n° 10743 | Fiche technique | 32213 caractères | 32213 5433 Temps de lecture estimé : 22 mn |
06/09/06 |
Résumé: La porte verte. Verte comme l'espérance. C'est une histoire d'espérance, mais avant tout de pure fiction. Construite comme une ribambelle de dominos, alignés les uns à côtés des autres, un alignement de métaphores. | ||||
Critères: #fantastique fh ff ascendant voir fmast cunnilingu fgode pénétratio fdanus | ||||
Auteur : Balou (Epicurien, amoureux de la vie) Envoi mini-message |
L’homme jubilait, un sourire radieux illuminait son visage. Quel plaisir, quels merveilleux instants il avait dégustés au moment de passer à l’acte, et de concrétiser ce qu’il faut bien avouer comme un pur fantasme.
Splendide ! Elle était fabuleuse ! Jamais il n’aurait pensé la posséder un jour. Et dire qu’il n’avait pas osé, que de temps perdu. S’il avait su…
Balou sifflotait au volant de sa berline allemande. Enfin son rêve se concrétisait, il était lié avec elle, pour la vie pensa-t-il.
Il avait acheté une vielle demeure à l’écart de la ville. Un manoir où il ferait bon vivre. Certes, il faudrait réaliser d’importants travaux de rafraîchissement, mais une partie était habitable, et les cuisines avaient été refaites à neuf, alors que demander de plus ?
Il était devenu l’heureux propriétaire d’un domaine mis en vente au décès de la propriétaire, une dame presque centenaire.
Vanessa, la femme de Balou, lui avait sauté au cou. Elle qui adorait la campagne, elle était servie. Ce serait leur petit coin de paradis, après l’année infernale qu’ils avaient passée (voir « Sublimation »).
Vanessa était une grande et svelte jeune femme d’une trentaine d’année. Brune aux cheveux courts constamment ébouriffés qui lui donnaient un look résolument rock, elle était une ancienne volleyeuse de série nationale. Vanessa adorait enrouler ses jambes autour du bassin de Balou lorsqu’ils faisaient l’amour. Ses cuisses musclées le maintenaient ainsi parfaitement en place pour qu’il puisse la limer longuement.
Son mari adorait également sa poitrine. Ronde, ferme, voluptueuse, Balou jouissait parfois entre ses seins, qu’elle serrait contre la hampe. Il tétait également les bouts dardés, avec une infinie tendresse.
Mais ce qu’elle préférait par-dessus tout, c’était la sodomie. Sentir vibrer son homme entre ses fesses, ses mains puissantes accrochées à ses hanches. Le happer entièrement dans ses entrailles et se masturber l’orchidée, puis le voir jouir dans le miroir de leur chambre, telles étaient les petits bonheurs de Vanessa.
S’offrir à lui de cette manière était pour elle une offrande pure d’amour.
Ils n’avaient pas d’enfant et n’en auraient pas. La vie ne leur offrirait jamais ce bonheur. Balou avait pleuré toutes les larmes de son corps, il se sentait affreusement responsable. Sa femme l’avait aidé, consolé. Ils avaient passé de longues heures à discuter, pensant qu’ils allaient se séparer à cause de cette situation.
Bien au contraire, cela n’avait fait que renforcer leur amour. Ils s’étaient retrouvés comme aux premiers jours de leur idylle naissante.
Le hobby de Vanessa était le jardinage, ou plutôt la culture des plantes. Elle avait décrété que les plantes vertes faisaient partie intégrante de leur vie. Balou avait accepté de vivre dans la forêt vierge pendant plusieurs années. Maintenant il y aurait davantage d’espace entre lui et les plantes, dans cette vaste maison.
Balou pensait à tout cela en conduisant vers son domicile. « Il va falloir s’occuper sérieusement du déménagement », pensa-t-il.
Trois mois plus tard.
La main allait et venait. L’homme n’en croyait pas ses yeux. Elle le masturbait, la fille des tableaux le caressait !
Balou, nu, couché aux côtés de sa femme, se faisait branler par un spectre. Il savait que c’était un esprit, sa substance était légèrement transparente. Ensuite la jeune fille s’agenouilla pour le prendre en bouche. C’était bon, chaud, doux, comme une vraie femme.
Balou haletait. Sa femme bougea dans son sommeil.
La jeune fille était rousse. Elle portait un chignon et une robe des années folles qui dévoilait ses jambes. Un imposant collier de perles pendait à son cou. Sa peau blanche contrastait avec le rouge sang de ses lèvres. Son petit nez en trompette se noyait dans la noire toison pubienne de Balou. Joues creusées, elle aspirait, pompait inlassablement.
Soudain, le bonheur le submergea, il éjacula abondamment à longs jets chauds et gras.
Il se réveilla. « Mince, j’ai joui en dormant », fut sa pensée première. « Punaise, je suis tout gluant, en plus c’est froid maintenant ».
Il se leva doucement, tâtonna dans l’obscurité, puis rejoignit les toilettes, sans se cogner aux meubles pour la première fois. « J’ai enfin la disposition des meubles en tête », se dit-il en se nettoyant après avoir uriné.
Balou se recoucha. Il jeta un œil au radio-réveil. 2h10.
Elle s’appelait Julie. Il avait fouillé dans les papiers de l’ancienne propriétaire. Depuis un mois, c’était la troisième fois qu’elle venait le hanter en rêve. Il n’osait pas en parler à sa femme. Balou soupçonnait le fantôme de les épier lorsqu’il faisait l’amour à Vanessa.
Il devait s’avouer que cette perspective décuplait sa vigueur sexuelle. Se savoir regardé, observé, n’était pas pour lui déplaire. Mais bigre, le manoir est hanté !
La fille sentait le caramel. Vanessa l’embrassait avec fougue. Elle avait été immédiatement attirée par cette femme rousse. Sa longue chevelure flamboyante reposait sur ses épaules blanches. Julie poussa doucement sa brune amante. Ensuite, couchées tête-bêche, elles se prodiguèrent de délicieuses caresses. La langue de Julie était loin en elle. Chaude et longue, elle virevoltait dans son ventre. Vanessa hurla la première.
Elle se réveilla, elle était en sueur. Les bouts de ses seins pointaient sous sa nuisette. Le simple frottement des tétons contre la soie lui envoyait de délicieux frissons dans son ventre chaud.
« Et bien ma vieille, tu as joui en dormant », « Je suis encore toute trempée », se dit-elle en portant ses doigts à la bouche. « J’aime », dit-elle en se léchant les doigts, ivre de bonheur. Balou n’avait rien remarqué, il était silencieux à ses côtés, il devait dormir profondément.
Elle lança un coup d’œil à son réveil. 2h20. « Notre maison est hantée par une libertine », fut sa dernière pensée avant de se rendormir, un sourire aux lèvres.
Vanessa non plus n’avait pas osé parler de ses trois rêves à son mari. « Il me prendrait pour une folle, c’est certain ».
Balou se réveilla à sept heures en ce mercredi matin. Une journée chargée l’attendait au bureau. Il se doucha rapidement, laissant ses pensées vagabonder vers Julie.
Tout en se rasant, il tentait de se rappeler le physique de la jeune femme rousse. Elle lui rappelait quelqu’un, mais qui ? Il se torturait encore l’esprit lorsque la porte s’ouvrit dans son dos.
Ce n’était pas Vanessa…
Balou terminait son rasage, il était nu. Lorsqu’il la découvrit dans l’embrasure de la porte, dans le miroir de la salle de bain, elle lui sourit. « Sacrebleu c’est elle. C’est Mylène ». Julie ressemblait terriblement à une chanteuse pop. Balou déglutit à la vue de Julie, nue qui se colla à lui. Elle lui embrassait le dos. Il sentait qu’elle frottait son entrejambe contre ses cuisses. « Elle mouille déjà », pensa-t-il.
Il se retourna. Elle se jeta sur sa bouche. Ils s’embrassèrent longuement et passionnément.
Balou sentait le parfum sucré de Julie, « du caramel », pensa-t-il, en lui rendant son baiser. Elle le masturbait vigoureusement, elle serrait le gland chaud entre ses cuisses.
Balou s’arracha à son étreinte.
Elle regardait froidement de ses yeux bleus l’homme nu en face d’elle.
Balou n’en croyait pas ses oreilles. Il rougit. Ses oreilles bourdonnaient.
Peine perdue, il se laissa aller dans la bouche de la jeune femme.
Devant la bibliothèque Louis Philippe, Balou chevauchait en levrette la rousse apparition. Les lourds tapis d’orient permettaient des corps à corps que Vanessa et Balou avaient déjà pratiqués.
Balou devenait dingue. Cette femme l’envoûtait. Mais quel divin fessier il avait devant lui.
Il introduisit un doigt explorateur dans l’étroit œillet.
Elle cria de joie en sentant le gland violacé de son amant cogner contre son pertuis. Doucement Balou avança son bassin, lentement l’ogive pénétra les entrailles de Julie.
La suite ne fut qu’une cascade de gémissements, de cris, de râles.
Soudés l’un à l’autre, ils restèrent couchés sur le tapis. Balou eut tout le loisir de détailler son amante.
Julie avait de mignons petits seins, hauts perchés, dont les bouts roses érigés réclamaient encore une caresse. Balou se baissa et les embrassa. Il ressortit du chaud fourreau anal. Julie gémit. Balou la couvrit de baisers. Allongée de tout son long, elle se laissait faire. Ses fines hanches, ses jambes fuselées, son ventre plat, sa chevelure flamboyante, reçurent les caresses du brun quadra.
Elle jouit à nouveau sous les lèvres masculines. La bouche la suçait. La langue titillait son bourgeon dressé. Julie pressa la tête de Balou entre son ventre. Elle hurla encore de sa petite voix aiguë.
Ensuite, sous les yeux éberlués de Balou, elle se volatilisa.
Vanessa se tenait devant lui.
Son regard se posa tout d’abord sur les fines chevilles, puis sur les mollets, ensuite il remonta le long du galbe des jambes, pour s’arrêter sur la brune toison.
Vanessa s’agenouilla à son tour face à lui.
Elle embrassa le torse velu de son mari.
Le lendemain, samedi.
Zoé gambadait dans le parc. La chatte était ravie de l’espace. Elle revivait.
Vanessa et Balou se promenaient autour du manoir. La journée se terminait, mais il faisait encore clair en ce début d’été.
Elle lui pinça les fesses. Ils éclatèrent de rire.
Chacun avait avoué à l’autre ses rêves érotiques ; Balou lui avait aussi raconté l’épisode de la bibliothèque. Ensuite, ils avaient fait l’amour tendrement, passionnément, sous les yeux de Julie.
Ils avaient chiné dans les vieux papiers du domaine. Lors de leur emménagement, les anciens tableaux avaient tout naturellement été décrochés des murs et stockés dans la cave. Balou avait recherché ceux représentant Julie, les avait dépoussiérés, et déposés dans son bureau.
Il y avait cinq toiles. Balou admirait la finesse de la peinture. Quatre portraits de Julie, de la petite fille jusqu’à la grand-mère. Le dernier était beaucoup plus intime. Il représentait la châtelaine d’une vingtaine d’années, nue, couchée lascivement sur sa couche. Elle regardait un autre portrait accroché au-dessus d’elle.
Balou colla son nez sur la toile pour tenter de distinguer le visage peint. Il ne vit pas grand-chose, il s’agissait simplement d’un homme grand et brun coiffé d’un chapeau haut de forme.
Tous deux scrutaient maintenant attentivement la toile. Balou l’avait posée sur la table du bureau, à la lumière de la lampe. Sa femme avait déniché une loupe qui leur permit d’agrandir le portrait de l’homme dans la toile.
Quelle en était la signification ? Le couple continua ses investigations. Ils fouillèrent la cave de fond en comble. Au bout de deux heures ils stoppèrent leurs recherches. Couverts de poussière, il s’installèrent dans le salon et mirent en commun leurs découvertes.
Il faisait maintenant nuit noire. Zoé dormait, roulée en boule au pied de la bibliothèque.
Balou alla se servir un cognac, il en avait besoin. Vanessa dit à haute voix :
« Voici en gros l’histoire de Julie Desmarais, d’après son journal intime et des différentes coupures de presse retrouvées dans un vieux coffre en bois.
Julie est née à Dijon en 1905. Fille unique, nous ne savons presque rien jusqu’à ce qu’elle débute la tenue de ce journal intime vers 17 ans. Son père était le propriétaire fondateur d’une entreprise d’emboutissage de la région. Sa mère mourut lorsqu’elle avait dix ans d’une longue maladie.
Vers 18 ans elle fait la connaissance de Jacques, grand et beau garçon, fils des métayers. Elle en tombe follement amoureuse. Nous sommes en 1923, Julie découvre le sexe et l’ivresse d’aimer.
Son père Edouard règne sur son entreprise et sur le domaine. Il déteste Jacques alors âgé de 30 ans, car il n’est pas digne de sa fille pense-t-il. Les deux jeunes se voient en cachette. Jacques initie Julie à toutes les subtilités amoureuses et sexuelles. Elle sait qu’il a vécu cinq années en Prusse Orientale en servant de mercenaire dans l’armée allemande. Il a vécu avec une riche veuve d’origine polonaise, dont il a hérité la fortune à son décès.
Jacques revient ensuite en Bourgogne pour monter une société concurrente à celle d’Edouard.
La guerre est déclarée entre les deux hommes.
Julie souffre, son père la fait suivre par sa milice. Nous sommes en 1925, deux ans ont passé. La police retrouve le cadavre de Jacques dans une décharge publique. Le corps a été écrasé par une presse métallique.
Edouard est immédiatement accusé d’avoir organisé le meurtre de l’amant de sa fille. La presse de l’époque s’empare de l’affaire qui fait la une jusqu’à Paris. Partisans et adversaires de la famille s’affrontent par journaux interposés.
De graves soupçons pèsent sur le patron de la société d’emboutissage de bourgogne, hélas aucune preuve, aucun indice n’est relevé par la police.
L’entreprise de Jacques perd son patron charismatique, et avec elle ses illusions et ses fonds. En effet les journaux annoncent avec pertes et fracas que les caisses de la société de Jacques étaient vides, les 30 salariés se retrouvent sans salaire ni travail.
Pour Julie c’en est trop. Elle voit dans ce coup de Jarnac l’empreinte de son père. Deux jours plus tard, elle embarque pour Le Caire, et rejoint le jeune archéologue Jean-Philippe Lauer et se consacre durant 40 ans à la fouille et à la restauration des pyramides de Saqqarah.
En 1965 à l’âge de 80 ans meurt Edouard Desmarais. Sa fille Julie rentre en France, elle vend l’entreprise familiale à une holding financière et s’installe définitivement au manoir. Elle ne fera jamais son deuil de son premier amour. Il n’y a pas d’héritier, de plus personne ne sait où sont passés les dizaines de millions versés à Julie lors de la vente de la firme.
Julie vivra ainsi encore presque un demi-siècle, recluse dans ses souvenirs. Certains disent qu’elle parle aux morts, d’autres l’auraient vu la nuit marcher dans les vignes vêtue d’une tunique blanche ».
Le manoir était silencieux. Balou se rappelait que pendant plusieurs mois, certaines personnes missionnées par des éminences grises avaient fouillé la demeure. Le parc avait été également sondé. En fin de compte le magot de Julie n’avait jamais été trouvé. Balou avait également relevé que deux techniciens avaient subi de graves accidents durant les investigations. Ils auraient perdu la raison en voyant le fantôme de Julie.
Tous ces évènements mis bout à bout intriguaient de plus en plus les jeunes propriétaires. Leurs escapades amoureuses avec le spectre n’arrangeaient évidement pas la situation.
Assise dans un fauteuil, Vanessa réfléchissait. Elle portait une robe légère en lin, couleur crème. Pieds nus elle taquinait la queue du chat.
……………
Les jours suivants Julie ne se manifesta pas, mais ils sentaient sa présence. Les rêves érotiques avaient également cessé.
Balou fouillait dans les origines de sa famille, hélas il n’avait plus de grands-parents, ses parents aussi étaient décédés il y deux ans. Sans frère ni sœur, ni tante et oncle, il se sentait seul. Heureusement que l’amour de sa vie vivait avec lui.
Il apprit par un vieil ami de son père, que peut-être son grand-père avait un frère jumeau, c’est du moins la rumeur du village.
L’homme avait le visage buriné, il s’amusait. Ancien marin à la retraite, il coulait paisiblement ses jours dans une masure en pleine vigne. Il ne buvait que du vin rouge et portait une affreuse casquette à carreaux.
Balou avait un affreux mal au crâne.
Sur cette dernière phrase le vieil homme se leva. Balou vit son pantalon de velours vert coller à ses fesses, il s’était pissé dessus. Son regard se posa sur la table antédiluvienne, où traînait un pichet de vin et deux verres crasseux, dont un encore plein, le sien.
Balou quitta prestement le domaine viticole qui tombait en ruine, lui aussi…
L’homme lui lança :
Stop !
Balou fit demi-tour.
Balou s’énervait.
Ernest lui raconta tout. Jacques n’était pas mort sous la presse métallique. Son frère jumeau et simplet avait été tué à sa place. Julie ne l’a jamais su. Le vieux Jacques avait plusieurs maîtresses, voyant qu’Edouard ne voulait pas qu’il puisse l’épouser, il simula sa mort en sacrifiant son frère. Il avait pensé que la police arrêterait Edouard et que sa société déposerait le bilan. Hélas… il en a été tout autrement.
Balou but d’une traite l’infâme vin rouge, la sueur perlait à son front. Il faillit s’évanouir.
Vanessa l’écouta attentivement, elle prenait des notes en sténo, Balou lui racontait sa conversation avec Ernest. La température de cette fin août était encore élevée en début de soirée. L’été 2003 était caniculaire. La végétation était brûlée, la vigne souffrait.
Elle était sidérée, sa peau hâlée semblait devenir blanche, elle frissonna.
Vanessa comprenait maintenant ce que Julie ou l’esprit de Julie pouvait ressentir. « Incroyable, c’est une histoire de dingue », pensa-t-elle.
Balou avait accroché au mur de son bureau la dernière toile où Julie était allongée nue face au portait de Jacques.
Soudainement, l’atmosphère de la pièce changea, un vent froid soufflait. Vanessa frissonna à nouveau sous sa robe en lin.
Le tableau bougeait, il s’étirait, s’agrandissait.
Devant les visages ébahis de Vanessa et Balou, le mur vivait. Ils voyaient maintenant Julie, toujours allongée et nue, qui se masturbait cuisses écartées, devant le portrait de Jacques, elle gémissait, ils l’entendaient.
Vanessa se rapprocha de l’espèce de miroir flottant. En fait le tableau s’était transformé comme si tous les deux regardaient à travers un miroir sans tain. Elle la voyait parfaitement et entendait Julie qui gémissait. Son regard se posa sur l’orchidée écartelée, que la jeune fille rousse caressait. Ensuite, elle vit que Julie introduisait deux doigts dans sa fente luisante, elle donna des coups de bassin énergique, elle allait jouir devant Jacques.
Ce spectacle eut le don d’exciter Vanessa, elle sentait son abricot d’amour s’humidifier, elle se rappelait la bouche de Julie sur sa fente…
Vanessa disparut dans le tableau, elle fut littéralement aspirée vers l’ailleurs.
Balou hurla.
Vanessa se retrouva dans sa chambre. Elle fut projetée sur le tapis d’orient qu’elle affectionnait tant.
Mais ce n’était pas sa chambre, mais celle de Julie. Celle du tableau ! Julie la vit, elle lui sourit.
Vanessa se retourna vers le mur. Rien, il n’y avait aucune trace, mis à part un énorme miroir, où elle se voyait debout au milieu de la chambre.
Elle vit dans la glace que Julie se rapprochait d’elle dans sa blanche nudité. La fille rousse se colla à elle, puis elle remonta les pans de sa fine robe en lin. Vanessa se laissa faire et ferma les yeux, elle tressaillit. Elle gémit lorsqu’elle sentit la bouche de Julie déposer des baisers au creux de son cou. Elle sombra.
Balou avait la gorge sèche. Il voyait sa femme embrasser l’entrejambe de Julie. Elles étaient couchées, nues, dans le grand lit à baldaquins. Vanessa dévorait admirablement le ventre de sa flamboyante amante.
Balou restait immobile, pétrifié. Sa femme maintenant menait le bal. Elle suçait les magnifiques seins de Julie tout en introduisant deux doigts dans son ventre.
Julie jeta un regard vers le miroir :
Vanessa se retourna également. Elle lui fit signe de venir, puis elle s’agenouilla face au mur et écarta ses fesses pour offrir l’œillet intime à son mari.
Balou vit sa femme offerte ainsi à sa vue, une violente érection le taraudait. Il tendit la main vers le tableau, vers l’inconnu…
……………
Vanessa aimait le ventre de Julie. Elle perdait la raison, elle s’en rendait compte, mais cette rouquine l’excitait. Julie représentait son plus grand fantasme, coucher avec sa chanteuse pop favorite, quel délice.
Les deux femmes avaient déjà joui plusieurs fois, elles étaient en nage. Balou n’était toujours pas venu.
……………
Son mari perdait lui aussi la raison. Il se retrouvait en compagnie de Jacques, son père. Il voyait sa femme chevaucher Julie.
Julie ouvrit les yeux, elle voyait la brune chevelure de Vanessa entre ses cuisses ouvertes. Elle sourit aux deux hommes dans le petit tableau au-dessus d’elle « J’ai le père et le fils pour moi toute seule et la belle-fille en prime », fut sa dernière pensée avant qu’elle ne sombre dans la myriade d’orgasmes déclenchés par Vanessa.
Balou avait envie de frapper ce gars qui semblait bien plus jeune que lui. Son chapeau haut de forme, sa petite moustache, sa redingote, son gilet, effectivement en le détaillant il lui ressemblait sacrément !
Balou voyait que Vanessa introduisait un godemiché de belle taille dans le ventre de Julie.
Il regardait son environnement. Les deux hommes étaient dans une salle qui ressemblait à une vaste loge. De vieux meubles décoraient celle-ci.
Balou marcha doucement sur le parquet de la pièce, il s’éloignait de la fenêtre. Vanessa n’était pas en danger. Il imagina son père se branler devant les deux femmes, mais chassa vite cette idée de son esprit.
Il avançait prudemment. Les murs devenaient bleus au fur et à mesure qu’il s’éloignait de son père. Il approcha d’une porte de couleur verte. Il colla son oreille à la paroi.
Aucun bruit ne lui parvenait. Devait-il l’ouvrir ?
Julie n’en pouvait plus. Vanessa avait introduit dans son ventre un godemiché, puis un autre entre ses fesses. Elle les faisait coulisser alternativement. À quatre pattes, elle subissait les assauts ainsi devant Jacques. Elle criait de plaisir, son ventre était devenu un brasier. Les orgasmes se succédaient, elle savait que Jacques appréciait.
……………
Balou tourna délicatement la poignée de la porte. Qu’allait-il trouver ?
Rien, il n’y avait rien. Le néant. Un espace teinté de bleu également. Puis, le plancher bascula. Balou ne put se retenir à la poigné, il tomba.
La chute. Il cria, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Il était aspiré par une sorte de tuyau à spirale. Il voyait au loin la porte se rétrécir rapidement, puis il la perdit de vue.
Il s’écrasa dans un concert de plumes.
Les édredons avaient atténué sa chute. Il éternua, tenta de se mettre debout, mais il perdait constamment l’équilibre, la faute aux milliers d’édredons multicolores.
Balou se calma. Il regarda son environnement immédiat.
Blanc, tout était blanc. Murs et plafonds. L’éclairage provenait des centaines de petites lampes en forme de champignons, accrochées aux parois. Au loin, très loin, à des centaines de mètres une porte à double battant obnubilait Balou.
Il avançait péniblement, il chutait tous les deux mètres tant le sol était meuble. Entre deux édredons géants, il distingua une pancarte fixée au mur blanc. Il s’en approcha, horrifié il lut :
« Vous êtes dans le fantasme de Jacques »
Soudain, il fut tiré vers le bas. Balou chuta une énième fois au milieu des plumes.
Des mains, des dizaines de mains l’agrippaient. Puis il sentit des cheveux, une main se posa sur ses yeux. D’autres le maintenaient. Il ne put plus bouger, mais il sentait qu’on le déshabillait, qu’on le tâtait, qu’on le palpait.
La main sur ses yeux disparut. Il cligna des yeux. Balou était assis sur un édredon. Nu face à une vingtaine de femmes, nues également. Des brunes, des blondes, des rousses. Petites ou grandes, elles avaient toutes des cheveux très longs. Elles le regardaient.
Elles se jetèrent sur lui.
Les mains, les bouches, les doigts, les fesses, les ventres, se frottaient contre lui. Elles haletaient, riaient, s’amusaient avec lui.
Une jeune femme blonde, nue, à la lourde poitrine, tenait entre ses doigts la verge de Balou. Une belle érection dardait ainsi devant les femmes. Elles cessèrent leurs caresses, surprises par cette affirmation.
Les femmes se rapprochèrent. La verge de Balou se recroquevilla instantanément. La jeune femme le lâcha et lança :
Balou déglutit péniblement.
Un murmure se propagea dans l’assistance. Les femmes s’écartèrent de Balou. Comme par miracle les édredons firent place à un sol plat. Des dalles blanches et noires apparaissaient. La pièce immense ressemblait à un damier géant. Les femmes apeurées, nues, frissonnaient. Les dalles étaient glacées. Les femmes s’étaient rassemblées au centre de l’immense salle.
« C’est le délire total, je suis dans la folie de mon père », pensa Balou. « Il faut que je retrouve Vanessa ». Nu et frigorifié lui aussi, il courut loin, très loin vers le bout de la grande pièce. Sur les murs blancs il voyait maintenant apparaître des centaines de tableaux, son père le regardait. Il voyait les yeux le scruter, le suivre, jusqu’à ce qu’à bout de souffle il arrive devant une autre porte verte. Celle qu’il avait distinguée à son arrivée ici.
Sans hésiter, il poussa le battant. Son cœur battait la chamade. Balou haletait.
Julie lui souriait, debout face à lui.
Il se retrouvait de l’autre côté du tableau de son père, avec Julie et Vanessa. Il voyait au mur, le portrait de son père qui le fixait.
D’autorité Vanessa prit entre ses doigts le membre flasque de Balou. Elle débuta une lente masturbation.
Balou vit derrière Julie, sa femme allongée sur la couche. Il s’écarta rudement des doigts de la fille rousse, puis il se précipita vers Vanessa qui semblait endormie. Il la prit dans ses bras, son corps nu était chaud.
Elle voyait Balou se précipiter vers le miroir géant, sa femme dans ses bras. Julie tenta de s’interposer mais Balou la bouscula. Il se jeta dans son reflet.
Le néant.
Le sol du bureau était jonché de morceaux de verre. Sur l’épais tapis, un couple nu était couché. L’homme est la femme semblaient dormir.
Le matin, se levait, un coq chantait.
Vanessa se réveilla la première, elle embrassa son mari, qui à son tour ouvrit les yeux.
Balou la regarda intensément, « qu’elle est belle », se dit-il.
Ils se levèrent, et à cet instant ils se rendirent compte, qu’ils étaient nus. Vanessa sourit. Balou voyait la pointe de ses seins darder vers lui. Tout naturellement il se baissa et les embrassa. Vanessa lui appuya la tête contre sa poitrine, elle murmura :
Balou porta sa femme dans leur chambre, pour une matinée de câlins comme ils aimaient.
Ils ne remarquèrent pas sur le second tableau représentant Julie, que la scène avait changée.
Accroché au mur du bureau, le tableau permettait d’admirer une femme rousse chevauchant un homme nu. Mais celui-ci, chose étonnante, était coiffé simplement d’un chapeau haut de forme.
FIN
Balou, avril 2006