n° 10562 | Fiche technique | 11245 caractères | 11245Temps de lecture estimé : 7 mn | 01/07/06 |
Résumé: Les cocktails mondains ne sont pas toujours ce que l'on croit. | ||||
Critères: jeunes inconnu volupté intermast | ||||
Auteur : Nem |
Je n’ai pas la prétention d’être un homme particulièrement séduisant. Lorsqu’il me faut conquérir le cœur d’une femme, j’ai besoin de quelques semaines devant moi afin d’avoir une chance de parvenir à mes fins. Je ne séduis que par le verbe, hélas, et c’est bien fatigant, même si je prends là un plaisir tout relatif. Comme le chantait Brel, être une heure beau et con à la fois serait la plus belle récompense pour toute une vie de labeur amoureux.
J’en viens donc à l’anecdote qui me fait écrire pour la première fois ici… J’ai presque 29 ans et j’ai vécu dans la soirée du samedi 15 octobre 2005 l’imprévu sexuel le plus remarquable de toute ma vie. Je vais cacher à dessein les détails qui pourraient trahir l’identité de certaines personnes – qui sait si elles ne consultent pas comme moi ce site remarquable – aussi bien que la mienne… Il vous suffit de savoir que je suis, d’une certaine façon, animateur culturel dans une association qui s’occupe de promouvoir la musique dans une grande ville française. Le hasard a voulu que, dans le cadre de mon emploi, je participe au vernissage d’un artiste qui met en scène des instruments méconnus de cultures lointaines.
Il était 21h00 environ lorsque j’arrivais à la galerie, vêtu du costume réglementaire pour la circonstance. Il y avait une foule considérable et, coupe de champagne à la main, je naviguais un temps entre les œuvres et les hors-d’œuvre, tachant de repérer l’artiste que j’étais venu voir. Assez rapidement, dans l’ambiance feutrée du lieu, une petite famille se fit remarquer : un homme cria soudain au-dessus du bruit ambiant à l’encontre de ses deux filles qui l’accompagnaient. Je ne compris pas exactement ses propos, mais la plus jeune des deux sœurs, âgée tout au plus d’une vingtaine d’années, s’éloigna à grands pas en lançant très distinctement « vieux con !!! » dans le quasi-silence qui venait de se faire.
Chacun fit mine de ne pas s’en offusquer, et la soirée poursuivit son cours. J’échangeais mes impressions sur le travail de l’artiste avec d’autres visiteurs qui, comme moi, déambulaient sans trop savoir quoi penser de ces ’’structures musicales’’ et autres ’’ondes vibratoires’’. J’en vins ainsi à me retrouver dans un bout de la vaste galerie, à contempler, assez perplexe, un saxophone démesurément étiré qui portait le nom de ’’soliloque’’. Aucune parole ne me vint pourtant ; mes pensées étaient anesthésiées par l’abus de ces subtilités artistiques.
Je remarquai alors la jeune femme qui se tenait un peu de retrait derrière moi. Il s’agissait, vous l’aurez deviné, de la plus jeune fille du « vieux con ». Elle tenait songeusement une coupe de champagne déjà presque vide calée sous son menton. Ses cheveux noirs au carré suivaient l’ovale de sa mâchoire et, pour tout vous dire, je ne vis en fait clairement à cet instant que ses yeux gris-bleu et ressentis une douceur étonnante, bien à l’encontre de ce qu’elle avait démontré en arrivant.
Elle repartit sans un bruit dans sa robe de soirée : sans être spécialiste, je dirais que c’était une sorte de corset avec robe intégrée, couleur vin rouge du Médoc – cet indice subtile pour vous aider à déterminer mes origines – qui descendait jusqu’au sol mais lui laissait les épaules nues, ainsi qu’une large étendue de son dos. Je crois bien que j’étais déjà sous son charme.
Est-ce à dessein qu’elle me proposa le profil parfait de son visage juvénile en revenant nonchalante, les coupes de champagnes à hauteur de sa poitrine artificiellement gonflée par sa tenue étriquée ? Le fait est que j’étais proprement subjugué par cette beauté et d’autant plus pantois de mon entente quasiment innée avec elle. Je ne m’expliquais pas même son approche si aisée vers ma personne, alors que ce genre de soirées fonctionne selon le principe des clans et de l’instinct grégaire. Sans le vouloir, nous fondâmes le groupe des brebis galeuses qui se gaussaient du travail de l’artiste. Pour mon plus grand plaisir, nul ne vint se joindre à nous, la sœur de ma charmante et son père prenant bien garde de ne pas s’afficher davantage à ses cotés.
Tournant en dérision les œuvres pompeuses, nous en vînmes à rêvasser devant une structure nommée ’’élan symphonique’’ qui rassemblait divers instruments en une vague pyramide de deux mètres de haut. Je ne sais pourquoi, mais un seul commentaire me vint :
J’eus de la peine à cacher ma gêne derrière un rire pathétiquement mou.
Son déballage me mettait mal à l’aise.
Cette petite plaisanterie me remit presque en selle, mais elle crut bon d’ajouter après avoir fini sa deuxième coupe de champagne :
Je me souviens très précisément de cet instant précis, lorsque son regard s’est planté dans le mien tandis que sa main se posait le plus naturellement du monde sur mon entrejambe. J’eus le réflexe de regarder ce qu’il se passait, mais elle me rappela à l’ordre :
Sa main menue serrait à présent plus ou moins fort mon sexe emprisonné et gonflé comme il se doit en pareille circonstance. Mon cœur tapait dans ma poitrine à en faire sauter les boutons de ma chemise. J’étais tétanisé par cet instant irréel. Et cette jeune femme qui ne cessait de me sourire, mon plaisir entre ses doigts.
Ses pressions sporadiques, ses discrets va-et-vient devenaient en effet intolérables. Je mourais d’envie qu’elle glisse sa main dans mon boxer et prenne fermement mon sexe brûlant. Je fis mine d’abaisser ma braguette, mais une petite tape suffit à m’empêcher d’aller au bout de mon geste.
C’était si gentiment demandé…
Elle rit doucement mais me menaça :
Je la pris au mot et fermais les yeux. Plus rien n’exista que ces exquises sensations.
Elle cala le renflement à la base de ma queue au creux de sa paume et tourna doucement en me soufflant des paroles obscènes. Je sentais au timbre de sa voix que son excitation n’était pas feinte.
Elle reprit ses va-et-vient sur un rythme sensiblement plus soutenu : les palpitations naquirent dans mon ventre et, sans honte aucune, je jouis devant cette jeune femme, le visage marqué par les piques de plaisir. Elle ne retira sa main qu’à l’extrême fin de mes trépidations. Elle-même ne disait plus rien, jusqu’à ce que je rouvre mes yeux sur les siens.
Je baignais dans un bonheur tout relatif : il commençait à me couler le long de la cuisse. Nous bredouillâmes quelques instants puis elle devina mon malaise.
Je savais que je ne la reverrais probablement jamais et je suis persuadé qu’elle ne le voulait pas non plus. Je lui pris la main, y déposait un chaste baiser.