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Temps de lecture estimé : 14 mn
30/04/06
Résumé:  Circonstances à ma décharge.
Critères:  h travail toilettes douche telnet hmast humour -masth
Auteur : Maurillo  (Erotomane)
Branleur !


Samedi 22 avril 2006.


Trois semaines depuis que Roland a décrété qu’on passait la surmu, trois semaines aux sept cinquièmes, douze heures par jour. Grégo et moi, on est célibataires. Jean à une copine mais elle accepte nos horaires à la con. Il gère. C’est sa vie. Il est là quand on a besoin de lui, et c’est ça qui compte.


Onze heures du soir. On livre lundi. On est en phase finale, mais les calculs sont interminables. Chaque retouche nous fait perdre des heures. Jean n’arrête pas de refaire le montage et revient toutes les heures avec de nouvelles remarques. Greg s’est enchaîné à sa machine. Il corrige les bugs au fur et à mesure. Moi, ça fait deux plombes que je galère sur un problème d’intégration et il est hors de question d’aller me coucher avant d’avoir trouvé. Seulement là, je suis vraiment naze. En plus, j’ai grave envie de chier.


D’ailleurs, j’y comprends plus rien, à ce truc. J’ai les yeux qui piquent. Le bourdonnement du néon me tape sur le système et il fait une chaleur à crever. Ras-le-bol caractérisé ; je m’autorise une pause syndicale, direction le fond du couloir à droite, pour un quart d’heure de repos rectal. Dommage que j’ai pas un bon bouquin.


Le quart d’heure est nécessaire. Techniquement, l’affaire est bouclée en quelques secondes, mais le reste du temps est dédié à la méditation, qui ne s’accomplit dans la sérénité qu’avec l’anus décontracté. Fort de cette certitude et d’une légèreté recouvrée, je laisse le délicat fumet de mon esprit s’élever librement et s’épandre au-delà des cloisons. Place aux évasions mentales et aux profondes pensées, dans les miasmes de merde.


Mon grand-père, qui était un homme de bon sens, répétait souvent que l’amour est un feu qui dévore, mais que l’envie de chier est plus forte encore. Cela dit, si l’impériosité des besoins conditionne l’ordre des priorités, il paraît évident que les affres tyranniques de l’amour revendiquent leur médaille d’argent à la moindre occasion. Par conséquent, le délestage intestinal s’étant déroulé sans incident majeur, il semble naturel que mon âme se voie spontanément séduite par de plus conviviales pensées que la défécation.


Car telle est la nature. D’abord, parce que trois semaines de rush professionnel finalement concluantes, ça donne un peu envie d’un repos du guerrier. Mais surtout parce que tout poilu enfermé dans son mètre carré d’intimité avec son froc sur les godasses, et qui voit sa biroute balancer toute seule entre ses jambes, a forcément pensé un jour où l’autre que c’était un endroit hyper pratique – à défaut de romantisme – pour se l’essorer.


Les débutants apprennent dès les premières fois à éviter les pièges grossiers qui pourraient laisser croire que cet endroit n’est pas le maître lieu en matière d’allègement de couilles. Quand choupinette commence à pointer son nez, par exemple, faire attention qu’elle se cogne pas la tête contre le rebord en montant, parce que c’est dégueulasse. Le risque de se faire griller au bruit si on porte une gourmette, aussi. Mais à part ça, c’est l’idéal pour les urgences. Ils ont même prévu le PQ pour après. Comme dans une cabine de sex-shop. Les yeux fermés, je me fais mon film.


Scénario basique inspiré de l’environnement immédiat. Hélène, la petite chargée d’affaire sexy et bien roulée. Maud, la brune directrice commerciale, quarante ans, cheveux courts, pour qui le terme marketing signifie décolleté plongeant, minijupe en toute circonstance et jambes interminables. La hiérarchie est bien établie entre les deux : c’est la petite qui va bouffer la grande. Je vous donne trois minutes pour bien vous figurer la longue Maud s’écartant les fesses à deux mains pendant que la belle Hélène négocie sa prime de précarité en prouvant son talent pour les langues dans le prose. Vous y êtes ? Moteur… Action !


C’est une vieille caméra manuelle. Il faut tourner la manivelle pour que ça marche. Pendant que les images commençaient à défiler, j’ai pris le manche en main et je contrôle la situation. Deux doigts en collier au-dessous du bourrelet, les trois autres refermés sur la hampe, l’animal est paré pour la traite. La mécanique est basique (oscillations du poignet) mais la maîtrise en est subtile. Il faut tempérer la fréquence et la pression en fonction de l’intensité de l’action.


Là, par exemple, je tourne au ralenti, parce que Maud est en train de chercher quelles nouvelles cochonneries elle pourrait imposer à Hélène. Mais supposez qu’Audrey, la timide programmeuse du service infographie, ramène ses petits seins pointus et ses jupes légères dans ce bureau de gouines. Il faudrait évidemment grimper dans les rapports. Surtout que la grande brune pousse déjà sa gueulante. Elle en a marre, qu’on puisse pas se faire languer l’oigne trois minutes sans être dérangée, dans cette boîte de tarés.


Audrey, elle, est adorable. À peine trentenaire, on dirait une première de la classe qui aurait grandi trop vite. Emotionnellement parlant, on l’imagine plus à l’aise devant un jury de thèse que dans l’environnement compétitif, brutal et sexuellement tendu d’une société de services informatiques. On dirait une poupée ancienne, tellement elle s’habille sage, ne parle pas fort et se déplace à petits pas. Elle est capable de pondre du code de rêve en un temps record, et elle est incroyablement cultivée, mais on a toujours peur qu’elle tombe dans les pommes si quelqu’un prononçait le mot « bite ».


L’ambiance est au bouffage de derches, ce soir. Y’a des soirs, c’est comme ça. Alors en pas longtemps, la petite Audrey se retrouve à poil, la bouche entre les fesses d’Hélène (Hélène, l’ex-lécheuse. Faut suivre, sinon ça n’a pas de sens), tandis que Maud prodigue de savoureux conseils pour lui apprendre comment on fourre convenablement sa langue dans le cul d’une amie. Hélène se trémousse et ondule sa croupe en incitant Audrey à aller plus profond.


Alors là, surtout, faut faire gaffe à pas se laisser dépasser par les évènements. En effet, subrepticement, pendant que vous relisiez le précédent paragraphe, on est passé en surrégime, à la salle des machines. Le manomètre signale une dangereuse surpression. Tous les signaux sont au rouge et on approche de la charge critique. C’est du bon, ça, madame. Du très bon.


Mais je réalise soudain avec horreur que, dans mon orgie saphique, j’ai oublié un détail fondamental : Où vais-je éjaculer ?


Je ne parle pas de la réalité, non. Je vous ai déjà dit qu’en ma sainte stalle (aire de repos des open-space, havre d’intimité de tous les lieux publics, confessionnal des masturbateurs via grand téléphone blanc…), tout est prévu pour contrôler efficacement une émission raisonnable de fluides corporels. De toute façon, pour tout vous dire, la réalité, en cet instant précis, je m’en branle.


Où vais-je éjaculer, dans ce tas de mamelles et de cuisses qui s’agite sous mes yeux, dans ce fragile univers rêvé où je vis mes dernières secondes de félicité ? Telle est ma question ! En nier l’importance reviendrait à bafouer les instincts qui firent la survie de l’espèce, même si, je vous l’accorde, la démographie n’est pas ma préoccupation du moment.


Bon, d’une pirouette mentale, je me téléporte dans le bureau le plus chaud de l’hémisphère nord et de sa périphérie immédiate. Qui sera l’heureuse élue ? Maud, la directrice commerciale, qui interrompra ses explications techniques pour me prendre en bouche au moment fatidique ? Audrey, qui laisse sa chatte béer entre ses cuisses fraîches quand ses prouesses orales lui occupent l’esprit ? Ou Hélène, dont le trouduc doit à présent être bien assoupli, tant la gentille Audrey prodigue le premier anilingus de sa vie avec toute l’application qu’une élève consciencieuse met au parachèvement d’un travail important.


Attention ! Faut pas réfléchir trois plombes, sinon ça finit par terre. Si on pense « Maud, heu… non, plutôt Audrey », splatch ! Pile entre les deux. Frustration et consternation. Il faut rester concentré et décider instinctivement. Allez ! C’est Hélène ! Dans le fion ! 3… 4…


Blam ! Dans le mille !


Sentant son trou béant réclamer une bite, madame Hélène Sarge tourne son cul vers moi. Je m’y déverse sans retenue aucune, ni patience recommandée en pareilles circonstances. Vous verriez ce carnage, messieurs dames. Sûr qu’elle va déborder. Pas possible autrement. C’est un vrai lavement. Pendant que sa collègue, Audrey Daumesnil, retourne la laper pour se nourrir de mes débordements, le projectionniste, dans sa cabine, meurt d’une crise cardiaque.


Lent fondu au noir.


Retour à la réalité austère du chiotte vaguement kaki d’un bloc industriel. Carrelage douteux. Dévidoir automatique. L’endroit a beau avoir été conçu pour les besoins de la cause, il y a un truc que j’ai oublié de préciser, c’est qu’il faut prévoir une ou deux feuilles « avant ». En effet, difficile de ne pas s’étaler partout quand on n’a plus un doigt de sec à la main droite.


Avec le coude et la main gauche, j’arrive à déchirer une bande de trois feuilles, grâce à laquelle je commence à m’essuyer la main avant toute chose, lorsque soudain, mon portable sonne. Quelle poisse ! J’arrive à décrocher avec ma seule main gauche, et j’essaye de poursuivre mon petit ménage pendant que je réponds.



Rha ! La merde ! Déjà, branlé à blanc, c’est limite motivant pour draguer, mais avec ce putain de projet à boucler…



Il paraît que quand une femme raccroche, si on est vraiment très concentré, on peut encore entendre ce qu’elle dit pendant sept secondes. Là, il m’a semblé qu’elle disait : « Tant pis pour toi »


Pas grave. Fin de la toilette intime, rangement de l’outillage. Retour à la machine et au café.


Intégration des systèmes d’éclairement virtuel sur un simulateur aéronautique. Si je vous disais que c’est passionnant ? Mon esprit, heureusement dégagé des astreintes corporelles, s’immerge intégralement dans l’écheveau gris et dense des lignes de code entrelacées, des procédures itératives et des dérivations de classe. Sous mes ordres, les flux de donnée brute influent leur trajectoire. D’un édit péremptoire, je modifie les règles du jeu. Je répartis, trie, range, sélectionne, impose arbitrairement une nouvelle condition. Je régule le débit, oriente, évalue, réévalue. Je dois tenir compte des performances de la machine, de la capacité de ses ports d’échanges, des fonctionnalités disponibles, de comment elle a été programmée précédemment et par qui. Soudain, je trouve le dernier bug, l’ultime verrou métaphysique qui empêchait encore cette mécanique parfaitement huilée de venir au monde. En jet continu, quatre milliards de bits à la seconde se répandent exactement où je veux dans les entrailles rutilantes de la bête de course qui rugit sous mes doigts. Eclair blanc du bonheur. J’engendre.


Déconnexion. S’affaler sur son siège. Fermer les yeux.


Une heure du mat. Ça va pas être facile de rentrer chez moi ce soir. Pas question de rappeler Tina. Direct au pieu. Bagnole.


Tina, elle est mignonne. Pas franchement belle, mais un côté sympa qui donne envie de lui faire un cunnilingus comme on proposerait un massage. Une petite gisquette toute légère. On peut la porter facile. Un truc, quand elle sourit, laisse deviner qu’elle a le grand écart hospitalier. Mais avec mes conneries, je suis en train de chopper le gourdin en conduisant. Un deuxième levier de vitesse me pousse entre les jambes. Je prétends pas qu’il pourrait se coincer dans le volant, mais quand même, c’est dangereux.


De toute façon, le temps d’arriver à la maison, je pense déjà à autre chose et l’éminence s’est résorbée d’elle-même. C’est ça qu’est redoutable avec la fatigue. On a la godillanche qui saute à l’élastique.


Premiers réflexes, en arrivant à la niche : allumer la lumière et l’ordi. Je sais, après quinze heures de taf, c’est du vice. Je m’attrape un équivalent sandwich dans le frigo pendant que le bouzin se met en branle. Ronronnements, cliquetis, incontournable « bip ». Réveil douloureux d’une épouse fatiguée.


Vérifier les e-mails. Que du vent. Faire le tour de deux trois forums. Calme plat. Tout monde est soit dans son lit, soit en train de faire la fête, soit les deux.


Curiosité ? Habitude ? – Basculement en mode recherche. Annuaires indexés, portails galeries de vignettes, tri par genre, taille, goûts, couleurs. Je vous passe les menus, vous les connaissez mieux que moi. Lesbiennes, éjac, sodo… Le cirque pornographique dans toute sa magnificence : ses clichés, ses pièges, ses abus, ses pubs, son incommensurable misère qualitative et son irrésistible attraction.


Accroché par une blonde au regard fascinant. Des yeux gris-bleu brillants comme des petits diamants sur l’image miniature. Cliquer. Agrandir. Superbe. Grande classe. Cinquante ans. Lookée bourgeoise dans un appartement genre parquet ciré et cheminée de marbre. Elle se déloque devant un grand miroir biseauté et serti, évidemment, dans un cadre baroque et doré. Galerie mature, bien sûr. Mature, mon cul ! Elle est magnifique. Ils pourraient pas nous faire une galerie Belles et une galerie Moches, qu’on arrête de fureter vingt ans pour trouver une donzelle montrant plus de finesse qu’un double attelage bovin ?


Ma reine du soir est coiffée à la Marilyn, mais une Marilyn qui aurait eu la patience se bonifier sous la caresse du temps. Chemiser blanc, jupe noire, bijoux dorés : madame est chez elle et nous offre un spectacle privé. Se déparant pièce par pièce de sa rare élégance, elle dévoile d’image en image sa poitrine quinquagénaire, ou révèle une fine culotte et le haut de ses bas noirs en relevant sa jupe. Dios mio ce sourire, ce regard et ce corps. Il faudrait écrire en dessous : « Ceci n’est pas une femme », pour que j’arrête de penser à embrasser l’écran.


Perturbation annoncée au niveau du calcif. Un monsieur à l’étroit demande à prendre l’air. Chtonk, chtonk, chtonk. Bruit des boutons qui sautent. Le monsieur s’étire et semble respirer. À nous deux, my lady. Veuillez prendre la position 09.jpg s’il vous plait. Ne bougez plus. Le petit oiseau est sorti. Prise en main du corps délictueux. C’est pas tout à fait convainquant, très chère. Essayez plutôt la 05, où vous exhibez avec une certaine prestance les preuves évidentes de trente ans de sodomie. On signale un durcissement du conflit. Poursuivez, votre altesse. À quatre pattes ? Oui, parfait. Tournez la tête par ici, je vous prie. J’aime regarder les yeux des femmes que j’encule. Voilà. Respirez calmement, ça ne devrait pas faire mal. Pensez à vos chaussures… et paf !


Ça y est, tu l’as dans l’os ! Paré pour une étreinte éclair. Le poing serré est lancé. Mode automatique. Une cognée rapide, frénétique. Presque une vibration. Oubliés, l’Internet et mon microscopique studio. Il n’y a plus qu’elle et moi. Elle bouge, elle gémit, je l’entends, elle est douce, elle existe. Le poing accélère. Ça chauffe. Un jour, comme ça, un type a inventé le feu. Premiers indices de fumée. Le niveau monte dans le circuit d’eau bouillante. Une trombe s’engouffre dans le canal. Rétention impossible. Surpression. Ouverture du clapet. Dégagement !


Un long plumet de vapeur blanche s’échappe de la soupape et retombe en gouttelettes sur le linoléum.


Comme je me fais pas avoir deux fois dans la même soirée, j’ai préparé, sans vous le dire, un mouchoir en papier pour me kleenexer la dextre en cas de besoin. Précaution superflue car mon bec verseur n’a pas bavé. Je mets donc à profit le jetable accessoire pour m’essuyer le bout du gland, et j’en attrape un autre pour éponger par terre.


Je mate encore une fois la vieille peau sur l’écran. Elle a pris pas mal de rides, en cinq minutes. Elle a aussi beaucoup perdu en noblesse. Peut-être une pute en fin de droits, ou une ancienne stripteaseuse, qui se loue au rabais pour des photos pas chères. Combien pour la sauter ? Cent, cent cinquante euros ? Dégoûté, je vais me coucher. Decrescendo du ventilateur. Clic discret. Ecran noir.


Je me fous rapidement au lit, et autorise la nuit à m’envelopper. Je me laisse écraser par le poids du sommeil, dans cet élément noir et liquide dont l’indicible calme n’est perturbé que par… un sourd martèlement.


De deux choses l’une : Soit quelqu’un souhaite abattre une cloison d’intérieur à trois heures du matin, soit le couple du dessus vient de remettre ça. Immédiatement, comme pour dissiper mon incertitude, un hululement d’origine indubitablement féminine m’incite à retenir la seconde hypothèse.


C’est dommage, parce que j’aurais bien dormi un peu. Mais qu’y a-t-il de plus évocateur que les cris de plaisir d’une femme pour stimuler l’imaginaire libidineux d’un bipède sans plumes ?


J’attrape ma verge molle entre le pouce et l’index. Quand y’en a plus, y’en a encore. J’essaye d’ignorer le rythme qu’ils imposent, là-haut. Je repense à mon trio lesbien du début de soirée. Les meufs du boulot, je pourrais toutes les aligner cul nu et les niquer à la chaîne. Alors je fais défiler mon cheptel de fesses et de seins, déshabillant aux rayons X les collègues vêtues que je croise chaque jour. J’évalue mentalement la forme que prendraient leurs poitrines désoutiengorgisées. Je remodélise des culs aperçus par transparence. J’extrapole la texture de leur peau à partir des données observées par l’échancrure d’une manche ou à l’occasion d’une plongée visuelle au fond d’un décolleté. À chacune, j’attribue des caractéristiques censées lui correspondre. Myriam, la pimbêche maso. Cathy, spermophile aux mamelles laiteuses. Monique, une dominatrice en manque. Sylvie au cul divin, obsédée sodomique.


J’impose à mes créatures les combinaisons les plus extravagantes. Le mobilier de bureau permet nombre d’acrobaties. Je les prends une à une, ou quelques fois par paire. Rarement plus de trois en même temps. Elles me font leur petit peep-show et je les saute sur leur bureau, contre l’armoire, dans un fauteuil.


J’en choisis deux bien chaudes pour une pointe de vitesse. Ça vient. Change pas de main. Je m’incruste dans un soixante-neuf entre la réceptionniste et la comptable. Faites pas attention à moi, les filles : j’apporte les condiments. Langue rose sur raie poilue. Je reconstitue les traits d’un visage, évoque un parfum. Après deux trois pistonnages bien sentis, j’intercale ma quéquette entre un clit et une langue, et j’explose. Le corps tétanisé des mâchoires aux orteils, j’expulse mes derniers globules et quelque chose m’assomme. Je sombre.


Trois petites gouttes et puis s’en vont…



Réveil.


Midi. Morne. Gris.


J’ai la queue courbaturée. Le sperme a séché sur moi et mes poils du ventre sont tout collés. La mécanique est au point mort. J’arrive tout de même à trouver une idée sympathique, pour profiter des dispositions matinales. Pas décidé à me lever, encore à moitié endormi, je m’offre la compagnie onirique d’une ancienne maîtresse qui suçait à la perfection. L’émouvant souvenir de son visage d’ange, quand elle arrondissait ses lèvres en me gobant, me revigore temporairement. Pression. Agitation. Crescendo habituel. Rapide écrémage. Soulagé. En mémoire de l’éphémère relation qui lui brisa le cœur, je dédie à Laure la seule goutte de vie que je sécréterai aujourd’hui.


Essuyage dans les draps, j’en ai plus rien à foutre.


Je me lève avec une rare mollesse. Le zéro absolu de la testostérone. Téléguidage jusqu’à la douche. Shampoing amer et déluge d’eau chaude. Un œil s’ouvre.


Petit à petit, la sève recommence à circuler et mes membres s’éveillent. Je masse ma verge endolorie. Décalottage en règle et ablutions intimes ; la plomberie peut servir à nouveau. D’ailleurs, il me vient une idée bien bandante – mais beaucoup trop vicieuse pour l’exposer ici – tandis que repense au couple du dessus. Les jambes faiblissantes, adossé aux carreaux, une main agrippée aux poils pectoraux et l’autre polissant mon membre savonné, je m’arrache alors un dernier orgasme sans verser une goutte. Je suis complètement sec.


Absolument démotivé par toute idée d’activité, je me prépare un café soluble en allumant l’ordi. Pas la peine d’ouvrir les volets, il fera nuit dans huit heures.


C’est alors que le téléphone sonne :



Ça si je me souviens ! C’était une fille vraiment sympa, que j’avais draguée dans une soirée chez un pote. Ça passait super bien entre nous. Comme j’étais très pris, je l’avais pas rappelée, et je pensais qu’elle m’avait oublié. Qu’est-ce qu’elle voulait, un dimanche ?



Comme à mon habitude, quand elle raccroche, je me concentre pour l’écouter encore, pendant sept secondes…


Et là, je l’entends clairement me traiter de branleur !