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Temps de lecture estimé : 35 mn
15/07/06
Résumé:  - En fait, ce que j'aimerais savoir, c'est combien de temps il faut pour... jusqu'à quand on est...
Critères:  fh jeunes inconnu intermast fellation cunnilingu pénétratio uro humour
Auteur : Giusepe  (J'ai eu envie d'essayer d'écrire un texte léger et amusant.)            Envoi mini-message
De l'éjaculation



Celui qui venait de parler ainsi, interrompant sa phrase, c’était Olivier. La raison pour laquelle il venait de s’interrompre, c’était Géraldine. Mais il faut dire qu’au moment précis où Géraldine se pointa (provoquant l’embarras d’Olivier), je ne savais pas qu’elle s’appelait Géraldine, je ne savais pas que j’allais apprendre très vite comment elle s’appelait, ni ce qui allait se passer ensuite, ce qui est une évidence, bien sûr, mais bon, quand même, quand on y pense… Quand on pense que maintenant, Géraldine est là, derrière mon dos, à se demander ce que je peux bien être en train d’écrire (non, non, ma chérie, défense de lire !), et alors qu’à l’époque, je veux dire « au moment précis où elle se pointa », elle n’était pour moi qu’une parfaite inconnue, semblable en cela à mille autres inconnues…


Donc, au moment précis où Olivier, troublé par l’arrivée d’une jeune fille, qui n’était autre que Géraldine, resta quelques instants bouche ouverte, se demandant comment diable il allait bien pourvoir terminer sa phrase, nous étions, lui et moi, en train de deviser gaiement devant un café à la table d’une cafétéria de fac, car à l’époque étudiants nous étions. Nous parlions d’un sujet ô combien fascinant, et qui touchait Olivier d’une brûlante actualité ; sujet quelque peu intime, en tout cas suffisamment pour provoquer chez lui un certain flottement devant l’apparition d’une tierce personne, inconnue de surcroît, de sexe féminin par-dessus le marché, et charmante pour arranger le tout.


Mais stop, je me rends compte que mon histoire commence de façon bien alambiquée ; voyez-vous, c’est que je tenais absolument à la faire démarrer « au moment précis où Géraldine se pointa », car c’est effectivement là que tout a commencé. Cela dit, pour en finir avec ces phrases interminables nécessitant virgules, renvois et compagnie, je crois préférable de revenir un peu en arrière.



*****



Olivier tirait quelque peu la tronche quand je le croisai ce matin-là dans les couloirs de la fac, ce qui m’amena, moi, son fidèle ami et confident, à m’enquérir de sa soirée de la veille, que je devinai en rapport avec son air marri.



C’est ce qu’il y a de bien avec les amis : pas besoin de tourner autour du pot pour savoir de quoi on parle. Et de quoi on parlait ? De sa soirée avec Hélène, sa copine du moment, bien entendu.



Quelques instants plus tard, Olivier retrouvait un peu de sa bonne humeur coutumière pour me raconter son fiasco de la veille.



Je sifflai d’admiration.



Un silence méditatif s’ensuivit, pendant lequel nous nous plongeâmes de concert dans une méditation sur la cruauté du sexe faible. Cependant, je crus bon d’approfondir quelque peu.



Le grand mot, tellement redouté des hommes, venait de s’écraser entre nous comme une bouse de vache tombant du plafond. Olivier et moi nous regardions, émus par la conscience de partager un moment d’intimité délicate. Heureusement, mon ami dédramatisa rapidement.



J’étais content d’entrevoir un coin de ciel bleu du côté de la vie sexuelle de mon ami. Je m’empressai de lui dire :



Et nous y voilà : c’est à ce moment précis que Géraldine se pointa.



*****



Elle se pointa tout sourire, tenant à la main un gobelet en plastique d’où s’échappaient des vapeurs de café de distributeur, et elle s’assit tranquillement à notre petite table ronde, sur une chaise libre à côté d’Olivier, en prenant juste la peine susurrer un petit « pardon. » C’était une chose banale dans ce petit espace toujours surpeuplé, que de se s’asseoir en compagnie d’inconnus, le temps d’un chocolat ou d’un café, mais, absorbés dans notre discussion, nous nous étions coupés du monde extérieur. Il se produisit donc un instant de doute, pendant lequel la phrase d’Olivier resta suspendue dans le vague. Notre délicieuse inconnue se rendit sans doute compte de la gêne occasionnée, puisqu’elle rompit le silence :



Elle commença à siroter son café en regardant ostensiblement ailleurs. J’en profitai donc pour relancer Olivier :



« D’éjaculer », pensai-je, mais sans le dire. L’inconnue venait soudainement de nous ôter une partie de notre vocabulaire.



« Éjaculateur précoce », pensai-je une nouvelle fois en silence. Par une association d’esprit violente et incontrôlée, je pensai à l’expression d’Olivier de tout à l’heure : « brouter le minou », et l’image de notre inconnue, nue, assise sur le bord d’une table les jambes écartées et relevées me traversa l’esprit comme un éclair. Je chassai aussitôt cette vision, et tâchai de me concentrer sur Olivier qui ne s’en sortait pas :



Il paraissait manquer d’air et me jetait des regards implorants ; quant à moi, je commençais à devoir lutter contre une furieuse envie de rire.



Je commençais à trouver la situation cocasse : cela devenait un jeu de se faire comprendre à mots couverts. Je jetais de temps en temps un regard oblique à notre nouvelle voisine, qui, l’air de rien, j’en aurais juré, était intriguée et ne perdait pas une miette de notre conversation cryptée. Je poursuivis :



J’observais toujours à la dérobée des signes révélant que la jeune fille aurait compris de quoi il en retournait, mais au contraire, elle avait un petit air réfléchi qui me laissait supposer qu’elle se posait des questions.



Un instant déstabilisés, nous avions Olivier et moi, semblait-il, retrouvé nos moyens. La conversation semblait pouvoir se poursuivre, avec un vocabulaire plus chaste, moins conforme à nos habitudes, mais néanmoins praticable. Je jetai une nouvelle fois un regard en coin vers notre inconnue, mais cette fois mes yeux plongèrent direct dans les siens. J’y vis une lueur amusée et malicieuse. « Elle a pigé », pensais-je aussitôt. Effectivement, elle avait pigé, mais ça, elle ne me l’avoua que bien plus tard. Sur le coup, elle monta à l’assaut en jouant l’innocence :



C’était carrément gonflé de s’immiscer de manière aussi autoritaire dans une conversation privée. Je vis Oliver se tourner vers elle, complètement offusqué. De peur qu’il ne la rabroue, je répondis aussitôt :



La tête d’Olivier se retourna vers moi, puis de nouveau vers l’inconnue, puis vers moi, comme s’il regardait un match de tennis. Il avait l’air scandalisé et incrédule. Le regard clair et direct de la fille ne me quittait pas. Elle sourit.



Olivier ne comprenait plus très bien ce qu’il se passait. Il avait la tête de quelqu’un tombé dans un traquenard.



Olivier sortit de son hébétude et sembla se plier à la situation.



Je connaissais suffisamment Olivier pour miser sur ses capacités d’adaptation. L’effet de surprise commençait à s’estomper, et je vis qu’il essayait de se retrouver une contenance.



Il se tourna vers Géraldine, un peu gêné, comme s’il venait de dire un gros mot.



Je prenais tout à coup des accents de sexologue aguerri, sur le ton de la plaisanterie.



Olivier paraissait un peu contrarié de se voir ainsi désigné personnage principal, mais Géraldine hocha la tête en écho à ma première remarque, ce qui parut le rassurer. Elle ne semblait pas du tout moqueuse, mais véritablement intéressée. Et puis, visiblement, Olivier faisait passer sa collecte de remèdes-miracles en priorité sur sa pudeur, il sembla donc accepter définitivement l’idée de parler de ses tourments devant une inconnue.



Je buvais du petit-lait, en prononçant les mots « orgasme », « jouissance », « éjaculation » devant une inconnue ; ils ne semblaient pas résonner à mes oreilles de la même manière qu’habituellement. Ce qui me poussa à ajouter, en me tournant vers elle :



Bien, bien, parfait, pensai-je, méditant brièvement cette dernière remarque. Je croisai une nouvelle fois son regard, qui me parut incandescent.



Paf ! Pénétration ! Encore un mot envoyé en réalité à Géraldine, qui encaissa sans broncher. Olivier écoutait sagement.



Bing, bing, bing ! J’avais respiré un grand coup avant de dire « le sexe humide », pas facile ! Mais je voulais provoquer notre délicieuse voisine, et tester ses limites. Pas de problèmes, elle semblait enchantée, elle manifestait son enthousiasme en hochant la tête, à grand renfort de mimiques approbatrices. Olivier, lui était plus gêné, mais résigné.



Bing derechef ! Pas sympa de couper la parole à un pote, mais je voulais absolument garder la main sur les expressions imagées. Un coup d’œil à ma gauche, et je poursuivis mon petit numéro de gentlemen :



J’étais vraiment hypocrite, et elle le savait.



Comme elle était belle, avec son petit air enfiévré, ses lèvres entrouvertes, et ses longs cils couvrant son regard de petite chatte joueuse !



Je fis une petite démonstration du geste technique, sur mon pouce, devant le nez d’Olivier, puis, je répétai ma démonstration à Géraldine.



Le temps suspendit son vol quelques secondes, tandis que Géraldine et moi nous faisions face, les pouces en l’air, dans la répétition du même geste, devant Olivier qui nous observait, avec un début de suspicion. Instant magique et comique.



Je pris des airs de professionnel en intense réflexion. Géraldine rentrait dans le jeu en faisant semblant d’attendre une révélation absolue.



C’était une conclusion, en quelque sorte. Olivier se leva.



Olivier rassembla ses affaires. Géraldine n’avait pas bougé. J’allais me retrouver seul avec elle, mon petit numéro était fini, et je commençais à avoir le trac.



Il nous engloba d’un seul regard, Géraldine et moi, et je me sentis rougir. Olivier n’avait pas été dupe de ce qui s’était passé. Alors qu’il tournait les talons, je le rappelai :



Il allait vraiment partir, je le rappelai encore une fois.



Je n’étais pas très fier de mes dernières trouvailles, et surtout du ton un peu gouailleur que j’avais employé. En réalité, je retardais le moment que j’attendais tout en le redoutant, et ce moment était arrivé : j’étais seul avec la dénommée Géraldine.




*****



Géraldine. Faut-il décrire Géraldine ? Faut-il sacrifier au rituel de la description maniaque de ses divers composants et attributs ? Vraiment ? Mais peut-on seulement décrire Géraldine ? Mais non, on ne peut pas ! Enfin, je ne peux pas, moi, en tout cas : pour moi, elle est juste la plus belle, la plus suave, la plus charnelle, la plus bandante, la plus sensuelle, la plus folle… et nous voilà bien avancés. Alors, collez votre propre conception à vous de la plus belle, de la plus suave, de la plus charnelle, de la plus bandante, de la plus sensuelle, de la plus folle… et vous l’aurez, c’est elle : c’est Géraldine. Sur ce, poursuivons.


Il y eut un petit silence pendant lequel, tout en feignant de déguster tranquillement nos cafés refroidis, nous rechargions en réalité nos batteries. Ce fut Géraldine qui rompit le silence :



Géraldine se contenta de peser l’information sans la commenter. Je ne savais pas trop comment poursuivre la conversation, et j’étais un peu embêté d’avoir perdu la direction des opérations. Géraldine changea soudain de registre. Elle posa son gobelet sur la table d’un geste précis et passa à l’offensive :



Elle croisa les mains sous son menton, appuya les coudes sur la table, et me regarda bien droit dans les yeux.



Mince ! Cette attaque frontale me déstabilisa, mais je décidai de n’y voir qu’une petite joute dans laquelle elle m’invitait à rentrer.



Elle était gonflée, quand même ! Et elle me sortait ça sans broncher, avec un petit air moqueur !



Je n’étais pas disposé à me laisser impressionner :



Mais ou voulait-elle en venir ? Je sentais bien à son air facétieux qu’elle s’amusait beaucoup, mais je n’en comprenais pas les règles du jeu pour autant.



Elle s’exprimait bien, la chipie. Elle en rajoutait exprès, mais elle faisait ça bien.



Géraldine prit son temps avant de répondre. Elle changea de position : quitta la table pour se caler en arrière dans le fond de sa chaise, et croisa les bras.



Ça non, je ne la suivais pas très bien.



Elle refit avec une désinvolture de diva le geste sur son pouce. Je fronçais les sourcils sans répondre, attendant la fin de sa tirade.



Ça y était, maintenant : je la suivais mieux.



Je pensais avoir trouvé un excellent argument pour contrer son petit délire féministe, mais elle ne sembla absolument pas troublée.



Vlan, c’était asséné avec une telle autorité que je restai figé. Je fus sur le point de lui demander des précisions sur ce que serait « une femme qui sait vraiment faire l’amour », mais je remis cela à plus tard.



Je déglutis avec difficulté.



Moi, je me demandais si j’avais bien entendu, ou bien compris, ou si elle se moquait carrément de moi.



Géraldine me lança une nouvelle fois son regard brillant d’escarbilles, et me dit cette phrase mémorable, en détachant bien chaque mot :




*****



Si l’on m’avait pris en photo, à ce moment-là, je me demande bien quelle aurait été mon expression. Sans doute celle d’un ahuri en état de sidération absolue, statufié devant une apparition relevant de la quatrième dimension. Tout cela, alors que quelques minutes auparavant, je me trémoussais à l’idée d’oser prononcer quelques expressions égrillardes devant elle… Aussi curieux que cela puisse paraître, au lieu de la prendre au mot et de foncer devant une telle aubaine, je ne puis faire autrement que de rétrograder.



Une petite voix grandissante commençait à me souffler « Redresse, ducon ! Tu vas tout gâcher à faire le timoré ! » Par miracle, je retrouvai un peu l’usage de mon cerveau.



Allez, Grégoire, de l’audace !



Dans un état second, à la fois maître de moi et en pilotage automatique, je me levai, et Géraldine fit de même.



Pendant que nous nous apprêtions à partir, je l’observais dans l’espoir de trouver au moins chez elle quelques traces d’hésitation, mais elle avait l’air joyeuse comme une gamine à qui l’on vient de promettre un tour de manège. Alors que nous nous dirigions ensemble vers la sortie de la fac, et que nous passions pour cela devant les toilettes, je m’arrêtai.



Géraldine m’avait agrippé le bras. Je frissonnai à ce premier contact.



Je la regardai une nouvelle fois avec un sentiment de panique devant la vitesse avec laquelle s’enchaînaient les situations imprévues.



La voilà qui voulait m’interdire de pisser, maintenant !



Mon dieu ! J’éclatai de rire.



Je regardai Géraldine, ensorcelé par son culot. Sûrement, elle n’était pas sérieuse, son sourire ne le disait que trop. Mais je voyais aussi qu’elle n’était pas prête à renoncer à son caprice.



Et c’est ainsi que j’entrai pour la première fois de ma vie dans des toilettes pour homme avec une femme suspendue à mon bras. Par bonheur, il n’y avait personne. Je me dirigeai donc vers les urinoirs, toujours sous escorte.



J’entrepris de sortir mon engin et de me mettre à l’œuvre, mais rien à faire, impossible, rien ne venait, et pour cause : complètement excité par la situation, je me payai une érection du tonnerre de Brest. Géraldine dans mon dos s’impatientait.



Je soupirai.



Géraldine s’approcha de moi, et sans vergogne, me poussa pour jeter un regard.



Elle avait réponse à tout. Comme si cela ne suffisait pas, la porte des toilettes s’ouvrit. Je fis une prière silencieuse en entendant la personne se rapprocher, espérant qu’elle ne fut pas de mes connaissances, mais raté : je reconnus Stéphane qui vint se positionner à ma droite.



Je grognai vaguement une approbation confuse, tout en me collant à la faïence de l’urinoir pour dissimuler mon état. Stéphane quant à lui venait de se rendre compte de la présence de Géraldine.



Géraldine, sans aucune gêne apparente, malgré la présence d’un nouveau venu, restait plantée à ma gauche en attendant que la situation se débloque.



Stéphane haussa les épaules, et fit ce que l’on fait généralement lorsque l’on se trouve en station debout devant un urinoir, contrairement à moi il pissa tranquillement. Il avait fini alors que je n’avais pas encore sorti la moindre goutte, et tout en remballant son matériel, il me demanda sur un ton un peu perplexe :



La petite voix de Géraldine jaillit de derrière mon dos :



La garce, la vilaine petite garce. Stéphane pouffa et me tapa sur l’épaule :



Et il sortit en ricanant. Sa présence avait au moins eu un effet bénéfique : elle m’avait sérieusement refroidi, et je pus enfin procéder à la vidange tellement attendue.



Lorsque je sortis des toilettes, la porte me parut s’ouvrir sur un magnifique espace de liberté. J’allais tourner une nouvelle fois à droite, vers la sortie de la fac, mais Géraldine continua tout droit… vers les toilettes pour Dames.



Ah, non, tout de même, je n’allais pas laisser passer ça !



Elle gloussa :



Elle tentait de forcer le passage, mais je n’étais pas décidé à céder le moindre pouce de terrain.



Elle recula et sembla me jauger, puis elle me prit par la main brusquement.



Elle se précipita dans les toilettes pour Dames, m’attirant dans son sillage. Sans regarder autour d’elle, elle fonça vers une cabine dont la porte était entrouverte, m’agrippa, me tira à l’intérieur et referma la porte avec le pied. Nous étions face à face, à nous frôler. Elle était plus belle que jamais. Avant de rentrer, j’avais aperçu en vitesse deux filles qui se lavaient les mains. Apparemment, Géraldine s’en foutait.



Enfin, je la voyais un peu émue ! Ses joues étaient rouge vif et sa respiration haletante. Sans un mot, elle déboutonna son pantalon, le baissa d’un geste brusque et s’assit sur la cuvette. Un regard vers le bas m’apprit qu’elle avait baissé sa culotte dans le même temps. La vision de son pantalon et de sa culotte noire à ses chevilles produisit sur moi un frisson indescriptible. Je m’agenouillai devant elle, et posai mes deux mains sur ses genoux dénudés, en exerçant une légère pression pour lui écarter les jambes. Sans y mettre une franche complaisance, elle ne résista pas plus que ça. J’étais juste à la hauteur de son entrejambe, et j’apercevais son petit buisson noir en haut de ses cuisses.



Je devais me retenir pour ne pas avancer les mains plus haut, je ne me contentais quelques petites pressions sur ses genoux.



Et en effet, la petite fontaine se mit à couler. Je penchai la tête vers l’avant pour mieux me repaître de ce spectacle inoubliable.



Elle se tamponna méticuleusement, jeta le papier dans la cuvette, puis fit mine de se lever.



Je voulais vérifier quelque chose. Ma main droite quitta son genou pour aller caresser l’intérieur de sa culotte. La légère trace d’humidité poisseuse que j’avais cru distinguer était bien là. Je dus puiser dans toutes mes ressources pour trouver en moi la force nécessaire de me relever sans lui sauter dessus. Elle se releva, remonta sa culotte, puis son pantalon. Nous étions face à face, et je fis mine de vouloir me pencher vers ses lèvres.



Nous sortîmes donc ensemble de la cabine. Comme on pouvait s’en douter, les deux filles de tout à l’heure étaient toujours là.



Peu importait. Le doyen de la fac, le président de la république, ou même ma mère auraient pu être présents, Je m’en foutais, moi aussi : rien ne comptait plus que Géraldine.



*****



Les minutes suivantes passèrent comme dans un rêve. Je flottais au-dessus des trottoirs, Géraldine dont je venais de faire la connaissance planait à mes côtés, et nous nous dirigions ensemble vers sa chambre pour aller tranquillement étudier combien de temps mon pénis pourrait demeurer dans son vagin sans ramollir. Incroyable.


« Je vais baiser cette fille, j’y crois pas, elle se fout de moi, qu’est-ce qui se passe, où suis-je, en quelle année sommes-nous, pas de panique, je m’appelle Grégoire, et je vais baiser cette fille, j’y crois pas… ».


Mon cerveau était en mode veille, je cherchais désespérément à le relancer, mais pas moyen ; mes jambes s’allongeaient sous moi, et je les regardais marcher, je les regardais me conduire machinalement, complètement épaté par leur soudaine autonomie. Et voilà que nous montions un escalier, maintenant. « Tiens, d’où il sort, cet escalier, je ne l’ai même pas vu arriver, mais, on n’est plus dans la rue, là ? Je n’ai même pas vu la porte, il y avait une porte ? Forcément, Grégoire, forcément qu’il y avait une porte. Entre un escalier d’immeuble et une rue, il y a une porte. Reprends-toi, mon vieux… Tu te rappelles pourquoi tu es là, au moins ? Mais oui, je suis là pour faire l’amour avec une inconnue, rien de grave. Bon. Et regarde, à propos de porte : la fille en ouvre une, justement. Tu la vois, celle-là ? Mais oui, je ne suis pas aveugle. Et derrière la porte, il y a une chambre, et dedans il y a un lit, et dans le lit tu vas baiser Géraldine, à moins que tu ne préfères une chaise une table ou la machine à laver, c’est toi qui vois. »


Par un miracle que je ne m’explique toujours pas, dès que je fus entré dans sa chambre et que Géraldine eut refermé la porte, les choses redevinrent plus nettes, le brouillard se dissipa. Géraldine habitait un petit trois pièces, tout à fait comparable au mien, peut-être est-ce cette espèce de familiarité avec les lieux qui me rendit ma lucidité, je ne sais.



Elle sourit, un peu rougissante, et s’appuya contre un mur, les mains derrière son dos. Je m’approchai d’elle, lentement, toujours plus près, jusqu’à ce que nos corps s’effleurent. Elle était légèrement plus petite que moi, à peine, et je n’eus qu’à baisser la tête pour goûter ses lèvres. Celles-ci s’entrouvrirent aussitôt et je sentis sa langue chaude et douce se faufiler dans ma bouche. Une sorte de communion s’installa aussitôt. Sans que rien ne fût dit entre nous, nous eûmes envie de prolonger ce moment, et, sans nous toucher davantage, nous laissâmes nos langues se lécher mutuellement, lentement, en tournant, en épousant leurs formes et leurs textures. Géraldine avait les yeux clos, son haleine me parut fraîche comme la rosée ; j’espérais intimement qu’il en fut de même pour moi. Avec un appétit grandissant, elle aspirait parfois ma langue d’une légère succion, puis caressait mes dents.



Pour toute réponse, je glissai une main entre nous, et soulevai délicatement son chemisier pour aller à la rencontre de sa peau. Je caressai son ventre du plat de la main, et jouai avec son nombril. Elle frissonna. Elle se décolla du mur, et sa main droite caressa un instant ma cuisse avant de remonter. Elle saisit mon entrejambe, et me malaxa, à travers mon pantalon. Je n’avais pas l’habitude d’attouchements aussi directement et rapidement orientés vers le sexe ; le désir de la femme ne s’était jamais manifesté à moi avec cette impatience, et j’étais, il faut bien le dire, émerveillé.



Outre l’excitation supplémentaire que me procura cette remarque, je compris que les mots seraient de la partie, avec Géraldine. Je remontai à mon tour ma main vers sa poitrine et commençai à lui effleurer les seins, délicatement, en découvrant sous mes doigts la fine dentelle de son soutien-gorge. N’y tenant plus, je plaquai mon autre main à l’endroit de son sexe, et je la caressai. Géraldine se détacha alors un peu de moi, et regarda franchement le jeu de nos mains, entre nos jambes, la sienne me pétrissant, et la mienne effectuant des mouvements en cercle. Cela semblait la fasciner.



Je réalisai que je venais de la tutoyer, seulement à ce moment. Sans cesser de me caresser, elle déboutonna son chemisier de sa main libre. Dès que son soutien-gorge noir m’apparut, je fis glisser une bretelle le long de son bras, et dès qu’un sein fut accessible, je me penchai dessus et pris son mamelon dans ma bouche. Je le suçai avec avidité en faisant rouler ma langue autour. Géraldine gémit de nouveau, et son autre main s’appuya sur mon pénis. Une fièvre brûlante s’empara de nous. Je commençai à tirer fébrilement, pour ne pas dire n’importe comment, sur son chemisier, pour le lui ôter, pendant qu’elle descendait la fermeture de mon pantalon, et qu’elle appuyait sur mes hanches pour le faire glisser. Devant ma précipitation maladroite, elle entreprit également de baisser le sien.



En quelques instants, nous fûmes nus l’un et l’autre, moi intégralement, et elle ne gardant plus que la petite culotte noire que j’avais aperçue auparavant. Toujours debout, nous nous enlaçâmes de nouveau, et nos mains plongèrent de nouveau sur nos sexes, alors que nos langues reprenaient leur ballet. Je commençais à la sentir s’ouvrir sous mes doigts, ce qui constituait pour moi la réalisation d’un vieux rêve.


La toute première fois que j’avais pu glisser ma main sur la culotte d’une jeune femme, j’avais été émerveillé de la trouver humide sous mes doigts ; cette découverte du désir féminin, alors que je pensais commettre un outrage, avait véritablement changé ma vie. Dès lors, je n’avais cessé de rêver à cet instant magique. « Rien n’est plus rassurant que le désir mouillé salé d’une femme », ai-je pu lire récemment, quoi de plus vrai ?


Voilà sans doute pourquoi je ne pouvais me lasser de caresser le sexe de Géraldine par-dessus sa culotte ; sentir le tissu s’humidifier et s’immiscer dans sa fente, deviner le renflement du clitoris et le gonflement de ses lèvres, tout cela me faisait littéralement flotter. Pendant ce temps, elle avait saisi ma verge, et me masturbait avec délicatesse.



Sans me répondre, et sans suspendre ses caresses, elle m’entraîna en reculant et titubant vers une porte qu’elle ouvrit d’une main passée vivement dans son dos. Je découvris d’un regard une petite chambre, minuscule à vrai dire, un peu en désordre, dans laquelle il n’y avait guère de place que pour son lit - une personne - une table de chevet, et une commode. À force de reculer, Géraldine buta sur son lit et se retrouva assise. Sans perdre un instant, elle prit mon pénis et mes bourses entre ses mains, regarda mon attirail d’un air convaincu, et commença à me prodiguer quelques petits baisers furtifs. Puis, elle fit courir sa langue le long de mon pénis, et le prit dans sa bouche. J’étais cloué au sol et commençais à haleter d’une façon inquiétante.



Elle continuait à me vouvoyer, par jeu sans doute. Je me dérobai et m’agenouillai entre ses jambes. Elle bascula en arrière, sur son lit, les pieds reposants à demi sur le sol. J’avançai ma tête vers les senteurs poivrées de son sexe.



En disant cela, je frottai mon nez contre le tissu de sa culotte, et commençai à la taquiner avec ma langue.



Dans un doute délicieux, je n’aurai su dire si ce « oui » exalté était un début de réponse à ma question, ou un soupir d’encouragement à mes caresses.



En disant cela, j’écartai le côté de sa culotte pour enfin la toucher à même la peau. Merveille des merveilles ! Un coulis de miel tiède sous ma langue, une petite boule lisse sous mon pouce, un duvet frisottant sur ma joue…



J’aimais lui parler tout en la caressant. Elle posa une main sur mes cheveux.



M’avait-elle déjà tutoyé, ou était-ce la première fois ? Je ne savais plus. Mes lèvres quittèrent son puits de douceur, et je me décidai enfin à lui retirer sa culotte, sentant que le dernier acte n’allait pas tarder à arriver. En s’étirant vers l’arrière, toujours allongée, elle parvint à ouvrir le tiroir de sa table de chevet ; elle farfouilla quelques instants et ressortit un petit paquet. Elle sortit elle-même le préservatif de son sachet, et me l’envoya. Je l’enfilai prestement. Je saisis ensuite gentiment Géraldine sous les cuisses pour la soulever un peu, et je la pénétrai lentement, en savourant la progression de mon pénis dans cet antre tiède et moelleux.



Je ponctuai ma question d’un petit aller-retour voluptueux qui lui déroba un nouveau soupir.



Elle avait encore la présence d’esprit de plaisanter ; quant à moi, j’essayai de me concentrer sur la tâche à accomplir. Pas question de me laisser aller, il fallait absolument me contrôler, d’autant plus que Géraldine commençait à entrer en action, ondulant langoureusement du bassin, et répondant à mes mouvements par des plaintes aux accents extatiques. Nos sexes s’emboîtaient parfaitement, je disparaissais entièrement en elle, et les poils de nos pubis crissaient en se mélangeant. Elle mouillait abondamment, gémissait toujours plus fort, fermait parfois les yeux, ou alors redressait la tête pour regarder l’union de nos sexes. Son vagin se contractait et se relâchait autour de mon pénis. Elle leva un bras et je la vis poser elle-même un doigt sur son clitoris pour se caresser, ce qui, je ne sais pourquoi, m’excita encore davantage. Je commençais à me sentir partir et j’aurais voulu de ralentir un peu, mais Géraldine ne l’entendait pas de cette oreille. Ses mouvements du bassin s’intensifiaient, ainsi que ses cris. De son autre main, elle parvint à saisir mes bourses. Mon excitation monta encore d’un cran. « Je ne tiendrai pas » me dis-je. Mon salut n’était plus que de tenter de la faire craquer avant moi. J’écartai sa main pour prendre possession de son clitoris, et j’entrepris de la masser doucement.



Je sentais que j’arrivais au bout de mes forces, et surtout, la volonté commençait à me manquer. À quoi bon ce challenge ? me disait une petite voix, laisse-toi aller ! Géraldine se collait à moi avec de plus en plus de force. Sa main qui caressait mes testicules commença à s’écarter et à venir rôder près de mon anus. « Si elle fait ça, je craque, c’est sûr » pensais-je. Je pris alors les devants et quittai son clitoris pour glisser ma main sous elle ; mon majeur vint se mettre franchement sur son anus que je commençai à masser sans vraiment encore forcer le passage.



Et en disant cela, je sentis les muscles de son vagin se contracter d’avantage, tandis qu’elle appuyait fort avec son doigt pour me pénétrer. C’en était trop. Tout bonnement, je fis ce qu’elle demandait, au moment où elle me le demanda : j’éjaculai indiscutablement. Qu’auriez-vous fait à ma place ?



*****



Quand le tumulte fut passé, alors que nous nous étions laissés aller, alanguis, à quelques minutes de silence, vint l’heure de faire les comptes.



Le temps…


Quand je pense qu’à l’heure où j’écris ces lignes, Géraldine bouquine sur le divan, derrière moi, et que les gosses jouent dans le jardin, je me dis : C’est dingue, quand même…