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Temps de lecture estimé : 11 mn
13/09/06
Résumé:  Où les héros parcourent les escaliers d'une bibliothèque.
Critères:  fh jeunes bain cunnilingu nopéné aventure fantastiqu
Auteur : Lise-Elise  (Exploratrice littéraire)            Envoi mini-message

Série : L'ambassadrice et le prophète

Chapitre 03 / 13
Natrant

Fyrag est un garçon de ferme sans histoire, à part quelques rêves étranges. Un jour il est abordé par une jeune femme, Thyris, qui cherche à fuir ses ravisseurs, des prêtres d’Hedion, le Dieu Père. Comme ils n’en veulent qu’à sa virginité, elle persuade le garçon de l’en débarrasser. Mais les poursuivants de la jeune vestale les retrouvent. Heureusement, ils tombent en adoration devant les fesses de Fyrag, permettant aux deux jeunes gens de s’enfuir. Après avoir brouillé leur piste grâce à la magie, Thyris découvre que Fyrag est marqué du sceau d’Hedion.

Si vous ne vous souvenez pas d’avoir lu ça, alors allez voir les épisodes précédents, ce sera quand même plus clair !




oooOOOooo






Natrant




Alors Atilbis le Voyant parla, et vérité fut sa parole. Il prophétisa pour les générations des générations à venir, et ceux qui l’entendaient étaient confondus. Seuls deux furent outrés de ces paroles. Calcin, parce que sa fidélité au Dieu Père était grande, jura que la parole était félonie. Mysalis, dont grande était la ruse, jugea qu’elle perdrait en pouvoir sur la Terre, si la parole se réalisait. Alors, chacun ne sachant ce que faisait l’autre, ils subtilisèrent la parole puis la dévoyèrent à leur profit. Ensuite, honteux de ce qu’ils avaient fait, ils lancèrent sur Atilbis comme sur la prophétie des sorts d’enfermement puissants, chacun ignorant l’autre. Ils ne surent pas que le Voyant avait aussi annoncé leur traîtrise, et ils partirent, chacun détenant une version de la parole, et la divulguant au monde. Quand à la Prophétie réelle et vraie, elle resterait cachée au monde jusqu’au moment de la découvrir.


Livre secret d’Atilbis, alinéa 46




La ville de Natrant était la plus grande ville de l’Est dédiée à Alquise, la déesse sage. On y trouvait la meilleure université des quatre Ilsen, et les plus belles bibliothèques du monde connu. Il s’y trouvait surtout la grande bibliothèque théologique, qui renfermait, disait-on, tous les textes sacrés existants ainsi que toutes les interprétations ayant été faites par des prêtres, qu’ils soient attachés à l’un ou l’autre dieu.

C’est en ce lieu que souhaitait se rendre Thyris. Mais la route était longue, et la jeune femme, habituée aux égards dus aux vestales, souffrait plus qu’elle ne voulait l’avouer de la marche, des habits grossiers et de la nourriture frugale. Elle masquait autant qu’elle pouvait ses difficultés, vexée qu’elle était par quelques remarques de Fyrag sur ce que, selon lui, une fille pouvait ou ne pouvait pas faire - physiquement s’entend. Il avait pourtant pour elle tous les égards possibles, s’occupant seul du bivouac et veillant à leur subsistance. Mais il n’avait, à vrai dire, aucune idée de ce qu’avait été la vie de la jeune femme avant son enlèvement. Alors que l’aspirante vestale sentait son courage l’abandonner, ils virent enfin étinceler au loin les coupoles dorées de Natrant.



Fyrag ne comprit pas ensuite ce qui arrivait à sa compagne. La jeune femme moqueuse disparut soudain, pour laisser place à une petite fille paniquée, en larmes, incapable de parler tant elle sanglotait fort. Ne sachant trop quoi faire, il la prit dans ses bras et s’efforça de lui murmurer des paroles rassurantes, sans être bien sûr de leurs effets.



Les pleurs de Thyris semblaient intarissables, elle ne se calmait pas. Désemparé, Fyrag cherchait du regard un moyen de sortir de cette situation. Il aperçut un peu à l’écart de la route un lavoir à demi ruiné, et, faute de mieux, décida d’y amener Thyris. Là, il l’assit du mieux qu’il put sur le banc couvert de mousse, et entreprit de lui baigner le visage à l’aide du coin le moins sale de son bliaud. Le chant de l’eau apaisa la jeune femme qui pleurait toujours, mais plus doucement.

Le bassin du lavoir état couvert de mousse, mais l’eau semblait claire. Se rappelant la mine réjouie de sa compagne au retour de sa toilette le premier soir, il pensa que la baigner serait peut-être un réconfort pour elle.

Il entreprit donc de la déshabiller avec douceur. La jeune femme, habituée à être servie, se laissa faire. En ôtant les sabots il poussa un juron. Ses pieds étaient à vifs, et du gravier s’était incrusté dans les plaies. Pas étonnant que l’idée de marcher encore deux jours la démoralise ! Avec les pieds dans cet état, lui-même n’aurait pas fait un pas de plus.

Il pesta, furieux contre lui-même. Lui qui se vantait de son habilité à prévenir les boiteries de ses bêtes, il pouvait être fier. Il aurait bien dû se douter que cette petite vestale délicate ne supporterait pas les sabots.

Tout en fulminant, il poursuivit son office. Thyris était maintenant nue, mais la colère du garçon l’empêchait de voir à quel point elle était désirable. Ne voulant plus qu’elle pose le pied à terre, il se déshabilla lui-même et la porta jusqu’au bassin. Il l’assit le plus confortablement qu’il put, et prenant une poignée de mousse, commença à la laver avec douceur. Thyris, apaisée par tant de soins, avait cessé de pleurer. Malgré l’eau froide, son corps réagissait aux caresses de la mousse, et, l’esprit embrumé par les larmes, elle sentait monter en elle une douce béatitude. Après l’avoir frottée, le jeune homme, pour ôter les débris végétaux, lui parcourut tout le corps de ses mains. Puis, murmurant la litanie tranquille qu’il avait pour soigner les brebis, il entreprit de nettoyer ses plaies. Anesthésiée par l’eau froide, Thyris sentit à peine la douleur.

Fyrag la porta ensuite sur l’herbe, derrière le bâtiment, et la frictionna vigoureusement pour la réchauffer. Il tira de son sac un baume médicinal qu’il avait emporté avec les provisions en quittant le refuge. Avec des gestes doux pour ne pas réveiller la souffrance, il entreprit de masser les pieds de Thyris. Ce faisant, il laissa vagabonder son esprit sur la jolie vue qu’offrait la jeune femme, étendue sur le dos, jambes légèrement écartées. Sans s’en rendre compte, il remonta sur un mollet, puis caressa un genou. Prudemment, il atteignit une cuisse. Les gémissements de Thyris avaient tout d’une incitation. Il se pencha et posa un baiser non loin de la fourche. Il s’en approcha doucement. La jeune femme ouvrit un peu plus les jambes, et il goûta à nouveau les plaisirs de cette fontaine.

À quatre pattes, il lapa la jolie fente. Le léger goût de mousse fit place très vite à un autre, plus prononcé, qu’il n’aurait pu décrire. Thyris avait posé ses jambes sur ses épaules, et son bassin balançait de droite à gauche sous l’effet du plaisir. Lorsqu’il ajouta un doigt à sa langue, elle cria, eut une série de mouvements désordonnés et s’apaisa. Fyrag lécha encore le liquide qui avait éclaboussé les cuisses, puis se dégagea.

Juste après son orgasme, Thyris s’était endormie.


Fyrag prit le temps de la couvrir, se débarbouilla et remit ses hardes. Il était bien décidé à leur trouver un moyen de transport.


Il n’eut pas à chercher longtemps. À peine cent mètres plus loin, une charrette à deux mules avait versé dans le fossé. L’attelage était léger, mais la vieille femme qui le conduisait aurait été bien en peine de le rétablir. Fyrag poussa, tira, et remit le véhicule d’aplomb. Il aida ensuite l’aïeule à ramasser les ballots éparpillés dans le fossé, et contrôla le harnachement des bêtes.

Reconnaissante, l’aïeule proposa de rendre un service à son tour. Fyrag ne tarda pas à revenir, Thyris endormie dans les bras. Il la déposa sur les ballots, puis prit place sur le banc de cocher et empoigna les rênes.


Le lendemain, ils entraient dans les faubourgs de Natrant. La vieille femme les laissa à quelques rues du quartier des prêtres. Avant de repartir, elle tendit un petit paquet à Thyris.



Pendant qu’elle s’éloignait, Thyris déballa le cadeau. Il s’agissait de deux morceaux d’étoffes, semblables à ceux qu’elle portait lorsqu’elle était apparue devant Fyrag, mais de couleur verte. Se cachant dans un coin, elle se débarrassa de sa robe grossière et drapa ses appas dans les pans de tissus. Lorsqu’elle eut ajusté la ceinture, la toile fine soulignait les courbes de ses seins et Fyrag se rappela à quel point il l’avait alors trouvée désirable, au point de la croire irréelle.



Elle tira Fyrag par le bras. Le garçon, un brin décontenancé, la fixa sans comprendre.



Fyrag s’exécuta sans mot dire. Thyris semblait dans son élément, et avait retrouvé une assurance que le garçon ne lui connaissait pas. Chacun de ses pas dévoilait son fessier rond, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune homme, en première place pour le spectacle. Il commença pourtant très vite à trouver désagréable le frottement rude du pantalon de berger contre sa chair sensible.

Pour se distraire des pensées libidineuses, il voulut regarder autour de lui. Mal lui en prit. Certes, l’architecture était superbe. Mais Natrant étant une ville d’Alquise, la plupart des citoyens présents étaient des femmes, vêtues pour la plupart aussi légèrement que sa compagne de route. Voulant à tout prix se soustraire à la torture délicieuse de ces visions enchanteresses, il questionna Thyris sur la signification des couleurs de tuniques.



Fyrag se tut. La jeune femme lui avait donné un sujet de réflexion. Thyris aurait dû être prêtresse, mais pour cela, il fallait qu’elle soit vierge. Elle ne l’était plus. Elle ne serait donc pas vestale. Il entrevit confusément que la fatigue et la douleur n’étaient peut-être pas les seules explications aux larmes de la veille. Il se pouvait bien que l’incertitude quant à son avenir y ait une part.


Thyris, de son côté, fut soulagée du silence de son compagnon. Elle avait craint qu’il ne lui pose la question qu’elle-même s’était posée. Elle pouvait sans le moindre doute rejoindre la maison des sœurs, mais lui resterait à la porte, voire pire. Ses aînées étaient souvent mal disposées à l’égard de la gent masculine. Elle hâta le pas vers la bibliothèque. D’abord trouver une réponse, on verrait bien ensuite.


Fyrag fut estomaqué par l’architecture majestueuse de la bibliothèque. Il s’agissait d’un dôme de pierre et de verre, soutenu à l’extérieur par deux immenses arches, couronnées d’une coupole recouverte d’or. Par transparence, on observait à l’intérieur un dédale complexe d’escaliers et de paliers.



À voix plus basse elle ajouta :



En parlant, elle avait écarté les pans d’étoffe qui la couvraient, de manière à dévoiler le sillon entre ses seins. Elle monta l’escalier en roulant des hanches, Fyrag à sa suite. Le garçon commençait à trouver qu’elle en faisait trop, quand une sensation le glaça. Sans comprendre comment, il était certain qu’un danger les attendait. Thyris passait déjà la porte, et il n’eut d’autre choix que de la rejoindre.


À l’intérieur, on se serait davantage cru dans un jardin que dans une bibliothèque. Des fontaines bruissaient, quelques oiseaux siffleurs volaient d’un escalier à l’autre. Thyris, toujours chaloupant, se dirigea vers la prêtresse dirigeuse, la tête légèrement baissée pour attirer le regard sur ses seins. Un groupe d’étudiantes traversa le hall, pépiant et papiatant. La sensation de danger se fit plus grande encore, et Fyrag comprit soudain ce qui n’allait pas : Thyris n’avait pas de chaussures. Elle était vêtue en noble mais elle allait nu-pied. Si quelqu’un s’en rendait compte, alors, sans nul doute, on chercherait à les arrêter.

Il rejoignit Thyris, qui le désignait vaguement de la main :



Fyrag baissa la tête et rougit, ce qui était exactement ce qu’on attendait de lui. Il fulminait mais n’en laissa rien voir. La prêtresse leur indiqua un escalier, qu’ils gravirent.



Fyrag resta un moment sans rien dire, puis il reprit son questionnement :



Thyris haletait, mais il était difficile de savoir si c’était l’indignation ou la longue ascension qui lui coupait ainsi le souffle. Fyrag, calme en apparence, reprit :



Thyris ne répondit pas. Elle était plus ébranlée qu’elle ne voulait le dire. Il arrivèrent au palier des Cinq. Devant eux se tenaient deux portes de bois clairs, accessibles par un escalier de trois marches. À droite et à gauche, deux portes sombres et bardées de fer étaient au niveau du palier. Un peu plus bas, comme s’il s’était agi d’une trappe, se tenait une arche, sans porte ni ouverture.



Fyrag hocha la tête. Elle reprit :



Thyris éclata de rire. Fyrag la regarda, vexé. Enfin la jeune femme se calma.



Sans plus s’occuper de son compagnon, elle se tourna vers l’une des sombres portes, et traça un cercle magique. D’une poussée, la porte s’ouvrit. Elle disparut dans la pénombre de la pièce, et le jeune homme s’assit, se préparant à une longue attente.

Le sentiment d’urgence, qui avait disparu lors de sa passe d’arme avec Thyris, lui reprit les entrailles. Il tenta de se raisonner, mais ne pouvait s’empêcher de sursauter au moindre bruit, et de jeter partout des coups d’œil furtifs. Un craquement le fit se retourner, et c’est ce moment que son assaillant choisit pour lui asséner un violent coup à la nuque.