je l’ai découvert aussi vide que l’entrée. Et là j’ai compris autre chose. La maison n’avait pas été cambriolée. Elle avait tout vidé. Ma propre femme m’avait volé. Elle était partie en me prenant tout.


La salope !


Au milieu du salon, il y avait une autre photo. Cette fois, elle avait été prise à Bruxelles, et l’enfoiré qui l’avait prise nous avait pris en photo dans ma chambre d’hôtel ! Comment avait-il bien réussi à placer une caméra cachée dans ma chambre ? Et en plus parfaitement orientée vers le lit où on voyait une superbe brune en train de me chevaucher fougueusement. Pendant un instant, je me suis dit que Brigitte avait vraiment un corps de rêve, avant de mieux réaliser ce qui était en train de m’arriver. La situation était grave.


Moi qui contrôle tout habituellement, je sentais monter doucement une sensation de panique. Je pensais en effet que pour me protéger du fisc, la plupart de mes propriétés et de mes placements étaient au nom de ma femme. Même ma Porsche, d’ailleurs ! Ma voiture ! A coup sûr, c’était elle ça aussi ! Ah la salope ! Et moi qui ai porté plainte. Si les flics découvrent que c’est en fait ma femme qui a massacré sa propre voiture, ils vont bien rire !


Ne sachant que faire d’autre, comme dans un état second, je me suis mis à visiter la maison. Dans chaque pièce du rez-de-chaussée, je trouvais une nouvelle photo me montrant à chaque fois en pleine action avec une de mes maîtresses. Tout le premier niveau de la maison était vide. Même les placards de la cuisine avaient été vidés. Elle ne m’avait pas laissé de quoi manger. Elle avait même mis une photo sur la cuvette des WC ! On m’y voyait en plein cunnilingus, la tête entre les jambes de Giada. Giada ! Celle par qui tout avait commencé avec son stupide string. Je la maudissais ! Une plaisanterie m’avait-elle dit ! Je la soupçonne d’avoir voulu que tout ceci arrive, ça m’apprendra à rester trop longtemps avec une maîtresse.


Arrivé au bas de l’escalier, j’ai vite compris que d’autres photos m’attendaient à l’étage, car il y en avait de plus en plus, sur toutes les marches. Elles étaient toujours en noir et blanc, au même format, et on y voyageait dans toute l’Europe. Un véritable voyage au cœur des pratiques sexuelles européennes ! Je ne me fatiguais même plus à les ramasser, un coup d’œil me suffisait à comprendre de quoi il s’agissait. Ici moi avec mon pénis dans le sexe de Diane, ma régulière à Genève, là une douce bouche irlandaise se régalant de mon sperme. Toujours et toujours des scènes où je faisais l’amour à une femme. Quel qu’il soit, le détective qu’elle avait engagé était vraiment bon. Le salopard n’avait rien raté !


J’allais directement vers la chambre, et je fus étonné de voir que la pièce était intacte. Tous les meubles étaient en place et le lit grand format y trônait toujours au centre. J’apercevais des photos étalées sur toute la couette. En m’approchant, je fus encore plus étonné car celles-ci étaient en couleur. J’en pris une au hasard et restai bouche bée devant ce que j’y vis. Ce n’était pas moi sur l’image. C’était ma femme ! Elle se faisait lécher la chatte par un homme dont, évidemment, on ne voyait pas le visage. Son visage ne laissait aucun doute sur le fait qu’elle prenait son pied. Le pire, c’est qu’un instant je sentis un début d’excitation à la voir ainsi prendre un tel plaisir. Je pris vite une autre photo pour voir le visage du fumier qui couchait avec ma femme. Je ne mis pas longtemps à trouver, et là, ce fut un véritable coup de poignard dans le cœur. Autant vous dire que dans mon pantalon les choses sont retombées instantanément. Mon ami, mon conseiller, Christophe couchait avec ma femme ! Mais sur le coup, le fait qu’il se tape ma femme n’avait plus aucune importance. J’étais ruiné.


Cela ne faisait aucun doute. À eux deux, ils avaient la possibilité de tout me prendre. L’homme en qui j’avais le plus confiance, celui qui savait tout de mes finances, de mes comptes en Suisse et à Monaco, devait être loin avec mon argent et avec ma femme.


Les fumiers !


Pendant quelques minutes je suis resté là, le regard vague, essayant de comprendre comment j’en étais arrivé là. Je me réveillais assis sur le rebord du lit, tentant de reprendre mes esprits, le regard perdu dans cette multitude de photos où ma femme et mon banquier baisaient comme des porcs, quand je vis une lettre au milieu de toutes ces horreurs. De loin, je devinais l’écriture de ma femme. Je me surpris à trembler. Pendant un instant, je n’osai m’en saisir, puis je la pris et la lus :


« Mon chéri,


Tu es un homme intelligent, et quand tu liras cette lettre, tu auras déjà compris que tu as tout perdu. Nous sommes loin avec Christophe et tu ne nous retrouveras jamais. Grâce à toi, nous avons de quoi vivre merveilleusement bien jusqu’à la fin de nos jours. Car finalement, en me trompant comme tu l’as fait, tu m’as rendu service. J’ai pris conscience que tu n’étais qu’un fumier, et que je n’étais rien pour toi. Je me demande d’ailleurs ce qui t’aura fait le plus de mal ce soir. Me perdre ? Ou voir ta Porsche saccagée ? Sache à ce sujet que j’ai pris un plaisir quasi orgasmique à la massacrer.


Et c’est d’ailleurs un peu grâce à ce geste thérapeutique que j’ai décidé de te laisser un compte en banque avec quelques milliers d’euros. Je te laisse aussi la maison, je n’en aurais pas voulu. Mais n’oublie pas qu’il te reste quelques années de crédits à rembourser…


Si tu cherches les meubles et les tableaux, va voir au fond du jardin. Le grand tas de cendres, c’est tout ce qu’il en reste.


J’ai tout brûlé car je trouvais cela amusant, et que surtout je ne voulais emporter aucun souvenir de toi. Et que vu que tu n’étais jamais là, des souvenirs, j’en avais de moins en moins, alors t’oublier sera facile.


Désormais, pour moi, tu n’existes plus.


Adieu.


Hélène, celle qui fut ta femme. »