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n° 10402Fiche technique41255 caractères41255
Temps de lecture estimé : 24 mn
08/05/06
corrigé 30/05/21
Résumé:  Une galerie, une expo et l'insupportable caresse de son pinceau sur ma peau, pour commencer.
Critères:  f fh hplusag inconnu amour volupté cérébral revede voir exhib fmast fellation 69 préservati jeu conte humour
Auteur : Olaf      Envoi mini-message
Calligraphie

Au moment où je veux ouvrir la porte vitrée de la galerie, je le vois à l’intérieur, allongé sur une natte de paille de riz. Je n’arrive pas à y croire… Je me suis levée tôt ce matin pour mettre de l’ordre dans l’exposition avant que les premiers visiteurs arrivent, et je me retrouve nez à nez avec un inconnu, endormi dans mon espace, à poil sous une mince couverture. Quel sans-gêne !


Que faire ? Entrer et l’engueuler ? Ce serait malvenu s’il est un ami de la galeriste. Aller boire un café et revenir quand il aura daigné se réveiller, et s’habiller ? Je ne vais tout de même pas chambouler mon programme du matin pour un squatteur indécent. Je suis déjà assez inquiète du bon déroulement de cette première exposition, sans avoir besoin qu’un malappris me mette les bâtons dans les roues. Appeler Jenifer pour lui demander des explications ? Vu la manière dont elle a fêté le succès de notre vernissage, je préfère la laisser dormir encore un peu.


Le goujat se réveille heureusement avant que je finisse de gamberger. Il se retourne, fait tomber le tissu en s’étirant et m’offre une vue panoramique sur son anatomie. Sa queue majestueusement gonflée attire immédiatement mon regard. Je dois avouer que sur le plan strictement artistique, cette trique matinale est superbe. Ma colère s’évanouit. Je me sens déjà prête à lui pardonner.

D’autant que ce qu’il me laisse admirer d’autre n’est pas en reste. Le monsieur est bronzé, athlétique et bien proportionné. Genre baroudeur dans la quarantaine, mais baroudeur rassurant.


Sans se soucier d’être observé, il dresse sa haute stature au milieu de la galerie, achevant de me mettre en émoi par la vision de ses superbes fesses. J’en ai des fourmillements dans les paumes.

Après une brève méditation, il commence à enchaîner de lents mouvements de gymnastique orientale, sa verge toujours bien tendue. Le spectacle est époustouflant. Une impression de puissance et de maîtrise émane de tout son être. Voyeuse malgré moi, je n’arrive plus à détacher mes yeux de cette apparition surréaliste, et agréablement érotique.


Arrivé à la fin de ses exercices, … et de son érection, il s’habille, et sort comme si de rien n’était par une porte située de l’autre côté de la galerie, en emportant natte et couverture.


oooOOOooo


Tout a commencé l’automne passé, lorsque je me suis enfin décidée à présenter mes peintures en public. Paniquée à l’idée de soumettre mes œuvres à des regards inconnus et surtout à la critique, j’ai retardé le plus possible cette échéance. Mais je n’ai plus pu reculer lorsque Jenifer m’a proposé de partager un lieu d’exposition avec elle. La galerie qu’elle avait dénichée au centre de Grenoble nous offrait des conditions très avantageuses pour des débutantes. Elle a fini de me convaincre en me montrant à quel point nos recherches se correspondaient et se complétaient parfaitement, ce qui a aussi enthousiasmé la galeriste.


Nous sommes pourtant très différentes, tant physiquement qu’artistiquement. Elle, c’est l’extravertie qui arbore sa féminité de manière flamboyante. Grande, ronde, la poitrine opulente, toujours en mouvement, toujours en avance d’une idée délirante, le nez en l’air, collectionneuse d’aventures sensuelles. Moi, en fille de Haute-Savoie, je suis la version sportive et montagnarde du tandem. Petite, mince, introvertie, de nature contemplative, passant des heures à retoucher un seul trait de pinceau, collectionneuse d’aventures romantiques.


Seul point commun entre Jenifer et moi, nous sommes très exigeantes en matière d’hommes et n’arrivons jamais à en garder un dans notre lit plus de quelques semaines. Ce qui donne lieu à de longues séances de confidences, et à des soirées tantôt hilarantes tantôt pathétiques, où nous nous racontons nos déboires amoureux et nos découvertes érotiques.


En peinture, après avoir étudié de nombreuses techniques, j’ai peu à peu opté pour un mode d’expression abstrait. Au début assez rudimentaire, mon style s’est affirmé et j’arrive enfin à faire ressortir plus librement mes émotions, en formes et en couleurs. Je trouve toutefois mon art trop figé, et je lutte depuis des mois pour arriver à transcrire sur la toile les sensations que certains mouvements font naître en moi.


Après une période de peinture figurative, une période de sculpture, puis une autre de créations éphémères trash, Jenifer a soudain découvert la calligraphie et l’art des idéogrammes chinois. Absorbée par mes recherches personnelles, je n’ai pas suivi attentivement cette évolution. Jusqu’au jour où elle s’est mise à peindre devant moi, en larmes, après une nuit d’épanchements mutuels.

Depuis ce moment, je suis fascinée par cette faculté qu’elle a de saisir le mouvement, sans jamais l’emprisonner. Par cette énergie qui est à l’origine de chaque geste, qui en contient le germe bien avant qu’il soit accompli. C’est cela, exactement cela, que je recherche dans mon travail pictural, et que j’enrage de ne pas arriver à exprimer de manière plus accomplie.


Nos chemins étaient donc destinés à se croiser un jour. D’où cette exposition commune, où nous tentons d’offrir deux approches différentes de la même perception du mouvement et de ses effets sur nos vies.


oooOOOooo


Je préfère ne pas parler de mon aventure du matin à Jenifer. Je me demande même si je n’ai pas déliré. Le stress, la fatigue, l’impatience de cette première journée d’exposition, tout concourt certainement à perturber mes sens. Heureusement pour nous, de nombreux visiteurs passent nous voir, et accaparent notre temps. Un amateur s’annonce même pour acquérir des œuvres. La fin du mois s’annonce radieuse.


Pourtant, qu’il soit bien réel ou qu’il s’agisse d’un mirage, je n’arrive pas à faire sortir l’inconnu de mes pensées. Une fois seule chez moi, je revois ce corps tentant. Je revois sa queue, ses boules bien pleines et parfaitement épilées. Je revois ses muscles saillir à chacun de ses gestes. J’ai sa beauté au creux de mon ventre.

J’essaie d’évacuer sous la douche toutes les tensions accumulées ces derniers temps. Mais l’eau qui glisse entre mes cuisses, loin de m’apaiser, me donne encore plus envie de lui. Une envie impérieuse, brute. Je rêve d’être prise d’un coup, de sentir sa belle trique au fond de mon ventre. De me laisser aller sous ses coups de boutoir, me faire le réceptacle de sa jouissance.


Je me couche sur le ventre dans mon lit. La fraîcheur des draps sur ma peau me fait du bien. Je l’imagine immédiatement sur moi, ses mains fouillant partout. Sans autres préliminaires, il glisse d’un coup sa verge bien gonflée entre mes fesses. Je m’écarte pour lui ouvrir le chemin de mon antre. De ses mains, il emprisonne mon ventre. Malgré sa taille, il sait rester léger contre mon dos. Je mouille d’impatience de le sentir jouir en moi.

Touche-moi, pétris-moi, baise-moi ! Maintenant !


Je m’endors avant que les derniers tressaillements finissent d’ébranler mon corps, sombrant dans le sommeil avec la délicieuse sensation de le garder bien planté dans mon intimité.


oooOOOooo


Ce matin, c’est Jenifer qui s’occupe d’ouvrir la galerie. Je prends un peu de temps pour faire des courses et m’occuper de moi, et je la rejoins juste avant midi. Elle m’accueille avec une drôle de mine.



A ce moment, je réalise que quelque chose à changé dans l’accrochage de

ses rouleaux calligraphiés. Un nouveau rouleau est placé parmi ceux que nous avions soigneusement choisis ensemble, et plusieurs de nos œuvres ont été inversées. Tout l’équilibre que nous avions voulu donner à l’exposition, entre les créations de Jenifer et les miennes, nos travaux de jeunesse et nos recherches plus récentes, tout est remis en question.



D’accord, je ne lui ai pas non plus parlé du dormeur athlétique, mais de là à me cacher un tel changement, elle commence sérieusement à dérailler.



En m’approchant du nouveau rouleau calligraphié, je m’aperçois que l’encre n’est pas complètement sèche. On est donc bien venu travailler ici cette nuit. L’incroyable, c’est que cette calligraphie correspond totalement au style de Jenifer, à la fougue de son trait. Qu’en outre, les changements sont excellents et surtout, la gradation dans l’expression picturale de nos œuvres est bien mieux mise en valeur.


Pire, le rouleau supplémentaire représente pratiquement le chaînon manquant dans nos travaux. C’est non seulement l’expression parfaite de ce que je cherche depuis toujours, mais aussi l’accomplissement de l’évolution du travail de Jenifer. Qui que ce soit, la personne ainsi immiscée dans notre exposition maîtrise parfaitement la calligraphie, et est capable de saisir le sens de ma peinture. J’en ai les larmes aux yeux.



En vérité, cette aventure me trouble. À tel point que nous n’arrivons pas à retrouver notre joyeuse complicité au cours de la journée. Nous nous contentons de régler les affaires courantes sans trop nous parler jusqu’à la fin de l’après-midi. Je fais même semblant de retourner chez moi après la fermeture, pour donner le change à Jenifer, à qui je n’ai pas encore envie de parler de mon étrange inconnu, puis je retourne à la galerie peu avant minuit.


L’homme est de nouveau là, au milieu de tout un attirail de calligraphie. Devant ses pieds se trouvent deux cartons sur lesquels il a esquissé les motifs de deux de mes tableaux. Une de mes premières œuvres, ainsi que la plus récente parmi celles que j’ai choisies pour l’exposition. À mon avis, l’alpha et l’oméga, un brouillon de mes débuts et l’aboutissement de mes recherches sur la capture du mouvement.


Je veux absolument voir comment il travaille et décide de rester à nouveau discrètement derrière la porte. Arrivé à la fin de sa méditation, il s’agenouille devant sa copie de ma dernière toile, dont il est arrivé à reproduire parfaitement les éléments principaux. À l’aide d’un pinceau large, il commence par renforcer quelques traits, donnant immédiatement beaucoup plus de vie à mon œuvre.

Puis il se lève, tourne plusieurs fois autour du dessin et se met à esquisser des mouvements qui ressemblent à ceux de sa gymnastique orientale de l’autre matin. Ses gestes sont très lents, à la manière du filage que les danseurs pratiquent pour accorder leur perception de l’espace, juste avant d’entrer en scène.


Il ne quitte pas son œuvre des yeux. Progressivement, ses gestes prennent plus d’ampleur, son corps occupe tout l’espace, comme pour donner une troisième dimension à ce que j’avais peint sur ma toile.

Je suis subjuguée par ce que je vois. Tout ce qu’il fait correspond exactement à ce que je ressentais pendant que je travaillais sur ma peinture. Les volumes qu’il cerne en se déplaçant dans la galerie correspondent aux images que je me rappelle avoir eues à l’esprit en peignant.


Semblant satisfait de ce qu’il a réussi à traduire par ses gestes, l’homme revient s’agenouiller devant le carton. Il ajoute quelques plages de différentes tonalités de gris entre les traits du début.

Le sourire qui illumine alors son visage en dit long sur le plaisir qu’il vient d’avoir à parfaire mon travail. Il a trouvé exactement ce qui y manquait pour lui donner force et beauté. Mon tableau original accroché sur la paroi d’en face semble être une pâle copie à côté de ce qu’il vient de réaliser.


J’enrage de voir avec quelle facilité il a trouvé la solution à mes interrogations artistiques. Je panique aussi à l’idée que pour en arriver à ce stade de maîtrise picturale, il me faudrait non seulement améliorer toute ma technique de dessin, mais apprendre à laisser parler mon corps.

Je crois que je vais jeter mon attirail de peinture par la fenêtre dès mon retour chez moi, tant je me sens incapable de faire ce pas.

D’ailleurs s’en est trop, je ne veux même pas voir ce qu’il va faire de la deuxième peinture. Il faut que j’aille faire un tour pour me calmer…


Je marche jusqu’à l’épuisement dans le quartier, passant plusieurs fois de suite devant les mêmes clients attablés à la terrasse d’un restaurant. Ils doivent me prendre pour folle, en me voyant me démener comme une abeille dans un bocal de confiture, le visage en larmes, dessinant de mes mains d’étranges figures dans le vide.

Je décide finalement de rentrer et me jette sur mon lit, vidée de mon enthousiasme pour l’exposition, désespérée d’arriver encore à dresser une toile sur mon chevalet.


oooOOOooo


Les chants des oiseaux me réveillent en sursaut, la peau moite, la bouche pâteuse. Ma première pensée est pour le peintre magicien. Qu’a-t-il fait de ma deuxième toile ? A-t-il de nouveau joué avec l’accrochage des œuvres de Jenifer et les miennes ? Dort-il encore dans l’expo ?


J’ai un peu honte de réaliser que l’idée de surprendre à nouveau sa trique matinale m’émoustille plus que de découvrir ce qu’il a fait pendant la nuit. Après tout, quelle plus belle expression de la naissance d’un mouvement que l’apparition d’une érection inconsciente chez un bel inconnu ? Qui sait si je ne peux pas apprendre quelque secret pictural par ce biais ?

Je me douche et m’habille en toute hâte, puis fonce en voiture jusqu’à l’exposition. À cette heure, je suis sûre de trouver une place de parc.


Il a effectivement passé la nuit dans la galerie et dort encore profondément sur sa natte. Les deux cartons peints sont posés contre le mur juste en dessous de mes originaux. Il lui a suffit d’un trait, un seul, pour rééquilibrer tout ce que j’avais fait dans ma première œuvre. En y regardant de plus près, il n’y a pas de doute que j’étais beaucoup plus proche de ma vérité au début de mes recherches que ces derniers temps. L’esprit encore libre de toute contrainte et de toute réflexion théorique, j’ai frôlé la réussite de peu. Mon perfectionnisme et la perception trop rudimentaire que j’ai de mon corps m’ont probablement peu à peu éloignés de l’essence même de ce travail. Quelle leçon.


J’entre sans bruit, et m’amuse de constater qu’en m’approchant le plus discrètement possible de l’homme endormi, je copie quelques gestes de sa danse de l’autre soir. Sa seule présence suffirait-elle à insuffler l’Esprit en moi ?

Arrivée tout près de lui, je soulève délicatement la couverture qui le protège, et dévoile son intimité. Sa respiration reste régulière, comme s’il ne s’apercevait de rien. J’en profite pour admirer son membre au repos.

J’apprécie en artiste l’équilibre des volumes, le velouté de la peau qui recouvre encore complètement le gland, le délicat dessin des petites veines.

Le dormeur me surprend dans ma contemplation en tournant la tête et en marmonnant quelque chose. Heureusement pour moi, il replonge dans le sommeil sans ouvrir les yeux. Je reste immobile, à genoux à ses côtés, guettant patiemment le premier frisson qui viendra animer son ventre.


Quelques instant plus tard, un imperceptible changement se produit dans sa verge. Deux ou trois secousses lui donnent vie et la font très légèrement augmenter de volume. Immédiatement, les veines se gonflent et saillent sur les côtés.

Puis tout redevient calme. Je croirais ce membre complètement endormi, si je ne l’avais pas observé depuis ses premiers frémissements. Si je n’avais pas vu se produire l’infime augmentation de tension qui annonce un prochain cataclysme.


Je n’ai pas à attendre très longtemps. L’énergie de vie se manifeste à nouveau. À chaque battement du cœur, un peu de sang vient engorger la tige qui affiche rapidement une taille imposante. Elle finit par se dresser fièrement au-dessus des cuisses de l’homme. Le fin prépuce, complètement distendu, laisse apparaître un gland rouge foncé à l’air libre. Sous le membre raidi, le canal séminal dilaté forme un large renflement sombre.

Cette soudaine érection est pour moi aussi impressionnante qu’une marée montante à la pleine lune, submergeant tout sur son passage alors que rien ne la laissait présager l’instant d’avant.


Quelques spasmes secouent maintenant le sexe tendu au maximum. L’homme semble dormir plus légèrement, et laisse échapper de discrets gémissements. Il glisse inconsciemment ses mains le long de son ventre, les approchant peu à peu de sa somptueuse érection. Il doit rêver de caresses et de fougueuses pénétrations. Comme j’aimerais pouvoir les lui offrir…


Je réfrène mon envie de le toucher, et continue de l’observer. Tout son bas-ventre se met progressivement en mouvement. Des frissons sur ses cuisses alternent avec des contractions de son périnée, qui soulèvent violemment le membre excité. Puis ses boules se détendent à nouveau et sa verge semble passagèrement perdre de sa vigueur. Pourtant, l’instant d’après, une nouvelle contraction renforce l’érection, alors que le ventre de l’inconnu se tend et que ses hanches partent impatiemment à la recherche du corps qu’il doit rêver de pénétrer.


Je n’avais jamais observé un homme de cette façon jusqu’à ce jour. Ceux qui ont partagé mon lit m’ont toujours d’emblée présenté le meilleur de leur forme, ou sont restés timides malgré mes encouragements bienveillants. Je ne me souviens pas avoir su profiter de la lente métamorphose que je suis en train de vivre ici.

Pour être tout à fait franche, non seulement le spectacle me trouble et m’excite, mais il arriverait presque à me réconcilier avec la gent masculine. Toutes ces facettes du désir masculin sont belles, émouvantes même.

Cette transformation involontaire est aussi particulièrement attirante pour une artiste qui cherche à appréhender l’expression de l’énergie de vie dans le mouvement et les formes.

Et par-dessus tout, elle est insupportablement excitante pour une femme sevrée de caresses depuis bien trop longtemps…


Je n’en peux plus, ce corps offert devant moi commence à me rendre dingue. Peu importe qu’il ait anéanti mes rêves de peintre, j’ai trop envie de sentir cet homme sous mes mains et de calmer ses ardeurs.

Je me déshabille en un tour de main, et viens m’allonger tête-bêche contre lui. Il reste immobile, se contentant de poser sa large main sur mes fesses, en guise d’encouragement, ou pour me montrer qu’il est enfin réveillé. Depuis quand ?


Je m’empare de l’objet de mon étude artistique et le parcours de haut en bas du bout des doigts. Il est à la fois incroyablement dur, et délicieusement doux au toucher. Je le masse longuement sur toutes ses faces, glissant de temps à autre mes mains jusqu’aux bourses bien gonflées, qui répondent avec enthousiasme à mes attouchements.

L’homme se laisse entièrement aller sous mes caresses, guidant mes gestes de ses soupirs de bien-être. Je sens ses mains s’activer sur ma croupe, pétrir mes fesses, puis s’immiscer plus profondément dans mon entrejambe. J’écarte un peu les cuisses pour lui laisser tout loisir de me découvrir. La chaleur de sa peau sur mon corps, sa manière de me toucher, tout ce qu’il m’offre est un régal.


J’entreprends de lui rendre la pareille en posant délicatement mes lèvres sur sa pointe turgescente. Incapable de résister à l’envie de lui faire perdre contenance, j’enfonce ma langue mouillée de salive dans le méat dilaté qui orne sa pointe impatiente. Des secousses traversent son ventre. Je les amplifie en engloutissant le sexe volumineux jusqu’au fond de ma gorge.

Quelques gouttes de mouille coulent contre ma langue, que j’avale avec délice. Je sens maintenant ses doigts contre ma chatte. Il caresse ma petite tige avec une insupportable délicatesse. Je fais bouger mes fesses contre sa main pour augmenter mon plaisir et l’encourager à s’introduire plus profondément.


Comme dans mon fantasme de l’autre nuit, j’ai furieusement envie d’être prise d’un coup, de sentir sa belle trique dans mon ventre, de me laisser aller sous ses coups de boutoir, me faisant le réceptacle de sa jouissance.

N’y tenant plus, je prends un préservatif que j’avais préparé dans la poche de mon jeans et viens en recouvrir notre œuvre d’art commune. Je m’allonge ensuite sur le ventre, tout contre mon inconnu, exactement comme j’en avais rêvé.

Il doit lire dans mes pensées aussi bien que dans mes tableaux, et vient immédiatement sur moi, ses mains fouillant partout. Sans autres préliminaires, il glisse d’un coup sa verge bien gonflée entre mes fesses. Je m’écarte pour lui ouvrir le chemin de mon antre. De ses mains, il emprisonne mon ventre. Malgré sa taille, il sait rester léger contre mon dos. Je mouille d’impatience de le sentir jouir en moi.

Touche-moi, pétris-moi, baise-moi ! Maintenant !


oooOOOooo


C’est au tour de Jenifer d’être surprise lorsqu’elle arrive à la galerie en début d’après-midi. Sachant que je ne pourrai plus faire l’impasse sur ce qui m’est arrivé, j’ai laissé mes peintures et les esquisses en place, histoire de la mettre directement au courant.



Je me lance dans un récit aussi succinct que possible de mon aventure, et

tente de lui expliquer ce que j’ai vécu depuis hier soir.



J’ai trop envie de me replonger dans mes toiles en me laissant guider par les esquisses du baroudeur. Il faut que je suive cette voie maintenant, sinon je n’y arriverai plus. J’accepte donc, en me promettant de ne plus remettre les pieds à la galerie avant d’arriver à mon but. Je me dis que rien ne vaut l’abstinence pour favoriser la création artistique…


oooOOOooo


Je tiens le coup trois jours, trois longs jours à bosser comme une malade, à

bouger devant mon miroir, tentant de capter la petite étincelle qui est à l’origine de chaque mouvement, et que je pourrais rendre en peinture.

Puis je craque. Ma motivation et ma puissance de travail diminuent au fur et à mesure que le manque de l’inconnu augmente. Ce qu’il m’a laissé entrevoir me ravage, je n’ai plus que lui en tête, et en ventre. Comment poursuivre des recherches si abstraites en étant trempée de désir ? Je recopie inlassablement mon propre vide, alors que c’est de mouvements dans mon intimité dont j’ai le plus besoin et qui redonneraient vie à ma peinture. À l’aide…


Dans un ultime espoir d’y arriver seule, je me dis que l’ambiance de l’expo arrivera peut-être à me stimuler. Au milieu de ma troisième nuit d’insomnie je me décide à trimballer mon attirail et mes brouillons de toiles jusqu’à la galerie. Je suis presque soulagée de constater qu’il n’y est pas. J’ai envie de lui en permanence, il ne quitte plus mes pensées, mais j’aimerais m’en sortir seule. J’aimerais lui faire cadeau d’une réussite en souvenir du plaisir qu’il m’a donné.


J’étale mes pinceaux, mes tubes et mes crayons à esquisses en cercle autour de ma toile. Puis je mets de la musique et, fermant les yeux, je laisse aller mon corps. Epuisée après ces journées fébriles, je me sens tout d’abord comme une chiffe molle, sans forces, sans tonus. Pourtant peu à peu, je perçois une infime tension dans mes muscles, en réponse au rythme musical qui m’entraîne. Un tout petit peu d’énergie revient au fond de moi, tout comme elle était apparue dans le membre endormi de l’homme l’autre matin. Je retourne alors à ma toile et fixe en deux traits ce que cette sensation provoque en moi.

Puis je m’abandonne à nouveau à ma danse. Je sens maintenant sa queue raidie glisser entre mes cuisses. Mes hanches lui répondent. Un peu de chaleur commence à monter en moi, ce que je transpose immédiatement en une amusante petite plage de couleur sur ma toile.

Petit à petit, je revis notre rencontre de l’autre jour. Il me semble même arriver à ressentir ce qui a déclenché son érection juste avant qu’il se réveille. Je suis animée d’une semblable énergie de vie, impérieuse. Et non seulement mon corps y répond, mais des formes et des couleurs traversent de plus en plus précisément mon esprit. Je m’empresse de les combiner à ce que j’ai déjà exprimé sur ma toile.


Alors s’établit un échange fructueux entre ce qui se passe dans mon corps lorsque je me laisse bercer par la musique et par le souvenir de sa manière de s’emparer de moi, et ce que j’arrive à peindre. Les vagues de plaisir reconstituées glissent de mon ventre jusqu’à la toile, au travers de mes bras et des pinceaux. La fatigue annihile toute volonté, je me sens aussi délicieusement épuisée qu’après la nuit de plaisir que nous avons partagée. Je suis devenue un fleuve tranquille de plaisir et de création.


J’arrive à la fin de mon œuvre au moment où le soleil se lève. Le déclic s’est produit. Je ressens une satisfaction vivifiante. Pour la première fois, je me suis laissée aller à peindre en écoutant mon corps et mes sensations intimes. Une barrière à sauté. J’ai peur de ce qui va se passer maintenant dans mon art et dans ma vie, mais pour rien au monde je ne voudrais revenir en arrière. Sur le plan artistique, comme sur le plan affectif. Il aura cette toile dès que j’arriverai à remettre la main sur lui. Après, on verra.


oooOOOooo


En fait, on voit très vite, car en me retournant pour ranger mes affaire, je le voit qui se tient juste derrière moi, probablement depuis un bon moment déjà.

Il jette un coup d’œil sur ce que j’ai fait, puis me prends dans ses bras et m’embrasse tendrement. Je me laisse aller contre son torse. J’ai tout donné maintenant, qu’il fasse de moi ce qu’il veut, ce sera de toute façon délicieux. Pourvu qu’il m’insuffle un peu de son énergie de vie, c’est ma dernière volonté. Ou mieux, qu’il me l’injecte !


Il me déshabille et m’aide à m’allonger à même le sol. La fraîcheur du plancher contre mon dos me fait du bien. Il se dénude à son tour et va chercher un de mes pinceaux pointus et dur, qu’il plonge dans l’encre de Chine. Après une brève réflexion, il l’approche de ma peau et dessine un premier petit trait barrant mon mamelon droit, puis une sorte de circonflexe de la pointe du téton jusqu’au pli du sein. La caresse de la brosse me fait immédiatement grimper au plafond. Tout ce qui peut se tendre en moi se met à bander, je hérissonne des tétons, du clitoris, et de plein d’endroits que je n’imaginais même pas exister dans mon corps avant cet instant.


Il attend que je m’apaise un peu, puis continue sa calligraphie par deux carrés placés juste sous mon sein droit, prolongés par une longue queue arrondie, du flanc droit jusqu’au milieu du ventre, à peine au-dessus de mon nombril.

Il procède avec une insupportable lenteur, laissant couler quelques gouttes d’encre le long de mes courbes, et attendant qu’elle m’aient suffisamment excitées avant de les essuyer. Ses effleurements sont divins, ses attouchements me paralysent de plaisir.



Avant la fin du premier idéogramme, je sens déjà ma liqueur couler entre mes pétales gonflées d’envie. Pourtant, tout mon être est détendu, j’ai perdu toute force d’agir ou même de vouloir quoi que ce soit.

J’écarte légèrement les cuisses pour mieux m’offrir, avec le secret espoir qu’il reprenne au plus vite son œuvre éphémère. C’est mal le connaître. Il commence d’abord par souffler délicatement sur le premier dessin. La sensation de froid et de chaud sur ma peau décuple immédiatement mon désir de lui.


Quand il me sent frémissante à souhait, il daigne enfin poursuivre. D’abord d’un petit trait vertical depuis mon nombril vers le bas, suivi d’un autre en parallèle un peu plus à gauche, relié au premier par une épaisse barre qui traverse mon bas ventre jusqu’à la pointe de la hanche gauche. Il a appuyé son premier trait juste assez pour former un petit lac dans le creux de mon nombril. C’est particulièrement cruel, car je suis maintenant obligée de retenir les élans de mes hanches, si je veux éviter de faire déborder l’encre.


La petite brosse qu’il plonge ensuite dans mon encrier ombilical m’électrise délicieusement, et provoque des spasmes de plus en plus forts au fond de ma chatte. Je ne peux m’empêcher de gémir à chaque fois qu’il me touche. Pourtant je sens déjà que ces caresses ne suffiront pas à me faire jouir. Chaque coup de pinceau m’excite en surface, mais me fait ressentir encore plus violemment le manque de sa virilité entre mes cuisses. Il est en train de me rendre folle de désir en irritant ma peau à l’extrême, tout en se gardant bien d’approcher son corps trop près de mon intimité.

Je commence à délirer en m’imaginant qu’il va tremper sa pine dans l’encre et m’offrir enfin une apothéose calligraphique dans l’explosion de son volumineux pinceau de chair. Mon ventre se tend vers lui. Je sais qu’il me regarde, qu’il voit ma béance, mais je ne sais plus comment lui faire perdre contenance.

Ne me laisse pas ainsi, viens me remplir de ta tige bandée, comme je l’ai sentie l’autre jour, enfouis-la bien profondément. Je t’en prie, fais-moi vivre du bout de ta queue !


Dans un sursaut de pitié, il daigne poursuivre. Une infime crispation de son geste me laisse entrevoir qu’il ne s’arrêtera plus, et qu’il se prépare à m’offrir l’explosion libératrice.

Cela commence par une diagonale qui glisse du milieu de mon bas-ventre jusqu’à mon aine droite en frôlant mon clitoris. Au moment où ma chatte se contracte de plaisir, il enchaîne avec une courbe harmonieuse du pli de l’aine gauche jusqu’au haut de ma cuisse. Une vague de plaisir parcourt mon sexe et fait se mélanger mes sucs à l’encre qui se faufile dans les plis de mes lèvres. J’essaie de me déplacer pour le pousser à faire passer le pinceau sur ma fente, mais il anticipe mon geste et s’échappe en terminant prestement son trait contre le haut de ma cuisse.


Ma jambe est parcourue de délicieux frissons, ma respiration s’accélère de plus en plus, je sens que je vais perdre pied. Depuis le début, je me suis entièrement abandonnée aux sensations qu’il m’offre. Mon corps ne m’appartient plus. Pourvu qu’il arrive vite à la fin de son œuvre, car je ne vais plus résister longtemps au frôlement de ce sublime pinceau.


Il suffit d’une courte diagonale qu’il trace depuis la pointe de ma hanche gauche en direction de mon clitoris pour que les premières contractions ébranlent déjà mon ventre. Ma petite pointe se dresse dans le vide à la recherche désespérée d’une partie de son corps contre quoi se frotter.

Prends-moi, mon homme, donne-moi ce que tu veux de toi, viens t’enfiler dans mon sexe bouillant. J’ai envie de lui hurler de me baiser enfin, mais je me retiens de lui donner ce plaisir. Espèce de sadique, tortionnaire, tu ne perds rien pour attendre. Une fois passés les amuse-gueules, c’est moi qui vais servir le plat principal ! Et dans l’état dans lequel tu me mets, tu as avantage à assurer…


Il ne me laisse pas aller plus loin dans mes réflexions. J’ai juste encore le temps de sentir la pointe froide du pinceau contre mon clitoris, puis la lente descente de l’instrument le long de ma fente, et déjà, un formidable orgasme me secoue dans tous les sens. Il essaie d’achever son dessin en glissant le pinceau entre mes fesses, mais je ne lui en laisse pas le loisir. Je ne peux m’empêcher de refermer mes cuisses sous la violence des contractions, emprisonnant l’instrument de torture contre ma chatte.

Il remonte un peu plus en moi à chaque secousse de mon ventre. La calligraphie commencée très en surface se termine là où je crève d’envie de le sentir enfin me visiter.

Avant que les derniers sursauts s’estompent, je m’empare de ses hanches et l’attire tout contre moi. Il pose son membre tendu d’envie à l’entrée de ma grotte, et l’enduit d’encre en le faisant glisser le long de ma vulve. D’un coup, je l’enfonce en moi et commence à faire basculer mon bassin sur sa tige. C’est trop bon de le sentir à son tour vibrer de désir et me fouiller sans retenue.


Je réalise que l’apparente maîtrise de ses sens n’était pas aussi parfaite que je l’ai crue pendant qu’il me peignait. Ce que je lui ai offert de moi doit l’avoir excité autant que le passage de ses pinceaux sur ma peau. Après quelques va-et-vient, il commence déjà à se cabrer et à palpiter de manière délicieusement désordonnée. Sa peau est chaude et sent l’homme excité, prêt à craquer.


Il ne m’en faut pas plus pour que je sois à nouveau à deux doigts de jouir. Je me redresse pour m’emparer de ses fesses et l’empêcher de m’échapper. La contraction des muscles de ma chatte suffit à l’achever. Il lance son ventre en avant pour venir se nicher encore plus profondément en moi, et après un dernier regard, se vide enfin en moi en longues giclées.

J’attendais cet instant depuis si longtemps qu’une toute petite caresse sur mes seins, au moment où il retrouve ses esprits, suffit à me faire exploser une deuxième fois. J’ai l’impression d’aspirer sa semence dans ma matrice, tellement mon ventre se serre autour de sa tige. Il me remplit à la perfection, ne laissant aucune parcelle de mon intimité sans contact étroit avec son sexe qui ne débande presque pas.


Ce deuxième orgasme achève de me terrasser. Au moment où le plaisir commence à s’estomper, je comprends que la fatigue et l’émotion vont définitivement avoir raison de mes forces. Je me sens sombrer dans le sommeil avant même qu’il se retire. J’essaie encore de murmurer un mot d’amour, de contracter ma vulve pour le garder un tout petit peu plus longtemps en moi. Et puis plus rien, rideau…


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Une caresse sur ma joue me réveille. Je découvre le visage amusé et attendri de Jenifer en ouvrant les yeux.



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Ce texte aurait pu être présenté pour le dernier concours. Encore eût-il fallu avoir l’inspiration au bon moment ! Des œuvres sur papier de Francine Simonin, « Corps Ecrits », et des critiques les concernant m’ont donné le déclic, me permettant de rédiger enfin ce qui bourgeonnait dans ma tête.


« Qu’il s’inspire de la danse ou qu’il soit détaché de l’observation du modèle, le corps est perçu en tant que synthèse, essence d’anatomie et interface sensible entre le monde extérieur et intérieur. Ainsi transcrit, il défie l’espace et la pesanteur, s’étire ou se contracte, s’affranchit jusqu’à devenir idéogramme, et du signe retourne au corps. »

« Dans une démarche qui rappelle inévitablement la calligraphie, Francine Simonin explore sans relâche les propriétés expressives de la ligne, du trait. Le geste est primordial, il fait du dessin au sens large l’enjeu principal de sa démarche et renvoie à la passion de l’artiste pour la danse. L’instant de vérité surgit de ce corps à corps de l’artiste avec le support »