Une Histoire sur http://revebebe.free.fr/
n° 10299Fiche technique42337 caractères42337
Temps de lecture estimé : 23 mn
12/04/06
Résumé:  Carole seule avec une équipe de déménageurs.
Critères:  fh ff fhh volupté voir pénétratio double sandwich
Auteur : Resonance  (Homme. Carole, c'est l'héroïne de l'histoire....)            Envoi mini-message

Série : Les découvertes de Carole

Chapitre 03
Le déménagement



Le fond de l’étagère était plein … à craquer.


Carole sentit le découragement l’envahir. Combien de milliers de volumes avait-elle déjà mis en cartons ? Le couloir et deux des chambres en étaient pleins.


On sonna à la porte.


Carole jeta un coup d’œil par la fenêtre, et découvrit l’énorme camion porte-conteneurs garé devant leur porte.



Elle se regarda brièvement dans la glace et se trouva épouvantable ; le visage cerné, ses vieux vêtements informes et couverts de poussière. Mais elle n’avait pas le temps d’y remédier.


Elle descendit ouvrir et se trouva face à deux déménageurs souriants.



Selon leur accord, les déménageurs s’occupaient de leurs meubles et de l’emballage de tous les objets fragiles. Son mari et elle-même devaient emballer le reste, mais en pratique elle s’était retrouvée seule à la maison et à la tâche ; une situation qu’elle ressentait amèrement.


Carole les fit entrer, remarquant que si le premier homme était solide mais de taille moyenne, le second, plus jeune, devait baisser la tête pour passer le pas de la porte. Elle avait failli leur demander s’il était normal qu’ils ne soient que deux, car il lui semblait se rappeler qu’il était prévu qu’ils soient trois, mais se ravisa. Deux jours étaient prévus pour tout charger dans le conteneur, et ces deux-là ne semblaient pas être impressionnés par l’ampleur de leur tâche.


Tandis que le premier restait en bas, le jeune géant monta avec elle. Elle lui montra ce qu’il restait à faire et ne fut guère surprise de voir qu’il n’avait nul besoin de tabouret pour accéder aux étagères les plus hautes. En fait, il commença à attraper les livres par pleines brassées, remplissant les cartons dix fois plus vite que ce qu’elle était capable de faire.


Carole réalisa son inutilité. Elle ne pourrait que gêner si elle essayait d’aider. Un peu plus tard, il lui faudrait descendre pour mettre de côté le minimum nécessaire à leur dîner et leur petit déjeuner du lendemain. En attendant, elle pouvait enfin s’occuper d’elle-même.


Elle prit le sac contenant les affaires qu’elle conservait, déjà prêt sur son lit, et se dirigea vers la salle de bains. Dans le couloir, elle buta sur le géant en train de porter deux cartons de livres, un sous chaque bras. Elle s’excusa et se plaqua contre le mur.

Carole réalisa qu’elle n’aurait qu’un minimum d’intimité pendant ces deux jours, sa propre maison ne lui appartenait plus vraiment… Au moins les deux hommes étaient-ils polis et prévenants, c’était mieux que rien.


Carole s’enferma dans la salle de bains et, après une brève réflexion, décida de prendre un bain. Elle avait enfin un peu de temps…


Se détendant dans sa baignoire, elle entendait les mouvements, les pas dans le couloir. Elle songea à l’incongruité de la situation, aux deux hommes qui travaillaient pour elle, chez elle, alors qu’elle se trouvait nue, réfugiée dans sa salle de bains, toute proche d’eux, son intimité préservée par une minuscule serrure, qui fermait assez mal de surcroit. Elle se rappela que lorsqu’elle était mal enclenchée, il suffisait de pousser assez fort sur la porte pour l’ouvrir quand même.

L’avait-elle entendue s’enclencher? Elle ne se rappelait plus. Elle songea à aller vérifier puis renonça, se laissant aller au bien-être de l’eau chaude qui l’enveloppait.


Elle pensa brièvement à la scène si le jeune homme entrait, ou même poussait la porte par accident….


Elle laissa filer son imagination, agréablement, songeant aux deux hommes, aux deux journées à venir, seule avec eux, dans une maison de plus en plus vide… Amenant sans qu’elle y pense, une caresse douce qui la fit se tendre, soupirer puis elle se rappela la serrure peut-être mal fermée et s’interrompit.


Avec effort, elle sortit du bain, s’essuya et commença à s’habiller.


Un peu plus tard, elle sortit de la salle de bains, toujours en tenue décontractée, mais cette fois au moins ses vêtements étaient récents et propres, et aussi beaucoup moins amples. Le jeune homme ne se trouvait plus à l’étage, ayant fini l’emballage des livres le temps de son bain, un travail qui lui aurait pris la matinée si elle l’avait fait elle-même.

Elle entendait maintenant les deux compères parler en bas, l’un deux se mit à rire doucement. Elle se demanda ce qui alimentait leur bonne humeur, riaient-ils d’elle, de son évidente faiblesse, de son incompétence, de son aspect peu reluisant lorsqu’elle les avait accueillis ? Elle revint dans la salle de bains, se regarda dans la glace, de côté, se mit brièvement sur la pointe des pieds, vérifiant l’effet de son jean sur sa silhouette.


Elle descendit et découvrit qu’elle avait un peu de mal à regarder les deux hommes en face, les pensées qui avaient agrémenté son bain étant encore un peu trop proches dans sa tête. Elle leur offrit de préparer un café, ce qui fut accepté, et tout en s’activant, leur jeta des coups d’œil en coin. Ils étaient occupés à l’emballage de la vaisselle, ce qu’ils faisaient rapidement, avec des gestes précis qui contrastaient avec leur stature.


Le plus âgé surprit son regard, et lui dit :



Carole rougit, ses pensées n’avaient rien à voir avec l’inquiétude pour sa vaisselle et elle s’en voulait maintenant d’avoir eu l’air de les surveiller.



L’homme la regardait en souriant, et Carole lui rendit son regard et son sourire.



Ils terminèrent leur emballage en milieu d’après-midi. Entre temps, Carole avait pique-niqué avec les deux hommes au milieu des cartons. Ils avaient apporté leur déjeuner, Carole avait prévu le sien.


Ensuite, Carole regarda le rez-de-chaussée de sa maison se vider progressivement.

Une bonne partie de ce qui avait été sa vie depuis des années disparaissait. La gorge un peu serrée, gênée aussi du peu d’utilité qu’elle pouvait avoir, elle s’efforça de ne pas gêner les deux hommes.

Au cours de l’après-midi, cependant, elle réalisa que ceux-ci n’étaient nullement embarrassés par sa présence. À plusieurs reprises, elle surprit le regard de l’un ou l’autre s’attardant sur elle, et cela ne lui déplut pas.


Les deux hommes s’en allèrent tard, ayant voulu s’avancer le plus possible dans leur travail. Sauf incident, ils auraient fini le lendemain midi.


Assise sur une chaise dans la cuisine vide, à l’exception du réfrigérateur et de la cuisinière qu’ils lui avaient laissés pour ses derniers repas, Carole eut un moment de déprime, se sentant étrangère chez elle.

Elle alla se coucher de bonne heure. Seule dans son lit, elle pensa à nouveau à sa journée, et aussi au surprenant plaisir qu’elle avait fini par prendre à la compagnie des deux étrangers, qui restaient son seul soutien, de par leur présence solide et chaleureuse, au milieu de la disparition de son monde familier.

Pourquoi était-elle seule ce soir ? Une vague de ressentiment l’envahit à nouveau, qu’elle repoussa. Elle était assez grande pour se débrouiller avec « ses » déménageurs, et après tout la tâche s’avérait moins désagréable que prévu. Elle songea qu’elle serait plus en forme et aurait meilleure mine le lendemain. Alors que le sommeil la gagnait, ses fantaisies du matin revinrent l’accompagner, jusqu’à ce qu’elle s’endorme.


Le lendemain matin, Carole se laissa encore surprendre par la sonnerie de la porte. Décidément, les deux compères avaient la désagréable habitude d’arriver un peu plus tôt que convenu. Mais non. Regardant l’horloge, elle réalisa qu’il était presque l’heure. Elle finissait juste son petit déjeuner, et cette fois dut ouvrir en robe de chambre. Seul le plus jeune des deux hommes se trouvait là, visiblement venu à pied de son hôtel. Il expliqua que son compagnon arriverait un peu plus tard, après avoir fait quelques formalités. Pouvait-il commencer à ranger les chambres ?


Carole l’y invita, monta devant lui, consciente dans l’escalier que sa robe de chambre était un peu plus courte que convenable. Mais après tout, le jeune homme faisait maintenant un peu partie de la famille… Elle se réfugia à nouveau dans la salle de bains, songea vaguement qu’il n’était pas très poli de s’enfermer, manifestant ainsi un manque de confiance envers lui. Finalement, elle repoussa la porte sans la fermer.


Elle prit un bain, mais sitôt dans sa baignoire se sentit idiote de ne pas avoir fermé la porte. Ce n’était vraiment pas très sage de sa part… et ne l’aidait pas à rester chaste, en pensée, mais à nouveau sans oser se caresser, à cause de la crainte de voir la porte s’entrouvrir.


Lorsqu’elle sortit de sa baignoire, elle était encore moins détendue que la veille. Que lui arrivait-il ? Elle ne semblait plus capable de penser à autre chose qu’à des fantaisies érotiques où ses compagnons temporaires étaient omniprésents… Elle réalisa à quel point la matinée allait être difficile pour elle… à moins évidemment que… mais non! et d’abord, même si elle le souhaitait vraiment, les deux hommes n’avaient aucune raison de la vouloir, elle. Elle n’était pour eux qu’une cliente comme une autre et leur prévenance n’était que professionnelle. Celui qu’elle entendait passer juste derrière la porte, en particulier, était bien trop jeune pour elle. Mais il y avait les coups d’œil qu’elle avait surpris… Elle se regarda dans la glace, comme la veille, mais cette fois elle était nue… se leva sur la pointe des pieds, et se dit que peut-être… Il ne serait pas trop déraisonnable de tester un peu… juste pour avoir une idée de ce qu’il pensait vraiment d’elle.


Carole tendit la main vers la clenche, hésita brièvement, puis la tira légèrement, entrouvrant la porte. Elle se plaça ensuite dans l’axe de vision, depuis le couloir, un peu de biais, afin d’offrir au regard ce qu’elle jugeait être le meilleur angle sur son corps. Elle pouvait surveiller les mouvements du couloir dans le miroir. Elle hésita à se laver les dents, se dit que ce ne serait pas très sexy, entreprit de se peigner.


Elle vit une ombre s’encadrer dans la porte, se figer… puis s’approcher. Le visage du jeune géant, tout proche. La bouche entrouverte, la respiration courte, elle le regardait intensément. Une vague de chaleur l’envahissait en constatant que cette fois, ce n’était plus un intérêt poli qu’elle lisait dans son expression… juste avant de réaliser lorsque les yeux du jeune homme vinrent se verrouiller sur les siens que si elle pouvait voir son visage dans le miroir, lui pouvait aussi voir le sien… et qu’elle venait de lui dévoiler bien plus que la courbe de ses hanches.


Instinctivement elle baissa les yeux, sa main se crispant sur son peigne, immobile. Elle pria pour qu’il s’en aille, la laissant à la honte de sa maladresse, de sa provocation impudique.


Elle sentit plus qu’elle ne vit la porte s’ouvrir… Elle n’osait toujours pas lever les yeux, se demandant, souhaitant…s’il la touchait, elle ne pourrait résister… à rien, elle en était maintenant sûre.


Tétanisée, le corps en feu, elle vit l’ombre grandir. Que pouvait-elle faire ?


Lorsqu’il posa ses deux mains sur ses épaules, Carole crut qu’elle allait tomber. Ses jambes s’évanouissaient sous elle, elle lâcha son peigne, posa les deux mains sur le rebord du lavabo pour s’empêcher de tomber.


Elle ferma les yeux alors qu’il faisait glisser ses mains vers le côté, frôlant la peau de ses avant-bras, revenant vers sa taille, puis glissant sur ses hanches, avec une douceur qu’elle n’aurait jamais pu imaginer de sa part, lui arrachant un long soupir, presqu’un gémissement.


Il s’arrêta, l’empoigna fermement, la sensation de plénitude lui amenant une pensée incongrue. « il y a bien longtemps que mes fesses n’ont pas tenues entières dans des mains d’homme… »


Elle se laissa aller, se portant en arrière, s’appuyant sur lui. Pieds nus, sa tête n’atteignait même pas son menton, et de loin.



L’homme fit glisser une de ses mains entre ses jambes puis pesa sur sa cuisse droite, la souleva, posa son genou sur le rebord du plan de toilette. Il repoussa Carole en avant, violemment, et celle-ci dut jeter ses deux bras en avant pour éviter de venir heurter le miroir.



Carole savait qu’en parlant ainsi elle ne pourrait plus faire marche arrière.


Elle entendit l’homme se dégrafer, regarda avidement dans la glace, vit jaillir le sexe tendu. Son désir s’amplifia encore, ce qu’elle n’aurait jamais cru possible une seconde plus tôt. Elle s’arqua, s’offrant à lui.


Il s’approcha, se mettant pratiquement à genoux pour se mettre à sa hauteur.



Il se guida de sa main, s’enfonça lentement en elle alors que Carole exhalait un soupir de satisfaction.


Empoignant sa hanche droite d’une main, l’autre posée à plat pour s’équilibrer, il commença à aller et venir, doucement, attentif à contrôler l’ampleur de ses mouvements, Carole rivée à lui et l’accompagnant, fermant les yeux, ne voulant connaître que la sensation de la force et de la douceur en elle, puis les rouvrant, recevant le choc de leur image dans le miroir, son propre corps nu sous la lumière violente des spots, si petit sous l’ombre immense de son partenaire, avec ses cuisses écartées et la tache noire de son pubis juste au-dessus du plan, l’ondulation rythmique du bas de leurs corps, sa jambe droite frémissante, le plissement de la peau de l’avant de l’autre cuisse portant sur le rebord, à chaque poussée en avant, le visage concentré du jeune homme, si proche du sien, penché sur elle.


Elle se sentait frustrée de ne pouvoir voir le membre qui allait et venait en elle.


Carole se repoussa en arrière de ses bras, pour venir au contact de la poitrine au-dessus d’elle, regrettant de ne pas pouvoir sentir sa peau sous ses vêtements. Un instant plus tard, la main du jeune homme quitta sa hanche pour venir effleurer ses seins, la paume sur l’un, les doigts sur l’autre, envoyant en elle une nouvelle onde d’une force irrésistible, provoquant une conflagration avec celle qui montait de son ventre.

Sous la surprise et le plaisir, Carole inspira d’un coup, hachant l’air, presqu’un sanglot.



Arquée sous la caresse, Carole riva ses yeux à ceux du jeune homme, qui accéléra le rythme et la force de ses poussées. Son corps entier vibrait, elle sentit que le plaisir allait la submerger, irrépressible.



Carole s’affaissa, pantin désarticulé, le torse sur le lavabo.


Le jeune homme n’en avait pas fini. Il tomba à genoux, l’entraînant, toujours rivée à lui. Il passa ses mains sous ses fesses, la souleva comme une plume, avant de la laisser retomber, recommença, la faisant coulisser sur son membre, seules ses mains l’empêchant de la pénétrer complètement.


Ressaisie, Carole l’observait, la tête levée vers le miroir. La soulevant en cadence, sans effort apparent, il regardait vers le bas, semblant fasciné par la vision des rotondités se déformant et se reformant de par la pression rythmique de ses mains, vision que Carole imaginait sans peine à partir de ses propres sensations. Elle voulut prendre part, contribuer à leur plaisir, et commença à infléchir son mouvement en imprimant un effort d’avant en arrière, insensible au départ, puis plus ample à mesure qu’elle cherchait à varier les pressions, et prenait confiance dans la sûreté du guidage offert par la tige érigée sur laquelle elle glissait. Elle sentit une nouvelle vague monter, pensa qu’elle allait jouir à nouveau, lorsqu’à un moment, il releva la tête, et à l’expression de son visage elle comprit qu’il était prêt à se vider en elle.


Brusquement, elle pesa sur ses cuisses, se dégagea. Elle voulait le voir avant qu’il en eut fini. À son tour, elle se mit à genoux, face à lui. Elle le caressa de ses doigts, doucement, provoquant un long soupir, perçut son impatience, décida de son offrande.



Elle se pencha sur lui, posant une main sur les cuisses de l’homme, ressentant la tension, le tremblement des muscles. Elle l’admira une seconde, l’entourant, le dégageant de ses doigts, puis le prit entre ses lèvres, concentrée, appliquée à chercher de sa langue les points les plus sensibles.



Elle voulut voir son visage. Elle repoussa son torse de ses bras, le forçant à se plier en arrière. Ses yeux étaient fermés, un rictus annonçait la fin proche.


Carole s’activait de ses lèvres autour du gland, elle sentit le jeune homme se raidir de tous ses muscles, elle reçut la violence de sa décharge, le sperme avait bon goût, il giclait au rythme des halètements étonnés de son partenaire.


Elle n’en laissa pas perdre une goutte, toujours fixant le visage de son partenaire qui s’abandonnait à son plaisir, se détendant, sa tête tombant sur l’épaule de Carole.



Carole n’eut pas le temps de savourer son ultime victoire, on sonna à la porte.



Alors qu’il descendait en se rajustant, Carole s’enferma, cette fois, pour s’habiller. C’est vrai, le jeune homme avait un travail à faire… elle aurait bien aimé l’avoir pour elle seule pour le reste de la matinée.


Quelques minutes plus tard, elle descendit et aussi naturellement que possible proposa de faire un café. Elle évita soigneusement de regarder aucun des deux hommes en face, tout en se disant qu’elle se sentait infiniment mieux que la veille, certes pas assouvie, mais tellement plus libre, et aussi beaucoup plus sûre d’elle.


D’un geste gracieux, elle se mit sur la pointe d’un pied pour attraper les tasses, puis se retourna vers la table, se trouva face au regard du plus âgé, où elle lut tout d’un coup beaucoup de choses… le désir, la connivence, un peu d’ironie. Evidemment, s’il lui avait semblé plus tôt que son jeune compagnon n’en était pas à son coup d’essai avec une cliente esseulée, qu’en était-il de celui-là, bien plus expérimenté ?


Rougissante, elle baissa les yeux. Elle ne les releva guère pendant les minutes suivantes, assise avec eux à la table.


Elle préféra remonter sitôt son café fini, mais réalisa qu’elle n’allait pas rester seule longtemps… Les deux hommes avaient les chambres à vider.


Elle entendit leurs pas. Immobile, elle se tenait dans sa chambre, près de la fenêtre entrouverte. Le soleil brillait, la journée était belle.


Les deux hommes entrèrent, puis s’immobilisèrent. Ils ne semblaient guère intéressés par le mobilier et les cartons de livres qui encombraient le sol. Ils la regardaient, elle.



Carole réalisa que la matinée allait être fatigante. Elle tourna la tête, regarda par la fenêtre, silencieuse une minute, l’immobilité de son corps en contraste de son cerveau, où revenaient en se bousculant toutes les images qui l’avaient occupé depuis vingt-quatre heures y compris, cette fois, les plus extrêmes.


L’heure n’était plus à l’imagination… Carole fit face aux deux hommes.



Et ce disant, elle fit tomber ses chaussures, puis commença à déboutonner son jean. Elle les repoussa vers le bas, ondulant pour en faciliter le passage, avant d’enlever une jambe, puis l’autre.


Ils la regardaient sans broncher. Soudain hésitante, Carole s’immobilisa, n’osant aller plus loin. Que pensaient-ils d’elle ?


Mais il n’était plus temps…


Le plus âgé des deux fit trois pas vers elle, empoigna la ceinture de son slip, et d’un geste brusque le déchira, lui arracha un gémissement de douleur lorsque le tissu mordit la chair de sa hanche.


Il recula, la regardant. Carole leur faisait face, toujours debout, tétanisée. Et ensuite ?


Il s’avança à nouveau, Carole voulut se jeter dans ses bras, pour ne plus qu’il la regarde, mais il la repoussa fermement, poussant sa poitrine, la faisant tomber à la renverse sur le lit.



Elle ferma les yeux, s’apprêtant mentalement à subir un assaut sans douceur. Elle entendit le bruit d’une ceinture qu’on débouclait, le glissement d’un tissu, puis rien pendant quelques secondes. Elle finit par rouvrir les yeux et découvrit en gros plan le sexe épais, tout proche de son visage, de l’homme, comme elle nu en dessous de la ceinture, debout le long du lit.



Après une infime hésitation, elle se redressa en partie, le prit entre ses lèvres, en fit glisser la peau, avec lenteur. L’homme sembla apprécier, se pencha sur elle, forçant sa gorge. Elle eut un réflexe de rejet, tourna la tête, mais l’homme revint à la charge, l’empoigna par les cheveux. Elle le refusa, à la place l’empoigna, se mit à le caresser, attentive à apporter son meilleur doigté. Elle posa sa joue contre la cuisse de l’homme, soulageant les muscles de son dos qui se fatiguaient de maintenir son torse incliné en arrière.


Quelque chose se dénoua en elle. Carole se sentait maintenant irréelle, au milieu d’un tourbillon de sensations contradictoires, apeurée et détachée, dégoûtée et excitée, honteuse et libérée.


Elle vit que le jeune homme était tout proche, de l’autre côté du lit, lui aussi à demi nu, sa main se portant comme involontairement à son sexe en pleine érection.

Elle réalisa l’image qu’elle offrait, nue en dessous de la ceinture, ses jambes écartées, offerte, tout en caressant l’homme à côté d’elle, maladroitement, elle le craignait.



Pourquoi le jeune homme se caressait-il au lieu de venir la prendre? Etait-il gêné par la présence de l’autre ? Elle avait envie d’un homme en elle, à en avoir mal.



Elle se retourna sur le ventre, cette fois faisant face à son partenaire. Délicatement, elle jaugea son sexe de deux doigts écartés, l’effleura de sa langue, puis le prit en pleine bouche. Le désir lui vint brusquement, l’envie de le faire jouir. Elle s’arrêta un instant, regardant le sexe érigé, le caressant depuis la base, avant de reprendre son œuvre avec un réel élan, une attention et une vigueur qui arrachèrent un soupir à son partenaire.


Son subconscient nota le mouvement derrière elle, le poids faisant plier le lit.


Elle sentit le souffle du jeune homme sur sa nuque. Tremblante d’anticipation, elle s’efforça de rester concentrée, de ne pas trahir son envie.



Il se pencha, passa une main sous ses hanches, la souleva, forçant ses cuisses à s’écarter. Il se guida en elle, jusqu’à presser son ventre dur sur ses fesses.


Carole ferma les yeux un instant, arrêtant tout mouvement, puis se rappela, reprit son labeur interrompu. Elle s’efforça de garder sa concentration alors que le jeune homme commençait à aller et venir, avec ce rythme lent et appliqué qu’elle avait appris à connaître, mais n’y parvint pas complètement. Elle sentait la sueur perler sur son dos et ses cuisses, une goutte coula lentement sur son flanc.


Elle perçut l’impatience de l’homme devant elle, perturbé par ses changements de rythme, consciente aussi que l’autre se trouvait dans une position inconfortable, plié en arrière pour ne pas buter sur son compagnon. Un moment, elle se sentit proche de la jouissance, puis la sentit s’éloigner, son cerveau envahi par des préoccupations externes. Elle n’était pas sûre du plaisir de ses partenaires et se sentait à nouveau incertaine de son aspect, de son corps en sueur. Elle se dit qu’il était bien difficile de satisfaire deux hommes. Pourquoi s’était-elle mise elle-même dans cette situation ? Elle n’était plus du tout sûre qu’aucun d’eux trois y prenne plaisir.



Carole se dit que c’était idiot, elle ne pouvait guère bouger, avant de réaliser que la directive ne s’adressait pas à elle.


Le jeune homme se retira, puis se laissa tomber sur le lit, sur le dos, à son côté.


L’autre l’empoigna aux épaules, la guidant fermement vers son collègue. Obéissante, Carole vint enfourcher le jeune homme, enserrant ses cuisses. Elle descendit lentement sur le pieu de chair, s’ajustant à lui, éveillant en elle une nouvelle sensation en atteignant des zones plus que sensibles.



Tout à coup elle voulut connaître pleinement le contact de sa peau, elle se redressa, fit passer le tee-shirt qui collait à son dos par dessus sa tête, puis se pencha, repoussa le tee-shirt du jeune homme vers ses bras, touchant sa poitrine du bout de ses seins, peau contre peau, avant de reprendre le lent mouvement de ses hanches.


Elle avait complètement oublié l’autre. Elle perçut plus qu’elle ne vit son mouvement contournant le lit, puis sentit le lit s’enfoncer, son ombre au-dessus d’elle, ses genoux forçant l’espace entre les siens et ceux du jeune homme.



Carole eut un bref sursaut, mais le jeune homme l’enserra étroitement entre ses bras, d’une main ferme sur le bas de son dos il la plaqua.


L’autre posa ses deux mains sur ses fesses, les écarta. Carole empoigna fermement les épaules du jeune homme.


Elle sentit la chair dure au contact de sa peau, hésitant un bref instant, trouvant l’ouverture.



Il pesa sur elle, se frayant son chemin.


Carole gémit, il s’immobilisa, attendit que la tension de son corps s’atténue, puis s’aidant de tout son poids, il finit sa pénétration, écrasant sa chair sous son ventre dur. Puis il prit ses hanches à deux mains, entreprit de leur imprimer un lent mouvement qu’il accompagna, la faisant glisser sur le sexe de son compagnon.


Carole posa sa tête sur la poitrine du jeune homme, ferma les yeux, se détendit complètement.



Les deux hommes perçurent son relâchement, celui sous elle, jusque là immobile, commença à bouger, chacun des ses mouvement la faisant s’empaler sur l’autre, qui très vite accorda son rythme, tous deux se renvoyant son bassin en cadence, avec lenteur.


Carole comprit qu’ils la ménageaient. Mais ce n’était plus ce qu’elle voulait.



Elle sentit les mains de l’home au-dessus d’elle se crisper sur ses hanches, à la limite de la douleur. Puis il lui administra un coup de boutoir qui lui arracha un jappement de surprise et de douleur, reprenant ensuite son mouvement, mais cette fois sans retenue, le jeune homme répondant comme un écho.


Lequel lui donnait le plus de plaisir ? Totalement abandonnée, insouciante de la sueur qui ruisselait de son corps, Carole n’en savait rien, les vagues de sensations s’entrechoquaient en elle, elle percevait les moindres frémissements, les moindres vibrations de ses partenaires, elle avait l’étrange sensation que leurs deux sexes se touchaient en elle, son bassin devenu un seul réceptacle de plaisir pour trois.


A nouveau, elle agrippa les épaules de l’homme sous elle. Elle ne voulait pas jouir si vite, ni surtout qu’ils en terminent si vite avec elle, elle se sentait bien, pleine et entière. Elle voulut entraver leur mouvement, ralentir le rythme qu’ils lui imposaient, mais n’y parvint pas, leur désir maintenant sauvage, leur force ne le permettait pas. Elle renonça, se laissa aller.


Elle sentit l’orgasme monter, une vague sauvage, irrésistible.


Le déferlement la fit crier, une longue expiration suivie d’un hoquet, ses propres battements, la violence de la décharge des deux hommes, lequel avait commencé, lequel finissait ? Son corps n’était plus qu’un réceptacle de pulsations, les siennes amplifiées par celles des deux hommes.


Carole savoura jusqu’à l’ultime onde de plaisir, avant que leurs sexes ne glissent hors d’elle, la privant de leur unité, la réalité revenait, les bruits, l’odeur forte de leurs corps en sueur, la chaleur, le poids de l’homme sur son dos.


Lorsqu’elle rouvrit les yeux, elle eut un sursaut, amorti par la masse des deux hommes.


Sur le seuil de la porte de la chambre se tenait une inconnue, une feuille de papier et un stylo à la main.



L’homme bondit de son dos, pesant sur elle, lui arrachant un grognement.



Rouge de honte, Carole se dégagea à son tour, chercha ses vêtements épars, renonça à les rassembler, puis fila vers la salle de bains, obligée pour cela de frôler l’inconnue toujours sur le pas de la porte.


Enfermée, elle entendit une conversation assez vive, brève, suivie de quelques rires.


Elle se dit qu’à un moment donné, tous trois redescendraient, et elle pourrait ressortir, récupérer ses affaires et se rhabiller. Elle se lava rapidement, puis attendit, drapée dans sa serviette.


Cependant, elle ne cessait d’entendre des mouvements. Ils avaient entrepris de déménager les chambres. Qu’allaient devenir ses affaires?


Il lui fallait sortir et les récupérer… Elle rouvrit la porte et revint dans la chambre. Elle y trouva les deux hommes et la femme, occupés à démonter le lit. Ses vêtements avaient été nettement rassemblés en une petite pile, dans un coin de la pièce.


Elle se pencha pour les récupérer, mais lorsqu’elle se releva la femme lui dit :



Carole se retourna, le regarda, pensant qu’il allait lui falloir mettre certaines choses au clair. Elle s’était laissée aller ce matin, cela ne voulait pas dire qu’elle était à la disposition de tous les hommes et femmes de passage. Et puis, celle-là, qu’elle venait de rencontrer, n’avait à la différence des deux autres jamais fait partie de ses fantasmes.


Puis la femme mit la main sur son épaule. Carole qui avait commencé à ouvrir la bouche la referma, elle sentit sa volonté s’évanouir.


Que lui arrivait-elle ?



Elle se laissa faire lorsqu’elle lui enleva ses vêtements des mains, les laissant retomber par terre, puis la prit par l’avant-bras et la guida vers la chambre des enfants. Il ne s’y trouvait plus qu’un amas de cartons de livres.


La femme prit un bout de la serviette, tira, la faisant tomber. Un instant, Carole se protégea, couvrant tant bien que mal le devant de son corps.


Puis elle renonça.


Elle se laissa faire lorsque la femme fit doucement descendre sa main dans son dos, son ongle glissant sur sa colonne vertébrale, provoquant un frisson qui lui fit fermer les yeux.



Carole ne savait quoi lui dire, quoi faire.



Carole obéit, se posant sur le bord de l’un des cartons. La femme s’agenouilla devant elle, écarta ses jambes. Elle se pencha et entreprit un cunnilingus appliqué, et très habile. Eelle dut rapidement se l’admettre lorsque des ondes violentes commencèrent à se propager de son ventre vers son corps tout entier. Elle se tendit sous la caresse, si fortement que la femme passa ses bras sous ses cuisses, empoigna ses hanches pour en en limiter le mouvement, avant que sa bouche ne revienne sur elle. Carole se laissa aller en arrière, reposant maintenant complètement sur les livres. La sensation était indescriptible, presque douloureuse. La mordait-elle ? Ses muscles tressaillaient, ses hanches se cabraient, rétives aux bras qui les enserraient.


La jouissance vint, frénétique, alors qu’elle se soulevait de tout son corps arqué en arrière.


La femme se releva, enleva rapidement son pantalon et son slip, révélant un pubis rasé et des hanches fermes et musclées mais aux courbes féminines, contrastant avec son allure athlétique. Elle descendit sur Carole, pressant l’une de ses cuisses entre les siennes. Epuisée, passive, Carole la laissa faire, regardant avec curiosité la façon dont elle amenait son propre plaisir, ondulant des hanches en un mouvement continu, circulaire, pressant, frottant son clitoris sur les muscles fermes de la cuisse de Carole. En opposition avec l’harmonie du mouvement du bas de son corps, ses mains, fiévreuses, exploraient son torse, ses épaules, pétrissant ses seins, amenant une curieuse sensation, à la limite de la douleur, mais pas seulement de douleur, Carole réalisant ainsi à quel point sa peau, ses sens étaient encore à vif.


Jusqu’au bout, la femme conserva le même rythme, seul un voile dans ses yeux révéla l’arrivée de son orgasme, bref, une plainte et un souffle, ses hanches s’immobilisant, les cuisses tendues, bloquées, la serrant à lui faire mal, avant de détendre et de la libérer.



Toujours silencieuse, Carole la regarda se rajuster sans un mot et quitter la pièce.


Elle se drapa à nouveau dans sa serviette, se demanda quoi faire ensuite. Elle n’avait pas envie de revenir à nouveau chercher ses vêtements.


Pourquoi ressentait-elle tant d’embarras à se montrer, et si peu de véritable honte?


Elle finir par fouiller dans un des cartons, en ressortir un livre, s’assit dans un coin.


Le temps passa. À la raréfaction des mouvements, elle devina que le déménagement se terminait. Les hommes passaient maintenant plus de temps à ajuster le chargement dans le conteneur, et plus guère dans la maison. Elle espéra qu’ils avaient bien laissé ses affaires dans sa chambre.


On frappa à la porte, c’était le jeune géant.



Elle le regarda les emporter.


La pièce était maintenant entièrement vide. Carole se releva, entra dans sa propre chambre, et y retrouva son sac et ses vêtements.


Elle entreprit de se rhabiller. Alors qu’elle venait de terminer, le jeune homme apparut la porte.



Carole le regarda. Que lui dire ? Elle n’en savait rien. Plus que tout elle avait aimé son corps. Elle savait qu’il le savait, et il lui faudrait maintenant vivre avec son souvenir, point d’orgue de cette matinée de débauche.


Qu’en serait-t-il pour lui ?


Pourquoi s’attardait-il, sans rien dire ? Qu’espérait-il, qu’elle lui donne son adresse de l’autre côté de l’océan ?


Il se rendit compte qu’elle attendait qu’il parle. Il sembla prendre son élan, et bafouilla :



Elle pensa au jean qu’elle venait de remettre, se disant que la femme avait eu raison, elle aurait du mettre des vêtements plus faciles à enlever et remettre, ce matin là. Mais peut-être pouvait-elle cette fois s’en dispenser. Elle s’agenouilla, et entreprit de déboucler sa ceinture. Elle dégagea le sexe en érection qui jaillit, touchant son visage.



Elle voulut le prendre dans sa bouche, mais il ne la laissa pas faire, la repoussant. Carole releva la tête.



Carole hésita, peut-être serait-il plus raisonnable de détourner son désir, son corps endolori avait ses limites.


Le jeune homme perçut sa réticence, il la regardait, l’air d’un gamin coupable de trop d’audace.



Carole se détendit d’un coup,



Elle déboucla son jean, le força à descendre à ses genoux, puis s’étendit à plat ventre sur la moquette. Elle releva la tête vers lui, s’appuyant sur un coude.



Alors qu’il se penchait sur elle, son sexe érigé pointant vers sa cible, elle ne fut qu’à moitié surprise de sentir une nouvelle fois monter la force de son propre désir.