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n° 10485Fiche technique14220 caractères14220
Temps de lecture estimé : 9 mn
05/06/06
Résumé:  Elle descend à la cave. Tout à coup la lumière s'éteint...
Critères:  fh inconnu parking volupté cunnilingu nopéné
Auteur : Homme du 06  (Un homme ordinaire)      
La cave

C’est dimanche et la journée ne fait que commencer. Il fait beau et doux. Le vieil immeuble en pierre renvoie la chaleur. Elle se passe la main dans les cheveux. Le printemps la met de bonne humeur et les arbres en fleurs, de l’autre côté du parapet d’où arrivent les cris des oiseaux, lui donnent envie de sourire. Envie de flâner sûrement. Mais il y a cette maudite étagère à poser. Trois semaines qu’elle repousse cette échéance, et trois semaines qu’elle est embêtée pour ranger sa cuisine. Elle pousse un long soupir se dirigeant vers la corvée qu’elle vient de s’imposer. Allons, se dit-elle, de quoi avons-nous besoin chère amie pour poser cette étagère ? Fouillant sous l’évier, elle en extirpe une vieille caisse à outils fort peu garnie. Quelques clous rouillés et un tournevis usé l’interpellent sur ses qualités de bricoleuse. Elle cherche vainement les vis et les chevilles dont elle a besoin. Elle se relève et sort pour aller au sous-sol, attrapant au passage une lampe de poche accrochée au porte-manteau. Elle descend les escaliers en sautillant et traverse la cour de l’immeuble les clés à la main. Comme elle s’apprête à ouvrir la porte, elle s’aperçoit que celle-ci est entrouverte et que l’ampoule éclairant péniblement le haut de l’escalier est allumée. Elle en déduit que quelqu’un est déjà dans la cave. C’est peut-être ce nouveau voisin pense-t-elle. Elle l’a salué hier, lors de son emménagement et a entendu ses amis l’appeler par son nom.


Avec précaution, elle descend l’escalier aux marches de pierre disjointes et file dans le long couloir aux murs tièdes et humides. Le ronronnement de la chaudière de l’immeuble emplit l’espace. Deux virages plus tard, elle cherche la porte de sa cave. La lumière s’éteint sans prévenir et elle s’immobilise dans le noir. Cherchant à percer l’obscurité du regard, elle aperçoit la lueur tremblotante de l’interrupteur, s’en rapproche les mains en avant. Avant même que son doigt n’appuie sur le bouton, la lumière revient. Elle réalise amusée qu’elle a la lampe de poche à la main et qu’elle n’a même pas pensé à l’utiliser. Il y a donc bien quelqu’un dans la cave, quelqu’un qui a rallumé. Elle tend l’oreille. Des sons très étouffés lui parviennent. Rien de précis. Elle enfonce la clé dans la serrure. Le gros verrou claque et la porte de bois s’ouvre en couinant légèrement. Quelques cartons mal rangés sur des étagères poussiéreuses. Des bocaux de confitures étiquetées « abricot maison » qu’elle avait oubliés. Elle déplace des boîtes à chaussures, éternue deux fois, balaye les étagères du faisceau de sa lampe, ouvre deux trois boîtes. Peine perdue. Pas la moindre petite vis à l’horizon. Ouf, elle a une bonne excuse pour laisser tomber son bricolage sans se sentir coupable. À l’impossible, nul n’est tenu. Toute guillerette, elle referme la porte de son réduit, savourant à l’avance la promenade qu’elle va faire au soleil. Elle repart d’un pas décidé dans le labyrinthe de pierre. Un premier angle, puis un croisement et la lumière s’éteint de nouveau. Un cri étouffé suivi d’un juron. Une voix cette fois-ci, assez claire. Elle allume sa lampe qui dessine un rond chétif sur le sol. C’est suffisant pour avancer. Elle cherche un interrupteur. Elle appuie sur le bouton sans succès. La voix masculine qu’elle n’arrive pas à localiser continue de râler.



Un instant de silence.



Elle avance avec précaution, la main gauche frôlant les briques. Elle prend vers la droite, guidée par la voix, s’enfonçant dans un autre couloir.



Elle suit le rayon lumineux sur le sol. Le sol défile et elle sursaute en voyant les chaussures de l’inconnu dans le rayon de la lampe. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il soit si près. Elle relève la torche pour éclairer le visage, mais celle-ci s’éteint à l’instant précis où elle allait se poser sur lui.



Il dévisse à tâtons le corps de la torche et la revisse, appuie sur le bouton. Rien.



Sa voix est douce et chaude. Et il sent bon, pense-t-elle. Je me demande qui c’est.



Il repousse la porte. Elle entend ses clés qui cognent contre le métal de la serrure, puis le loquet.



Sans attendre sa réponse, elle sent qu’il prend son bras dans le noir et sa main se retrouve enfermée dans la sienne. Elle est ferme.



Elle se laisse guider dans le noir. Le chuintement de ses doigts contre le mur est tout doux. Elle se sent tout à coup excitée d’être comme ça dans le noir avec un inconnu qui lui tient la main. Je suis folle, pense-t-elle. Mais la sensation est agréable. Et son odeur, maintenant qu’elle est près de lui, est bouleversante. Il sent le propre et il sent l’homme. Juste une odeur de peau. Pas une odeur de parfum.



Elle sourit pour approuver cette note d’humour, sans penser qu’il ne la voit pas. Elle se sent bien, entraînée dans cette situation inattendue, elle qui est si sage. Sans être une nonne, elle mène une vie simple dans laquelle il y a peu de place pour l’aventure.



Elle repense à cet instant. Elle revoit leur air de connivence amusée quand ils se sont poussés pour la laisser passer dans l’escalier. Elle sent à nouveau leurs regards sur ses jambes. Il stoppe sans prévenir. Elle se cogne contre lui et reste sans bouger, la poitrine pressée contre son bras.



Elle se tait, retient sa respiration. Elle n’entend rien d’autre que son cœur qui bat.



Son odeur la chavire à nouveau. Elle est excitée.



Elle ne répond pas. Silence troublant. Il se tourne vers elle et le frottement de leurs vêtements fait le même bruit que des draps dans un lit. Elle n’ose pas bouger. Elle le sent durcir contre sa cuisse. Cette réaction masculine instantanée l’a toujours fascinée.



Il accompagne sa remarque en respirant ses cheveux puis souffle doucement contre son oreille. Elle retient quelques frissons comme lorsqu’elle a froid, tremble doucement. Elle sent ses mains prendre ses fesses par-dessus sa robe, froisser le tissu. Il dénude ses cuisses et mord son cou. Elle frémit, ses bras entourent son dos, le serrant contre elle. Elle prend sa tête et l’embrasse. Sa langue cherche la sienne. Elle veut sa salive, le goût de sa bouche. Son bassin s’avance à la rencontre de la verge gonflant le pantalon. Elle se cogne contre lui. Elle se sent femelle, elle veut un mâle. Il tombe à genoux. Sa tête se glisse sous la robe, ses mains attrapent la culotte, la tire vers le bas. Il caresse ses jambes au passage, l’aide à dégager ses pieds, jette le morceau de nylon dans le noir. Elle n’entend que son souffle excité. Elle est dégoulinante de désir. Lorsqu’il enfonce sa langue dans ses poils et fouille sa chatte, elle gémit. Ses mains prennent sa tête par-dessus la robe. Ses pieds se cambrent. Les hanches en avant, elle accompagne les coups de langue sur son clitoris en haletant, tire le visage de l’homme pour l’écraser sur son sexe. Elle sent le plaisir proche. Ses fesses ne sont plus que muscles bandés dans un effort presque douloureux. Il la lèche fébrilement. À l’instant où il enfonce deux doigts dans son ventre offert, la lumière du couloir se rallume et le plaisir explose en vibrations, faisant trembler ses cuisses tendues. Émergeant du noir, elle se réalise soudain les épaules contre le mur, jambes ouvertes, pieds cambrés, ventre en avant, tenant la tête d’un homme qu’elle ne voit pas sous la soie de sa robe. Ses gémissements s’éteignent doucement au rythme de la langue qui épouse tendrement les contours de sa fente. Son souffle retombe. Elle veut partir, surtout ne pas revoir tout de suite le visage de cet homme. Elle se sent soudain honteuse, affreusement gênée. Elle voit sa culotte au milieu du couloir, rougit. Comme il semble vouloir se relever, elle le pousse et il tombe en arrière. Elle part en courant sans se retourner.



Elle ne répond pas, incapable d’affronter la vérité à cet instant. Très vite, elle retrouve son chemin en suivant les inscriptions peintes en blanc sur les murs de la cave. L’escalier, vite, il faut qu’elle voit le soleil, lave cet instant d’égarement à la lumière du jour. Elle monte en courant. Tout est allé trop vite.


La silhouette d’un homme descend à contre-jour dans l’encadrement de la porte.



Il descend les marches rapidement et crie « Ho Manu, qu’est-ce que tu fous ? On n’a pas que ça à faire », avant de disparaître dans le noir.


Elle émerge au soleil, elle ne sait pas où est sa lampe de poche et la journée ne fait que commencer.