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18/05/06
Résumé:  Le décès du patron avait mis l'entreprise en danger, mais Sébastien était là ! Pourtant, il cachait bien son jeu.
Critères:  fh amour pénétratio
Auteur : Bertrand D  (Rêveur solitaire)            Envoi mini-message
Sébastien n'était pas l'homme qu'elle croyait

Dans la pièce, le soleil couchant entre par la fenêtre grande ouverte. Tassée au fond de son fauteuil, devant son bureau, Sylvie est inquiète. Toute la journée, sur son ordinateur, elle a pointé toutes les données comptables de son entreprise. Et le résultat n’est pas brillant.


Lors du décès brutal de son père, l’an dernier, elle n’était que sa secrétaire. L’entreprise de plomberie tournait encore, mais en concurrence avec les grandes entreprises, les contrats d’installation devenaient rares, seul le dépannage fonctionnait bien. C’est surtout la notoriété du patron qui attirait les clients. Certes ses ouvriers étaient très compétents, la plupart étaient des apprentis qu’il avait formés. Maintenant, ils le quittaient attirés par de meilleurs salaires chez les concurrents.


Se retrouvant de ce fait héritière, elle avait décidé qu’avec son mari elle continuerait à faire tourner l’entreprise. Elle avait épousé Jean alors qu’elle avait à peine dix-neuf ans. Il était beau, baratineur, l’avait séduite, elle, mais pas son père. Ce dernier le soupçonnait de chercher une fille riche, ce qui lui permettrait de ne rien faire, ou bien de travailler chez son beau-père et prendre la direction de l’entreprise plus tard. Quand elle s’était retrouvée enceinte, il avait fallu régulariser. Pendant quelques temps, le père avait donné sa chance à son gendre, tenté de l’intéresser. Mais ce n’était pas un manuel et surtout il n’avait manifesté aucun enthousiasme. Alors Jean avait cherché du boulot ailleurs, mais ne parvenait jamais à rester dans un emploi. Les mois passèrent, malheureusement l’accouchement fut difficile et l’enfant ne survécut pas. À partir de ce moment-là, Sylvie vint travailler avec son père et Jean occupa son temps entre l’ANPE, les copains et le bistrot.


Quand elle eut pris la décision de reprendre l’entreprise, son mari s’est considéré comme le directeur. Il s’est fait aménager un bureau, a voulu tout diriger, commander les ouvriers, lui qui ne connaissait rien au travail. Il y avait encore quatre ouvriers, dont Sébastien, mais lui était un cas particulier. Entré à seize ans avec un CAP, il venait de la ZUP, son père avait abandonné sa mère avec trois enfants. Il fallait qu’il contribue à la survie de la famille. Antoine le patron avait deviné un bon élément, l’avait pris en estime. C’était un garçon assez timide, travailleur, intelligent. Rapidement il est devenu un ouvrier très qualifié et depuis vouait une grande reconnaissance à celui qu’il considérait comme son père de remplacement. Par contre, le courant n’était pas passé avec Sylvie. Du même âge ils auraient pu se lier d’amitié, ce qu’espérait le père. Mais elle était fille de patron, allait au lycée, n’était pas de son monde. Plus tard, quand elle est entrée dans l’entreprise, elle a certes revu son jugement, l’estimant, mais leurs relations sont restées quand même souvent tendues, orageuses parfois.


Mais quand Jean se mit à commander Sébastien, que tous considéraient comme le contremaître, ce fut la guerre. Un jour, ce dernier excédé, entra dans le bureau de Sylvie et lui mit le marché en main :



Et cette dernière savait que c’était sérieux, Sébastien avait reçu de nombreuses propositions. Or, sans lui, la boîte coulerait. Déjà excédée par le comportement de son époux, elle est allée frapper à la porte de son bureau qu’elle trouva fermée à clef. Cognant à coups de poing contre le montant, hurlant comme une folle, son mari vint rapidement ouvrir. Dans la pièce, une représentante encore ébouriffée, dont le corsage entrouvert laissait nettement deviner quelles étaient les occupations des deux partenaires. Ce fut une scène épique devant les employés médusés. La représentante partit, oubliant sa mallette de démonstration, l’époux suivit sans avoir eu seulement le temps de prendre sa veste, qui, comme toutes ses affaires personnelles, jaillit par la fenêtre.



On ne le revit jamais, le mariage étant sous le régime de la séparation de biens, il n’eut rien.


La mauvaise gestion de Sylvie, l’incompétence de son mari avaient mis la PME en grande difficulté. Tout semblait perdu. Mais Sébastien n’était pas de cet avis. Il persuada sa patronne de réagir, lui suggéra d’ajouter un service : l’entretien des chaudières à gaz.


Depuis, bien que totalement différents, bien mal assortis, Sylvie et Sébastien mènent conjointement la boîte, chacun dans leur domaine. Leurs relations sont parfois orageuses. Mais elle a vite compris que sans lui, tout s’écroulerait.


À partir de ce moment-là, il a pris les choses en main, formé les ouvriers aux nouvelles techniques. Aujourd’hui, après une année difficile, la situation est moins mauvaise. Il a repris également la méthode du patron disparu : former ses apprentis. Le premier candidat à se présenter fut une candidate. Vingt ans, pas très grande, assez mince, un joli minois. Son air timide, un peu apeuré ne semblait pas la destiner vers un métier manuel. D’autant que sa féminité, sans être particulièrement agressive, surprenait dans ce milieu plutôt macho. Quand elle arriva dans le bureau de Sylvie, celle-ci faillit l’éconduire lui indiquant qu’elle n’avait pas besoin de secrétaire. Sébastien était là et décida de tenter l’expérience. Comme c’était lui qui s’occupait de toute la technique, sa patronne, à contrecœur accepta.


Corinne, la nouvelle, était titulaire du bac, mais n’avait pas voulu continuer des études. Pendant deux ans, elle avait cherché du travail, allant de place de caissière à femme de ménage. Sur les conseils de l’ANPE, elle avait opté pour ce métier.


Les affaires tournent donc encore, mais c’est un souci constant pour la patronne pour joindre les deux bouts. Ce soir, les employés partis, elle reste seule, découragée. Un pas dans le couloir, probablement Sébastien qui doit tout boucler. Ouvrant la porte, il trouve sa patronne désespérée, au bord des larmes. Elle lui dit qu’elle en a marre, qu’elle va tout arrêter. Elle n’est pas capable de diriger cette boîte. Pour la première fois, ce dernier voit devant lui, non la directrice autoritaire, mais une femme prête à craquer. Et cette femme, en abandonnant son agressivité, devient désirable : un visage qu’il connaît certes bien, trop peut-être, un peu allongé avec de jolis yeux marrons et surtout des lèvres bien ourlées. Le tout encadré de cheveux bruns, courts, bien taillés. Par contre, ce à quoi il n’a jamais prêté attention, ou plutôt n’a jamais voulu faire attention, c’est à cette poitrine un peu lourde, mais bien tentante et surtout ce bassin arrondi par des fesses bien pommées.


Ce regard inhabituel, bienveillant, surprend Sylvie, sentant pour la première fois de la part de son employé une attention à sa personne. Elle cherche un refuge, un soutien, elle si fière. Elle craque, se lève, vient en larmes, se blottir contre lui. Il referme ses bras sur elle, sentant ses cheveux juste au-dessous de ses lèvres. Cette odeur qui monte l’étourdit, réveillant en lui des instincts qu’il réserve d’ordinaire aux conquêtes d’un soir.


Longtemps ils restent ainsi serrés. Elle lève la tête, est surprise par l’intensité du regard qui la dévisage. Et des lèvres qui semblent attendre les siennes. Lentement ils se rapprochent, s’unissent dans un baiser passionné. Les mains masculines empaument les fesses et lentement remontent la robe. Le contact rugueux des paumes sur la peau douce déclenche des envies torrides chez les deux partenaires. C’est elle qui se dégage, déboutonne sa robe la laissant tomber. Immobile, il la regarde, émerveillé. Elle continue son effeuillage puis revient, lui débouclant la ceinture de son jean. Nu à son tour, il l’a enlevée dans ses bras puissants et déposée sur le grand bureau. Devant ce mets tentant, sa bouche a d’abord repris les lèvres puis a voleté sur tout le corps ne sachant quel morceau goûter. Les seins lourds comme deux flans ornés chacun d’une cerise, ce buisson odorant comme un varech tout frais. Sa bouche a apprécié ce plat marin pendant que ses mains saisissaient les pointes brunes. Les gémissements féminins se sont amplifiés jusqu’au moment où, en patronne, elle a commandé :



Il la fait pivoter en travers du bureau, les jambes dans le vide et a présenté son sexe à l’entrée humide qui le réclamait. Longtemps il l’a besognée, la faisant gémir en continu. Elle s’est redressée, s’accrochant à son cou, nouant ses jambes autour de son bassin. Ils se sont écroulés dans le fauteuil directorial, mais c’est elle qui a gardé le commandement, galopant sur la tige qui la perforait. Puis elle s’est raidie dans un dernier spasme, provoquant le plaisir de son partenaire. Ils sont restés un moment unis. Puis se séparant, chacun de son côté s’est rhabillé, sans un mot. Prêt à partir, il a saisi la poignée et a dit simplement :



Elle lui a souri rassurée, sans rien dire.


Le lendemain, il est venu dans le bureau. Aucune allusion à la veille. Toute la journée ils ont travaillé. Rien n’a changé dans l’entreprise. Simplement le soir, quand Sylvie et Sébastien se retrouvent, les affrontements sont moins fréquents, moins violents. Mais jamais ils n’ont retrouvé cette atmosphère de complicité d’un soir, jamais ils n’ont renouvelé ni même évoqué ce moment là.


En deux ans, l’entreprise est devenue rentable. Les contrats d’entretien pour les chaudières se révèlent contraignants, mais fructueux. La nouvelle apprentie s’est révélée sérieuse, appliquée, particulièrement douée. Elle a obtenu son BEP et maintenant opère toute seule. Les appareils à entretenir ou dépanner sont de plus en plus complexes et elle suit de très près leurs évolutions. Sébastien lui transmet tous les documents qu’il reçoit afin qu’elle puisse se tenir au courant. D’ailleurs devant ses réflexions particulièrement pertinentes, il la fait venir au bureau pour certains projets. Et la justesse des remarques a surpris Sylvie. Mais aussi l’intimité, toute professionnelle, qui s’était créée entre ses deux techniciens. Ce tutoiement, ces suggestions ou critiques réciproques, pleines d’humour, cette façon de rire des mêmes sujets, le fait d’être souvent très proches physiquement, sans pourtant que jamais cela ne puisse être considéré comme charnel.


Maintenant la nouvelle s’occupe des cas délicats, car les anciens ont quelquefois des difficultés à suivre les progrès techniques. Quand il s’agit d’installations nouvelles avec des machines très évoluées ou avec des exigences très précises de la part des clients, Corinne et Sébastien ont pris l’habitude d’y aller ensemble. Et ainsi, l’entreprise a acquis une réputation de compétence parmi le public. Sylvie est enchantée de voir ainsi prospérer les affaires. Mais elle éprouve un sentiment étrange face à la complicité de ses deux employés, presque de la jalousie. Certes Sébastien est loyal, au service de l’entreprise, il est l’âme du groupe, Corinne est formidable, irréprochable et même indispensable. Mais les voir si proches l’un de l’autre lui fait un pincement au cœur. Pourtant, elle sait très bien qu’elle n’a aucune chance de retrouver la complicité d’un certain soir.


Un client est venu voir Sylvie pour une commande : l’installation de la plomberie dans sa résidence secondaire en construction. La réputation de l’entreprise est telle qu’il est prêt à payer un surcoût pour un travail parfait. D’après le plan d’architecte, il s’agit d’un montage complexe. Un vendredi après-midi, Sébastien et Corinne se sont rendus sur place pour examiner sur place le dossier. L’étude qui devait durer une paire d’heures s’est prolongée assez tard, le propriétaire ayant des exigences bien particulières.


Ce mois de janvier est froid, la nuit tombe vite. À leur retour en ville, Sébastien invite Corinne au restaurant, aucun des deux n’ayant prévu un tel retard. Dans la salle comble, il fait bon, tous deux discutent au milieu du brouhaha, personne ne prête attention à eux. Conversation purement technique sur le chantier qu’ils viennent de visiter. C’est le silence tout relatif qui les a tirés de leur isolement. La salle s’est vidée, ils sont parmi les derniers. Sébastien règle et raccompagne en voiture Corinne chez elle. Il apprend ainsi qu’elle vit seule, elle a quitté la maison familiale depuis qu’elle gagne correctement sa vie.


La voiture s’est immobilisée, comme à l’ordinaire ils s’embrassent amicalement avant de se quitter. Mais le contact de la joue douce contre l’autre râpeuse, produit ce soir une secousse. Les têtes s’éloignent, les regards se croisent, les visages reviennent au contact, les lèvres s’épousant. Leurs langues se mêlent leur procurant un plaisir très profond. Ils sont restés longtemps unis. Puis c’est elle qui doucement a repoussé la poitrine qui se plaquait contre elle, s’est dégagée, a ouvert la porte, s’est éloignée sans se retourner, sans un mot levant un bras et agitant une main.


Il l’a regardé partir, n’a pas bougé. Ce baiser totalement inattendu et spontané l’a bouleversé. Cette gamine a au moins cinq ans de moins que moi, se dit-il, je suis presque son patron, ce n’est pas possible, elle si sage. Tout le week-end, il a pensé à ça. S’agissant de toute autre fille, il l’aurait rappelée, aurait profité de sa chance, mais aujourd’hui, il n’ose pas. Pourtant, il n’est pas d’un caractère timide, il connaît suffisamment la logique féminine, mais non, il ne fait rien.


C’est avec une certaine appréhension qu’il est arrivé le lundi. Mais non, rien. Elle a embrassé tout le monde, sans commentaire. Ils sont allés dans le bureau de Sylvie pour leur faire part de l’étude réalisée le vendredi. La discussion a été purement technique. Toute la semaine ils ont eu l’occasion de travailler en équipe, quelquefois ensemble, mais aucun des deux n’a fait allusion à leur baiser. Elle semble avoir tout oublié, se dit-il. Pour elle c’est sûrement une pratique courante chez les jeunes, après tout, je ne connais pas sa vie privée. Le vendredi soir, comme cela lui arrive souvent, il assure la fermeture. Après avoir vérifié tous les systèmes de sécurité, il sort la voiture, puis referme et verrouille le portail, regagne son véhicule. La portière en s’ouvrant déclenche l’allumage du plafonnier. Sur le siège du passager, elle est là. Il s’assied, ne sachant quelle attitude prendre.



Aucun mot n’a été échangé durant le parcours. Simplement les yeux de Corinne n’ont pas quitté le visage du conducteur, sa main s’est posée sur sa cuisse, sans bouger. Ce contact réchauffe, brûle Sébastien. Et c’est un grand bonheur qui l’envahit, le submerge, il se sent ému comme lors de sa première fois avec une fille. C’est un immeuble assez ancien. Dans l’escalier, elle monte la première, assez menue dans son ensemble en jean. Aujourd’hui il l’imagine en tant que femme, il la déshabille par la pensée. Intimidé, il la suit dans son appartement. C’est ancien, les plafonds hauts et la fenêtre étroite.



Il quitte son blouson, s’installe dans le canapé, examine la pièce. Ce n’est pas féminin, pas de fanfreluches, les bouquins sont en pile sur une chaise, on ne sent pas la ménagère attachée au rangement. Il se pose surtout des questions, que faire maintenant ?



Surpris, il s’est retourné. Il découvre une autre personne, qui ressemble beaucoup à l’employée, mais ce n’est plus elle. Pour la première fois, il voit ses jambes. Jamais elle n’est venue au travail en robe, surtout en mini, et ça vaut le coup d’œil. Ses jeans, sa combinaison de travail masquaient ses avantages. Et pour le haut, c’est encore pire. Sûrement pas de sous tif sous son polo.



Le compliment l’a touchée, pour la première fois Sébastien la considère comme une femme.



Il l’a suivie dans la minuscule pièce. Elle évolue, met le couvert, passe devant lui, le frôlant à chaque fois. Lorsqu’elle se penche pour examiner la pizza dans le micro-onde, sa mini-jupe remonte dévoilant des fesses qu’il devine divines. Il doit se freiner pour ne pas y envoyer la main. Il s’assied afin de mieux profiter du spectacle. L’instant d’après, quand elle passe devant lui, il ne peut s’empêcher de la prendre par la taille et l’attirer sur ses genoux. Elle tourne la tête vers lui en souriant. Il saisit la tête et l’embrasse à pleine bouche. Avec enthousiasme elle participe.



Durant tout cet échange, ses cuisses nues se frottent contre son jean et il ne peut cacher le désir qu’il a d’elle.



Elle pose une main sur la bosse de son entrejambe. Difficilement elle parvient à descendre la fermeture éclair, mais le sexe reste prisonnier du caleçon. Se redressant, elle le fait se lever et descend les obstacles à sa convoitise. Sébastien a soulevé la mini-jupe et découvre un buisson que rien ne protège. Son autre main se glisse sous le tee-shirt et ne trouve aucun obstacle pour arriver aux mamelons. Ils sont d’une taille modeste, mais leur bouton est bien ferme. Entre le pouce et l’index il en fait rouler un, provoquant un gémissement de plaisir.


De son côté, elle a saisi dans sa paume l’objet de son désir et s’en frictionne le nombril. Elle repousse Sébastien l’obligeant à s’asseoir. Sa main peut alors guider l’outil contre sa fente. Fléchissant les jambes, elle s’assied sur les genoux masculins, doucement s’avance de manière à être en contact appuyé avec l’extrémité de la queue. Elle se frictionne de bas en haut, insistant particulièrement contre son bouton.


Émerveillé par cette initiative, Sébastien remonte le tee-shirt afin d’admirer les moitiés d’orange. Sa bouche ne peut les atteindre. Se redressant elle amène ces fruits à bonne hauteur, maintenant la tige face à sa fente. Puis lentement elle descend. Quand Sébastien peut enfin sucer les fraises convoitées, il prend les fesses en main pour immobiliser le corps à hauteur désirée. Corinne se retrouve à demi chevillée, en suspension. Repliant ses jambes, elle s’affaisse, enfonce ainsi au plus profond d’elle l’outil masculin. Les seins échappent à son amant, qui trouve par contre maintenant la bouche à hauteur de la sienne.


Quelques secondes ils restent immobiles, leurs corps liés, faisant connaissance. Instant merveilleux, où ils s’embrassent avec passion. Ce n’est que le prélude. La première elle raidit les jambes pour amorcer le va-et-vient voluptueux. Une main de Sébastien au milieu du dos maintient la poitrine au contact de la sienne, l’autre se place entre les fesses et aide au mouvement alternatif. Longuement ils s’aiment, se baisent. Le suc féminin suinte bientôt sur la main, mouillant les doigts masculins. Sur ce terrain devenu glissant, le majeur tout imbibé fixe sa prise dans l’orifice encore libre. La pénétration de la phalange dans ce puits resserré provoque la surprise et une réaction féminine fulgurante, déclenchant l’orgasme. Elle se raidit, contracte ses muscles vaginaux provoquant le plaisir masculin.


À nouveau ils restent figés, frappés par leur plaisir simultané. Corinne appuie sa tête sur l’épaule masculine, les bras entourant le cou. Elle se sent au paradis.

La nature reprenant ses droits, Sébastien se trouve libéré de l’étau féminin. Constatant le fait, elle se redresse en souriant, portant rapidement une main entre ses cuisses afin d’éviter un écoulement intempestif, et se presse vers la salle de bain suivie de près par son compagnon.


La pizza est décongelée, a eu même le temps de refroidir. Cela n’a pas d’importance, ils la mangent en se regardant amoureusement. Elle a noué une serviette autour de son buste, mais il la fait rapidement tomber voulant admirer longuement les seins. Elle a protesté, mais, devant son regard émerveillé, est restée nue.



Après leur repas, ils ont déplié le canapé et à nouveau se sont aimés. Au matin, c’est le bruit de la rue qui les réveille. Corinne se fait une joie de garder son amant toute le jour, mais Sébastien part avant midi, invoquant un rendez-vous. Ils ont décidé d’un commun accord de ne rien laisser paraître de leurs rapports au travail.


Personne dans l’entreprise en effet n’a rien remarqué. Aucun mot, aucun geste ne trahit leur complicité amoureuse. Le soir chacun regagne son domicile, d’autant qu’ils ne sont pas voisins, une en centre-ville, l’autre près de la ZUP. Mais deux soirs dans la semaine, la nuit tombée, Corinne a reçu la visite de son amant. Pourtant, il la quitte vers minuit, leurs sens apaisés. Aucun ne parle d’avenir, leur présent est merveilleux, tous deux sont très secrets.


Ils ont convenu de se retrouver le samedi soir, Corinne tentera de préparer un vrai repas. Le samedi matin, exceptionnellement, elle s’est rendue au supermarché avec le bus, n’ayant pas de voiture. Circulant entre les rayons, elle est heurtée par un garçonnet de cinq ou six ans. La vitalité du gamin fait plaisir à voir. Tout au bout de l’allée, il est bloqué par un homme qui gentiment le calme, le prend dans ses bras.


Corinne reste figée, l’homme ressemble étonnamment à Sébastien. Il s’éloigne dans une travée. Elle le suit et le voit s’arrêter auprès d’une femme poussant un chariot dans lequel il dépose l’enfant. Pas de doute possible, il s’agit bien de Sébastien. Le couple s’avance, garnissant son caddie au passage. Prenant beaucoup de précautions afin de ne pas être vue, elle les suit. Ils passent en caisse et quittent le magasin. Abandonnant son panier, elle sort sans achat et poursuit sa filature. C’est bien vers la voiture de Sébastien qu’ils se dirigent. Prévenant, il ouvre la portière à… sa femme. Puis il charge les achats, reconduit le chariot et revient avec… son fils. La voiture est partie depuis un moment et elle est toujours là, figée. Reprenant ses esprits, elle retourne dans le magasin effectuer ses achats.


Toute la journée elle ressasse ce qu’elle a vu. C’est la colère. Le salaud, il me baise, il est marié et ne m’a rien dit ! Je ne suis que sa maîtresse. Je vais lui dire deux mots ce soir, il va m’entendre. Puis la logique : il ne m’a rien promis, il ne m’a pas menti, et d’ailleurs, c’est moi qui l’ai provoqué, normal qu’il accepte ce que je lui offre. Voilà pour quelle raison il tient à garder le secret de notre liaison, à rentrer le soir. Et puis il ne m’a pas fait de promesses. Le soir, Sébastien est arrivé un magnifique bouquet de fleurs dans une main, une bouteille de champagne dans l’autre. Il s’est précipité pour embrasser Corinne. L’accueil de cette dernière l’a surpris : elle l’a remercié sans grand enthousiasme, elle qui se faisait un plaisir de passer toute une journée ensemble.


Sébastien est reparti perplexe. Certes ils se sont aimés, mais avec moins de fougue. Il lui semble qu’elle a pris du plaisir au cours de leurs ébats. Mais ce n’était plus la passion des premiers jours. Et cela, après une semaine seulement !


Le travail a repris normalement le lundi. Tous deux sont fort occupés par leur tâche, mais évitent de se parler plus que nécessaire. Sylvie s’en est fait la remarque. Probablement un désaccord sur un chantier. Mais ils restent toujours aussi efficaces. Discrètement Corinne a obtenu l’adresse de Sébastien. Ce n’a pas été difficile, un des compagnons lors d’une discussion lui a indiqué qu’il habitait encore dans la ZUP, la tour B a-t-il précisé, moi c’est la tour d’à coté. Au cours d’un dépannage dans le quartier, elle a arrêté la fourgonnette près du bâtiment et a examiné les boîtes aux lettres. Il y en a bien une au nom de Blanc, le nom de Sébastien. Voyant une femme entrer dans l’immeuble, elle lui demande s’il y a bien une madame Blanc. Naturellement, une femme très bien. Ainsi, je me suis fait avoir comme toutes les autres. Les hommes mariés ne pensent qu’à leur plaisir. C’est râlant parce qu’il est vraiment bien, mais déjà en main. Tant pis pour moi.


Quelques jours après, elle a décidé de revenir sur les lieux. Elle a choisi l’heure de sortie des classes. Il est probable que la mère ira chercher son fils. Ainsi elle la verra mieux. Elle a laissé la voiture un peu loin afin de ne pas se faire remarquer. Plusieurs femmes reviennent, pas de madame Blanc. Brusquement un gamin lâche la main d’une femme et se précipite vers l’entrée de l’immeuble où l’attend… madame Blanc. Une voisine a ramené l’enfant. Il s’agit bien de la femme qu’elle a vue au supermarché et de son fils. Grande mince, à peu près de l’âge de Sébastien, elle est en survêtement, ce qui lui va bien surtout avec ses jambes fines.


Le week-end suivant, elle a prétexté une visite à ses parents afin d’éviter une rencontre avec Sébastien. Le samedi, elle est allée au supermarché et, à la même heure que la semaine précédente, elle a vu arriver le couple avec l’enfant. Rapidement elle s’est rendue aux alentours du domicile de Sébastien. Un moment après, la voiture s’est arrêtée près de la tour, Sébastien est descendu, a ouvert la porte à sa femme qui a pris son fils par la main. Il est venu prendre les provisions. Quelques minutes plus tard, le gamin est apparu à un balcon au premier étage. Ainsi maintenant elle sait où il réside. Toute la journée elle a réfléchi. Il lui faut quitter Sébastien, mais elle est tellement bien avec lui. Et pourtant, il doit adorer son fils et sa femme, il n’y a qu’à voir avec quelle sollicitude il s’occupe d’elle. Et ils forment un couple très bien assorti : lui grand, fort, et elle charmante. Ils ont le même âge, ils doivent être mariés depuis longtemps.


Le dimanche, après-midi, elle n’y tient plus et retourne encore auprès du domicile de son amant. En face de l’immeuble, un jardin public. Assise là, cachée par un massif, elle passera inaperçue. Vers deux heures Sébastien sort avec son fils, tous deux en survêtement. Ils partent en voiture, vont sûrement se balader. Mais sa femme n’est pas avec eux. Corinne regarde vers le balcon, rien ne bouge. Elle reste pensive, attendant elle ne sait trop quoi. C’est idiot, mais elle ne peut s’en aller. Plongée dans ses pensées, elle est surprise lorsqu’une main se pose sur son épaule. Elle tourne la tête : c’est elle.



Stupéfaite, elle ne sait que répondre, suit la femme. Elles entrent chez Sébastien, sa compagne l’invite à s’asseoir dans la salle de séjour.



Elle ne sait quelle attitude prendre, que dire. Pourvu qu’elle ne fasse pas de scandale ! Comment expliquer sa présence et d’abord comment l’a-t-elle repéré. Comment réagir face à sa concurrente ?



Se redressant elle descend le bas de son survêtement. D’abord gênée, scandalisée même par cette initiative, Corinne est soudain stupéfaite, horrifiée. Le tissu en descendant découvre un moignon à la jambe droite au-dessus du genoux prolongé par une prothèse, puis le mollet gauche se terminant par une cheville et un pied en plastique.



Corinne se rassied gênée. Elle comprend soudain que Sébastien ne peut abandonner sa femme infirme ni son fils.



Longtemps elles discutent, Corinne boit les paroles de Marie. Elles ne se sont pas rendu compte du temps qui passait. Soudain, la porte d’entrée claque et Lucas entre en trombe dans la pièce. Il regarde Corinne et s’exclame :



Dans l’entrée, Sébastien s’est immobilisé, n’en croyant pas ses yeux. Les deux femmes qui lui sont chères en train de discuter, rire ensemble. Il s’avance et reçoit Corinne dans ses bras. Ils ont passé la soirée en famille, ont longuement parlé, puis tous deux sont allés chez Sébastien finir amoureusement la nuit.

Désormais ils ne cachent plus leur amour qu’ils vivent auprès de Marie et de Lucas.