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Temps de lecture estimé : 26 mn
08/06/06
Résumé:  Stéphane rêve d'une aventure avec Loreline, mariée, qui semble l'y inviter. Mais ne s'agirait-il pas de sa part que d'un jeu ? Jusqu'au jour où... Cela les mènera très loin, à travers des chemins détournés.
Critères:  fh couple extracon travail amour volupté facial fellation cunnilingu pénétratio fsodo jeu humour
Auteur : Laure et JP            Envoi mini-message
La parenthèse

La parenthèse



Parfois, les fantasmes se réalisent et débouchent sur une histoire d’amour inattendue et sulfureuse. Avec un cocktail composé de temps, d’un zeste de hasard et d’une bonne dose de circonstances.


Ainsi je rencontre Loreline, la trentaine triomphante, qui tient une agence immobilière avec quelques collaborateurs.

J’ai dû avoir recours à ses services pour gérer la location d’un appartement provenant d’un héritage. D’emblée, nous avons sympathisé, et petit à petit une forme d’intimité s’est établie, une amitié s’est formée.

Moi, Stéphane, quarante ans et divorcé, de nature blagueuse et charmeuse, j’ai joué à lui plaire et, surprise, elle m’a donné la réplique, créant ainsi notre petite pièce de théâtre rien qu’à nous.

Loreline est très « pro » et je me suis souvent demandé si j’étais l’objet exclusif de son jeu ou si elle ne me voyait que comme un client potentiel…

C’est elle qui prit l’initiative du tutoiement et de m’appeler par mon prénom. Après une hésitation, je décidais de l’imiter et, ô bonheur, nous nous faisons la bise à chaque rencontre, comme de vieux amis.

Son agence étant située près des commerces de proximité, je lui rends des visites amicales et régulières, la plupart du temps rien que pour le plaisir. Chaque fois son accueil est des plus chaleureux… et progressivement de plus en plus ambigu. Mimiques, une main qui serre mon bras, regards appuyés, confidences… des petits riens, certes, mais il n’en faut pas plus pour alerter tout mâle à l’affût.

Bref, le fantasme d’une aventure avec elle s’est formé, visite après visite… Après tout, je suis libre, si elle voulait bien…


Plutôt petite, dynamique, Loreline gère son commerce avec compétence et détermination. Mariée sur le tard, après, m’a-t-elle confié un jour, avoir fait les quatre cents coups, elle semble « rangée » avec mari et enfants, soucieuse aussi de faire fructifier ses investissements.

Brune, cheveux mi-longs, des yeux verts pétillant d’éclats dorés, elle a un charme fou dont elle use et peut-être abuse : difficile de faire la part entre la femme-femme et la femme d’affaires…


Mais, de là à m’imaginer que je pourrais « conclure », comme on dit… En secret je le souhaite et apparemment elle m’y invite. Apparemment, dis-je, car je pense aussi que je me fais un film… de ceux dont les hommes sont coutumiers !

Et donc les mois passent, les années même, sans qu’un signe fort de sa part lève cette fameuse ambiguïté. Ainsi, un jour où nous nous étions trouvés seuls dans mon appartement lors d’un changement de locataire avais-je espéré une « ouverture ». Mais non, rien de plus, et de mon côté je n’ai rien osé.

Et pourtant, lorsque je risque des allusions teintées d’humour, ses réactions sont plutôt positives… mais, incapable de discerner le « jeu » d’éventuelles approches concrètes, j’en restais là, bêtement. Et frustré ! Quel « nanard » je suis ! L’homme propose, la femme dispose, dit-on. Ouais ! Peut-être, mais moi, non, avec Loreline je suis désarmé, inhibé, c’est la peur surtout d’un refus, de perdre et de gâcher cette amitié.


Mais enfin, un beau jour, sans préavis, une occasion semble se présenter.

Alors que j’effectue une énième visite de courtoisie à l’agence, et après l’échange habituel et chaste de bisous sur les joues, elle me lance :



Ses yeux me vrillent, brillent curieusement. Comment résister ? Décidément, elle est très forte, très commerciale, ou alors… Des pensées coquines, à nouveau, me traversent l’esprit. « Mais non, arrête, c’est un jeu, tu le sais bien… » me dis-je en me reprenant.

N’empêche… Bon, je me décide et réplique, tout sourire :



Brusquement, j’ai chaud alors qu’elle me précède en se dirigeant vers sa voiture. Le temps d’un regard vers son mignon postérieur serré dans son pantalon « Diable ! Quelle paire de fesses ! pensé-je, décidément ému », et nous voilà en route.

Tout est allé très vite, trop vite. Moi qui fantasmais sur elle, qui me faisais un film… Mais j’essaie de me calmer : « Non, on visite VRAIMENT un appart’, pense à autre chose, cette fille est une enjôleuse, c’est tout ! »

Au volant, Loreline conduit lestement, volontaire, sans hésitation, marques d’une expérience certaine. Je réalise mal que, soudain, elle et moi allons être seuls… alors que, tranquillement, je faisais quelques courses !



Cette main sur le genou… Hum ! Le contact m’émeut, un signe, un message ?

Elle me jette un sourire entendu. Mais que pense-t-elle ? Et si cette visite n’était qu’une embuscade ? Depuis le temps, depuis des mois qu’elle minaude, qu’elle me fait les yeux doux ! Mais je ne veux pas y croire… Elle cherche à me vendre son truc, oui !

Nous arrivons au pied d’un immeuble cossu et elle se gare à la diable, à moitié sur le trottoir.



« L’appart’ encore mieux… ». Tu parles ! Comme je m’en fous ! J’ai la bouche sèche, le cœur battant la chamade, les jambes coupées. Peur. J’ai presque peur. Que va-t-il se passer ? Et encore, je me répète : « Rien, il ne se passera rien, on visite, d’accord ? »

Nous attendons l’ascenseur et Loreline m’observe d’un œil amusé. Mal à l’aise, je suis mal à l’aise… Cette nana me rend fou.

Enfin la cabine arrive, les portes s’ouvrent et je sens sa main m’entraîner.



Impossible de répondre. Je suis tétanisé, flottant dans une sorte de brouillard. Nous restons silencieux pendant la montée ; seul son parfum m’envahit dans cet espace clos, renforçant sa présence. Je l’admire à la dérobée. Quelle femme ! Une maîtresse femme. Plus mignonne que vraiment belle, avec un charme fou, irrésistible.

Léger sursaut à l’arrivée de l’ascenseur, et elle me précède rapidement sur le palier, les clés à la main. À nouveau un coup d’œil sur ses fesses et, ô bonheur, la lumière tamisée créant des reliefs, je devine la couture d’un slip sous le tissu tendu de son pantalon. Émoi… Loreline ouvre la porte de l’appartement, découvrant une entrée obscurcie.

Avec un sourire désarmant, elle m’invite à entrer ; je passe et nos corps se frôlent. Douceur, frissons… Mon cœur va exploser, c’est sûr…



Dans la semi-obscurité de la porte entrebâillée, elle cherche, me frôlant à nouveau à plusieurs reprises, alors que, comme une potiche, je reste planté au milieu de l’entrée.



Et soudain, en pleine lumière, nous nous voyons à quelques centimètres l’un de l’autre, échangeant nos souffles, nos regards. Une seconde où j’ai maîtrisé l’envie de la prendre dans mes bras, où j’ai cru qu’elle m’y engagerait.


Mais l’instant est passé et d’un coup de hanche elle referme la porte, s’y adosse et me sourit, un peu essoufflée.



Un sourire ravageur, ses yeux qui pétillent, elle minaude :



Je me sens mieux, presque soulagé : non, je me faisais des idées, pas d’embuscade. Dommage quand même… Un lutin quelque part dans ma tête me susurre : « Stéphane, il faut savoir ce que tu veux… t’es un crétin et un Don Juan de pacotille ! » Et je lui réponds : « Ben oui, mais quand il faut passer à l’acte… »

Loreline est une pro, disais-je. La visite est magistrale avec des commentaires ultra-positifs sur les lieux. De toute évidence, elle me fait l’article avec conviction, toute ambiguïté envolée.

Mais je dois me montrer distrait, peu convaincu, songeant quand même à autre chose. Je me délecte en réalité de sa présence, de la voir évoluer, observant discrètement une courbure de rein, sa poitrine que je devine sous son chemisier, les éclats de ses yeux.

On ne trompe pas une femme sur ce terrain. Soudain, elle s’arrête, mains sur les hanches et m’interpelle en riant.



Pour toute réponse, elle me tire la langue d’un air effronté et hausse les épaules. Puis elle vient vers moi, se faisant chatte. D’un doigt elle me martèle la poitrine et ajoute, le regard changé, la voix un peu éraillée :



Et elle m’entraîne en me prenant la main. Le contact est chaud, délicieux, tendre. L’impression que, complices, nous allons nous jeter sur le lit pour une étreinte furtive. À nouveau mes jambes en coton, le cœur qui bat. La chambre ! Sa main se crispe un peu quand nous y entrons, et je lui rends ce que j’interprète comme un appel, en serrant plus fort la mienne. Une brusque moiteur de ses doigts, un frémissement en retour m’alertent et je ressens un début d’érection. « Stéph ! On se calme ! pensé-je, troublé ».

Grands dieux ! Je ne rêve pas ! Si ce n’est pas une invitation ! Et ce serait là et maintenant ? Quelques instants où, silencieux, nous observons la chambre, toujours main dans la main. Hésitant, je pense qu’il faut peut-être tenter quelque chose, mais elle me lâche enfin et reprend ses explications en soupirant.



J’ai dit ça en riant, un brin provocateur. Feignant l’étonnement, elle réplique sur le même ton en me saisissant le bras :



Ses yeux me toisent, j’y lis comme un défi. Cette fois je me sens au pied du mur… Un flottement. Attend-elle que je la renverse ? Mais non ! Un jeu, rien qu’un jeu. Je n’ose pas franchir le pas, la peur d’un geste de trop, ce serait idiot…

Préférant rester dans cet échange subtil, je réponds en riant :



Pour moi, difficile de faire mieux, d’aller plus loin… Si je n’ai pas de « retour » c’est fichu !

Loreline s’est reculée et m’observe en souriant. J’ai la tête en feu et le reste aussi… et ça doit se voir. La balle est dans son camp, le temps semble arrêté. Maintenant tout peut arriver, tout ne tient qu’à un fil, à un regard, à un geste de sa part.

Mais elle secoue ses cheveux, lève les yeux au ciel et lâche :



Confus, j’accuse le coup. Fichu, disais-je. Un échec. Le bide. J’espère malgré tout ne rien avoir gâché. Je l’aime bien, Loreline, et c’est réciproque… Maintenant, il faut me ménager une « sortie » honorable. Je choisis de revenir sur la visite, pour éluder cet instant trouble.



Loreline esquisse un sourire et s’approche à me toucher. Ses yeux se lèvent et cherchent les miens ; je remarque ses lèvres humides et un léger tremblement qui les anime. Le souffle un peu court, elle reprend :



Nous retraversons l’appartement sans mot dire et je pense que tout est fini. Bah ! J’aurai flirté avec mon fantasme, c’est déjà bien. Une douce torture !

Mais je m’en veux. À l’instant, dans la chambre, je l’ai sentie prête ! Enfin je crois ! Zut et zut ! Je l’aurais simplement, par exemple, prise par les épaules, hein ? au moment où elle s’est approchée, on aurait bien vu ! Ah ! Je suis un c… !


La rage au cœur, je la suis pour sortir. Parvenus dans l’entrée, elle entrouvre la porte tout en cherchant le fameux disjoncteur. Clac ! Obscurité soudaine. Je sens un frôlement puis un nouveau clac, celui de la porte qu’elle a repoussée. Réalisant qu’il se passe « quelque chose » je balbutie : « Lore ! » avec pour écho un « Tais-toi, tais-toi ! »

Une masse chaude et palpitante me pousse alors contre un mur, je sens un souffle puis une bouche qui s’empare de la mienne. Fougueuse, sa langue m’envahit et nous échangeons un baiser sauvage, éperdu, où nous luttons dents conte dents, langue contre langue. Une gourmande, la Loreline ! Je n’en reviens pas. Ses mains me parcourent, déboutonnent ma chemise, palpent ma virilité à travers le pantalon.

À pleines paumes, je lui caresse les seins, dégrafant à mon tour son chemisier. Haletante, elle poursuit le baiser, profond, passionné…



« Enfin ! » me dis-je, brusquement surexcité, alors que d’une main experte elle déboucle ma ceinture et me fait tomber le pantalon aux chevilles. Un rire, puis je sens mon slip glisser, libérant ma virilité épanouie… et empoignée fermement !

Dans un long frôlement, sa tête, ses cheveux glissent et descendent, descendent… et soudain sa bouche m’engloutit. C’est voluptueux, chaud, je me cambre de plaisir. Elle me suce doucement tout en me masturbant, elle joue de la langue, des lèvres et laisse échapper des petits cris étouffés.

Nous sommes toujours dans le noir de l’entrée, tandis qu’un rai de lumière parvenant de dessous la porte crée une lueur blafarde.

À ce rythme, je ne vais pas tenir longtemps. Moi aussi je veux la caresser et la voir… Doucement je la relève, l’attirant contre moi. Elle gémit et love sa tête contre ma poitrine.



Le temps de me débarrasser du pantalon, Loreline s’est enfuie en riant. Je la rejoins et c’est le choc ! Je la retrouve sur le lit, en slip, chemisier ouvert… et à quatre pattes, m’attendant, l’œil coquin !



Elle remue les fesses, écarte sa culotte et me jette d’une voix grave que je ne lui connais pas :



Oh là ! Quel programme ! Qui m’aurait dit que la douce Loreline était une adepte de ce genre ? Comme quoi… Mais j’espère pouvoir en débattre… Une autre fois, parce que, clairement, elle envisage d’autres fois… Ah, la coquine ! Quel bonheur !


Comme je la pénètre entre ses fesses de reine, elle geint, et d’elle-même imprime un mouvement soutenu. Quelle amante ! C’est juste serré et, parfois, ça va trop loin, ce qui lui tire des « doucement, doucement… ». La tête dans un oreiller, les yeux fermés, elle goûte pleinement ces moments magiques, se passant et repassant la langue sur les lèvres. Sa jouissance vient soudain, elle râle doucement, le ventre parcouru de longs spasmes.

Elle me stoppe alors, restant cul en l’air à récupérer quelques instants.



Loreline se dégage souplement et, sur le dos, à demi assise, m’invite à la rejoindre. Elle dégrafe son soutien-gorge et libère deux petits seins bien formés, les tétons dressés. Des seins comme je les aime, en pomme, constellés de grains de beauté.

Elle m’attire par les fesses et m’embouche goulûment tout en se caressant la poitrine et en me malaxant les bourses.

Visiblement amusée, elle rit, me lâche, me reprend.



La position est hyper-excitante et Loreline m’encourage :



Enfin, je vais me libérer. Elle le sent, devient plus douce, fait durer, sa bouche, sa langue se font légères dans une caresse à peine appuyée. Le premier jet la surprend mais, aussitôt après ses mains me plaquent sur sa poitrine que j’asperge largement.

D’un geste elle me montre qu’elle va avaler. Les yeux plissés, elle déglutit en faisant la grimace. À nouveau, je n’en reviens pas. Pas souvent, ça… Pour une première fois !

Elle rit et étale le reste de ma semence sur ses mamelons, elle me presse le sexe dont elle recueille consciencieusement les dernières gouttes.



J’esquisse un mouvement pour m’allonger à côté d’elle, mais elle m’arrête, les mains crispées sur mes cuisses. Ainsi je la chevauche. Elle est belle après l’amour, détendue, les cheveux épars en couronne, encore frémissante, les lèvres humides. Ses mains prennent les miennes, elle les embrasse puis me les place sur ses seins.



Loreline a une moue boudeuse, elle entrouvre les lèvres, se fait chatte. Comment dire non ? Une liaison, ça devient une liaison… au-delà d’une simple aventure. Je m’en inquiète, je veux dire, hypocritement !



Elle sursaute, surprise sans doute de ne pas y avoir songé. Je la sens réfléchir.



Elle glisse sur le côté, m’oblige à inverser la position. Maintenant, c’est elle qui est installée sur mon ventre, son minou en contact direct avec mes attributs au repos. Lentement, elle agite les fesses, cherchant à m’exciter. Une douceur humide m’enveloppe : elle mouille sans se gêner. Appuyée des deux mains sur ma poitrine elle précise son mouvement. Sa poitrine s’agite légèrement, je remarque que ses tétons se redressent. Une deuxième mi-temps ? Déjà ? Et ses rendez-vous ?



Elle rampe sur les genoux, se rapproche de ma tête et me colle sa crevette sur la bouche !



D’un coup, le visage inondé, j’ai la langue dans sa foufoune et sa minuscule forêt brune me chatouille le nez ! Un délice ! Une caresse intime que j’affectionne ! Loreline gémit, se tortille et d’une main réveille mes ardeurs. Quelques instants ainsi, puis elle se dégage en soufflant et reprend sa position assise.



Je sursaute à cette idée mais, avant même que je puisse répondre, elle se soulève et mime une pénétration côté cour. Attentive, elle me guide jusqu’au contact de sa rosette, puis elle essaie de descendre, de forcer des lieux serrés et secs. D’un doigt elle recueille de sa rosée, elle se lubrifie et force à nouveau en grimaçant et en riant à la fois.



Un petit cri, un coup de reins, le gland est passé… Tendue, comme en équilibre sur mon pieu, Loreline ne bouge plus, me regarde en souriant.



Puis, satisfaite, espiègle, elle se replace sur mes cuisses en sautillant.

Tout de même, je suis abasourdi de découvrir son tempérament ! Et avec tous ces jeux inachevés je suis à nouveau en pleine forme et elle semble l’ignorer ! Je m’insurge :



Encore en riant, doucement, les yeux fermés, elle s’empale sur moi. Elle monte et descend en vrille, imprimant des mouvements d’avant en arrière, elle me fait l’amour comme une reine, paupières closes, bouche ouverte, elle s’affale sur ma poitrine puis se relève, torse droit. La pénétration est profonde et je sens qu’elle joue des contractions volontaires de son vagin. Une experte ! D’une main elle se caresse le bas-ventre, les seins. Le tableau est torride. Une femme faite pour le plaisir, qui sait donner et recevoir…



Difficile ça… Mais, le premier, je me répands dans son ventre, alors que quelques secondes plus tard elle atteint à son tour son nirvana, en criant cette fois, droite, tête rejetée en arrière.


Effondrée sur ma poitrine, ses cheveux dans ma bouche, elle halète, reprenant son souffle, tout son corps et ses muscles encore tendus et frémissants.



Elle éclate de rire, la tête encore sur ma poitrine. Je la sens heureuse, comblée. Quand je pense à la valse hésitation avant d’en arriver là… Loreline ! Celle pour laquelle j’ai tant imaginé, tant espéré et qui est maintenant toute essoufflée contre moi. Pour une surprise ! À cette heure je devais être en train de faire quelques achats de fromage et autres légumes et elle est dans mes bras !

Silencieux, nous dégustons ce moment, chacun dans ses pensées. Puis mes mains la parcourent, flattent ses fesses, ses hanches, ses cuisses. Elle ronronne et ondule, suivant mes caresses. Enfin je lui mordille l’épaule, jusqu’au point où elle aura mal, où elle réagira.



Confusément, je me sens « pris » dans sa toile, mais comme une heureuse victime ! Jusqu’où cela nous mènera-t-il ? Elle n’est pas libre ! En essayant de temporiser, je réponds :



Possessive ? Bah ! Tant pis ou plutôt tant mieux. Après tout, elle à l’air de pouvoir assumer. Et moi aussi je l’ai trouvée et je la garde bien volontiers !

Insidieusement, nous nous refroidissons dans cette chambre inconnue et pas chauffée. En frissonnant, elle se pelotonne contre moi, attire mes bras sur ses épaules. Surtout ne pas s’endormir, le propriétaire pourrait à tout moment survenir. Nous sommes quand même « en visite » et nous squattons le lit ! Je lui rappelle ce détail et elle rit à nouveau en me disant :



o-o


Le retour est tendre. Elle conduit lentement, comme nous ramenant à regret à la case départ. Regards complices, des mains baladeuses, des rires. Nous sommes bien, sereins. Dans le fond, chacun de son côté avait la même envie, la même pulsion ! Compliquée, la vie ! Que de temps perdu !



Elle éclate de rire et se gare rapidement à deux pas de son agence. Elle se tourne vers moi, les yeux rieurs, et reprend :



Nous restons à nous regarder quelques instants comme pour graver à jamais ce que nous venons de vivre. Puis elle plisse les yeux, s’étire, grimace et lâche :



Elle baisse les yeux, feint d’être prise en défaut en se tordant les mains, et murmure :



J’éclate de rire en la voyant jouer à presque s’excuser, à se justifier.



Un instant elle me fixe, hoche la tête, semble rassurée et lâche dans un sourire entendu :



Nous repartons et, dès que nous arrivons à l’agence, Loreline reprend son air pro. Devant ses employés elle lance à la cantonade :



Je souris de son toupet et remarque que nous sommes un peu rouges, les vêtements un peu chiffonnés… Ses collaborateurs acquiescent avec un air entendu. Se doutent-ils de quelque chose ? La « visite » a quand même été d’une durée anormale !


Puis, effectivement, elle me fait signer le bon de visite… (la « garce », elle a même précisé « visite approfondie »), puis me raccompagne. Un échange de bisous chastes, et sur le pas de la porte elle me glisse :



C’est ainsi que j’ai visité la région en détail… Au début, de deux à trois fois par semaine ! Épuisant, l’exercice ! Insatiable, la Loreline, exploitant toutes les situations, s’amusant à me surprendre, telle par exemple une fellation sublime, moi debout, dans une cave à vin !

Reste que tous les appartements n’étaient pas meublés, et nous avons dû nous adapter. Quand on aime…


À deux ou trois reprises, elle a accepté de venir chez moi. Un peu de confort de temps en temps… Mais pas à l’aise. « Les voisins, tu comprends… »


o-o


Puis, un jour, elle décida que la parenthèse devait se refermer, d’autant que de mon côté je rencontrais une nouvelle compagne. Il n’est de belles histoires qui n’ont de fin. Il arrive un moment où chacun reprend sa route, où les détours deviennent périlleux, à l’avenir incertain.

Comme elle avait pris l’initiative du début elle prit celle de la fin, en femme de tête qu’elle est avant tout. Les sentiments venaient prendre le relais de l’harmonie de nos corps et ça… ça elle ne pouvait… trop de conséquences.

Gentiment, avec beaucoup de précautions, elle me dit un jour, alors que nous récupérions, lovés l’un contre l’autre d’une étreinte particulièrement chaude :



Loreline s’était redressée et allongée sur moi à m’étouffer, avant de poursuivre, bouche contre bouche :



Et sa tête dans mon cou, le souffle court, elle s’était laissée aller à sangloter. Parcouru de frissons, je l’avais serrée très fort. Chez moi aussi, tout doucement, sans vouloir y croire, mon amour s’était forgé, et j’étais conscient malgré tout que trop de choses nous séparaient. Trop tard, nous nous sommes connus trop tard…

Elle s’était levée et sans me regarder s’était rhabillée en silence. Enfin, alors que nous nous apprêtions à quitter les lieux, elle s’était jetée dans mes bras.



Que dire ? Même si ça fait mal, elle a raison. La raison justement l’emporte sur les pulsions puis sur des amours aléatoires. Tout casser de son côté, lâcher la proie pour l’ombre, lui était impossible, et je le savais. Garder le souvenir du meilleur est peut-être la moins mauvaise des solutions.

À mon tour j’avais pris sa tête entre mes mains, et elle s’était renversée en arrière, le corps tendu vers mon ventre. J’avais murmuré, la bouche sèche :



À la carte, en quelque sorte. Pourquoi pas ? Quand vraiment, comme elle dit, l’envie devient trop forte, les souvenirs s’estompent. Oui, cultiver ces souvenirs en les ravivant… En soupirant, j’avais répondu :



o-o


Ainsi, elle avait repris sa vie, moi la mienne, à reconstruire. J’aime bien ma nouvelle compagne, mais l’amour avec un grand « A », c’est Loreline, mais dans des conditions particulières, comme un fantasme qui se réalise et se reconstitue sans cesse.

Terrible et excitant de s’imaginer qu’à tout moment elle peut m’appeler, ou moi la relancer ! Un crédit amoureux ouvert, y a qu’à se servir, à consommer si je puis dire !

Curieusement, nous n’en avons pas abusé, laissant le temps faire son oeuvre. Mais quelle joie quand l’un de nous appelle l’autre ! Comme des collégiens, l’émoi qui vous tord le l’estomac ! Nos rencontres, espacées parfois de plusieurs semaines, n’en sont que plus torrides. Sans règle particulière, le « contrat » étant que nous nous donnons l’un à l’autre sur simple invitation, suivant un code.



Et nous convenions du lieu et de l’heure, toujours dans un de ces appartements ou maisons à vendre…


o-o


Personne n’en a jamais rien su.

Loreline fut plus qu’une aventure, autre chose qu’une liaison : une histoire simple entre un homme et une femme qui se sont aimés sans pouvoir vivre ensemble, s’échappant, volant du temps, leur temps, entre parenthèses…


Et puis Loreline céda son affaire pour reprendre une agence en bord de mer, quelque part sur la côte Atlantique. Notre dernier rendez-vous atteignit des sommets d’intensité, une journée à huis clos dans une maison isolée, à vendre évidemment. Nous y avons fait l’amour jusqu’à l’épuisement, repoussant certaines limites, osant des trucs inavouables, sans autres arrière-pensées que c’était là « la dernière fois ».

En me quittant, elle me laissa sa nouvelle carte de visite où elle écrivit : « Là aussi il y a des affaires vraiment intéressantes. À te voir sur place ! »

Pas de larmes, mais un cœur gros, très gros, des dents serrées…

Puis un ultime baiser, debout contre sa voiture, où je lui dis enfin :



Avec un sourire triste, elle hocha la tête, et en trombe elle disparut…


o-o


Du temps est passé, des mois, puis une année, presque deux, mais le souvenir de Loreline demeure et se conjugue au plus que présent… enfoui bien au chaud, secrètement, dans la tête, dans le cœur, tel un jardin secret.

Et puis, un beau matin, une idée que je soumets à ma nouvelle femme :



La mer, le sable et nombre de villas en sont témoins : j’ai prospecté et trouvé ! L’avantage des parenthèses est qu’on peut les ouvrir et les refermer à loisir, elles sont éternelles et savent être discrètes !

Je me souviendrai toujours quand, à peine arrivé et seul, je lui ai téléphoné de mon portable, à dix mètres de son agence. Jamais, je crois, n’avoir fait autant de plaisir à quelqu’un.



Hilare, le cœur battant, j’imagine sa surprise. Une seconde de silence qui me paraît une éternité, pendant laquelle elle accuse le coup



Un silence, son souffle rapide dans le téléphone, des bruits de pages que l’on tourne. Je comprends qu’elle parle à quelqu’un, qu’elle prévient qu’elle va s’absenter, puis enfin, d’une voix changée, étranglée :



Inutile de préciser que je n’ai rien vu de la villa ni de la mer ! La « merveille » était ailleurs, radieuse, plus que jamais amoureuse…


o-o


Les rivières, si tortueuses soient-elles, vont toujours à la mer.

Ainsi, plus tard, les aléas de la vie nous ont rapprochés. Devenu veuf alors que son mari la quittait, je l’ai rejointe et aidée dans son commerce, partageant enfin sa vie. Avec une seule contrainte, sur un fond d’humour : il m’est interdit de faire visiter un appartement à une femme seule, surtout si elle est jolie !

Et, sur fond d’amour cette fois, une parenthèse que seule la grande faucheuse viendra fermer.