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Temps de lecture estimé : 23 mn
23/09/06
Résumé:  La rencontre de deux jeunes femmes que rien ne prédestinait à se rencontrer...
Critères:  ff hotel boitenuit
Auteur : Lilith...  (JF 19 ans région parisienne...)      
Her...



Paris. Ville romantique, ville lumière. Ville amour et haine…

Mais ville très pratique quand on y habite, et que l’on veut rencontrer du monde.

Comme il m’arrivait parfois, je surfai sur la toile, entre ennui, recherche et hypnose. Souvent je m’étais demandé devant mon écran ce que je faisais là. Ce que j’attendais. Alors je coupais tout, et je faisais autre chose. Je m’ennuyai autant, mais l’idée de m’ennuyer connectée m’était plus insupportable.

Je m’ennuyais clairement ce soir-là, mais en errant sur quelques sites d’amis, je trouvai le lien du site officiel d’une actrice américaine que j’aimais beaucoup. Je n’étais pas du genre fan, surtout pas d’une actrice – je n’avais jamais été cinéphile et la télévision n’avait jamais réellement capté mon attention – mais celle-ci faisait l’exception. Ennui, curiosité et concours de circonstances : je clique sur le lien.

Biographie, galerie photos… Tout ce qui m’éloigne encore plus de ma comédienne. Tout cela me semble absurde et je vais pour fermer la page quand, dans la rubrique actualités, j’aperçois qu’elle et sa bande de copines qui jouent dans cette série télé que j’aime tant, atterrissent à Paris dans la semaine pour la promo de la nouvelle saison… L’info me monte au cerveau, mais je referme tout de même la page deux secondes plus tard… Je quitte le PC, et décide d’aller me coucher. Je ferme les yeux, mais bien sûr, peine à m’endormir, sans penser à quoi que ce soit de spécial pour autant… Puis le visage de mon actrice me vient en tête, et je m’endors dans la seconde qui suit…


Le lendemain, réveil avant le réveil. Pas le temps de penser à rien, j’allume le PC avant toute chose – depuis le temps que je m’étais promis de ne jamais plus faire ça de ma vie. La connexion est lente et je suis à deux doigts de frapper ma tour à coups de pied. Le site s’affiche enfin. Je saisis la première feuille qui me tombe sous la main, le premier stylo, et note les indications données. Telle émission, tel jour telle heure… Je note le numéro de la personne à contacter pour y assister, bien que ça ne me branche pas plus que ça, et fonce à la salle de bain en laissant tout en plan.


Les jours passent et le matin de l’arrivée de ma comédienne je suis sur un petit nuage. Je n’attends rien de particulier de sa venue dans mon pays, je ne lui adresserai peut-être même pas la parole, mais m’évader de ma petite vie routinière me met de bonne humeur. Au téléphone, la chargée du public m’avait signalée qu’il fallait être bien habillée, que le public était très peu nombreux et que l’on nous verrait bien à la télé, alors qu’il fallait sortir le grand jeu. Je me préparais déjà à lui demander de me mettre le plus loin possible du champ des caméras, mais au cas où ils ne me laisseraient pas entrer si je ne remplissais pas les conditions, je mis ma jolie mini jupe noire – les mini ça passe toujours très bien à la télévision – des bas résilles, des bottes, et un bustier pas trop extravagant, le but n’étant pas non plus de sortir le fouet et les menottes tout de suite. J’offris un joli brushing à mes longs cheveux noirs, et mon maquillage habituel, bien que plus soigné que d’habitude : noir autour des yeux, un peu tiré sur les tempes…Le métal de mon piercing sous la lèvre et celui de mon piercing à la langue me donnait un petit air… salope, il faut bien le dire, qui ne me déplaisait pas. Néanmoins, j’hésitai tout de même devant mon miroir, me demandant si je n’en avais pas trop fait, puis avant de changer d’avis, j’arrachai mon sac de la chaise et quittai mon appartement.


Arrivée au studio, je garai ma voiture. Il y avait déjà beaucoup de monde dehors, plus que ce que le public ne contenait de places. Sans doute des fans venus tenter leur chance, au cas où quelqu’un se serait désisté. Je ne sortis pas de ma voiture, et les regardai, les deux mains appuyées sur le volant. Et si je n’étais pas à ma place ici ? Est-ce que j’avais volé la place de quelqu’un ? Non. Il ne me le semblait pas.

Je regardai ma montre toutes les deux minutes. 15h44, on nous avait demandé d’être là pour 16h. Je ne sortirais de ma voiture que pour 15h59.


Quand je sortis, tous les regards se braquèrent sur moi… Je n’y fis pas attention et avançai jusqu’à la personne à peine sortie pour faire entrer le public. Je passai sous les regards envieux et jaloux de ceux qui n’avaient pas eu leur place…

Une fois à l’intérieur, une chaleur extrême m’envahit et je retirai aussitôt ma longue veste en cuir. La chargée du vestiaire me la saisit sans même que j’aie le temps de m’en rendre compte, et un assistant vint me chercher, me disant que j’étais la dernière.

Quand j’arrivai dans la salle qui ne contenait pas plus de 15 personnes, je jetai un coup d’œil général. Tous étaient en jeans ou en vêtements à peu près décontractés… Ces grands moments de solitude. Non, je n’étais pas là pour Miss Univers, je ne m’étais pas trompée de plateau. D’ailleurs, une Miss comme moi, la mère De Fontenay tendrait plus des crucifix à mon égard que des diadèmes de princesses.


La place restante était la plus éloignée du plateau des invités et des caméras, et c’était tant mieux. Je m’assieds sans faire de bruit et sans plus me faire remarquer. Je croisai les jambes, et comme tout le monde attendit que tout le matos et que tout le staff soit prêt. Quelques minutes plus tard, l’animateur de l’émission arriva sur le plateau, et se fit acclamer par les 14 bon-publicards. Il avait l’air d’aimer ça. Je levai les yeux au ciel, et attendis, bras et jambes croisés. Tout se mit enfin en place, et l’assistant-réa se plaça derrière la caméra mais dans le champ de vision de l’animateur, pour faire le décompte. Quand le générique fut lancé, le chauffeur de salle qui chauffait comme mon frigo, applaudit fort pour qu’on le suive… Je voulus bien y mettre un peu du mien, et eus au moins l’obligeance de faire semblant…


L’animateur prit la parole, et se mit à présenter la série des invités qu’il allait recevoir. Parce que bien sûr, c’était un grand honneur de recevoir de si grandes actrices. Parce que bien sûr, la série était un phénomène, du jamais vu. Parce que bien sûr, le rêve américain. Parce que bien sûr, l’audience adore ça.

Le mec se leva, et nous demanda d’acclamer six des héroïnes de la série qui faisait tant parler d’elle, et c’est sous un tonnerre d’applaudissements que nos six stars hollywoodiennes apparurent sous nos yeux. Les 14 firent une standing ovation, et ne voyant plus rien, je fus obligée de me lever à mon tour. Elle était là… Magnifique. Le grain de sa peau reflétait une surdose de fond de teint dont elle n’avait probablement pas besoin, et son sourire gêné. À la seconde même je compris que tout ce système ne lui ressemblait pas. Ce n’était pas Elle.

Elles s’assirent toutes les six autour de la table, et l’animateur les salua, appuyé par un interprète en voix-off. Tout le public se rassit, et je me tournai discrètement sur moi-même pour essayer d’apercevoir à quoi ressemblait le mec au bout de cette voix. Mais il devait être loin d’ici…


Mon regard se posa alors à nouveau sur la jolie femme que j’étais venue voir, de onze ans mon aînée. Elle était de profil et ne semblait pas vraiment, elle non plus, à sa place ici. Son regard balaya doucement le public, et pour quelques secondes, se fixa au mien. Mon cœur se mit à battre fort et je sentis mes mains devenir moites. L’animateur fit appel à elle, alors elle tourna les yeux, et brisa presque l’enchantement.

Presque…


L’émission dura moins d’une heure, et je n’en fus pas mécontente. Quand on nous remercia, les fans prirent le plateau d’assaut et agrippèrent leurs idoles avant qu’elles ne puissent partir calmement. Je regardai ça de loin, me levant juste pour me dégourdir les jambes, et restai dans un coin, sans m’approcher. Leur anglais à tous semblait lamentable. Moi qui ne regardais la série qu’en VO, pour apprécier les voix des acteurs à leurs justes valeurs… J’étais tellement dans mes pensées que je n’avais pas vu ma comédienne me regarder depuis un moment entre deux trois autographes. J’hésitai à soutenir son regard, puis baissai les yeux. Je sentis le rouge me monter aux joues, et je n’aimais pas ; cela me montrait quelque part vulnérable. Je relevai les yeux vers elle en souriant, et elle me rendit mon sourire. Mais si elle comptait sur moi pour faire le premier pas, autant tout de suite aller me pendre avec les câbles du matériel. Je ne remarquai pas l’une de ses collègues s’approcher de moi…



Elle me fit un clin d’œil, je regardai vers le plateau. Ses copines partaient, ma comédienne aussi, après un dernier regard jeté vers moi… Je me dépêchai pour sortir avant les fans et récupérer mon manteau au vestiaire pour ne pas faire la queue, et rejoignis ma voiture sur un parking cette fois désert. Je fis le tour du bâtiment comme la demoiselle me l’avait expliqué, et j’attendis le départ de leur van… L’une des vitres se baissa un peu et Gina, ma nouvelle pote me fit signe pour me dire que tout était OK Il passa devant moi, et je le suivis. On roula une quinzaine de minutes à travers Paris. Arrivés à un feu rouge, je me mis sur la file d’à côté. Le chauffeur avait l’air super sérieux. Pas commode, le mec. Je jetai un coup d’œil à l’arrière et vis Kate, ma comédienne, vraisemblablement morte de rire à me voir. J’avais du regarder le mec assez suspicieuse… Je souris sans vraiment sourire, et le feu passa au vert…


Cinq minutes plus tard, le van s’engagea dans une rue à sens unique. Il roula doucement et prit l’entrée d’un parking où un gardien était là pour contrôler les passages. Le chauffeur lui glissa deux mots. Le gardien regarda en ma direction, et acquiesça. La barrière se releva, et le van pénétra dans les souterrains du parking. J’avançai, dubitative, et le gardien me fit un sourire qui voulait dire « c’est bon, allez-y ». Je soufflai alors, et m’engouffrai à mon tour… Je rejoignis assez vite le van qui venait de se garer, et me garai à ses côtés.


Les filles sortirent avant moi, et je venais juste de retirer ma ceinture de sécurité quand Alicia vint m’ouvrir la porte et me saluer par la même occasion. Je sortis de la voiture, et lui fis la bise, et les présentations avec la bande se firent sur ce parking même. Quand j’arrivai enfin à Kate, je pris une inspiration assez discrète et lui souris, avant de lui lancer le traditionnel « Nice to meet you »… Really, really nice… to meet you…

Après notre bise, je me reculai doucement, et elle me sourit à son tour. Je ne voulus pas éterniser ce regard, et on rejoignit aussitôt l’ascenseur VIP. On était serrées, à sept dedans. Durant les trois étages que l’on avait à monter, je les vis me reluquer de bas en haut, chacune dans son coin. Je souris et leur dis : « J’ai hésité avec un costume de hot-dog puis je me suis dit qu’après tout mes fringues aussi étaient pas mal ! » ce qui leur valut un fou-rire…


Quand le « ding » de l’ascenseur retentit et que les portes s’ouvrirent, elles en sortirent en se disant entre elles que j’étais trop « cute ». L’assistant qui les attendait vint les saluer, et elles lui signalèrent aussitôt la présence d’une étrangère. Cette fois l’émission se déroulait sans public, et j’allais y assister. Beaucoup plus intéressant la radio. Beaucoup plus intéressant…


Les filles s’installèrent dans le studio autour de la table, devant un micro chacune, et on leur donna des casques. Je les regardais de l’autre côté d’une vitre, bras croisés, appuyée au mur… Entre deux rires, Kate me jeta un regard. Cette fois-ci, pas question de le mépriser. Je le soutins, sans un sourire. Le sien disparut petit à petit, sans qu’elle ne lâche mes yeux. Puis je me mis à regarder sa bouche. Et je réalisai là, que j’avais très envie de l’embrasser. Je commençai à me voir, virer tout le monde du studio, nous y enfermer, et la pousser à me violer sur la table ronde… Sentant une certaine chaleur monter en moi, je me réveillai vite de ces songes, et chassai ces images de ma tête…


Cette émission dura un peu plus longtemps que la précédente, et je commençais à bailler. Les animateurs remercièrent les filles, et elles profitèrent d’une coupure musicale pour quitter le studio. Elles passèrent devant moi sans rien me dire et je retins le bras de Gina.



Je ne demandai même pas si j’allais déranger, ni rien. Plus de timidité.


On revint au parking, et je les suivis jusqu’à leur hôtel. Il y avait une quinzaine de fans devant, et je me dis que si elles ne m’attendaient pas, la sécurité de l’hôtel ne me laisserait pas entrer. Je me garai n’importe comment et rattrapai la dernière qui entrait en posant ma main dans son dos. Elle se retourna, c’était Kate. Je n’avais même pas fait attention que c’était elle. Je retirai ma main, et elle me la prit du bout des doigts pour montrer que j’étais avec elles. Une fois dans le hall, chacune se dispersa pour rejoindre sa chambre et je me trouvai conne, sans savoir qui suivre, où aller.



Elle prit sa clé à la réception, et on prit l’ascenseur. Parfaitement silencieuses, moi bras croisés de mon côté, elle, la main appuyée sur la barre horizontale fixée à la paroi de la cabine. Neuvième étage, les portes s’ouvrirent. La prod’ avait tout bien fait. On était loin du Formule 1. Je l’accompagnai jusqu’à la porte de sa chambre qu’elle ouvrit, et elle me fit galamment entrer en première. Vraisemblablement, elle avait déjà pris ses marques, vu le bazar. Valise grande ouverte sur le lit, affaires dispersées. Elle posa sa veste sur une chaise et fonça à la salle de bain. Je retirai la mienne et la posai soigneusement sur le lit, et m’assis à côté, genoux serrés, en regardant un peu autour de moi.



Je l’entendis sourire en se séchant les mains, mais elle ne répliqua pas.



Elle sortit de la salle de bain, éteignit la lumière et me rejoignit en s’asseyant à l’autre bout du lit. Elle alluma la télé, et commença à zapper.



Elle me regarda avec ce même petit sourire.



Je la regardai de haut en bas…



Elle me regarda, interrogatrice, puis secoua la tête.



Elle se leva, et partit une fois de plus à la salle de bain, en fermant le verrou. Je soupirai, et me mis à l’aise dans le lit, adossée, jambes étendues devant moi, croisées. J’écoutai l’eau commencer à couler et ne pus m’empêcher de l’imaginer, nue. Je me sentis à nouveau toute chose et tentai de me concentrer sur MTV. Mais pour l’avoir déjà vue dévêtue dans le petit écran, je connaissais par cœur ses formes, et mon esprit fut complètement hanté par l’idée du jet d’eau sur sa peau… Je ne fis même pas attention à mes doigts qui commençaient à courir sur ma cuisse, se laissant prendre au genou à mes résilles… Je remontai doucement et passai le bout des doigts sur la peau fine de l’intérieur de ma cuisse, l’autre main tenant toujours la télécommande, n’arrivant pas à s’en défaire… Je fermai doucement les yeux, et laissai le bout de mon majeur effleurer de bas en haut le tissu de ma culotte…


Mes cuisses commençaient à se serrer sur ma main quand j’entendis l’eau cesser de couler. Je rouvris mes yeux en panique, me relevai et baissai convenablement ma jupe, en essayant tant bien que mal de reprendre mes esprits… Elle ouvrit la porte et me vit debout devant elle. Je devais faire une drôle de tête…



Elle vit que je ne rigolais pas, alors elle laissa tomber. Ses cheveux pas bien encore secs laissaient couler quelques perles d’eau le long de sa nuque, de ses épaules et de son dos, humidifiant le débardeur qu’elle portait. Je portai mon regard sur la télé et son téléphone sonna. C’était Lana. « Toutes des prénoms qui finissent en A ces américaines », me dis-je pour moi. Elles se donnèrent rendez-vous dans dix minutes dans le hall de l’hôtel pour aller dîner avant d’aller danser.



Elle ne répondit pas, et finit de se préparer. On croisa Beth et Janey dans l’ascenseur, et quand on fut toutes rassemblées, on partit à sept dans un taxi Espace jusqu’au Trocadéro. Il nous déposa, et on entra dans un grand restaurant.


On nous installa à une table rectangulaire. Je pris place sur le fauteuil contre le mur, Kate vint à mes côtés, l’une des filles à ses côtés, trois des autres devant nous, et la dernière en bout de table, de l’autre côté. Mon genou effleura celui de Kate par accident et je m’excusai. Elle me sourit en me répondant que ce n’était rien. Après quelques secondes, je laissai à nouveau mon genou effleurer le sien, mais ce n’était plus par accident. Elle sembla d’abord gênée, tentant de s’éloigner un peu, mais elle céda et ne lutta plus. Elles parlaient toutes sans cesse et assez fort, sauf Kate. Et moi. Je posai doucement ma main sur son genou et m’avançai pour saisir une bouteille sur la table, et retirai ma main en me réinstallant. Elle n’avait rien dit.


Je ne la regardai pas de la soirée, et après le dessert, elles voulurent aller digérer un peu avant d’aller en boite. Je les amenai à pied sur les marches du Trocadéro, face à la Tour Eiffel. Elles s’exclamèrent toutes, heureuses d’être là et avancèrent vers le rebord pour s’accouder. Je traînais un peu des pieds, et Kate également. Les filles se mirent à nous taquiner. Depuis l’hôtel on était toujours ensemble. Pourtant, il n’y avait aucune complicité entre nous. Juste le fait d’être ensemble, à côté au restaurant et maintenant de marcher côte à côte, à la même allure… Je la regardai sous les plaisanteries des filles et on se sourit en coin. Je pressai un peu le pas, et sentis son regard descendre sur mon dos, se poser un instant sur mes fesses, descendre à nouveau sur mes jambes et remonter sur mes fesses. Il était vrai que cette mini jupe me mettait bien en valeur. Je l’avais toujours sentie lesbienne, et bien qu’ayant quelques doutes, je commençais à le croire de plus en plus. Je ne l’étais pas. Mais avec Elle, je savais que… Et ce depuis le premier jour.


Les filles se firent prendre en photo devant la Tour, une à une, et je m’assis sur les marches. Kate s’assit à mes côtés.



Elle me regarda choquée, et j’explosai de rire… Je ramenai mes genoux sous mon menton, et entourai mes mollets de mes bras. Puis je posai ma joue sur mes genoux, et la regardai… Elle me regarda, pas longtemps, puis regarda ailleurs. On entendit un « hooooooo » général et on regarda devant nous. Le monument scintillait. Il était minuit pile. Il allait briller à présent pour six minutes. Une minute pour chacune des filles ?…


On interpella un taxi mais il en fallut deux cette fois. Quatre prirent le premier, et Gina, Kate et moi le second. Gina prit la place du passager, et Kate et moi celles de l’arrière. Je regardais par la fenêtre depuis cinq minutes déjà quand je sentis quelque chose frôler ma main. Je regardai cette dernière que j’avais posée sur la banquette, et vis la main de ma voisine, l’effleurer… mine de rien… du bout des doigts… Je levai mon regard vers elle, mais elle regardait par la fenêtre… Je ne fis rien… Je ne retirai bien sûr pas ma main, mais je ne l’encourageai pas non plus. Quand le taxi se gara devant la boite, sa main se ramena sur sa jambe, et elle sortit la première de la voiture.


Les deux taxis nous déposèrent alors, et l’agent des filles déjà sur place vint les chercher aussitôt. On passa devant toute une file à la fois mécontente de se faire précéder et ahurie de voir ces stars débarquer. On nous installa au carré Very Important Pétasses, et une serveuse arriva dans la seconde pour nous offrir des cocktails de bienvenue. Je ne me sentais vraiment pas à ma place, toute cette hypocrisie me donnait envie de gerber. Mais Kate…


Alicia et Lana surexcitées nous quittèrent aussitôt pour aller se déhancher dans la masse. Les filles partirent une à une pour s’éclater, et Kate et moi nous retrouvâmes seules. Je me rapprochai d’elle, et on regarda nos copines danser sur une musique à l’évidence trop forte. Une miss passa devant nous, et je vis Kate la mater proprement. D’accord…


La nana passa à nouveau et s’approcha. J’allais lui dire gentiment d’aller se faire voir ailleurs quand ce n’est pas Kate qu’elle invita à danser, mais moi. J’aurais refusé si cette dernière ne l’avait pas reluquée, mais là, la vengeance était trop alléchante. Je me levai et suivis la rouquine sur la piste, où se jouait le très sensuel ’California’ de Mylène Farmer. On se déhancha d’abord lentement l’une face à l’autre, puis quand en un coup d’œil je surpris Kate, son verre en main, nous surveiller, je me mis face à elle et la rouquine se colla dans mon dos en posant sa main sur mon ventre et son menton sur mon épaule. Je posai ma main sur la sienne et nos mouvements prirent une toute autre tournure. Je levai lentement les yeux vers Kate, et la fixai profondément. Les lèvres de la rouquine s’amusaient à me dévorer le cou, mais aux dernières secondes de la chanson je la quittai sans appel, et regagnai le carré. Je me postai devant Kate, et l’invitai à se lever. Elle s’exécuta lentement, en me dévisageant. Je saisis ses mains et les posai sur mes hanches. Je passai les miennes autour de sa nuque, et me mis à onduler sur les murmures suivants de ’My Sweet Prince’ de Placebo. Ses yeux verts détruisaient les miens… L’une de ses mains quitta ma hanche pour rejoindre le creux de mon dos, et le remonter en exerçant une petite pression qui me rapprocha d’elle, et ses lèvres effleurèrent les miennes, avant de s’y abandonner…


Nos doigts s’emmêlèrent aux racines de nos cheveux que l’on griffa avec délice, et nos langues se goûtèrent dans un rythme parfait. L’une de mes mains déserta sa nuque pour agripper sa veste en jeans au milieu de son dos et tirer dessus. Elle se recula, glissant sa main le long de mon épaule puis de mon bras, pour me prendre la mienne, et nous embarqua à l’imprévu sur la piste pour informer les filles de notre départ. On eut droit à quelques clins d’œil, mais ce qu’on manqua, ce furent les billets passés de mains en mains, suite aux paris dont on n’avait bien entendu, pas eu connaissance…


Une fois sur le trottoir, on examina la route à la recherche d’un taxi. Elle se tourna vers moi et prit mon visage dans ses mains pour m’embrasser, encore. Puis un klaxon nous réactiva et on sauta dans la voiture. Les cinq premières minutes, nos lèvres ne se lâchèrent pas, et nos mains hésitaient entre nos visages et nos jambes.

J’ouvris un œil et aperçus sans surprise le chauffeur qui n’en loupait pas une miette dans son rétro. La situation m’encouragea à frôler de ma main de son cou à son sein, en le caressant avant de le presser dans ma paume. Voyant qu’il ne disait rien, je profitai de sa main à elle sur mes fesses pour m’asseoir sur elle, et lui coincer la tête en arrière pour lui lécher calmement le cou du bout de la langue, avant de lui faire un joli suçon, alors que ses mains s’étaient occupées de passer sous ma jupe et sous ma culotte pour avoir une meilleure emprise sur mes fesses qu’elle malaxait avec apparemment grand plaisir. Mes mains écartèrent sa veste en jeans et passèrent sous le débardeur pour s’emparer de ses petits seins libres sous le tissu. Nos langues se rencontrèrent à nouveau, et mes pouces passèrent lentement mais intensément sur ses tétons pour les sentir durcir contre les miens. Mes index vinrent les aider en les pinçant par petites pressions. J’entendis sa respiration se compliquer, ce qui m’incita à intensifier mes gestes et mes baisers, et ses mains remontèrent dans mon dos pour me serrer fort contre elle, très tendrement.


On ne remarqua même pas que la voiture était garée depuis cinq minutes et que le mec n’avait pas osé (ou eu envie) de nous interrompre. On se détacha en douceur, dans un dernier baiser. Le chauffeur voulut nous offrir la course, tu penses, mais Kate insista pour le payer, et le fit.


On fuit le taxi et on retrouva hâtivement l’ascenseur de l’hôtel. Les portes refermées, on se jeta l’une sur l’autre comme deux sauvages, et elle me plaqua contre la paroi. Nos mains jointes s’étirèrent pour former une seule et même croix de nos corps d’exquises pécheresses. On quitta l’ascenseur sans même rouvrir les yeux ni détacher nos lèvres. On se cogna contre les murs et les portes dans le trajet jusqu’à celle de sa chambre. Je m’appuyai à celle-ci en attendant qu’elle l’ouvre, et on entra, main dans la main. Je refermai la porte derrière moi et attirai Kate contre ma peau, reprenant nos baisers. Ses mains caressèrent ma tête, mes cheveux, mes épaules, mes bras, mes fesses, puis de sa petite force, elle me souleva, ses mains derrière mes cuisses, et entoura son bassin de mes jambes que je croisai dans son dos, avant qu’elle ne plonge la tête entre mes seins. Mon bustier les compressait, et l’excitation les ayant durcis me valut ces sublimes douleurs…


Elle me reposa à terre et me retourna violemment pour me défaire ce bustier. Le soulagement fut immédiat, et je m’en accommodai pour faire coulisser ma culotte sous ma jupe, et la lancer au loin avec le bout de ma botte. J’étais toujours dos à elle quand l’une de ses mains s’empara de ma poitrine tandis que l’autre s’immisçait par-devant entre mes jambes, et pressa le tissu de ma jupe contre mon intimité, en effectuant de petits cercles contre mon clitoris, me faisant furieusement me tordre en deux en avant.


Elle ne me lâcha pas et continua de plus belle en accélérant, alors que je la suppliai de relever ma jupe, mais elle n’en fit rien… Je parvins à me défaire de ses bras, me retournai pour la pousser à l’intérieur de la chambre, et la jetai sur le lit. Elle atterrit sur les coudes, et me regarda défaire la ceinture de ma jupe avec un petit sourire en coin. Je n’avais plus que mes bas et mes bottes sur moi, et je m’accroupis, laissant retomber ma masse de cheveux devant moi, pour en défaire les fermetures éclair, et les retirer, puis me relevai, les poings sur mes hanches en la regardant, sans ayant encore retiré mes bas. Elle tapota le lit de sa main, et me fit m’asseoir contre les oreillers. Elle retira sa veste en me regardant et la jeta par terre, puis avança à pas de félins à quatre pattes devant moi, toujours habillée. Elle posa ses mains sur mes genoux, et les écarta pour que je lui fasse une petite place entre mes jambes. Elle posa ses poings de chaque côté de mon corps et s’allongea doucement sur moi en me tenant la tête et en m’embrassant à nouveau… Son poids contre mon intimité me donnait chaud, et je tentai quelques frottements, en dirigeant mes mains vers ses fesses pour les intensifier… Je l’entendis gémir, et sa main descendit sur mon cou qu’elle attrapa, presque en m’étranglant, puis sur mon torse et saisit fermement mon sein en m’en faisant presque mal.



Elle remonta doucement sa main à mon cou et l’embrassa en descendant un peu la tête alors que je tirai sur son débardeur pour le lui retirer. Elle se retrouva à genoux entre mes jambes, torse nu. Je sentis son débardeur en fermant les yeux et commençai à le frotter à mon intimité avant de le jeter par terre. Je me redressai un peu, et lui déboutonnai son jeans pendant qu’elle me regardait faire. Je le lui baissai jusque sous les fesses et me mis à mon tour à genoux en introduisant mes doigts sous l’élastique de sa culotte avant de lui agripper une fois de plus les cheveux et d’entremêler nos langues. Je caressai ardemment son clitoris de mon index et de mon majeur. Sa main ne sachant que faire se posa sur mon épaule tandis que l’autre, maladroite, passa dans mes cheveux puis entre mes seins avant de s’enfouir à son tour dans mon ciel intérieur…


Quand j’introduis deux doigts en elle, elle poussa un râle de plaisir, avant de me projeter en arrière et de se jeter sur moi, se débattant avec son jeans et avec sa culotte pour les faire tomber. Je repliai mes jambes et les croisai autour de son corps, la résille irritant le sien… Elle me baisa le torse en descendant lentement jusqu’à mon ventre et mon nombril, puis passa à ma cuisse et, arrivé à mon genou, elle m’ôta doucement mais sûrement le premier bas en déposant de petits baisers partout sur ma jambe, puis elle en fit de même avec le second. Elle me saisit les mollets, et me fit plier les genoux le plus possible pour ramener mes talons contre mes fesses, les jambes bien écartées. Elle resta un instant distante devant le tableau que je lui offrais et s’allongea à même le drap. Ses mains empoignèrent mes cuisses pour prendre appui, et elle se mit à effleurer la peau intérieure de mes cuisses du bout des lèvres, les yeux fermés… La chair de poule ne se fit pas attendre, et mes dents mordirent aussitôt l’oreiller que je tenais. À sentir son souffle chaud et glacial à la fois contre cette peau fine, je chavirai… « Fuck… » murmurai-je pour moi, paupières serrées… « Fuck me… »


Après m’avoir bien rendue folle en m’impatientant, ses lèvres se posèrent à la naissance de ma fente, à quelques millimètres de mon petit bouton. Elle aspira ce bout de peau, manquant de me faire déjà toucher le fond… Puis je sentis ses index ouvrir les portes au trésor, et sa langue chaude m’envahir, renversant alors tout ce que j’avais pu connaître jusque là…


Ma respiration monta à son zénith, et quand je ne pus plus respirer, mon corps se relâcha en arrière, et je miaulai… Je me tordais de plaisir, mais ses mains emprisonnant mes cuisses m’empêchaient de bouger comme je le voulais… Je lui attrapai la nuque et la fis remonter à ma bouche pour l’embrasser et ses doigts s’occupèrent du reste… Quand je sentis son majeur et son annulaire m’emplir, je serrai les dents en la regardant et rentrai le ventre par réflexe… Me sentant de plus en plus faible, je m’agrippai à ses épaules, passive, et sentant ma fin proche, ses doigts accélérèrent la cadence, pour m’offrir un orgasme digne de ce nom…


Je retombai en arrière, et mon corps me parut si lourd, qu’il semblait s’enfoncer dans le matelas, et le plafond s’éloigner peu à peu de moi…


Kate s’allongea à mes côtés, la tête sur mon épaule, mais je ne pouvais pas la laisser comme ça. J’avais trop envie de la goûter aussi, et surtout de lui faire du bien… Je me mis à cheval sur elle, et la regardai. Elle semblait vidée, elle aussi. Je posai ma main sur sa joue, et lui déposai un baiser au coin des lèvres. Elle en fit de même, et je collai passionnément ma bouche à la sienne avant de descendre le long de son corps que j’embrassai. Je fis escale sur ses seins. J’en massai un doucement alors que l’autre reçut la visite de ma langue. Elle commença à gémir en me caressant les cheveux, et le bout de ma langue se mit à tapoter vigoureusement le téton qui se contracta radicalement avant même que mes dents ne viennent le mordiller amoureusement. L’autre, jaloux, eut droit au même traitement, au moment où je laissai sombrer mon pouce dans son nombril, en le tirant sur le côté…


Ses murmures incompréhensibles me firent comprendre de continuer, et j’enfonçai doucement ce pouce, aidé parfois de l’index pour exercer de petits étirements de la peau qui entourait l’orifice… Les yeux toujours fermés, entre fatigue et envie, je m’occupais d’elle entre coma et éveil… Mes lèvres se déposèrent de part et d’autre de son ventre, en descendant toujours plus bas, et ma langue vint remplacer mes doigts dans ce petit nombril dont je m’étais éprise… Mes cheveux n’avaient jamais connu tel chaos depuis que ses mains s’étaient perdues dedans… Je descendis encore, sentant les effluves de ses profondeurs m’enivrer et brûler le peu de conscience qu’il me restait. Mes lèvres embrassèrent les siennes, mais ce n’étaient plus les mêmes… Je me régalai de ce qui la fit s’envoler en moins de quelques secondes, et n’aurais jamais voulu trouver d’autre refuge…


Éreintées l’une et l’autre de ce que l’on venait de s’offrir, je m’abandonnai, joue contre sa cuisse, et fermai les yeux, ne sachant que chercher dans mon esprit. Le repos, ou les souvenirs. J’usai du semblant de force qu’il me restait pour m’immiscer à ses côtés, et on se tomba dans les bras en pleurant toutes les larmes de notre corps…

Le sommeil nous emporta…


Je restai avec Kate et avec les filles le temps de leur séjour à Paris. On se mit d’accord pour que je ne la raccompagne pas jusqu’à l’aéroport, et je quittai sa chambre d’hôtel le matin de son départ, avant son réveil. Ces quelques jours ensemble nous avaient mis devant l’évidence, on était faites l’une pour l’autre. On s’aimait déjà. On se promit de se rappeler et de se revoir dès que possible. Notre vie était ensemble, et avec personne d’autre.

Bien entendu, on ne se rappela jamais…