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n° 11102Fiche technique25133 caractères25133
Temps de lecture estimé : 15 mn
14/01/07
Résumé:  Pierrette prend le train, prend des initiatives, et se fait prendre.
Critères:  fhhh hbi inconnu religion voyage train fellation préservati pénétratio double sandwich humour
Auteur : BHW  (Vieux, gris, grincheux, salace)      
Train de nuit



Une gare de campagne la nuit. Dans même pas dix minutes, un train s’arrêtera brièvement, le temps seulement que le chef de gare crie le nom du patelin, sans préciser la durée de l’arrêt.


Mais rien encore ne le laisse supposer. Le chef de gare et seul employé somnole dans son bureau : la sonnerie le réveillera. Le quai d’ailleurs paraît désert. Là-bas, à peine touchée par la frange de clarté de l’unique réverbère, Pierrette attend, voyageuse avisée et habituée, à l’endroit précis où s’arrêtera le dernier wagon de seconde. Un grand manteau, une robe ample, des chaussettes de grosse laine et des chaussures à lacets qu’elle défera : tout est prévu pour le confort et dans l’espoir de dormir. Ce train est lent, mais il s’arrête ici, et ça lui permet un dernier dîner en famille. Elle arrivera chez elle de bonne heure demain, et après une bonne douche elle sera fraîche, dispose et matinale, à son travail.


Pas de valise à ses pieds : pour quelques jours chez ses parents, elle trouvait encore de quoi dans l’armoire de sa chambre de jeune fille. Un sac en bandoulière contient le strict minimum, plus un roman pour l’aller, et, achetée dans un moment d’optimisme à la pharmacie de la gare juste avant son départ, une boîte de préservatifs. Tirer un coup avec un copain d’enfance sans que ça tire à conséquence, c’aurait pu égayer la douce monotonie du séjour, mais ceux de sa génération sont tous casés et surveillés par une mé(na)gère jalouse, ou comme elle partis au loin faire fortune ou au moins se faire emmerder ailleurs. Bon, ça servira un jour sans doute, et en attendant, elle se dit qu’au moins elle n’a pas fait la folie d’acheter le carton de cinquante.


Les rails frémissent et chantent. Un phare crève la nuit. Dans le bureau, ça sonne. Le chant des rails s’accentue et s’amplifie. Vent et vacarme. Devant elle les vitres défilent, noires, partout les rideaux sont tirés. Le train s’arrête, elle actionne la poignée, monte, et déjà c’est « Attention au départ » et la portière se referme.


Évidemment, c’est un wagon à compartiments, ce qui rend pénible la recherche d’une place. Il faut à chaque fois faire glisser la porte, craignant de déranger, essayer de voir à la faible lumière de la veilleuse s’il y a de la place, si les occupants ne sont pas trop rebutants, refermer et recommencer plus loin. Et pour comble de malchance, qu’est-ce qu’ils ont tous ces gens à vouloir voyager en même temps qu’elle ? Ce train est normalement aux trois quarts vide. Et là, les cartons au-dessus de chaque compartiment annoncent tous « RÉSERVÉ ». Enfin, au bout du wagon, un compartiment non réservé. Pierrette ouvre la porte. Ils sont déjà cinq là-dedans, cinq types, un dans chaque coin, et un au milieu de la banquette, dos à la marche. Bon, elle aura le milieu de la banquette de face. Avec les accoudoirs, les bras croisés sur son sac, le capuchon de son manteau relevé sur sa tête, elle dormira. Précautionneusement, elle enjambe les pieds tendus, referme la porte sans bruit, s’assied, s’installe.


Son arrivée n’a pas dérangé les voyageurs déjà en place. Ils n’ont pas bougé, ne bougent toujours pas, immobiles, tranquilles. Pierrette perçoit le bruit de leur respiration paisible. De temps en temps l’un ou l’autre ronflote. Le calme plat bercé par le rythme des roues. Et le sommeil ne vient quand même pas. Rien à faire. Elle reste éveillée, le mouvement du train, le rythme des boggies, au lieu de la bercer, l’agacent. Sous ses fesses, le coussin de la banquette est parcouru de vibrations. Ça monte le long de sa colonne, jusqu’à la nuque. Elle sent les vibrations avec sa vulve et dans son clitoris.


Sa vie sexuelle dernièrement, ça a été le désert. Même pas un coït nostalgique avec un coup de jeunesse. Et voilà que dans un train de nuit, elle mouille, pendant qu’autour d’elle cinq types roupillent. Comment sont-ils d’ailleurs ? Ses yeux se sont habitués à la pénombre. Elle regarde à droite, à gauche. Et puis en face, elle voit qu’elle n’est pas seule sensible aux mouvements du train. L’homme qui occupe la place en face d’elle est un moine, un vrai comme dans le temps, en sandales et robe de bure, et le devant de la robe de bure est soulevé par ce qui doit être une érection et même une érection de taille.


Pierrette en est d’abord étonnée, puis attendrie. Les histoires de moines lubriques, ça fait partie du folklore, de la gauloiserie, mais de nos jours, malgré les révélations de l’abbé Pierre, on se dit que si les religieux trouvent trop dur d’accepter la pauvreté et la chasteté, rien ne les y oblige. Alors, ceux qui restent… Mais après tout, un homme de religion n’en est pas moins homme, et il doit éprouver des pulsions naturelles, même si sa vocation c’est d’y résister.


Et puis l’idée lui vient, délicieusement, malicieusement perverse : si elle le suçait ?


Elle en rit, intérieurement, sans bruit. Mais…


Elle regarde ses compagnons de voyage qui dorment toujours. Personne ne passe dans le couloir, le prochain arrêt, ce n’est pas avant une demi-heure au moins. Elle pourrait si elle osait. Elle se mordille la lèvre. Elle serre les cuisses, se délecte du frisson qui se répand en elle, et la décision est prise.


Doucement, elle se laisse glisser de la banquette pour se trouver à genoux devant le moine. Il a les deux pieds à plat sur le sol, les genoux écartés. L’ourlet de sa robe arrive à mi-mollet. Doucement, tendrement elle soulève le tissu et passe sa tête dessous. Dans cette tente de bure, elle est isolée des bruits du train, de tout ce qui entoure ; elle est seule, fascinée, concentrée, toute à son œuvre. À gauche et à droite, les cuisses et les mollets de l’homme, à l’équerre, solides, chauds, un refuge accueillant. Devant elle, elle distingue sa verge, dressée, longue et dure et fière, tendant le tissu. Elle la prend délicatement, l’abaisse à l’horizontale, au niveau de ses lèvres. Elle est chaude et douce, le gland toujours recouvert du prépuce généreux.


Pierrette passe la langue sur ses lèvres, les mouille d’une salive abondante. Elle les écarte à peine, elle voudrait que dans son sommeil le moine rêve qu’il pénètre un vagin humide, tendre et étroit. Ses mains à elle posées sur ses genoux, elle s’interdit de saisir les couilles serrées dans leurs bourses ridées, de toucher autrement qu’avec sa bouche. Tout doucement, elle dépose un baiser sur le bout du pénis monacal, puis lentement elle avance les lèvres, retroussant le prépuce. La vie monastique n’est pas ennemie de l’hygiène corporelle : le saint homme est propre sur lui. Elle glisse ses lèvres sur la hampe, sent le gland qui touche son palais, l’avale plus loin, avance la tête plus encore. Elle a ses lèvres dans les poils, toute la verge dans sa bouche, le gland contre la luette. Une pensée traverse son esprit, une idée d’effrontée, de dévoyée : « Je gobe le zob du moine. » Le mot lui plaît, « zob ! ». Elle s’en délecte. Ses lèvres arrondies sur ce sexe étranger sont momentanément tirées par une ébauche de sourire. Elle aurait aimé avoir un rouge à lèvres de pute, bien rouge et qui déteint. Elle se demande ce que pourrait penser un homme voué au célibat s’il trouvait à la base de sa verge et dans ses poils des traces de rouge à lèvres. Tout en continuant ses va-et-vient, tout en salivant, elle se pose la question capitale : cracher ou avaler ? Cracher la semence sur la robe du moine, c’est laisser des traces certaines, mais après tout, il pourrait croire à une pollution involontaire, et donc sans péché. Alors que se retrouver au réveil la bite poissée et les couilles flasques et vides, il en aurait des doutes…


Pierrette en est là de ses pensées quand une intervention extérieure met fin à ses réflexions. Une main vient de lui tâter les fesses. Deux mains tirent doucement le tissu de sa robe, et une main chaude vient se plaquer sur son cul, le médius, comme il se doit, tendu dans le sillon de la culotte. L’inconnu farfouilleur doit trouver l’humidité de l’endroit à son goût, car le médius se fait plus insistant, écartant le tissu pour fouiller les replis, cherchant l’entrée, se mouillant en un mouvement d’avant en arrière.


Pierrette trouve le jeu plaisant. Sans lâcher le morceau qu’elle tient dans la bouche, tout en faisant de son mieux pour maintenir le rythme de ses va-et-vient, Pierrette se dresse pour se trouver penchée sur la verge du moine mais les fesses en l’air, tendues, offertes à l’entreprenant inconnu. Celui-ci empoigne les deux globes et les pétrit comme pour en éprouver la fermeté. Puis une main revient entre les cuisses tandis que l’autre doit vouloir libérer un sexe à l’étroit dans le pantalon. Oui, elle entend le bruit d’une fermeture éclair, un froissement de tissu, d’autres bruits mystérieux suivis du bruissement caractéristique d’un emballage de capote qu’on déchire. À l’activité qui se déroule derrière elle, Pierrette devine que compagnon de voyage est en train de se couvrir. Entreprenant donc, mais pas imprudent. Elle aurait pu évidemment interrompre sa tâche pour lui passer une capote de son stock à elle, mais c’aurait rompu le charme. Le voyageur inconnu plaque une main sur sa fesse, son pouce maintient le tissu de la culotte. Pierrette tend ses fesses et se laisse pénétrer. Elle était mouillée, en manque, et excitée par son activité illicite. Ce sexe long et dur est le bienvenu en elle, ces mains sur ses hanches la rassurent et la consolent. Ce sexe qui vibre entre sa langue et son palais, ce gland gonflé qui risque de l’étouffer est un cadeau du ciel. Bourrée par le haut et par le bas, Pierrette va jouir. Ça vient, ça monte tout doucement. Pas le gros orgasme criard, pas l’éclatante jouissance avec son et lumière. Non, un soupir de soulagement, un petit éclair dans sa tête. Elle crispe la mâchoire, et ça y est, elle doit avaler, avaler. Le sperme du moine est abondant, il inonde sa bouche, coule aux commissures. Pierrette déglutit avec satisfaction, et puis elle sent que la bite qui occupe son vagin est sur le point de gicler. Ça frémit, l’emprise des mains qui la tiennent aux hanches s’affermit, puis se relâche. Monsieur a la jouissance discrète, tant mieux. Pierrette attend : une main sur sa bite pour retenir la capote, le voyageur inconnu se retire, et elle peut se redresser et rabattre la robe du moine toujours endormi, dormant comme un bienheureux, et avec raison. Elle regarde son partenaire de l’instant. Avec un petit sourire coquin, il lui montre la capote pleine. Elle fait « oui » de la tête, elle lui est reconnaissante de ce geste rassurant. Un instant d’hésitation, mais non, pas d’hypocrite manifestation d’affection. Embrasser la fille qui vient de te sucer, beaucoup d’hommes n’aiment pas ça, le goût de son propre sperme, pouah ! alors, le sperme d’un autre, très peu merci !


L’entreprenant voyageur a fait disparaître la capote usagée et il a repris sa place dans son coin près de la porte, face à la marche. Pierrette se rassied. Les autres dorment toujours. Deux types costard-cravate dans les coins fenêtre, un jeunot coin couloir, qui fait face à son partenaire d’un moment. Celui-ci, tout à l’heure si actif, n’a pas tardé à s’assoupir. Dans le compartiment, c’est le calme plat. Pierrette se sent bien. Elle a joué un tour à l’homme de religion, c’est un souvenir qui l’amusera longtemps, elle a joui avec un inconnu, et tout cela non pas vraiment en public, mais dans des circonstances où, à tout moment, elle aurait pu être découverte. Rapport positif et en plus pimenté. Elle bâille. Le capuchon de son manteau sur la tête, le menton sur la poitrine, les bras croisés sur son sac, elle va s’endormir à son tour.


Et c’est malheureusement à ce moment-là que le train commence à ralentir pour l’arrêt suivant. Les aiguillages font secouer le convoi, la courbe des rails fait grincer les roues. Le freinage brutal manque la précipiter en avant. Merde et re-merde ! C’est encore raté pour le sommeil réparateur ! Elle va être jolie au travail demain. L’arrêt est bref, et le train repart. Pierrette est mal à l’aise. Grâce à l’intervention du monsieur de tout à l’heure, l’entrejambe de sa culotte fait un pli, et ce rouleau de tissu humide est coincé entre sa vulve et sa cuisse gauche. Bon, autant l’enlever. Les pieds fermement plantés, elle prend appui contre le dossier avec les épaules et la tête, soulève les fesses ; rapidement, elle retrousse la robe, et fait glisser la culotte. Un pied dégagé, puis l’autre, elle roule la culotte en boule, rabat la robe, et dans le mouvement de se redresser pour la ranger dans son grand sac, elle croise le regard du voyageur dans le coin couloir, dos à la marche. Un regard coquin. Un sourire enjôleur. Un sourcil interrogateur.


Et alors Pierrette manque éclater de rire. Très posément, très calmement, le plus naturellement du monde, ce jeune homme ouvre sa braguette et sort sa bite. Comme si la politesse exigeait, en rencontrant une dame, non pas d’ôter son chapeau, mais de se découvrir du bas pour lui montrer dans quel état ses charmes vous mettent.


Pierrette se sent désarmée. Elle voudrait se vexer, se froisser, elle n’en aurait pas la possibilité. Le jeune effronté montre par son action et son attitude qu’il s’est rendu compte de ce qui s’est passé. Puis, elle a souri, c’est presque comme si elle avait déjà consenti. En plus, ce garçon n’est pas mal fait, et la bite qui se dresse devant lui est assez mignonne, lisse, cylindrique sur toute sa longueur (considérable), avec un gland, reposant sur ses replis de peau, qui ne déborde pour ainsi dire pas de l’épaisseur de la hampe. Elle lui trouve un air gracieux à ce pénis, avec sa très légère courbure. Il en paraissait moins agressif, plus humblement suppliant. Comment refuser ? Elle qui naguère se plaignait de sécheresse sexuelle, elle n’allait pas maintenant dédaigner les occasions qui se présentaient. Dans un compartiment d’un train de nuit, elle se trouvait en dehors du temps et de l’espace et de sa vie normale. Ça ne tirait pas à conséquence, et elle allait tirer ce garçon.


Plongeant la main dans son sac, Pierrette ouvre le carton et prend une capote, qu’elle extrait de son emballage. Délicatement, elle pince le petit réservoir du bout entre le pouce et l’index et entreprend de dérouler le caoutchouc sur le membre offert. Voilà, on est parés pour la manœuvre. Au moment de chevaucher, Pierrette hésite : elle avait d’abord pensé se mettre à genoux sur la banquette, mais elle se ravise. Elle n’a pas envie de le voir en face, ce garçon. Lui tourner le dos, prendre sa bite en elle par derrière, ce serait garder à cette rencontre son caractère fortuit, impersonnel, mystérieux. De pouvoir regarder aussi autour d’elle, le compartiment et ses autres occupants, ce serait être consciente à tout moment du risque que l’un ou l’autre se réveille. Elle ne se savait pas exhibitionniste mais cette nuit elle se sentait déchaînée.


Remontant et ramassant donc sa robe, elle présente les fesses à son partenaire de rencontre. La masse de tissu en paquet sur l’avant bras, de son autre main elle guide le pénis entre ses lèvres intimes. Doucement, les genoux fléchis, elle se laisse descendre. Le gland passé, Pierrette marque une pause, un arrêt d’un instant, avant de continuer sa descente, lentement, savourant chaque millimètre de la pénétration. Quand, sous ses cuisses nues, elle sent le tissu râpeux du pantalon, elle détend les muscles de ses jambes ; les genoux de son partenaire supportent son poids. Au fond d’elle, tout au fond, le col de son utérus embrasse le gland. Pierrette prend appui sur ses pieds et amorce les mouvements qui lui apporteront la jouissance. Sportive, elle tient la forme, et ses cuisses musclées la portent sans fatigue. L’effort des muscles dans les montées entraîne une crispation de tout son bassin et son vagin serre et tire le pénis qui va-et-vient en elle. Les deux mains sur ses hanches, puis passant carrément sous les fesses pour la porter, son partenaire aide aux mouvements, tout à tour la tirant vers lui pour ensuite la soulever, la soulever jusqu’à presque déconner pour ensuite mieux la rempaler. De sa main gauche Pierrette tient sa robe, d’un mouvement automatique ; comme malgré elle, sa droite est venue chercher son clitoris. Doucement, elle frotte, en rythme avec les pénétrations. Ses oreilles perçoivent de légers bruits, pas encore un clapotis, mais en elle et sous elle, ça baigne dans le jus. Les paumes qui épousent la courbe de ses globes fessiers sont humides. Les doigts du garçon rament doucement, étalent le jus, s’approchent de son anus.


Ça y est. Le plat d’un médius mouillé se plaque à l’entrée de son cul. Les pressions de ce doigt hardi viennent renforcer la pénétration vaginale. Des ondes, des frissons, des crispations parcourent son échine, son ventre. Sa main à elle se fait plus insistante sur son clitoris. Les mouvements de son corps sont plus saccadés, plus brusques. Son bassin vient s’écraser lourdement sur les cuisses du garçon inconnu pour se relever comme à regret. Pierrette se mord la lèvre inférieure pour s’empêcher de haleter, de crier.


Le doigt du garçon est maintenant rentré dans son cul, Pierrette se penche en avant pour faciliter cette seconde pénétration ; Dans le mouvement, elle augmente la pression sur son clitoris. Dans son dos, le garçon respire plus fort, puis en elle, au fond d’elle, elle sent la chiquenaude du petit réservoir de la capote qui se tend et retombe sous les pressions répétées de l’éjaculation. Un spasme de son vagin serre la verge en elle et Pierrette se laisse aller à un orgasme fulgurant. Une onde de plaisir monte de son ventre, derrière ses paupières fermées des éclairs jaillissent du néant. Elle frémit, et puis tout est calme.


Quittant son clitoris, sa main droite retient la capote à la base du pénis mollissant. Pierrette reprend ses esprits et se lève, s’ébroue, et laisse retomber sa robe. Sans un mot, sans même un regard pour celui qui lui a procuré du plaisir, elle se rassied et ferme les yeux. Apaisée, satisfaite, repue, elle sombre dans le sommeil. Le trajet se poursuit, mais les arrêts suivants ne la dérangent pas. Elle ne remarque pas le départ du moine, du grand, du jeune, ses trois partenaires sexuels d’un moment, inattendus, l’un d’eux inconscient, tous les trois inconnus et qui le resteront à tout jamais.


Le jour naissant est gris et sale. Quand Pierrette rouvre les yeux, le convoi traverse déjà un paysage d’aiguillages et de gares de marchandises. Dans une demi-heure, il sera au terminus. Le wagon tangue en passant sur un aiguillage. Un bruit de ferraille. Pierrette s’étire et baille. Elle se rend compte qu’il ne reste dans son compartiment que les deux voyageurs côté fenêtre, et que celui du coin opposé la dévisage. Leurs regards se croisent. Avec un petit sourire narquois, il parle :



Il cause pour meubler le silence, attendant la réponse de Pierrette. Et puis, zut ! Pourquoi pas ?



Là-dessus, l’autre larron prend la parole.



Pierrette remarque que sur la tablette sous la fenêtre se trouvent déjà un petit tube et des capotes. Les deux hommes en prennent chacun une et se mettent en devoir de se couvrir. Pierrette se trousse et s’agenouille sur la banquette face au deuxième type. Elle se tient immobile au-dessus de lui. Un doute la prend.



Pour toute réponse, l’autre type débouche le tube et fait gicler une bonne partie du contenu sur la verge de son copain. Pierrette s’agrippe d’une main au filet à bagages. De l’autre elle tient à la verticale le pénis qu’elle va absorber en elle. La pénétration se fait sans mal. Elle donne quelques mouvements, le voyageur assis empoigne ses cuisses, les deux pouces aux coins de son triangle de poils. Pierrette se tient maintenant des deux mains au filet. Elle se dit qu’elle va faire un drôle de numéro de trapèze. Elle apprécie les tiraillements qui lui titillent le clitoris, mais elle attend que l’autre garçon entre en jeu pour se lancer. Le gel qu’il étale entre ses fesses est froid, et elle se contracte d’abord, puis comme il l’étale et lui triture la rondelle, petit à petit elle se détend. Un doigt entre en elle, puis deux, puis c’est la verge. Elle se penche, creuse les reins pour faciliter l’entrée de l’homme, et puis commence la chevauchée.


C’est elle, suspendu au filet, qui commande. Elle a pris possession des deux sexes, elle donne le branle, de ses mouvements elle frotte les deux bites qu’elle maintient étroitement serrées, deux bites qui se frôlent à travers ses frêles muqueuses.


L’homme qui l’encule avance la tête. Là, Pierrette est soufflée. Les deux hommes qui la baisent et l’enculent, sont en train de s’embrasser, de se rouler une pelle. Pour un peu elle se sentirait délaissée ! Quelle engeance, tout de même ! Prise en sandwich entre deux types qui s’embrassent goulûment ! Pierrette serait tentée d’en rire, mais elle est femme de devoir, consciencieuse, courageuse à la tâche, et elle s’applique à astiquer de son cul et de son con ces deux bites qui, après tout, lui procurent déjà des sensations agréables et qui vont sans doute la mener, une fois de plus, à la jouissance.



Il allait dire « contrôle des billets, m’sieu-dames », mais il a le souffle coupé. Figé sur place, l’employé des chemins de fer, un courtaud, grisonnant, la gueule ravinée et l’air pas commode. Estomaqué, il regarde le trio pétrifié, qui la robe retroussée jusqu’à la taille, qui le pantalon sur les chevilles. C’est le contrôleur qui le premier reprend ses esprits. D’un mouvement sec il claque la porte coulissante, la verrouille d’un tour de clé carrée. Posant sa sacoche et son poinçon sur la banquette, il avance en défaisant sa braguette. Prestement il saute sur la banquette et, se mettant ainsi à la bonne hauteur, il extirpe une bite grosse, courte, épaisse à la base, presque conique. La forme du gland fait penser à l’avant d’un TGV. Pierrette ouvre la bouche et l’accepte. Que faire d’autre ? Et puis, se faire trois mecs, c’est tout de même une façon de finir sa nuit en beauté. Elle aspire, tourne sa langue autour du gland ; léchouille le dessous de la hampe, taquine le méat, tout en essayant de maintenir le rythme de ses pulsations sur les deux bites en elle. Dans son cul, ça gicle, elle sent le frémissement de la capote, les spasmes le long de la hampe doivent se transmettre à la bite qui fait face, qui se tend à son tour et se met à crachoter dans le latex. Et dans sa bouche, Pierrette reçoit des coulées de sperme, tiède, un peu piquant, douceâtre.


Devant la vitre, défilent des maisons. Dans le compartiment, chacun se rajuste. Pierrette, qui a été tant enfilée, enfile son manteau, prend son sac et sort. Le convoi ralentit. Dès l’ouverture des portières, elle saute du wagon pour se précipiter vers le métro. Les autres prennent-ils le même chemin ? La suivent-ils ? Elle n’en a cure. Elle s’en fout. Une rame entre en gare, bondée, mais elle arrive à monter. Elle se sent soudain fatiguée. Elle bâille. Et se réveille brusquement à la pensée que le jeune homme qui se trouve en face a dû prendre en pleine gueule une bouffée de sperme. Tant pis, elle n’avait plus envie de draguer.