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n° 10656Fiche technique22150 caractères22150
Temps de lecture estimé : 13 mn
05/08/06
Résumé:  Un cheval boiteux, un guérisseur et une copine prévenante.
Critères:  f inconnu forêt danser amour cérébral revede noculotte fmast nopéné jeu zoo
Auteur : Olaf      Envoi mini-message

Collection : Solitaire le plaisir ?
Le goût du noir

Un jour, sans trop savoir pourquoi, on se dit qu’au même moment d’autres le font aussi. À leur manière. D’où l’idée de réunir quelques textes sur ce rituel immémorial, en jouant sur les phrases qui se répètent, les mots qui changent de sens en fonction du contexte, les gestes tantôt sublimes tantôt abjects suivant les sentiments qui les accompagnent. Alors, finalement, solitaire le plaisir ?




J’avais fait appel à un rebouteur sur le conseil de Stéphanie, l’amie d’enfance avec qui je montais à cheval. Mon lipizzan boitait et les soins prodigués par le vétérinaire ne le soulageaient pas. À l’entendre, le guérisseur qu’elle connaissait serait l’homme de la situation.

Je me mis à en douter dès son arrivée. Peu loquace, il semblait regarder au travers de moi et se dirigea directement vers l’écurie sans prêter attention à ce que je lui expliquais. Cela m’irrita, car je n’aime pas confier mon cheval à quelqu’un en qui je n’ai pas confiance.


Je fus soulagée de pouvoir corriger mon appréciation dès l’instant où il posa ses mains sur la bête. Sachant à quel point Stéphanie partage ma fascination pour les belles mains, je me demande aujourd’hui encore si elle ne m’a pas fait rencontrer le monsieur avec une arrière-pensée bien précise.

Sur notre échelle manuelle érotique, ouverte vers le haut comme l’échelle sismique de Richter, j’attribuai sans hésitation huit à ces charmantes extrémités. Légèrement moins que ce qu’avait obtenu le dernier amant de Stéphanie, dont elle décrivait avec délice les secrets de caresseur. Mais nettement plus que le cinq concédé d’office lorsqu’un frisson d’admiration parcourt notre échine à la découverte d’un objet de convoitise.


Assez larges pour donner envie de se glisser entre elles, fortes sans être épaisses, ornées de longs doigts finement dessinés et droits, le bout des phalanges bien en chair, ces mains étaient superbes.

En outre, non seulement leur forme était admirable, mais le monsieur savait en jouer avec un art consommé. Sa manière de manipuler l’animal était fascinante. Il alternait avec une étonnante facilité la douceur du toucher et la puissance du massage. Mettant en évidence d’une simple pression des doigts chaque zone douloureuse sur l’animal, tout en l’apaisant par le calme et la sûreté de ses gestes.


Je fus rapidement hypnotisée, m’imaginant être à la place de la bête, heureuse qu’il se saisisse de mon corps, flatte mes hanches de petites tapes amicales, pétrisse mes fesses à pleines paumes, avant de faire rouler ma peau sous ses doigts à la recherche d’un point secret qui ouvrirait les portes de mon intimité.


Je revins sur terre lorsqu’il termina son massage en gratifiant mon cheval d’une ultime caresse, que je crus sentir se prolonger à l’intérieur de mes cuisses. Il remarqua sûrement mon trouble, car depuis ce moment, il me parla avec plus d’attention, expliquant ce que je devais surveiller et comment continuer le traitement. Sa voix était douce, presque aussi enveloppante que ses mains. J’avais chaud partout, et une furieuse envie de le revoir en tête-à-tête.


Je n’en eus malheureusement pas l’occasion. La boiterie disparut, mais mon cheval fut atteint de coliques quelques semaines plus tard et je dus m’en séparer. Depuis ce jour, ni les sorties entre filles, ni les anecdotes de Stéphanie sur ses amants successifs ne suffirent à me faire retrouver ma joie de vivre. La bête me manquait cruellement, et l’absence d’exercice physique commençait à marquer ma silhouette. C’est probablement ce qui poussa Stéphanie à insister pour m’inviter à une de ses soirées « goût du noir ».


Elle en avait eu l’idée par le biais d’une émission de télévision du même nom, au cours de laquelle quelques protagonistes mangent dans l’obscurité la plus totale, sans savoir qui sont les autres invités. Les caméras étant munies de dispositifs de vision nocturne, seuls les téléspectateurs peuvent suivre les faits et gestes de chacun des convives. À la fin du repas, l’assemblée est invitée à choisir à l’unanimité de poursuivre la conversation à la lueur des bougies, ou en cas de refus de l’un ou l’autre des invités, de se séparer sans se découvrir.


Malgré quelques réticences, je décide d’accepter l’invitation. Ce n’est pas que la compagnie des hommes m’effarouche, bien au contraire. Mais l’idée de me trouver dans le noir avec un inconnu soigneusement choisi pour remettre du piment dans ma vie freine un peu mon enthousiasme. Je connais trop bien la manière parfois perfide qu’a Stéphanie de mélanger les hommes et les femmes de son entourage.

Elle achève toutefois de me convaincre en me promettant que je ne serai pas déçue de son choix, et que je ne courrai aucun danger physique ou moral tant qu’elle serait là pour empêcher tout dérapage.


Le soir venu, je suis accueillie par un copain de Stéphanie qui joue le maître de cérémonie. Muni de lunettes spéciales, il nous guide dans le noir à travers l’appartement et nous place autour d’une table. Une fois le dernier invité arrivé, il dépose des assiettes devant nous et se retire.


Nos essais maladroits pour repérer les couverts sans rien renverser nous donnent l’occasion de rompre le silence et de nous prodiguer conseils et encouragements. Après un temps d’adaptation, nous arrivons à manipuler nos services assez efficacement pour découvrir sans blessure grave que le hors-d’œuvre est délicieux.

Mais l’atmosphère étrange dans laquelle nous nous trouvons nous inhibe encore, et la conversation se limite à quelques généralités gastronomiques. Sachant qu’un des deux hommes présents est sensé me sortir de ma torpeur amoureuse et sexuelle, je me concentre sur les intonations de leurs voix en espérant les démasquer rapidement. Le timbre chaleureux de mon voisin de droite m’intrigue, et réveille de vagues souvenirs dans mon subconscient, mais cela ne suffit pas à faire remonter d’image précise en surface.



Il est d’ailleurs assez habile pour évoquer des détails de sa vie sans se dévoiler. Je m’applique à en faire de même, lorsque Stéphanie, qui maîtrise parfaitement le déroulement de ce genre de rencontres, aiguille la discussion sur des sujets plus personnels. La musique d’ambiance aidant, nous commençons alors à nous livrer un peu plus.

Les anecdotes de Stéphanie nous plongent dans des souvenirs secrets, intimes même. Finalement, elle se lâche et évoque de manière provocatrice notre notation des mains masculines, et les effets que la description des attributs des meilleurs candidats a sur elle lorsque nous nous retrouvons pour en parler.


J’ai un sérieux doute en réalisant à quel point elle insiste sur ce que je lui avais confié à propos de son rebouteur. À l’entendre, une fois de retour chez elle, elle s’était imaginée sous l’emprise du guérisseur. Reproduisant à la perfection ce que j’avais évoqué des frôlements de sa peau sur mon cheval, elle s’était longuement caressée avant de s’offrir un délicieux orgasme. Les voix des messieurs dénotent un trouble certain à l’évocation détaillée de cette gâterie.


Brièvement interrompue à l’arrivée du plat principal, puis du dessert, la discussion reprend chaque fois de plus belle sitôt le départ du maître d’hôtel. Nous sommes obligés de chercher à tâtons les plats pour nous servir, touchant à l’occasion la peau d’un autre convive, ce qui nous rapproche peu à peu les uns des autres et achève de nous délivrer de toute réserve.


Nous sachant invisibles, nous hésitons de moins en moins à exprimer les émotions très sensuelles qui naissent en nous. Très en verve, mon vis-à-vis tente de nous faire découvrir en termes imagés un fruit qu’il a déniché dans la corbeille du dessert, dont il affirme qu’il exhale des senteurs de femme amoureuse.

Sa description me laisse perplexe, et je n’arrive pas à découvrir de quoi il s’agit. Il s’amuse de ce qu’il considère comme un blocage caractérisé, et se propose de me le faire goûter. Se guidant d’une main sur le bord de la table, il se lève et approche délicatement le fruit de mon visage, caressant au passage mon épaule, puis glissant le long de mon cou pour arriver sans trop d’hésitation à mes lèvres.


Le goût du fruit se mélange agréablement au parfum de sa peau. Le cocktail combiné des senteurs exotiques, de la chaleur de sa main et de la douceur de son approche est troublant et fait monter une première bouffée de désir en moi. Stéphanie le perçoit immédiatement. Elle me connaît décidément trop bien.


Sans respect pour ma pudeur et ses promesses de bonne tenue, elle propose d’attendre les cafés et les liqueurs en dansant. Je suis trop intriguée par celui que j’espère démasquer très prochainement pour trouver de bons arguments de refus.

Il m’aide galamment à me lever. Sitôt ma main entre les siennes, le doute n’est plus permis. Mais si ce que j’avais ressenti en sa présence dans l’écurie se confirme, je suis irrémédiablement en danger. D’autant qu’en attente de mes règles, j’ai choisi de ne pas porter de soutien-gorge sous ma robe d’été pour échapper à toute contrainte désagréable.


Il ne me laisse de toute façon pas le temps de mettre au point une stratégie de défense. D’emblée il glisse ses doigts le long de mon bras, sans se priver d’effleurer ma poitrine au passage. Connaissant la sensibilité du monsieur, je suis sûre qu’il perçoit immédiatement ma quasi-nudité, et dans quel état sont mes seins.

Il se montre d’ailleurs particulièrement prévenant, et se contente d’en dessiner furtivement le contour du dos de la main. En temps normal, je ne tolérerais pas une telle entrée en matière. Il faut ces mains, ce doigté, cette chaleur pour que j’en arrive à craquer si subitement, et que je le laisse progressivement s’emparer de moi.


L’atmosphère irréelle dans laquelle nous nous trouvons me donne même envie de le pousser à s’enhardir. Je me surprends à désirer ses mains partout autour de moi, comme il en avait gratifié mon cheval. J’ai envie de sa force sur mon corps, de son énergie en moi, juste avant que mon ventre s’ouvre et se vide de ses douloureuses tensions.


En équilibre instable ces jours-là, je supporte pourtant à peine qu’on me touche. À moins que le manque de caresses ou la douceur implorante de l’amant me fasse fondre. Petite flaque informe je me coule alors autour de mon homme du moment et me laisse ballotter de vague en vague, heureuse d’accueillir ses déferlantes, si c’est ainsi qu’il choisit de s’abandonner à notre échange.


Mon cavalier est déjà arrivé à énerver ma peau à tel point que j’ai de la peine à attendre la progression de ses caresses. Rassurée par le fait que personne ne peut nous voir, j’ai hâte de passer des frôlements hésitants de la découverte aux pétrissages possessifs, aux empaumements impérieux et autres saisissements ravageurs.

Béante d’envie, je me mets à utiliser tous les stratagèmes possibles pour lui montrer mon impatience. Il me faut maintenant le frottement de ses habits pour éteindre ce que ses caresses allument, la dureté de son membre contre mes fesses pour annihiler mes restes de bonne éducation. Je me découvre femelle, lascive, féline tout à la fois, me courbant sans pudeur à la recherche de notre plaisir.


Absorbée par ce corps à corps, je perçois comme une désagréable intrusion la tentative de rapprochement de l’autre invité masculin, probablement le copain du moment de Stéphanie. Profitant du désordre ambiant et de la difficulté à s’esquiver dans l’obscurité, il fait semblant de caresser mes fesses comme le ferait mon cavalier.

Quel manque d’élégance, quelle grossière incongruité. Tout le contraire de la symphonie d’attouchements que le chaman joue sur mon clavier intime, ne laissant jamais plus de quelques centimètres carrés inoccupés entre nous. Je suis tombée raide dingue d’un octopode qui me tentacule, me tâtonne, me beaucoup plus encore puisque entente magique il y a.


Conquérant, il n’est pas envahissant. S’emparant de mes lèvres avec un naturel désarmant, il me donne immédiatement envie d’en offrir plus. Envie de le surprendre, d’anticiper ses désirs, de faire un cadeau de tout ce à quoi il ne pense pas encore, de m’encajoler entre ses bras en oubliant ce jeu artificiel.

Envie de le pénétrer avant qu’il songe à me fouiller, de l’écarteler, de le disséquer couche après couche, de le démâter sous une pluie de baisers.


Je m’agrippe à ses fesses pour mieux le laisser glisser le long de mon ventre, je me suspends à ses épaules pour que toutes ses mains trouvent place entre mes cuisses, je me visse contre son bassin pour mieux lui laisser embrasser ma nuque et le creux de mes oreilles.

Je lui apprends à faire refleurir les paysages laissés en friches par trop d’amours inachevées, à arpenter les chemins de traverse de ma géographie secrète.

Il est bon élève, et mon rôle de maîtresse me comble de plaisir. Je déguste sans retenue ses caresses impatientes, provoque les griffures de ses ongles sur mes rondeurs irritées, suspends la montée de mon plaisir en le manipulant jusqu’à la limite du supportable. Puis je me régale de son trouble lorsque je lui demande ingénument s’il souhaite que je vienne le rejoindre au bord du précipice.


Reprenant le service à la volée, il s’octroie au final de dénuder mes seins et d’en téter les bouts, imitant la succion d’un bébé affamé. Il a le raffinement de s’arrêter juste avant que la douleur devienne insupportable.

Je suis ravagée de fond en comble par le désir de cet homme, et le rêve d’un enfant que ce geste réveille. L’inconnu me révèle dès nos premiers instants des recoins de mon être que je ne connaissais pas, laissant percevoir en lui de séduisantes qualités.


L’imminence du feu d’artifice que ses mains se préparent à m’offrir me rend particulièrement lucide. Jamais un homme ne m’a offert de jouir dans une telle communion sensuelle.

En plein jour, j’aurais plongé mon regard au fond de ses yeux et aurait demandé grâce. Qu’il m’achève, qu’il me fouille et me fasse exploser. Je suis prête, ouverte, offerte, béante, dans ma tête, sur ma peau, dans le plus profond de mon corps. Je n’ai plus la force de trouver le plaisir par moi-même. À l’aide, je ne m’appartiens plus…


Stéphanie en décide autrement, et ne nous permet pas d’aller aussi loin. Reprenant son souffle et se libérant de l’emprise de son inélégant frôleur, elle croit respecter sa promesse originelle en proposant d’allumer la lumière. Quelle gourde, si près du but…


Devant notre refus catégorique, elle se glisse entre nous à la manière d’un arbitre de boxe et déclare en conséquence la soirée terminée. Sans plus attendre, elle prend les deux hommes par la main et les conduit hors de ma vue. J’en pleurerais de rage.


Lorsqu’elle allume à nouveau la lumière, je la découvre visiblement heureuse de s’être libérée à bon compte d’un partenaire trop fade pour un usage prolongé. De mon côté, sa brutale intervention me laisse dévastée, en désir des pieds à la tête. Mon guérisseur a emporté une partie de mon intimité avec lui, je suis physiquement mal du manque de lui. Son départ m’a dépeuplée.

Je suis trop énervée pour rester une minute de plus et refuse sans ménagement l’invitation de Stéphanie à finir la soirée avec elle autour d’une bouteille. Elle semble désolée de me voir la quitter dans cet état. Tant pis pour elle, c’est bien de sa faute.


Je pense un instant à rentrer chez moi et me soulager des tensions accumulées en me caressant sous la douche. Mais je sens que cela ne suffira pas, la frustration est programmée. Mon ventre est trop plein de toutes les douceurs reçues, ma peau est à vif du désir de l’inconnu. Il serait illusoire d’espérer m’apaiser de quelques câlins en solo. Il me faut plus, infiniment plus…


Sans savoir trop pourquoi, je prends le chemin du manège où j’ai rencontré le rebouteur pour la première fois. Je n’avais plus eu le courage d’y retourner depuis la mort de mon cheval, peut-être est-ce l’occasion rêvée ?

Tout est calme, personne ne s’est attardé. Je traverse discrètement les écuries. Les chevaux qui me connaissent ne semblent pas s’inquiéter de mon intrusion nocturne et restent tranquilles. J’arrive enfin devant le box du cheval de Stéphanie, qui m’accueille en posant ses naseaux sur mes mains. Maintenant je sais ce que je suis venue faire…


Beau joueur, toujours prêt pour n’importe quelle aventure pourvu qu’il y ait de l’avoine et des galops en liberté, il ne semble pas s’étonner de me voir le brider et nettoyer ses sabots au milieu de la nuit. Il n’hésite pas non plus à quitter son box sans selle. Je jurerais même qu’il a détourné la tête au moment où j’ai retiré mon string avant de le sortir. Peut-être ne suis-je pas la première à chercher consolation de la sorte auprès de lui…


Le manège est en pleine campagne. Après un petit kilomètre d’échauffement au pas et au trot, nous arrivons sur notre chemin de promenade traditionnel. Il dresse joyeusement les oreilles et attend mon signal. Montant à cru, je suis obligée de lui faire confiance. Je lui rends la bride. Étonné, il flaire de gauche et de droite, puis s’élance sans hâte pour un galop souple et agréablement délié.

Notre chemin longe une petite rivière sur plusieurs centaines de mètres, le spectacle est sublime. Arrivé à l’entrée d’une forêt, le cheval ralentit et se met au pas. L’effort et la vitesse m’ont fait du bien. Je me sens plus détendue, j’ai repris possession de mon corps. Mon désir de l’homme, en revanche, est encore plus aigu. Délicieusement aigu. Je me sens mûre pour m’offrir à lui.


Le cheval comprend-il ce que j’attends de lui ? C’est fort probable, tant il semble maintenant se mouvoir de manière à éviter toute secousse. Je sens son dos se tendre entre mes cuisses, se courber puissamment au moment où il lance ses antérieurs, puis se creuser pour accueillir mes fesses nues contre son échine. À chaque pas, son garrot vient presser délicatement ma fente. L’air frais de la nuit transperce le tissu de ma robe et me fait frissonner. La tiédeur du pelage contre mes cuisses contraste avec ce que je sens sur le reste de mon corps. Les pointes de mes seins sont à nouveau dressées, comme sous les doigts du rebouteur tout à l’heure.


Je ferme les yeux, laissant mon corps suivre les mouvements du cheval. Il sait par où passer, je n’ai pas besoin de le guider et m’abandonne aux émotions que je ressens encore si fort au fond de moi.

Je sens le corps de l’homme contre le mien. Je sens son sexe glissé entre mes fesses. Il me tient solidement aux hanches maintenant, ses fortes mains me font aller et venir contre lui. Ma vulve est à nouveau gonflée de désir, ma liqueur coule. Je m’ouvre pour lui, pour qu’il entre enfin, qu’il achève ce qu’il a si merveilleusement commencé.


Mon bassin bascule d’avant en arrière au rythme du pas du cheval. Chaque frôlement du pelage contre ma vulve décuple l’envie que j’ai de l’homme, l’envie d’être enfin prise, de lui appartenir. Je serre mes cuisses contre les flancs de la bête, redresse mon torse et, abandonnant la bride, je caresse mes seins. Je n’en peux plus de cette envie qui gonfle mon ventre, de me sentir au bord de l’explosion depuis si longtemps. Si j’étais entre ses bras, il lui suffirait d’une secousse des hanches pour me faire jouir. Sentir son membre bouger juste un tout petit peu plus profondément en moi, et je me mettrais à hurler de plaisir.


Soudain le cheval s’arrête. J’en profite pour écarter mes cuisses plus encore, et frotte sans retenue mon entrejambe contre son dos. Il n’en faut pas beaucoup plus pour que mes hanches commencent à se déchaîner. Mon ventre se crispe, les premières vagues déferlent, mon corps tout entier est ballotté dans un gigantesque orgasme. Les secousses se succèdent à un rythme endiablé, chacune plus intense que la précédente. Le plaisir est tellement fort que je m’effondre sur l’encolure du cheval, haletante, sans forces.


Très lentement, avec autant de prévenance qu’un amant passionné, le cheval se remet alors en marche, en direction du manège. Je me laisse d’abord complètement aller sur son dos, bercée par son allure. Puis le frottement de son pelage contre mon sexe encore béant et détrempé devient trop fort. Après un orgasme de cette violence, même le plus petit baiser serait à peine supportable.


Je saute à terre et décide de revenir au manège à pied. De temps à autre, la bête approche ses naseaux de mon dos et souffle doucement contre ma peau. Les frissons qu’il provoque sont un délicieux complément à ce que je viens de vivre.


Au moment de remettre le cheval dans son box, je découvre une petite tache rouge sur le garrot. Amusant mélange entre ma liqueur de plaisir, mes humeurs de femme et la sueur de la bête. Demain, mon ventre sera tout neuf. Pour un amour tout neuf, peut-être ? Joli symbole en tout cas…