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21/09/06
Résumé:  Je pédale comme un fou, comme un voleur pris en chasse, comme un homme poursuivi par sa conscience... Je pédale comme un fou, pour oublier... ou serait-ce pour mieux me rappeler, au contraire ?
Critères:  fh jeunes vacances bain forêt volupté cunnilingu nopéné
Auteur : Erthael
Voyage

Je pédale comme un fou, comme un voleur pris en chasse, comme un homme poursuivi par sa conscience… Je pédale comme un fou, pour oublier… ou serait-ce pour mieux me rappeler, au contraire ? Qu’importe, je ne sais pas, je ne sais plus… je suis perdu. Mais pourquoi, pourquoi serais- je perdu ? De tout de façon, rien que le fait de me poser cette question prouve que je le suis, je dois faire abstraction, coûte que coûte. C’est rageant, toutes ces pensées décousues qui entrent dans ma tête et s’en servent comme d’une aire aérienne, temporairement, avant de reprendre leur envol vers on ne sait quelle destination !!! Et encore… mais, qu’est ce que je fais ici, pédalant comme un fou sur ce minable petit vélo de location ? Il me semble que je ne devrais pas essayer de me rappeler, que c’est de mon plein gré que j’ai oublié… Mais qu’importe, je dois savoir, quitte à en souffrir.


J’étais dans mes premiers jours de liberté totale, de camping, seul, « on my own », dans les landes… Je m’étais installé en camping sauvage, dans un coin qui, sans nul doute, aurait pu sans trop de problèmes être qualifié de « paradisiaque » : clairière ombragée et traversée d’un petit ruisseau qui comportait même, chose exceptionnelle, un petit lac où chutait une cascade vive. Ma tente était plantée à côté, et j’avais, de mon endroit, une vue absolument formidable. Enfin voilà, cette tente était vide durant la majorité de mes journées, que je partageai entre randonnées et baignades. Un après-midi de cela, alors que je marchai d’un pas qui s’assurait au gré de mes promenades, j’aperçus, du coin de l’œil, une forme qui m’était familière, allongée contre un arbre. Je me précipitai dessus, pour voir au final qu’elle était blessée à la tête, et inconsciente. Je la portai donc jusque « chez moi »… Arrivé à mon campement, je l’allongeai sur mon matelas, avant de mettre de l’eau à chauffer et de préparer des bandages, puis d’aller remplir un ballon à la source. J’en étais à ce point lorsqu’une voix me parvint, venant de derrière mon épaule gauche, amusée, taquine, mais un brin faible tout de même :




Ne jamais tourner son dos à l’adversaire, et surtout lorsque c’est une belle jeune fille que l’on a délibérément mise en colère… car qui sait ce qui peut alors arriver ? Moi, je le sais, pour l’avoir vécu. Elle s’est simplement approchée de moi et m’a poussé avec une force plutôt bonne pour une convalescente… Résultat, je me suis retrouvé tout habillé dans l’eau, aussi sec que j’étais digne… pitoyable. Mais je ne fus pas longtemps le seul, car était-ce l’eau froide ou simplement l’impulsion du moment, mais j’avais à peine touché l’eau que je bondis en dehors, vers elle, qui se mit à crier (de surprise, je crois, car voir un diable dégoulinant vous bondir dessus n’est pas extrêmement bon pour le cœur). Je l’attrapai par le poignet et, sans autre forme de procès, lui fit subir un sort fort analogue au mien, avant de me jeter à l’eau… la glace était rompue. M’avançant vers elle à grandes brassées, mais tout en marchant sur un sol galetteux ce qui, somme toute, n’est pas une manière particulièrement amphibienne de se déplacer, je lui criai :




Elle dut mal le comprendre, car elle parut un instant se troubler, ce qui lui fit baisser sa garde. Ce n’était pas vraiment le but recherché, mais j’en profitai pour me jeter sur elle et la ceinturer. Rendue glissante par l’eau qui, il faut le dire, nous entourait, nous assiégeait, bref, nous submergeait, elle n’offrait pas de prise facile, et j’étais en permanence obligé de raffermir mon étreinte. Nous nous sommes, d’une façon ou d’une autre, retrouvés face à face. Je plongeai mes yeux dans les siens, pour y découvrir une prunelle qui me fixait intensément. J’étais subjugué, aussi ne me suis-je pas rendu compte à temps de l’étincelle de malice qui apparut dans ces deux couchers de soleil, ce qui m’empêcha de réagir à ce qui allait se passer. Elle avança subitement sa tête, et colla ses lèvres contre les miennes, éclair éphémère qui me fit fléchir les jambes. Je finis la tête sous l’eau, victime d’une délicieuse traîtrise, mais bien décidé à la punir, aussi je me laissai couler, expirant tout l’air contenu dans mes poumons… La réaction ne se fit pas attendre, et je sentis, j’avais les yeux fermés, une main me tâter, cherchant vie comme prise. Je lui attrapai le bras, et la tirai vers moi, avant de lui rendre son baiser. À mon grand étonnement, elle ne résista pas à celui-ci, s’y abandonna même. De stupeur, je cherchai à reprendre mon souffle. Grave erreur dans un milieu ou l’air est aussi présent le feu… Inutile de préciser que j’eus l’occasion de goûter l’eau de cette source, et je crois bien que mes dernières pensées avant le trou noir furent : « Bon, plus besoin de chercher, l’eau ici est délicieuse ». Et je mourus.

Ma renaissance fut pour le moins partagée, d’une part entre la découverte de tout mon système respiratoire par le biais de l’eau qui s’en extirpait douloureusement, et d’autre part par l’extase qui monta en moi quand je sentis que j’avais réussi à lui faire peur, ce qui fut suivi par un sentiment de honte intense, aussi décidai-je de lui faire part de mon retour dans son monde. C’est là que je m’aperçus que mes yeux donnaient directement sur les siens, vue imprenable d’une beauté saisissante… Elle éclata alors en sanglots et se jeta dans mes bras… et je fis ma deuxième découverte, nous étions situés juste à côté de l’eau… le mauvais, il faut croire, car l’élan du désespoir nous fut fatal… Et nous retombâmes « once again » dans la source… plus dure sera la chute. Aussitôt, je décidai de tenter le tout pour le tout et, basta, je l’embrassai sur le front. Nous émergeâmes, elle me regarda un instant, cherchant sans doute une attitude démentant mes actes. Sa recherche fut vaine, aussi se serra-t-elle contre moi… Un peu gêné, sans doute, et surtout énormément confus, je dis :



Elle devait avoir pris une décision, car elle sembla s’éclairer d’une joie nouvelle.




Ce disant, elle m’embrasse, tendrement interrogative. Nos yeux se cherchent, se trouvent, se fuient avant de se retrouver puis de se perdre à nouveau, pour enfin s’ancrer les uns dans les autres et se figer ainsi. Nos nez se touchent, s’effleurent, se caressent mais ne se quittent pas, se frottent mais ne s’éloignent pas, se respirent, se sentent, mais ne se perdent pas. Nos mains découvrent nos corps, glissent, frôlent, s’égarent, se repèrent, et sous mes doigts se profile un nouveau relief tout en courbes et en douceur, traversé en long, en large, visité et revisité, adoré, adulé par cet organe, ma main, qui s’éveille, naît, fait ses premiers pas dans une explosion de perceptions nouvelles.


Je quémande son autorisation, mais cela fait longtemps que nous nous sommes mutuellement donné carte blanche ou tout autre couleur parmi celles qui flottent dans cette aura magique qui nous entoure… Alors je brise le contact de nos yeux et de nos nez, et je l’embrasse sur les paupières, la droite, puis la gauche, passe par le nez, les pommettes puis la bouche. Elle tente de m’emprisonner, mais j’ai une carte à tracer, alors je continue. Sans quitter sa peau, mes lèvres se déplacent vers son cou, puis en spirale vers sa nuque. Elle a un frémissement, léger mais perceptible. Je lui baise les omoplates, me fixe sur la colonne vertébrale que je descends en zigzaguant, et en expirant légèrement, ce qui la fait réagir langoureusement… Arrivé à la raie de fesses, je me dirige vers le nombril et remonte, abdomen, cage thoracique et, poitrine. Je m’y attarde, jouant avec ses sensations comme avec les miennes, puis je commence à redescendre.


Elle se recule, je m’avance, elle continue, m’invitant à une sorte de loup où l’enjeu est l’amour… Elle arrête de fuir une fois sur la berge et commence à relever son tee-shirt. Je l’arrête, embrasse ses poignets, puis finis ce qu’elle avait commencé, prenant bien soin de la caresser en même temps que le tissu. Elle se cambre légèrement, puis m’embrasse, tout en me caressant le torse. Ses mains fraîches m’enlèvent mon haut. Je lui caresse les seins, les englobant de ma main, les entourant, en dessinant le contour, puis mes mains descendent, s’attardent sur les hanches, passent sur le bouton de son jean qui s’ouvre, se glissent entre la toile et les cuisses, puis descendent en une longue caresse qui achève de lui enlever son pantalon. Je la prends dans mes bras, et lui embrasse la nuque, tandis que deux intruses envahissent mon short, volettent au gré de leur fantaisie, exacerbant mes sens comme mon excitation. Je me sens me perdre, aussi je me glisse entre ses jambes où, ému et palpitant, brille son sexe, que je caresse, taquine, stimule avant de partir puis de revenir. Elle ne peut s’empêcher de gémir, et s’abandonne à ma danse.


Je me baisse, puis fais tomber sa culotte, dernier rempart face à un reste d’intimité. Amusé par son geste de recul, je baisse ma tête vers son sexe, et approche mon nez. Elle décide de reprendre l’initiative, et je sursaute au contact de deux mains se partageant ma chevelure encore humide, contact doux et sensuel qui me fait m’abandonner à ce bercement maternel. Je ferme les yeux. Je sens son souffle. Court mais régulier. Il parcourt mon corps. Mon pantalon tombe. Il doit être gênant. Mon slip aussi. Nu. Chaud.


Je reprends esprit alors que deux lèvres enserrent mon oreille, ouvre les yeux et lui embrasse le creux de la gorge, palpitante d’un cœur affolé. Je pose ma tête sur son sein, qui épouse ma forme. À ce contact, elle tremble, exquise sensation que celle qui la parcourt, puis ses mains, incontrôlables, me caressent le corps, en une arabesque magnifique, fragile danse d’une fantaisie éphémère. Je fais de même, et nous voilà à nous emmêler, nous nouer, nous lier, nous étreindre pour la vie et à jamais pour toujours, seuls car confondus et unis dans les joies, les peines, les douleurs, les émotions, unis comme deux corps qui s’aiment et deux âmes qui se trouvent, unis comme un être qui se construit, encore imparfaites mais touchant de grâce et splendeur, unis comme nous l’étions.


À ce moment, plus de tabous, de gêne ou de quoi que ce soit entravant les relations humaines. À ce moment, tout nous est permis, nous immortels, intemporels omniscients, omniprésents et omnipotents, Dieu nous guide et nous encourage sur le chemin de l’extase. Alors j’embrasse ce sexe, et je prends cette perle d’or entre mes lèvres, afin d’en tirer la sève, le plaisir. Je la chatouille du bout de la langue, puis je remonte, et l’embrasse. Elle se couche sur le sol, n’y tenant plus, en attente de ce qui brisera la dernière couche, le dernier rempart de sa conscience. Je la regarde, elle est belle. Je la regarde, elle irradie la joie. Je la regarde, elle se soumet.


Alors, sans un mot, je pars vers ma tente, me rhabille, et pars en randonnée. À mon retour, elle n’est plus là. Je ne l’ai pas revue de la semaine qui a suivi, avant de devoir repartir.


C’est pour cela que je pédale comme un fou sur ce vélo, car moi aussi, j’ai pris une décision, celle d’en finir, de lui offrir ce qu’elle mérite : « De l’amour ». Je reviens vers cette clairière, dans l’espoir fou mais insensé que… Je distingue une silhouette connue, assise en face de l’eau, me tournant le dos… Je m’approche pour l’embrasser. Au dernier moment, je m’arrête, réfléchis, puis hausse les épaules… chacun son tour. Je la pousse, mais manque mourir de peur en voyant une naïade dégoulinante se précipiter sur moi. Elle s’approche, m’embrasse, me sourit et dit :