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Temps de lecture estimé : 9 mn
30/11/06
Résumé:  Nous sommes jeunes à n'importe quel âge, me diriez-vous ; c'est vrai mais pour moi, ma vie a réellement commencé à 44 ans...
Critères:  amour init mélo
Auteur : Véronyk  (Véronyk - Il n'y a pas de mal à se faire du bien)      
Jeune fille à 44 ans

Autre versant de l’histoire 10756 Véronique


Nous sommes jeunes à n’importe quel âge, me diriez-vous ; c’est vrai mais pour moi, ma vie a réellement commencé à 44 ans. Elle n’avait pas très bien commencé : une enfance pas très gaie entre différents pensionnats, rien que des jeunes filles car, en ce temps-là, les filles ne se mélangeaient surtout pas avec les garçons. De toute façon, nos vies se passaient entre les murs de l’établissement et chacune d’entre nous s’imaginait l’extérieur comme un paradis où on aurait pu faire ce qu’on voulait : être libre.


En grandissant, beaucoup d’entre nous ont malheureusement déchanté. Grâce à la télévision par laquelle nous avions le droit de regarder les émissions de variétés, nous nous imaginions chanteuse, danseuse, tous ces métiers idylliques. Nous étions toutes amoureuses de Cloclo, de Mike Brant etc. L’enfance passa, puis l’adolescence, sans pour cela bien connaître la vie, la vraie, celle du dehors car, il faut bien le dire, on n’avait pas pris la peine de nous expliquer grand chose, tout ce que nous savions, nous l’avons appris grâce aux bouquins et aux filles qui avaient quitté le pensionnat et qui venaient nous voir de temps en temps. Puis vint le jour où ayant atteint l’âge de 17 ans, j’allais enfin pouvoir affronter cette vie si merveilleuse que je m’étais construite en rêve. J’allais enfin vivre !


Enfin !


J’ai été placée dans un foyer de jeunes travailleuses et là, il faut bien l’avouer, nous étions quand même plus libres ; nous avions des permissions de sortie et nous en profitions pour aller dans les discothèques ! Ah, ces fameuses boites de nuit ! Le samedi soir, nous nous préparions avec soin. Surtout, il fallait être belle, des fois que nous aurions rencontré notre prince charmant !


Les garçons, parlons-en : ces êtres dont, soi-disant, il faut se méfier… Je revois "Mademoiselle", la directrice de notre pensionnat, debout, très droite et très sérieuse devant nous, alignées en rangs d’oignon, afin de nous expliquer qu’il fallait se méfier d’eux car ils avaient tous la parole et le compliment faciles, mais qu’en réalité ils voulaient nous attirer dans leur lit et rien d’autre ! Et si nous nous retrouvions enceintes, nous serions des filles perdues à tout jamais car le garçon en question aurait déjà pris ses jambes à son cou depuis longtemps ! A y réfléchir, je crois que c’est pour ça qu’on l’appelait toujours "Mademoiselle"…


Malheureusement, certaines se sont laissées prendre aux beaux compliments et elles l’ont regretté.


Quand on entrait dans la boite de nuit, nous ne manquions pas de partenaire pour danser et même plus. À les écouter, nous étions toutes belles et après quelques danses, on nous offrait une boisson, et ensuite les petits bisous puis les caresses plus osées. Après tout, certaines fois, ça marche… Personnellement avec moi, ça n’a pas marché, j’avais plein de choses à connaître avant le sexe et souvent, aussi, les paroles de "Mademoiselle" me revenaient aux oreilles : la hantise d’être fille-mère à 17 ans me faisait trop peur. Le sexe, ce mot tabou, cette chose sale et dégoûtante ! Mais pourtant, on en a passé, des soirées à en parler !


Les copines qui y avaient goûté avaient chacune sa façon d’en parler. Pour les unes, ça ne valait pas le coup de gaspiller de la salive, pour d’autres, c’était vraiment le pied, une façon de quitter la terre pendant une fraction de seconde, au point qu’elles nous donnaient envie d’essayer ! J’ai appris plus tard que cela dépendait particulièrement du partenaire…


J’ai donc "goûté" à cette chose bizarre vers l’âge de 18 ans. Eh oui, il ne m’avait pas fallu longtemps, me direz-vous, mais j’ai cru alors avoir trouvé ce fameux Prince Charmant : il avait dix ans de plus que moi, il était gentil et surtout, il ne m’a pas brusquée. Notre première nuit ensemble, j’étais vraiment anxieuse, je n’osais pas me déshabiller devant lui. Lui, par contre, avait l’air très à l’aise. Il avait déjà été marié et comme il disait, les femmes, il connaissait. Ça a commencé par quelques baisers et, très vite, il s’est allongé sur moi en se trémoussant et en gémissant. Moi, je ne savais trop ce que je devais faire… Alors j’ai remué aussi mais ça faisait un peu mal jusqu’à ce qu’il se mette à crier "Je vais jouir !".


Puis, plus rien…


Ce ne fut pas une franche réussite et j’ai pensé aux copines qui trouvaient ça merveilleux. Moi, j’ai été un peu déçue. Par la suite, ce fut un peu mieux mais il manquait toujours cette sensation de quitter la terre, de décoller et je me suis dit que les copines en avaient rajouté une couche pour se faire mousser. Bref, les années ont passé et je me suis faite à l’idée que le sexe, c’était ça, que ce n’était pas la peine d’en faire tout un plat !


Après 2 enfants et quelques années de vie commune, nous nous sommes séparés. Je préfère oublier ces 20 années sombres. Durant ce temps, j’avais une grande copine avec qui je m’entendais très bien et qui était beaucoup plus libre d’esprit et de corps que moi. Bien sûr, nous n’avions pas eu la même éducation. Elle adorait le sexe et me parlait souvent de ses aventures. Elle se moquait souvent de moi quand je lui racontais comment se passaient les nuits où je faisais l’amour. Je lui avais rapporté ce que certaines de mes copines avaient ressenti et elle me certifia alors que c’était exact et que c’était donc moi qui devais être frigide. J’avais fini par me dire qu’elle avait peut-être raison.


Après ma séparation, je suis resté 3 ans seule et bien décidée à le rester. Puis un jour, je me suis amusée à m’inscrire, "légèrement" poussée par ma fille, sur un site internet qui proposait de faire des rencontres avec des gens de son âge. Je me suis dit "pourquoi pas", après tout, ça n’engage à rien et c’est bien de discuter avec d’autres personnes. J’ai fait en effet des connaissances, j’ai eu des propositions de rendez-vous que je n’ai pas acceptées. Bref, rien qui me disait au fond de moi-même "lance-toi !!!".


Puis un jour, un message très banal "Qui se ressemble s’assemble", rien de spécial en soi mais qui a provoqué chez moi un déclic. Nous nous sommes mis à discuter par petits messages sur le site puis, un jour, je lui ai laissé mon numéro de téléphone. Nous nous sommes mis d’accord par la suite pour un rendez vous. Je ne vous explique pas l’état dans lequel j’étais ! Rencontrer un inconnu à mon âge, à 44 ans ! Et si c’était un pervers, un malade qui recherche ses victimes sur Internet pour leurs faire subir des drôle de choses ? Mais pas question de faire marche arrière !


Notre première rencontre ne me déçut pas : nous avons fait une promenade au bois. Malheureusement, pour y accéder, il fallait traverser une passerelle par dessus le canal et j’ai la phobie des ponts, de tout ce qui est en hauteur et qui surplombe le vide. Un peu gênée, je le lui ai expliqué, il m’a alors gentiment pris la main. Nous avons traversé cette passerelle puis nous avons continué notre promenade ainsi, durant tout le parcours, main dans la main, tout naturellement. Je me sentais rassurée. Un geste tout simple mais qui m’apportait beaucoup. Quand j’y repense, ce fut ce moment-là qui décida de tout le reste…


Puis il m’a invitée au restaurant où nous avons passé un bon moment. Ensuite il m’a raccompagnée chez moi. Dans la voiture, nous nous sommes embrassés, au début chastement et ensuite tout s’est enchaîné ! Ce sont devenus très vite des baisers passionnés ! J’ignore pourquoi mais je me suis sentie quelqu’un d’autre, mon corps ne m’appartenait plus, entre les frissons, la chaleur qui se diffusait en moi, je n’arrivais plus à me contrôler !


Quand je suis descendue de la voiture, je ne sentais plus mes jambes et je ne savais plus quoi penser. Je me souviens avoir passé une nuit agitée : allait-il vraiment revenir le lendemain comme il avait dit ? Eh oui, il est en effet revenu, et ce plusieurs jours d’affilé même. Puis est venu le jour où je l’ai invité à dormir chez moi. Contrairement à ce que j’aurais pu croire, je ne me suis pas sentie aussi anxieuse que la première fois. De toute façon, je savais à quoi m’attendre : j’avais déjà donné !


Nous nous sommes mis au lit, il m’a prise dans ses bras, il a commencé à m’embrasser sur les lèvres, dans le cou et puis sur tout le corps. Avec ses mains, il m’a caressée doucement, j’avais l’impression qu’il y en avait plusieurs. Quand il a mis sa tête entre mes jambes, je ne savais plus comment me comporter. D’abord, j’ai ressenti une certaine gène car on ne m’avait jamais fait ça, mais quand sa langue s’est mise à me titiller, plus rien d’autre n’existait, ma tête s’est vidée et je ne pensais plus qu’à sa langue, mon corps ne m’appartenait plus, une onde de chaleur m’a traversée de la tête au pied.


Quand sa bouche s’est retirée, j’avais envie de crier « continue !!! »

Il a continué à promener sa langue sur mon corps, à me mordiller, à me caresser, puis il m’a pénétrée tout doucement, rentrant, se retirant, délicatement. Il jouait avec mon corps, il le contrôlait, j’avais l’impression que j’allais exploser et c’est ce qui est arrivé ! Mon cœur battait la chamade et je n’arrivais plus à reprendre ma respiration ! En tout cas, c’est là que j’ai su ce que ça voulait dire de « quitter la terre ».


J’ai mis un certain temps à reprendre mes esprits, j’étais tellement bien entre ses bras, je me demandais si c’était bien moi. Je n’ai pas osé lui dire que je n’avais jamais ressenti une chose pareille. Peut-être qu’il ne m’aurait pas cru, vu la façon dont j’avais réagi à toutes ses caresses… Et puis je me suis dit « après tout, c’est la première nuit et peut-être que les autres, ça ne sera plus la même chose ». Pour ménager son honneur, il fallait qu’il me fasse voir s’il savait s’occuper d’une femme, histoire de m’impressionner, puis qu’après cette démonstration, il ne penserait plus qu’à son seul plaisir !


Eh bien, j’avais tort : toutes les nuits que nous avons passées ensemble par la suite ont été pour moi une source de découverte. Il m’a appris à aimer mon corps, à le faire vibrer. Il ne pensait qu’à mon propre plaisir en contrôlant le sien pour que nos ébats durent longtemps. J’ai découvert que je pouvais atteindre plusieurs fois l’orgasme, chose que j’aurais cru impossible, en tout cas pour moi. Avec lui, je me suis libérée, j’ai su exprimer mes fantasmes : je joue la « pute », une autre fois, la « femme soumise », j’adore quand il me donne la fessée, qu’il m’insulte gentiment, qu’il me sodomise tout en murmurant des mots d’amour ou des gros mots à mon oreille !


Je ne me sens absolument pas nymphomane ou masochiste, c’est juste un jeu. J’ai envie de découvrir plein de sensations, que mon corps se libère enfin. Maintenant, j’ose porter des dessous affriolants en dentelle, en latex ou autres matières « interdites ». Quelques fois, je ne mets même pas de slip sous ma jupe quand je sors dehors. J’adore quand on se promène, qu’il passe sa main sous ma jupe et qu’il me fasse jouir ainsi, en me caressant le clitoris. Tout plein d’autres choses que j’ai vécues puis d’autres que je découvrirais…


Il m’aura fallu tout ce temps pour connaître autant de plaisir et bonheur, car il n’y a pas qu’au lit que nous nous entendons bien : dans la vie courante, durant nos jours, tout se passe bien aussi, je sais qu’il est là pour moi, qu’il s’occupe de moi et que j’en fais de même pour lui.


Maintenant dans ma tête, j’ai 18 ans : j’attend ses coups de téléphone avec impatience, je boude quand il oublie de m’envoyer un message, je suis jalouse et je lui fait de temps en temps des scènes. Je suis en train de vivre mon adolescence à 44 ans ! Mieux vaut tard que jamais…


Je pense souvent aux copines, certaines seraient bien étonnées, surtout celle qui m’avait dit autrefois que j’étais sûrement frigide : il fallait tout simplement trouver le bon partenaire et je crois que je l’ai trouvé, un peu tard malheureusement mais comme j’ai retrouvé ma jeunesse, j’ai à présent encore de nombreuses années devant moi pour connaître enfin ce bonheur qui m’a tant manqué…



Correction et aide : Padoum et Patrik