n° 11039 | Fiche technique | 27134 caractères | 27134Temps de lecture estimé : 20 mn | 14/12/06 |
Résumé: Une femme a une relation avec son voisin de palier au grand désespoir des parents de celui-ci. | ||||
Critères: fh voisins amour pénétratio | ||||
Auteur : fcomblee (Caroline, 43 ans, mystérieuse pour l'occasion) |
Concours : Thriller |
Pourquoi crie-t-elle comme ça ? Je ne suis pas sourde. C’est à contrecœur que j’exécute les ordres demandés. Une douce chaleur envahit mon corps et je suis bercée par des « bips » réguliers. Je voudrais qu’on me laisse dormir !
Je distingue entre mes paupières entrouvertes, une jeune femme, toute de blanc vêtue, penchée au-dessus de moi, qui me parle. Je ne la connais pas. Que fais-je ici ? Quelque chose me gêne sur mon visage, je lance la main pour l’enlever.
Je fais « non » de la tête.
Je sens le petit boîtier dans ma main, je fais signe, de la tête, que j’ai compris avant de sombrer dans un sommeil agité. "Quelqu’un me frappe, m’enferme dans un endroit sombre et humide. Non, je ne veux pas rester là, il faut que je sorte ! Aidez-moi !"
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Mai 2004
Je viens de soutenir ma thèse et je suis nommée pédiatre dans un grand hôpital lyonnais. Dans le même temps, j’emménage dans un appartement proche de mon lieu de travail. Après de longues années d’études, à 27 ans, je peux enfin commencer à vivre normalement. J’adore mon appartement, il est bien situé, vaste et clair, pourvu d’un balcon qui donne sur un jardin et que je m’emploie à décorer selon mes moyens et mes goûts. Nous ne sommes que deux par palier et chaque matin, je partage l’ascenseur avec mon voisin et sa petite-fille, qui doit avoir 9 ou 10 mois, belle comme un cœur. Mis à part un bonjour devant l’ascenseur, nous ne parlons pas plus, ce qui me laisse le temps de détailler l’homme et la petite.
Lui : environ 1 mètre 90, brun aux yeux noisette, le regard triste même quand il sourit à sa fille.
La petite : blonde, frisée, les yeux gris-bleu, toujours bien habillée et bien coiffée. Je n’ai jamais croisé sa mère.
Un soir, alors que je me préparais à manger, j’entends pleurer la petite-fille. Elle hurle depuis un bon moment, lorsque je décide de trouver une excuse pour aller voir ce qu’il se passe. Je sonne chez les voisins, l’homme m’ouvre, la petite dans les bras, rouge et en larmes.
Je le suis dans son appartement pour aller me laver les mains et je passe mon index dans la bouche de la petite martyre pour sentir poindre les deux nouvelles quenottes.
Il me regarde, l’air interrogatif, ce qui m’oblige à poursuivre :
Il me donne la petite cuillère et je perce la gencive de Léa. Ça semble cruel, vu de l’extérieur, mais c’est pourtant très efficace.
Il me remercie et je repars chez moi avec un litre de lait dont je ne sais quoi faire puisque je n’en bois pas. Une demi-heure plus tard, le calme est revenu à l’étage. Mes pensées se tournent vers l’appartement voisin, je me demande où est la mère de Léa. Pourquoi ne l’ai-je jamais rencontrée ?
Le lendemain soir, en rentrant, je trouve un bouquet de fleurs sur mon paillasson avec une petite carte accrochée au papier :
Merci beaucoup, je n’ai plus mal du tout. Papa est d’accord pour que je vous invite à prendre l’apéritif, ce soir. Signé : Léa.
À 19 heures, je sonne chez mes voisins en pensant que j’allais peut-être, enfin, connaître la maman de Léa. C’est encore lui, qui m’ouvre.
Léa est en train de jouer sur le tapis, elle babille, souriante. Je m’approche pour lui faire un bisou.
Elle pousse un petit cri de satisfaction chaque fois qu’elle arrive à trouver la bonne forme à insérer dans le gabarit de sa maison, en plastique, colorée. Nous discutons en prenant l’apéritif. J’apprends que le papa se nomme, Philippe, qu’il est seul avec sa fille parce que sa femme, suite à une dépression post-partum, les a quittés, il y a 5 mois et qu’ils n’ont jamais eu de nouvelles depuis.
C’est ainsi que nos relations de voisinage se sont peu à peu transformées en relations amicales. Le visage triste que j’avais connu, reprenait vie. Philippe souriait souvent, il riait même parfois.
Fin juin, il m’annonce qu’il va, pour la première fois, se séparer de sa fille pendant une semaine.
Ma garde aux urgences a été mouvementée et lorsque je rentre ce samedi à 13 heures, je ne pense qu’à une chose : aller dormir pour être en forme ce soir. Il m’emmène dans un restaurant, coté, qui a une terrasse surplombant Lyon. Le cadre est magnifique, le dîner raffiné et la compagnie de Philippe, très détendu, plus qu’agréable puisque je découvre chez lui un homme drôle. Il est plus de minuit lorsque nous rentrons. Sur le palier, je lui propose de venir prendre un café sur mon balcon.
Avant que j’aie pu comprendre ce qu’il m’arrivait, je me retrouve plaquée le dos au mur, le corps de Philippe contre le mien, sa bouche s’emparant de la mienne avec fougue. Il relâche son étreinte et me chuchote à l’oreille :
Je lui rends son baiser en guise de réponse, un baiser moins fougueux, plus passionné.
Nous sirotons notre breuvage, en silence, sur le balcon. Pas le genre de silence pesant, non, un silence complice, un silence sensuel, seuls nos yeux parlent. Nous savourons cet instant magique sous une voûte étoilée avec pour seul témoin : la lune.
Il me prend la main pour m’entraîner vers ma chambre où je le suis, confiante. Il n’allume pas la lumière, se dirigeant vers mon lit comme s’il connaissait les lieux depuis toujours. Il descend les bretelles de ma robe qui tombe à mes pieds et m’allonge sur le lit. Je sens son souffle chaud dans mon cou pendant qu’il y dépose de petits baisers, alors que ses mains parcourent mon corps avec douceur. Je suis à sa merci, tout mon être réagit à ses caresses divines, je ne contrôle plus rien. Il me regarde en caressant mon visage avant de prendre possession de mes lèvres pour un long baiser. Sa main rencontre un de mes seins gonflés de désir, il le pétrit doucement puis le redessine avec son index en l’effleurant. Ma respiration s’accélère, il le sent, mais continue pour éveiller, plus encore, tous mes sens. Sa langue vient à la rencontre de mon téton turgescent, il le mordille, l’aspire. Je sens mon entrejambe s’humidifier franchement, j’ai terriblement envie qu’il me prenne, mais je n’ose pas le lui demander de peur de briser le charme de ces préliminaires étourdissants. Je me contente de passer ma main dans ses cheveux en signe d’encouragement. Il poursuit son exploration en descendant ses mains sur mes hanches et mes cuisses pendant que sa langue dessine de petits ronds sur mon ventre. Ses doigts s’insinuent sans mal sous les bords de ma culotte de satin à la rencontre de mon intimité trempée. S’il avait encore un doute, il ne peut maintenant plus ignorer l’envie que j’ai de lui. Il se lève pour enlever ma culotte, je l’aide en soulevant mon bassin, il s’agenouille entre mes cuisses pour y enfouir sa tête. La douceur de sa langue sur mon clitoris ne calme pas le feu qui enflamme mon bas ventre. Le silence est maintenant rompu par les gémissements que je ne peux contenir. Quand il sent mon corps se raidir, il arrête net, laissant sombrer mon orgasme naissant.
Il se relève, la lune éclaire la chambre, et je peux voir ses yeux brillants lorsqu’il présente son gland à l’entrée de ma vulve. Le sentir en moi, voilà ce que je veux, ce que j’attends et je vais enfin, être satisfaite. Je ferme les yeux pour savourer au mieux cette pénétration salvatrice. Il entre en moi, progressivement, doucement avant de commencer une longue série de va-et-vient, aussi doux que puissants et qui vont bientôt nous conduire à une longue, forte et merveilleuse jouissance commune. Il se laisse tomber à mes côtés, m’enlace et me serre très fort contre lui. Nous ne disons rien, les mots n’ont pas leur place ici, le silence est bien plus éloquent. Nous nous endormons dans les bras l’un de l’autre, repus, jusqu’au petit matin. Réveillés par le soleil déjà vigoureux, nous nous embrassons, nous refaisons l’amour assouvissant à nouveau, notre envie l’un de l’autre.
Affamés, nous prenons le petit-déjeuner sur le balcon baigné par les rayons du soleil. Philippe me demande :
Toute la semaine a été magique ! Quel plaisir de rentrer chez soi et de trouver quelqu’un qui vous attend, vous chérit ! Quel plaisir d’aller, ensemble, faire les courses, de vous sentir enviée par le bonheur que vous dégagez ! C’est ensemble que nous sommes allés acheter une nouvelle chambre à coucher, mais elle ne sera livrée que dans 15 jours.
Le samedi en fin d’après-midi, nous partons chez les parents de Philippe.
Arrivés à destination, Philippe fait les présentations, effectivement, sa mère est spéciale ! Elle ne juge pas opportun de me serrer la main. Son père est beaucoup plus affable.
Léa me tend les bras, je m’approche d’elle pour la prendre dans mes bras et l’embrasser.
Je ne réponds pas au pic lancé, et je me contente de chuchoter à l’oreille de Philippe qui s’approche pour embrasser sa fille :
Heureusement, sa sœur et son beau-frère se sont montrés sympathiques et nous avons pu discuter. Je voyais Léa bailler depuis un moment et je dis à Philippe, toujours tout bas pour ne pas que sa mère entende :
Il obtempère et il a bien fait, car peu de temps après, Léa s’est endormie dans mes bras. Madeleine voulait la prendre pour la coucher mais Philippe est intervenu :
Elle a fait une grimace, mais n’a pas osé contredire son fils. Tout le monde nous raccompagne à la voiture. Salutations et remerciements d’usage mettent fin à mon calvaire, enfin nous voici partis !
Le reste du trajet s’est déroulé en silence et ce fut un soulagement d’arriver devant notre immeuble.
Nous avons improvisé une chambre d’enfants dans ma chambre d’ami et nous nous sommes retrouvés, plus amoureux que jamais, dans mon lit. Le dimanche matin, c’est Léa qui nous a réveillés. Je suis allée la chercher et l’ai emmenée rejoindre son père, dans mon lit, pendant que j’allais lui faire chauffer son lait. Elle n’avait pas l’habitude de se retrouver au lit avec son papa. En temps normal il était bien obligé de se lever, mais elle a eu l’air d’apprécier !
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Pendant cinq mois, nous avons vécu l’un chez l’autre, au gré de nos envies, jusqu’au jour où Philippe m’a proposé que l’on vive vraiment ensemble. Il se sentait prêt à refaire sa vie. La nouvelle de notre cohabitation n’a pas fait sauter de joie, sa chère mère ! Le contraire m’aurait étonnée !
Noël approche et la sœur de Philippe revient pour les vacances. Philippe me demande si je peux emmener Léa chez ses parents le vendredi soir car il a une réunion et il risque de rentrer tard. J’accepte à contrecœur, mais je me rassure en me disant que je n’allais pas être obligée d’y rester longtemps et que j’en profiterais, au retour, pour aller faire mes courses de Noël. Je me disais aussi que nous allions bénéficier de cette semaine pour nous retrouver, seuls, tous les deux. J’adore Léa, mais je me suis retrouvée avec le statut de mère par procuration n’ayant pas profité de mon statut de fiancée. J’avais besoin que l’on se retrouve, seuls, et je pense que Philippe en éprouvait le besoin aussi.
Vendredi 17 décembre
Ce matin, Philippe se réveille aux aurores pour me faire l’amour, c’était rare en semaine, nous n’avions guère le temps.
Nous avons fait l’amour comme le premier soir, d’une manière tendre et passionnée. Nous nous aimions d’un amour fort et nous étions prêts à déplacer les montagnes. Léa est très en forme ce matin. Philippe l’habille pendant que je prépare sa valise que je vais prendre avec moi, pour gagner du temps. Je m’arrange pour partir assez tôt du service, le temps d’aller récupérer Léa à la crèche et de traverser la ville. Je ne voulais pas arriver trop tard chez les parents de Philippe, histoire qu’il me reste un peu de temps pour mes achats.
Arrivées devant la porte de la demeure familiale, je prends une grande inspiration pour pouvoir affronter le dragon des lieux. Elle ouvre la porte et après un, quasi inaudible, bonsoir, emmène Léa, à qui, j’ai juste eu le temps de faire un petit bisou. Jean vient me serrer la main avec son air jovial habituel.
Il prend son parka et je le suis, par l’extérieur, dans le garage.
Il fait nuit noire dans le garage, je reste sans bouger en attendant la lumière. Je perçois, plus que je ne l’entends, un vague bruit avant de recevoir un coup violent sur la tête. Je m’écroule sur le sol, de tout mon poids, dans une semi-inconscience. Je m’entends appeler :
Je sens des bras me soulever puis me reposer à terre, à même le sol. J’entends résonner le bruit de clefs puis d’un verrou qui se ferme. Ma tête me fait mal, je tâtonne autour de moi, où est mon sac ? On m’a pris mon sac ! Suis-je toujours dans le garage ? Je ne suis pas sûre, ça sent l’humidité ici, le genre, cave à vins. Pourquoi ? Qu’ai-je fait de mal pour mériter ça ? Qui m’a frappée ? Mon dieu ! Il faut que je retrouve mon sac ! Je dois appeler quelqu’un à l’aide. Mon portable, oui bien sûr ! Qui pouvait savoir que je l’avais autour du cou ? Avant-hier, Philippe m’avait acheté ce cordon pour que je ne passe plus mon temps à le chercher au fond de mon sac. Rien ne l’énervait plus, que de me voir la main plongée dans mon sac, à la recherche du téléphone et quand je l’avais enfin trouvé, le répondeur s’était mis en marche. Il est là, ouf ! J’appuie sur le dernier numéro composé, celui de Philippe à midi et je tombe sur sa messagerie, tant pis, je ne me sens pas le courage de faire un autre numéro :
J’espère qu’il va comprendre ce message que j’ai eu du mal à formuler clairement. J’ai peur ! Ces mots ont pris leur vrai sens quand je les ai prononcés. J’ai peur et j’ai vraiment très mal à la tête. Je tente de rassembler mes idées pour me sortir de là, mais c’est trop dur, je n’y arrive pas. J’essaie de me lever, mais en vain, je m’affale de plus belle et sombre dans le néant.
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Pourquoi le SAMU ? De quoi parle-t-il et qui est cet homme ? Mon Dieu, où suis-je ? J’ai tellement froid et je ne peux plus bouger. Je veux dormir !
J’entends des voix sans pour autant comprendre ce qu’elles disent, je sens des bras me soulever et me poser sur quelque chose de doux et chaud. On me pique au niveau de l’avant-bras. On m’emmène, mais on m’emmène où ? La sirène ! C’est terrible, elle résonne dans mes oreilles ! Je ne sens plus rien, je flotte, je sombre à nouveau dans l’inconscience totale.
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Lundi 3 janvier 2005
C’est à contrecœur que j’exécute les ordres demandés. Une douce chaleur envahit mon corps et je suis bercée par des « bips » réguliers. Je voudrais qu’on me laisse dormir !
Je distingue entre mes paupières entrouvertes, une jeune femme toute de blanc vêtue, penchée au-dessus de moi, qui me parle. Je ne la connais pas. Que fais-je ici ? Quelque chose me gêne sur mon visage, je lance la main pour l’enlever.
Je fais « non »de la tête.
Je sens le petit boîtier dans ma main, je fais signe, de la tête, que j’ai compris avant de m’enfoncer dans un sommeil agité. Quelqu’un me frappe, m’enferme dans un endroit sombre et humide. Non, je ne veux pas rester là, il faut que je sorte ! Aidez-moi !
J’ouvre les yeux. Philippe ! Plein d’images m’assaillent, mitraillent mon cerveau ralenti. Je me souviens. Des larmes coulent de mes yeux pendant qu’il caresse mes cheveux.
Il embrasse mon front, mes yeux, il pleure avec moi. Je ne sens plus ce truc immonde qui me gênait, sur le visage.
Il me caresse le bras, le visage, les cheveux.
Mardi 4 janvier
On me change de service, on m’emmène dans une chambre normale dénuée de tout appareil, une chambre claire dans laquelle des fleurs sont déjà dans un vase sur la table de nuit.
Philippe, assis dans le fauteuil, m’accueille avec le sourire :
Je lui souris et lui tends la main. Il approche et m’embrasse.
Philippe entreprend de me raconter cette sombre histoire en pesant bien ses mots et en marquant de temps à autre de courtes pauses :
Ils t’ont trouvée inanimée, à même le sol, ils ont eu peur que tu ne reprennes pas connaissance ou que tu meurs en leur présence. J’ai pris la voiture pour aller chez mes parents et tout le temps du voyage j’ai pensé à mon cauchemar de la nuit précédente.
Le SAMU t’a amenée ici. Je suis arrivé alors que l’ambulance partait et je l’ai suivie jusqu’ici. J’ai cru devenir dingue quand on m’a annoncé que tu avais un hématome cérébral et que le pronostic restait incertain. Le lendemain, ma sœur arrivait pour les vacances. Je l’ai appelée et malgré le choc, elle a bien voulu s’occuper de Léa pendant que je passais la plupart de mon temps, ici, à te veiller et à prier, comme jamais, afin que tu te rétablisses. Tu as passé quinze jours dans le coma. J’ai appelé tes parents qui sont revenus de voyage et nous nous sommes relayés à tes côtés, te parlant sans cesse pour te faire réagir. L’essentiel est, que tu te sois réveillée et que tu ailles bien.
Quinze jours plus tard, je rentre à la maison avec quelques séances de kiné mais sans autres séquelles. Quelle joie de retrouver Léa, ma fille, celle que j’ai adoptée par amour et qui me le rend bien ! Philippe a pu faire le deuil de sa femme, lui organisant un enterrement à la hauteur de ce qu’elle méritait. Il a pu récupérer son corps après l’autopsie, prouvant ,qu’elle aussi, avait été assommée et qu’elle était morte, faute de soins. Quelque part, c’est dur à dire, mais ça l’a libéré, libéré de toute culpabilité à son égard et celui de sa fille.
Mars 2005
Je reprends mon travail, plus heureuse et motivée que jamais. Nous essayons, tant bien que mal, d’oublier cette tragédie. Certaines nuits, des cauchemars me réveillent, mais Philippe est là pour apaiser mes craintes. Il ne va pas rendre visite, ni à son père en prison, ni à sa mère, enfermée chez les détraqués.
Janvier 2006
Nous devons attendre janvier 2006 pour assister au procès. Mes parents ont engagé les meilleurs avocats pour me représenter. Le procès dure trois jours, trois longs jours où les souvenirs réapparaissent, où les stigmates saignent. Quand je me présente à la barre, je suis enceinte de 7 mois, les avocats de mes beaux-parents me questionnent, me culpabilisent, mais de quoi ? D’avoir osé aimer Philippe ? Ils me harcèlent, mais rien ne peut m’empêcher de penser à notre enfant et à le protéger. Ils essaient de m’obliger à présenter mon enfant à venir et Léa, aux grands-parents, mais le juge refuse. Dieu merci
Suite au verdict :
• mon beau-père est condamné à une réclusion criminelle à perpétuité.
• ma belle-mère, à 15 ans de réclusion criminelle.
Même si mes parents ne sont pas entièrement satisfaits de la décision du jury, ça nous laisse quand même quelques années sans ombrages, pour élever nos enfants. Moi, ce qui m’importe, c’est que ma belle-mère ne soit pas classée comme folle pour bénéficier du programme de réinsertion psychiatrique. Le reste, je pourrai le gérer, sachant que jamais plus, ils n’auront accès ni à mes enfants, ni à moi.
Elle voulait garder son fils, elle l’a perdu à tout jamais !