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Temps de lecture estimé : 15 mn
16/04/06
Résumé:  Une rencontre, une soirée, une femme qui prend ce qu'elle veut et qui s'en va, laissant l'homme un peu dépité et vexé.
Critères:  fh hplusag inconnu préservati pénétratio humour
Auteur : Patrick R. D.  (Homme, la trentaine, amateur de littérature en tout genres.)            Envoi mini-message
Lot de consolation






Il est dix-neuf heures passé, place Pey Berland à Bordeaux. Je marche tranquillement avec Omer le long de la voie de circulation. Je ne fais pas vraiment attention aux voitures, mais je m’étonne tout de même quand la portière d’une petite citadine s’ouvre alors que celle-ci avance encore lentement. J’entends une voix d’homme bien énervée et voit une jolie paire de jambes sortir du véhicule. La demoiselle manque de chuter, mais le conducteur s’est tout de même arrêté. La jeune femme est visiblement très en colère. La scène se déroule à deux mètres devant moi et je m’arrête, quelque peu surpris.

Déjà, la femme, à qui je donnerai à peine vingt ans, s’est mise en marche, en forçant le pas. Visiblement, elle veut s’éloigner au plus vite de cette voiture, ou plutôt de son conducteur. Celui-ci démarre en trombe pour revenir à sa hauteur.

Je me suis remis à avancer, poussé par la curiosité.



Monsieur est visiblement un poète. Une dizaine de passants se tournent vers sa voiture, surpris par cet appel d’une grande élégance. La jeune femme, elle, préfère l’ignorer. Elle continue sur sa lancée, approchant de la rue piétonne toute proche. De dos, elle a une jolie démarche et est bien agréable à regarder.



Cette fois, c’est sûr, le jeune homme, car maintenant, je me dis qu’il doit lui aussi avoir environ 20 ans, sait comment s’y prendre avec les femmes. Quoique, il paraît qu’il y en a qui aime qu’on leur parle comme ça. Mais moi, je n’en ai jamais rencontré. Faut dire qu’il ne m’est jamais venu à l’idée d’essayer…

Cette fois, le jeune excité a garé sa voiture. Il descend en courant pour revenir vers la femme. Il semble que si tout le monde voit ce qu’il se passe, personne ne souhaite s’en mêler. Si elle doit se faire frapper, c’est son problème, elle l’a sûrement cherché et on ne va pas non plus aller prendre les coups à sa place.


Quant à moi, je fais le malin, vu que je promène mon labrador. Il est gentil, c’est un vrai bébé. Mais il vaut mieux éviter de lever la main sur moi devant lui. Vous l’aurez compris, Omer, c’est mon labrador, car je ne me promène pas dans les rues de Bordeaux avec un personnage de dessin animé.

Je presse le pas pour rester à proximité au cas où. Dans ma tête, je me vois déjà en train de sauver la pauvre jeune fille désespérée des griffes d’une grosse brute épaisse. Mais de grosse brute, il n’y a point. Il y a juste un petit con mal élevé, et physiquement, pas le genre à me faire peur, même sans le chien.

Mais surtout, je n’ai rien à faire car devant le silence de celle qui semble être sa petite amie, où plutôt qui semblait l’être, il finit par préférer retourner à sa voiture qui est probablement plus importante à ses yeux.


Je me retrouve donc à marcher à quelques mètres derrière elle, le regard fixé sur ses fesses. Elle va vers une petite place où elle finit par s’asseoir sur un banc.

Ralenti par le chien occupé par les nombreuses odeurs à inspecter (en gros, un arrêt tous les dix pas), j’arrive bien après elle sur la place. Je ne peux m’empêcher de la regarder. Elle semble pleurer et cherche quelque chose dans son sac. Ayant un esprit très vif et perspicace, je m’approche vers elle en lui tendant un paquet de mouchoirs. Je lui fais un petit sourire un peu gêné, et quand elle me regarde l’air ahuri, je me dis que j’ai dû faire une gaffe.



Et elle me montre un paquet de cigarettes.



Je dois avoir l’air complètement idiot avec mon paquet de kleenex. Que je remets aussi vite que possible dans ma poche. Dépité, j’allais partir quand elle m’interpelle.



Et évidemment, je n’en ai pas, vu que je ne fume pas. Ce coup-là, c’est clair, je peux repartir la queue entre les jambes.



Elle pleure à peine en fait, et ça a l’air déjà fini.



Je ne sais pas trop pourquoi je dis ça, vu que je suis déjà grillé, autant partir le plus loin possible.



Ah. Le coup du chien… Ça faisait longtemps qu’Omer ne m’avait pas aidé à draguer.



Ah une demoiselle cultivée, ça fait plaisir.



Elle rit. Tiens, pourtant c’était nul, et même un coup à me faire passer pour un ringard. On va mettre ça sur le contrecoup de ses émotions. Elle appelle Omer qui ne se fait pas prier pour accepter quelques caresses. Il apprécie les mains fines dans son cou, je le devine à la bave qui coule par terre.


Je profite aussi de la situation pour l’observer un peu mieux, sans aucune discrétion. Si elle se redresse maintenant, je serai surpris en train de mater ses jambes comme un gros obsédé. Il faut dire que sa jupe laisse apparaître de fort jolies gambettes. Ah, le retour du printemps et les tenues légères qui vont avec.

Ce coup-là, je me décide et je me lance.



Elle hésite. Il faut dire que je suis un peu lourd, deux minutes après s’être engueulée avec son abruti de mec, elle se fait draguer par un gros lourd fan d’Omer Simpson. Alors évidemment, ça fait réfléchir. À sa place, je partirai en courant.



Je suis pris au dépourvu, je me préparai à répondre à son refus, d’où cette réponse digne d’un ado boutonneux de quinze ans.


Installés en terrasse, je n’ose pas l’embêter avec ce qui vient de ce passé. Je lance la conversation sur une question toute bête, car maintenant, autant connaître nos prénoms.



Mais je ne connaissais pas de Lise.



Ouais, en effet, il faut vraiment être bizarre me dis-je, mais sur le moment, je dois avouer que les histoires de cœur de sa coloc ne m’intéressent pas le moins du monde.



Il faut croire que les architectes ne sont pas très fréquentables.

On s’échange ensuite quelques banalités. J’apprends qu’elle suit des études de commerce, qu’elle vient de Lille et qu’elle a vingt-trois ans. Elle me raconte pas mal de choses que je n’écoute pas. C’est fou, maintenant, elle ne cesse de parler. Une fois lancée, on ne l’arrête pas. Un instant, je me demande même si ce n’est pas son copain qui l’a jeté de la voiture pour qu’elle s’arrête de causer.

Je me dis que je ne suis vraiment pas sympa de penser ça, mais je continue à sourire comme si ce qu’elle disait m’intéressait. Après dix ans de mariage, et le divorce qui va avec, je fais ça très bien. Cela me laisse maintenant tout le loisir de me rendre compte que c’est une très jolie fille. En tout cas, elle est à mon goût et c’est bien le plus important.


Elle a un visage très fin, où je remarque des yeux verts joliment mis en valeur par des cils longs et fins donnant une belle profondeur à son regard. Mais c’est surtout sa bouche que je regarde le plus. Ces lèvres qui n’arrêtent pas de bouger sont, ma foi, fort appétissantes.

Et si j’avais déjà un avis très favorable pour ses jambes et ses fesses, je devine aussi une jolie poitrine, assez légère mais la silhouette est fort agréable à regarder.

Au bout d’une dizaine de minutes, alors qu’elle me parle des différences entre Lille et Bordeaux, sujet d’un grand intérêt je l’admets, je me risque à lui parler de ce qui vient de se passer car, à un moment où à un autre, il faudra bien savoir si elle est libre ou non. Parce que sinon, j’ai autre chose à faire moi, il y a sûrement un match quelconque à voir sur le câble.



J’enchaîne en souriant.



Prends ça dans ta face ! Et je la vois éclater de rire.



On se tait quelques instants, visiblement, on se pose tous les deux la même question. C’est elle qui se lance la première.



C’est comme ça que nous nous retrouvons dans un restaurant indien du quartier Saint Pierre car Marie voulait manger exotique. Moi, Je voulais juste manger avec elle, peu m’importe le menu, c’est la suite qui m’intéresse ce soir. Car plus le repas avance plus je me dis que je veux la dévorer.

Au fil du repas, je me rends compte que la discussion est de plus en plus celle de deux personnes qui essayent de se séduire. L’attirance semble partagée, c’est bon signe. J’essaie de faire bonne impression, et à voir ses sourires, je me dis que je ne m’en sors pas trop mal.



Ouf, elle est décidemment très bon public, car elle rit de ma plaisanterie.



J’ai souvent été lent à comprendre avec les femmes, mais là, je sens qu’elle me tend une perche. Je m’empresse de la saisir au vol.



C’est le moment que choisit le serveur pour nous demander si nous avons fini et débarrasser nos plats, et donc, je ne finis pas ma phrase. Marie commence à rire, et à rougir un peu en même temps. Je la regarde étonné. J’ai encore dû rater un épisode. Le serveur pakistanais a eu l’air de croire qu’elle se moquait de lui. Il finit enfin par disparaître.



D’accord. J’ai compris. Pas vite, mais j’ai compris.



Et nous rions franchement tous les deux, faisant se tourner quelques têtes dans le restaurant. Nous mettons quelques secondes à nous remettre. Ce coup-ci, nous sommes tous les deux un peu rouges.

Marie se penche alors vers moi et me dit doucement :



Il me faut une petite seconde avant d’être capable de lui répondre. Là, je n’ai pas besoin de dessin, je sais de quoi elle me parle. Par contre, mon petit côté macho se sent presque vexé que ce soit elle qui ait pris l’initiative à ce point. Mais vu qu’au final, c’est ce que je veux depuis le début, je mets mon côté macho au placard et me sens finalement ravi qu’elle veuille bien y jeter un œil, et j’espère même plus.

Je me penche aussi vers elle, et en profite pour lui prendre doucement la main. Je ne suis plus qu’à quelques centimètres de son visage et trouve finalement que c’est une bonne idée que les tables soient aussi petites.



Nous restons ainsi quelques instants, puis je m’approche un peu plus pour poser mes lèvres sur sa si jolie bouche. Elle répond à mon baiser et nos langues se rejoignent un peu maladroitement au début, puis plus fougueusement. Ce baiser est plutôt correct. Pour une petite jeune, elle embrasse plutôt bien. Je me recule un peu pour reprendre mon souffle.



Nous nous levons, immédiatement suivis par Omer ravi que l’on quitte enfin le restaurant où il commençait à s’ennuyer.


Heureusement, je n’habite pas loin. Nous marchons rapidement, pas seulement parce que la nuit s’est vite rafraîchie et que nous avons froid, mais surtout parce que nous avons l’un et l’autre hâte de nous retrouver seuls. En tout cas, c’est mon cas, et je préfère penser que c’est la même chose pour elle.

A peine la porte refermée, je la prends dans mes bras, pour ne pas dire que je me jette sur elle ! Nous nous embrassons à nouveau. Je prends plaisir à passer ma langue sur ces lèvres si douces. Elle commence par essayer de m’enlever mon blouson. Je sens quelque chose qui pousse contre ma cuisse. Je ne comprends pas ce que c’est vu que je sens ses mains sur ma poitrine.

C’est Omer ! Il n’a pas mangé et me fait comprendre que je dois d’abord m’occuper de sa gamelle si je veux pouvoir m’occuper tranquillement de Marie.



Je la regarde se diriger vers le canapé tout en enlevant sa veste. Je la regarderai bien se déshabiller, mais le chien me tire par le pantalon. Je lui remplis sa gamelle de croquettes et fonce vers le salon en jetant mon blouson par terre. Je me suis retenu de ne pas courir, histoire de ne pas avoir l’air trop en manque.

Marie m’attend en sous-vêtements.



Je fais aussi vite que possible pour enlever chaussures, pantalon et chemise. Et je m’allonge contre elle sur le canapé. Nous nous embrassons tout en nous caressant l’un l’autre. Je sens qu’elle est aussi impatiente que moi.



Il faut que je me relève. Cette fois, je ne cours pas, mais presque et je manque de me tuer en glissant sur ma chemise étalée sur le parquet. Je ne prends pas le temps de me retourner pour voir si ça la fait rire. J’arrive malgré tout à revenir vivant de la salle de bain avec la boîte de préservatifs.



J’espère qu’elle n’a pas envie de passer une heure en préliminaires. En sentant sa main passer sous l’élastique et se saisir vigoureusement de mon sexe, je me dis qu’on ne devrait pas perdre trop de temps. J’ai déjà senti plus de délicatesse me dis-je alors qu’elle commence à me branler un poil trop fort.



Je me relève pour enlever mon slip et me jette aussitôt sur sa petite culotte. Elle soulève les fesses pour m’aider. La demoiselle est fort peu épilée. Mais cette toison me semble malgré tout bien attirante. Elle se redresse pour ôter son soutien-gorge. J’admire deux jolis seins bien fermes et surtout, car j’adore ça, deux petits tétons bien durs. Aussitôt, je me penche pour les embrasser et les mordiller. Elle passe les mains dans mes cheveux et me caresse toujours assez vivement. Décidemment, cette fille n’est pas la plus douce du monde, mais ce n’est pas grave, la situation m’excite au plus haut point.

Une de ses mains quitte mes cheveux et je sens qu’elle cherche la boîte de préservatifs. Je l’aide et j’en sors un. Elle s’en saisit et déchire le petit sachet. Elle me redresse en me poussant contre le dossier du canapé et fait preuve d’une jolie maîtrise pour m’enfiler la capote.

Elle vient m’embrasser, puis se recouche en écartant les jambes, tout en me souriant.



Je ne me fais pas prier. Je m’allonge sur elle et passe une main sur son sexe et commence à le caresser. Elle soulève le bassin pour venir à ma rencontre. Mes doigts atteignent la chaleur de son sexe et je sens avec plaisir une humidité abondante.

Une de ses mains vient m’aider à ne pas perdre de temps et elle me guide en elle. J’entre doucement dans ce sexe serré, mais où je trouve vite ma place. Je me mets alors à bouger en elle. Elle m’incite à venir aussi profond que possible en me tenant par les fesses. Ses ongles me font même un peu mal, mais je n’y prête pas attention. Elle pousse des petits gémissements qui m’excitent encore plus.

Marie me tape dans le dos, d’un coup, je la sens raidie. Je m’arrête, je la regarde étonné, car pour moi tout allait plus que bien.



En effet Omer est à moins de deux mètres de nous, assis, la gueule ouverte, un joli filet de bave coulant vers le sol et il nous regarde fixement.



Il me lance un regard qui me fait comprendre qu’il n’est pas content, mais s’en va malgré tout dans le couloir pour se coucher sur son coussin.



Et je me remets à bouger doucement en elle. Elle m’accompagne de gémissements toujours aussi excitants. Heureusement qu’il y a le préservatif, sinon je n’aurai pas tenu très longtemps.

Je ne saurai dire combien de temps nous restons à faire l’amour ainsi sur le canapé, tellement c’est bon.

Au milieu des gémissements, elle lâche quelques « Oh oui » ou autre « C’est bon » qui ont pour moi d’habitude plutôt tendance à casser l’ambiance, mais avec elle, cela me semble hautement érotique. Avec mon ex-femme, ça sonnait faux, avec elle c’est chaud. Voilà qu’en plus de faire des rimes ridicules, je pense à mon ex-femme. C’est un coup à me faire débander.

Mais un nouveau « Oh oui ! » me replonge dans l’action.

Une bonne dizaine de « Oh oui ! » plus tard, dont certains à la limite du hurlement, je ne peux plus me retenir, et alors que ses ongles se sont lassés de mes fesses et s’enfoncent dans mon dos, je viens en elle, ou plutôt dans le préservatif en gémissant longuement.

Il nous faut une bonne minute pour commencer à reprendre notre souffle.



Mon côté romantique ressort à ce moment-là, parce que même s’il est bien caché, j’en ai un, et je dépose un doux baiser sur ses lèvres.



C’est moins romantique comme remarque, mais au moins, elle sait comment faire plaisir à un homme. En une simple phrase, me voilà rassuré sur ma virilité pour les dix prochaines années.

Après une bonne douche, nous nous retrouvons dans mon lit où elle passe la nuit avec moi. Nous nous endormons assez vite. Enfin surtout elle, moi je l’aurai bien refait, mais elle s’endort si vite que je n’ose la réveiller.


Le lendemain matin, nous ne parlons que très peu. Je l’accompagne à la station de tramway la plus proche. Au moment où elle y monte, je lui demande enfin :



Et elle file dans le tramway sans que je n’aie eu le temps de l’embrasser à nouveau. Le tramway démarre en faisant sonner sa cloche et s’éloigne rapidement.

Je pars tranquillement avec Omer, et en mettant ma main droite dans ma poche, je sens mon téléphone portable. Je commence par me demander quand je la rappellerai et là, je me sens vraiment con.


Elle ne m’a pas laissé son numéro de téléphone. Je me retourne vers le tramway, déjà loin, puis je me dis que ce n’est pas grave. Je vais quand même pas lui courir après.

Même si c’est un peu vexant, je me dis que ce n’était pas désagréable de servir de défouloir à une jolie jeune femme. Elle avait envie d’un homme, j’étais là. J’ai été son lot de consolation, on va dire. Et franchement, il y a pire comme rôle.

Et puis, il faut bien avouer que je l’ai bien fait moi aussi dans l’autre sens.

Mais quand même, comme ça, c’est vexant…