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23/09/06
Résumé:  Madame s'ennuie dans sa grande demeure, au milieu de ses innombrables bibelots, ses tapis de collection, ses meubles anciens et ses peintures de maître.
Critères:  fh fsoumise voir exhib nopéné fouetfesse init
Auteur : Patrik  (Carpe Diem Diemque)            Envoi mini-message
Festivités



Madame s’ennuie dans sa grande demeure, au milieu de ses innombrables bibelots, ses tapis de collection, ses meubles anciens et ses peintures de maître. Madame a le temps de faire ce qu’il lui plaît mais à quoi sert tout ce temps si on n’a rien à en faire ? Alors Madame tourne en rond, décrochant son téléphone pour meubler sa solitude avec la solitude de ses amies.


Monsieur est toujours ailleurs. Son travail, ses affaires, ses voyages d’affaire, ses réunions, ses clubs. Monsieur est très occupé, du matin au soir et même la nuit, il rêve qu’il est occupé. Monsieur n’est pas très encombrant, il est poli, soigné et galant mais il manque singulièrement de peps ! Et Madame s’ennuie.


Bien sûr, il y a toutes ces connaissances, ses amis de bonne renommée, avec lesquels Madame peut parler de tout et de n’importe quoi de distingué mais, dans le genre des sujets distingués, le tour est vite fait et Madame ne comprend rien aux subtilités du golf et encore moins au marquage des points au tennis. Et il est dangereux de laisser paraître qu’on n’y connaît rien de rien sous peine d’opprobre et de ricanements discrets. Madame fait pourtant des efforts, elle lit tous les romans ennuyeux à la mode dont il est de bon ton de causer entre la poire et le fromage, Madame va même fureter dans des galeries d’art, admirer des tableaux abstraits onéreux auxquels elle ne comprend décidément rien à rien, peut-être manque-t-elle de culture, peut-être que ça ne vaut pas tripette mais Madame déambule, sur ses hauts talons, de toile en toile, essayant de donner un sens à ces œuvres, sans arriver à donner un sens à sa vie.


Là, elle est perplexe ! Elle a déjà vu des choses étranges, surtout chez certaines voyantes, mais cette toile, non, ce collage la rend totalement désorientée. Déjà elle se demande dans quel sens il faut regarder cette chose picturale, elle incline la tête à droite, puis à gauche. Rien à faire, c’est toujours aussi hermétique !



Elle sursaute, elle rougit, prise en faute : elle croyait être seule dans cette partie de la galerie. Un fringant quinquagénaire de dix ans de plus qu’elle s’approche, sourire aux lèvres. Une quasi-réplique de son époux mais avec quelque chose en plus, elle ne sait pas quoi, mais quelque chose en plus.



Elle bafouille un peu, se mord les lèvres et finit par avouer :



L’homme sourit, l’œil vif et amusé mais indubitablement pas hautain. Ça la change agréablement de ses connaissances qui l’auraient certainement toisée de très haut, son mari aurait esquissé un mince sourire distant et navré. Elle aimerait pouvoir continuer de bavarder avec cet élégant inconnu mais elle ignore comment faire et c’est bien l’une des premières fois qu’elle est ainsi en manque de sujets adéquats. Alors Madame se tortille insensiblement sur ses hauts talons, cherchant désespérément quelque chose à dire pour relancer la conversation.


Elle le suspecte même de le faire exprès : il ne dit rien, se contente de sourire tout en la regardant. Elle se sent bien sous son regard mais n’ose pas le lui rendre.



Madame devient rouge écarlate, balbutie un vague « Oui », se demandant sur qui elle est tombée. L’homme s’approche d’elle comme pour voler à son secours :



Alors ils déambulent de tableau en tableau dans cette galerie, seuls au monde, lui virevoltant de mot en mot, elle souriant ou riant comme une enfant. L’après-midi passe vite, trop vite et déjà les lumières s’allument au dehors de cette journée d’automne. Elle soupire intérieurement. Elle sent qu’il est bientôt l’heure de se quitter, de revenir à sa vie habituelle, de refermer la parenthèse. Il s’assied, elle en fait de même. Une question lui brûle les lèvres :



Madame s’interrompt tout net, horriblement gênée de s’être ainsi laissée aller. Elle plaque sa main sur sa bouche comme pour l’empêcher de dire une autre énormité. Il la regarde, amusé, une fossette se creusant sur sa joue :



Madame est étonnée : la peinture est normalement faite pour être exposée puis vendue. Un investissement, a-t-elle souvent entendu dire. Puis elle se souvient de son enfance et des dessins qu’elle faisait. Oui, pour rien au monde, elle n’aurait, à l’époque, accepté de donner un seul de ses gribouillages à quiconque !


Elle murmure alors :



Horriblement gênée, Madame ne sait plus où se mettre. Décidément, cet homme a le génie de lui faire perdre facilement les moyens. Il pose sa main sur la sienne, ce qui la rend encore plus cramoisie :



Il se tait, le regard lointain. Un silence se fait. Puis il sort de son apathie et la regarde posément :



Madame est surprise, à la fois de la proposition mais aussi du ton de sa voix.



Madame est flattée qu’on puisse lui faire ainsi confiance, elle se doute bien qu’il ne faudra pas aller divulguer à tous la teneur de ces toiles. Elle a le sentiment diffus que celles-ci sont très particulières tout en étant très soignées d’un point de vue pictural. Elle reprend alors :



Madame est un peu surprise de sa spontanéité, d’habitude, elle est nettement plus réservée. Elle vient aussi de réaliser que depuis tout ce temps, il a laissé sa main sur la sienne sans que ça l’offusque. Elle se sent un peu troublée mais laisse sa main captive. Son voisin semble s’apercevoir des sentiments qui l’agitent, il se contente de sourire dans un premier temps puis accentue la pression de ses doigts. Les pensées de Madame deviennent plus confuses. La voix de l’homme semble l’envelopper :



Madame ne sait plus où se mettre, le ton de cette voix la bouleverse, elle est porteuse de tant de choses qu’elle devine obscurément, des choses auxquelles elle n’ose songer mais qui la troublent délicieusement. C’est avec une petite voix qu’elle répond :



C’est au tour de son compagnon de montrer furtivement son étonnement par un faible tressaillement de ses doigts et un regard agréablement surpris. Il se reprend bien vite :



Quelques mots, d’autres regards et ils se séparent.


Madame rentre chez elle complètement excitée, l’esprit survolté, les sens chamboulés. Trop occupé, Monsieur son époux ne remarque rien, surtout à l’heure tardive à laquelle il rentre. Durant une semaine, Madame va à ses leçons au palais des Beaux-arts. Pendant une semaine, elle y court comme une jeune étudiante, voire même une toute jeune fille vers son premier rendez-vous sentimental. Pendant une semaine, elle ressent le frisson délicieux des rencontres au doux parfum interdit, tel un papillon qui virevolte autour de la flamme de la bougie des émotions naissantes.


Puis un jour, alors qu’ils déambulent de toile en toile, main dans la main, elle dit :



Il se contente de sourire mais son visage rayonne et Madame se sent toute chose.


Le lendemain, c’est avec une certaine fébrilité qu’elle se rend à l’adresse indiquée : une maison de maître. Son mentor vient lui ouvrir et lui fait les honneurs de la demeure ancienne et stylée. Elle est toute fébrile, comme une adolescente à l’orée de son tout premier baiser.


Un grand escalier, un palier puis un second. Une porte verrouillée, un tout petit couloir sombre puis une pièce si lumineuse qu’elle en plisse les yeux. Elle découvre alors une sorte de très grand atelier plein de verrières, comme une serre ou un jardin d’hiver. Madame s’avance au centre de la pièce, ses yeux s’habituent à tant de luminosité, des toiles trônent ci et là, un grand lit aux draps blancs, immaculés.



Elle regarde le ciel au-dessus de sa tête, la charpente mise à nue et en valeur, ces poutres massives, ce verre si fin, ce mélange d’art et de technologie. Puis elle baisse la tête à la recherche des toiles. Il y en a quelques unes qui lui tournent le dos, adossées à divers chevalets, des grandes, des très grandes même. Elle avise la peinture la plus proche, la contourne et découvre, étonnée, un immense fessier de trois mètres sur deux. L’effet est impressionnant de réalisme : s’il n’y avait pas ci et là des coups de brosse, elle pourrait jurer qu’il s’agit d’un agrandissement photographique. Quelque chose la trouble mais elle n’arrive pas à préciser quoi. Elle recule un peu pour mieux englober la scène ; décidément, ce peintre est très doué dans le réalisme ! Madame tourne la tête vers son hôte qui s’approche d’elle, lui désignant d’autres toiles à découvrir.


Madame contemple alors, toujours aussi grandes, d’autres fesses et culs tout aussi réalistes et géants. Le traitement pictural est sans défaut, sauf ci et là quelques zébrures et autres régions picturales un peu étranges. Elle est agréablement surprise de la maîtrise technique du peintre qui est à ses côtés et aussi un peu intriguée par une vague sensation diffuse. Il se penche sur son épaule et lui demande :



Madame regarde mieux les toiles, reste perplexe ; quelque chose la turlupine, la chagrine. Elle s’approche d’une peinture, l’examine mieux puis recule de six pas pour avoir un certain recul. Elle observe à nouveau la scène puis se décide à demander :



Il s’éloigne un peu, écarte les bras, désignant ainsi toutes les toiles exposées. Il pivote, balayant l’espace puis vient se planter à côté d’un chevalet. Il sourit et redit simplement :



Quelque chose inquiète Madame, un long frisson délicieux lui court le long du dos. Elle avise une autre peinture, un autre fessier voluptueux, toujours aussi réaliste. Elle a pu constater durant l’examen des toiles qu’il y avait vraisemblablement deux modèles qui avaient posé : les croupes incendiaires peintes pouvaient être visiblement groupées en deux topologies distinctes.



Des fessiers ici, des croupes là et toujours ces zébrures, ces taches étranges. Madame a le tournis, elle regarde ses pieds, les lames du plancher vernis, des zébrures. Elle regarde ensuite en l’air vers la verrière zébrée de poutres. Zébrures, rayures, griffes, cinglures… Cinglures ?



Madame écarquille les yeux, ses doigts fins devant sa bouche. Comment diantre cela est-il possible ? Surtout venant d’un homme si bien, si cultivé, si…



Il s’approche un peu d’elle ; instinctivement, elle recule d’un pas, le regarde fixement, interloquée, une sourde angoisse monte en elle mais aussi un long frisson excitant. Sa bouche est sèche mais elle articule quand même :



Madame est perdue : comment peut-on aimer être fessée, accepter cette punition, cette humiliation et surtout de voir ces turpitudes étalées sur ces toiles si grandes ? Impensable, inconcevable mais pourtant si excitant !


Un doute l’assaille :



Madame rougit, elle aime bien cette façon de parler d’elle, posément, aisément. Des pensées confuses tournent dans son esprit. Que cherche exactement cet homme qui la trouble ? Que croit-il à son sujet ?



Ce contact affole Madame, ses jambes lui semblent en coton, elle se liquéfierait dans ses chaussures à talon aiguille. Il est là, à côté d’elle, si sûr de lui. C’est d’une petite voie mourante qu’elle poursuit :



Il l’attire à lui, elle ne résiste pas ; il l’embrasse, elle se laisse faire ; il l’enlace, elle entrouvre la bouche ; il se plaque à elle ; elle pose ses mains sur lui. Leurs bouches se rivent l’une à l’autre, leurs langues s’entremêlent sans pudeur, avec volupté, avec jouissance. Les larges mains de l’homme caressent le dos cambré de la femme qui se colle à lui, leurs ventres se cherchent, glissent, s’épousent. Les fins doigts manucurés de Madame s’enfoncent dans les cheveux de son mentor, leurs courtes boucles soyeuses, le long d’un cou robuste.


C’est Madame qui s’écarte la première :



Madame ouvre de grands yeux. En effet, elle constate qu’elle est toujours dans les bras de son tourmenteur alors que la décence voudrait qu’elle se soit déjà enfuie en courant. Elle tente faiblement de se dégager mais sans grande conviction. Son mentor sourit, elle le trouve si irrésistible :



Et il l’embrasse à nouveau, elle coule sur son corps en parfaite harmonie, contredisant totalement ses récents propos. Quand quelques minutes plus tard, ils se séparent, Madame en a le souffle coupé, les joues roses et de multiples frissons dans le bas du dos. Prise de bouffées de chaleur, elle retire sa petite veste qu’elle accroche délicatement à un chevalet vide, puis s’adosse sur une colonne porteuse. Elle remet un peu d’ordre dans sa chevelure, soupire abondamment puis s’approche de la plus grande toile.



Secrètement flatté mais ne laissant rien paraître, le mentor s’approche doucement d’elle par derrière, d’une démarche souple et silencieuse. Madame est perdue dans sa contemplation de la peinture, tentant de calmer son cœur qui bat la chamade comme jamais il n’a pu le faire auparavant.


Madame se retourne, elle a une certaine appréhension de le savoir derrière elle. Ils s’observent en silence quelque temps. Puis il s’en va se placer derrière la grande toile. Il passe alors sa tête d’un côté, à demi dissimulé par le fessier hyper réaliste :



Il disparaît puis resurgit de l’autre côté de la toile. Sa voix a légèrement changé, plus acide :



La tête s’estompe puis change de côté, la voix est redevenue charmeuse :



La tête disparaît à nouveau, la voix se fait plus désagréable :



Madame est anéantie, elle ne comprend rien, elle baisse la tête. La tête grimaçante s’efface, la voix douce revient, elle relève timidement la tête :



Elle lève la tête face au visage si souriant de son mentor si cultivé. Son si doux sourire ! Elle reprend confiance, elle peut, elle doit :



Mais le visage tant aimé disparaît derrière la toile, le froid revient, la nuit retombe, la voix détestée résonne alors :



La voix douce revient, calme, apaisante, salvatrice. Une oasis de douceur et de tendresse au milieu de l’obscurité et du froid :



Madame ferme les yeux, elle est à nouveau cette jeune femme conquérante, fière d’elle que tous convoitent. Les ans ne sont rien, n’ont pas existé, elle est toujours cette femme sensuelle qui avait les hommes à ses pieds, elle choisissait du bout de ses longs doigts, un clignement de ses cils valait promesse, un baiser envoyé était certitude.



La voix retentit, aigre et acerbe :



Madame veut s’effondrer, pourquoi son mentor n’est pas là ? Un sursaut ! Non, en se conduisant ainsi, elle n’est pas digne ! Pas digne de cet homme si admirable qui a vu clair en elle, qui saura la guider, la révéler à la lumière, à tous !



Une main douce se pose sur son épaule, elle se blottit contre son mentor. Un immense moment de tendresse, de sécurité, de douceur. Elle est si bien, si bien. Elle ouvre les yeux, plonge dans son regard et dit :



Elle ferme les yeux, attend son baiser. Il l’embrasse, elle fond. C’est si agréable de se laisser aller ainsi, comme une marionnette dans les bras d’un virtuose. Lui seul saura la faire aller au-delà, se dépasser, être l’objet de son affection, de sa tendresse, de son amour, de son art !



Pour toute réponse, il l’embrasse, elle est toute à lui, c’est irrémédiable, son but dans l’existence, son sommet. Un grand moment de tendresse puis il s’écarte d’elle. Elle attend, les yeux clos, fébrile, le cœur rempli de joie.


Rien ne vient. N’est-elle pas digne de lui, de son art ? N’est-elle pas rien qu’à lui, ce mentor tant désiré et attendu, sa finalité dans la vie ?



Mais rien ne vient. Le froid revient, la nuit retombe. Une Sibérie intérieure se crée en elle, des steppes infinies blanches et glaciales, sans vie, sans soleil, sans vie, sans âme. N’est-elle que cette poupée Barbie vieillissante dans la nostalgie de ses jeunes années, cette belle plante verte décorative dans la vie d’un mari pour qui elle est un simple agrément de plus ?


Clac !


Madame écarquille les yeux, la bouche figée dans un « oh » de surprise et de ravissement, sa fesse gauche cuisante. Une fessée, non, une claque sur son derrière, elle en reste figée d’extase, il l’accepte, il veut d’elle. Elle sera toute à lui, pour le mériter encore et encore. Son cœur pulse encore plus, des sensations troubles montent en elle, malgré le picotement qu’elle ressent. Une sorte de grande onde chaude lui remonte au bas du dos, traverse son corps puis explose dans son ventre en mille gouttes excitantes et troublantes. Ces multiples sensations se diluent doucement en elle, s’effilochent, puis meurent lentement dans chaque recoin de son ventre.

Une sensation divine et tellement troublante !




Les jours ont passé, Madame est revenue plusieurs fois dans cet atelier si lumineux pour y découvrir de bien sombres et cuisantes sensations. Savoir que son mentor la fessera d’abord délicatement puis plus fermement la ravit au plus haut point. Elle ne sait pas comment décrire tout ce qu’elle ressent mais chaque claque sur ses fesses fait exploser une gerbe incroyable de perceptions brûlantes et saisissantes qui explosent au plus profond de ses entrailles, comme des orgasmes en miniature !


Maintenant, elle attend. C’est fou ce que l’attente peut être à la fois horripilante et si excitante ! Savoir que dans peu de temps, il la dévoilera délicatement, doucement, après mille baisers et caresses, qu’il mettra ainsi ses fesses à nu, qu’elle montrera impudiquement son séant qu’elle ira même à tendre en buse dans l’attente…

Dans l’attente d’une main qui viendra la fesser, faire vibrer ses chairs tendres, rougir sa peau blanche, marquer de son empreinte sa possession sur elle. Dans l’attente d’une autre claque qui ira juste un peu plus loin. Qui ne viendra pas toujours tout de suite. Puis d’une autre, encore et encore d’une autre qu’elle implorera presque, qu’elle appellera sur ses fesses écarlates, la menant toujours plus loin dans cette contrée étrange du désir masochiste.


Il est là, près d’elle, son sourire parle pour lui. Quelques baisers, quelques caresses. Le canapé, le chevalet avec la grande toile qui s’ébauche. Elle ferme les yeux, alanguie. Elle sent des mains agiles lui ôter le dernier rempart vers sa punition, son désir, sa jouissance.


Son œuvre, son couronnement, sa destination finale, son achèvement et son épanouissement total et inconditionnel.


Une main s’abat, un claquement sonore, un frémissement, elle ouvre la bouche, les yeux fermés, elle vibre, elle attend. Une autre main, un autre ébranlement de ses chairs, puis elle s’évade dans d’autres sphères tandis que ses fesses rougissent sous la marque des doigts experts, puis sous les lanières de cuir qui la zèbrent, la cinglent, l’emportant plus loin dans sa jouissance insolite mais tellement si épanouissante. Une punition pour sa vie dissipée ? Un châtiment de son existence stérile ? L’expiation de sa suffisance ? Non, sa vraie voie, celle du désir dans toute sa plénitude, celle d’appartenir à cet homme, à son art.


Caresses et coups se mélangent, elle sent ses lèvres sur ses fesses écarlates, un baiser si rafraîchissant dans un océan de chaleur cuisante, tandis que des milliers de picotement s’activent sur elle, en elle, son ventre tressaillant sous des ondes de désir, de soumission au maître qui la domine et qui l’aime en même temps, cette fusion entre fine douleur et intense plaisir, cet abandon de soi-même à une volonté plus forte, à abdiquer ce qu’on est pour flotter, libérée de tout choix et responsabilité, dans un univers de félicités troubles.


Repue, elle se laisse aller dans le canapé. Elle sait qu’il peint sur la toile la preuve de sa soumission. Elle en éprouve de la fierté. Chaque coup de pinceau résonne comme chaque zébrure et rougeur sur ses fesses, symbiose véridique de sa chair marquée.



Madame frémit de ce sentiment de puissance qui irradie sur elle, en elle, de la part de son mentor. Elle ne comprend pas comment les autres modèles ont pu quitter un homme si remarquable, si troublant, si cultivé.


Madame ignore sans doute que les enfants cassent justement leurs jouets préférés…




Merci à Favasso pour ses conseils avisés