n° 10801 | Fiche technique | 11169 caractères | 11169Temps de lecture estimé : 7 mn | 23/09/06 |
Résumé: Un petit texte avec une application très personelle de la relativité du temps | ||||
Critères: fh vacances revede | ||||
Auteur : Tonio Envoi mini-message |
J’avais réservé quelques jours de vacances dans l’Oberland bernois, par l’intermédiaire d’amis j’avais trouvé un studio chez l’habitant. Quelques semaines avant le départ tant attendu, ma compagne décida de suivre une route différente de la mienne.
J’ai toujours été surpris de lire des récits sur Revebebe vantant le fait d’être cocu, combien cette situation était agréable et excitante. Personnellement je n’y ai rien trouvé de particulièrement intéressant, non seulement ma compagne est partie avec un autre mais en outre cet autre était mon meilleur ami. En une fois je perdais les deux personnes les plus importantes dans ma vie, et même si je l’avais voulu ni Claire, ni Alain ne souhaitaient faire ménage à trois. Je ne m’étais rendu compte de rien, je n’avais peut-être pas voulu voir ce qui se passait, trop occupé par mon travail.
Je faisais contre mauvaise fortune bon cœur et me retrouvais dans cette station des alpes bernoise. Le logement était rustique mais très confortable, c’était un vieux chalet tout en bois, aux couleurs patinées par le temps et les intempéries, il s’en dégageait une sorte de chaleur bienveillante. Je disposais d’une grande chambre dont l’accès se faisait par un escalier extérieur, à cette chambre était adjointe une petite salle de douche comprenant en outre les toilettes. Il régnait dans cette pièce une délicieuse odeur de foin. Le lit était recouvert d’un épais édredon de plume dans lequel je m’enfonçais avec délice.
La neige était arrivée tard cette année là, le manteau neigeux n’était pas très épais. Le temps était au beau, c’était vraiment un décor de carte postale, le ciel était bleu sans le moindre nuage, la neige n’était pas vraiment poudreuse, par endroits l’herbe ou pire les cailloux affleuraient, il fallait skier avec prudence. Malgré cela et mon célibat involontaire, je prenais mon pied.
Face à moi se trouvait une jeune femme, une avalanche de cheveux bruns bouclés débordant d’un bonnet de laine blanc entourait un visage rieur. Elle n’était pas vraiment belle, non mais il se dégageait d’elle un charme envoûtant.
Il était presque midi, je l’invitais tout de go à déjeuner sur une terrasse, elle accepta joyeusement. Dix minutes plus tard, nous étions assis l’un à côté de l’autre à profiter du soleil.
Elle interpella une serveuse en faisant de grands gestes, ceux-ci mettaient en mouvement une poitrine libre de toute entrave moulée dans un pull de laine de la même couleur que son bonnet. Elle semblait connaître tout le monde et s’adressa en patois pour commander le déjeuner.
Le déjeuner arriva à ce moment là, effectivement je n’avais jamais mangé de croûte au fromage aussi bonne, le tout accompagné d’un délicieux vin blanc.
Nous avons passé le reste de l’après-midi ensemble, elle était vraiment une excellente skieuse. À un moment elle nous emmena vers un endroit balisé par des panneaux avertissant du danger.
Elle entama le couloir avec prudence et précision, je la suivais comme son ombre, ne prêtant pas attention une minute au paysage qui devait être grandiose. Elle nous imposait un rythme relativement lent et constant, elle ralentissait un peu l’allure lorsqu’elle ne m’entendait plus souffler comme une forge derrière elle. Au bout d’une éternité d’efforts pour moi, nous rejoignîmes la piste en contrebas.
J’approuvais de la tête, mais visiblement mon visage disait autre chose. Elle déchaussa ses skis, s’approcha et posa un très long baiser sur les lèvres.
J’avais eu suffisamment d’émotions pour l’après-midi, nous sommes redescendus tranquillement dans la station, nous donnant rendez-vous le soir même pour dîner.
Elle était à l’heure, j’avais opté pour une tenue décontractée, pantalon en velours et pull norvégien aux multiples dessins de couleurs. Elle portait une tenue décontractée elle aussi, à la fois plus et moins provocante que celle qu’elle portait l’après-midi. Plus, car c’était un pull à col roulé qui la moulait comme une seconde peau et moins, car sa poitrine n’évoluait plus librement. Le tissu de son pantalon était suffisamment épais pour que l’on ne voie pas les plis de son sous-vêtement. Elle avait noué sa tignasse de cheveux en une queue de cheval, dégageant ainsi son visage. Elle semblait toute timide par rapport à la furie, qui l’après-midi même avait failli me rompre les os dans une descente infernale.
Durant tout le dîner, elle resta très silencieuse, m’écoutant raconter ma vie, je ne m’étais pas trop étendu sur la question de Claire, disant simplement être totalement libre. J’avais l’impression d’être moi dans mon élément et elle un peu moins. Elle me regardait tantôt amusée, tantôt séduite. J’étais brillant, volubile, drôle. La soirée passa comme un souffle de vent.
En sortant, elle s’éclipsa un moment dans le vestiaire des dames, puis fut là devant moi, les cheveux à nouveau retenus par son bonnet, portant sa veste de ski, des bottes plus appropriées pour la marche dans la neige et un sac devant contenir j’imaginais les chaussures de villes qu’elle avait portées pendant le dîner. J’admirais son sens de l’organisation. Elle me prit par le bras et me suivit.
Nous étions devant mon studio.
Je devais vraiment avoir un air ahuri car elle m’attira à elle et m’embrassa à nouveau. Nous avons monté les escaliers quatre à quatre, elle libéra sa toison, enleva sa veste, comme par enchantement sous son pull sa poitrine avait repris sa liberté de mouvement.
Les tétons pointaient fièrement en tendant le tissu, je les caressais doucement, en arrachant de petits cris d’excitation à sa douce propriétaire. Nous avons plongé avec délice dans l’édredon, je descendais et remontais ses courbes, découvrant la vallée entre ses seins, explorant son puits d’amour, une odeur forte et poivrée en émanait. Cela m’excitait au plus haut point, je n’avais jamais rencontré une femme dont le corps appelait autant le sexe. Sa peau était douce, nacrée, gouttait la vanille. Nous avons atteint des sommets de jouissance, recommençant encore et …
L’atterrissage fut un peu brusque
À ce moment un jeune homme vêtu d’une combinaison rouge arriva, elle se retourna vers lui.
Einstein disait que pour comprendre la relativité du temps, il fallait imaginer s’asseoir une seconde sur un poêle chauffé à rouge et une seconde sur les genoux de la plus belle fille du monde, la seconde sur le poêle dure une éternité.
Sacré Einstein, ben moi j’avais vécu une éternité pendant une seconde avec la plus belle fille du monde.