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Temps de lecture estimé : 9 mn
04/10/06
Résumé:  L'imprévu. Mais l'était-il vraiment ?
Critères:  ff volupté cunnilingu init
Auteur : Erlinde      Envoi mini-message

Série : Elodie

Chapitre 01
Pression

Comme deux à trois fois par mois, j’aperçois de la baie vitrée la silhouette d’Élodie derrière la barrière. Élodie, pas tout à fait une amie mais plus qu’une copine. Elle est entrée dans ma vie au hasard d’une conversation de file d’attente, il y a presque deux ans. Copinage instantané, échange de coordonnées, la semaine suivante Élodie me rendait sa première visite. Bien que travaillant toutes deux à temps partiel, c’est presque toujours Élodie qui passe à la maison. Et, comme toujours, elle pousse le portillon sans sonner, fait les quelques pas la séparant de la maison et pénètre en trombe dans le vestibule.



C’est vrai que, vêtue comme elle l’est, elle se bousculerait pour se présenter, l’occasion. Avec Élodie, les vêtements sont toujours sages. À première vue. ous la légère veste trois-quarts qu’elle est en train d’accrocher au portemanteau, un chemisier de lin rouge à la coupe stricte, les manches soigneusement boutonnées. Sa jupe noire descend presque aux genoux, des chaussures plates ornées de discrètes broches dorées complétant l’ensemble. elle que je la contemple de profil, un bras levé pour accrocher sa veste, la seconde vue est imprenable : deux boutons – à pression - de chemisier détachés au lieu d’un, et voilà le contour de son sein gauche qui s’offre à mon regard. Alors qu’elle se perche sur la pointe d’un pied, l’autre pied décolle du sol, sa jambe s’écarte pour chercher l’équilibre et se dévoile jusqu’à mi-cuisse à travers une fente autrement perdue dans les plis de sa jupe. Une fois de plus, c’est aussi notre ressemblance qui me frappe : même silhouette élancée, mêmes longs cheveux bruns, même poitrine avec juste ce qu’il faut et un tout petit peu plus, même fessier menu mais rebondi, mêmes jambes de danseuse…



Je souris.



Le rituel, c’était le commentaire sur les fringues et le fait qu’elle entre toujours dans la maison comme si elle était chez elle. À sa première visite, j’étais prête à l’envoyer paître, mais elle a tout de suite désamorcé mon irritation par un « Si je te surprends en train de jouer la bête à deux dos, je promets de m’éclipser discrètement. Après avoir regardé jusqu’à la fin ». Éclat de rire garanti. N’empêche, lors de siestes crapuleuses avec mon mari, il m’est arrivé de penser « Si Élodie arrive maintenant… ». Le plus curieux, c’est que je ne trouve pas la perspective effrayante, finalement. Un peu excitante, même. Et je n’ai jamais fermé la porte à clé…


Quelques minutes plus tard, nous sommes installées dans le salon. Moi à demi avalée par un canapé, Élodie comme toujours assise face à moi sur la table basse (ces machins qui t’enfouissent dans leurs coussins, je déteste, ou alors à deux, comme elle dit). Nous échangeons quelques potins sur les deux semaines écoulées depuis notre dernière rencontre. Tout en bavardant, j’observe Élodie à travers la vapeur de nos tasses de thé. De face, le décolleté du chemisier descend au-delà de l’habituel, assez pour qu’on le remarque mais rien de franchement indécent. A-t-elle vraiment les seins en poire ? Les jambes d’Élodie sont fermement campées sur le dallage du salon, écartées sans gêne mais sans excès. Rien d’indécent. Quoique : elle a rassemblé entre ses jambes le tissu situé entre les deux fentes latérales. Du coup, ses jambes jaillissent de chaque fente, découvertes pratiquement jusqu’en haut des cuisses. Qui sont superbes, bronzées mais sans trop, douces rien qu’au regard. Pas de quoi en faire un plat entre filles. Et puis, de la façon de je suis installée dans mon divan, vautrée presque à l’horizontale, les fesses au bord du coussin, la jambe gauche repliée sur le genou droit, si Élodie se penche un peu, elle aura une vue directe sur le pôle Sud. Il suffirait qu’elle s’incline un peu…



Je me sens rougir jusqu’aux oreilles. Bien sûr, on parle ensemble de sexe, et de nos maris. Pour en arriver à la même conclusion : attentionnés et enthousiastes, mais pas toujours aussi habiles qu’on le voudrait. Jusqu’à ce qu’un jour je lance sans réfléchir : « Je parie que, côté caresse des seins et langue au minou, aucun mec n’arrive à la cheville d’une femme. » Élodie m’avait bien charriée avec ça. N’empêche, je l’avais dit la première, mais c’est toujours elle qui l’a remis sur le tapis. Et pas pour me contredire.


Au temps présent, ma situation ne s’améliore pas : si la chaleur m’est instantanément montée au visage, je sens aussi monter la température entre mes cuisses. Quand à mes tétons, je n’ai pas besoin de baisser les yeux pour savoir dans quel état ils sont. D’ailleurs, embarras ou pas, mes yeux, ils sont revenus tous seuls vers le décolleté d’Élodie. Je me force à relever la tête vers son visage. Ses sourcils sont légèrement arqués, le regard est… inquisiteur ? attentif ? Le léger sourire qui flotte encore sur sa bouche entrouverte n’a rien d’ironique.


Je n’arrive toujours pas à trouver une réplique qui me sortirait de là. Au moins, j’arrive à soutenir son regard. Un vrai effort car, du coin de l’oeil, je vois sa main droite qui vient se poser sur un de ses genoux. La main remonte doucement vers le haut de la cuisse, écartant un peu plus le pli de la jupe. Mais, ce qui me fait le plus d’effet, c’est le bruissement, presque imperceptible, de la main glissant sur la cuisse. Rien qu’à ce son, je crois sentir la douceur de cette peau dorée. Et rien qu’à le penser, un frisson me parcourt les reins. Élodie ne dit toujours rien. Elle me regarde, le visage légèrement penché de côté, son épaule droite et son cou perdus dans la cascade de ses longs cheveux.. La main posée sur la cuisse repart lentement vers le genou. L’autre main est venue se poser à la moitié de la cuisse gauche, les doigts vers l’intérieur, le coude à demi relevé. J’ai l’impression de toucher l’intérieur de sa cuisse, cette douceur encore… Dans cette position, Élodie irradie, plus que jamais, l’assurance.



L’inverse au féminin, qu’est-ce qu’elle raconte ? Je dois me concentrer pour comprendre l’évidente plaisanterie : l’inverse, langue, manger, chat, au féminin. Qu’est-ce que je fais, qu’est-ce que je dis ? Elle plaisante comme d’hab’ ou elle plaisante et puis autre chose ? Comment je me sors de là ? Est-ce que je veux en sortir ? Action, bon sang, action, tout sauf rester là comme une bécasse !roblème, je n’arrive pas à sortir un son et, coincée comme je suis au fond du canapé, il faudrait un mouvement énergique – un coup de reins… - pour me lever, me donner une contenance, n’importe quoi.



Sa main droite ne s’est pas arrêtée à son genou. Franchissant le court espace qui nous sépare, elle est venue se poser sur mon genou gauche. Pour ça, Élodie a dû pencher le buste. Elle me regarde droit dans les yeux, passe sa langue sur l’intérieur de sa lèvre inférieure. Lentement, insolemment, son regard descend. J’ai l’impression de le sentir sur mon cou, sur ma poitrine et mon ventre couverts par le peignoir… de le sentir descendre juste un peu plus bas, et s’arrêter là. Puis le regard remonte vers mon visage. La main d’Élodie glisse sur ma cuisse à mesure qu’elle se penche encore davantage. J’entends ses fesses glisser vers le bord de la table basse. Elle tombe à genoux. Sa main droite est maintenant sous mon peignoir, tout en haut de ma cuisse, sur ma hanche. Sa tête appuie doucement contre mon abdomen, tournée de côté pour qu’Élodie puisse me regarder.


La femme assurée qui me toisait depuis la table basse paraît maintenant frêle dans mon giron. Sans m’en rendre compte, j’ai décroisé la jambe gauche pendant qu’Élodie venait à moi. Ce regard. Ce postérieur que j’aperçois devant moi. Cette main sur ma hanche. Cette autre main qui est venue se poser sur mon autre cuisse, pour la quitter aussitôt et se poser sur mon avant-bras. Orgasme. Petit, doux, pas de quoi grimper aux rideaux, mais ça surprend, jouir, alors qu’il ne s’est rien passé. Rien ? Involontairement, je me suis redressée contre le dossier du divan. Élodie, toujours à genoux, a redressé le buste et, les coudes appuyés sur mes cuisses, elle entreprend de faire glisser mon peignoir de mes épaules. J’en attrape la chair de poule, ce tissu qui glisse, accompagné de ces mains douces et chaudes, hum… Mes yeux se referment, advienne que pourra.



Ses mains caressent mon cou, mes épaules, le haut de ma poitrine. oucement. Lentement. Et ça dure. Puis, une main quitte mon corps pour ouvrir entièrement un pan de mon peignoir. Peu après, l’autre main fait de même de l’autre côté. Les caresses d’Élodie parcourent maintenant toute ma poitrine ; des mouvements circulaires, légers, effleurent aréoles et tétons, toujours doucement, lentement. Je ne suis plus consciente que de ces caresses, de la chaleur qui fait cuire mon visage, de ma respiration.



Mon cri résonne comme un jappement : Élodie vient de saisir mon téton gauche entre le pouce et l’index, et d’y appliquer une brève pression. Une onde de chaleur est partie directement de ma poitrine à mon sexe… Puis les caresses ont repris. Pas pour longtemps : elle presse cette fois l’autre téton, une caresse, elle repasse à l’autre sein, une fois, deux fois, elle continue, je m’exclame, je halète, j’aimerais qu’elle ne relâche pas la pression, j’aimerais qu’elle continue les caresses, je sens le flux et le reflux d’un nouvel orgasme qui approche, qui repart, qui revient…



Pas le temps de comprendre toute la phrase : du pouce et de l’index de chaque main, elle a saisi mes deux tétons. Maintenant, elle ne les lâche plus entre deux pressions, mais elle les fait rouler doucement entre ses doigts. Le rythme des pressions accélère un peu. Elle serre un peu plus fort à chaque fois, sans pour autant que ce soit douloureux. Puis les doigts d’en vont. J’ouvre grand les yeux. Je m’apprête à dire non, continue…



Elle vient de reprendre mes tétons entre ses doigts, et de les garder pincés, sans autrement bouger. Orgasme bis. Plus intense, cette fois. Curieusement, cette nouvelle jouissance fugace me ramène à la réalité. Qu’est-ce qu’on est en train de faire ? Entre femmes, en plus ! Je me sens paniquer. Je dois arrêter ça. C’est n’importe quoi. C’est trop bon, surtout. Élodie a repris ses légères caresses sur ma poitrine. Son visage descend vers mon bas-ventre. C’est maintenant que tu te décides, me dis-je. Action ! Tu parles ! Le temps de le penser, mes cuisses se sont déjà écartées pour ouvrir le passage à Élodie. Une fois de plus, je m’émerveille de sa douceur. D’abord son souffle chaud, qui va-et-vient de haut en bas de mes grandes lèvres. Puis la pointe de la langue qui effleure le haut du clitoris, pour descendre ensuite vers son sommet, remonter, redescendre, toujours lentement. La pression de sa langue commence à s’accentuer. Je sens mon corps qui s’arque, tendant mon pubis vers la bouche d’Élodie. Elle prend mon clitoris entre ses lèvres et le garde là. Je sens ses doigts qui s’apprêtent à pincer délicieusement mes tétons. Elle commence à sucer mon clitoris, de plus en plus fort, de plus en plus vite, ses doigts pressent mes tétons à l’unisson. Orgasme. Sans que j’aie vraiment eu le temps de me sentir grimper. Et pourtant, celui-là c’est jusqu’aux rideaux, à travers le plafond, même. Après une éternité, je commence à reprendre ma respiration. Après une seconde éternité, j’ouvre les yeux : Élodie est assise sur les talons, entre mes cuisses, le visage levé vers moi.



Élodie se lève et commence à dégrafer un à un les boutons de son chemisier.