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n° 10825Fiche technique8331 caractères8331
Temps de lecture estimé : 6 mn
27/09/06
Résumé:  Je peux donner tous les conseils que je veux à la femme de ma vie : elle n'écoute jamais rien.
Critères:  fh extracon humour
Auteur : Tonio            Envoi mini-message
Dialogue de sourds



Dis, tu m’écoutes, là ? Faut faire quelque chose ! C’est que j’ai ma vie, moi aussi, mes copains et copines n’ont pas de téléphone portable, eux. Encore une invention du diable, ce truc-là. Ce matin, justement, tu n’avais pas fini de fermer la porte d’entrée pour aller travailler qu’il était déjà occupé à organiser sa journée. Tu devrais peut-être regarder les numéros qu’il appelle… Et puis non, prends l’annuaire du quartier, cela ira plus vite. Tu retires les moins de dix-huit ans, il parait qu’il a des principes, ça c’est Dora qui me l’a dit, tu sais, celle qui a des supers yeux bleus et qui habite en bas de la rue. Ah oui ! tu dois aussi retirer les plus de cinquante balais : Nino l’a entendu dire qu’il ne faisait pas dans les « chefs d’œuvre en péril ». Nino, celui qui a un accent bernois, qui habite de l’autre côté du parc. Puis faut penser à mon hygiène de vie. À ce propos, lui, il en a pas tellement. Je dis ça, je ne dis rien, toute façon tu t’en fous. Tu sais le plastique, que certains de tes ex-amants d’un soir mettaient sur leur engin… moi, je trouve que cela fait un peu saucisse sèche, mais toi, tu disais toujours à Milène que c’est une preuve de grand respect pour la femme. Et, elle, elle approuvait. Faut croire qu’elle a changé d’avis, parce qu’il en met jamais, avec elle.



Tiens, Thierry… Je l’aimais bien, moi. Il était sympa. Tous les week-ends à la montagne, à crapahuter. Il y avait vraiment que toi pour t’en plaindre, mais moi, je suis fait pour la vie au grand air, au lieu de tourner en rond dans ton cent mètres carrés. Le dernier week-end, non, là, tu as vraiment été injuste avec lui, ça avait été de la super balade. C’est lui qui portait le pique-nique, moi j’étais le « porteur d’eau ». Tu as trouvé le moyen de te plaindre en disant que deux jours dans la montagne sans confort, ce n’était pas pour toi. Je l’aimais bien, Thierry…

Ou alors Nico, tiens, ça c’était un type bien, un restaurateur. Il nous faisait des supers petits plats. C’est que je suis gastronome, moi. Bon, c’est vrai, il avait pas trop d’horaires, et le week-end c’était assez morne. Mais c’est quoi, ces petits problèmes de kilos superflus ? Je t’aime comme tu es, moi. Tu ne devais jamais préparer les repas, c’est lui qui s’en occupait. Nico, il avait des activités saines, au moins. À l’automne, nous allions aux champignons. Tu ne peux tout de même pas critiquer ce genre de sortie ! Je n’ai jamais vu qui que ce soit en talons hauts, bas résille, porte-jarretelles et soutien-gorge pigeonnant à la cueillette aux champignons. À moins que ce soit au bois de Boulogne…





La porte de la chambre s’ouvrit à ce moment-là, livrant le passage à un jeune homme d’une vingtaine d’années, entièrement nu, le sexe en érection.



Le jeune homme poussa un hurlement de douleur et de peur.